La carte, objet éminemment politique : les formes du soulèvement en Iran


L'Iran est en proie à des manifestations depuis la mort en détention le 16 septembre 2022 de Mahsa (Zhina) Amini, une Iranienne d'origine kurde de 22 ans qui avait été arrêtée trois jours plus tôt pour avoir enfreint le code vestimentaire islamique imposé aux femmes. En quelques semaines, les manifestations se sont propagées à l'ensemble du pays, comme le montrent les données disponibles qui permettent d'établir une cartographie du soulèvement face au pouvoir militaro-religieux de Téhéran. Le régime intensifie sa répression des manifestations d'une manière qui pourrait alimenter un soulèvement durable et de plus en plus violent contre l'establishment politique.

Ce ne sont pas les premières manifestations auxquelles Raïsi est confronté en tant que président, la hausse du coût de la vie ainsi que la répression à l'égard des minorités ethniques ayant déjà provoqué des soulèvements depuis deux ans. Mais ces manifestations sont devenues beaucoup plus importantes et concernent désormais les 31 provinces du pays. Le gouvernement iranien a introduit des restrictions sur Internet et sur les télécommunications, ce qui rend difficile d'évaluer l'ampleur du mouvement. Des villes comme la capitale Téhéran, des groupes ethniques minoritaires tels que les Kurdes, des étudiants et des lycéens sont impliqués dans un soulèvement qui concerne désormais la défense des droits de l'homme dans un pays frappé tout à la fois par le manque de libertés publiques, l'absence d'égalité des sexes et les crises économiques récurrentes.

La sélection ci-dessous permet de documenter ces soulèvements en Iran et de fournir des ressources (données, cartes et graphiques) pour aborder la question.