Les villes moyennes toutes en déprise : vrai ou faux ? Une analyse du CGET


Le Commissariat général à l'égalité des territoires (CGET), qui conseille et appuie le Gouvernement français dans ses politiques de lutte contre les inégalités territoriales et de soutien au développement des territoires, souhaite revenir sur quelques idées reçues concernant le déclin des villes moyennes, souvent présenté comme un phénomène homogène et inexorable.

Il rappelle que la France bénéfice d’un maillage en villes moyennes particulièrement dense. Ces villes représentent ainsi près de 23 % de la population française, soit plus de 15 millions d’habitants en 2013. Elles disposent de 1/4 des emplois, 1/3 des établissements de santé, 1/4 des lycées et des effectifs étudiants… Mais, si les villes moyennes sont donc bien au cœur de l’armature urbaine française, leurs situations sont loin d’être homogènes.




Les 30 villes moyennes les plus fragilisées se situent dans des zones d’emploi elles-mêmes fragilisées. Elles sont principalement dans le grand arc nord-est du pays, de Rouen à Limoges en passant par Troyes (lire le Rapport du CGET sur la cohésion des territoires).

Sur la période 2009-2014, cet arc montre, en effet, un creusement du déficit migratoire, une chute de l’emploi, une persistance du chômage, en particulier de longue durée. Une situation liée, notamment, à la surreprésentation du secteur secondaire, héritée de l’industrialisation de la fin du XIXe siècle. Mais ce secteur repose souvent sur des industries à faible valeur ajoutée et subit la baisse générale de l’activité industrielle.

En termes de conditions de vie, les habitants de ces territoires connaissent, par ailleurs, une forte surmortalité prématurée (avant 65 ans) par rapport à la moyenne nationale, et de plus faibles niveaux de vie.

Afin d’améliorer les conditions de vie des habitants des villes moyennes et de conforter le rôle de moteur de développement du territoire de ces dernières, le programme Action Cœur de Ville a été déployé. Coordonné par le CGET, il permet d’accompagner 222 villes moyennes porteuses d’un projet de dynamisation de leur centre-ville. Lire le dossier du CGET.

Lire la publication du CGET :
En détail sur les villes moyennes : « Regards croisés sur les villes moyennes » (avril 2018).

L'indicateur de fragilité construit par le CGET tient compte, pour chaque ville moyenne, des dynamiques démographiques et économiques (taux de croissance annuel moyen de la population et de l’emploi entre 2008 et 2013) ainsi que du taux de pauvreté. Est ainsi calculé un "score de fragilité".


Lien ajouté le 20 mai 2021


Lien ajouté le 5 juin 2023
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