Délimiter le Nord et le Sud en France : une affaire de représentations ?


Le journal Libération propose un jeu en ligne qui montre que le Nord et le Sud en France sont chose très relative et souvent affaire de représentations individuelles ou collectives. Avec un clin d'oeil à la chanson de Nino Ferrer.

Jeu en ligne "On dirait le Sud" (Libération) :
http://www.liberation.fr/apps/2020/09/on-dirait-le-sud/

Les cercles sont coloriés par rapport au taux de Sud ressenti en fonction des réponses données pour les villes proposées (Lille, Amiens, Argenteuil, Boulogne-Billancourt, Orléans, Nantes, Besançon, Villeurbanne, Toulouse, Aix-en-Provence). Les couleurs de la carte correspondent à la latitude réelle des zones coloriées : si un cercle bleu est placé dans la zone jaune, c’est que les lecteurs l’imaginent au Nord alors qu’il est au Sud, et vice versa. On peut rejouer plusieurs fois pour voir les changements.

Au delà des problèmes de localisation, ce jeu est l'occasion d'interroger nos représentations et de jouer sur les échelles. La ville de Lyon (ici Villeurbanne) est-elle au nord ou au sud ? A l'échelle de la France, c'est souvent la ligne Lyon-Bordeaux qui sert à délimiter la France du nord et la France du sud. En réalité à l'échelle du globe, le 45e parallèle passe au niveau de Tain l'Hermitage. 

A l'échelle de l'Europe, les pays du Nord désignent la Belgique, l'Allemagne, les Pays Bas, mais surtout les pays scandinaves (les pays dits nordiques), tandis que l'Espagne, le Portugal, l'Italie, la Grèce désigneraient les pays du Sud (associés au soleil et au tourisme). La France se situerait entre les deux : c'est souvent dans cette position moyenne (vraiment si idéale ?) qu'elle est présentée dans l'enseignement de la géographie.

Mais le Sud est aussi associé à la mer et au soleil et dans ce cas la ligne est souvent mise plus au sud, au niveau de Montélimar ou d'Avignon. 


Qu'est-ce que cela donnerait si l'on prenait en compte les territoires ultramarins ?


Un mème a été lancé sur Twitter en novembre 2019 avec comme thème "Nord vs. Sud". Au départ la question était de savoir si Lyon était plutôt au nord ou plutôt au sud de la France. Mais très vite les internautes ont proposé leurs visions du Nord et du Sud. Entre représentations mentales et stéréotypes, retour sur un mème viral sur Internet :





La limite Nord/Sud est aussi utilisée pour désigner le clivage entre pays riches/pays pauvres. Comme la réalité est plus complexe et qu'il peut exister des disparités en leur sein, on trouverait des "Nords" et des "Suds", avec des "Suds" dans les pays du Nord et des "Nords" dans les pays du Sud. Même si la fracture Nord/Sud est depuis longtemps discutée et remise en cause par les géographes, elle continue d'exister dans les mentalités. Serait-elle aussi de mise pour les régions en France ?

Les notions de Nord et de Sud sont souvent corrélées à des stéréotypes qu'il convient d'interroger (voir par exemple cette série de cartes "La France vue par..."). C'est l'une des finalités critiques de la géographie qui ne se réduit pas seulement à localiser (cf image courante d'une "science des lieux").

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Lien ajouté le 29 septembre 2020

Le Berliner Morgenpost propose une carte interactive qui permet de diviser l'Allemagne en deux. On peut tracer une ligne à l'endroit où on souhaite. Une fois que l'on a divisé le pays en deux parties, on peut comparer à travers différentes cartes choroplèthes comment les deux parties contrastent (ou non) sur le plan social, économique et démographique.

A l'occasion du 25e anniversaire de la réunification allemande, le Berliner Morgenpost avait déjà proposé Unified Journey, un outil permettant de tracer la frontière entre les deux anciennes Allemagne de l'est et de l'ouest et de vérifier si on arrivait à tracer cette ligne avec exactitude. 
 
 
Lien ajouté le 27 octobre 2020

Lien ajouté le 2 août 2021

Lien ajouté le 23 août 2021

Lien ajouté le 17 octobre 2021

Lien ajouté le 7 novembre 2021

Lien ajouté le 14 décembre 2021

Lien ajouté le 13 janvier 2022

Lien ajouté le 2 février 2022

Lien ajouté le 12 février 2022

Liens ajoutés le 6 mai 2022


Lien ajouté le 5 septembre 2022

Lien ajouté le 19 octobre 2022

Lien ajouté le 4 novembre 2022

C'est quoi le Sud-Ouest ? Une région, une culture...


Lien ajouté le 6 janvier 2023
Lien ajouté le 5 mars 2023

Lien ajouté le 23 mai 22023

Diffusion de la 1ère version de la BD TOPAGE® métropole

Source : Sandre (24 juillet 2020)

La BD TOPAGE® est le nouveau référentiel hydrographique français. Issue d'un partenariat entre l'Institut national de l'information géographique et forestière (IGN) et l'Office français de la biodiversité (OFB). Elle remplace la BD CARTHAGE ® (Base de Données sur la CARtographie THématique des AGences de l'eau et du ministère chargé de l'environnement) pour faire face à l'évolution des technologies et des enjeux de connaissance et de gestion locale.

La BD TOPAGE® est donc plus précise (précision métrique), plus exhaustive, conforme à la directive européenne INSPIRE et compatible avec le référentiel à grande échelle de l'IGN (RGE®). Sa vocation est donc de permettre l'interopérabilité avec les acteurs publics qui utilisent le RGE® et de servir de socle commun pour tous les référentiels métiers de l'eau .

La BD TOPAGE® se compose des jeux de données des cours d'eau, plans d'eau, tronçons hydrographiques, surfaces élémentaires, noeuds hydrographiques (sources et exutoires), limites terre-mer, bassins hydrographiques et bassins versants topographiques (ces trois derniers jeux de données seront remplacés par des données plus précises à moyen terme).

La première version de la BD TOPAGE® métropole est désormais disponible sur l'atlas-catalogue du Sandre. Il est ainsi possible de télécharger librement ces référentiels aux formats ESRI Shapefile, GeoJSON et GeoPackage, d'y accéder via les services web WMS et WFS du Sandre ainsi que de consulter les rapports de contrôle qualité réalisés sur ces jeux de données. Toutes les données sont mises à disposition sous licence ouverte.

Toutes ces informations sont accessibles directement depuis les fiches de métadonnées de l'atlas-catalogue du Sandre :

La mise à jour de la BD TOPAGE® sera collaborative, un groupe de travail réfléchit actuellement à la définition d'un dispositif de mise à jour pour ce référentiel national.

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Des sécheresses répétées en France depuis 2018 : analyse en cartes et en images satellitaires

 
Le centre de données Theia produit chaque année une synthèse mensuelle des données Sentinel-2 avec les chaines WASP et MAJA. La comparaison de ces images satellitaires permet d'évaluer l'ampleur et l'impact des sécheresses estivales. 
 
L'animation ci-dessous permet de conduire des comparaisons par année et par région entre 2017 et 2020. On peut explorer la carte en grand écran à travers l'interface de visualisation du laboratoire Cesbio. Les synthèses à pleine résolution, avec leurs masques de qualité, peuvent être téléchargées depuis le serveur de distribution Theia du CNES.
 

 


Chaque été, des arrêts préfectoraux demandent de limiter l'usage de l'eau dans de nombreux départements. Les déficits pluviométriques impactent d'abord les activités agricoles, mais peuvent avoir des conséquences dans de multiples domaines (habitations en terre fissurées, risque d'incendies, impact sur la gestion des cours d'eau, arrêt de la production dans certaines centrales nucléaires...).












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Les cartes et data visualisations de Topi Tjukanov : entre art et cartographie


Topi Tjukanov est originaire d'Helsinki. Géographe de formation, il se passionne pour les cartes et les data visualisations. Il aime explorer les gros jeux de données géographiques en open source et tester de nouvelles méthodes pour les visualiser. Il n'hésite pas à partager ses derniers trucs et astuces en matière de SIG notamment avec QGis (voir par exemple ce tutoriel pour animer des cartes). Il est suivi par de nombreux abonnés sur Twitter (@tjukanov). 

L'auteur déclare modestement "mettre des lignes, des points, des polygones sur des cartes". En réalité, son site est une mine d'informations et de découvertes pour qui aime explorer les nouvelles voies offertes par l'information géographique, les dataviz, les animations, l'intelligence artificielle... Ses réalisations sont pour la plupart des créations originales entre art et cartographie. Elles offrent des pistes intéressantes en matière de data- et de géo-visualisation et sont souvent très réussies sur le plan esthétique.



Voici quelques-unes de ces réalisations (à découvrir) :


 

Topi Tjukanov tient également une rubrique d'information sur le site Medium :


En 2019, Topi Tjukanov a lancé le défi #30DayMapChallenge sur Twitter : un défi cartographique ouvert à tous les passionnés de cartographie.




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Tous les chemins mènent à Rome : une très belle collection de cartes artistiques qui donnent à réfléchir sur nos mobilités

 

Flight Simulator 2020 : quand un jeu de simulation aérienne devient un outil d'exploration visuelle de la Terre en 3D


La sortie de la nouvelle version 2020 de Flight Simulator (le célèbre jeu de simulation aérienne de Microsoft) est l'occasion de s'interroger sur les jeux vidéos immersifs et leur potentiel d'exploration visuelle de la Terre en trois dimensions. A l'instar de FlightGear et X-Plane, Flight Simulator est un simulateur de vol qui permet de survoler toute la surface du globe.
 
Microsoft a mis les moyens pour proposer une copie presque parfaite du monde réel. Asobo Studio, le studio français qui s’occupe du développement, s’est appuyé sur des images satellites tirées du globe virtuel Bing Maps, complétées par de la modélisation 3D à partir de relevés photogrammétriques. Pour concevoir cette nouvelle version, Microsoft a dû mobiliser des algorithmes issus de l'Intelligence artificielle et s'appuyer sur la puissance de traitement de sa plateforme Cloud Microsoft Azure. Les images 3D (vues dites "en vol d'oiseau") issues de Bing Maps sont parfois de qualité supérieure à celles de Google Earth. Il en résulte un grand réalisme. De fait, Flight Simulator est plus un simulateur qu'un jeu.

Pour un aperçu du rendu 3D très réaliste du jeu Flight Simulator, voici une visite virtuelle de l'île de la Réunion :
https://www.youtube.com/watch?v=FNzeUl6TYwQ




Flight Simulator 2020 : Microsoft a modélisé toute la Terre en 3D pour un rendu bluffant de réalisme (Phonandroid)

Sur le potentiel d'exploration visuelle de Flight Simulator versus Google Earth, lire cette analyse sur le site Bellingcat (Cleared for Takeoff : Exploring Microsoft Flight Simulator 2020's Research Potential)

Microsoft Flight Simulator : la poule aux œufs d’or pour les constructeurs de hardware PC (Jeuxvideo.com)

Peut-être le plus beau jeu vidéo du monde, « Microsoft Flight Simulator » drague le grand public (Le Monde)

Microsoft Flight Simulator : voici la liste des lieux qui utilisent la photogrammétrie (Gameblog)

Le jeu comprend plus de deux millions de villes et plus de 37 000 aéroports du monde entier, dont environ 40 ont été édités à la main. Les objets (notamment les monuments ainsi que le bâti) ont été modélisés à partir des données d'OpenStreetMap, ce qui donne au jeu un grand réalisme... et constitue en même temps une source d'artefacts. En renseignant mal la hauteur d’un édifice dans OpenStreetMap, un étudiant a créé dans une ville australienne un énorme édifice virtuel que Microsoft a importé tel quel dans son logiciel de simulation. La faute de frappe a depuis été corrigée dans OSM, mais elle est restée dans Flight Simulator.

Comment un gratte-ciel est apparu en banlieue de Melbourne ? (GéoNum)
 
Le mystérieux gratte-ciel de Flight Simulator est le résultat d'une vulgaire faute de frappe (01.net)

Les bugs hilarants de Flight Simulator passionnent autant que le jeu (Numerama)



La convergence grandissante entre la cartographie numérique et les jeux vidéos est analysée dans cet article : Inside the intricate world of video game cartography (



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Google Street View et sa couverture géographique très sélective

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Les cartes de pics de densités de population d'Alasdair Rae


Alasdair Rae travaille au sein du Département d'étude et d'aménagement urbains de l'Université de Sheffield au Royaume-Uni. Depuis plusieurs années, il publie sur son blog Stats Maps n' Pix des productions originales concernant "tout ce qui a trait aux cartes, aux images et aux statistiques". On peut également le suivre sur son compte Twitter @Undertheraedar

L'auteur aime à expérimenter toutes sortes de cartes et d'infographies permettant de varier les modes de représentation. Cela concerne aussi bien les résultats électoraux que les paysages en 3D, les espaces urbaine, les mobilités (voir notamment sa très belle carte des commuters à l'échelle des aires urbaines des Etats-Unis).

Alasdair Rae a une passion particulière pour les "cartes en relief" (heightmaps). En avril 2020, il a commencé à mettre à disposition une série de cartes en rendu 3D sur les densités de population à l'échelle de l'Europe, puis du monde entier.



On peut discuter de l'intérêt et les limites de la représentation 3D pour étudier des densités. Outre leur caractère très esthétique, ces vues 3D et à vol d'oiseau permettent de varier les points de vue et de mettre en évidence les forts contrastes de population dans différentes régions du monde.

De forts contrastes de densités au Moyen Orient (© Alasdair Rae)

Les données sont issues du Global Human Settlement de l'Union européenne (données 2015 disponibles gratuitement). Les cartes sont construites à partir d'une grille de 1 km2 à 50 km2 en fonction de l'échelle de la carte. La hauteur des barres correspond au nombre d'habitants vivant dans chaque carreau de la grille. Le travail est effectué à l'aide du logiciel QGis. Pour peaufiner le rendu final, l'auteur utilise Aerialod, un logiciel gratuit qui permet d'élaborer des cartes en relief et pour lequel il fournit un tutoriel (possibilité également d'utiliser le tutoriel en français d'Aurélien Chaumet).

Pics de densités mettant en évidence des grappes d'urbanisation à l'échelle mondiale (© Alasdair Rae)

Une représentation de l'oekoumène mondial à travers une grille de 2x 2 km (© Alasdair Rae)

L'auteur a repris le même procédé pour d'autres thèmes d'étude, par exemple pour la hauteur des précipitations.

Hauteurs de précipitations au Royaume-Uni (© Alasdair Rae)

Un grand nombre de ces cartes sont mises en partage sur le site Reddit et sur Visual Capitalist (voir également la compilation que l'auteur propose lui-même sur Twitter) :
Lien ajouté le 29 août 2020


Liens ajoutés le 2 novembre 2020

 

Lien ajouté le 13 août 2021



Lien ajouté le 18 octobre 2021

Flotsam (@researchremora) propose des cartes par pics de densités sur différents pays et états des Etats-Unis avec R.


Lien ajouté le 27 janvier 2022

Lien ajouté le 5 janvier 2023

Lien ajouté le 21 avril 2023

Lien ajouté le 18 décembre 2023

Lien ajouté le 7 février 2024

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Explosions à Beyrouth : quel apport des technologies géospatiales pour comprendre et gérer la catastrophe ?


Selon Dangermond et Goodchild (Building geospatial infrastructure, 2020), les technologies géospatiales rendent un grand nombre de services dans la société d'aujourd'hui, mais il convient de s'interroger sur le rôle qu'on souhaite leur attribuer pour demain. Seront-elles capables de déboucher sur plus d'ouverture et de partage avec un réel impact sur la vie et la sécurité des citoyens ? Dans le domaine de la gestion et de la prévention des catastrophes, elles permettent de remplir quatre fonctions principales (pas toujours appréhendées ni faciles à mettre en oeuvre) :
  • En phase de planification, les technologies géospatiales permettent de construire les bases de données nécessaires et de favoriser le partage de données.
  • En phase d’intervention, il s'agit de pouvoir fournir rapidement les cartes nécessaires pour les intervenants et permettre aux gestionnaires de faire face à des situations d'urgence. Les SIG constituent notamment un outil essentiel pour prévoir et estimer l'étendue des dégâts, gérer les évacuations et diriger les populations vers les abris.
  • En phase de reconstruction, elles servent à cartographier les impacts de la catastrophe et à cibler les efforts de reconstruction.
  • En phase de protection à plus long terme, elles permettent de planifier des mesures qui minimiseront les dégâts matériels et les pertes humaines lors d'événements futurs.

Dans le cas de la catastrophe de Beyrouth, les technologies géospatiales parviendront-elles à relever tous ces défis ? Elles ont très vite été mobilisées (par les médias et par les organismes d'aide humanitaire plus que par les autorités) pour essayer de comprendre et gérer ce sinistre industriel hors norme. Des incertitudes demeurent cependant en ce qui concerne l'aide réelle apportée aux populations, les quartiers les plus touchés, les possibilités de reconstruction...


1) Des données utiles pour reconstituer la généalogie de la catastrophe

Les images vidéos témoignent de la violence des deux explosions qui ont eu lieu dans le port de Beyrouth le 4 août 2020. Le bilan s'établit à plus de 180 morts et 6 500 blessés. La deuxième explosion, la plus forte, a été ressentie jusqu'à Chypre situé à 240 km de Beyrouth. Celle-ci a entraîné un séisme de magnitude 3,3 sur l'échelle de Richter. Le blast (comparable au souffle d'une explosion nucléaire) a creusé un cratère de plusieurs mètres dans le port maritime et soufflé plusieurs quartiers de la capitale situés à proximité. A l'origine de la catastrophe : 2 750 tonnes de nitrates d'ammonium abandonnés depuis 6 ans dans un entrepôt du port maritime. Ce stock de produit chimique couramment utilisé comme engrais (en raison de sa forte teneur en azote) ou pour la fabrication de bombes  avait été entreposé dans un hangar depuis sa saisie par les autorités douanières en 2014, malgré les avertissements répétés des responsables du port selon lesquels ce dépôt constituait un risque majeur.


Toutes les circonstances du drame ne sont pas encore élucidées, mais l'analyse des données disponibles a permis de reconstituer les principales étapes de l'arrivée du Rhosus en 2013, un navire vêtuste chargé d'ammonium jusqu'au stockage de la cargaison dans un entrepôt du port de Beyrouth. Le trafic des navires a notamment pu être identifié grâce à l'analyse de leurs balises AIS à partir du site Marine Traffic et aux images enregistrées.
Rhosus, d'où vient le bateau qui transportait le nitrate d'ammonium ? (Huffington Post)

Nitrate d’ammonium abandonné 6 ans sur le port : à Beyrouth, le scénario terrible se dessine (L'Obs)
Ship Cited in Beirut Blast Hasn’t Sailed in 7 Years. We Found It (New York Times)
Liban : causes et scénarios de la grande explosion qui a secoué Beyrouth (Atalayar
Corruption, contrebande : le drame de Beyrouth et la question de la sécurité dans les zones portuaires (The Conversation)

Un mois après l’explosion au port de Beyrouth, l’enquête pointe la négligence des autorités (Le Monde)

Crise libanaise. Le MV RHOSUS ou le retour en force de la thalassopolitique ? (Diploweb)



2) Des images satellitaires pour essayer d'évaluer l'ampleur des dégâts matériels et des pertes humaines

Une charte internationale vise à mobiliser de manière prioritaire les satellites de 17 agences spatiales lors de catastrophes majeures. Cela a permis d'obtenir des images de la catastrophe qui a ravagé le port de Beyrouth dès le lendemain du drame, soit le 5 août 2020 (Sciences et Avenir).

Les agences d'imagerie satellitaire ont très vite mis à disposition leurs images et effectué les premières analyses. L'imagerie satellitaire a permis d'évaluer l'ampleur des dégâts matériels (les plus visibles) en comparant les images avant/après la catastrophe et en faisant apparaître les structures détruites. Les dommages concernent principalement des maisons et des immeubles, mais aussi des infrastructures et divers équipements de services publics. Environ 300 000 personnes auraient perdu leurs habitations (soit environ 12% de la population de la capitale). Un tiers des immeubles de Beyrouth seraient touchés. Les compagnies d'assurance ainsi que les autorités vont avoir besoin de ces images lors des enquêtes en cours. La zone industrialo-portuaire du port de Beyrouth est vitale pour le Liban. Elle est le principal lieu d'échange de marchandises du pays : 60 % des importations du pays passeraient par cette zone. 
Images WorldView-2 (European Space Imaging)
https://www.giscafe.com/nbc/articles/view_article.php?section=CorpNews&articleid=1771684
https://www.geospatialworld.net/blogs/satellite-images-tell-the-story-of-beirut-port-explosion/

SAR Data Used to Extract Damage From Beirut Explosion
https://www.harrisgeospatial.com/Learn/Case-Studies/Case-Studies-Detail/ArtMID/10204/ArticleID/23935/SAR-Data-Used-to-Extract-Damage-From-Beirut-Explosion

Port of Beirut Explosion. Explore the Damage with Maps and Images (storymap)
https://storymaps.arcgis.com/stories/69ff1da6899c48f6b334907a421aece9
https://arcg.is/01rjT8

Mapping the Damage From the Beirut Explosion (New York Times)
https://www.nytimes.com/interactive/2020/08/04/world/middleeast/beirut-explosion-damage.html

Analyse par Copernicus - Emergency Management Service
https://emergency.copernicus.eu/mapping/list-of-components/EMSN081/DAMAGEASSESSMENT/ALL
 


Les conséquences sur les populations sont plus difficiles à estimer en raison de l'absence de statistiques fiables et de l'inégale vulnérabilité des populations urbaines. Selon l'enquête conduite par l'UNDAC (mission de l'ONU), les quartiers les plus touchés concernent : Gemmayzeh (quartier Saifi) ; Karantina (également connu sous le nom de Khodr) et Mar Mikhael (quartier Medawar) ; Jetaoui (quartier Remeil) ; Gharb, également connu sous le nom de Karm El Zeitouni (quartier Achrafieh) ; Nouveau secteur, également connu sous le nom de Downtown, et Marfaa (quartier Marfaa) ; Quartier de Bachoura ; Quartier Zqouq al Blatt ; Quartier Mazraa; Quartier Moussaitbeh ; Secteurs de Ras Beyrouth et Ain Mreisseh (quartier Dar El Mreisseh) et quartier Minet El Hosn.

Les estimations sont établies à partir de la grille de population du SEDAC-CIESIN (Université de Columbia) dont la précision est améliorée avec l'aide des algorithmes de Facebook. Certaines cartes diffusées dans les médias semblent reposer sur des chiffres surévalués, en particulier le chiffre de 778 000 habitants avancé par le New York Times à partir du site WorldPop (repris également par Le Courrier international). L'agglomération du Grand Beyrouth, très étalée et soumise à de redoutables problèmes de gestion urbaine, regroupe plus de 2 millions d'habitants, mais la ville-centre est estimée à 300 ou 400 000 habitants. Il reste difficile d'établir un périmètre précis car le type de dommages varie en fonction de la distance à l'épicentre de l'explosion. Certaines populations sont également plus vulnérables que d'autres.


Une reconstitution 3D de l'explosion à partir des images vidéos par le cabinet Forensic Architecture
Les explosions dues au nitrate d'ammonium depuis 2000 (Visual Capitalist)
Simulation de l'impact comparable au souffle d'une explosion nucléaire avec l'application NukeMap (voir aussi sur Reddit)
How powerful was the Beirut blast ? (Reuters graphics)

How a massive bomb came together in Beirut's Port (une story map du New décomposant les faits)

Cachez ce nitrate d'ammonium que je ne saurais voir (France culture)

Explosion à Beyrouth : un tel drame pourrait-il arriver en Bretagne ? (France3)

70 ans de l’Ocean Liberty. La catastrophe en images (Ouest-France)


3) Des incertitudes concernant l'aide réelle apportée aux populations et les possibilités de reconstruction à plus long terme

Des pays du monde entier ont réagi et proposé des secours, avec des avions transportant de l'aide humanitaire et des équipes médicales venant notamment de Turquie, du Qatar, du Koweït, d'Égypte, de France, d'Iran et de Grande-Bretagne. Mais ces offres d’aide n’ont pas permis d’atténuer la colère de la population soumise depuis plusieurs années à des conditions de vie très difficiles, en raison de la crise politique, économique et financière que connaît le Liban. Cette catastrophe vient frapper une société déjà fragilisée. En même temps, la société libanaise a toujours fait preuve d'une grande résilience face aux épreuves qui l'ont frappée dans son histoire. Au delà de l'aide indispensable à apporter aux populations, une partie des interrogations porte sur les possibilités de reconstruction.
Après la destruction de port de Beyrouth, le Liban craint une pénurie alimentaire (France Info)

La double explosion de Beyrouth touche un pays en pleine décomposition (Le Monde)

Avant l'explosion de Beyrouth, l'ancienne « Suisse du Proche-Orient » était déjà exsangue (Le Figaro)
Au Liban, le Hezbollah est sur la défensive depuis l’explosion (Le Monde)
La crise du Liban est une crise du néolibéralisme (Mediapart)

Entretien de Jamil Mouawad avec Médiapart sur la situation au Liban (Mediapart)

Le Liban, entre révolution et effondrement (Eric Verdeil - Rumor, Recherches urbaines au Moyen-Orient)

Beyrouth, histoire d'une ville (France Culture). Eric Verdeil invite à se défier de la métaphore de la mosaïque identitaire libanaise et rappelle que Beyrouth a toujours constitué un terrain de luttes entre catégories sociales et entre communautés. Sophie Brones interroge le rapport de la ville à ses ruines (image de la "ville martyre") qui expliquerait une forme de présentisme (Après la guerre civile, reconstruire).    

Beyrouth : destructions, reconstructions et spéculations (Le Monde). En cartes. De la fin de guerre civile, en 1990, jusqu’à la double explosion du port, le 4 août, la capitale libanaise, dévastée à maintes reprises, se reconstruit au détriment de son identité.

A Beyrouth, « la reconstruction est autant matérielle que psychologique pour les habitants » (Le Monde)

Que faire des tonnes de débris de verre collectés à Beyrouth ? (Le Commerce du Levant).  Étant donné la nature de l’explosion, les dégâts sur les vitres ou façades en verre s’étendent sur un périmètre de 10 kilomètres, tandis que les dégâts au niveau des murs et des infrastructures sont limités à un périmètre de 2 ou 3 kilomètres. 80 000 tonnes de verre auraient été soufflées pendant la double explosion du port de Beyrouth. 

Les pertes pourraient s'élever à plus de 8 milliards de dollars (Le Figaro).

Quick Thoughts : Mona Harb on the Aftermath of the Beirut Explosion (Jadaliyya.com)

The fight to stop Lebanon’s urban history becoming a victim of the Beirut blast (The National)

Selon l’agence Synaps à Beyrouth, la réponse rapide, par en bas, au désastre beyrouthin à laquelle on assiste présente des risques : malgré ses apports, dans un contexte d’inertie des forces étatiques, ce modèle présente des défauts, qui risquent à terme d’avoir des effets négatifs si il n’y a pas de coordination entre forces locales et aides internationales (Eric Verdeil - SeenThis)

Création d’un Comité national pour la reconstruction de Beyrouth. Ce Comité national vise à coordonner les efforts de la société civile, des organismes publics concernés et des donneurs locaux et internationaux afin d’assurer la reconstruction des quartiers touchés par la catastrophe du 4 août et venir en aide aux victimes.

Le Beirut Urban Lab (espace de recherche collaboratif et interdisciplinaire de l'Université américaine de Beyrouth) en appelle à une reconstruction centrée sur les personnes. Il montre que, dès avant la catastrophe, une partie des quartiers entourant le port avaient été désertés par les populations les plus modestes et livrés à la spéculation immobilière. Badawi et Qarantina (qui était autrefois lieu de mise en quarantaine) étaient les derniers quartiers historiques de la classe ouvrière de la ville, tandis que les environs de Gemmayzeh, Geitawi et Mar Mikhael se gentrifiaient depuis au moins une décennie. L’insuffisance des politiques de logement a rendu intenables les conditions de vie pour de nombreux habitants à revenus moyens ou faibles. Leurs angoisses sont également alimentées par des scénarios de catastrophe qui reproduiraient des expériences antérieures de reconstruction d’après-guerre au Liban. Beyrouth a connu en effet de nombreuses explosions, notamment le bombardement de la caserne des Marines américaines en 1983 qui a tué 241 Marines, l'assassinat de l'ancien premier ministre Rafiq al-Hariri en 2005 ou encore les obus de mortier qui ont pilonné la ville pendant la guerre civile de 1975 à 1990. Un scénario de cauchemar serait de laisser les districts urbains gravement touchés par l'explosion se détériorer lentement jusqu'à ce que le prochain cycle économique poursuive le processus de gentrification (voir par exemple l'évolution du quartier de Hamra).

Faute d'avoir pu véritablement anticiper le risque, les technologies géospatiales pourront-elles servir à cibler les besoins des populations et à mieux planifier le développement urbain dans l'avenir ? Il semble en tous les cas indispensable de s'appuyer sur les populations et de tenir compte des connaissances locales pour essayer d'apporter des réponses.
Rebuilding Beirut : How to Curtail Neoliberal Urbanization ? Présentation par Mona Fawaz (professeure d'études urbaines et directrice de recherche au Beirut Urban Lab) des dynamiques en cours, des enjeux préexistants et des voies pour espérer le futur de la ville et du pays.
https://soundcloud.com/alt-frequencies/reconstruction/

Les enjeux de la reconstruction de Beyrouth après l’explosion du 4 août – la question de la place de l’armée. Par Eric Verdeil.
https://rumor.hypotheses.org/5025

Beiruth Recovery Map : le laboratoire spatial de la @RiceUniversity a  rassemblé  des ressources cartographiques en collaboration avec @BeirutUrbanLab & @OpenMapLebanon
http://beirutrecovery.org/

La production urbaine post-guerre à Beyrouth : quels effets de bling-bling ? (Revue Urbanités)
https://www.revue-urbanites.fr/7-la-production-urbaine-post-guerre-a-beyrouth-quels-effets-de-bling-bling/

La protection des bâtiments patrimoniaux à Beyrouth redevient une priorité de premier ordre après l’explosion du 4 août 2020 (Urbanstances)
https://urbanstances.com/2020/10/21/patrimoine-dans-lattente-de-la-loi-1/

Combining maps, data, and local knowledge to improve humanitarian response
https://www.devex.com/news/combining-maps-data-and-local-knowledge-to-improve-humanitarian-response-97827
Faire ou non confiance aux gestionnaires du risque ? par Hervé Flanquart, Anne-Peggy Hellequinet Pascal Vallet (Territoires en mouvement, 2007)
http://journals.openedition.org/tem/567

4) Pour accéder aux cartes et aux données

Analysis of affected areas in Greater Beirut Secondary data (rapport de l'UNDAC) :
https://reliefweb.int/report/lebanon/emergency-operations-centre-beirut-assessment-analysis-cell-analysis-affected-areas

Extrait du rapport de l'UNDAC :

"La majorité des personnes déplacées jusqu'à présent sont hébergées dans des familles, chez des amis et des concitoyens, mais les personnes âgées, les travailleurs migrants et les réfugiés auront probablement besoin d'un soutien spécifique. Des écoles, des hôtels et d'autres bâtiments publics ont été proposés comme abris... Les manifestations se poursuivent depuis octobre 2019 et ont repris à Beyrouth à la suite de l'explosion, des personnes appelant à la démission du gouvernement. Le gouvernement de Hassan Diab (Premier ministre) a démissionné le 10 août, à la suite de la démission de plusieurs ministres au cours des jours précédents et des manifestations de plus en plus violentes (BBC 10/08/2020). Les manifestations sont devenues violentes le 8 août, en particulier dans le Nouveau secteur (centre-ville) de Beyrouth, où se trouvent à la fois le Parlement et les bureaux du Premier ministre. Des affrontements entre manifestants et forces de sécurité ont fait des blessés parmi les manifestants (Al Jazeera 08/08/2020). Certaines sources rapportent que plus de 700 manifestants ont été blessés au 10 août. La police a utilisé des gaz lacrymogènes et des balles en caoutchouc, tandis que les manifestants ont lancé des pierres et ont allumé des feux. Les manifestants sont entrés dans plusieurs ministères du gouvernement et les ont occupés temporairement (Al Jazeera 9/08/2020).
Les capacités d'adaptation des personnes et des services étaient déjà épuisées en raison de la crise des réfugiés syriens, de la crise économique, fiscale et financière et d'une augmentation récente des cas confirmés de COVID-19. Les ménages pauvres, les réfugiés et les travailleurs migrants sont particulièrement vulnérables, disposant de ressources limitées pour reconstruire les abris endommagés ou pour acheter de la nourriture et des articles non alimentaires. Ces groupes vivent aussi souvent dans des quartiers densément peuplés du Grand Beyrouth, avec un accès limité aux services, notamment aux service de WASH (approvisionnement en eau, assainissement et hygiène) et aux services de santé. Le prix de la nourriture, du carburant et de l'électricité, ainsi que d'autres articles non alimentaires, avait déjà augmenté avant l'explosion, en raison de l'hyperinflation (autour de 89% en mai 2020) et de la perte de valeur de la monnaie locale. Avec des silos contenant des réserves de blé perdues lors de l'explosion et un port endommagé, les importations de nombreux biens essentiels devront être détournées vers le port de Tripoli. Entre temps, les prix des denrées alimentaires et d'autres biens essentiels devraient continuer d'augmenter."

Beirut : Buildings Exposure to Blast with Damaged Hospitals and Health Facilities (rapport de l'UNOCHA) :
https://reliefweb.int/map/lebanon/lebanon-beirut-buildings-exposure-blast-damaged-hospitals-and-health-facilities-14082020
Beirut Built Environment database (BBED) - Base de données sur les constructions et le bâti à Beyrouth proposée par le Beirut Urban Lab :
http://beiruturbanlab.com/en/Details/561/built-environment-database
http://arcg.is/1TuD9C

Cartographie du bâti à partir d'une photographie aérienne (2019) :
https://beirut-built-environment-database-base-map-aub.hub.arcgis.com

Le site Beirut Urban Lab rassemble des données et livre des analyses très documentées sur le Grand Beyrouth. Pour consulter son compte Twitter (@BeirutUrbanLab).
http://beiruturbanlab.com/
Série de cartes détaillées par l'Université américaine de Beyrouth dans le cadre du projet Beirut Zone 10 :
http://www.aub.edu.lb/ifi/Pages/sjc-beirut-zone-10.aspx
Plan de Beyrouth dressé par l'Armée française au Levant en 1922  (Gallica)
http://gallica.bnf.fr/ark:/12148/btv1b53064571p/f1.item
MapAction (cartographie destinée à l'aide humanitaire, voir ce billet de VeilleCarto sur le rôle de MapAction dans la gestion de crises humanitaires) :
https://maps.mapaction.org/event/2020-lbn-001
Distribution des points de sécurité alimentaire (WFP)
https://reliefweb.int/map/lebanon/lebanon-beirut-port-explosion-4th-august-2020-food-security-sector-food-assistance
Cartographie collaborative humanitaire à la demande de la Croix Rouge libanaise (Hot OSM).  Noter que les outils géospatiaux open source se développent actuellement pour rechercher les empreintes de bâtiments manquantes.
http://tasks.hotosm.org/projects/9164#description
https://www.gislounge.com/using-open-source-geospatial-tools-to-find-missing-building-footprints/

Vulnérabilité des travailleurs migrants résidant à proximité de l'explosion (IOM) :
http://reliefweb.int/map/lebanon/lebanon-migrant-worker-vulnerability-migrants-residing-vicinity-beirut-explosion-19
https://reliefweb.int/map/lebanon/lebanon-migrant-worker-vulnerability-migrant-self-prioritized-needs-19-august-2020
Mapping Urban Transitions in the Greater Beirut Area Using Different Space Platforms (Ghaleb Faour, Mario Mhawej) :
https://www.mdpi.com/2073-445X/3/3/941/htm
Beyrouth : Quarante ans de croissance urbaine par Ghaleb Faour, Théodora Haddad, Sébastien Velut et Éric Verdeil (Mappemonde) :
https://mappemonde-archive.mgm.fr/num7/articles/art05305.html

Sophie Brones, Beyrouth dans ses ruines, Marseille, Parenthèses, « ‪Parcours méditerranéens », 2020, 234 p. Lire le compte-rendu de l'ouvrage sur le site Métropolitiques.



5) Utiliser un jeu de données SIG pour étudier la catastrophe et ses conséquences

Ce jeu de données SIG est accessible à partir de la plateforme ArcGis online :
https://arcg.is/044z9T

Couches d'information mises à disposition :
  • Lieu originel de l'explosion (dépôt d'ammonium dans un hangar abandonné du port de Beyrouth)
  • Périmètres de risque à 1 km, 5 km et 10 km (zones tampons)
  • Estimation de la zone urbaine directement impactée (structures détruites)
  • Estimation de la zone de souffle (verres et fenêtres brisés jusqu'à 24 km)
  • Zones bâties (cartographie détaillée des bâtiments établie à partir d'une photo aérienne de 2019)
  • Tâche urbaine du Grand Beyrouth
  • Rues et réseau routier
  • Profils socio-économiques des quartiers
  • Zones d'intervention pour apporter de l'aide aux populations
  • Image satellitaire Maxar 31 juillet 2020 (avant la catastrophe)
  • Image satellitaire Maxar 5 août 2020 (au lendemain de la catastrophe)
  • Image satellitaire du port au 8 août 2020
  • Carte topographique

Aperçu du jeu de données SIG sur Beyrouth (cliquer sur >> pour faire apparaître la légende)



Cette étude de cas peut être conduite également à partir d'une story map en anglais proposée par Mathieu Chartier sur le site Edugéo : Beirut after the blast. Satellite image show destruction.


Lien ajouté le 28 février 2021


Lien ajouté le 12 avril 2021

Lien ajouté le 14 août 2021

Lien ajouté le 29 septembre 2021

Lien ajoutés le 24 août 2022



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