Mégafeux. Le changement climatique augmente les risques d’incendies de forêt extrêmes à l’échelle mondiale


Source :  Abatzoglou, J.T., Kolden, C.A., Cullen, A.C. et al. (2025). Climate change has increased the odds of extreme regional forest fire years globally. Nature Communication, 16, 6390. https://doi.org/10.1038/s41467-025-61608-1 (article en accès libre)

Au cours de la décennie 2014-24, de nombreuses régions ont connu des incendies dévastateurs aux conséquences considérables. L'article examine le rôle de la variabilité climatique dans la survenue d'années d'incendies extrêmes dans les forêts du monde entier. Ces années extrêmes ont généralement coïncidé avec des indices météorologiques extrêmes (1 fois tous les 15 ans) et ont été caractérisées par une multiplication par quatre ou cinq du nombre d'incendies majeurs et des émissions de carbone liées aux incendies par rapport aux années non extrêmes. Des années avec de tels indices extrêmes présentent une probabilité de 88 à 152 % plus élevée sous un climat contemporain (2011-2040) que sous un climat quasi préindustriel (1851-1900), le risque étant plus prononcé dans les forêts tempérées et amazoniennes. Les résultats montrent que le changement climatique d'origine humaine augmente le risque d'années d'incendies extrêmes d'origine climatique dans les régions forestières, ce qui nécessite des mesures proactives pour atténuer les risques et s'adapter aux années d'incendies extrêmes.

Augmentation du potentiel d’années d’incendies extrêmes dues au climat dans les écorégions forestières
(source : Abatzoglou et al., 2025, sous licence Creative Commons Attribution 4.0 International)

Les données sont disponibles à partir de l'Atlas mondial des incendies. Cet Atlas permet d'étudier la taille, la durée, la vitesse et la direction des incendies dans le monde. Il s'agit d'une version mise à jour et étendue de l'Atlas mondial des incendies présenté par Andela et al. (2019). Les données d'entrée (surfaces brûlées et couverture terrestre) sont issues du spectro-radiomètre imageur à résolution moyenne (MODIS) du satellite Terra de la NASA. Elles ont été mises à jour conformément à la collection MODIS 6.1 (la version précédente était basée respectivement sur les surfaces brûlées de la collection 6.0 et sur la couverture terrestre de la collection 5.1). La série chronologique a été étendue de manière à couvrir la période de 2002 à février 2024.

La méthode employée pour créer l’ensemble de données suit précisément l’approche décrite par Andela et al. (2019). Le produit de surface brûlée d'entrée est le MCD64A1 Collection 6.1. Il est décrit par Giglio et al. (2018). Le produit d'entrée relatif à la couverture terrestre est la collection MCD12Q1 6.1. Il est décrit par Sulla-Menashe et al. (2019). Bien que les méthodes soient restées les mêmes que celles d'Andela et al. (2019), on observe de légères différences entre les produits du Global Fire Atlas, dues aux différences entre les données de superficie brûlée de la collection 6.1 du MCD64A1 utilisées ici et celles de la collection 6 du produit original. 

L'ensemble de données original comprenait des séries chronologiques de 2003 à 2016, incluant la saison complète des incendies pour chaque année. Pour chaque tuile MODIS, la saison des incendies est définie comme la période de douze mois centrée sur le mois où la zone de brûlage est la plus importante (voir Andela et al., 2019). La série chronologique a été étendue de manière à inclure la saison des incendies de 2002, prolongée jusqu'en février 2024. Par conséquent, les fichiers de 2023 et 2024 contiennent des enregistrements incomplets. Par exemple, pour une tuile MODIS avec un pic de superficie brûlée en décembre, la saison des incendies de 2023 serait définie comme la période allant de juillet 2023 à juin 2024, l'enregistrement actuel se terminant en février 2024. Aux fins d'analyse des séries chronologiques, on note que le produit 2002 a pu être affecté par des pannes de Terra-MODIS (notamment du 15 juin 2001 au 3 juillet 2001 et du 19 mars 2002 au 28 mars 2002), ce qui affecte les estimations des dates de brûlage et le produit Global Fire Atlas. Depuis le lancement d'Aqua-MODIS en mai 2002, les estimations des dates de brûlage sont plus fiables, telles qu'elles sont estimées par les deux capteurs MODIS embarqués sur Terra et Aqua.  

Pour compléter

Pourquoi les mégafeux embrasent-ils la planète ? (Museum national d'histoire naturelle).
De l’Australie au Canada, du Chili aux États-Unis, du Congo à l’Indonésie, en passant par l’Europe et la Russie, depuis le début des années 2000, les mégafeux se multiplient et se propagent à travers tous les continents. En cause, le réchauffement climatique et une gestion humaine des milieux souvent inadaptée. Pourtant, le vivant recèle là encore de formidables capacités d’adaptation.

« Incendies et mégafeux, quand la planète s’embrase » (France Inter).
La fréquence des mégafeux, ou feux extrêmes, caractérisés par leur puissance et leur propagation rapide, est en constante augmentation. Les mégafeux représenteraient « seulement » 3 % des incendies, mais seraient responsables de plus de 50 % des surfaces brûlées de la planète. À la différence des incendies, qui surviennent régulièrement au cœur de l’été, ces phénomènes sont plus incontrôlables. Cette catastrophe, amplifiée par le changement climatique, a mis en lumière l'urgence d'agir. Face à l'impuissance relative des moyens de lutte contre les mégafeux, il convient de souligner l'importance cruciale de la prévention

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La répartition géographique des prénoms en France (INSEE)


Chaque année, l'INSEE publie le Top10 des prénoms les plus donnés en France. Il est possible de faire des comparaisons dans le temps et dans l'espace du fait que les données remontent à 1900 et qu'elles sont livrées à différentes échelles (nationale, régionale et départementale).

Prénoms attribués aux enfants nés en France depuis 1900

Le fichier des prénoms fournit des données sur les prénoms attribués aux enfants nés en France depuis 1900 aux niveaux national, régional et départemental. Pour le millésime disponible le plus récent, le classement des 10 prénoms masculins et féminins les plus donnés en France ainsi que des cartes présentant les prénoms masculins et féminins les plus donnés dans chaque région sont également proposés.


Évolution de la méthode de diffusion

A partir de 2025, la méthode de diffusion des prénoms évolue afin de fournir davantage d'informations tout en respectant le secret statistique. En complément des produits habituels, de nouvelles données régionales ainsi qu'une liste des prénoms par sexe donnés au moins 3 fois depuis 1900 sont désormais proposées. La méthode de secrétisation est également modifiée, les effectifs étant notamment arrondis au multiple de 5 le plus proche (voir "Documentation"). Les effectifs arrondis nuls ne sont pas diffusés. Les prénoms ayant les mêmes effectifs arrondis sont classés suivant l'ordre alphabétique.

Fichiers des prénoms à télécharger

Les données disponibles sont regroupées sur cette page. Dans le détail, il est possible de les télécharger à différentes échelles :

  • un fichier de données nationales qui contient les prénoms attribués aux enfants nés en France entre 1900 et 2024 (les données avant 2012 ne concernent que France hors Mayotte) et les effectifs par sexe associés à chaque prénom, arrondis au multiple de 5 le plus proche (environ 711 000 lignes).
  • un fichier de données régionales qui contient les mêmes informations au niveau régional (environ 1,9 million de lignes).
  • un fichier de données départementales qui contient les mêmes informations au niveau départemental, sauf pour la Corse où les départements 2A (Corse-du-Sud) et 2B (Haute-Corse) sont regroupés sous le code DPT=20 (environ 3,9 millions de lignes).
  • des fichiers par département qui contiennent les informations pour chaque département de naissance depuis l'année 2000 uniquement.
Un fichier avec l'ensemble des données est disponible au format PARQUET.

La base de données permet de faire des animations. Voici par exemple le Top10 des prénoms masculins sur une génération (2000-2024) à partir des données nationales :


L'outil graphique en ligne de l'INSEE permet de retrouver le classement des prénoms en France depuis 1900 et de voir des phénomènes de générations, avec des prénoms anciens qui disparaissent et d'autres qui reviennent à la mode :


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Une belle géovisualisation de la NASA sur les courants océaniques à travers le monde


Source : « Going with the Flow: Visualizing Ocean Currents with ECCO » (NASA Science).

Le studio de visualisation scientifique de la NASA propose une très belle géovisualisation des courants océaniques à travers le monde. Celle-ci a été produite à partir du modèle « Estimating the Circulation and Climate of the Ocean » (ECCO) utilisé pour visualiser les courants. Le modèle de circulation océanique ECCO intègre des observations provenant de sondes spatiales, de bouées et d'autres mesures in situ pour garantir sa précision. ECCO est un projet conjoint entre la NASA/JPL, le MIT et l'Université du Texas à Austin. Les données du modèle utilisées pour cette visualisation proviennent d'ECCO-2 et couvrent les années 2021-2023. Les tourbillons formés par ces courants océaniques revêtent une dimension esthétique, presque picturale. On dirait une toile bleue de Van Gogh !

Un océan en mouvement : une visualisation fascinante de la NASA sur les autoroutes sous-marines (crédit : NASA Goddard)

En 2011, la NASA a utilisé ECCO2 pour créer une visualisation appelée « Perpetual Ocean ». Océan Perpétuel continue d'être extrêmement populaire, mais il ne montre que les courants océaniques en surface. Dans cette nouvelle visualisation, la NASA a utilisé la 3D pour visualiser certains des courants océaniques les plus forts. Le procédé repose sur la libération de particules virtuelles dans l'océan de manière à leur permettre de se déplacer avec le champ de vitesse tridimensionnel de l'océan. Chaque particule possède une trace permettant de mieux visualiser sa direction . Les particules initialisées à plus de 600 mètres de profondeur ont une traînée de 3 jours, celles initialisées à plus de 600 mètres ont une traînée de 6 jours. Les traînées de particules permettent d'identifier les courants les plus forts, resserrés dans d'étroites ceintures à l'ouest de chaque bassin océanique. On les appelle courants de bordure occidentale. Les méandres en boucle des courants de bordure forment parfois des anneaux turbulents (tourbillons) qui peuvent piéger des eaux froides ou chaudes en leur centre, puis se séparer du courant principal. En général, les courants de bordure occidentale sont chauds et salés.

La visualisation commence par une vue en rotation globale avant de ralentir pour observer le courant de bordure occidentale le long de la côte ouest de l'océan Pacifique, le long des côtes australiennes et asiatiques. Un zoom avant montre le courant de Kuroshio au large du Japon. Le long de la côte japonaise, le courant présente de larges méandres qui peuvent persister plusieurs mois plus ou moins au même endroit. La température du courant de Kuroshio varie de 20 à 25 °C. Sa salinité peut varier selon les saisons, avec une valeur moyenne de 34,5.

L'animation zoome ensuite pour se déplacer au niveau de l'océan Indien. Celui-ci présente de grandes variations de salinité. Sa partie occidentale est assez salé (> 36) en raison des apports de débordement des mers marginales (par exemple, le golfe Persique et la mer Rouge), tandis que sa partie orientale est plus douce (~ 35) en raison des apports fluviaux en provenance de l'Inde. Le courant indonésien (33-34) et transporte de l'eau douce du Pacifique. Nous zoomons ensuite sur la pointe sud de l'Afrique. L'échange d'eau de l'océan Indien vers l'Atlantique Sud se produit ici. Le courant des Aiguilles est un autre courant de frontière occidentale qui suit de près la pente du plateau continental. Le plateau continental le long de la côte est de l'Afrique australe est assez étroit et abrupt. Cette topographie en pente stabilise le courant des Aiguilles de sorte qu'il ne présente pas de larges méandres que l'on peut trouver dans d'autres courants de bordiure tel le Kuroshio. Le courant des Aiguilles dépasse le continent africain, se déplaçant dans l'Atlantique Sud, puis rétrofléchit vers l'océan Indien. Lors de cetterétroflexion, des anneaux chauds (20 à 25 °C) et salés (~35,5 °C) se détachent. Les tourbillons détachés du courant ont une durée de vie de plus de deux ans et traversent l'océan Atlantique Sud. Ces tourbillons sont appelés anneaux des Aiguilles.

Un autre courant de bordure occidentale, le Gulf Stream, apparaît le long de la côte est de l'Amérique du Nord. Le Gulf Stream se forme dans le détroit de Floride. C'est l'un des courants les plus rapides de la planète, avec une vitesse de surface pouvant atteindre 2,5 mètres par seconde. Dans le Gulf Stream, des noyaux froids (principalement anticycloniques) se forment lorsque le courant serpente vers l'est en quittant la côte nord-américaine (au large du cap Hatteras, en Caroline du Nord). Le diamètre des tourbillons peut atteindre 1 000 km. En zoomant sur le Gulf Stream, on observe que l'eau de surface chaude (> 25 °C) se déplace vers les pôles (tracés de particules blanches). Le Gulf Stream est généralement le courant de bordure occidentale le plus chaud et le plus salé. Un courant de retour se déplace vers le sud, à moins de 500 m de profondeur (tracés de particules bleues), transportant les eaux froides du pôle. Les courants en boucle du golfe du Mexique forment de très grands tourbillons persistants. Ils transportent les eaux chaudes et très salées des Caraïbes dans le golfe. En s'éloignant du Gulf Stream, on s'aperçoit que l'Atlantique est généralement beaucoup plus salé que le Pacifique.

Pour accéder aux différentes géovisualisations :

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Un quart des ménages en France vivent dans un logement en sous occupation très accentuée


Source : Catherine Lavaud, Romuald Le Lan (2025). « Un quart des ménages vivent dans un logement en sous‑occupation très accentuée », INSEE Première n° 2064, 8 juillet 2025.

Un quart des ménages vivent dans une résidence principale considérée en sous‑occupation très accentuée. Il s’agit le plus souvent de maisons individuelles occupées depuis longtemps par des propriétaires âgés n’ayant plus d’enfants à leur domicile. Le taux de sous‑occupation très accentuée atteint 41 % pour les maisons individuelles.

Il varie beaucoup au sein du territoire national, en lien en particulier avec la part plus ou moins élevée de grands logements. La Bretagne est la région la plus concernée par la sous‑occupation ; cette dernière est moins fréquente en Île-de-France, en PACA, en Corse et dans les départements d’outre-mer. Le phénomène est plus prégnant dans les couronnes des aires d’attraction des villes que dans les pôles.

La sous‑occupation très accentuée augmente depuis vingt ans avec le vieillissement de la population. Les habitants des logements sous-occupés sont le plus souvent satisfaits de leurs conditions de logement et seulement une minorité d’entre eux considère son logement comme trop grand. Ils souhaitent très rarement déménager.




Les données de cette carte sont disponibles dans le fichier de données en téléchargement. 

Les maisons individuelles sont dix fois plus souvent largement sous-occupées que les appartements (41% contre 4%). Les appartements comportent en général moins de pièces que les maisons. Or, le nombre de pièces est déterminant : 54% des résidences principales de cinq pièces sont en sous occupation très accentuée, et 86% de celles d’au moins six pièces. Les propriétaires vivent fréquemment dans une résidence principale largement sous occupée (39%), les locataires rarement (7%). Or, les maisons individuelles sont plus souvent occupées par leurs propriétaires que les appartements. Cela contribue donc également à l’écart de sous occupation entre maisons et appartements.

Autres études de l'INSEE sur le sujet
Pour compléter

L'article publié par l'INSEE suscite un large débat en France concernant les actions à conduire pour limiter ces logements inoccupés. A partir de quels critères est-on en droit d'estimer qu'un logement est trop grand ? Le droit de jouir à sa guise de son logement repose sur le droit de propriété qui est un droit inaliénable. Les logements inoccupés font d'ailleurs l'objet d'une taxation fiscale. A l'opposé, des voix s'élèvent pour mettre en avant le veillissement de la population qui pourrait encore accroître le phénomène, le coût financier et environnemental que cela représente ou encore la nécessité de repenser les modes d'habiter. Les types de logements construits il y a plusieurs décennies ne correspondent plus aux modèles familiaux d’aujourd’hui, à la pyramide des âges, au nombre insuffisant de logements…

Quelques ressources pour nourrir le débat : 
  • « Ces Français qui vivent dans des logements bien trop grands… et ne veulent surtout pas en partir » (Capital)
  • « Limiter les mètres carrés par personne pour réduire l’empreinte carbone des logements » (Euractiv)
  • « Densifier les zones résidentielles en s'appuyant sur le Bimby » (Ministère du développement durable). Voir les initiatives proposées par Villes vivantes.
  • « Le grand partage. Bande annonce du film » (Youtube). Et si les français "bien logés" étaient forcés d'héberger les plus pauvres pendant l'hiver ?

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Source : « NASA Worldview Releases New Charting Tool » (NASA Earthdata)

NASA Worldview permet aux utilisateurs de parcourir, comparer et animer plus de 1200 couches d'images satellites en haute résolution, fournies par les services GIBS (Global Imagery Browse Services) de la NASA, puis de télécharger les données sous-jacentes. Nombre de ces produits sont disponibles quelques heures après leur acquisition, illustrant ainsi la Terre entière telle qu'elle apparaît « à l'instant T ». Worldview propose actuellement 461 couches matricielles cartographiables.

NASA Worldview, un outil en pleine évolution

Depuis son lancement initial en décembre 2011, les ingénieurs et développeurs de NASA Worldview ont constamment ajouté de nouvelles fonctionnalités permettant aux utilisateurs de créer des animations personnalisées, de rechercher par lieu, de mesurer des distances et des superficies, et de comparer des images satellites à différentes dates. Worldview propose désormais une nouvelle fonctionnalité graphique permettant de créer un graphique linéaire présentant des statistiques (médiane, moyenne, minimum, maximum et écart type, par exemple) pour une variable unique, à une date donnée ou sur une plage de dates à partir dune zone d'intérêt définie par l'utilisateur.

« Les utilisateurs nous demandent depuis un certain temps d'ajouter une fonctionnalité de cartographie à Worldview, et bien qu'elle ne soit disponible que pour les tests bêta et l'évaluation à l'heure actuelle, nous sommes heureux de pouvoir fournir à nos utilisateurs une fonctionnalité qui leur permet de visualiser les tendances statistiques importantes pour une variable au fil du temps », a déclaré Minnie Wong, ingénieur système pour NASA Worldview avec le projet Earth Science Data and Information System (ESDIS) de la NASA. Lorsque la fonction de création de graphiques sera entièrement terminée, cette fonction permettra aux utilisateurs de représenter graphiquement plusieurs variables à la fois et d'augmenter le nombre de points tracés.

Interface de l'application (crédit : NASA Worldview)


La fonctionnalité de cartographie étant actuellement disponible en version bêta et en évaluation, toute analyse numérique réalisée sur les images ne doit être utilisée qu'à des fins d'exploration initiale et non pour une étude scientifique formelle. En effet, les images disponibles dans Worldview sont généralement moins précises que les données d'origine et ont souvent fait l'objet d'étapes de traitement supplémentaires (par exemple, projection dans un système de coordonnées différent). 

Les utilisateurs qui sont à la recherche d'une analyse statistique plus rigoureuse sur le plan scientifique doivent télécharger les données et les analyser avec une application plus robuste, telle que NASA Giovanni. Pour accéder à des images d'archive déjà traitées, voir les images de la semaine sélectionnées à partir d'exemples d'actualité.

Pour essayer l'outil cartographique

Suivez ce lien pour accéder à une carte Worldview présentant les données de température de surface de la mer pour le lac Huron, issues du système d'imagerie radiométrique infrarouge visible (VIIRS) du satellite Suomi National Polar-orbiting Partnership (Suomi NPP). Les données portent sur une période de deux ans, du 12 avril 2023 au 12 avril 2025.

Les utilisateurs peuvent créer leur propre graphique de séries chronologiques en suivant ces étapes :
  • Accéder à NASA Worldview.
  • Cliquez sur le bouton rouge « Ajouter des calques » dans le menu principal de Worldview (sur le côté gauche de l’écran).
  • Sélectionnez la couche à cartographier en cliquant sur le bouton radio à gauche du nom de la couche, puis fermez la fenêtre de sélection de couche.
  • Dans la fenêtre principale de Worldview, cliquez sur le bouton « Démarrer la cartographie », puis déplacez et redimensionnez le cadre de sélection selon votre zone d'intérêt. (NB : les utilisateurs peuvent également modifier les coordonnées du cadre de sélection dans « Modifier les coordonnées » en cochant la case « Écran entier ».)
  • Pour sélectionner une plage de dates, cliquez sur les dates dans la case « Sélection de date en mode graphique ». Pour sélectionner une seule date, sélectionnez « Une date ».
  • Pour générer un graphique d'évolution temporelle, cliquez sur le bouton rouge « Générer un graphique ». (Dans le cadre de cette version bêta, le nombre de points de données tracés peut être réduit s'il dépasse 31 points.)
  • Pour générer des statistiques, cliquez sur le bouton rouge « Générer des statistiques » pour calculer la médiane, la moyenne, le minimum, le maximum et l’écart type.

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La carte de la hauteur de la canopée dans le monde (NASA Earth Observatory)

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Quand la NASA fait encore mieux que le zoom googolien

Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS

Le programme Landsat, lancé en 1972, fête ses 50 ans d'observation de la Terre

Les images satellites Spot du CNES (1986-2015) mises à disposition du public

Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap



Utiliser les données DRIAS sur les futurs du climat


L'urgence climatique est là. Pour agir, il est indispensable de connaître aussi précisément que possible les évolutions climatiques en vue de s'y adapter. Le portail Drias les futurs du climat, mis en œuvre par Météo-France en lien avec la communauté scientifique nationale du climat (IPSL, CERFACS, CNRM) a pour vocation de mettre à disposition les projections climatiques régionalisées de référence pour l'adaptation en France.

Initié en 2009 et inscrit au Plan National d'Adaptation au Changement Climatique, le projet DRIAS ("Donner accès aux scénarios climatiques Régionalisés français pour l'Impact et l'Adaptation de nos Sociétés et environnement") a bénéficié d'un important soutien du ministère du Développement durable. Les informations climatiques sont délivrées sous différentes formes graphiques ou numériques et intègrent notamment la représentation selon la Trajectoire de Réchauffement de Référence pour l'Adaptation au Changement Climatique (TRACC).

Le site "Drias les futurs du climat" propose une démarche d'appropriation en trois étapes :
  • l'espace Accompagnement présente un guide d'utilisation et de bonnes pratiques pour les projections climatiques.
  • l'espace Découverte permet de visualiser et géolocaliser les projections climatiques au plus près de chez vous, dans l'hexagone comme outre-mer.
  • l'espace Données et Produits permet de télécharger les données numériques ces variables et indicateurs climatiques.


Le portail "Drias les futurs du climat" est mis en œuvre par Météo-France et bénéficie d'une aide de l'État au titre de France 2030 au travers du programme de recherche sur le climat. Un catalogue de données de simulations climatiques est proposé sur une page dédiée (inscription préalable mais gratuite pour pouvoir télécharger les données). 




Pour accéder aux diagnostics climatiques :


Analyser les opportunités des données DRIAS (scénarios climatiques Régionalisés) par une entrée géomatique, c'est la mission qui a été confiée aux étudiants du Master 2 eSIGAT Association par Siradel (voir le diaporama).

Une synthèse graphique résume les principaux risques liés au changement climatique pour un scénario à +4 °C en 2100 par rapport à la période 1900-2005, avec des impacts sur notre vie quotidienne :
  • 10 fois plus de jours de vagues de chaleur
  • 24 nuits chaudes (supérieures à 20 °C) par an (jusqu’à 120 nuits sur le littoral méditerranéen)
  • Pluies intenses +15 % d’intensité aggravant le risque d’inondation
  • Enneigement. Moins de 2 mois de neige en moyenne montagne
  • Sécheresse des sols. Jusqu’à 2 mois supplémentaires de sol sec

Vivre à + 4°C en 2100. Source : À quel climat s’adapter en France selon la TRACC ? 2e partie (rapport de juin 2025)


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Datavisualisation sur les distances parcourues en France de 1800 à 2023


Source : Mise à disposition des animations sur les distances parcourues en France de 1800 à 2023 (Visual Data Flow)

Depuis 200 ans, nous nous déplaçons toujours une heure par jour en moyenne. Mais là où cette heure se faisait à pied, et nous emmenait donc peu loin au début du XIXe siècle, nous faisons désormais 50 kilomètres par jour et par personne en moyenne. 

Sur les 52 km parcourus par une personne sur une journée :

  • 34 km le sont en voiture. C’est le principal moteur de l’augmentation des distances.
  • 9 km le sont en avion (effet de moyenne, les distances étant beaucoup plus longues).
  • 5 km via des modes de transport ferroviaires.
  • 2,2 km en transport collectif routier.
  • 0,9 km en marchant.
  • 0,7 km en deux-roues (vélo, moto, scooter).
  • 0,1 km en bateau.

La mobilité en France par mode et par énergie 1800-2023 (source : Visual Data Flow)


Distances parcourues en France de 1800 à 2023 par mode de transport
(animation à visualiser et télécharger sur Visual Data Flow)

Ces animations sont issues de la collaboration d'Aurélien Bigo, chercheur sur la transition énergétique des mobilités à l'Institut Louis Bachelier et Daniel Breton, expert en visualisation de données au sein de Visual Data Flow.

L'intérêt de cette animation est de montrer à la fois l'évolution historique des modes de transport et la répartition des types d’énergies de propulsion utilisées pour chacun. Il s'agit de la version simple de l'animation, seuls les modes de transports sont représentés. Trois versions sont disponibles en fonction de 3 palettes de couleurs différentes :

  • une palette de type Office.
  • une palette de type D3.
  • une palette de type monochrome bleue.

La vidéo se termine par un écran de crédits reprenant sous forme d'un graphique les distances parcourues par mode de transport dans le temps. Ce qui permet de saisir facilement quelques enseignements clés  :

  • Les années 1950 : un tournant majeur. La voiture supplante train et marche. Cette montée en puissance s’accompagne d’une explosion de la consommation d’essence, puis de diesel.

  • 1990 – 2000 : l’essor de l’aérien. Résultat, aujourd’hui, 80% des distances que nous parcourons en France en 2023 reposent sur 3 carburants fossiles : diesel, essence et kérosène.

  • Décarbonation : un frémissement. Malgré l’arrivée des biocarburants introduits dans les années 2000, et la montée timide de l’électrique pour la voiture, les bus ou les deux roues, la transition reste modeste. Ce double axe d’analyse (mode de transport et énergies de propulsion) permet de bien saisir certaines tendances historiques.

  • Ce double regard met en lumière des dynamiques fortes :

- La montée en puissance du transport ferroviaire à partir les années 1860 grâce au charbon, une électrification qui démarre dès 1900, une transition par le diesel au courant du 20eme pour arriver aujourd’hui à un mode de propulsion principalement électrique.

Lors de la montée en puissance de la voiture, sous l’impulsion des différentes politiques de soutien au diesel en France : la transition forte de l’essence au diesel entre 1970 et 2015.

- Au niveau des 2 roues, la forte utilisation du vélo à propulsion humaine au sortir de la seconde guerre pour basculer ensuite vers la moto principalement à essence.


Chronologie d'une accélération de la mobilité (source : Bigo et al., 2022, graphique sous licence CC-BY-NC 4.0)

Pour compléter

Bigo, A. (2020). Les transports face au défi de la transition énergétique. Explorations entre passé et avenir, technologie et sobriété, accélération et ralentissement, Institut Polytechnique de Paris, Thèse de doctorat en économies et finances, 340 pages, https://theses.hal.science/tel-03082127

Bigo, A. et al. (2022). Atlas des mobilités. Faits et chiffres sur les mobilités en France et en Europe, https://fr.boell.org/fr/2022/06/09/atlas-des-mobilites

« En 200 ans, le temps dans les transports est resté le même pour les Français (1 heure par jour), mais les distances ont été multipliées par 12 (BFM-TV).

« De 4 à 52 km/jour parcourus, de la marche à la voiture toute-puissante... Un expert a visualisé l'évolution de la mobilité des Français en deux siècles » (France-Info).

« Évolution des distances parcourues (en km) par personne et par jour depuis 1880 aux États-Unis » (Alternatives économiques).


Articles connexes

Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France

Le Mobiliscope, un outil de géovisualisation pour explorer les mobilités urbaines heure par heure

Cahiers de l'ANCT et de l'Observatoire des territoires sur le thème "Territoires et transitions"


L'Agence nationale de la cohésion des territoires (ANCT) aide les collectivités à réaliser leurs projets. Elle coordonne également des programmes et dispositifs nationaux qui soutiennent les territoires les plus fragilisés. Elle propose tous les 15 jours un bulletin Veille et territoires, une sélection d’analyses d’experts et de publications pour mieux comprendre les enjeux des territoires. En lien avec l'Observatoire des territoires, elle édite des cahiers thématiques sur les enjeux de transitions territoriales :

Cahier n°1 - Territoires et transitions : enjeux démographiques
Ce premier cahier du 9e rapport de l’Observatoire des territoires (2021-2022) « Territoires et transitions » analyse les dynamiques démographiques dans le temps long à différentes échelles géographiques, éclairant les transitions à l’oeuvre et les trajectoires diverses des territoires. Illustré de cartes et de graphiques, il vise à apporter un éclairage aux acteurs publics sur les enjeux démographiques passés, actuels et à venir des territoires.

Cahier n°2 - Territoires et transitions : Enjeux économiques
Ce deuxième cahier (octobre 2022) donne les clés de lecture qui croisent territoires et activités, montre la différence des trajectoires passées, illustre la diversité des situations aujourd’hui constatées, socle des transformations à venir. Les équilibres économiques infra-nationaux se sont en effet substantiellement transformés en 50 ans, influant profondément sur les dynamiques locales et régionales. Un même phénomène, la désindustrialisation par exemple, cache des réalités très diverses, opposant des espaces qui ont essentiellement souffert du déclin, d’autres où elle a été en quelque sorte absorbée par la croissance du tertiaire, d’autres encore où la spécialisation sectorielle ou la disponibilité foncière ont préservé un potentiel productif fort.


Cahier n°3 - Territoires et transitions : enjeux environnementaux
Après les cahiers sur les transitions démographiques et économiques, cette publication de l'Observatoire des territoires (juillet 2024) vise à offrir une perspective territorialisée, en examinant les problématiques environnementales déterminantes à différentes échelles, de l'intercommunalité à l'échelle nationale :
  • Axe 1 : Etat des lieux des défis dans des domaines clés tels que l'eau, l'énergie, la biodiversité et la gestion des déchets.
  • Axe 2 : Mise en œuvre de politiques publiques écologiques à différentes échelles territoriales et outils de suivi et d'observation.
  • Axe 3 : Impacts différenciés selon les territoires, en termes de sobriété foncière et de risques (exposition des populations aux pollutions, catastrophes naturelles, …).
  • Axe 4 : Impact sur l’emploi et transformation économique des transitions environnementales.

Cahier n°4 - Territoires et transitions : enjeux numériques
Après les cahiers sur les transitions démographiques, économiques et environnementales, cette publication (janvier 2025) vise à offrir une perspective territorialisée, en examinant les problématiques numériques déterminantes à différentes échelles, de l'intercommunalité à l'échelle nationale :
  •  Axe 1 : Aménagement numérique des territoires ;
  • Axe 2 : Usages, opportunités et défis du numérique pour la société ;
  • Axe 3 : Transformation de l’économie et de l’emploi au regard du numérique ;
  • Axe 4 : De la gouvernance des données à la transition environnementale.

La cartothèque de l'ANCT propose par ailleurs de nombreuses cartes et infographies, issues des travaux de l'Observatoire des territoires, sur des thématiques aussi diverses que l’emploi, les services au public, l’industrie, les ruralités, le cadre de vie, les mobilités, etc. La recherche se fait par mot clé, ou à partir des quatre filtres proposés (par thème, par échelle de territoire, par série et par année). Les cartes sont toutes téléchargeables en haute définition. 

C'est l'occasion d'aller découvrir un nouvel indicateur : le temps d’accès routier moyen à un centre d'équipements et de services proposé en avril 2025. Cet indicateur est calculé à partir des polarités intermédiaires, structurantes et majeures (centres de niveau 2 et plus).

Temps d’accès routier moyen à un centre d'équipements et de services en 2024 (source : Observatoire des territoires)


La carte ainsi que les données concernant les niveaux de centralité en fonction des équipements et services par commune sont à retrouver également sur le site de cartographie de l'Observatoire des territoires.

Niveau de centres d'équipements et de services des communes 2021 (source : Observatoire des territoires)


Pour compléter

Lydia Coudroy de Lille, Anne Rivière-Honegger, Lisa Rolland et Anaïs Volin, « Notion en débat : transition », Géoconfluences, février 2017. URL : https://geoconfluences.ens-lyon.fr/informations-scientifiques/a-la-une/notion-a-la-une/notion-transition

Vincent Banos, Sabine Girard, Marie Houdart et Salma Loudiyi (2024). Territoires & Transitions socio-écologiques : dialogue fécond, parcours inachevé ou voie sans issue ? Géocarrefour, 98/3-4 | 2024. URL : https://journals.openedition.org/geocarrefour/24187

Dimitris Stevis et Romain Felli, « Une transition planétaire juste ? Comment la rendre inclusive et juste ? », Développement durable et territoires, Vol. 15, n°2 | Septembre 2024. URL : http://journals.openedition.org/developpementdurable/24382

Sylvie Clarimont, Émeline Hatt et Steve Hagimont, « Introduction. Tourismes et transitions écologiques », Mondes du Tourisme, 25 | 2024. URL : http://journals.openedition.org/tourisme/6907

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Rapport de l'Observatoire des territoires sur l'impact des mobilités en France



Cartographie de la guerre hybride et des tentatives de déstabilisation de l'Europe


Source« Au-delà de la guerre hybride : acteurs et territoires de la stratégie russe de déstabilisation de l'Europe » (Cassini Maps).

Alors que l’on parle plus que jamais des actions « hybrides » conduites par la Russie dans l’Union Européenne, nous avons souvent du mal à connecter entre eux des événements qui, pris séparément, paraissent souvent anodins. Pourtant, si l’on commence à les relier entre eux en utilisant les sources ouvertes disponibles, on entrevoit rapidement une stratégie territoriale d’ensemble, dont l’objectif est la déstabilisation du continent européen.

L’objectif de cette cartographie interactive est de mettre en lumière une partie de cette toile invisible, en utilisant les outils méthodologiques de la géopolitique. L’interface est une expérimentation scientifique menée conjointement par CASSINI, le laboratoire GEODE, l’Institut Français de Géopolitique et le collectif CORUSCANT. Le tableau de bord proposé croise un graphe de relations montrant les réseaux invisibles entre acteurs russes et une carte de l'Europe montrant les lieux de leurs actions.  Le tableau de bord combine cartographie dynamique, schémas d’acteurs et statistiques interconnectées dans un outil d’OSINT remarquable.

Tableau de bord mettant en relation acteurs et territoires de la stratégie russe de déstabilisation de l'Europe
(source : Cassini Maps)

Une autre plateforme cartographique a été développée par les équipes du centre de recherche cyber de l’Université Paris 8, GEODE et la société CASSINI, spécialisée en cartographie. Son objectif est de cartographier et hiérarchiser toutes les actions menées par Prigozhin ou ses réseaux dans le monde, à partir des données collectées en source ouverte depuis plusieurs années par les chercheurs du centre GEODE et les analystes de CASSINI.

Actions menées par la galaxie Prigozhin (source  : Cassini Maps)

Pour compléter

« La Russie de Poutine est déjà en train d’attaquer l’Europe : cartographier les 60 opérations de guerre hybride menées depuis 2022 » (Le Grand Continent).

« Les guerres hybrides de la Russie contre l’Europe, avec Kévin Limonier » (Geopolitique.net).

« A partir de quand la guerre hybride devient-elle la guerre tout court ? » (Le Monde).

« La guerre hybride à l'épreuve du feu » (IFRI).

« J'ai été piraté parce que je travaille sur la Russie. Mais la même nouvelle attaque intelligente pourrait être utilisée contre presque n’importe qui » (Foreign Policy).

« Penser le renseignement. Le retour du terrorisme d’État ? » (Magazine DSI)

« La cyberguerre Russie-Ukraine, caractère de la guerre hybride » (Carto-Lycée)

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Impacts du changement climatique sur l'agriculture mondiale et prise en compte de l'adaptation


Source
: Hultgren, A., Carleton, T., Delgado, M. et al. (2025). Impacts of climate change on global agriculture accounting for adaptation. Nature 642, p. 644–652. https://doi.org/10.1038/s41586-025-09085-w (article en accès libre).

Le changement climatique menace les systèmes alimentaires mondiaux, sans que l'on sache dans quelle mesure l'adaptation peut contribuer à réduire ces pertes. Dans le contexte bien documenté de l'agriculture américaine, certaines analyses soutiennent que l'adaptation sera généralisée et que les dommages climatiques seront faibles, tandis que d'autres concluent que l'adaptation sera limitée et les pertes assez lourdes. Les analyses basées sur des scénarios indiquent que l'adaptation devrait avoir des conséquences notables sur la productivité agricole mondiale, mais il n'existe pas d'étude systématique sur l'ampleur de l'adaptation réelle des productions à l'échelle mondiale. Dans cet article, les auteurs ont cherché à estimer empiriquement l'impact des adaptations en utilisant des données longitudinales concernant six cultures de base (maïs, soja, riz, blé, manioc et sorgho) et couvrant 12 658 régions dans 54 pays (soit les deux tiers des calories fournies par les cultures à l'échelle mondiale). 

Ils estiment que la production mondiale diminue en moyenne de 5,5 × 10¹⁴  kcal par an pour chaque augmentation de 1 °C de la température moyenne à la surface du globe (TMGS), soit 120 kcal par personne et par jour. Cela représente 4,4 % de la consommation alimentaire quotidienne. Ils prévoient que l'adaptation et la croissance des revenus atténueront 23 % des pertes mondiales en 2050 et 34 % à la fin du siècle (6 % et 12 %, respectivement selon un scénario d'émissions modérées), mais des pertes résiduelles substantielles subsistent pour tous les aliments de base, à l'exception du riz. Contrairement aux analyses d'autres résultats qui prévoient les dommages les plus importants pour les pauvres, ils constatent que les pertes concernent aussi les greniers à blé modernes dotés de climats favorables et d'une adaptation actuelle limitée, bien que les pertes dans les régions à faible revenu puissent être également substantielles. Les scientifiques recommandent de mettre en place des stratégies d’adaptation ambitieuses pour garantir la sécurité alimentaire et atténuer les effets du changement climatique.

Projections de l’évolution des productions de maïs, soja, riz, blé, manioc et sorgho d’ici à la fin du siècle (source : © Nature)


Maïs
Dans un scénario d'émissions élevées, les pertes de rendement du maïs projetées à la fin du siècle sont sévères (environ −40 %) dans la ceinture céréalière des États-Unis, en Chine orientale, en Asie centrale, en Afrique australe et au Moyen-Orient. Les pertes en Amérique du Sud et en Afrique centrale sont plus modérées (environ −15 %), atténuées en partie par des niveaux élevés de précipitations et une augmentation des précipitations à long terme. Les impacts en Europe varient selon la latitude, de +10 % de gains dans le nord à −40 % de pertes le long de la Méditerranée. Des gains dans les potentiels de rendement théoriques se produisent dans de nombreuses régions du nord dans lesquelles le maïs n'est pas largement cultivé.

Soja
La distribution spatiale des impacts sur le rendement du soja est similaire en structure à celle du maïs, bien que les ampleurs soient accentuées ; par exemple, environ −50 % aux États-Unis et environ +20 % dans les régions humides du Brésil dans un scénario d'émissions élevées.

Riz
Les impacts sur le rendement du riz à fortes émissions sont mitigés en Inde et en Asie du Sud-Est, qui dominent la production mondiale de riz, avec de faibles gains et pertes dans ces régions. Ce résultat régional est globalement cohérent avec les travaux antérieurs. Dans les autres régions rizicoles, les estimations centrales sont généralement négatives, avec des reculs en Afrique subsaharienne, en Europe et en Asie centrale dépassant −50 %.

Blé
Les pertes sont particulièrement constantes dans les principales régions productrices de blé, avec des pertes de rendement dues à de fortes émissions de −15 % à −25 % en Europe de l'Est, en Europe de l'Ouest, en Afrique et en Amérique du Sud et de −30 % à −40 % en Chine, en Russie, aux États-Unis et au Canada. Il existe des exceptions notables à ces tendances mondiales : les régions productrices de blé de l'ouest de la Chine affichent à la fois des gains et des pertes, tandis que les régions productrices de blé du nord de l'Inde affichent certaines des pertes projetées les plus sévères à l'échelle mondiale.

Manioc
Le manioc devrait avoir des impacts négatifs uniformes dans presque toutes les régions où il est cultivé actuellement, les pertes les plus importantes se situant en Afrique subsaharienne (-40 % en moyenne dans un scénario d'émissions élevées). Bien que le manioc ne représente pas une part importante des revenus agricoles mondiaux, il constitue une culture de subsistance importante dans les pays à revenu faible et intermédiaire. Ainsi, ces pertes de rendement pourraient constituer une menace future substantielle pour l'apport nutritionnel des populations pauvres dans le monde.

Sorgho
Les pertes de sorgho sont généralisées dans presque toutes les régions principales où il est cultivé actuellement : Amérique du Nord (−40 %), Asie du Sud (y compris l'Inde) (−10 %) et Afrique subsaharienne (−25 %). Des gains projetés apparaissent en Europe occidentale (+28 %) et en Chine du Nord (+3 %).

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Atlas de la complexité économique


L'Atlas de la complexité économique est un outil de visualisation de données qui permet d'explorer les flux commerciaux mondiaux sur les différents marchés, de suivre leur dynamique au fil du temps et de découvrir de nouvelles opportunités de croissance pour chaque pays. Développé par la Harvard Kennedy School of Government, l'Atlas s'appuie sur les recherches du Growth Lab de Harvard et constitue l'outil phare de The Viz Hub, la plateforme d'outils de visualisation du Growth Lab.

L'Atlas place les capacités industrielles et le savoir-faire d'un pays au cœur de ses perspectives de croissance, la diversité et la complexité des capacités existantes influant fortement sur la croissance. L'outil combine des données commerciales avec des synthèses issues des recherches du Growth Lab.

L'Atlas original en ligne a été lancé en 2013 pour accompagner l'ouvrage L'Atlas de la complexité économique : cartographier les voies de la prospérité. Aujourd'hui, il est utilisé dans le monde entier par les décideurs politiques, les investisseurs, les entrepreneurs et les universitaires comme une ressource précieuse pour comprendre la structure économique d'un pays.

L'Atlas de la complexité économique fournit des données complètes sur le commerce international couvrant plus de 6 000 produits dans 250 pays et territoires. La page téléchargement des données donne accès aux jeux de données de l'Atlas. 

Le classement des pays du Harvard Growth Lab évalue l'état actuel des connaissances productives d'un pays grâce à l'indice de complexité économique (ICE). Les pays améliorent leur ICE en augmentant le nombre et la complexité des produits qu'ils parviennent à exporter. Une carte permet de comparer les pays en fonction de leur classement ICE avec possibilité de mesurer des évolutions depuis 1995.

Comparaison des pays en fonction de leur classement ICE (source : Harvard Growth Lab)


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