Une erreur de recensement révèle des détails surprenants sur les hispaniques et les latinos américains aux Etats-Unis

 
SourceA census mistake reveals surprising details about U.S. Hispanics and Latinos (Washington Post, 19 mai 2023)

Qui sont les Hispano-Américains ? D'où viennent-ils et où vivent-ils ? Le service données du Washington Post publie un article très intéressant qui livre une série de cartes détaillées et interroge la manière de recenser les populations de « latinos » aux Etats-Unis.

Répartition de la population hispanique aux Etats-Unis selon l'origine (source : Washington Post)


Les questions d'identité peuvent être extrêmement compliquées à prendre en compte dans les statistiques de recensement. Depuis les années 1970 et pendant plus de 30 ans, le Census Bureau américain a demandé qui se considérait comme hispanique. L'item « latino » a été ajouté seulement dans les années 2000, du fait que certaines personnes d'origine hispanique ne s'identifiaient pas au terme d'hispanique. Dans une enquête de 2013 qui demandait aux hispaniques ou latino-américains comment ils se décrivaient, le Pew Research Center a montré que le terme « hispanique » était deux fois plus populaire que celui de « latino ». Les mots décrivant une origine nationale spécifique – « cubain », « mexicain » ou « dominicain » – venaient cependant bien avant ces deux termes. Une partie de la complexité découle de la décision de l'Administration américaine de traiter l'ethnicité (hispanique ou latino) comme quelque chose de séparé et distinct de la race (noir, amérindien, blanc) et même de l'ascendance (d'origine allemande, égyptienne, américaine...). Cette étrange approche tripartite du melting-pot oblige les gens à jongler entre différentes questions qui se chevauchent lorsqu'ils remplissent l'enquête de recensement. A charge ensuite aux employés du Census.gov d'essayer de démêler les résultats... et de découvrir parfois des erreurs de traitement comme cela a été le cas lors du recensement de 2020.

Sous l'administration Obama, il y a eu un mouvement favorable à l'idée de réunir la race et l'ethnicité en une seule catégorie et d'élargir cette catégorie afin d'inclure les personnes originaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord. Les partisans de cette mesure ont fait valoir qu'elle permettrait de dresser un tableau plus clair et plus utile de la population des Etats-Unis. L'idée a été abandonnée sous l'administration Trump qui craignait que cette décision ne conduise à réduire encore davantage une population blanche déjà en diminution. La plupart des Américains originaires du Moyen-Orient et de l'Afrique du Nord étaient considérés comme blancs et, jusqu'à une période récente, avant que les changements conduisent à prendre en compte les personnes se considérant comme métisses, environ les deux tiers des Américains hispaniques étaient également considérés comme blancs. Sous le président Biden, la proposition de réunir la race et l'ethnicité a été relancée par le Bureau de l'administration et du budget de la Maison Blanche. Elle semble en bonne voie pour être adoptée en 2024. Telles qu'elles sont actuellement proposées, les modifications élimineraient la nécessité pour les Hispaniques ou les Latinos de sélectionner une race distincte telle que « blanc », tout en ayant toujours le choix d'indiquer plusieurs origines.

Bien qu'ils soient nombreux à se déclarer  « hispaniques » ou « latinos », les Brésiliens continuent de fait à être exclus des statistiques. En tant qu'ancienne colonie portugaise, le Brésil ne répond pas à la définition gouvernementale. Cela changerait la donne s'ils étaient officiellement classés comme Latinos, l'un des groupes démographiques les plus influents d'Amérique.  Les habitants du Belize - une ancienne colonie britannique où l'anglais est la langue officielle - et de quelques autres pays non espagnols, principalement dans les Caraïbes, ne sont pas non plus retenus dans les statistiques officielles. Le lieu de naissance et la langue sont des critères tout aussi importants à prendre en compte. La plupart des Américains d'origine hispanique sont nés aux États-Unis (68%) et, si beaucoup parlent l'espagnol à la maison, un tiers d'entre eux ne parlent que l'anglais (32 %).

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Etats-Unis : les États qui gagnent de la population ou qui en perdent au recensement de 2020


Découvrir les structures cachées du paysage grâce au lidar (Cesbio)


Simon Gascoin (@sgascoin) consacre un billet sur le site Cesbio à l'affichage de données de relief lidar en parallèle à des orthophotos de l'IGN, sans rien avoir à télécharger. Avec l’ouverture des données de l’IGN le 1er janvier 2021, le RGE ALTI à 1m de résolution est devenu public, ce qui a permis à Guillaume Attard et Julien Bardonnet (AGEOCE) de l’ajouter au catalogue de Google Earth Engine. A son tour, cela a permis à Simon Gascoin de réaliser une application web qui affiche le hillshade de ce modèle numérique de terrain et le fond de carte « satellite » de Google. 

Double visualiseur permettant d'afficher les données lidar et les images satellite de Google (source : Earth Engine App)


Outre sa très bonne résolution, l'un des avantages du lidar est de rendre visible des structures souvent cachées dans le paysage, en raison notamment de la végétation ou d'autres phénomènes (exemple ici du fort de Belleville près de Verdun). Ce qui fait que les données lidar sont très utiles par exemple pour l'archéologie.

A noter : dans cette application, le relief est éclairé depuis le nord, ce qui n'est pas conforme à la réalité. Il s'agit d'un standard utilisé en géographie pour visualiser plus facilement les formes de relief (voir cet article).

Dans le même article sur le site Cesbio, Simon Gascoin indique comment ajouter le RGE ALTI et son ombrage dans le logiciel QGIS. Le recours à un SIG permet d'utiliser les données de la BD ORTHO de l'IGN, qui sont plus précises que les données satellites de Google. 

Dans ce fil Twitter, il donne par ailleurs une série d'exemples montrant l'intérêt du lidar pour découvrir des structures cachées du paysage : 

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Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN

La NASA publie un nouveau modèle numérique d'élévation (février 2020)




Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques


Matthieu Noucher, chargé de recherche au CNRS a le plaisir d'annoncer la sortie du livre Blancs des cartes et boîtes noires algorithmiques aux Éditions CNRS. Cet ouvrage, qui correspond à la version remaniée du volume 1 de son dossier d’HDR, se compose de six chapitres. Les deux premiers sont théoriques. Prenant le contrepied des discours techno-enthousiastes sur le « déluge de données », ils dressent l’état de l’art et montrent l’actualité du blanc des cartes à l’ère de l’inégale géonumérisation du Monde. Ils permettent également d’inscrire la démarche dans le champ des critical data studies. Trois études de cas proposent ensuite une exploration par leurs blancs, leurs vides, leurs omissions cartographiques, de trois systèmes métrologiques : autour de la détection de l’orpaillage illégal, de la mesure de la biodiversité et de la cartographie des habitats informels. Elles sont centrées sur l’Amazonie avec, à chaque fois, un zoom sur la Guyane. Une discussion propose enfin une réflexion sur diverses formes de résistance au comblement des cartes contemporaines. La contre-cartographie et la fugue cartographique sont ainsi évoquées comme deux logiques d’action alternatives. Un cahier central vient compléter l’ensemble. Patchwork d’une douzaine de visuels, il propose un voyage à travers une série de « silences cartographiques ».

Résumé 

Toute cartographie présente ses propres blancs, ses lacunes ou ses oublis, volontaires ou inconscients. Les historiens de la cartographie ont souligné les enjeux politiques de ces silences cartographiques, en particulier durant les périodes de conquête coloniale. L’hypothèse au cœur cet ouvrage est que les blancs des cartes, loin d’être obsolètes, ont aujourd’hui encore, un potentiel heuristique pour analyser les enjeux politiques de l’information géographique numérique. Alors que l’État n’a plus le monopole pour blanchir ou noircir la carte, comment les vides cartographiques sont-ils mobilisés par les différentes parties prenantes ? Quels enjeux de (dé-)régulation informationnelle sont mis en évidence dès lors qu’on s’intéresse aux logiques d’omission aujourd’hui à l’œuvre ? Face à l'illusion d'un « déluge de données », comment explorer les boites noires algorithmiques qui masquent l'inégale géonumérisation du Monde ? Pour tenter de répondre à ces questions, l’Amazonie, plus particulièrement la Guyane, se révèle être un terrain privilégié. Historiquement et symboliquement marquée par les blancs des cartes, cette marge territoriale peut, à bien des égards, être aussi considérée comme une marge cartographique. Les enquêtes menées au sein de trois dispositifs métrologiques autour de la détection de l'orpaillage illégal, de la mesure de la biodiversité et de la cartographie des habitats informels permettent d’explorer des systèmes issus des sphères institutionnelle, scientifique, citoyenne et autochtone. En défendant l’importance de l’empirie pour rester au plus proche des acteurs (producteurs et utilisateurs), des systèmes (codes et données) et des méthodes (in situ et à distance) et en développant une approche à la fois multi-située et interdisciplinaire associant géographie, sciences de l'information géographique et études des sciences et techniques (STS), cette recherche, abondamment illustrée, s’inscrit dans le champ émergent des critical data studies. En s’appuyant sur ces études de cas, elle débouche sur une réflexion transversale sur les deux principales modalités de résistance au comblement des blancs des cartes observées des rives du Maroni aux confins de l'Oyapock : la contre-cartographie et la fugue cartographique. Ce faisant, ce livre permet d'envisager, d'une part, une géographie des ignorances géonumériques qui révèle des savoirs oubliés, masqués ou détruits et, d’autre part, une géographie des résistances géonumériques qui rende visible des alternatives aux représentations spatiales dominantes. Considérées ensemble, ces deux logiques d'indiscipline carto-graphique permettent d’appréhender les blancs des cartes contemporaines comme une opportunité de diversifier nos manières de voir le Monde. 

Résumé, sommaire, extraits, manifestations et articles associés à cette sortie sont disponibles à l’adresse suivante : http://patiencesgeographiques.org/bcbna/

Matthieu Noucher est géographe, chercheur au CNRS au sein du laboratoire PASSAGES à Bordeaux, et directeur-adjoint du réseau français de recherche en sciences de l’information géographique (GdR MAGIS). Il a publié Les petites cartes du Web en 2017 aux Éditions de la rue d’Ulm et co-dirigé l’Atlas Critique de la Guyane sorti en 2020 aux Éditions CNRS. Blancs des cartes & boîtes noires algorithmiques est une version remaniée et enrichie du volume inédit du dossier d'Habilitation à Diriger des Recherches (HDR) qu'il a soutenu le 7 décembre 2022, à l'Université Bordeaux Montaigne.


Lien ajouté le 30 août 2023

Lien ajouté le 17 janvier 2024

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« Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?

Cartographie imaginaire. Les îles de la planification écologique


Comment se prépare la « planification écologique » promise par Emmanuel Macron pendant sa campagne présidentielle ? Depuis sa réélection en 2022, les journalistes de @Contexte observent l'organisation que le gouvernement met en place. Pour s'assurer que la France tienne ses objectifs de réduction d'émissions de gaz à effet de serre, la machine administrative française s'active : un nouveau secrétariat général, des feuilles de routes, des chantiers, des stratégies, une programmation pluriannuelle. Yann Guégan (@yannguegan) et Victor Roux-Goeken (@_Victor_RG_) ont imaginé de produire une carte du Tendre à la manière de François Chauveau au XVIIe siècle. Ils se sont inspirés également des atlas imaginaires de Jules Grandin et Clara Dealberto. Pour la réalisation graphique, ils ont fait appel aux talents de Camille Beuron (@CamilleBeurton), graphiste d'information. 

Qui comprend en quoi consiste la planification écologique ? Pour mieux naviguer dans les méandres des organismes, textes et objectifs liés à cet ovni politique, la revue Contexte a cartographié les îles de la planification écologique, un récit cartographique façon "scrollytelling". « Vous allez visiter, étape par étape, un monde que dont vous ne soupçonniez pas l'existence, celui de la planification écologique à la française. Profitez-en, le voyage est gratuit ! ».

« Les îles de la planification écologique » (source : Contexte)

 

« Ce quinquennat sera écologique ou ne sera pas ! » (Emmanuel Macron, Meeting d’entre deux tours, avril 2022)

« Le périple commence par l’immense continent de l’exécutif. Dominées par le mont Macron, qu’éclaire parfois un rayon de soleil, les plaines de Matignon sont la tête de pont d’un vaste hinterland, censé permettre toutes les manœuvres. Cette vaste étendue de terres est bordée sur son flanc oriental par l’épais marigot législatif de la réforme des retraites. D’aucuns disent qu’il est infranchissable...»

La carte est à découvrir en accès libre sur le site de la revue Contexte. Elle peut également être téléchargée en version pdf.

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La régate présidentielle ou course à l'Elysée 2022 en version carte imaginaire

Utiliser des générateurs automatiques de territoires imaginaires

Conférence Spatial Analysis and GEOmatics (SAGEO) 2023


SAGEO est la conférence internationale francophone en géomatique soutenue par le groupe de recherche CNRS MAGIS (https://gdr-magis.cnrs.fr/). L’objectif de SAGEO est de présenter les derniers travaux de recherche en géomatique et en analyse spatiale. En 2023, SAGEO est organisée à Québec, au Canada par le Centre de Recherche en Données et Intelligence Géospatiales (CRDIG) de l’Université Laval. En plus des conférences, le colloque SAGEO inclut des ateliers thématiques réunis dans la même journée et l’assemblée générale du GDR MAGIS.

Conférences invitées :

Thierry Joliveau : Techniques, pratiques et imaginaires de la géonumérisation. Les objets culturels en géomatique.

Il y a presque dix ans, lors d’une communication au colloque organisé à Québec pour les 25 ans du Centre de Recherches en Géomatique, je tentais de dessiner les défis conceptuels, méthodologiques et techniques que posait aux Sciences de l’Information Géographique la prise en compte de la dimension culturelle et imaginaire de l’espace. J’avançais que cela nécessitait un renouvèlement théorique et méthodologique, et que les usages liés à ces nouveaux objets, s’ils étaient difficiles à anticiper, seraient à coup sûr d’une très grande ampleur. La présente invitation à Sageo 2023 est l’occasion pour moi de revenir sur ces questions à partir d’un parcours de recherche de quelques trente années qui m’a conduit d’une géomatique topographique, environnementale et territoriale à l’exploration d’un « monde géonumérique » dans lequel la totalité des phénomènes localisés sur la surface terrestre, physiques aussi bien qu’immatériels, sont « géonumérisés » de manière à la fois systématique, automatique et toujours plus subreptice. Les œuvres et données culturelles apparaissent alors comme une des nouvelles frontières de cette géonumérisation. Celle-ci a d’ailleurs été prise en charge ces dernières années par le mouvement dit des Humanités numériques spatialisées, qui mobilise les techniques géomatiques pour des projets dans le domaine culturel de nature extrêmement diverse : scientifique, éducative, artistique, touristique, patrimoniale, territoriale, paysagère, promotionnelle... La composante formelle, méthodologique et technique de ce processus global de géonumérisation est bien entendu centrale. Elle déborde d’ailleurs largement de l’interdiscipline géomatique. Mais ses enjeux géographiques, sociaux et politiques ne peuvent être négligés et les spécialistes se doivent de contribuer à l’analyse critique des usages actuels et futurs de l’information géographique. L’émergence d’une géomatique des objets culturels est non seulement une occasion d’étendre la panoplie des méthodes et techniques disponibles de la géomatique mais aussi de décrypter les imaginaires qui accompagnent la géonumérisation. A partir de travaux de recherches récents, je proposerai quelques éléments pour contribuer à une réflexion collective en ce sens.

Conférencier #2: À confirmer

Sessions de conférences

Session 1 : 6 juin 10:30-12:00
  • HedgeTools : une boîte à outils pour caractériser automatiquement les haies en milieu agricole.
    David Sheeren, Gabriel Marques, Lewis Villierme, Jean-Baptiste Boissonnat, Guillaume Guebin, Marc Lang et Claude Monteil
  • Caractérisation spatiale multiscalaire des agricultures contribuant à l’approvisionnement alimentaire de proximité. Propositions méthodologiques pour l’accompagnement de l’action publique de planification alimentaire.Esther Sanz Sanz, Claude Napoléone et Michel Mouléry
  • Proposition méthodologique pour identifier la limite spatiale ville-agriculture : Caractérisation de la rugosité du contour. Michel Mouléry, Didier Josselin, Esther Sanz Sanz et Claude Napoléone
Session 2 : 6 juin 13:30-15:00
  • ORL : une Ontologie des Relations de Localisation pour l’aide à la localisation de victimes en montagne lors d’un appel aux secours. Mattia Bunel, Cécile Duchêne and Ana-Maria Olteanu-Raimond 
  • Qaujikairit, un outil d’information et d’alerte précoce sur les événements météorologiques pour les communautés nordiques du Nunavik. Charles Gignac, Thierry Badard and Stéphane Voyer-Boutet, Jacynthe Pouliot et Richard Fortier
  • Developing an Ontology-Based Framework to Select Geospatial Data for Natural Hazards Early Warning Systems (Case study: Nunavik, Québec, Canada). Amirhossein Vahdat, Jacynthe Pouliot, Thierry Badard and Richard Fortier
Session 3 : 6 juin 15:15-16:45
  • Cartographie lidar des biotopes terrestres, marins et intertidaux de l’atoll de Tetiaroa. Benoit Stoll, Poeiti Tuheiava, Moana Badie and Lila De Oliveira
  • Cartographie de la diversité spécifique forestière des milieux tempérés à partir d’imagerie hyperspectrale. Marc Lang, Max Ferriere, Florian De Boissieu, Xavier Briottet, Sophie Fabre, David Sheeren and Jean-Baptiste Féret 
  • Cartographier des trajectoires maritimes incertaines du XVIIIème siècle. Christine Plumejeaud-Perreau and Bernard Pradines 
Session 4 : 7 juin 10:30-12:00
  • Variation d’estimation de température selon les échelles administratives. Didier Josselin, Matthieu Vignal, Nicolas Viaux, Delphine Blanke and Céline Lacaux
  • Identifier le domaine public et son évolution : méthodologie d’analyse spatio-temporelle par traitements géomatiques en creux du cadastre. Thibault Lecourt, Laure Casanova Enault and Didier Josselin
  • Optimising the location of public services. Methodological development and application to the SUD region. Quentin Godoye and Cyrille Genre-Grandpierre
Session 5 : 7 juin 13:30-15:00
  • CentipedeRTK Le Real Time Kinematic collaboratif, low-cost et open source. Ancelin Julien, Ladet Sylvie and Heintz Wilfried  
  • Unlocking Insights into Business Trajectories with Transformer-based Spatio-temporal Data Analysis.
  • Muhammad Arslan and Christophe Cruz 
  • Estimer un potentiel de regroupement de mobilité à partir de données spatio-temporelles.
  • Louisette Garcin, Didier Josselin, Sonia Chardonel, Mathilde Vernet and Jean-Baptiste Chesneau
Session 6 : 7 juin 15:15-16:45
  • Cartographier pour le web avec `bertin`. Nicolas Lambert, Timothee Giraud, Matthieu Viry and Ronan Ysebaert
  • La partie immergée de l’information géographique : Analyse critique à travers le cas de la planification spatiale marine. Juliette Davret and Brice Trouillet
  • Pour un dialogue entre la géomatique et les humanités numériques : propositions pour contribuer à des pratiques géo-numériques critiques. Juliette Morel and Baptiste Hautdidier
Ateliers

1. De la fabrique de la donnée à son usage : les grands enjeux de recherche en géomatique appliquée aux espaces côtiers et marins. 5 Juin 2023 / Après-midi

Cet atelier vise à mieux définir les contours et la structure du domaine de la recherche en géomatique/information géographique s’intéressant aux espaces côtiers et marins et ses enjeux, approchant le sujet à travers l’ensemble du cycle de vie de l’information – de l’acquisition de données sur les environnements naturels et humains à leur traitement, gestion, échange, analyse et usage. L’atelier sera structuré sous la forme de deux tables rondes suivies de discussions avec l’ensemble des participants, avec des intervenants présentant de manière synthétique l’état du domaine et les grands enjeux scientifiques autour de leurs périmètres spécifiques de recherche. Les participants contribueront à alimenter cette réflexion et une synthèse sera ensuite faite et pourra mener à une contribution scientifique commune sur ce domaine. Cet atelier est co-organisé par l’action de recherche #11 du GdR MAGIS (CNRS) sur les espaces côtiers et marins et par l’Université du Québec à Chicoutimi.
Point de contact : Rodolphe Devillers (IRD), Vincent Lecours (UQAC), Cyril Ray (IRENav) et Brice Trouillet (LETG, U. Nantes)
Modalités de participation à l’atelier : l’atelier est ouvert à tout participant en lien avec le domaine de la géomatique appliqué aux espaces côtiers et marins. Aucune soumission n’est nécessaire.

2. Articulation de différents langages (R, JavaScript et Python) pour la géovisualisation avec Quarto. 5 Juin 2023 / Matin (voir la présentation)

Dans un contexte d’essor de carnets interactifs (Notebooks), l’objet de cet atelier consiste à montrer les possibilités offertes par Quarto, un système de publication scientifique et technique open-source basé sur Pandoc, qui permet d’articuler différents langages pour réaliser des géovisualisations reproductibles dans un seul et même document. Cet atelier proposera aux participants une prise en main des principales fonctionnalités offertes par Quarto, puis une mise en œuvre de chaînes de traitements de l’information géographique reproductibles avec R, Python et Observable JavaScript dans cet environnement.
Point de contact : Nicolas Lambert
Connaissances de base en R, Python et/ou JavaScript et installation en amont des logiciels nécessaires à la mise en place de l’environnement de développement (Quarto, R, Python, RStudio, Jupyter…). La liste des logiciels et bibliothèques nécessaires sera communiquée quelques semaines avant l’atelier. Accès au support de formation

3. Innovation en géomatique : des pensées et des outils qui évoluent. 5 Juin 2023 / Matin

Ouverte à tou·tes, cette session organisée par un groupe de jeunes chercheur·euses franco-québécois rassemblera sous la forme d’une table ronde des intervenant·es francophones du monde Académique, Privé, Gouvernemental et Associatif qui partageront leurs visions de l’évolution des pensées et des outils en géomatique dans leurs domaines respectifs. Un sondage interactif réalisé lors de la séance ainsi qu’une modération assurée par les animateurs de l’émission populaire québécoise de podcast sur la géomatique “Le Spot” permettront des échanges interactifs entre le public et les intervenant·es.
Point de contact : Camille Scheffler

4. IOTA, une chaîne de traitements « open source » pour analyser des séries temporelles Sentinelles. 5 Juin 2023 / Après-midi

La chaîne de traitements « open source » iota², pour Infrastructure pour l’Occupation des sols par Traitement Automatique Incorporant les Orfeo Toolbox Applications (https://doi.org/10.3390/rs9010095), est une solution logicielle permettant d’analyser des séries temporelles d’images satellites à résolution décamétrique ou métrique à large échelle, telles que les séries optique et radar Sentinel ou encore les séries temporelles des satellites Landsat disponibles pour l’ensemble des surfaces continentales. Cette chaîne, développée par le CESBIO avec le soutien du groupe CS (https://pda.csgroup.space), permet d’automatiser le traitement massif de ces séries temporelles régulières sans nuage sur plusieurs tuiles.
Point de contact : Thierion Vincent
Pour participer à l’atelier, une connaissance de base du système d’exploitation Linux est nécessaire. Il sera aussi nécessaire de disposer d’un ordinateur avec Linux ou à défaut d’une machine virtuelle Linux (la solution WSL – Windows Subsystem for Linux – est à privilégier). Étant donné la durée courte de l’atelier, il est préférable que les participants arrivent à l’atelier avec la chaîne de traitements installée : https://docs.iota2.net/develop/HowToGetIOTA2.html
6. IDOMOG : représentation et gestion de l’Incertitude des Données et des Modèles en Géomatique. 5 Juin 2023 / Matin

L’objectif de cet atelier est de contribuer à la réflexion sur la représentation, la gestion et l’usage de l’incertitude épistémique dans les données et les modèles en géomatique. En effet, un grand nombre de données utilisées en géomatique, de l’analyse à la modélisation et à la décision, sont entachées d’imperfections (imprécision, incomplétude, ambiguïté, etc.). L’incertitude épistémique provient du manque de connaissances complètes sur le phénomène considéré à laquelle sont associées différents types d’incertitude, présents dans les sources d’information, et notamment les données spatio-temporelles. Un but de l’atelier est donc de présenter des travaux récents qui s’inscrivent dans ce thème. L’atelier sera organisé sous la forme de présentations, ainsi que de discussions notamment pour voir si de nouvelles collaborations et projets peuvent être initiés entre le Canada et la France sur ce sujet. Le présent atelier s’inscrit dans le cadre de l’action « incertitude » du GDR MAGIS.
Point de contact : François Pinet – INRAE, Eric Desjardin – URCA, Mireille Batton-Hubert – École des Mines de Saint-Étienne, Didier Josselin – CNRS

7. Géographies numériques et approches sensibles de l’espace. 5 Juin 2023 / Après-midi

L’objectif de cet atelier est d’entamer un dialogue entre géographies numériques et approches sensibles de l’espace à partir de la présentation de différents projets de recherche menés d’un côté et de l’autre de l’Atlantique : par le Géomedia Lab de l’Université Concordia à Montréal ou par le projet Mobiles dans lequel intervient l’UMR EVS à Lyon-Saint-Etienne ou encore par les chercheurs intéressés à venir présenter à Sagéo des travaux qui transposent avec des interfaces numériques des expériences sensibles, qui hybrident les deux modes ou qui les mettent en dialogue.
Point de contact : Claire Cunty

8. Portée et problématiques d’usage des traces géonumériques et de l’information géographique volontaire : crowdsourcing, qualité des données, gestion des espaces et usages des dispositifs de production. 5 Juin 2023 / Matin

Dans un contexte global de numérisation des mondes sociaux, marqué par le changement climatique, par le besoin de gérer l’aménagement de l’espace et l’accès à la nature ou encore par la montée des inégalités sociales et spatiales, où les traces géonumériques et l’information géographique volontaire (produites ou non dans le cadre d’initiatives de type crowdsourcing) offrent des perspectives très stimulantes en matière d’outils d’aide à la décision mais aussi de recherche fondamentale ou de recherche-action, cet atelier visera à identifier et proposer un espace d’échange ouvert à des chercheurs et des techniciens, à l’échelle nationale mais aussi internationale.
Point de contact : Marc Langenbach, Ana-Maria Olteanu-Raimond, Pascal Mao, Cyril de Runz, Hugues François, Robin Lesné. 
 

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Webinaires "Carte blanche" sur les formes contemporaines de cartographies et géovisualisations (GDR Magis)

Des sources aux SIG : des outils pour la cartographie dans les Humanités numériques

Des outils pour la cartographie dans les humanités numériques (Plateforme géomatique de l'EHESS)

Humanités numériques spatialisées (revue Humanités numériques, n°3, 2021)

Les nouvelles perspectives offertes par la cartographie des odonymes et autres toponymes

Des images Lidar pour rendre visible l'invisible. L'exemple de l'archéologie

Annoter et partager des images et des cartes numériques en haute résolution en utilisant des outils IIIF


Cartes invisibles. Réflexions littéraires et cinématographiques sur l’image cartographique (colloque)


Le colloque « Cartes invisibles. Réflexions littéraires et cinématographiques sur l’image cartographique » est organisé dans le cadre du PDR  Littérature et cartographie. Il se tiendra à l'Université Saint-Louis (Bruxelles) du 25 au 26 Mai 2023. Ce rendez-vous sera l'occasion d'aborder les cartes invisibles, mentales, potentielles, et les autres approches contre-cartographiques en littérature et au cinéma, accompagnées d'une table ronde avec l’Ouvroir de cartographie potentielle (OUCARPO).

JEUDI 25 MAI 

9h15 –  Introduction par Aurélien d’Avout et Isabelle Ost

Session 1 – Cartes rêvées, cartes suggérées

9 h 30  – Alain Milon (Université Paris Nanterre), « La carte nous avertit : "Gare à l’assujettissement" ! »

10 h 15 – Guillaume Monsaingeon (chercheur et commissaire indépendant), « Le silence de Proust »

11 h 15  – Aurélien d’Avout (Université Saint-Louis - Bruxelles), « Les coulisses cartographiques de l’œuvre de Jean Giono »

12 h – Élodie Raimbault (Université Grenoble Alpes), « Apparition et disparition des cartes chez Rudyard Kipling : un jeu sur l’abstraction et la matérialité du territoire »

Après-midi

Session 2 – Contre-cartographies littéraires

14 h – Nepthys Zwer (historienne, membre du groupe de recherche visionscarto.net), « Trouble dans la cartographie »

14 h 45  – Cécile Chatelet (UMR THALIM), « Mettre au jour l’invisible sur la carte, contre-cartographier un lieu. L’exemple de la décharge de Staten Island dans Freskills. Recycler la terre (2019) de Lucie Taïeb »

15 h 45  – Juliette Morel (Université Paris-Est Créteil), « Les métaphores cartographiques chez Kateb Yacine, ou les ressorts de la récupération poétique d’un outil de domination colonial »

16 h 30 – Liouba Bischoff (ENS Lyon), « Escamoter les cartes : un gage de littérarité pour le récit de voyage »

 17h15 – « La contrainte, le potentiel et l’invisible. L’Ouvroir de cartographie potentielle (OUCARPO) à travers littérature, vidéo et arts plastiques ». Table ronde avec Gilles Palsky, Jean-Luc Arnaud, Guillaume Monsaingeon

VENDREDI 26 MAI 

Matinée

Session 3 – Apparitions et disparitions des cartes au cinéma 

 9 h 15 – Tom Conley (Harvard University), « L’inconscient cartographique du cinéma classique »

 10 h – Laurent Darbellay (Université de Genève), « Cartographies visibles et invisibles : La métropole berlinoise selon Fritz Lang » 

10h45 – Pause café

11 h – Laurent Van Eynde (Université Saint-Louis - Bruxelles), « Chemins et tableaux : la carte en suspens dans Tess de Roman Polanski »

 11 h 45 – Samuel Janssen (Université Saint-Louis - Bruxelles), « The Lost City of Z : cartographier l’espace, explorer le temps »

Après-midi

13 h 30 – Isabelle Ost (Université Saint-Louis - Bruxelles), « Des cartes “hyper visibles” aux cartes invisibles. De cinéma et de littérature »

 14 h 15 – Lucas Monsaingeon (Cergy Paris Université), « Les terrils du bassin minier du Nord-Pas-de-Calais, tas de déchets ou éminences géographiques ? Réflexions sur le mépris cartographique à partir de la Cabale des oursins, un court métrage de Luc Moullet »

Session 4 – Cartes et voyages

15 h 30 – Raphaël Luis (ENS Lyon), « Une carte qui ne mène nulle part : l’étrange train de Juan José Arreola »

16 h 15 – Sémir Badir (Université de Liège), « La carte du monde. Sur L’Usage du monde de Nicolas Bouvier »

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Hors du monde : la carte et l'imaginaire - Exposition cartographique (Strasbourg, du 18 mai au 20 octobre 2019)

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Fake Britain, un atlas de lieux fictionnels

Rubrique Cartes et atlas imaginaires


Des sources aux SIG : des outils pour la cartographie dans les Humanités numériques


Le séminaire "Des Sources aux SIG" clôturera sa 3ème saison par une séance en présentiel sur le site de la MSH Paris-Saclay. Ce workshop aura lieu les mercredi 14 et jeudi 15 juin 2023. L'inscription est gratuite mais obligatoire par mail à seminairesourcesig@uvsq.fr avant le 5 juin (le nombre de places est limité).

Mercredi 14 juin 2023

14h00 Mot d'ouverture du comité scientifique

14h15 Luis Fe Canto (EHIC Limoges ), Cartographier la captivité en Méditerranée XVI-XVIIIe siècle

15h00 Grégoire Cousin (IRIS EHESS), Suivre les déportés, une approche spatiale du génocide des Rom

15h45 Discussion et pause

16h15 Giovanni Pietro Vitali (DYPAC - UVSQ), Visualiser la violence pendant la Seconde Guerre mondiale à travers le SIG. Massacres de guerre et déportation en Italie entre 1943 et 1945

17h00 Séance tutoriel animée par le comité scientifique

Jeudi 15 juin 2023

10h00 Magalie Wattaux (Université de Rennes 2), Le projet ANR PARCEDES. À propos de quelques développements géomatiques au service d’une problématique scientifique et de la recherche participative

Pour en savoir plus sur le projet ANR "PARCEDES" 2022-2024 (@ANR_Parcedes) : "Parcellaires agraires et dynamiques d’exploitation du sol dans la longue durée"
https://anr.fr/Projet-ANR-21-CE27-0017

10h45 Ylenia Paciotti (Università degli studi di Genova), La simulation des paysages symboliques avec le SIG le cas des lieux religieux médiévaux de la Toscane méridionale

11h00 Discussion et pause

11h30 Carlo Citter (Università degli studi di Siena), Réflexions théoriques et méthodologiques sur la simulation des paysages symboliques avec le SIG

12h15 Clôture du séminaire et perspectives

Séances concernant le programme 2022-23

Séance #1 : 6 octobre 2022
Introduction du séminaire
Hanae EL GOUJ, doctorante en géographie et aménagement, ThéMA, Université de Bourgogne Franche-Comté. Doriane HARE, ingénieure d’études, INED
Acquisition collaborative de données géohistoriques : Numérisation des routes de la France au XIXe siècle à partir des cartes de l’État-Major dans le cadre d’une collaboration entre l’ANR COMMUNES et Open Historical Map.

Séance #2 : 10 novembre 2022
Mahaut CAZALS – Doctorante Laboratoire Dypac – UVSQ
Archéologie des paysages
Anaïs BLESBOIS – Doctorante Laboratoire Dypac – UVSQ
Jardin, vergers et toponymes

Séance #3 : 8 décembre 2022
Maël Le Noc, Boursier postdoctoral | Postdoctoral fellow, Fondation pour la Mémoire de la Shoah
Étudier les trajectoires de fuites de victimes parisiennes des persécutions antijuives pendant la Shoah à partir des dossiers de naturalisations : possibilités, challenge, et perspectives
Marie-Laure CHAMBRADE, Frédérique BERTONCELLO – CNRS CEPAM – UMR 7264
Réflexions sur le choix d’outils d’analyses spatiales et statistiques pour l’étude de la “conquête” des marges arides du Proche-Orient au Néolithique récent (Projet MSCA MARGINS 2022-2025)

Séance #4 : 12 janvier 2023 – séance avec tutoriels
Jonathan VILLOT – Ecole Nationale Supérieure des Mines
Tutoriel portant sur un géoservice en mode Software As A Service dénommé ONB – Observatoire National des Bâtiments
Eric MERMET – CNRS / TSE-R, Eric GROSSO – Mapping Edinburgh
Topomine : une application web d’exploration itérative de la toponymie française

Séance #5 : 9 février 2023
Pauline BESSAGUET
Jean PASSINI – CNRS / EHESS / CRH , Angelo ODORE – EHESS / Plateforme géomatique, Eric MERMET – CNRS / TSE-R, Amalia Yuste
La façade nord de la cathédrale de Tolède : une ou trois portes ? Apport de la 3D sur la structure de formes complexes

Séance #6 : 9 mars 2023
Barbara CHITI , Marie-Laure CHAMBRADE – CNRS ArScAn , CNRS CEPAM
Des archives archéologiques à la publication : le cas d’étude du Chantier II de Tell Kazel (Syrie)
Léa HERMENAULT, Iason JONGEPIER, Christophe DE COSTER – Université d’Anvers , Université d’Anvers et Archives de l’Etat en Belgique
Des paysages, des toponymes et des gazetiers. Trois projets d’histoire du paysage belge à partir du traitement numérique de banques toponymiques et de cartes anciennes

Séance #7 : 13 avril 2023
Victor GAY, Sébastien POUBLANC – Toulouse School of Economics (TSE), FRAMESPA
L’incertitude au coeur de la géographie administrative historique : le cas des bailliages et juridictions assimilées en 1789
Etienne MENAGER – FRAMESPA
De l’espace médiéval à la représentation cartographique : atouts et limites des SIG. Quelques réflexions.

Séance #8 : 11 mai 2023
Leticia TOBALINA-PULIDO, Carlos D. BARRANCO GONZÁLEZ – Incipit-CSIC , Universidad Pablo de Olavide
Gestion de données imparfaites à l’aide de la logique floue : exemples d’application pour la datation et la typologie des sites archéologiques

Rémi CROUZEVIALLE

Séance #9 : mi juin 2023

Séance / workshop en présentiel – à venir

Séances avec vidéos en ligne concernant le programme 2021-22

Séance #1 : 15 octobre 2021
Introduction + tutoriels (Oronce Fine, TopoMine, Heurist)
Lien vers la vidéo de la séance

Séance #2 : 26 novembre 2021
Angelo Odore (EHESS), Eric Mermet(CNRS/EHESS), Romain Saguer(ULCO), Jean Passini (CNRS/EHESS), « Le projet VISMIN, questionner la visibilité du fait minoritaire juif dans l’espace public à la fin du moyen-âge : retour d’expérience sur la modélisation de la base de données »
Tiago GIL, (University of Brasilia) « Une carte numérique interactive de l’Amérique occupée par les portugais entre 1500 et 1808 »
Lien vers la vidéo de la séance

Séance #3 : 17 décembre 2021
Thomas LEVEZIEL (Université de Rennes) « Dénombrements de feux, aveux, minus, etc. Mesurer les centres de peuplement en archéologie médiévale. Le cas de Trans-la-forêt (Ille-et-Vilaine) »
Rémi CROUZEVIALLE, Sandrine PARADIS (Université de Limoges) « Du bois pour la porcelaine de Limoges. Une base de données géohistorique pour analyser l’influence de l’industrie sur les ressources environnementales au XIXe siècle. »
Lien vers la vidéo de la séance

Séance #4 : 21 janvier 2022
Davide GHERDEVICH, Helene NOIZET (DYPAC, LAMOP), « 15 ans du projet ALPAGE, bref bilan et perspectives d’avenir »
Margot FERRAND (Université d’Avignon, FR AGORANTIC, UMR CIHAM ), « Écrire et représenter l’espace urbain : les SIG face aux sources de l’administration territoriale (Avignon, XIIIe-XVe siècles) »
GUILLOPÉ Thierry (Université Gustave Effeil), LECOURT Thibault (Avignon Université, UMR 7300 Espace), « Populations et politiques urbaines en situation coloniale : établir une cartographie des dynamiques sociales en Algérie des années 1920 aux années 1960 »
Lien vers la vidéo de la séance

Séance #5 : 18 février 2022
Davide GHERDEVICH, Eric MERMET, Colin PRUDHOMME, Clément BAUER (DYPAC, EHESS) « Projet Huma-3D : sauvegarde du patrimoine, visualisation et analyse de données 3D»
Jean PASSINI, Amalia YUSTE, Eric MERMET, Angelo ODORE (CNRS / EHESS) « La façade cachée de la cathédrale de Tolède » 
Laurent COSTA (ARSCAN), « 3D Abbaye de Bourgueil »
Lien vers la vidéo de la séance

Séance #6 : 25 mars 2022
Nicolas BOURGEOIS, Aurélien PELLET (EPITECH) « Apprentissage supervisé sur des données géolocalisées pour comprendre des flux de population étudiante »
Caroline KOUDORO-PARFAIT, Gaël LEJEUNE (OBTIC, STIH, SCAI, Sorbonne Université), « De la création des corpus numériques à leur utilisation : les interférences dans la reconnaissance d’entités nommées spatiales »
Hélène MATHIAN, Claire CUNTY, Thierry JOLIVEAU (UMR EVS) « FactoViz , un outil d’exploration des spatialités et temporalités d’entités historiques : l’exemple du fait religieux en France au Moyen-Age »
Lien vers la vidéo de la séance

Séance #7 : 22 avril 2022
Christophe TUFFÉRY (INRAP) « Contribution à l’étude des effets du numérique sur l’enregistrement de données archéologiques géoréférencées sur le terrain et sur leur réutilisation »
Aurélia DESPLAIN (EHESS) « Des plans cadastraux aux photos d’édifices. Premières étapes de valorisation d’un fonds de photographies historiques de l’ancienne concession française de Tianjin »
Viviane BASTOS E SILVA (EHESS) « La distribution des droits sur le territoire, zonage des droits dans les favelas de la ville de Rio de Janeiro » 
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Séance #8 : 20 mai 2022
Christophe Tufféry, Vincent DELVIGNE, Paul FERNANDES, Jérémy GARNIAUX, Stéphane RENAULT (INRAP CR-CNRS, SARL Paleotime Laboratoire Méditerranéen de Préhistoire Europe Afrique) « La publication de données et de métadonnées ouvertes sur les ressources en matières siliceuses pour la préhistoire. L’expérience du GDR SILEX »
Leticia TOBALINA (Casa de Velázquez-EHEHI) « Travailler avec des données incertaines dans un SIG sur le peuplement tardif. Prospection, archives archéologiques et bases de données (Projet DYNAT-INC) »
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Jean Sébastien GROS (Ecole Française d’Athènes) « Données ouvertes ? API et Connecteurs ad hoc Le retour d’expérience de ThaCER » 

Séance #9 : 24 juin 2022
Davide GHERDEVICH, Margaux NGUYEN NGOC MINH (DYPAC /DLab SHS – UVSQ) et Eric MERMET (Platforme geographique EHESS) « Les moines voyageurs : les itinéraires des rouleaux des morts au prisme des systèmes d’information géographique »
Christophe BATARDY (AOROC – CNRS ENS) « La plate forme webSIG Chronocarto »
Lien vers la vidéo de la séance



Articles connexes

Des outils pour la cartographie dans les humanités numériques (Plateforme géomatique de l'EHESS)

Cartes et données pour alimenter le débat sur les attaques de requins dans le monde


Après avoir connu une recrudescence dans les années 2015-2020, le nombre d’attaques de requins sur des humains a tendance à diminuer dans le monde en 2022. Il connaît cependant des « pics inquiétants » dans certaines régions, selon le fichier international des attaques de requins (ISAF) tenu par le Museum d'histoire naturelle de l'Université de Floride. En 2022, celui-ci a recensé 57 accidents, la plupart étant survenus aux États-Unis et en Australie. Cinq de ces attaques ont été mortelles, contre neuf en 2021 et dix l’année précédente (rapport annuel de l'ISAF). Depuis 2013, on dénombre en moyenne 74 attaques par an. Les chercheurs ne prennent en compte que les attaques dites « non provoquées », c’est-à-dire ne pouvant être attribuées à des stimulations humaines, comme la présence de lignes de pêche jetées à proximité directe de l’accident ou de poissons utilisés comme appâts par les chasseurs sous-marins. 

Les mesures prises localement par les autorités pour prévenir les blessures et les décès contribuent à cette baisse récente du nombre d'accidents. Dans les zones très à risque, la baignade est souvent interdite (ou formellement déconseillée) à certaines heures et sur certaines plages. La capture et l’élimination de requins ont aussi été mises en œuvre, à La Réunion par exemple (Wikipedia). Mais leur efficacité n’est pas démontrée. Le sujet des risques avec les requins est une problématique majeure pour la sécurité humaine et la gestion des écosystèmes marins, particulièrement dans les outre-mer où des évènements tragiques ont lieu de plus en plus fréquemment ces dernières années. Selon l'Union Internationale pour la Conservation de la Nature (UICN), l'objectif est de « prévenir plutôt qu'abatttre ». 

I) « Attaque de requin »  : de quoi parle-t-on ?

Une attaque de requin est un accident au cours duquel un contact physique agressif a été formellement établi entre un requin et un être humain (Wikipedia). Ce fait peut entraîner la détérioration de l'équipement, des blessures voire la mort de la victime. Les attaques de requins envers l'homme sont assez rares. Les raisons conduisant à une attaque ne sont pas toujours bien connues, en raison du manque de statistiques. Les données collectées à l'échelle mondiale permettent cependant d'avoir des informations de plus en plus fiables.

Sur les 470 espèces de requins dans le monde, 30 espèces ont été recensées comme pouvant attaquer l'homme. La grande majorité des attaques n'est représentée que par 4 espèces : le grand requin blanc, le requin tigre, le requin bouledogue, le requin océanique (voir le détail de ces espèces dangereuses sur Sharkattackfile.net). Une partie de ces attaques sont dirigées envers les embarcations elles-mêmes et non leurs occupants. En ce qui concerne les attaques sur les humains, les statistiques révèlent qu'elles se produisent en priorité sur des surfeurs, sur des nageurs et sur des plongeurs. Les attaques en bord de côte, lorsqu'une personne rentre ou sort de l'eau, sont plus rares. 

Une attaque de requin n'est pas toujours fatale. En moyenne et dans le monde, environ 10% des attaques non provoquées sont mortelles. On distingue deux catégories d'attaques : celles dites « provoquées », où certains comportements humains favorisent l'attaque, et les autres « non provoquées », dont la raison n'est pas imputable directement à un acte de la victime. La différence est fondamentale car bon nombre d'accidents avec les requins pourraient être empêchés par une meilleure connaissance du comportement de ces animaux et en évitant certaines pratiques à risque parmi lesquelles les harceler ou tenter de les pêcher, pêcher en apnée des poissons en leur présence, tenter de les nourrir pour les attirer.

II) Les bases de données disponibles

Il est difficile d'établir des statistiques fiables, dans la mesure où tous les cas ne sont pas répertoriés. L'étude précise et systématique des attaques de requins est une discipline relativement récente, qui a quelques décennies au plus. Même si les scientifiques possèdent de très anciens témoignages d'attaques de requins, il est évident que les statistiques récentes sont plus fiables que celles des siècles précédents. L'évolution des chiffres d'attaque année après année n'a guère de signification. D'une part parce que le nombre d'attaques rapporté à la population vivant à proximité des côtes est infime et d'autre part parce qu'un très grand nombre de facteurs vont influer sur la présence ou non de requins dans une zone géographique donnée. Les statistiques du XXe siècle témoignent d'une forte augmentation du nombre d'attaques, mais c'est peut-être uniquement dû au fait que les attaques sont davantage recensées. Il convient par ailleurs de prendre en compte la hausse de la fréquentation touristique balnéaire (voir ce graphique qui rapporte les attaques à la hausse de fréquentation des plages aux Etats-Unis).

International Shark Attack File (ISAF)

L'International Shark Attack File (ISAF) est une compilation de toutes les attaques de requins connues effectuée par le Florida Museum of Natural History et l'American Elasmobranch Society, une organisation professionnelle composée de chercheurs internationaux étudiant les requins et les raies. Les origines de l'ISAF remontent aux nombreuses attaques de requins documentées contre les militaires de la marine américaine pendant la Seconde Guerre mondiale. Le Shark Research Panel a lancé ce recensement dans le but de documenter de manière exhaustive les attaques sur une base historique mondiale depuis les années 1580.

La base de données de l'ISAF distingue les morsures provoquées des morsures non provoquées par l'homme, les attaques de bateau, les attaques ayant lieu dans les aquariums, les cas douteux, ceux enfin où aucune affectation n'a pu être faite (voir la typologie).

Évolution du nombre d'attaques de requins « non provoquées » depuis 1960 (source : ISAF)


Global Shark Attack File (GSAF)

La mission du Global Shark Attack File est de fournir des données actuelles et historiques sur les interactions entre requins et humains pour ceux qui recherchent des informations précises et significatives et des références vérifiables. « Les humains ne sont pas au menu des requins. Les requins mordent les humains par curiosité ou pour se défendre  ». L'objectif du Global Shark Attack File (GSAF) est de démontrer et de souligner, par le biais d'analyses médico-légales, l'importance des interactions requin/humain par rapport à la myriade de dangers auxquels nous sommes confrontés dans notre vie quotidienne. Avec une meilleure compréhension de ces interactions, nous pouvons minimiser le risque d'être blessé par un requin et nous concentrer sur la conservation de toutes les espèces de requins dans le monde. Pour les chercheurs qui ont besoin de plus de données et pour les médias, le Global Shark Attack File fournit les coordonnées directes des enquêteurs.

La base de données du GSAF (fichier à télécharger au format xls) est mise à jour à chaque nouvel incident. Les entrées de la feuille de calcul sont codées par couleur :

  • Incidents non provoqués par l'homme = brun
  • Incidents provoqués par l'homme = orange
  • Incidents impliquant des embarcations = vert
  • Catastrophes ayant eu lieu dans l'air / dans la mer = jaune
  • Incidents douteux = bleu

Australian Shark-Incident Database (ASID)

L'Australian Shark-Incident Database (anciennement connue sous le nom de Australian Shark Attack File) est considérée comme la principale source de données sur les morsures de requins en Australie. Fondée dans les années 1980, elle est basée sur les recherches initiales de David Baldridge, dont l'analyse de la base de données en 1974 a abouti au premier ouvrage concernant les interactions requin/humain. L'Australian Shark-Incident Database, anciennement connue sous le nom d'Australian Shark Attack File (ASAF), quantifie les schémas temporels et spatiaux des interactions requin-humain en Australie. Elle répertorie plus de 6000 attaques de requins remontant jusqu'en 1791, ce qui en fait la base de données la plus complète disponible en son genre. La base de données australienne sur les incidents liés aux requins est à télécharger sur Zenodo.

Pourquoi les chiffres peuvent-ils différer d'une base à l'autre ?

Bien que les organismes scientifiques collaborent de plus en plus pour effectuer leurs enquêtes et leurs recherches, les classifications peuvent différer. Par exemple, l'ASID ne compte pas les morsures de requins qui se produisent hors de l'eau (accidents de pêche), contrairement à l'ISAF. Si elle ne compte pas non plus les incidents où les victimes n'ont pas été blessées, elle répertorie en revanche ceux où l'équipement porté ou tenu a été endommagé. L'ASID inclut tous les incidents de chasse sous-marine, tandis que l'ISAF considère uniquement ceux provoqués par les poissons blessés qui peuvent attirer les requins. 

III) La cartographie des attaques de requins dans le monde

On trouve de nombreux exemples de cartes recensant les attaques de requins dans le monde, élaborées en général à partir des bases de données présentées ci-dessus. L'ISAF propose par exemple une carte des attaques depuis 1580. Celle-ci n'est pas sans poser des problèmes de lecture et d'interprétation : la même donnée est représentée deux fois (en figurés ponctuels et en aplats) ; la taille des cercles proportionnels n'est pas indiquée en légende ; les données anciennes peuvent être soumises à caution ; les données sont agrégées par pays alors qu'il s'agit d'accidents ne concernant en général que les régions côtières.

Nombre d'attaques de requins confirmées depuis 1580 (source : ISAF)


L'ISAF propose par ailleurs une carte interactive qui permet de documenter les attaques par espèces de requins et par types d'accidents (mortels ou non) depuis 1900 :

Carte interactive des attaques de requins « non provoquées » par l'homme depuis 1900 (source : ISAF)


Les États-Unis, et plus particulièrement la Floride, sont l'un des lieux où statistiquement il y a le plus d'attaques de requins. Ce fait est à mettre sur le compte du nombre important de baigneurs et de la proximité des squales, qui augmente d'autant la probabilité d'une rencontre, et donc le risque d'une attaque. Il y a également le fait que cette région, ainsi que quelques autres, font l'objet d'une surveillance et d'un suivi particulièrement minutieux, contrairement à d'autres où les attaques ne sont pas répertoriées. L'Australie est également très touchée du fait de la proportion importante de  population vivant en bordure des côtes, de la présence simultanée de trois espèces de requins les plus dangereuses, de la pratique régulière des activités nautiques et de pêche. Elle a récemment mis en place des protocoles de sécurité rigoureux sur les plages. Les côtes de l'Afrique du Sud, de La Réunion, de la Nouvelle-Zélande, de la Thaïlande et du Brésil sont également concernées, mais aussi celles de la Méditerranée et de la mer Rouge, bien que dans une moindre mesure.

En contrepoint, voici une carte destinée à faire prendre conscience que le nombre de requins victimes de l'homme est beaucoup plus important que l'inverse. La carte a été conçue par Branden Rishel (Cartographers without borders). Elle a beaucoup circulé sur Internet et sur les réseaux sociaux. Dans la même veine, on trouve une infographie impressionnante de Joe Chernov et Robin Richards. Au delà de la dimension sensibilisation, ce type de représentation est susceptible de ramener le problème à l'opposition homme/requin alors qu'il s'agit de repenser les interactions entre les deux.

« Requins versus humains : qui tue vraiment qui ? » (source : Cartographers without borders, 2014)



« Tout est question de point de vue : le monde vu par les requins (squalophobes s'abstenir) » par Nicolas Lambert (extrait de l'Atlas Mad Maps).

D'une manière générale, le nombre de requins dans les océans du monde a diminué, ce qui a peut-être contribué à la baisse relative du nombre d'attaques. L'Union internationale pour la conservation de la nature (UICN) a constaté qu'environ 37 % des espèces de requins et de raies étaient menacées d'extinction en 2021, contre 33 % en 2014. Le changement climatique, la perte d'habitat et la surpêche sont considérés comme étant à l'origine du déclin de la population de requins. Mais la perception locale du risque requin ne correspond pas aux statistiques mondiales. Les médias contribuent souvent à promouvoir la peur et les idées fausses sur les requins.

Le site Ocearch Shark Tracker permet de suivre la trace GPS de différentes espèces de requins. On peut ainsi comparer leurs traces de navigation. Le requin, un grand blanc nommé "Breton", a été équipé en 2020 d'un traceur GPS par les chercheurs. On peut le suivre sur le site d'Ocearch. Il dessine quasiment son autoportrait à travers les traces GPS enregistrées sur plusieurs mois. C'est un peu le fruit du hasard du fait que les traces sont intermittentes.

IV) Analyse des attaques de requins à La Réunion

Les attaques de requins ont été particulièrement nombreuses à La Réunion, malgré une baisse récente (voir les chiffres). L'approche statistique ne suffit pas à rendre compte de tous les enjeux sociaux, économiques, politiques, environnementaux de ce que l'on a pu appeler la "crise requin" qui a profondément impacté l'île de La Réunion. Celle-ci engage à la fois des pratiques et des représentations ; elle met aux prises différents acteurs qui n'ont pas la même vision et sont partagés sur les solutions à apporter. Encore aujourd'hui, la préfecture interdit la baignade, le surf et le bodyboard dans une bande de 300 mètres du littoral (sauf dans le lagon et les endroits aménagés). Cet arrêté, mis en place en 2013 en pleine crise requin, est prolongé chaque année.



Préparation et mise en oeuvre d’un débat argumenté en Education Morale et Civique (possibilité d'adapter en géographie et en SVT)

  1. Identifier les acteurs impliqués dans la « crise requin » à partir du documentaire de Réunion la 1ère ("Attaques de requins à la Réunion : l'enquête")
  2. Pour l’acteur que vous avez choisi, indiquer les actions qu’il conduit, ses représentations et ses interrelations avec les autres acteurs. Classer les arguments avancés en vue de préparer un débat argumenté (jeu de rôle)
  3. Chercher les règles du débat argumenté et ce qui le distingue du débat d’opinion. 
  4. A quels thèmes de l’Education Morale et Civique (EMC) on peut rattacher ce débat ? (voir liens Internet sur le site education.gouv.fr)
  5. Compléter par des recherches sur Internet. Préciser le degré d’implication (directe ou indirecte) de votre acteur dans la crise ainsi que les échelles géographiques auxquels se situent ses interventions (voir la matrice CAPE proposée sur la fiche « débat en jeu de rôle »). Préciser s’il s’agit d’un acteur public/privé, individuel/collectif, fort/faible, intérieur/extérieur par rapport à la crise…
  6. Rédiger une synthèse permettant de classer et hiéarchiser les arguments en vue du débat. L’objectif n’est pas de savoir qui a raison, mais quelles sont les représentations de l’autre. Le but est de confronter les points de vue pour trouver des pistes de solutions communes (objectif : identification des plages de consensus et de dissensus entre acteurs dans une approche systémique).

Question posée pour lancer le débat argumenté

Comment trouver des solutions face à la « crise requin » / au « risque requin » à La Réunion ? (deux clés de lecture à différencier mais qui peuvent se croiser, l'une concernant plutôt les conflits d’acteurs, l'autre plutôt orientée vers la gestion/protection face au risque).

Pour introduire le débat :

L’île de la Réunion a connu 16 attaques de requins entre 2011 et 2015 dont 6 mortelles. On constate une surreprésentation dans la zone ouest de la Réunion où se concentrent les activités balnéaires et où a été implantée l'aire de protection marine. Les principales victimes sont les surfeurs mais la crise concerne tous les usagers de la mer, y compris les plongeurs et les pêcheurs. Des études scientifiques ont été conduites, des mesures ont été prises par les autorités administratives. Les points de vue divergent sur les solutions à apporter à cette crise. Les autorités locales souhaitent donner la parole aux différentes catégories d’acteurs (surfeurs, pêcheurs, scientifiques, politiques, écologistes...) pour connaître leur position et les solutions qu’ils proposent. 

Préparation et mise en oeuvre du débat

Chaque groupe d’acteurs dispose de 30 mn pour rassembler ses arguments avant le débat. Le débat s’organise de la manière suivante :

  • Tour de table où chaque groupe expose en 5 mn sa position générale par rapport au problème ;
  • Débat contradictoire (45 mn) permettant de confronter les arguments ;
  • Proposition de solutions (10 mn par groupe) de manière à répondre à la question posée. Si besoin, laisser à nouveau un temps de concertation pour que chaque groupe puisse revoir un peu ses arguments à la lumière de ceux des autres.

L’animateur du débat présente le sujet, veille à la distribution et au respect du temps de parole, recentre le débat si besoin.

Les débatteurs donnent leur point de vue, organisent leurs arguments, précisent leurs points d’accord ou de désaccord par rapport aux autres acteurs. Compétences attendues : savoir écouter l’autre, savoir défendre un point de vue contradictoire, savoir convaincre. Prise de note à chaque étape des échanges pour garder une mémoire du débat. Synthèse des arguments dans le tableau ci-dessous qui devra être complété et rendu à l’issue de la séance.

Tableau de synthèse permettant de croiser les points de vue et de discuter les solutions

Acteurs

 

Position générale

Points d’accord ou de désaccord avec les autres acteurs

Solutions proposées

Surfeurs

 

 

 

 

Pêcheurs

 

 

 

 

Scientifiques

 

 

 

 

Politiques

 

 

 

 

Ecologistes

 

 

 

 

Autre(s)

acteur(s) ?

 

 

 

 



La crise requin, un conflit de représentations avant tout ? Les acteurs en présence dans la crise requin
(source : Emmanuelle Surmont, Géoconfluences, 2014)



Liens à consulter sur Internet

Attaques de requins à la Réunion : débat en post diffusion (Réunion La 1ère

Attaques de requins à la Réunion (Wikipédia)

Organiser un jeu de rôle en classe sur la "crise requin" à la Réunion  (Géoconfluences, 5 septembre 2016) 

Emmanuelle Surmont, Peur sur les plages. Du "risque requin" à la "crise requin" à La Réunion (Géoconfluences, 30 avril 2015)

Attaque de requins à la Réunion : rejeu de la « crise requin » ? (Géoconfluences, 31 août 2016)

Les débats en jeu de rôle en géographie (Réseau d'éducation à l'environnement)

A la Réunion, la "crise requin" sème la discorde (Histgeobox)

Le requin, l'île et les surfeurs (France Ô, 20 avril 2014)

L'île aux requins - Carnet de voyage d'Envoyé spécial (7 août 2014)

La Réunion : une île à requins - Présentation de Jean François Nativel (3 avril 2015)

La BD qui prend la défense des requins de La Réunion (Mister mondialisation)

Crise requin : la fréquentation touristique de La Réunion diminue au fil des attaques (Réunion La 1ère, février 2014)

Comment la « crise requin » à La Réunion s’est transformée en une crise identitaire (Slate, août 2014)

Les réserves marines en cause dans la crise requin ? (Les Nouvelles Calédoniennes, Mars 2023)

La Réunion : trois ans sans attaque de requin, mais « le risque est toujours là » (Libération, février 2023).

Les requins disparaissent des récifs coralliens (France Culture). Lien vers l'étude scientifique.


Articles connexes