Conflits liés à l'eau : les prévisions du site Water, Peace and Security

 

Le partenariat Water, Peace and Security (WPS) a été fondé en 2018 pour développer des outils et des services qui aident les acteurs à identifier, comprendre et traiter les risques de sécurité liés à l'eau. WPS est une collaboration entre le ministère néerlandais des Affaires étrangères, l'Agence allemande pour la coopération internationale (GIZ) et un consortium de six partenaires : Deltares, le Centre d'études stratégiques de La Haye (HCSS), IHE Delft (partenaire principal), International Alert, Wetlands International et le World Resources Institute (WRI). 

Les menaces de sécurité liées à l'eau sont étudiées à partir de technologies de pointe telles que l'intelligence artificielle, la télédétection et la modélisation des réponses humaines en lien avec les big data. L'outil proposé est destiné à repérer les zones de conflits et violences, si possible avant qu'ils ne se développent et pour essayer de les gérer à défaut de pouvoir les anticiper.



Le portail en ligne s’adresse principalement aux associations et aux gouvernements, mais il est aussi accessible au grand public. L'outil d'alerte se présente sous la forme d'une carte interactive répertoriant les zones de conflits potentiels ou en cours (on peut y ajouter d'autres jeux de données). Comme le montre la carte sur la page d'accueil du site, les risques concernent principalement l'Afrique, le Proche et le Moyen Orient et en partie l'Asie du Sud-Est.

Outil d'alerte concernant les conflits liés à l'eau (prévisions trimestrielles de février 2022)


L’outil d'alerte prend en compte plus de 80 types de données sur ces 20 dernières années. Ces informations climatiques, environnementales, économiques, politiques, démographiques et sociales sont analysées par un algorithme. « Le programme d’apprentissage automatique a été entraîné à identifier des schémas récurrents en utilisant des données historiques relatives aux conflits violents », explique Charles Iceland, spécialiste de l’eau au World Resources Institute, un des partenaires à l’origine de WPS.

L’ONU estime que d’ici 2050 cinq milliards de personnes dans le monde pourraient être affectées par des pénuries d’eau. Avec pour conséquence de potentiels conflits entre communautés, entre les populations urbaines et rurales ou encore entre les habitants et leur gouvernement. Les violences liées à l’eau sont en forte augmentation. Leur nombre a même doublé au cours des dix dernières années par rapport à la décennie précédente.

Les lieux à surveiller où sont susceptibles de se dérouler des conflits violents correspondent à des zones sélectionnées où le modèle prédit au moins 10 décès au cours des 12 prochains mois dans une unité administrative infranationale donnée. 

Voir la lettre d'actualité publiée en février 2022. 

En complément 

L'application Aqua-monitor.appspot.com permet de suivre les changements dans les eaux de surface au cours des 30 dernières années. Certaines régions ont gagné des surfaces en eau tandis que d'autres en ont perdu. La surface de la Terre a gagné 115 000 km2 d'eau et 173 000 km2 de terre au cours des 30 dernières années, dont 20 135 km2 d'eau et 33 700 km2 de terre dans les zones côtières.


Les données sont issues de l'étude scientifique Earth's surface water change over the past 30 years. Donchyts et.al, 2016, Nature Climate Change.







Articles connexes

Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

Rapport mondial des Nations Unies 2019 sur la mise en valeur des ressources en eau

Un atlas mondial pour estimer les volumes d’eau des glaciers

Un jeu de données SIG sur les fleuves qui servent de frontières dans le monde

Resource Watch, un portail intégré pour visualiser des jeux de données en vue d'assurer "un avenir durable" à la planète