Cartographie du réseau social Mastodon

 

Mastodon est un réseau social de micro blogging créé en octobre 2016 par l'Allemand Eugen Rochko. Suite au rachat de Twitter par Elon Musk, le réseau social open source a connu une énorme croissance de ses utilisateurs (500 000 nouveaux arrivants dans la deuxième semaine de novembre 2022). L'une des différences entre Mastodon et Twitter réside dans le fait qu'il fonctionne comme un réseau fédéré, avec un grand nombre d'instances gérées de manière indépendante. Ces instances sont connectées par le Fediverse (un ensemble de serveurs utilisés pour les réseaux sociaux et le micro-blogging) qui permet aux instances gérées indépendamment de communiquer entre elles.

De nombreuses instances de Mastodon ont été créées sur différents sujets ou domaines (voir la liste sur joinmastodon.org). On trouve par exemple Mapstodon.space, qui est une instance créée pour les « professionnels et passionnés de SIG, de cartographie et de géospatial ». Certaines instances de Mastodon ont également été créées afin de desservir des communautés locales ou nationales. Mastodon.social, basé en Allemagne, est l'une des instances les plus importantes. Le réseau Mastodon est surtout implanté pour l'instant en Europe, en Amérique du Nord et au Japon comme le montre la cartographie dressée par Nicolas Lambert au 14 novembre 2022 (données téléchargeables sur Observablehq) :

Cartographie des instances Mastodon en fonction de leur nombre d'utilisateurs (source : @neocartocnrs)


Pour Nicolas Lambert, « Mastodon est un logiciel libre, à code source ouvert, sous licence AGPLv3. Cela signifie que non seulement l'application est gratuite, mais aussi que son code source est lisible, utilisable et modifiable par n'importe qui. Rien ne s'y cache. Tout est transparent. En somme, Mastodon est un bien commun... Même si le nombre d'utilisateurs reste encore à ce jour modeste, Mastodon est une véritable alternative à Twitter ».

Pour Olivier Ertzscheid, « ce qui est aujourd’hui (en partie) perdu sur Twitter et que l’on retrouve sur Mastodon, ce sont ces dynamiques sociales "attentionnelles", c’est-à-dire qui ne témoignent pas simplement d’une capacité de capter l’attention, mais d’un souci de "faire attention" ». 

Pour Olivier Tesquet, Mastodon est « moins une alternative à Twitter qu'un espace disjoint de la conversation, un lieu d'adhésion et de convivialité (au sens d'Illich) dans un univers numérique de confrontation ».

Pour Etienne Côme, « le Fedivers est beaucoup plus "géographique" que les autres réseaux sociaux. Les instances ressemblent, pour le nouveau venu, à de petites localités, des villages ou de grandes villes surpeuplées ». Il en donne un aperçu à travers le mashup qu'il propose sur son site Comitee.fr :

Cartographie des différentes instances de Mastodon par Etienne Côme (source : Comeetie.fr)


Dans le cadre du défi cartographique #30DayMapChallenge (Jour 6 - Réseaux), @Anoze4maps a réalisé une data visualisation montrant l'indépendance et la décentralisation des instances du serveur du réseau social Mastodon. La liste des emplacements régionaux provient du site web de @matt, les lignes de la carte des flux suivent le tutoriel du site web @underdarkGIS.

Visualisation du réseau Mastodonte et des flux entre instances régionales (source : @Anoze4maps)



Si vous souhaitez trouver une instance Mastodon qui dessert votre ville, votre région ou votre pays, vous pouvez explorer la carte interactive Mastodon Near Me (carte cliquable réalisée sur Umap). 

On peut aussi explorer le Fediverse sur fediverse.space. Ce dernier est moins une carte qu'un réseau d'instances de Mastodon. Il examine les connexions entre les instances pour créer un diagramme de réseau qui visualise les interconnexions entre les différentes communautés Mastodon. Par exemple, si on recherche Mapstodon.space sur la carte de Fediverse.space, on voit que ses voisins les plus proches sont en.osm.town (une instance pour les éditeurs et les utilisateurs d'OpenStreetMap), vis.social (une instance Mastodon pour les membres de la communauté dataviz) et sciences.social (le réseau social Mastodon pour les spécialistes des sciences sociales). 

Liste de géographes présents sur Mastodon (liste non exhaustive)

Pour nous suivre sur Mastodon.social : mstdn.social/@sygenevois et Mastodon.space : mapstodon.space/@sygenevois 

Références

  • Le Mastodon(te) et l’oiseau bleu (Olivier Ertzscheid, Affordance.info)
  • Sans nous, les réseaux sociaux sont des machines inutiles (Numerama)
  • Fuir Twitter pour aller sur Mastodon a-t-il du sens ? (Olivier Tesquet, Télérama)
  • Mastodon, fin de (première) partie ? (Hugh Rundle, Framablog)
  • Partir ou rester sur Twitter ? Le dilemme des journalistes (La revue des médias - INA)
  • Qu'est-ce qui est visible dans les fils de Mastodon ? (@lm@mstdn.fr)


Lien ajouté le 19 novembre 2022

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Données de réanalyse hydrologique concernent les débits fluviaux et les inondations (GloFAS v4.0)


Le service Copernicus de gestion des urgences (CEMS) publie les données de réanalyse hydrologique GloFAS v4.0. Les données, disponibles à une résolution d'environ de 0,05 degrés (environ 5 km), concernent les débits fluviaux et les inondations de 1980 à juillet 2022.


Un nouvel ensemble de données de réanalyse hydrologique considérablement amélioré du système mondial de sensibilisation aux inondations (GloFAS) de 1980 à juillet 2022 a été produit par le Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne en collaboration avec l'ECMWF et publié dans le cadre du Copernicus Emergency Management Service (CEMS). Il met les débits fluviaux et les inondations à la portée des utilisateurs.

La réanalyse permet d'étudier les inondations et les sécheresses à l'échelle mondiale pendant une période beaucoup plus longue que la période pendant laquelle GloFAS a été opérationnel. Elle est lancée au moment où l'Union Européenne organise une journée thématique sur les conditions météorologiques extrêmes et les catastrophes naturelles lors de la 27e conférence des parties des Nations unies (COP27) sur le changement climatique.

Les données sont disponibles du le Climate Data Store du Copernicus Climate Change Service (C3S) géré par l'ECMWF.

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Un nouveau modèle de plaques tectoniques pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre


Une équipe scientifique australienne a produit en 2022 de nouveaux modèles pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre. Ces nouveaux modèles de plaques permettent de mieux comprendre la répartition des séismes et des volcans ainsi que les zones de déformation à la surface du globe.  

Nouveau modèle de plaques tectoniques avec leurs délimitations (source : Derrick Hasterok, Université d'Adélaïde)


Ce nouveau modèle pour les plaques tectoniques explique la répartition spatiale de 90 % des tremblements de terre et de 80 % des volcans des deux derniers millions d'années, alors que les modèles existants ne permettaient de rendre compte que de 65 % des tremblements de terre. L'étude a permis en outre de faire apparaître plusieurs nouvelles microplaques, dont la microplaque Macquarie qui se trouve au sud de la Tasmanie et la microplaque Capricorne qui sépare les plaques indiennes et australiennes.

Voir l'article scientifique paru en août 2022 : Derrick Hasterok & al. (2022). New Maps of Global Geological Provinces and Tectonic PlatesEarth-Science Review, Volume 231, August 2022.

Découpage des plaques et micro-plaques et répartition des provinces géologiques (source : Earth-Science Review)



Il est important de pouvoir disposer de modèles spatiaux précis des plaques tectoniques et des provinces géologiques afin de pouvoir analyser et interpréter les données géoscientifiques et développer des modèles de composition physique de la lithosphère. L'équipe a produit trois nouveaux modèles géologiques : un modèle de plaques, un modèle de provinces géologiques et un modèle d'orogenèse. 

Les données SIG sont disponibles au format vectoriel sur Github. Les modèles sont également accessibles dans la bibliothèque tectonique mondiale sur Zenodo, qui comprend des ensembles de données géophysiques et géochronologiques supplémentaires utiles pour la recherche.

Cette ressource a été repérée grâce aux nombreux liens recensés par le magazine d’actualité scientifique Epsiloon. Voir leur rubrique de veille sur Internet qui englobe des données, des cartes et des atlas. Léa Desrayaud (@Lea_Des), journaliste infographiste pour @Epsiloon_mag publie des cartes et des infographies à partir de ces données scientifiques.


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GeoPl@ntNet, une application en ligne pour localiser les espèces végétales sur un territoire de votre choix


Vous connaissez peut-être déjà Pl@ntNet, l'application mobile qui permet d'identifier une plante ou un arbre à partir de son téléphone en envoyant une simple photographie sur le site Plantnet.org.

Il est désormais possible d'utiliser l'application en ligne GeoPl@ntNet pour localiser les espèces végétales sur un territoire choisi. Il suffit pour cela d'aller sur le site et de sélectionner une zone rectangulaire sur la carte (à la taille que l'on souhaite). Le service renvoie une liste des espèces végétales qui peuvent s'y trouver.

GeoPl@ntNet , une appli en ligne pour localiser les espèces végétales


Pour chaque espèce, le système fournit le nombre d'occurrences connues de l'espèce dans la zone sélectionnée en interrogeant l'API du portail GBIF (Global Biodiversity Information Facility). Les données sont classables par espèces ou familles. Elles sont également téléchargeables au format csv ou xlxs.

Exemple pour l'île de La Réunion à la très riche biodiversité



En sélectionnant une zone du monde, GeoPl@ntNet indique sa flore la plus probable selon les variables climatiques, les types de sols et les données du Global Biodiversity Information Service

Accès aux données détaillées à partir du portail GBIF



La communauté d'utilisateurs de Pl@ntNet est composée de scientifiques et citoyens intéressés par l'identification et la connaissance des plantes, ainsi que de développeurs d'applications et de logiciels pour l'identification des plantes, le jardinage, la gestion de la biodiversité, l'agroécologie ou d'autres domaines connexes.

Le site Plantnet.org et l'application mobile s'inscrivent dans le cadre d'un projet de sciences participatives sur la biodiversité (Cirad, INRAE, INRIA, IRD). Les photos prises par les utilisateurs viennent alimenter une base de données participative.




L'application utilise le service AI-GeoSpecies développé par l'équipe Pl@ntNet dans le cadre de l'European Research Cloud basé sur des algorithmes d'intelligence artificielle 

Le service est disponible sur le  catalogue du portail EOSC et a été développé dans le  cadre du projet Cos4Cloud .

Pour compléter :
« PlantNet, eBird, Spipoll, iNaturalist… ces applis au service de l’i-écologie » (The Conversation)


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Qu'est-ce que le Listenbourg, ce nouveau pays fictif qui enflamme les réseaux sociaux ? (fake map)


Rattaché à l'Espagne et au Portugal, le territoire est  assez récent : il a été créé le 30 octobre 2022 sur Twitter et relayé par des internautes français pour se moquer des Américains. A l'origine du phénomène, une blague de @Gaspardoo :


L'auteur a publié une carte fictive de l'Union européenne pour se moquer des Américains, souvent raillés pour leurs lacunes en géographie. Un pays imaginaire est ainsi né : le Listenbourg prolongeant l'Europe à l'extrémité de la péninsule ibérique dans l'océan Atlantique (la physionomie ressemble à une sorte de France retournée). La publication a rapidement fait le tour des réseaux sociaux devenant l'un des mots clés les plus recherchés et les plus cliqués sur Twitter. Depuis lors, elle a atteint plus de 9 000 retweets et 98 000 likes (voir le hashtag #listenbourg).


Un internaute a voulu exporter la tendance vers les télévisions américaines. On trouve sur Twitter un photomontage montrant un présentateur de Fox News évoquant le sujet. Il s’agit d’un faux puisque la blague de Gaspardo ne semble pas avoir franchi les frontières françaises (du moins pour le moment). La blague est aussi adressée aux Français qui se permettent de vanner les Américains mais ne savent pas toujours eux-mêmes situer d'autres territoires. Une blague géographique qui renvoie également à ce qu'Hervé Théry met en évidence concernant les stéréotypes nationaux qui sont souvent véhiculés (cf son article Géographie mondiale des blagues paru en octobre 2022 dans Mappemonde).

Où est Le Listenbourg ? Les Français s'amusent avec un pays fictif 





En quelques heures, une flopée de comptes Twitter ont vu le jour afin de créer un pays « réaliste ». L'auteur du message original a été nommé président de cet Etat fictif. Des « comptes officiels » de gouvernement et de différents ministères ont été créés. Le Listenbourg a ses ambassades, son Parlement et même son Ministère de l'Education. Assimilé par son climat chaud à un paradis pour retraités (comme le Portugal) ou encore à un paradis fiscal (comme le Luxembourg), le #Listenbourg, parfois aussi nommé #Listemburg, présente toutes les caractéristiques géographiques d'un vrai Etat. Certains afficionados ont même ouvert une page Wikipédia afin de partager l'existence de ce pays avec le monde entier. Depuis, les internautes et les modérateurs ont engagé une bataille acharnée pour garder cette page web accessible (mais celle-ci a été fermée). 

Un exemple de la lutte pour la visibilité : la page Wikipédia (pastiche) ouverte pour partager l'existence de ce pays imaginaire. Rapidement fermée, cette page est encore visible sur Wiki fandom.


Le drapeau a été choisi par la "communauté listenbourgeoise". Il est composé de deux bandes, l'une rouge et l'autre blanche, sur lequel sont apposés "pour la blague" les emblèmes de Napoléon Bonaparte

La question qui se pose : peut-on créer un pays à partir de rien ? Au vu de l'effervescence autour de ce Etat imaginaire d'environ 60 millions d'habitants (comme la France ?), une chose est sûre : le Listenbourg est devenu un puissant outil de communication pour des firmes ou des organismes désirant se faire de la publicité. Pour beaucoup, il s'agit simplement de faire un peu d'humour en jouant avec le dérisoire et le contre-factuel. En filigrane, on peut y voir une lutte pour se rendre visible mais aussi une manière de tourner en dérision les comptes officiels qui se servent des réseaux sociaux comme une simple vitrine. 




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L’histoire de la cartographie et son écriture à l'épreuve du renouvellement (Journée d'étude, 25-11-22)


La commission “Histoire” du Comité français de cartographie organise sa journée d’étude 2022.


Depuis les années 1980, l’histoire de la cartographie a vu ses concepts, ses objets, ses méthodes d’investigation et ses manières d’écrire se transformer profondément sous l’influence des analyses de John Brian Harley et de ses émules (D. Woodward, C. Jacob, M. Edney, etc.). Une nouvelle manière d’écrire l’histoire de la cartographie s’est progressivement installée, y compris en France, en lien avec une réflexion plus générale sur les représentations de l’espace.

Quarante ans après, la journée d’étude organisée par la Commission « Histoire » du Comité Français de Cartographie se propose de revenir sur ces évolutions et le tournant « déconstructionniste », mais aussi d’interroger de façon élargie la cartographie et son histoire en la confrontant aux apports récents des sciences humaines (histoire, histoire de l’art, littérature, anthropologie, sociologie, etc.) et à la dématérialisation massive tant des modes de production et usages de la cartographie que des méthodes permettant de l’explorer et de l’analyser.

Le 25 novembre 2022. Campus Condorcet - Centre des colloques - Salle 100 - Aubervilliers (Métro Front Populaire). Entrée libre.

Programme

9 h : Accueil et introduction

9 h 30 -11 h : Table-ronde : Comment écrire aujourd’hui l’histoire de la cartographie ? Débats et perspectives, avec Christian Jacob, Josef Konvitz et Gilles Palsky

Animée par Jean-Marc Besse (CNRS-EHESS)

11 h -11 h15 : Pause-café

11 h15 -12 h 30 : Première session : l’histoire de la cartographie à la rencontre de la littérature et de l’histoire des savoirs

Sous la présidence d’Emmanuelle Vagnon (CNRS-LAMOP)

Isabelle Ost (Université Saint-Louis, Bruxelles) : Littérature et cartographie : épistémologies croisées

Zoé Pfister (Université de Bourgogne) : « Lieux, objets et gestes » du savoir cartographique. Approches spatiale, matérielle et pragmatique du projet de Lannoy de Bissy (1873-1889)

12 h 30 -14 h : Déjeuner

14 h -15 h 30 : Deuxième session : l’histoire de la cartographie et son écriture

Sous la présidence d’Émilie d’Orgeix (EPHE-PSL)

Monika Marczuk (BnF, Dép. des Cartes et plans) : Approche processuelle et approche pragmatique de l’histoire de la cartographie. Convergences et limites

Carolina Martinez (CONICET, Buenos Aires) : « Ibérisation », « atlantisation », américanisation : l’histoire de la cartographie des « mondes ibériques » au début du XXIe siècle

Anca Dan (CNRS, Paris) : De l’histoire de la cartographie à l’histoire des représentations spatiales : de l’utilité du postcolonialisme à l’ère numérique

15 h 30 -16 h : Pause-café

16 h -17 h 30 : Troisième session : les usages de l’histoire de la cartographie dans l’enseignement et dans la construction des savoirs

Sous la présidence d’Isabelle Warmoes (Musée des plans reliefs)

Jordana Dym (Skidmore College, NY, USA) : Leçons de la salle de classe : la pédagogie comme travail de terrain pour l’enseignement de l’histoire de la carte et de la cartographie

Félix de Montety (Université Grenoble Alpes) : Le langage, des cartographes. Comment écrire l’histoire des méthodes de représentation et approches visuelles en cartographie linguistique

Fanny Madeline et Alexis Lycas (Université Paris I et EPHE-PSL) : Cartographier l’Europe et la Chine médiévales : productions et usages de la carte chez les médiévistes

17 h 30 : Conclusions de la journée.


Cartes-posters sur les tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques dans le monde (NOOA, 2022)


Source : Visualizing Disasters : New Hazardous Event Posters Available (NOAA)


Les bases de données historiques mondiales du National Centers for Environmental Information (NCEI) sur les tsunamisles tremblements de terre et les éruptions volcaniques fournissent des informations précieuses pour les agences chargées d'émettre des alertes lorsque des phénomènes naturels potentiellement mortels ou dommageables se produisent. Ces bases de données jouent un rôle essentiel dans l'information du public sur les risques naturels. En 2008, à la demande du Centre international d'information sur les tsunamis (ITIC), le NCEI a commencé à produire une affiche sur les sources mondiales des tsunamis. Depuis, trois affiches sur les risques naturels ont été élaborées et mises à jour, la dernière en avril 2022.

La première affiche, en 2008, présentait une carte de toutes les sources historiques confirmées de tsunamis et mettait en évidence les événements les plus importants. En 1984, le NCEI avait déjà produit une carte historique des sources de tsunamis pour le Pacifique. Cette carte montrait l'emplacement des sources historiques de tsunamis pour le bassin du Pacifique. 

Le défi en 2008 était de cartographier plus de 1 100 tsunamis mondiaux confirmés, soit plus du double de ceux répertoriés sur la carte de 1984. Une fois terminé, l'ITIC a distribué des copies physiques de l'affiche sur les sources mondiales de tsunamis à travers les États-Unis et dans le monde.

En 2010, l'ITIC et le NCEI ont de nouveau collaboré pour développer deux affiches mondiales montrant les tremblements de terre et les éruptions volcaniques significatives. Les trois affiches - tsunamis, tremblements de terre et éruptions volcaniques - sont mises à jour environ tous les deux ans, offrant aux experts et au grand public un aperçu des bases de données historiques. 

Les affiches sont régulièrement distribuées au personnel d'alerte et d'intervention par l'ITIC et disponibles sous forme numérique via le NCEI et l'ITIC. Des versions PDF de ces affiches peuvent être téléchargées à partir du NCEI :

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Quatrième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2022)


Comme lors des précédentes éditions, le #30DayMapChallenge se déroule pendant tout le mois de novembre. Chacun est invité à partager ses créations cartographiques sur Twitter en fonction du thème du jour :



L'édition 2022 de ce concours cartographique reprend les catégories des années antérieures avec quelques nouveautés concernant l'Ukraine, OpenStreetMap, la nourriture et les boissons, la musique, "sa carte préférée", celle au contraire "en dehors de sa zone de confort"...

Certains auteurs ont commencé à mettre en ligne leurs propositions de cartes. En voici quelques exemples (liste non exhaustive) :
@XemartinLaborde@BorisMericskaycartolycee@Kartokobri@RGuedonGH@LM_enCartes@JulesGrandin@oliviermarchon@Lubin_Picard@CécileMatusiak@Artisans_Cartos@LatidudeMaps@shadfrigui@mapsbyp@issa_madjid, @_ansgar, @gisXiaoWang@Julian_H0ffmann, @milos_agathon...

Productions cartographiques rassemblées sur Github et plus particulièrement pour l'édition 2022 :
tjukanovtgkaramanis, asjadnaqvi...

Un autre concours cartographique est lancé selon le même principe de proposer une carte par jour pendant un mois  : il s'agit du #MapFailbruaryChallenge. Il aura lieu en février vu que le #30DayMapChallenge est en novembre. Une mauvaise carte est aussi une carte : il s'agira de proposer les pires réalisations cartographiques. Avec tous les exemples de #mapfail que l'on recense depuis des années sur Internet, le choix devrait être large !


Lien ajouté le 6 novembre 2022

Lien ajouté le 18 novembre 2022

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Géographie mondiale des blagues

Hervé Théry, « Géographie mondiale des blagues », Mappemonde [En ligne], 134 | 2022, mis en ligne le 27 octobre 2022. http://journals.openedition.org/mappemonde/7814

Résumé

Les blagues entre pays sont de bons révélateurs des ethnotypes existants dans chacun d’entre eux, les représenter sous forme cartographique permet de percevoir leur distribution et la projection spatiale des moqueries : de qui se moque-t-on, qui sont les « têtes de Turcs » des habitants de chaque pays ? Fondé sur l’analyse d’une base de données ad hoc portant sur plus de 60 % des pays et territoires du monde et de 90 % de sa population, le texte montre que ces blagues sont des constructions sociales, ont une temporalité et se divisent pour l’essentiel en deux catégories, « surplombantes » et « de revanche ».

Commentaire

Hervé Théry livre dans cet article une approche originale sur les stéréotypes nationaux et les visions du monde qu'ils peuvent véhiculer. Selon le principe qu'on se moque davantage de ses voisins, il y aurait de quoi dresser une cartographie des distances et des proximités entre États à travers les blagues. Une distance/proximité qui s'avère d'ailleurs souvent plus culturelle que géographique. Les sources utilisées sont variées et en partie subjectives puisqu'il s'agit d'un échantillon ad hoc. La bibliographie renvoie à des sites intéressants pour aborder un sujet a priori peu sérieux, mais qui débouche de fait sur une géographie (et quasiment une géopolitique) des représentations. D'autres articles de ce numéro 134 de la revue Mappemonde traite également des questions de représentations subjectives à travers les cartes

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La carte, objet éminemment politique



Vidéos des présentations au congrès cartographique NACIS 2022


La North American Cartographic Information Society (NACIS) réunit chaque année un congrès cartographique qui est devenu un peu une institution aux Etats-Unis. La 42e édition a eu lieu du 19 au 22 octobre 2022 à Minneapolis dans le Minnesota (voir le programme complet).

Les vidéos des présentations faites lors du congrès NACIS 2022 sont accessibles à partir de la chaîne YouTube #Nacis. Les 118 vidéos disponibles portent sur des sujets très variés : de la cartographie collaborative aux jeux cartographiques et aux storymaps, de conseils techniques pour fabriquer ses propres cartes avec des outils numériques à des exemples d'applications sur différentes thématiques, etc...


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La carte, objet éminemment politique : les formes du soulèvement en Iran


L'Iran est en proie à des manifestations depuis la mort en détention le 16 septembre 2022 de Mahsa (Zhina) Amini, une Iranienne d'origine kurde de 22 ans qui avait été arrêtée trois jours plus tôt pour avoir enfreint le code vestimentaire islamique imposé aux femmes. En quelques semaines, les manifestations se sont propagées à l'ensemble du pays, comme le montrent les données disponibles qui permettent d'établir une cartographie du soulèvement face au pouvoir militaro-religieux de Téhéran. Le régime intensifie sa répression des manifestations d'une manière qui pourrait alimenter un soulèvement durable et de plus en plus violent contre l'establishment politique.

Ce ne sont pas les premières manifestations auxquelles Raïsi est confronté en tant que président, la hausse du coût de la vie ainsi que la répression à l'égard des minorités ethniques ayant déjà provoqué des soulèvements depuis deux ans. Mais ces manifestations sont devenues beaucoup plus importantes et concernent désormais les 31 provinces du pays. Le gouvernement iranien a introduit des restrictions sur Internet et sur les télécommunications, ce qui rend difficile d'évaluer l'ampleur du mouvement. Des villes comme la capitale Téhéran, des groupes ethniques minoritaires tels que les Kurdes, des étudiants et des lycéens sont impliqués dans un soulèvement qui concerne désormais la défense des droits de l'homme dans un pays frappé tout à la fois par le manque de libertés publiques, l'absence d'égalité des sexes et les crises économiques récurrentes.

La sélection ci-dessous permet de documenter ces soulèvements en Iran et de fournir des ressources (données, cartes et graphiques) pour aborder la question.