Rapport du Forum économique mondial sur la perception des risques globaux


Le Forum économique mondial publie son rapport 2023 sur la perception des risques globaux. « Le monde est confronté à un ensemble de risques qui semblent à la fois totalement nouveaux et étrangement familiers. Le Rapport sur les risques mondiaux 2023 explore certains des risques les plus graves auxquels nous pourrions être confrontés au cours de la prochaine décennie. Alors que nous nous trouvons à la veille d'une ère de faible croissance et de faible coopération, des compromis plus difficiles risquent d'éroder l'action climatique, le développement humain et la résilience future. »

Top 10 des risques perçus sur une période de 2 ans et 10 ans (Rapport du Forum économique mondial, 2023)

La prochaine décennie sera caractérisée par des crises environnementales et sociétales, alimentées par les tendances géopolitiques et économiques sous-jacentes. La « crise du coût de la vie » est classée comme le risque mondial le plus grave au cours des deux prochaines années, avec un pic à court terme. « La perte de biodiversité et l'effondrement des écosystèmes » sont considérés comme l'un des risques mondiaux majeurs pour la prochaine décennie. Six risques environnementaux figurent parmi les 10 principaux risques au cours des 10 prochaines années. Neuf risques figurent dans le top 10 du classement à court comme à long terme, parmi ceux-ci : la « confrontation géoéconomique » et « l'érosion de la cohésion sociale et la polarisation sociétale » , aux côtés de deux nouveaux entrants dans le haut du classement : « la cybercriminalité généralisée et la cyber-insécurité » ainsi que les « migrations non volontaires à grande échelle ».

Outre l'augmentation globale des vulnérabilités, le risque de polycrises s'accélère comme le montre ce schéma systémique : 


L'outil de datavisualisation en ligne permet de faire des comparaisons dans la perception selon l'âge et le type de risques, à court et à plus long terme (exemple ici avec la population des moins de 30 ans) :






Pour télécharger le rapport complet 2023 : 
https://www3.weforum.org/docs/WEF_Global_Risks_Report_2023.pdf

Pour accéder aux différents rapports du Forum économique mondial depuis 2005 :
https://www.weforum.org/reports

Lien ajouté le 13 novembre 2025

Rowe, C., Orchiston, C. et Medvecky, F. (2025). Walking the Faultline of Fear: How affect-inducing risk communication can help promote disaster preparedness [Marcher sur la ligne de faille de la peur : comment une communication des risques suscitant des émotions peut contribuer à promouvoir la préparation aux catastrophes]. JCOM 24(06), A02. https://doi.org/10.22323/148720250710190719

Des chercheurs analysent la communication du programme AF8 dans le sud de la Nouvelle Zélande. Ils montrent comment un territoire exposé à une faille alpine active construit une culture du risque fondée sur sciences, institutions et mobilisation collective. La faille alpine traverse 600 km et a généré 27 séismes en 8000 ans. Les chercheurs estiment à 75% la probabilité d’un événement de magnitude 8 dans les 50 ans. Cette contrainte géophysique structure durablement les sociétés régionales. La communication d’AF8 repose sur un récit territorial cohérent. Les scientifiques décrivent un séisme futur comme inévitable et cette certitude renforce la vigilance. Le discours ancre l’aléa dans des lieux familiers et construit une représentation partagée du danger. Les messages cherchent un équilibre. AF8 évite la panique et valorise la capacité d’action des habitants. Les gestes de préparation deviennent un outil d’appropriation territoriale. Les populations intègrent progressivement le risque sismique dans leur organisation quotidienne. Les supports visuels jouent un rôle décisif. Les cartes et modélisations rendent visibles les zones d’impact et montrent comment le séisme se diffuserait. Ces outils transforment le savoir scientifique en une géographie sensible qui facilite la compréhension collective. Le programme s’appuie aussi sur les récits. Témoignages et mémoires locales renforcent la cohésion des communautés. Cette dimension sociale constitue une ressource de résilience essentielle dans des régions où les réseaux humains compensent l’isolement géographique. Ainsi, la Nouvelle Zélande construit une culture du risque fondée sur une science accessible, une gouvernance décentralisée et une participation citoyenne. Le territoire expose ainsi une démarche intégrée qui articule aléa, vulnérabilité et résilience dans un même ensemble.

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