La revue Captures consacrée aux figures, théories et pratiques de l'imaginaire propose un dossier très intéressant publié sous la responsabilité de Suzanne Paquet et Christina Contandriopoulos :
« Cartographies actuelles. Enjeux esthétiques, épistémologiques et méthodologiques », Volume 5 numéro 1 (mai 2020). Avec des images du projet Queering The Map de Lucas LaRochelle
Présentation du dossier
- Spectacle(s) du monde par Suzanne Paquet
Si la cartographie permet d’abord de s’orienter dans le monde, elle n’entretient pas moins une relation de complémentarité — si ce n’est de concurrence — avec l’espace qu’elle contribue à mettre en valeur, à baliser, à découper, à définir. Le dossier « Cartographies actuelles. Enjeux esthétiques, épistémologiques et méthodologiques » est consacré à ce qu’implique cette pratique en matière de représentation. Les études réunies s’articulent autour de quelques grands principes, révélateurs d’avancées et de ruptures dans l’imaginaire.
Articles
Bien qu’elle soit souvent considérée à tort comme une innovation du XXIe
siècle, la cartographie rétrospective a vu le jour au début du XIXe
siècle. Sa pratique consiste à superposer des informations historiques
sur des cartes contemporaines. Face à l’essor actuel des SIG
historiques, cet article propose d’analyser un exemple de cartographie
rétrospective du début du XIXe siècle. Mon hypothèse est que plusieurs
problèmes qui entourent la pratique des SIG historiques aujourd’hui
étaient déjà à l’œuvre à l’époque.
Cet article présente un atlas culturel développé dans le cadre d’un
projet de recherche interdisciplinaire mené à Bruxelles et auquel
l’auteure a été étroitement associée. L’atlas BruCSEL2 (Brussels’
Creation, Spectacles, Entertainment Locations) a été réalisé dans le
cadre du projet de recherche MICM-arc (Université libre de Bruxelles,
2012-2017). Les conditions de réalisation, les ambitions et les
productions finales de cet exemple concret y sont examinées. Il s’agit
de donner à voir, non seulement les difficultés posées par un semblable
projet, mais aussi les apports de cette expérience cartographique pour
une équipe de chercheurs venus d’horizons disciplinaires différents.
Cet article rend compte d’une expédition singulière entre l’espace et le
temps, entreprise dans le cadre de l’élaboration d’un dispositif
permettant l’étude de l’architecture publique en France durant la
première moitié du XIXe siècle. Il s’agit d’une nouvelle interface pour
explorer le contenu de la base de données Conbavil, issue du
dépouillement des archives du Conseil des bâtiments civils. Au moyen de
la cartographie et de la visualisation interactive, ce dispositif donne
lieu à l’exploration graphique de ces données. L’assemblage d’une carte,
d’une chronologie et d’une classification par types architecturaux
forme un espace de travail conçu comme un atlas à l’ère du numérique. La
création de cet instrument de recherche permet d’envisager de nouvelles
méthodes de production de connaissances en histoire de l’art, en
suivant des approches interdisciplinaires et numériques.
L’Arctique a longtemps été imaginé par l’Occident. Pendant des siècles,
écrivains et artistes y ont projeté un monde imaginaire, situé aux
limites de l’écoumène européen, un monde de vacuité, de blancheur et de
pureté, un espace inhabité et inhabitable, en équilibre entre utopie et
dystopie, que les explorateurs, les missionnaires, les scientifiques,
les colonisateurs, et finalement les écrivains et artistes allaient
tardivement — et souvent, brièvement — visiter. Dans cet article,
l’objectif est d’abord de réfléchir à la cartographie comme instrument
de pouvoir, notamment dans un contexte colonial et autochtone, puis
d’examiner les principes de conception de l’espace et de la cartographie
chez les Inuits, et finalement d’analyser quelques exemples de
renversements décoloniaux de cartes, tant par le simple jeu du
décentrement que par la stratégie, plus systémique, de mise au jour de
la toponymie autochtone et de la reprise en main de la création des
cartes. Il s’agit dans tous les cas d’approches contemporaines qui
accordent à l’esthétique un pouvoir de redéfinition des perceptions
spatiales et par conséquent, des enjeux de pouvoir.
Si la spatialité matérielle d’internet — les câbles, dispositifs et
centres de données — fait l’objet de nombreuses études géopolitiques,
économiques et environnementales5, et a trouvé sa place dans les
discours savants grand public, les réflexions sur la spatialité propre
aux autres composantes d’internet — les moins tangibles : logiciels,
protocoles, applications, etc. — demeurent rares. Notre analyse part de
la nécessité de cartographier les contrées peu explorées des internets à
travers une diagrammatique sensible, située et conceptuelle. Ce
faisant, notre objectif est de donner corps à cet objet-réseau que sont
les internets, à la fois par rapport à l’espace physique et par rapport à
l’espace en ligne.
Contrepoints
Contrepoints
La section Contrepoints rassemble une série de propositions artistiques ou littéraires en dialogue avec le dossier thématique. Chaque contrepoint de cette section propose un texte de critique ou de création destiné à nourrir la réflexion et approfondir les perspectives.
L’atlas cartographique de Milton-Park as Found a été développé dans le cadre d'un projet de fin d’année à l’École d’architecture de l’Université McGill. Dans cet atlas, adoptant une attitude réaliste, j'ai exploré les possibilités de saisir l'histoire « comme retrouvée »; voir tout ce qui s'est accumulé dans nos paysages de rue, que ce soit récemment ou il y a longtemps…
Le « terrain vague » désigne ces espaces qui, en milieu urbain, sont en attente de développement, à l’abandon ou en friche. Qu’arriverait-il si nous portions moins notre attention sur cet espace déterminé par sa disposition à être construit et davantage sur la relation imprécise qu’il entretient avec notre expérience de la ville? Comment cartographier ce qui est de l’ordre de l’imprécis et du laissé pour compte ?
Description d’Olonne est un roman de Jean-Christophe Bailly paru en 1992. Le récit est né de l’habitude singulière de l’écrivain de cartographier des villes imaginaires. Dans l’édition originale, la carte d’Olonne est reproduite sur la
couverture et sous la forme d’un feuillet glissé entre deux pages à la
fin du livre, accompagné d’une légende topographique et d’un index des
noms de rues. La carte précède donc le récit.
L’œuvre Microcosme social (2018-2019) cartographie les liens d’affinité sur les réseaux sociaux des 72 centres d’artistes autogérés du Québec. Elle se compose de 87 011 liens unissant 3 775 organismes et artistes. Cette visualisation sous forme de structure en réseau nodale est organisée en fonction des interactions observées entre les acteurs.
Le
site Internet Native Land, mis sur pied en 2015 par Victor Temprano,
propose un outil cartographique participatif permettant une
conceptualisation décoloniale des Amériques, du Groenland, de
l’Australie et de la Nouvelle-Zélande.
Lien ajouté le 25 avril 2024
La fonction sociale de la cartographie au delà de la géographie
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 24, 2024
« Que serions-nous sans les cartes ? L’espace serait vide d’informations partagées, notre perception serait sans support, notre imaginaire sans ancrage, nos pas désorientés » (Revue 303, 2014)https://t.co/TFqWRX2LEw pic.twitter.com/3XYpow6jdA
Sous le calque, la carte : vers une épistémologie critique de la carte (Denis Retaillé)
Les nouvelles façons de « faire mentir les cartes » à l'ère numérique
Bouger les lignes de la carte. Une exposition du Leventhal Map & Education Center de Boston
Un océan de livres : un atlas de la littérature mondiale
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