Cartographie de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis


Source : Kenny Stancil, Carly Fabian (2025). Mapping the Home Insurance Crisis, Revolving Door Project (RDP). Article et cartes en open source mises à disposition par le projet Revolving Door et Public Citizen . 

« Cartographier la crise de l'assurance habitation » propose une série de cartes et de tableaux interactifs pour aider à comprendre la crise de l'assurance habitation, alimentée par le changement climatique.

Partout aux États-Unis, les ménages sont confrontés à un coût nouveau et inattendu lié au changement climatique : une flambée des primes d’assurance habitation, ainsi que des non-renouvellements et des annulations de polices d'assurance. Des conditions météorologiques extrêmes de plus en plus fréquentes et intenses augmentent les pertes liées aux catastrophes. Le secteur de l’assurance, mal préparé malgré sa connaissance du changement climatique depuis des décennies, s’efforce de répercuter ces coûts sur le public. Sans intervention, les conséquences pour les ménages pourraient déclencher une crise financière, avec une hausse des coûts d’assurance et des saisies immobilières.

La carte interactive a été élaborée à partir des données publiées par le Bureau fédéral des assurances du Trésor. Elle révèle l'ampleur de la crise de l'assurance habitation aux États-Unis, selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité financière : 

1) les taux de non-renouvellement,
2) les taux d'annulation pour non-paiement,
3) les autres taux d'annulation,
4) les taux de fréquence des sinistres,
5) les montants moyens des sinistres,
6) les ratios de sinistres payés 
7) les primes moyennes par code postal à travers le pays de 2018 à 2022.

Niveau de crise de l'assurance habitation selon sept indicateurs de disponibilité et d'accessibilité
financière de 2018 à 2022 (source : Revolving Door Project)

Utilisez le menu déroulant en haut à droite de la carte pour choisir l'un des indicateurs. Comparez les années avec la barre chroologique en haut à gauche. Pas de données disponibles pour le Texas. Informations partielles pour sept autres États.

Les résultats montrent que l'assurance habitation est de moins en moins disponible et de plus en plus chère à travers le pays. Ces données couvrent la période 2018-2022 et incluent des informations sur les assurances habitation souscrites par des particuliers auprès de 330 compagnies d'assurance. Avec près de 250 millions de polices, elles couvrent environ 80 % du marché concernant 33 000 codes postaux. Afin de protéger la vie privée des assurés et des assureurs, la FIO n'a pas inclus dans les données publiées les données des codes postaux comptant moins de 10 assureurs ou moins de 50 polices d'assurance en vigueur.

Environ un mois avant la publication du rapport de la FIO, la commission sénatoriale du budget, dirigée par Sheldon Whitehouse (démocrate), a publié un rapport comprenant des données originales sur les taux de non-renouvellement dans les comtés américains de 2018 à 2023. Ces données incluent des données nationales sur les taux de non-renouvellement à l'échelle des comtés provenant de près d'une vingtaine de compagnies, couvrant 65 % du marché national de l'assurance habitation. Elles révèlent que les taux de non-renouvellement augmentent rapidement dans tout le pays, et que les comtés les plus exposés au risque climatique connaissent les hausses les plus rapides.

Taux de non-renouvellement au niveau des comté de 2018 à 2023 (source : Revolving Door Project)

Les futures collectes de données devraient être élargies afin de couvrir toute l'ampleur de la crise. Il est particulièrement important de documenter l'impact sur les locataires, qui paient des loyers plus élevés, tout comme les données sur la disponibilité des assurances pour les bailleurs sociaux, dont beaucoup peinent actuellement à trouver une couverture. Des données plus détaillées, idéalement à l'échelle des secteurs de recensement, permettront d'analyser l'accessibilité financière et la disponibilité des assurances pour des groupes démographiques particuliers. Les données sur l'adéquation des assurances (c'est-à-dire si la couverture d'un assuré est suffisante) deviendront également particulièrement importantes à mesure que davantage d'assurés subiront des pertes.

Pour compléter 

Le New York Times a consacré une série d'articles sur le sujet, avec des cartes très intéressantes :

« Les Américains sont confrontés à une crise d'assurabilité alors que le changement climatique aggrave les catastrophes – un aperçu de la façon dont les compagnies d'assurance fixent les tarifs et la couverture » (The Conversation).

« Un système d'assurance qui prend l'eau » (France-Culture). Depuis fin 2022, l’assurance climatique et la réassurance se trouvent en situation de crise. Les acteurs de l’assurance-dommage, qui se trouvent aux avant-postes de la finance, n’avaient pas vu ni prévu le fait qu’ils seraient confrontés à autant de catastrophes.

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Une évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel pour la pêche artisanale


Source
: Basurto, X., Virdin, J., Franz, N. et al. (2024). A global assessment of preferential access areas for small-scale fisheries. npj Ocean Sustain 3, 56. https://doi.org/10.1038/s44183-024-00096-0 (article sous licence Creative Commons Attribution)

Des chercheurs du Marine Geospatial Ecology Lab de l'Université Duke ont co-écrit la première évaluation mondiale des zones d'accès préférentiel, un outil spatial essentiel mais négligé pour sécuriser l'espace océanique pour la pêche artisanale. L'article, publié en novembre 2024, dans npj Ocean Sustainability, fournit une évaluation mondiale de l'état des zones d'accès préférentiel (ZAP), un outil politique relativement peu étudié pour régir la pêche artisanale. Les auteurs constatent que 44 pays, pour la plupart à revenu faible ou intermédiaire, ont établi un total de 63 ZAP couvrant 3 % de la superficie du plateau continental mondial. L'analyse d'un sous-échantillon ad hoc de douze pays sur trois continents pour lesquels des données étaient disponibles (2016-2017) a révélé que les ZAP soutenaient un volume de captures marines de la pêche artisanale, une valeur débarquée, une pêche pour l'autoconsommation et des espèces plus nutritives que les zones marines situées hors des ZAP. Cette évaluation préliminaire suggère que, si elles sont correctement appliquées grâce à une gouvernance partagée avec les pêcheurs et à des pratiques de pêche responsables, des zones océaniques relativement petites pourraient apporter d'importants avantages en termes de sécurité nutritionnelle, d'économie et d'emploi à des millions de personnes vivant dans les zones côtières. Les auteurs proposent un programme de recherche et d'action politique futur basé sur ces conclusions.

Zones d’accès préférentiel par niveau de revenu national de la Banque mondiale avec deux illustrations
au niveau des pays (source : Basurto et al., 2024).

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Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social en France en 2022 ?


Source : En 2022, la moitié des ménages locataires du parc social ont plus de 53 ans, Marine Seilles (Insee Première, n° 2047, avril 2025)

Qui sont les 4,6 millions de ménages locataires du parc social (soit 10,5 millions de personnes) en France en 2022 ? Les principaux enseignement de cette étude de l' Insee montrent que :

  • Le taux de pauvreté des ménages locataires du parc social augmente : +5 points en 6 ans, alors qu’il reste stable pour les locataires du privé et les propriétaires. En 2022, 34% des ménages locataires du social sont pauvres, contre 21% pour les locataires du privé et 8% pour les propriétaires.

  • Les locataires du parc social déménagent moins souvent : 20% des ménages locataires du parc social ont emménagé dans leur logement il y a moins de 2 ans, contre 44 % dans le secteur libre. Cette part diminue entre 2016 et 2022 (-5 points), reflet des difficultés d’accès au parc social.

  • Une fois installés, les ménages ont tendance à y rester plus longtemps que ceux qui sont locataires du secteur libre, qui sont souvent plus jeunes et deviennent plus souvent propriétaires dans les années qui suivent. Dans le parc social, les ménages sont plus hashtag#âgés : la moitié des ménages ont plus de 53 ans, contre 42 ans pour les locataires du parc privé.

  • La part de ménages locataires du parc social est beaucoup plus élevée dans certaines intercommunalités, notamment en Ile-de-France et dans les Hauts de France. Elle dépasse 40 % dans la communauté urbaine de Creil (47%), de Lens-Liévin (41%) ou encore à Plaine Commune (45 %), contre 16% en moyenne nationale.

Le logement social comprend ici l’ensemble des logements, conventionnés ou non, détenus par des bailleurs sociaux : organisme public de l’habitat (OPH), entreprise sociale pour l’habitat (ESH), société d’économie mixte (SEM) ou association agréée. Ne sont donc pas pris en compte les logements sociaux appartenant aux collectivités locales, à l’État ou à certaines grandes entreprises et associations. Les logements intermédiaires détenus par des bailleurs sociaux sont comptabilisés ici, ce qui représente une faible part du parc.

Le fichier démographique sur les logements et les individus (Fidéli) est constitué par l’Insee à partir de données fiscales (impôt sur le revenu, taxe d’habitation et taxe foncière). Il permet de décrire les logements ainsi que leurs occupants, en distinguant locataires et propriétaires. Dans Fidéli, les logements sociaux sont identifiés par appariement avec le répertoire des logements locatifs des bailleurs sociaux (RPLS), géré par le Service de la donnée et des études statistiques (SDES). Le nombre de ménages locataires du parc social estimé avec Fidéli (4,6 millions en 2022) et le nombre de logements sociaux occupés issu du RPLS (4,8 millions) diffèrent essentiellement du fait des logements dans lesquels Fidéli n’a pas réussi à localiser un ménage. Il diffère également des effectifs issus du recensement de la population, du fait de différences de concepts, ou de l’enquête Logement. L’étude porte sur les ménages vivant dans un logement ordinaire en France. Les ménages logés gratuitement sont exclus du champ de l’étude. Pour les analyses sur les revenus et le niveau de vie, le champ est restreint aux ménages résidant en France métropolitaine, à La Réunion et en Martinique.

Part de ménages vivant dans le parc social en 2022 (Insee Première, n° 2047, avril 2025)

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L’inégale abordabilité du logement dans les villes européennes (Cybergéo)

Etudier la structure et l'évolution des logements dans 50 métropoles des Etats-Unis


La carte des plages propices ou non à la baignade en France


En France, 80 % des plages sont propices à la baignade, mais les informations sont parfois inexistantes, trop souvent peu visibles et jamais transparentes pour l'utilisateur. En 2024, l'association Eau & Rivières de Bretagne a créé le classement La Belle Plage qui permet de consulter la qualité de l’eau des plages en France métropolitaine et en Corse. En 2025, la carte a été mise à jour avec les dernières données disponibles, permettant de conduire des comparaisons. Ces données diffèrent de celles diffusées par le réseau des ARS qui s'en tient à un classement européen jugé peu efficace pour l'information des baigneurs.

La carte des plages polluées à éviter

Un code couleur de bleu à rouge (et noir pour les non classées, en raison de données manquantes) indique sur la carte l’intensité de la pollution. Les plages classées comme « à éviter » sont des zones soit à forte concentration humaine, soit à forte concentration d’animaux.

Classement des plages en France en 2025 (source : La Belle Plage - Eau et Rivières de Bretagne)

Voici l’ensemble des résultats pour 2025 :

  • Recommandé : 593 plages, soit 31,98 % d’entre elles
  • Peu risqué : 814 plages, soit 43,91 % d’entre elles
  • Déconseillé : 364 plages, soit 19,63 % d’entre elles
  • À éviter : 83 plages, soit 4,48 % d’entre elles

On observe une dégradation globale sensible de la qualité des plages littorales entre 2024 et 2025. En 2025, 1407 eaux de baignade sont classées « recommandé » ou « peu risqué », soit 75,89 % des plages. En 2024, elles étaient 1445 au total, soit 77,94 %. Cela peut s’expliquer par un été 2024 pluvieux. En effet, les épisodes pluvieux intenses sont souvent à l’origine de dysfonctionnements des systèmes d’assainissement, et du lessivage des bassins versants dans les zones d’élevage, qui entrainent les pollutions vers les eaux de baignade.

Méthodologie et données à télécharger

Les données sont issues au départ des Agences régionales de santé (ARS). Chaque année, entre le 15 juin et le 15 septembre, les ARS effectuent des prélèvements sur les plages pour mesurer la qualité des eaux de baignade. Les plages sont classées suivant une grille européenne : « Excellent », « Bon », « Suffisant », « Insuffisant ». Ce classement, destiné à la comparaison à l’échelle européenne, décrit la qualité moyenne des eaux de baignade (voir la carte proposée sur le site baignades.sante.gouv.fr). Mais, selon l'association Eau & Rivières, ce classement ne reflète pas la réalité des risques sanitaires, information pourtant essentielle pour les baigneurs (voir la méthodologie utilisée par Eau et Rivières).

La directive européenne sur les eaux de baignade exige que les États membres identifient les lieux de baignade dans les eaux douces et côtières et les surveillent pour détecter les indicateurs de pollution microbiologique (et d'autres substances) tout au long de la saison balnéaire qui s'étend de mai à septembre (données 1990-2023 disponibles en téléchargement ou consultables à travers une carte interactive).

Pour la France, les données de rapportage de la saison balnéaire sont disponibles par année sur le site Data.gouv.fr. Les fichiers, mis en ligne depuis 2020, fournissent :

  • la liste des sites de baignade (informations générales, origine de l'eau, coordonnées géographiques, etc.);
  • les caractéristiques du site de baignade (classement, lien vers le document de synthèse du profil de baignade, etc.) ;
  • les informations sur la saison balnéaire et les événements survenus en cours de saison (interdiction de baignade, pollution à court terme, situation anormale, etc.) ;
  • les informations sur les résultats d'analyses.

Pour compléter

« Plages polluées : la carte des zones à éviter » (Reporterre)

« Carte des plages : la guerre des eaux est relancée entre Eau et Rivières et l’ARS » (France 3)

« Qualité des eaux de baignade : l'Agence régionale de santé a-t-elle manipulé les chiffres pour améliorer le classement des plages bretonnes ? » (France-Info)

« Évaluation de la fréquentation des plages en Cantabrie. Une approche basée sur l'IA » (Service de cartographie et SIG de Cantabrie)

« Les plages du monde changent à cause du changement climatique : une réflexion verte est nécessaire pour les sauver » (The Conversation)

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Détournement de Google Maps pour rendre visible les invisibles (Utopia 56)

 

Source : « Quand l'association Utopia 56 pirate Google Maps pour rendre visible les "invisibles" » (Radio France)

L'association "Utopia 56" révèle son opération de communication autour du piratage de Google Maps. Pendant l'été 2024, en marge de l’organisation des Jeux olympiques, des milliers de personnes ont été déplacées vers d’autres villes pour faire place nette. Ces images de sans-papiers, de réfugiés, de travailleurs immigrés sommés de rentrer dans des cars des forces de l’ordre ont été assez violentes à regarder et de nombreuses associations comme Médecins du monde ou Emmaüs ont dénoncé un "nettoyage social". Mais la fête était trop belle, et l’opinion a focalisé son attention sur l’appel du podium, loin du revers de la médaille.

La firme américaine a fini par repérer ce gentil piratage de ses fonctionnalités et a supprimé tous les pin's. Ce grand nettoyage de printemps n’a pas découragé Utopia 56, qui poursuit aujourd’hui cette stratégie de sensibilisation en jouant sur le délai de réactivité, très variable, de la plateforme. Récemment, ce sont de nombreux pin's qui se sont ajoutés du côté de la Gaîté Lyrique pour décrire la violence des expulsions de mineurs isolés.

Ce qui est assez déroutant dans cette action de visibilisation de la précarité, c'est notre regard : accorderait-on plus plus d’importance à un pixel sur une carte numérique qu’à un humain sur le bitume ? Utopia 56 a réussi sa démarche de sensibilisation en utilisant la virtualité désincarnée du numérique pour mieux pointer la déshumanisation de nos sociétés connectées.

Pour en savoir plus 

« Trêve hivernale : Utopia 56 détourne Google Maps pour recenser les sans-abris expulsés » (Libération). Sur Google Maps, les «pin's» servent habituellement à identifier des restaurants, des hôtels ou des lieux d'exposition. L’association qui combat le sans-abrisme a utilisé l’application de géolocalisation pour indiquer les lieux où des personnes en situation de grande précarité ont été déplacées de force. Après une première salve de censure par Google, le collectif poursuit son détournement de l’outil. 

« Utopia56 - Cartographie des campements parisiens » (Dataforgood.fr).
CartoCampement est un outil de cartographie collaborative des campements de personnes exilées à Paris, développé par Utopia 56 en partenariat avec Action Contre la Faim et la Croix-Rouge, pour optimiser l'aide humanitaire et améliorer la coordination entre associations.


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Données sur la localisation et l’accès de la population aux équipements (BPE) en France


Description des données

L'Insee met à disposition de nouvelles données sur la localisation et l'accès de la population aux équipements, accessibles librement sur data.gouv.fr. Ce jeu de données permet de s’intéresser aux temps d’accès aux équipements, en utilisant comme source principale la base permanente des équipements (BPE). Il fournit, pour chaque carreau de 200 mètres de côté, sa population (issue du dispositif Filosofi) ainsi que la distance et la durée par la route le séparant de son équipement le plus proche, pour chaque type d’équipement de la BPE. Il s’appuie sur le distancier Metric-OSRM, qui permet des calculs de trajets routiers en voiture optimaux, de point à point, avec une grande rapidité d’exécution.

Les données sont mises à jour à chaque nouveau millésime de la BPE. La description complète du jeu de données figure dans la note méthodologique à télécharger. Les bases sont au format parquet, partitionnées selon la région (variable reg). Un exemple de code R montre comment les exploiter à l’aide du package {duckdb}. Dans les publications où elles sont utilisées, il est demandé de citer les sources des données comme suit : "Sources : Insee, base permanente des équipements, distancier Metric-OSRM, © les contributeurs d’OpenStreetMap et du projet OSRM"

Pistes d'utilisation 

C'est sur ces données notamment que s'appuie le zonage en bassins de vie, qui constitue un découpage utile pour la compréhension de phénomènes touchant aux territoires ruraux. Les bassins de vie, qu'ils soient urbains ou ruraux, reposent au départ sur la densité de population et sur leur degré d'attractivité en termes d'emplois par rapport aux grandes aires d'attractions urbaine. Au-delà des différences de morphologie, le degré de densité des bassins de vie va de pair avec la diversité des équipements qu’ils offrent. Si les bassins de vie, quel que soit leur degré de densité, disposent de la quasi-totalité des types d’équipement de la gamme de proximité (commerces de bouche, école, bibliothèque, artisans, médecin généraliste, pharmacie, poste, coiffeur, etc.), des écarts un peu plus prononcés les distinguent pour la gamme intermédiaire. En effet, les bassins de vie urbains, denses ou de densité intermédiaire, comportent en moyenne respectivement 35 et 32 types d’équipement de cette gamme sur les 35 qu’elle comporte, contre 28 dans les bassins de vie ruraux. Mais c’est surtout sur les équipements de la gamme supérieure (lycée, hypermarché, gare, médecins spécialistes, établissements de santé, cinéma, etc.) que les écarts entre bassins de vie se creusent : en moyenne, les bassins de vie urbains denses disposent de 45 types d’équipement sur les 47 de cette gamme quand les bassins urbains de densité intermédiaire en proposent 27 et les bassins ruraux seulement 15. Les données issues de la BPE croisées avec les données de répartition de la population permettent de produire des cartes d'accessibilité aux équipements en fonction de leur niveau et de leur distance-temps.

David Lévy, Virginie Mora, Simon Prusse (2023). Le nouveau zonage en bassins de vie 2022 : 1 700 bassins de vie façonnent le territoire national, Insee.

Une autre piste intéressante d'utilisation des données de la BPE est la possibilité de calculer un indicateur de concentration des équipements de proximité dans un rayon donné, afin d'identifier les centralités. Henry Ciesielski propose une carte des zones regroupant au moins 50 commerces et services de proximité dans un rayon de 500 mètres (à télécharger en kmz sur Google Maps). Cette carte fait ressortir les principales centralités urbaines à l'échelle de la France.

Couche géographique représentant les zones comprenant au moins 50 commerces, services de proximité et restaurants dans un rayon de 500 mètres à partir de la base permanente des équipements de 2021 (data.gouv.fr/)

D'autres types d'utilisation de la Base permanente des équipements (BPE) sont à découvrir sur le site Data.gouv.fr : proximité des services de première nécessité, calcul de zone de chalandise, mesure de l'efficacité du programme "Action Coeur de Ville" pour les commerces de proximité, temps d'accès à la grande gare la plus proche de chez soi, proximité des salles de théâtre...

Le site Koumoul propose une carte de la BPE avec la typologie des différents types d'équipements à l'échelle de la France (services aux particuliers, commerces, enseignement, santé et action scoiale, transports et déplacements, sports loisirs et cultures, tourisme).

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L'accès aux services publics dans les territoires ruraux : éléments de débat à partir d'un rapport de la Cour des Comptes

Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne


Source : Atlas de l'absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne (Technische Universität Berlin)

Plus de 40 000 objets du Cameroun sont aujourd’hui conservés dans les musées publics de la République fédérale d’Allemagne – la plus grande collection au monde. Depuis la période coloniale allemande (1886-1916), ils sont conservés dans les dépôts des institutions et sont rarement montrés ou mis à disposition dans des publications. Les auteurs retracent pour la première fois cette présence invisible du Cameroun dans les musées allemands. Cela permet également de comprendre ce que signifie l’absence de patrimoine culturel pour le Cameroun.

Le projet

La publication est basée sur le projet « Histoire inversée des collections » financé par la Fondation allemande pour la recherche, sous la direction d'Albert Gouaffo (Université de Dschang) et de Bénédicte Savoy (Technische Universität Berlin). L'ouvrage a été présenté lors de la conférence « Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne. Constats et perspectives » du 1er au 3 juin 2023, à la Technische Universität Berlin.

Avec les contributions de :

Mikaél Assilkinga, Berlin/Dschang ; Lindiwe Breuer, Berlin ; Fogha Mc Cornilius Refem (alias Wan wo Layir), Potsdam ; Albert Gouaffo, Dschang ; Dieu Ly Hoang, Berlin ; Yann Le Gall, Berlin ; Yrine Matchinda, Dschang ; Andrea Meyer, Berlin ; Prince Kum'a Ndumbe III., Douala ; Philippe Rekacewicz, Arendal/Wageningen ; Bénédicte Savoy, Berlin ; Sébastien-Manès Sprute, Berlin ; Richard Tsogang Fossi, Berlin/Dschang ; Eyke Vonderau, Berlin.

Un atlas absolument à découvrir

Tous les éléments et résultats de l'enquête sont disponibles dans le dépôt ouvert par l'Université technique de Berlin Inventaires et données de recherche. Un livre issu de cette enquête a été publié en juin 2023, il est disponible en papier, mais il est aussi téléchargeable en pdf en accès libre Atlas der Abwesenheit. Kameruns Kulturerbe in Deutschland ou par chapitres sur le site de l'éditeur. Une traduction en français "L'Atlas de l’absence. Le patrimoine culturel du Cameroun en Allemagne" est également disponible.

Pour en savoir plus

« Présence invisible en Allemagne d’un patrimoine absent du Cameroun » (Visionscarto). 
Bénédicte Savoy et Albert Gouaffo, qui ont coordonné l'Atlas, présente les enjeux de cet ouvrage dans le but de rendre visibles ces biens culturels qui ont subi une double invisibilisation, du côté du Cameroun qui en a été séparé pendant plus d'un sicèle et du côté de l'Allemagne où les musées ont peu mis en valeur ces "objets" ou seulement de manière récente. Philippe Rekacewicz propose, sur le site Visionscarto, des cartes rendant compte de ce double processus d'invisibilisation qui a contribué largement à créer un « Cameroun fantôme ».

« Atlas de l’absence » : une spectaculaire enquête sur le « Cameroun fantôme » en Allemagne (Histoire coloniale). Le site Histoire coloniale revient sur la vision coloniale véhiculée par les musées ethnographiques de l'époque, qui ont longtemps manqué de transparence voire minoré leurs inventaires. Un revirement politique assez récent les a poussés à coopérer avec des chercheur·es externes à leurs institutions, à l’instar du groupe formé entre Dschang et Berlin.

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Carte des oeuvres du Louvre exposées en France métropolitaine

Portrait des nouveaux quartiers prioritaires de la politique de la ville en France


L'INSEE a mis à jour au 1er janvier 2024 la liste et les contours des QPV pour la France métropolitaine, aboutissant à 1 362 quartiers prioritaires en France métropolitaine dans 776 communes et désormais tous les départements. Parmi eux, une large majorité (neuf QPV sur dix) sont issus de la liste des anciens QPV, avec un contour similaire ou modifié, tandis qu’une centaine de nouveaux QPV ont été créés. Seuls une cinquantaine de QPV sont intégralement sortis de la géographie prioritaire.

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été créés par la loi du 21 février 2014 de programmation pour la ville et la cohésion urbaine. Jusqu’en 2023, la France métropolitaine comptait 1 296 quartiers prioritaires, dans 754 communes. La géographie prioritaire était présente dans tous les départements, à l’exception de la Lozère. En France métropolitaine, un département comptait en moyenne 14 QPV, avec au minimum 1 QPV dans plusieurs départements (les Hautes-Alpes, le Cantal, la Creuse, le Gers, le Lot) et au maximum 91 dans le Nord. 

Les départements d’outre-mer (Guadeloupe, Martinique, Guyane, La Réunion et Mayotte) comprennent 140 QPV (zonage de 2014 toujours en vigueur), avec 7 QPV en Martinique et jusqu’à 49 à La Réunion. De plus, 78 QPV sont recensés dans les collectivités d’outre-mer : 76 en Polynésie française et 2 à Saint-Martin. Une nouvelle génération de quartiers prioritaires est entrée en vigueur au 1er janvier 2025 pour les Outre-mer, par le décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les collectivités régies par l'article 73 de la Constitution, à Saint-Martin et en Polynésie française.

Il y a désormais 1 362 QPV en France métropolitaine, localisés sur l’ensemble des départements mais répartis de façon très hétérogène sur le territoire. Représentant 8 % de la population, les 5,3 millions d’habitants des QPV diffèrent des habitants des environnements urbains voisins de ces quartiers selon plusieurs caractéristiques. Ils sont plus jeunes : ils ont 35 ans en moyenne, contre 41 ans dans les environnements urbains. Les ménages y sont plus souvent constitués de familles monoparentales (un ménage sur six, contre un sur dix dans les environnements urbains), tandis que les couples sans enfant y sont moins présents. Les ménages des QPV sont très majoritairement locataires, le plus souvent d’un logement social, et résident davantage dans des logements suroccupés. Enfin, les habitants de ces quartiers, par définition plus modestes que dans leur environnement urbain, ont un niveau de diplôme plus faible et sont confrontés à une plus grande précarité sur le marché du travail.

  • La population des QPV est plus jeune que celle de leurs environnements urbains
  • Un ménage sur six résidant dans un QPV est une famille monoparentale
  • La suroccupation des logements est nettement plus fréquente dans les QPV
  • La population des QPV est moins diplômée et moins présente sur le marché de l’emploi

Décret n° 2023-1314 du 28 décembre 2023 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les départements métropolitains, JORF no 0301 du 29 décembre 2023.

Décret n° 2024-1212 du 27 décembre 2024 modifiant la liste des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour les Outre-mer



Pour compléter

« Les quartiers en politique de la ville, reflet des évolutions de la géographie sociale francilienne » (Institut Paris Région)

L'Île-de-France est la région la plus concernée par la politique de la ville, qui vise à améliorer les conditions de vie des habitants des quartiers défavorisés. En 2024, les périmètres des quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont été actualisés : des quartiers intègrent la politique de la ville, d’autres la quittent ou voient leur contour redessiné. Cette nouvelle géographie traduit la paupérisation de certains secteurs ou, à l’inverse, la valorisation de quartiers transformés par une desserte améliorée, la diversification de l’habitat et l’arrivée de ménages plus aisés. Plus nombreux qu’en 2015, les QPV continuent de présenter, en 2024, des profils hétérogènes.
  • Une population en qpv inégalement répartie sur le territoire francilien
  • Le plus grand nombre de nouveaux qpv en Seine-Saint-Denis
  • Des qpv sortants à la suite des démolitions et de la diversification de l’habitat
  • Des contours modifiés par la paupérisation et la gentrification
  • Une population plus diplômée, active, familiale et immigrée
  • Une hausse de la population en qpv dans les départements les plus concernés
  • Des écarts inégalement marqués avec leur environnement
  • Des politiques qui bougent elles aussi
Quelques chiffres clés :
  • 1 Francilien sur 7 vit dans un QPV en 2024
  • 1,7 million de Franciliens vivent dans un QPV (32 % des habitants de QPV à l'échelle nationale)
  • 298 QPV en 2024 (272 en 2015) en Île-de-France
  • 40 nouveaux QPV et 12 QPV sortants en 2024 en Île-de-France
La nouvelle carte reflète deux dynamiques majeures : la paupérisation de certains territoires et la valorisation d’autres quartiers grâce à une meilleure desserte, une diversification de l'habitat et l'arrivée de ménages plus aisés.


Part de population en QPV au sein des EPCI de la région Ile-de-France (source : © Institut Paris Région)

De nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030"
Les nouveaux contrats de ville "Engagements Quartiers 2030" ont été signés localement en 2024. Ils assurent le cadre partenarial de l’engagement des acteurs publics et privés dans ces quartiers, conformément aux annonces du Comité interministériel des villes du 27 octobre 2023. Les mesures présentées lors de ce Comité interministériel d'octobre 2023 étaient axées autour de quatre points principaux :
  • la transition écologique ;
  • la politique de la ville ;
  • le plein emploi ;
  • les services publics.
50 ans de politique de la ville (fiche chronologique à télécharger en pdf)

En contrepoint

Comment parler de "territoires délaissés" dégomme l'idée d'une France "périphérique" (France Culture). Carrément sans ministre à l'époque du gouvernement Barnier, la "politique de la ville" revient à l'agenda avec un Comité interministériel des villes le 17 avril 2025. Mais des chercheurs en sciences sociales proposent de changer de vocabulaire pour mieux décrypter les inégalités territoriales.

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Carte interactive du débat sur l'avenir industriel de Fos-Étang de Berre


« Projets industriels, impacts pour les territoires et alternatives. Débattons-en ! ». Pour le tout premier débat public en France consacré à l'avenir industriel du territoire de Fos-Étang de Berre, la Commission nationale du débat public (CNDP) a choisi de mettre à disposition des outils de diagnostic inédits. Et notamment cette carte interactive que Denis Vanier a réalisée avec Eclectic Experience à la demande de l'équipe du débat.

Fos - Étang de Berre, un avenir industriel en débat - Carte interactive proposée par Débat public

L'outil permet de localiser la trentaine de projets industriels en débat et d'ajouter des couches thématiques, en particulier en ce qui concerne les risques industriels, d'incendie et d'inondation-submersion. La carte ainsi que les fiches descriptives qui sont fournies permettent d'évaluer les enjeux pour la population, l'environnement, l'emploi, les transports. Son contenu va évoluer au cours des prochains mois en fonction des besoins (voir le dossier du débat). En l'état actuel, le fond de carte intègre les secteurs artificialisés et les zones d'habitat, dont l'empreinte a été calculée spécialement à partir de la BD Topo de l'IGN (voir la méthodologie).

L’Etat propose que la zone Fos-Berre devienne « un pôle industriel de référence en Europe du Sud pour les activités portuaires, l’industrie décarbonée et la logistique ». Le débat public porte aussi bien sur la vocation du territoire que sur les projets qui y contribuent et sur les enjeux liés (énergie, environnement, économie, santé, risques, mobilités, emploi, logements, etc.). Près de cinquante projets industriels ont été identifiés dans les secteurs de l’hydrogène, de l’acier, de la chimie ou de la pétrochimie, du secteur aérien, des énergies, des transports, de la logistique, etc. Ce débat public vise à informer et débattre de l’avenir du territoire (voir la carte des territoires concernés). Les thèmes du débat concernent les domaines suivants : 

  • Transition industrielle et décarbonation
  • Emplois et formation
  • Énergie et électricité
  • Environnement
  • Santé et qualité de vie
  • Risques naturels et technologiques
  • Mobilités et transports
  • Aménagement du territoire
  • Financement et gouvernance

Bien qu'il ne constitue pas en soi un outil de cartographie participative, l'objectif de ce type d'initiative citoyenne est de pouvoir alimenter le débat public en portant à connaissance les informations et les débats sur ce territoire, cartes à l'appui. Le site parviendra-t-il à aller au delà de la seule information du public ? Les éléments de débat, qui ont vocation à venir alimenter le site dans les mois qui viennent, permettront de le dire...
 

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Les cartes et données sur le Grand Débat National suite au mouvement des Gilets Jaunes

L'accès aux services publics dans les territoires ruraux : éléments de débat à partir d'un rapport de la Cour des Comptes


L'Atlas des déserts. Comment naît un atlas


Source : Ninon Blond. L’Atlas des déserts. ArchéOrient - Le Blog (11 avril 2025)

Ninon Blond, maîtresse de conférences en géographie à l’ENS de Lyon, spécialiste de géoarchéologie et d’évolution des socio-écosystèmes dans les milieux désertiques, revient sur la genèse de l'Atlas des déserts paru en 2025 aux éditions Autrement. Si beaucoup de thématiques ou d’espaces sont couverts, les objets spatiaux sont restés longtemps un peu dans l’angle mort de la collection : les forêts ont été traitées pour la première fois en 2022 et les glaciers très récemment, en septembre 2024. Il manquait encore à la collection un atlas des déserts, mettant en avant les problématiques et les enjeux propres à ces espaces. 

  • À l’origine du projet éditorial : recherche et belles rencontres
  • Au centre du questionnement : définir les déserts
  • Des cartes, des textes, et beaucoup d’échanges
  • Embrasser la diversité
Même si les déserts se définissent par une caractéristique commune – l’aridité qui y règne –, les zones désertiques sont en réalité multiples : déserts de sable ou de roche, chauds ou froids… Ils couvrent un tiers des terres émergées du globe.
  • Les déserts ont une longue histoire : la retracer permet de comprendre comment ils se sont formés, comment ils évoluent et quelles sont leurs spécificités.
  • Ces espaces ont fait l’objet d’explorations scientifiques ou ayant pour finalité de dénicher les ressources et matières premières dont ils regorgent.
  • Des modes de vie et une économie spécifiques s’y sont développés : nomadisme, agriculture, tourisme, construction de villes ultra-modernes…
  • Espaces marginaux, les déserts servent de refuge ou de repli et les États tentent de contrôler ces marges stratégiques.
  • Les déserts ont toujours fasciné l’homme, qui a développé tout un imaginaire autour de ces lieux : on le retrouve dans la religion, la littérature ou les jeux vidéo.
Plus de 90 cartes et infographies nous font ainsi découvrir les déserts du monde et leurs enjeux : Sahara, Takla-Makan, Gobi, Atacama ou Mojaves… Si ces noms font toujours rêver, la réalité géopolitique les replace au cœur des défis contemporains.

Aurélie Boissière est géographe-cartographe indépendante, diplômée de l'université Paris Panthéon-Sorbonne et de l'ENSG, spécialisée dans la cartographie de presse et d'édition. 

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Le Blanc des cartes. Quand le vide s'éclaire (Atlas Autrement)

Adapt’Canicules. Identifier les vulnérabilités des quartiers populaires face aux canicules


Le site Adapt’Canicules permet d'identifier le risque caniculaire des quartiers prioritaires de la politique de la ville pour 130 agglomérations de l’hexagone. Développée par RésO Villes, l'application permet d’évaluer la vulnérabilité aux canicules et d'identifier les priorités d’actions à engager sur les quartiers les plus fragiles.

Quelles sont les vulnérabilités des populations ?

Pour comprendre comment se répartissent les vulnérabilités des populations à la canicule dans un territoire urbain, nous avons identifié les principaux facteurs de vulnérabilité :

  • La pauvreté,
  • Les enfants en bas âge (0-3 ans),
  • Les plus de 65 ans et la situation résidentielle
  • Les conditions de logement

Est-ce que l’environnement urbain est favorable en cas de canicule ?

Si l’exposition d’un territoire au risque est inégale, est-ce que ses différents secteurs fournissent des qualités d’environnement et de proximité d’équipements qui peuvent aider à minimiser ou accompagner les habitants lors de fortes chaleurs ? Nous avons cherché à analyser pour chacun des territoires si l’environnement urbain est favorable en cas de canicule, en particulier :

  • Le couvert arboré
  • L’accessibilité à des lieux extérieurs source de fraîcheur
  • L’accessibilité à des lieux de soin
  • La proximité à des lieux d’information
  • L’accessibilité à des lieux intérieurs frais

Le croisement de ces 2 indicateurs permet d’obtenir un indicateur synthétique qui cumule risque et environnement (voir le détail de la méthodologie avec les différents indicateurs utilisés)

Une cartographie interactive est proposée pour les risques caniculaires des agglomérations suivantes :

Ressources complémentaires
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Ilots de chaleur et inégalités urbaines en France

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Renforcer l'atténuation, engager l'adaptation (3e rapport du Haut Conseil pour le climat - 2021)

Rapport du Giec 2021 : le changement climatique actuel est « sans précédent »

Les villes face au changement climatique et à la croissance démographique

Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)

Comment la cartographie animée et l'infographie donnent à voir le changement climatique

Surmortalité attribuée à la chaleur et au froid : étude d'impact sur la santé dans 854 villes européennes



Risques interconnectés de catastrophe (rapport de l'ONU)


Source : Interconnected Disaster Risks : Turning Over a New Leaf (rapport de l'ONU, avril 2025)

Le rapport "Risques interconnectés de catastrophe 2025" de l'Université des Nations Unies (UNU-EHS) identifie 5 leviers pour un monde durable : mieux gérer les déchets, se reconnecter à la nature, répartir équitablement les responsabilités, penser à long terme et redéfinir la valeur. Il s’appuie sur des exemples concrets. Le rapport déplace l'accent du diagnostic des problèmes vers la définition de solutions. Il établit que nombre des solutions actuelles sont superficielles et que, pour créer un changement durable, nous devons remettre en question les structures sociétales et les mentalités qui perpétuent ces défis.

Malgré des décennies d'avertissements de la part des scientifiques, de nouveaux extrêmes négatifs font l'actualité presque quotidiennement. Les scientifiques nous indiquent ce qui doit changer : cesser d'utiliser les combustibles fossiles ; protéger et restaurer les écosystèmes ; vivre durablement.Néanmoins, nous progressons peu vers ces objectifs. On peut donc se demander : si nous savons ce que nous devons faire, pourquoi ne le faisons-nous pas ?

Les éditions précédentes du rapport « Risques de catastrophes interconnectés » ont analysé l'interdépendance des catastrophes que nous observons et les points de bascule que nous atteindrons si l'humanité continue d'affaiblir les systèmes dont nous dépendons tous. L'édition de cette année s'inscrit dans la continuité des précédentes éditions en posant la question centrale qui préoccupe beaucoup de personnes : comment changer de cap ? Le rapport 2025 Turning Over a New Leaf analyse à quoi pourrait ressembler le monde si nous procédions à ces changements, et ce qui nous en empêche.

Appliquée à l'exemple des déchets, la théorie du changement profond identifie les valeurs sous-jacentes en jeu, à savoir notre hypothèse selon laquelle la consommation matérielle est source de bonheur, ou que le « neuf » est meilleur que le vieux, ce qui nous pousse à accumuler toujours plus et à jeter les objets usagés. Tant que notre système reposera sur ces hypothèses, toute mesure de gestion des déchets peinera à être véritablement efficace. Le recyclage n'a qu'une certaine efficacité si nous continuons à produire des volumes toujours croissants de déchets. En fait, des recherches montrent que la possibilité de recycler peut même augmenter la quantité de déchets produits.

Si notre définition d'un avenir plus désirable est celle d'un monde sans déchets, nous devons remettre en question les croyances sous-jacentes du système. Si nous acceptions que les ressources soient limitées et précieuses, nos objectifs et nos structures seraient différents de ceux d'aujourd'hui. Nous pourrions, par exemple, valoriser davantage nos biens actuels et chercher à prolonger leur durée de vie. Pour y parvenir, il faudrait également adopter des structures différentes. Nous pourrions par exemple adopter des lois obligeant les entreprises à proposer la réparation des produits cassés, ou à les concevoir de manière à ce que les pièces puissent être remplacées afin de les maintenir en service le plus longtemps possible.

Des études ont montré que le public entend actuellement parler de manière disproportionnée d'une part restreinte de la science climatique : principalement des sciences naturelles, et surtout de projections négatives. Si ces projections doivent être prises au sérieux et peuvent faire la une des journaux, elles suscitent souvent la peur et une paralysie potentielle, le public se sentant condamné quoi qu'il arrive. De plus, face à des projections négatives, notre réaction naturelle est de réfléchir aux moyens de les prévenir. Cela se traduit par des objectifs et des cibles tels que « limiter le changement climatique » ou « prévenir la perte de biodiversité ». Cependant, le rapport soutient que nous ne devons pas nous contenter de stopper les pires impacts. Nous pouvons plutôt œuvrer activement à la création d'un monde où nous aimerions vivre. L'édition précédente Interconnected Disaster Risks avait mis en garde contre des points de basculement irréversibles en matière de risques. En 2025, les auteurs ont repris là où le dernier rapport s'était arrêté en développant une voie à suivre : la théorie du changement profond  (ToDC). Cette théorie s'attaque aux causes profondes des problèmes mondiaux, identifiant les structures et les présupposés sociaux qui les entretiennent. Par exemple, lorsqu'une rivière est tellement encombrée de déchets plastiques qu'elle provoque des inondations catastrophiques, les citoyens pourraient critiquer le système de gestion des déchets et réclamer davantage de recyclage. Les scientifiques comparent leur modèle à un arbre, où les résultats visibles sont les fruits, mais les vrais problèmes se situent au niveau des racines : des racines pourries produisent des fruits pourris. La ToDC distingue deux types de leviers qui doivent se combiner pour créer un changement profond et durable : les leviers intérieurs et extérieurs

Pour télécharger les ressources en pdf :


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Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité

Carte de répartition des risques naturels en France métropolitaine (IGN)

Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux



Etudier les risques de pénurie d'eau dans le monde avec l'Atlas Aqueduct du WRI

Analyser et discuter les cartes de risques : exemple à partir de l'Indice mondial des risques climatiques

Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique

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Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique

Atlas climatique interactif Copernicus


Les satellites de nouvelle génération cartographient les fonds marins depuis l'espace


Source : Next-Generation Water Satellite Maps Seafloor From Space (NASA)

Des cartes plus précises basées sur les données de la mission SWOT (Surface Water and Ocean Topography) peuvent améliorer la navigation sous-marine et permettre une meilleure connaissance de la façon dont la chaleur et la vie se déplacent dans l'océan mondial. Les navires équipés d'instruments sonars peuvent effectuer des mesures directes et extrêmement détaillées des fonds marins. Cependant, à ce jour, seulement 25 % environ de ces fonds ont été étudiés de cette manière. 

Pour obtenir une image globale des fonds marins, les chercheurs se sont appuyés sur des données satellitaires. Dans le cadre de ces efforts continus, une équipe soutenue par la NASA a récemment publié l'une des cartes les plus détaillées à ce jour des fonds océaniques, grâce aux données du satellite SWOT, fruit d'une collaboration entre la NASA et le Centre national d'études spatiales (CNES).

Topographie des eaux de surface et des océans (SWOT) -  Source : Studio de visualisation scientifique de la NASA 

Cette animation présente les caractéristiques des fonds marins dérivées des données SWOT concernant les régions au large du Mexique, de l'Amérique du Sud et de la péninsule Antarctique. Le violet indique les régions plus basses. Les zones plus élevées, comme les monts sous-marins, sont représentées en vert. L'Eötvös est l'unité de mesure des données gravimétriques utilisées pour créer ces cartes.

Des cartes plus précises des fonds marins sont essentielles à diverses activités maritimes, notamment la navigation et la pose de câbles de communication sous-marins. Elles sont également importantes pour mieux comprendre les courants et les marées des grands fonds, qui influencent la vie dans les abysses, ainsi que les processus géologiques comme la tectonique des plaques. Les montagnes sous-marines, appelées monts sous-marins, et d'autres formations océaniques, comme leurs cousins ​​plus petits, les collines abyssales, influencent le mouvement de la chaleur et des nutriments dans les profondeurs et peuvent attirer la vie. Les effets de ces caractéristiques physiques se font même sentir à la surface par l'influence qu'elles exercent sur les écosystèmes dont dépendent les communautés humaines.

La cartographie des fonds marins n'est pas l' objectif principal de la mission SWOT. Lancé en décembre 2022, le satellite mesure la hauteur d'eau sur la quasi-totalité de la surface terrestre, y compris l'océan, les lacs, les réservoirs et les rivières. Les chercheurs peuvent exploiter ces différences de hauteur pour créer une sorte de carte topographique de la surface de l'eau douce et de l'eau de mer. Ces données peuvent ensuite être utilisées pour évaluer l'évolution de la banquise ou suivre la progression des inondations le long des rivières.

La carte des fonds marins basée sur SWOT a été publiée dans la revue Science en décembre 2024. On peut également la télécharger sur le site de la NASA (Seamounts and Abyssal Hills Mapped From Space).

Monts sous-marins et collines abyssales cartographiés depuis l'espace (Source : NASA)

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Progression de la cartographie haute résolution des fonds marins (programme Seabed 2030 - GEBCO)

Prior Lake Database, une base de données complète sur les lacs dans le monde (données SWOT)

Les câbles sous-marins, enjeu majeur de la mondialisation de l'information

Les frontières maritimes des pays : vers un pavage politique des océans ?

La carte de protection des océans proposée par Greenpeace pour 2030 : utopie ou réalisme ?

MPAtlas, un atlas de la protection marine pour évaluer les aires marines réellement protégées

Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique

Entre maritimisation des échanges et mondialisation de l'information : de quoi l’incident de l'Ever-Given est-il le nom ?

CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)

Une sélection d'atlas maritimes issus de la Harvard Map Collection

La carte de la hauteur de la canopée dans le monde (NASA Earth Observatory)


Atlas des paysages de La Réunion


Atlas des paysages de La Réunion - DEAL Réunion - Agence Folléa-Gautier - 2023

Le paysage est souvent appréhendé comme une notion subjective. En proposant un cadre d’analyse et des clefs de lecture, l’Atlas des paysages de La Réunion proposé par la DEAL Réunion et par l'Agence Folléa-Gautier, favorise un regard partagé sur les paysages actuels et sur leurs devenirs potentiels ou souhaités. Outil d’aide à la compréhension et à la décision pour les acteurs du territoire, il contribue à la préservation, à la valorisation et à la transmission des paysages réunionnais.

La multiplicité des thématiques traitées par l’Atlas des paysages (Eau douce, littoral, nature, agriculture, habitat, énergie, activités, équipements, déplacements) révèle l’interdisciplinarité de cette matière et la nécessité de porter sur les paysages des regards croisés. Toutes ces composantes, parties intégrantes du mode de vie des Réunionnais, sont traitées comme un tout indissociable. « Nos paysages, qu’ils soient grandioses ou plus banals, sont notre bien commun ».

Pourquoi un Atlas des paysages de La Réunion ?​

  • Pour mieux connaître les paysages
  • Pour mieux agir individuellement et collectivement sur les paysages
  • Pour mieux construire le cadre de vie de demain
  • Pour préserver les richesses paysagères de La Réunion
  • Pour mieux faire connaître La Réunion​

Quels sont les intérêts et les limites de l’Atlas ?

L'Atlas a d’emblée été conçu sous la forme d’un site Internet, pouvant de ce fait être accessible à tous. Il articule les échelles de l’aménagement, depuis l’échelle stratégique d’ensemble jusqu’à l’échelle de sites ponctuels. Il propose une synthèse cartographiée et commentée des grands enjeux en matière d’aménagement qualitatif pour chaque unité de paysage. Il est très abondamment illustré de photographies de terrain, légendées, commentées et repérées sur SIG (Système d’Information Géographique). Leur repérage sous SIG rend possible en complément la construction d’un observatoire photographique des paysages pour mesurer les dynamiques d’évolution par reconduction des prises de vues géoréférencée. Il propose une représentation numérique en trois dimensions du territoire, sous forme de blocs-diagrammes, qui permettent une représentation synthétique de chaque unité de paysage. Il offre des cartographies pour chaque unité de paysage dont les référencements sous SIG rendent possibles leur complément, enrichissement et actualisation. Il offre plusieurs points d’entrées possibles, par cartes, par noms de lieux ou de communes ou par mots clefs. Il dispose d’un moteur de recherche qui facilite l’obtention des informations souhaitées.

En aucune façon l’atlas n’a vocation à se substituer aux réflexions plus localisées sur un territoire ou plus ciblées sur un thème, comme une révision de document d’urbanisme ou, a fortiori, un projet d’aménagement particulier.

Plus de 4000 illustrations accompagnent le texte (photographies légendées, cartographies, dessins, croquis, schémas et blocs–diagrammes…). Enfin l’Atlas Internet est facilement évolutif ; il a non seulement capacité mais aussi vocation à se préciser et se parfaire dans les années à venir.

Plan de l'Atlas

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1. Tableau d’ensemble
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Les paysages et la géologie ​
Les paysages et les reliefs​
Les paysages et les climats​
Les paysages et l’eau douce​
Les paysages et le littoral​
Les paysages, la forêt et les espaces naturels​
Les paysages et l’agriculture​
Les paysages, l’urbanisation et les infrastructures​
3. Les fondements culturels
4. Les unités de paysage

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