Cartes et données SIG sur les petits et moyens réservoirs d'eau artificiels dans le monde

 

Source : High-resolution surface water dynamics in Earth’s small and medium-sized reservoirs. G. Donchyts, H. Winsemius, F. Baart, R. Dahm, J. Schellekens, N. Gorelick, Ch. Iceland & S. Schmeier, Scientific Reports, vol. 12, 12 August 2022.

Vue d'ensemble des réservoirs inclus dans la base de données et de la dynamique de leurs eaux de surface
(source : Donchyts et al., Scientific Reports, 2022 - licence Creative Commons 4.0)

Résumé

Les réservoirs d'eau de petite et moyenne taille jouent un rôle important dans les systèmes hydriques qui doivent faire face au changement climatique et à divers autres défis d'origine naturelle et humaine. Bien que les barrages et les réservoirs soient critiqués pour leurs impacts négatifs sur le plan social et environnemental du fait qu'ils réduisent la variabilité naturelle du débit et obstruent les fleuves, ils sont également reconnus comme importants pour le développement social et économique et l'adaptation au changement climatique. De multiples études cartographient les grands barrages et analysent la dynamique de l'eau stockée dans les réservoirs derrière ces barrages, mais très peu d'études se concentrent sur les réservoirs de petite et moyenne taille à l'échelle mondiale. Dans cette étude, les chercheurs utilisent des données satellitaires multi-capteurs pluriannuelles, combinées à l'analyse du cloud, pour étudier pour la première fois l'état des petits (10-100 ha) et moyens réservoirs d'eau artificiels (> 100 ha, à l'exclusion de 479 grands). Ces réservoirs sont d'une importance cruciale pour les conditions de vie de nombreuses sociétés, mais les enregistrements de suivi régulier de leur dynamique hydrique font généralement défaut. 

Les chercheurs ont combiné les résultats de plusieurs études pour identifier 71 208 réservoirs de petite à moyenne taille, puis reconstruit les changements de surface des eaux superficielles à partir de données satellitaires à l'aide d'une nouvelle méthode introduite dans cette étude. L'ensemble de données est validé à l'aide de 768 mesures quotidiennes in situ du niveau et du stockage de l'eau (r2 > 0,7 pour 67 % des réservoirs utilisés pour la validation) démontrant que la dynamique de la zone d'eau de surface peut être utilisée comme indicateur de la dynamique du stockage de l'eau dans de nombreux cas. L'analyse montre que pour les petits réservoirs, la variabilité inter-annuelle et intra-annuelle est beaucoup plus élevée que pour les réservoirs de taille moyenne dans le monde. Cela implique que les communautés qui dépendent de petits réservoirs sont plus vulnérables aux extrêmes climatiques, à la fois à court terme (en cours de saison) et à plus long terme (au fil des différentes saisons). Les résultats montrent que les changements interannuels et intra-annuels à long terme de ces réservoirs ne sont pas également répartis géographiquement. 

À travers plusieurs cas, les chercheurs démontrent que cette technologie peut aider à surveiller les conditions de pénurie d'eau et l'insécurité alimentaire, et faciliter la coopération transfrontalière. Celle-ci a le potentiel de fournir des informations opérationnelles sur les conditions dans les pays riverains ou en amont qui ne partagent pas ces données avec les pays voisins. Cela peut aider à établir des règles du jeu plus équitables concernant l'information sur les ressources en eau à l'échelle mondiale. 


Accès aux données

L'article ainsi que les données sont disponibles sous licence Creative Commons - CC BY 4.0.

Le code source utilisé pour produire les ensembles de données est accessible depuis Github.

Lien pour télécharger directement les données SIG.

Possibilité de visualiser les données à travers l'application Google Earth Engine.

Cette recherche fait partie de la plateforme et du partenariat Global Water Watch.


Pour prolonger

En contrepoint, voici un article qui remet quelque peu en question l'utilisation de réservoirs d'eau pour pallier les vagues de chaleur et de sécheresse de longue durée :

« Barrages et réservoirs : leurs effets pervers en cas de sécheresses longues » (The Conversation). Selon l'auteure Florence Habets, « la création de grands volumes de stockage d’eau pour l’irrigation ne permet pas d’assurer une alimentation en eau lors des longues sécheresses, du fait à la fois de la difficulté à remplir les barrages et d’un usage de l’eau supérieur à la ressource ».

Le mouvement de protestation Les Soulèvements de la Terre milite par exemple contre l'implantation de nouveaux réservoirs ou bassines artificiels : 

PAS UNE BASSINE DE PLUS !
En pleine sécheresse plus de 30 organisations s’engagent à empêcher tout nouveau chantier de méga-bassine ! Retrouvez la carte des bassines existantes et des projets de construction



 



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