Rapport mondial 2023 sur les déplacements internes (Conseil norvégien pour les réfugiés)


Le Rapport mondial sur les déplacements internes du Conseil norvégien pour les réfugiés (NRC) constitue une source importante de données et d'analyses pour appréhender chaque année l'impact des déplacements internes à l'échelle mondiale. Les déplacés internes sont des personnes contraintes de fuir à l'intérieur de leur propre pays, notamment en raison de conflits, de violences, de violations des droits humains ou de catastrophes. Lorsque des personnes passent une frontière pour échapper aux persécutions, elles sont protégées par des conventions internationales et sont juridiquement considérées comme des réfugiés. Les personnes vivant une situation semblable qui quittent leur région d’origine tout en restant dans leur propre pays deviennent des déplacés internes. Leur protection relève de la responsabilité de l’État concerné, mais celui-ci ne peut souvent plus l’assurer – ou refuse de la garantir au groupe de population concerné. Les déplacés internes ne constituent pas une catégorie juridique particulière et ils ne bénéficient donc pas d'une protection spécifique du droit international (source : UNCHR).

Déplacements internes en raison des conflits et des catastrophes en 2022 (source : Norvegian Refugiee Council)


71,1 millions de personnes vivaient en situation de déplacement interne dans le monde fin 2022, une augmentation de 20% par rapport à 2021 soit la plus élevée jamais enregistrée. Le nombre de déplacements associés aux conflits et à la violence a presque doublé pour atteindre 28,3 millions. La guerre en Ukraine a déclenché 16,9 millions de déplacés, le chiffre le plus élevé jamais enregistré dans un pays. Le phénomène météorologique de La Niña qui a persisté pendant trois années consécutives, a conduit à des niveaux records de déplacements dus aux inondations notamment au Pakistan, au Nigeria et au Brésil. Elle a entraîné une sécheresse record en Somalie, en Éthiopie et au Kenya, à l'origine de 2,1 millions de déplacements. Les conflits, les catastrophes et les déplacements ont aggravé la situation en matière d'insécurité alimentaire, qui était déjà préoccupante en raison de la lenteur de la reprise après la pandémie de Covid-19. Le rapport 2023 en est sa huitième édition. Il est consacré à l'insécurité alimentaire en tant que moteur, impact et obstacle potentiel aux déplacements internes. 

Déplacements internes en raison des conflits et des violences en 2022 (source : Norvegian Refugiee Council)



Déplacements internes en raison des catastrophes en 2022 (source : Norvegian Refugiee Council)

Le rapport se divise en deux parties :

  • Partie 1 : Déplacement interne en 2022

Cette section présente les données mondiales sur les déplacements internes collectées par l'IDMC tout au long de l'année 2022, dans les différents contextes politiques, économiques et sociaux de différents pays et régions. Elle présente les chiffres sur les déplacements internes liés aux conflits et catastrophes a, ainsi que les dernières estimations de l'IDMC sur l'impact économique de ces déplacements.

  • Partie 2 : Sécurité alimentaire et déplacement

Cette section contient des données et des analyses qui montrent les relations complexes entre les catastrophes, les conflits, l'insécurité alimentaire et les déplacements internes. Le rapport 2023 présente les principales dimensions des relations entre sécurité alimentaire et déplacement interne, chacun agissant à son tour comme un moteur et un impact de l'autre, les deux renforçant les cycles durables de vulnérabilité et de crise.


Coût estimé pour assurer la sécurité alimentaire des personnes déplacées via des plans de réponse humanitaire (source : Norvegian Refugiee Council)



Les rapports publiés depuis 2016 consacrent une première partie aux données générales et une deuxième partie au traitement d'une question spécifique, ce qui permet d'aborder la question sous différents angles :

  • Rapport 2022  : impact des déplacements sur les enfants et les jeunes
  • Rapport 2021 : relations entre changement climatique, catastrophes et déplacements
  • Rapport 2020 : politiques et moyens mis en oeuvre par chaque pays pour y répondre
  • Rapport 2019 : défis et opportunités des déplacements internes
  • Rapport 2018 : voies à suivre pour réduire les déplacements,  défis et lacunes en matière de données
  • Rapport 2017 : enjeux pour les associations humanitaires et de développement
  • Rapport 2016 : défis méthodologiques et conceptuels à surmonter pour établir un tableau 

Lien ajouté le 27 janvier 2024

Lien ajouté le 20 avril 2024
Articles connexes



MigrExploreR pour géo-visualiser des migrations internationales

Atlas des « cercles de fées » dans le monde


Source : Emilio Guirado & al. (2023). The global biogeography and environmental drivers of fairy circlesProceedings of the National Academy of Sciences (PNAS), sept. 2023)

Des chercheurs de l'Université d'Alicante en Espagne ont produit un nouvel atlas du phénomène naturel connu sous le nom de « cercles de fées ». Présents principalement dans les régions arides de Namibie et d’Australie, les cercles de fées sont une végétation organisée en forme d’anneau. L'équipe de recherche a pu découvrir des centaines d'emplacements de cercles de fées en utilisant des images satellite haute définition pour analyser environ 574 799 parcelles de terrain dans le monde. 

Carte représentant la répartition des « cercles de fées » indiqués par des points jaunes (source : Guirado et al., PNAS, 2023)

L’équipe a découvert 263 sites où ces tâches brunes peuvent être trouvées. Elles sont répartis sur 3 continents et 15 pays, notamment au Sahel, au Sahara occidental, dans la Corne de l’Afrique, à Madagascar, en Asie du Sud-Ouest et en Australie centrale. Les scientifiques ont pu relever plusieurs points communs :

  • des sols sableux et pauvres en nutriments
  • des climats arides avec une forte saisonnalité des précipitations
  • la présence de nids de termites comme facteurs à l'origine de la formation de cercles de fées

L'article suggère que les cercles contribuent à augmenter les ressources en eau et que les zones dotées de cercles de fées connaissent une productivité végétale plus stable que celles qui n'en sont pas dotées. 

« L'atlas mondial présenté ici fait progresser notre compréhension de la biogéographie des modèles de végétation en forme de cercle de fées et facilitera la conduite de recherches futures sur les caractéristiques et les mécanismes qui sous-tendent ces modèles de végétation énigmatiques dans des endroits jamais étudiés jusqu'à présent... Nos travaux ouvrent également la voie à des recherches plus approfondies sur les implications fonctionnelles de ces structures végétales, qui rendent les écosystèmes plus stables et pourraient les aider à éviter les points de bascule associés au changement climatique ». 

L'origine mystérieuse a conduit à l'appellation « cercles de fées » (fairy circles). Différentes hypothèses scientifiques ont été avancées jusque-là sur leur origine (voir l'article consacré au sujet sur Wikipedia)

Articles connexes

Une carte animée des biomes anthropogéniques ou anthromes à l'échelle mondiale (Anthroecological Lab)


L'histoire par les cartes : découvrir la collection Steegh-Teunissen des Bibliothèques de l'Université de Leiden


En 2021, les collectionneurs John Steegh et Harrie Teunissen ont fait don de l'intégralité de leur collection cartographique aux Bibliothèques de l'Université de Leiden (UBL) aux Pays-Bas : pas moins de 19 000 cartes et 2 500 atlas et guides de voyage, qu'ils ont réunis en près de 40 ans.

La collection comprend des cartes de tous les continents, du XVIe siècle à nos jours avec un accent particulier sur les XIXe et XXe siècles. Il s'agit probablement de la plus grande collection de cartes privées des Pays-Bas. Les thèmes abordés concernent notamment la gestion de l'eau, le développement urbain, la répartition ethnique, les conflits militaires. On y trouve une grande variété de cartes, y compris des cartes de propagande et des cartes publicitaires. Le fond comprend  des cartes ottomanes, des cartes de la Palestine et d'Israël, des cartes de Leiden aux Pays-Bas (environ 140) et quelques cartes concernant l'Holocauste. Le plan secret de la ville allemande de Varsovie de 1939, sur lequel les SS ont dessiné les contours du ghetto juif prévu en novembre 1940, est assez unique. 

Extrait du plan du ghetto de Varsovie dessiné à la main par les SS en 1940 (source : Harrie Teunissen)

« L'Holocauste est en grande partie une histoire spatiale » (entretien avec Harrie Teunissen, collectionneur de cartes)

« Topographie de la terreur : cartes du ghetto de Varsovie » (conférence d'Harrie Teunissen)

L'exposition Mapping Modernity qui se déroule jusqu'au 28 janvier 2024 reprend une partie de la collection Steegh-Teunissen. Les deux collectionneurs ont travaillé avec le Design Museum Den Bosch pour sélectionner 250 cartes qui racontent l'histoire de notre monde moderne : 

« Un monde dans lequel l’être humain se place au centre et croit pouvoir affirmer son contrôle sur tout. L’histoire de la modernité est celle du contrôle : sur la nature, les populations et les flux commerciaux. Les êtres humains se sont placés au centre de l’univers et ont utilisé des cartes pour tenter de dominer une réalité complexe et insaisissable. Chaque carte offre un aperçu de l'état d'esprit de ceux qui l'ont commandée et de la manière dont ils ont cherché à façonner le monde à leur convenance. Vous pouvez facilement imaginer les personnes qui ont dressé ces cartes : le général SS en 1939 qui a délimité le ghetto juif sur une carte de Varsovie, scellant ainsi le sort de milliers de personnes. Le fonctionnaire néerlandais inquiet du ministère des Travaux publics qui présentait à ses supérieurs une carte montrant une meilleure protection de la Hollande, deux jours avant les inondations catastrophiques de 1953. Les compilateurs de l'atlas des écoles américaines du XIXe siècle, identifiant quelles populations étaient « civilisées » et n'avaient pas encore atteint le « standard blanc » (à supposer, comme ils le sous-entendaient, que cela soit envisageable). La façon dont nous interagissons avec les cartes et l’influence qu’elles ont sur nous ont progressivement changé. Les cartes numériques jouent désormais un rôle majeur dans nos vies, qu'il s'agisse de nous repérer ou de rechercher un logement. Les cartes papier de cette exposition permettent de montrer comment nous en sommes arrivés là » (présentation de l'exposition Mapping Modernity).

A découvrir également :

Une carte allemande de la diffusion de la grippe russe de 1889-90 :
Graphische Darstellung Des Auftretens Der Insluenza-Pandemie (voir cet article pour les explications)

L'Ukraine d'après les cartes historiques des collections de l'UBL :
L'exposition Borderlands

Un magnifique atlas de l'Ukraine et des pays limitrophes (1937) :
Atljas Ukrajiny i sumežnich krajiv K.213

Extrait de l'atlas de l'Ukraine et pays limitrophes (source : Collection Steegh-Teunissen)



La collection Cartes et Atlas de l'UBL rassemble des documents cartographiques depuis la fondation de la bibliothèque universitaire en 1587. La collection de cartes et d'atlas comprend aujourd'hui environ 100 000 feuilles de cartes (dont 3 000 cartes manuscrites), 3 500 atlas et 25 000 gravures et dessins topographiques. La plus grande partie a été léguée en 1872 comme héritage de l'éditeur Johannes Tiberius Bodel Nijenhuis (1797-1872). Outre la collection Bodel Nijenhuis, la collection de cartes et d'atlas comprend plusieurs autres sous-collections, telles que la collection Van Keulen, la collection de cartes coloniales néerlandaises de l'ancienne bibliothèque de l'Institut royal des tropiques (KIT), la collection de cartes de l'Institut royal néerlandais d'études sur l'Asie du Sud-Est et les Caraïbes (KITLV) et plusieurs autres sous-collections moins importantes. Les cartes datent du XVIe siècle à nos jours. L'accent est mis sur le matériel cartographique des Pays-Bas et de l'Europe occidentale, ainsi que sur les régions exploitées par la Compagnie néerlandaise des Indes orientales et la Compagnie des Indes occidentales (VOC et WIC) et sur les anciennes colonies néerlandaises de l'Indonésie, du Surinam et des Antilles néerlandaises actuelles. 

Voir par exemple « La cartographie néerlandaise de Chypre » (catalogue d'exposition)


Articles connexes



L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes

Chronoscope World, une machine à remonter le temps avec des cartes


Chronoscope World est une machine à remonter le temps avec laquelle on peut revenir plusieurs siècles en arrière en voyageant à travers des cartes. Plus de 6700 cartes historiques sont consultables à partir de la même interface cartographique. Le site comprend environ 1 200 cartes de l'Institut de géographie régionale de Leibniz et du projet ChronoAtlas, auxquelles s'ajoutent les collections de 35 grandes bibliothèques qui ont ouvert leurs cartes en open data à l'échelle mondiale. 

Interface de navigation du site Chronoscope World


Le site peut être utilisé à partir de la barre chronologique qui permet de sélectionner des cartes par dates ou bien en définissant une zone géographique à l'aide de l'outil de sélection. La recherche se fait ensuite à partir de ces choix initiaux auxquels on peut encore ajouter des filtres. Les résultats apparaissent sous la forme d'un mur de vignettes : en cliquant sur celles-ci, les cartes choisies s'affichent automatiquement sur un planisphère ou sur un globe grâce à leur géoréférencement. On peut saisir des coordonnées ou des liens provenant d'autres applications cartographiques. On peut également y ajouter des géo-liens à partir de liens manifeste Wikipédia ou IIIF. Le format IIIF fournit un cadre international d'interopérabilité pour toutes les images. Il s'agit d'un format ouvert permettant de fournir des images haute résolution provenant de bibliothèques et d'archives du monde entier. 

ChronoAlex, un récit cartographique à partir des expéditions d'Alexandre Humboldt


Des récits sont proposés à partir de séries de cartes commentées, par exemple sur les expéditions de Humboldt ou sur un tour du monde à partir de cartes. Un Atlas des cartographes permt de faire un voyage des premiers atlas à aujourd'hui. Quasiment toutes les cartes de Chronoscope sont fournies sous licence gratuite. Le site propose également des podcasts, des diffusions vidéo, des parcours à 360° et une webcam en direct.

Chronoscope World dérive d'un projet antérieur, Chronoscope Hambourg qui réunissait déjà plus de  650 cartes sur la ville d'Hambourg. 

Le site du Chronoscope a été conçu par le Chrono Research Lab dont l'objectif est de faire partager le patrimoine culturel à un large public afin de « donner du sens à notre présent et donner une cause à notre avenir ». Il repose sur des données culturelles ouvertes, collectées dans le cadre du mouvement d'ouverture des données openGLAM (Galleries, Libraries, Archives, Museums). Matthias Mueller-Prove, co-fondateur du site, est concepteur informatique d'expériences utilisateurs créatives, spécialisé en UX et IIIF.


Suivre Chronoscope sur Twitter ou sur Mastodonte.


En complément

Le site de la David Rumsey Map Collection propose un moteur géographique qui permet de rechercher des cartes à partir d'une zone et d'une période choisie. L'utilisateur peut en outre raffiner les résultats en y ajoutant des mots-clés. Ce moteur est très pratique pour sélectionner des cartes historiques selon différents critères.



En France, l'IGN met à disposition le site Internet Remonter le temps afin de pouvoir comparer sur une même zone des cartes anciennes et actuelles de la France. Cela concerne essentiellement, pour les cartes historiques, la carte de Cassini (XVIIIe siècle), les cartes d'état-major (XIXe siècle), les cartes et les photographies aériennes des années 1950. 



Le site Gallica de la Bibliothèque nationale de France ne dispose pas d'interface cartographique permettant de superposer toutes les cartes contenues sur le site. Mais le moteur de recherche interne donne accès à plus de 4 000 cartes anciennes par continent et par siècle. Une page d'accueil donne un accès direct aux portulans, globes et cartes du monde entier classés par région (EuropeFranceAfriqueAmériquesJapon). Utiliser ce tutoriel pour télécharger les cartes en haute résolution sur le site de Gallica. Voici un autre tutoriel pour apprendre à géoréférencer une carte disponible dans Gallicarte. La BNF a en outre numérisé 55 globes en 3D.



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Derrière chaque carte, une histoire : la carte des chemins royaux dans les Cévennes (1703)

Derrière chaque carte, une histoire. La cartographie du détroit de Magellan entre science et imaginaire

Derrière chaque carte, une histoire. La carte de Gough et les îles perdues de la baie de Cardigan

Les story maps : un outil de narration cartographique innovant ?

Cartes et atlas historiques


La carte, objet éminemment politique : la carte officielle de l'Arabie saoudite


L'Autorité générale des levés et de l'information géospatiale (GASGI) a publié le 11 septembre 2023 la nouvelle carte officielle du Royaume d'Arabie saoudite, complétée par les frontières approuvées au niveau international. Israël n'étant pas reconnu par l'Arabie saoudite, l’ensemble de l’État juif est toujours appelé « Palestine ». Cette publication intervient alors que le Royaume saoudien fait savoir aux États-Unis que la résolution des problèmes palestiniens est essentielle à tout accord de normalisation avec Israël.

Carte officielle du Royaume d'Arabie saoudite (source : GASGI)

L'Autorité générale des levés et de l'information géospatiale d'Arabie saoudite (GASGI) a appelé les autorités gouvernementales à ce que cette nouvelle carte officielle devienne la source unique pour les sites Internet, les médias, les livres ou les brochures. La carte est présentée comme étant une « référence nationale fiable pour des applications générales et destinée à être utilisée pour la planification stratégique, la localisation et l'identification des lieux ».

L'Arabie Saoudite a en outre ajouté les îles de Tiran et Sanafir à sa carte officielle de la mer Rouge. Le président égyptien Sissi a décidé de céder ces îles à Riyad en 2016, provoquant des protestations publiques contre cette perte de souveraineté. Le roi saoudien Salman bin Abdulaziz Al Saud s'est rendu au Caire en avril 2023, annonçant un ensemble d'investissements de plusieurs milliards de dollars pour l'Égypte. Cet accord entre les deux pays n'est pas sans susciter des controverses. Après l'approbation de l'accord par le Parlement égyptien, de vastes manifestations ont éclaté dans tout le pays, les manifestants scandant « Aux Égyptiens ! Aux Égyptiens ! » en référence à la souveraineté de ces îles. 

Le détroit de Tiran, passage stratégique entre l'Égypte et l'Arabie saoudite (source : Wikipédia)


Tiran et Sanafir, deux îles inhabitées situées à environ quatre kilomètres l'une de l'autre dans la mer Rouge, revêtent une importance stratégique en raison de leur contrôle sur l'entrée du golfe d'Aqaba, qui sert de principale voie d'accès au trafic maritime vers les ports d'Aqaba en Jordanie et d'Eilat en Israël. Les deux pays revendiquent ces territoires depuis le milieu du XXe siècle. 

Extrait de la carte officielle de l'Arabie saoudite montrant les îles de Tiran et de Sanafir
passées sous souveraineté saoudienne (source : GASGI)


Administrées pour la plupart par l'Égypte, les îles ont été occupées par Israël en 1967, avant d'être restituées à l'Égypte en 1982 lorsque les deux parties ont signé les accords de paix de Camp David. Les deux îles constituent la base d'une petite force multinationale de maintien de la paix depuis 1979, à la suite d'un accord de paix entre l'Égypte et Israël. Tiran, d'une superficie de 61 kilomètres carrés, abrite également un aéroport utilisé par les troupes. Pendant des mois, les États-Unis auraient négocié un accord pour transférer Tiran et Sanafir de l’Égypte vers l’Arabie saoudite. En juillet 2022, le président américain Joe Biden a déclaré que les soldats internationaux de maintien de la paix, y compris les troupes américaines, quitteraient Tiran d'ici la fin de l'année. Le même mois, des responsables israéliens ont déclaré qu’ils avaient donné leur feu vert pour approuver le transfert des îles stratégiques à l’Arabie saoudite, levant un des obstacles qui pourrait ouvrir la voie à une formalisation des liens entre Riyad et Tel Aviv. Les deux îles étaient censées être transférées de l'Égypte à l'Arabie saoudite en 2018. Mais l'accord exigeait l'autorisation d'Israël pour tout changement du statut des forces internationales sur le territoire, en raison du traité de paix israélo-égyptien de 1979 qui exigeait que des observateurs internationaux soient présents sur les îles. Bien que les autorités saoudiennes aient donné aux deux îles des noms légèrement différents en arabe, il est probable qu'elles continueront à s'appeler Sanafir et Tiran dans les versions anglicisées des noms.

Au moment où l'Égypte a cédé la souveraineté de ces îles à l'Arabie saoudite en 2017, une vidéo virale a circulé sur les réseaux sociaux. Celle-ci présentait une série de cartes anciennes des îles de Tiran et de Sanafir dans le but de montrer qu'elles relevaient de la souveraineté saoudienne. Ces extraits de cartes historiques peuvent être consultés sur le site Sada-Elbalad. Parmi elles, on trouve notamment une carte de 1947 des États arabes et une carte de 1955 représentant les pays du Moyen-Orient. Les frontières maritimes entre l'Égypte et l'Arabie Saoudite sont mises en évidence ; les deux îles y apparaissent comme appartenant au Royaume d'Arabie Saoudite. La vidéo fait également référence à des documents égyptiens détenus par les ministères de la Défense et de l'Arabie Saoudite.

Carte du Moyen-Orient de 1955 utilisée pour légitimer l'appartenance des îles de Tiran et Sanafir à l'Arabie saoudite
(source : Library of Congress)


La carte officielle de l'Arabie saoudite est disponible en arabe et en anglais dans plusieurs formats numériques sur le site de la GASGI.

Cartes à télécharger en haute résolution :

Sources utilisées


Lien ajouté le 31 mai 2024
Articles connexes

Quand Israël et la Palestine « disparaissent » des cartes scolaires. Le cas de l'Arabie saoudite

Le Moyen-Orient, une construction instable et récente : la preuve en cartes et en schémas


Cartes et données sur les inondations en Libye (catastrophe de Derna)


La tempête Daniel, qui a frappé dans la nuit du 10 au 11 septembre 2023 la ville de Derna (100 000 habitants) au nord-est de la Lybie, a entraîné la rupture de deux barrages en amont provoquant une crue de l’ampleur d’un « tsunami » le long de l’oued qui traverse la cité. Le bilan provisoire s'établit à plus de 11 300 morts au 18 septembre 2023. Selon les experts, la situation sociale, économique et politique difficile du pays a contribué à ce lourd bilan humain. Une situation de chaos qui limite les capacités de prévision des services météorologiques locaux et des systèmes d'alerte et d'évacuation. 



1) Traitement médiatique de la catastrophe

« Libye : des inondations dans l'est provoquent des milliers de morts » (RFI). Le gouvernement de l'est libyen, désigné par le Parlement et non reconnu par la communauté internationale, a décrété un deuil national de trois jours, suite à la tempête Daniel qui, après la Grèce, la Turquie et la Bulgarie, a fortement affecté la Libye (voir l'animation de cette tempête).

« Avant/Après : les images impressionnantes des inondations en Libye » (Le Figaro). Vue du ciel, la catastrophe naturelle est impressionnante. Une très large partie de Derna est sous les eaux. Le wadi Derna, un simple petit cours d’eau, s’est transformé en une vague semblable à un « tsunami » d’après plusieurs témoins. La cité a été submergée par des vagues de 7 mètres de haut qui ont tout détruit sur leur passage en emportant les voitures et les maisons. « Avant / Après Inondations en Libye : découvrez l’ampleur des dégâts vus du ciel » (Ouest France).

« Inondations en Libye : à Derna, le nombre de morts est toujours incertain » (Le Monde). Selon l’Organisation internationale pour les migrations (OIM), au moins 30 000 personnes qui vivaient dans cette cité de 100 000 habitants ont été déplacées. Une partie des 10 000 disparus après les inondations à Derna pourraient se trouver en mer, ils ont été emportés vers la mer pendant les inondations. La mer rejette leurs corps vers les plages. 

« Comment expliquer les inondations monstres qui touchent le pays ? » (BFM-TV). La tempête Daniel s'est transformée en un cyclone subtropical méditerranéen. Ce sont deux facteurs qui semblent s'être combinés pour recharger le système à bloc. La hausse des températures de l'air sous l'effet du réchauffement climatique qui rend l'air plus humide. Et la hausse des températures des océans. Une mer Méditerranée plus chaude et qui s'évapore plus a donc alimenté la puissance du medicane Daniel. « Pourquoi la tempête Daniel a été aussi dévastatrice en Libye ? » (Futura Science). 

« Qu’est-ce qu’un medicane, ce phénomène météo responsable des inondations meurtrières en Libye ? » (Le Parisien) Les météorologues appellent ce phénomène un medicane (contraction de "hurricane" et "Méditerranée"). Ce phénomène hybride présente certaines caractéristiques d'un cyclone tropical et d'autres d'une tempête des latitudes moyennes.

« Inondations en Libye : les deux barrages de Derna étaient fissurés » (Euronews). Dans une étude publiée en novembre 2022, l'ingénieur et universitaire libyen Abdel-Wanis Ashour a mis en garde contre une "catastrophe" menaçant Derna si les autorités ne procèdent pas à l'entretien des deux barrages. Malgré cet avertissement, aucuns travaux n'ont été menés.

« Dans une Libye corrompue, les alertes concernant le délabrement des barrages de Derna restées lettre morte » (Le Monde). Un rapport du groupe d’experts de l’ONU avait déjà dénoncé le comportement « prédateur » des groupes et milices qui se disputent le pouvoir depuis plus de dix ans et ont entraîné « le détournement des fonds de l’Etat libyen et la détérioration des institutions et des infrastructures ». Des militants de la société civile demandent une enquête internationale, craignant que les investigations locales ne puissent être fructueuses dans un pays largement gouverné par des groupes armés et des milices.

« Inondations en Libye : des barrages fragilisés par des années de négligences » (Libération). Les deux barrages avaient été construits dans les années 70 par une entreprise yougoslave non pas pour collecter de l’eau mais pour protéger Derna des inondations. Nonobstant les moyens financiers dont dispose le premier pays pétrolier d’Afrique, les travaux n’ont pas été entrepris.

« L'ONU et l'OMS préoccupées par les risques de maladies » (RFI). À Derna, dans l'est de la Libye, une semaine après les inondations dévastatrices provoquées par la tempête Daniel, un très grand nombre de corps se trouve encore sous les décombres. Cette situation représente une menace pour l'hygiène. Sur place, les agences de l'ONU tentent de prévenir la propagation de maladies.

« Les enfants de Libye sont confrontés à une nouvelle tragédie après plus d’une décennie de conflit »  (UNICEF). On estime que près de 300 000 enfants ont été exposés à la puissante tempête. Au-delà des risques immédiats de morts et de blessés, les inondations en Libye présentent un risque grave pour la santé et la sécurité des enfants. Avec des approvisionnements en eau potable compromis, les risques d’épidémies de diarrhée et de choléra, ainsi que de déshydratation et de malnutrition, augmentent considérablement. Parallèlement, les enfants qui perdent leurs parents ou sont séparés de leur famille sont plus exposés aux risques de protection, notamment à la violence et à l’exploitation.

« Les inondations en Libye laissent l'ancienne Cyrène meurtrie et menacée de pillage » (Middle East Eye). Des eaux torrentielles et des glissements de terrain ont emporté certaines antiquités du site du patrimoine mondial de l'UNESCO tout en en exposant d'autres pour la première fois.

2) Pistes d'analyse en termes d'aléa / risque / vulnérabilité et enjeux

« Inondations en Libye : un désastre humanitaire sur fond de crise politique » (France Culture). C’est dans la province agricole de Cyrénaïque, située à l’est du pays, que les inondations ont été les plus meurtrières. La municipalité de Derna, qui souffrait déjà d'un manque d'infrastructures, a vu disparaître dans la mer un quart de son territoire en quelques heures. Jalel Harchaoui, spécialiste de la Libye et chercheur au Royal United Service Institute, rappelle la situation difficile que connaît cette ville depuis une dizaine d’années : « c’est une ville qui a un historique politique tout à fait particulier, qui est marginalisée par rapport au reste de la Cyrénaïque. Elle a été le lieu d’un siège imposé par le maréchal Haftar de 2015 à 2019 et qui s'est achevé par une guerre civile. Depuis 2019, il n'y a pas d’infrastructures comme des hôpitaux ou des transports et les reconstructions ont été négligées. »

« L’interaction entre les précipitations, l’exposition et la vulnérabilité exacerbées par le changement climatique a entraîné des impacts généralisés dans la région méditerranéenne » (World Weather Attribution). Un événement aussi extrême que celui observé en Libye est devenu jusqu’à 50 fois plus probable et jusqu’à 50 % plus intense par rapport unréchauffement qui serait inférieur à 1,2°C. Outre le manque d’entretien, les barrages d’Al-Bilad et d’Abu Mansour ont été construits dans les années 1970, sur la base de précipitations relativement courtes, et n’ont peut-être pas été conçus pour résister à un épisode de pluie sur 300 à 600 ans. Un examen complet portant sur les critères de conception des barrages sera nécessaire pour comprendre dans quelle mesure la conception des barrages et le manque d'entretien ultérieur ont contribué à la catastrophe. 

« Les inondations en Libye montrent la nécessité d’alertes multirisques précoces et d’une réponse unifiée » (déclaration du Secrétaire général de l'Organisation Météorologique Mondiale). Le patron de l’OMM qui dépend de l’ONU, Petteri Taalas, a estimé que « la plupart des victimes auraient pu être évitées » pointant du doigt la désorganisation liée à l’instabilité politique dans le pays. L'agence météorologique libyenne a émis des avis d'alerte trois jours avant et l'état d'urgence a été déclaré dans certaines parties de l'est de la Libye. 

« Les faits sont clairs. Les alertes précoces sauvent des vies et génèrent d’énormes avantages financiers. J’exhorte tous les gouvernements, institutions financières et société civile à soutenir cet effort » (secrétaire général de l’ONU, António Guterres). Voir le plan publié par l'ONU Alertes précoces pour tous. Plan d'action exécutif 2023-2027. Qu’il concerne les crues, les sécheresses, les vagues de chaleur, ou les tempêtes, un système d’alerte précoce est un système intégré qui permet d’être prévenu de l’approche de conditions météorologiques dangereuses et éclaire sur ce que les pouvoirs publics, la collectivité et les individus peuvent faire pour atténuer le choc de leurs effets imminents.

Ksenia Chmutina & Jason von Meding (2019). A Dilemma of Language : “Natural Disasters”. International Journal of Disaster Risk Science. A propos des catastrophes dites "naturelles" : même si les dangers sont naturels, les catastrophes ne le sont pas. Cet article soutient qu’en rejetant continuellement la faute sur la « nature » et en imputant la responsabilité des échecs du développement à des phénomènes naturels « exceptionnels » ou à des « cas de force majeure », on accepte de ceux qui sont à l'origine des catastrophes qu'ils se satisfassent d'une mauvaise planification urbaine, d'inégalités socio-économiques, de politiques mal réglementées, d'un manque d’adaptation et d’atténuation proactives, autant de facteurs qui augmentent la vulnérabilité.

Introduire le chapitre « Les sociétés face aux risques » en Seconde par les inondations en Libye (académie de Normandie). Les notions de « catastrophe naturelle » (tempête) et « technologique » (rupture de barrage) sont abordées, ainsi que celle d’« aléa ». Aussi, la notion de « prévention » peut être approchée en évoquant le rôle des barrages qui étaient censés protéger la ville, mais trop vétustes et mal entretenus.Ici, les notions qui peuvent être approchées sont celles de « pays en développement », « crise », « résilience », « culture du risque »…

3) Cartes et données SIG à visualiser en ligne ou à télécharger

Libye : les dégâts dans la ville de Derna et le barrage détruit vus par le satellite Pléiades Neo (Un autre regard sur la Terre). « J’ai vu beaucoup d’images de catastrophes. Celle de Derna est vraiment sidérante. J’ai ressenti la même sidération pour des désastres comme le tsunami de l’océan indien en 2004, l'ouragan Katrina en 2005 ou le tremblement de Terre d’Haïti en 2010 » (@RegardSurTerre). Voir ce fil twitter de @MagaliReghezza qui montre que le séismé d'Haïti était encore d'une autre ampleur.

Images satellites Maxar et Planet des inondations (Geospatial World). Segmentation automatique des images satellite du programme Maxar Open Data (Samgeo).

Cartes et données SIG élaborées par le Service de gestion des urgences CopernicusEMS (dégâts estimés à partir de l'observation d'images satellites). Voir également les zones impactées par la tempête Daniel en Grèce avec l'animation satellite.

Atlas de la mortalité et des pertes économiques dues à des phénomènes météorologiques, climatiques et hydrologiques extrêmes 1970-2019 (Organisation météorologique mondiale) à télécharger en pdf.

4) Utilisation de la cartographie pour organiser l'aide humanitaire

Inondations en Libye en 2023 - Aperçu de la situation d'urgence (Reliefweb). La tempête Daniel a provoqué des inondations à grande échelle dans le nord-est de la Libye, entraînant des pertes de vies humaines et des dégâts aux infrastructures dans plusieurs villes côtières et le long des rivières, notamment Benghazi, Al-Jabal Al-Akhder, Al-Marj, Batah, Bayada, Albayda, Shahat et Sousse. La ville de Derna semble être durement touchée après la rupture de deux barrages en amont, libérant plus de 30 millions de mètres cubes d'eau dans la ville de Derna. Les premiers rapports suggèrent d'importants dégâts aux logements et aux infrastructures critiques. La tempête a exacerbé les problèmes d'accès à l'eau potable et aux soins de santé. Les zones touchées sont désormais confrontées à des risques plus élevés de maladies infectieuses en raison de services de santé perturbés, des réseaux d'égouts endommagés, de la persistance des eaux de crue et de la boue.

Empreinte des bâtiments de la zone touchée par les inondations à Derna (Google Buildings). Les empreintes des bâtiments sont utiles pour toute une une gamme d’applications, depuis l’estimation de la population, la planification urbaine et la réponse humanitaire, jusqu’aux sciences du climat et de l’environnement. Cet ensemble de données ouvertes à grande échelle contient les contours des bâtiments dérivés de données en haute résolution. Fichiers geojson ou csv à télécharger directement.

Données SIG sur la Libye mises à disposition par Humanitarian Data Exchange (HDX), site dédié au partage de données humanitaires.

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L'évolution de la cartographie humanitaire au sein de la communauté OpenStreetMap


Étudier l'expansion de la Chine en Asie du Sud-Est à travers des cartes-caricatures


Les cartes humoristiques sont devenues assez courantes dans les médias et sur Internet. Le fil twitter ci-dessous donne des pistes de lecture concernant ces cartes-caricatures, que l'on retrouve souvent en illustrations dans les manuels scolaires. L'objectif est d'en décrypter les symboles et d'en donner une approche critique en confrontant les visions. A l'ère d'Internet et des réseaux sociaux, ces dessins humoristiques circulent de plus en plus. Ils renvoient souvent les uns aux autres dans un jeu de miroir complexe, de sorte qu'il n'est plus possible de les prendre isolément comme on le ferait dans un commentaire classique de document. L'expansion de la Chine en Asie du Sud-Est fournit un bon exemple pour étudier ces représentations et en dégager des visions géopolitiques.










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Cartes et caricatures. Recension de cartes satiriques et de cartes de propagande


Vous cherchez des images de propagande à base de cartes ? Cette page vous propose une recension de ressources sur Internet qui peuvent vous intéresser.  

Le compte twitter @propagandopolis sélectionne et commente chaque semaine des images et des cartes historiques. Voir le site de l'auteur qui propose des cartes de propagande américaine et du monde entier : Propagandopolis



Le site commercial Barron Maps propose une impressionnante série de cartes satiriques et de cartes de propagande. Roderick Barron (@barronmaps) est spécialisé dans le domaine des cartes de propagande et des cartes imaginaires. Il alimente un blog associé au site qui contient des articles de fond. Il y explore notamment le phénomène des cartes « sério-comiques » de la fin du XIXe et du début du XXe siècle (voir cette présentation vidéo en anglais). On y trouve les oeuvres de Fred W. Rose qui s'est rendu célèbre par ses cartes caricaturales de l’époque victorienne (avec des pieuvres).


La British Library propose également une belle recension de cartes satiriques du monde entier. La page d'accueil retrace la longue histoire des cartes satiriques depuis le XVIIe siècle jusqu'à nos jours, avec de nombreux exemples empruntés à différents pays et différentes époques.


Le site de la célèbre collection David Rumsey constitue une source de premier ordre. On peut y trouver toutes sortes de cartes satiriques, en utilisant son moteur de recherche interne (par exemple avec les mot-clés "propaganda" ou "satirical").



Le site Vividmaps a sélectionné des cartes satiriques de l'Europe, principalement du XIXe et du début XXe siècle (l'âge d'or des nationalismes ayant donné lieu à beaucoup de cartes de propagande). « L’Europe était le siège d’États puissants souvent en concurrence. Ils ont pris part à des guerres sanglantes et ont tissé des intrigues diplomatiques en coulisses. Dans cette confrontation, la satire était non seulement une forme d'art mais aussi une arme dangereuse, dont le but était de montrer à la population et à celle des autres pays qui est qui dans l'arène politique.»




Last but not the least. La formidable série de "cartes persuasives" de l'Université Cornell«  Plus de 800 ​cartes destinées avant tout à influer sur des opinions ou des croyances - à faire passer un message - plutôt qu'à communiquer une information géographique. La collection contient une grande variété de "cartes pour convaincre" : qu'il s'agisse de la cartographie allégorique, satirique ou picturale, de choix sélectifs de l'information, de l'utilisation inhabituelle de projections, de couleurs, de graphiques et de textes, ou encore d'images ou d'affiches de propagande destinées à tromper intentionnellement, ces cartes véhiculent un large éventail de messages religieux, politiques, militaires, commerciaux, moraux et sociaux. »




En complément

Un fil twitter de @GoncharenkoUA sur "la propagande douce" véhiculée par les cartes qui représentent la Crimée comme séparée de l'Ukraine et comme une partie de la Russie.

Un fil twitter de @mirbole01 sur les cartes et dessins humoristiques concernant l'expansion de la Chine en mer de Chine méridionale.

Série d'images et de cartes utilisant la pieuvre comme élément de caricature. Cette sélection de @WryCritic permet de mettre en évidence des points communs et des spécificités d'une caricature à l'autre.

Des cartes pour dénoncer l’impérialisme par Gilles Palsky (Visionscarto).

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Bascule des géoservices de l'IGN vers une Géoplateforme


Le programme Géoplateforme vise à doter la puissance publique d’une infrastructure collaborative et mutualisée pour la production et la diffusion des géodonnées. Son ambition est de permettre aux porteurs de politiques publiques et aux collectivités locales qui le souhaitent de bénéficier très simplement de fonctionnalités avancées pour diffuser leurs propres données et s’ouvrir à des communautés contributives. Cet espace, composante géographique de l'État-plateforme reconnue grand projet numérique de l'État, répond notamment aux enjeux de souveraineté des données de l’État face aux géants de l’Internet. 

La Géoplateforme s'inscrit pleinement dans la dynamique des Géo-communs soutenue par l'IGN. En effet, si l'institut a bien vocation à porter ses propres services sur la Géoplateforme, celle-ci se veut en premier lieu un outil commun au monde public. C'est la mobilisation progressive de partenaires, producteurs et usagers de données géographiques qui doit permettre d'atteindre cet objectif.




L'IGN informe les utilisateurs des géoservices du Géoportail d'une bascule vers sa nouvelle GéoplateformeLa date d’arrêt de l’infrastructure du Géoportail est fixée au 31 décembre 2023. Pour les internautes des sites web portés par l’IGN (Géoportail, Remonter le temps, Géoportail de l’Urbanisme…), c’est transparent.

Pour découvrir les nouvelles fonctionnalités de la Géoplateforme

Lien pour accéder directement au téléchargement

Les principaux changements pour tous les géoservices inhérents au passage à la Géoplateforme sont :

  • Changements d’URL

L’usage du protocole HTTPS / TLS 1.2 est imposé pour accéder aux géoservices, sans exception possible.
Les géoservices ne sont plus accessibles via le Réseau Interministériel de l’État (RIE) 

  • Changements du contrôle d’accès 

Les actuelles « clés » Géoportail (personnelles et publiques) disparaissent, elles sont remplacées par un nouveau mécanisme de contrôle des accès sur les données non libres.
Pour les données à accès restreint (par exemple pour les SCAN 25®, SCAN 100® et SCAN OACI de l’IGN), un nouveau mécanisme de diffusion sera mis en place.
Par défaut, tout devient open source et accessible librement. 

  • Principaux changements de certains géoservices

Les géoservices exposant des standards OGC n'exposent plus que la dernière version :
WMS 1.1 n’est plus supporté (seulement le 1.3)
WFS 1.0 n’est plus supporté (seulement le 2.0)
Le service d’auto-configuration disparaît (l’API JavaScript est adaptée en conséquence) (lien vers article ici)
Les flux INSPIRE intègrent les flux génériques de la Géoplateforme
Les services de téléchargement (via le site Géoservices) et de diffusion de données anciennes (via le site Remonter Le Temps) évoluent sans conservation des interfaces API actuelles

Lien ajouté le 27 septembre 2023

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Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites

Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN