Plus de 400 000 photographies aériennes mises en ligne par les archives historiques de l'Angleterre


Le site Historic England met en ligne plus de 400 000 photographies aériennes, obliques et verticales, issues de sa très riche collection iconographique (environ 6 millions d'images conservées dans les archives historiques de l'Angleterre).



Ces images aériennes couvrent plus d'un siècle d'histoire, de 1919 à nos jours. Environ 300 000 de ces images proviennent du Service d'étude et de cartographie aérienne fondé en 1967 et dont la mission est de prendre des photographies aériennes de l'Angleterre afin de découvrir de nouveaux sites archéologiques ou de surveiller l'état des sites historiques existants. Les 100 000 images restantes proviennent de photographies prises dans l'entre-deux-guerres et l'après-guerre par Aerofilms Ltd et la Royal Air Force. Ces images permettent d'aborder l'étude des transformations des centres urbains ainsi que celles du paysage rural. 

On accède aux images via une interface cartographique qui permet de choisir un secteur puis de sélectionner parmi les nombreux sites répertoriés. 

Les sites inscrits sur la liste du patrimoine national de l'Angleterre (NHLE) sont disponibles en téléchargement au format SIG.

Les images aériennes concernent aussi bien des vestiges archéologiques que des dommages causés par la Seconde Guerre mondiale, des sites industriels du XXe siècle, des monuments historiques encore visibles ou disparus aujourd'hui.

A découvrir : 100 ans d'images aériennes (1919-2019) à travers l'histoire de l'entreprise Aerofilms LtdNée au lendemain de la Première Guerre mondiale, Aerofilms Ltd était une entreprise commerciale assez exceptionnelle. Mariant la technologie naissante du vol motorisé à la discipline photographique, l'entreprise a pris plus de 760 000 photographies aériennes obliques entre 1919 et 2006. Survolant le pays de long en large, Aerofilms Ltd a tracé le visage changeant du Royaume-Uni.

En complément

La collection de photographies aériennes de l'Université de Cambridge (CUCAP) est le résultat de campagnes d'enquêtes aériennes lancées en 1947 par JK St Joseph. Depuis lors, la collection s'est enrichie de près de 500 000 images obliques et verticales en noir et blanc, en couleur et en infrarouge. La quasi-totalité de la Grande-Bretagne est couverte. Ces images aériennes sont accessibles via un site dédié qui permet d'y accéder par secteurs géographiques ou par thèmes d'étude. 

Pour la France, l'accès aux images aériennes est possible via le site Remonter le temps de l'IGN.

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Manga Map, une application qui transforme vos vues aériennes en images de type bande dessinée

Flight Simulator 2020 : quand un jeu de simulation aérienne devient un outil d'exploration visuelle de la Terre en 3D


Frontières et conflits en Afrique du Nord et de l’Ouest

 
Source :  OCDE/CSAO (2022). Frontières et conflits en Afrique du Nord et de l’Ouest, Editions OCDE, Paris.

Cet ouvrage consultable en ligne est publié sous la direction de Marie Trémolières, Olivier J. Walther, Steven M. Radil dans le cadre du Club du Sahel et de l'Afrique de l'Ouest (CSAO). La publication examine le rôle des régions frontalières dans l'évolution de la violence depuis la fin des années 1990 en Afrique du Nord et de l'Ouest. Grâce à l’indicateur innovant de l'OCDE sur la dynamique spatiale des conflits (SCDi), le rapport explore la relation croissante entre violence politique et régions frontalières : au niveau régional en analysant plus de 170 000 événements violents entre janvier 1997 et juin 2021 et à l’aide d’études de cas au Sahel central et Sahel oriental. Ces dernières années, la violence dans les espaces frontaliers est plus intense en termes de nombre de victimes et plus diffuse géographiquement. 

Ce rapport combine des données quantitatives sur la localisation des événements violents et des victimes, leur cartographie dans le temps et l'espace et une analyse des acteurs en conflit pour répondre à trois questions : 

1) Les zones frontalières sont-elles plus violentes que les autres espaces ? 

2) L'intensité de la violence dans les régions frontalières a-t-elle augmenté dans le temps ? 

3) Certaines zones frontalières sont-elles plus violentes que d'autres ? 

La proéminence et la complexité croissantes des conflits et des groupes violents transnationaux en Afrique du Nord et de l'Ouest appellent à une analyse plus territorialisée pour des options politiques plus adaptées et flexibles.



L'étude est conduite principalement à partir de données de l'ACLED et s'inscrit dans une approche spatiale des conflits. Après avoir interrogé la manière dont les frontières façonnent les conflits (chapitre 1), elle montre les limites d'une approche stato-centrée concernant des conflits le plus souvent transnationaux (chapitre 2). Le chapitre 3 « Cartographier la dynamique fluctuante des conflits » (p 57 et suiv.) est consacrée plus spécifiquement à des questions méthodologiques et propose un algorithme pour délimiter les frontières en fonction des échanges. Les chapitres 4 et 5 s'interrogent sur l'intensification et la dispersion des violences. Bien que la violence ait tendance en général à diminuer en fonction de la distance aux frontières, les régions frontières ne sont pas toujours les épicentres spatiaux des conflits politiques. 


Cliquer ici pour lire directement la publication en ligne.

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Cartes et données sur les conflits et violences dans le monde

L'histoire par les cartes : la France en Amériques, un projet entre la BnF et la LoC

 

Le site La France aux Amériques s'inscrit dans le cadre d'un partenariat  entre la Bibliothèque nationale de France (BnF) et son homologue américain la Bibliothèque du Congrès (LoC). 

Lancé en 2020 pour les collections consacrées à l’Amérique du nord, le projet sera totalement déployé en 2022 avec l’ajout de celles consacrées à la Caraïbe. Manuscrits, imprimés, cartes, dessins et photographies, sélectionnées dans les collections de 19 partenaires, constituent aujourd’hui un corpus de plus de 2 000 documents de toute nature. 




Les Amériques s’y dessinent telles qu’elles sont à travers leur histoire : théâtre d’affrontements entre projets coloniaux rivaux ; terres d’expression, ici en Amérique du Nord, pour un projet politique révolutionnaire marqué du sceau de la liberté mais sans abolition de l’esclavage et une citoyenneté fort incomplète pour les libres de couleur et plus encore pour les autochtones, là, aux Antilles, pour une Révolution haïtienne, dans le sillage de la Révolution française, aboutissant à la première abolition de l’esclavage et à la deuxième indépendance du continent sur fond de restauration de l’esclavage en Guadeloupe et en Guyane ; mais aussi continent synonyme d’exploration de voyage, de partage, avec les figures de Cartier, La Vérendrye, Champlain, Plumier, Jolliet, le père Marquette, Iberville, La Pérouse, Labat, de Wimpffen, où s’exercent les talents des cartographes, des ethnologues, des écrivains, des linguistes, source d’inspiration sans fin pour un imaginaire puissant.

La France aux Amériques entend témoigner d’une communauté de destin et célébrer un héritage multiple et complexe. Le site s'organise autour de 6 rubriques (Peuples autochtones, Savoirs, Politiques, Economies, Sociétés, Cultures). Une entrée est plus spécifiquement dédiée à la Cartographie et permet de découvrir des cartes du Canada et de l'Acadie, la cartographie du fleuve Saint-Laurent, les Pays d'En-Haut, la Louisiane et le fleuve Mississipi. Un bon nombre de cartes géographiques françaises portant sur le territoire nord-américain se trouvent aujourd’hui dans la collection du Service hydrographique de la Marine de la Bibliothèque nationale de France. A partir de 1720, toutes les cartes marines, les plans, les journaux de navigation et les mémoires nautiques doivent y être transférés

Réunissant un ensemble de bibliothèques numériques constituées par la BnF, la collection Patrimoines Partagés a pour objet de témoigner des relations entretenues entre la France et le monde au fil des siècles, et met en lumière cette histoire dans une approche globale. Cette collection s’enrichit régulièrement de nouveaux partenaires et horizons, et témoigne de la profondeur et de la diversité des collections de la BnF. À ce jour, sept bibliothèques sont proposées : Bibliothèques d’Orient, France-Asie du Sud, France-Brésil, France-Chine, France-Pologne, France-Vietnam et La France aux Amériques. S’y ajoute l’exposition virtuelle France-Japon, un projet précurseur de cette collection.

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L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF et Bibliothèque du Congrès)

L'histoire par les cartes : Mapping an Atlantic World circa 1500 (Alida C. Metcalf)



The Green Book, un guide touristique qui donne à voir la géographie des lieux jugés « fréquentables » par des Noirs dans l’Amérique de l’après-guerre



Compare Map Projections. Un site pour comparer des projections cartographiques entre elles


Compare Map Projections propose une galerie importante de projections cartographiques à comparer. Développé par Tobias Jung, le site est facile à utiliser avec des explications et des pistes pour choisir les projections que l'on souhaite mettre en comparaison.


Les projections peuvent être inversées (sud en haut) et téléchargées sous différents formats (avec ou sans relief) et en différentes résolutions.





Une fois que l'on a sélectionné deux projections cartographiques, elles peuvent être superposées pour faire apparaître les différences, comme par exemple ici avec la comparaison des projections Eckert et Mollweide.


Très pédagogique, le site propose même un tableau des projections qui peuvent être intéressantes à comparer, soit par leurs ressemblances soit par leur différences.


Les projections sont basées sur des images raster issues du site naturalearthdata.com et ont été projetées avec différentes applications (Geocart, G.Projector, Flex Projector, MapDesignerRaster, d3-geo-projection). D'autres images ont été téléchargées à partir de Wikimedia Commons. Sauf indication contraire, les images du site sont sous licence Creative Commons Attribution-ShareAlike 4.0 et ont été générées par Tobias Jung.


Articles connexes



La BD Haie ou couche nationale de référence des haies linéaires en France métropolitaine


Une haie est constituée d'arbres, d'arbustes, de ronces, de branchages, servant à délimiter un champ, un jardin. Elle sert également à protéger du vent par exemple, et peut abriter des animaux. Certaines haies sont de véritables écosystèmes.

La BD Haie est le résultat des travaux initiés dans le cadre du dispositif de suivi des bocages (DSB). La première version est le résultat de la fusion de deux sources de données et de leur linéarisation : les haies et bosquets du thème végétation du produit topographique de l’IGN, appelé BD TOPO® et des haies arborées ou non, les arbres alignés et les bosquets issus des surfaces non agricoles du registre parcellaire graphique (RPG).

Le référentiel linéaire des haies a été monté en base et intégré dans la BDTOPO. Les données haies sont disponibles :


A  quoi servent les haies et les bocages ? (source :
OFB)

  • La conservation de la biodiversité
  • La protection des animaux d’élevage et des cultures
  • L’augmentation des rendements agricoles
  • Le stockage du carbone et la production de bois
  • La stabilisation et l’enrichissement des sols
  • La régulation des inondations et l’épuration des eaux
  • La fonction de barrière physique contre les produits phytosanitaires

Carte de densité des haies en France métropolitaine (source : Dispositif national de suivi des bocages IGN/OFB)



Thibaut Preux. Cartographie de la densité de haies en France métropolitaine. France. 2021.

Carte obtenue par agrégation des linéaires de haies recensés par le dispositif national de suivi du bocage* dans des mailles hexagonales de 2165 hectares. La haie est définie ici comme étant un élément de végétation longiligne composé d’arbres, arbustes ou arbrisseaux, sans interruption supérieure ou égale à 5 mètres, sur une largeur inférieure à 20 mètres.Le dispositif national de suivi du bocage est une combinaison de haies inventoriées par photointerprétation dans la BD Topo® entre 2003 et 2015 (16% du linéaire total), de haies inventoriées par le Registre Parcellaire Graphique (RPG) entre 2013 et 2016 (14%) et d’une fusion directe de ces deux bases (70%). Cette combinaison est assortie de post-traitements visant à homogénéiser la base de données (squelettisation, dédoublonage, nettoyage...). Bien que non synchrone et constituée de sources hybrides, cette base de données inédite constitue une avancée importante pour la caractérisation des haies en France.


L’enquête TERUTI-LUCAS  (UTIlisation du TERritoire/Land Use and Cover Area frame Statistical survey) montre le recul persistant des haies en France (-10% entre 2006 et 2015). L'objectif est de décrire l’occupation du territoire français. Cette enquête est l’unique source d’information annuelle sur l’occupation du territoire. 


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Géopolitique des débats présidentiels de l'entre deux tours depuis 1974

 

Source : Ce que les lieux cités dans les débats de l'entre deux tours disent de nous (TMC, Le Cartographe)

Jules Grandin a  suivi les 2h50 du débat entre Emmanuel Macron et Marine Le Pen et il en a tiré une carte des lieux évoqués par les candidats. Sans surprise, la France, mentionnée plus de 180 fois, arrive en tête suivie de l’Europe (125 mentions), l’Ukraine (33), la Russie (27), puis l’Allemagne (17), les États-Unis (10) et la Chine (7).


Depuis 1974, on observe une sorte d'internationalisation des débats. Alors qu'il n'y avait que 11 pays ou continents cités lors du débat entre Giscard et Mitterrand en 1974, on en décompte plus de 30 en 2012 dans le débat entre Sarkozy et Hollande et 25 en 2022 dans le débat entre Macron et Le Pen. Les lieux mentionnés lors de ces débats varient aussi en fonction de l'actualité du moment. Cela permet d'esquisser une sorte de géopolitique des débats de l'entre deux tours. Généralement c'est toujours la même structure : on a deux ou trois pays qui dominent largement les échanges. Le débat de 2012 est sans doute le plus international de ces débats.

Jules Grandin et Tom Février ont publié un article complet à ce sujet dans Les Echos :


Jules Grandin explique le making-of de ce travail et fournit les cartes en grand format dans ce thread : 

En complément

Présidentielles 1974-2017 : les débats télévisés entre les deux tours (Vie-publique.fr)

C'est en 1974 qu'est organisé le premier débat opposant les deux candidats présents au second tour de la présidentielle. Depuis cette date, le débat de l'entre-deux-tours constitue un rite républicain attendu par les électeurs et très suivi par les téléspectateurs. Retour en images sur les moments marquants de ces débats télévisés.

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Géopolitique de la twittosphère en période d'élections présidentielles

La régate présidentielle ou course à l'Elysée 2022 en version carte imaginaire

Analyser les cartes et les données des élections présidentielles d'avril 2022 en France

Dis-moi où tu vis, je te dirai ce que tu votes ? (Géographie à la carte, France Culture)

S'initier à la cartographie électorale à travers l'exemple des élections présidentielles de novembre 2020 aux Etats-Unis

Cartographie électorale, gerrymandering et fake-news aux Etats-Unis

La carte, objet éminemment politique


Carte des précipitations mondiales (2007-2021) enregistrées par les satellites du programme EUMETSAT


Source
: Brocca, L., Filippucci, P., Hahn, S., Ciabatta, L., Massari, C., Camici, S., Schüller, L., Bojkov, B., Wagner, W. (2019). SM2RAIN–ASCAT (2007–2018) : global daily satellite rainfall data from ASCAT soil moisture observations. Earth Syst. Sci. Data, 11, 1583–1601. 



Les produits de précipitations maillées à long terme sont cruciaux pour de nombreuses applications dans le domaine de l'hydrologie, de l'agriculture et des sciences du climat. Il s'agit ici d'une version GeoTIFF à résolution 10 km du modèle SM2RAIN-ASCAT (2007-2021) qui contient les précipitations mondiales quotidiennes enregistrées à partir de l'ensemble de données ASCAT sur l'humidité du sol v1.1 (Brocca et al. 2019). 

Les données proviennent de trois satellites météorologiques opérationnels (MetOp) lancés en 2006, 2012 et 2018, dans le cadre du programme Système polaire de l'Organisation européenne pour l'exploitation de satellites météorologiques (EUMETSAT). Les valeurs quotidiennes sont stockées sous forme d'entiers, alors que dans le NetCDF l'ensemble de données est arrondi à une décimale. Le NetCDF dispose également d'un indicateur de qualité pour une meilleure utilisation des données (non utilisé ici). P05, P50 et P95 indiquent les quantiles dérivés par pixel.

Outre les données quotidiennes et mensuelles, les fichiers comprennent des tendances à long terme qui ont été produites en ajustant des modèles de régression à des séries chronologiques désaisonnalisées, comme expliqué dans ce didacticiel Python. Fondamentalement, les modèles sont ajustés pour chaque pixel et les paramètres du modèle sont enregistrés sous forme d'images.

Les données de précipitations quotidiennes par année sont téléchargeables sur Zenodo au format raster Geotiff.


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Une animation des images Sentinel-2 à l'échelle du monde et sur toute une année



Un projet de cartographie participative pour inventorier les traces du passé colonial italien

 

Le site Postcolonial Italy vise à « enregistrer les traces matérielles du colonialisme italien et à les contextualiser historiquement afin de stimuler un débat public sur le passé colonial de l'Italie ». Il s'agit d'un projet de recherche collaborative et d'une entreprise d'histoire publique. Grâce à la collaboration d'autres chercheurs travaillant sur le patrimoine colonial, le projet entend se développer en ligne et intégrer les traces coloniales présentes dans d'autres régions et dans les anciennes colonies de l'Italie.

Les auteurs du site recherchent les traces matérielles du colonialisme italien qui sont encore visibles aujourd'hui dans l'espace public : (a) les rues, places et bâtiments dont les noms sont liés à l'histoire coloniale ; (b) les statuts, monuments, plaques commémoratives qui sont liés à l'histoire coloniale ; (c) les institutions qui ont été impliquées dans le colonialisme et qui existent encore ; (d) les traces coloniales dans la culture populaire et de masse. Les contributions sont envoyées au comité de rédaction qui vérifie les informations et se réserve le droit d'en refuser. Même s'il s'agit d'un projet collaboratif, tout contributeur reste propriétaire de ses textes et de ses photos  (voir les conditions).

Débuté en 2018 à Florence, le projet invite à découvrir le passé colonial de plusieurs villes italiennes, notamment BolzanoCagliariRomeTurinTriesteVenise.  Vous pouvez cliquer sur la carte ci-dessous pour en explorer certaines directement. 



Ce site de cartographie s'inscrit dans une démarche participative et une approche postcoloniale à laquelle on est libre d'adhérer ou non. Ce qui est publié sur le site doit cependant répondre à certaines normes scientifiques. Il est précisé également que "le contenu doit être accessible à un public n'ayant aucune connaissance préalable de l'histoire coloniale italienne". Les informations peuvent être consultées ou téléchargées sous forme de fichier kml-kmz comme par exemple ici pour Rome.



Articles connexes

L'histoire par les cartes : les collections numérisées de la Bibliothèque Vaticane


La Bibliothèque Vaticane, située à Rome, est l'une des plus anciennes bibliothèques du monde. C'est la bibliothèque du Saint-Siège. Le grand public n’est pas autorisé à la fréquenter, mais fort heureusement la bibliothèque a entrepris de numériser ses archives depuis plusieurs années. 

Le site DigiVatLib donne accès aux collections numérisées de la Bibliothèque vaticane. On y trouve des cartes historiques depuis l'époque du Moyen Age. Les entrées thématiques proposées concernent les manuscrits, ouvrages imprimés, incunables, monnaies et médailles. 

Il n'existe par d'entrée spécifiquement dédiée à la cartographie. On peut néanmoins utiliser des mot-clés (cartography, map, mappamundi...) à partir du moteur de recherche interne et raffiner la recherche avec des noms d'auteurs. On y retrouve des oeuvres connues, comme par exemple un exemplaire de la Cosmographie de Ptolémée ou encore une mappemonde de la Renaissance représentant l'Amérique (avec l'Est en haut).


Extrait de la Cosmographie de Claudius Ptolémée 1482 (Vat.lat.3811 et Vat.lat.5698)




De cosmographia, geographia et navigatione libri I-VII. (Arch.Cap.S.Pietro.H.27)



D'autres cartes historiques de la Bibliothèque vaticane sont à découvrir, notamment : 
  • Une série de cartes nautiques d'époque médiévale (Borg.Carte.naut)
  • Des cartes du Secretum fidelium du XIVe siècle (Vat.lat.2972)
  • Une carte turque du Nil vers 1685 (Vat.turc.73)
  • Une carte de la région de Canton (Chine) par Battista Maoletti De Serravalle - 1715 (Borg.cin.507)
  • Une carte du monde vu de la Chine par Giulo Aleni (Barb.or.151.pt.1)
  • Un livre de volvelles triple couche et de diagrammes célestes (Reg.lat.1139). La volvelle est une carte tournante, utilisée pour l'astronomie, la navigation et la médecine. Il s'agit d'un instrument de calcul. Elle met en forme les principes de l'astrolabe dans un livre. Voir par exemple cettte volvelle du XIIIe siècle conservée par la Bibliothèque interuniversitaire de Montpellier, Section Médecine (H 18 f. 223)
La Galerie des cartes géographiques fait partie de la Bibliothèque vaticane. C'est une magnifique salle de 120 mètres de long. Aux murs sont accrochées d'immenses cartes topographiques et des fresques de villes italiennes. Les cartes et les peintures au plafond datent du XVIe siècle. A découvrir sur Wikipédia.

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L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)

L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF)

L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori

L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes

Numérisée en haute résolution, la carte médiévale de Fra Mauro peut être explorée en détail

La carte médiévale d'Ebstorf en version interactive et en téléchargement

Rubrique Cartes et atlas historiques


La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-Unis


La Racial Dot Map, élaborée à partir des résultats du recensement de la population aux Etats-Unis en 2010, avait suscité beaucoup de commentaires du fait non seulement des fractures ethniques qu'elle donnait à voir, mais aussi en raison de son caractère assez novateur (une data visualisation de plus de 300 millions de points avec une couleur pour chaque individu en fonction de son origine ethnique). 

L'accès au site a été supprimé en janvier 2022 car cette cartographie n'était plus à jour et ne reflétait plus la manière de catégoriser l'appartenance ethnique aux Etats-Unis. Parmi les motifs mis en avant sur la page d'accueil, il y a le fait que le recensement de population de 2020 permet de disposer de données plus récentes et que cela aurait demandé des moyens importants pour refondre complètement le site. Mais les raisons plus profondes qui semblent avoir motivé cette décision semblent tenir à des évolutions dans la manière de considérer les statistiques ethniques aux Etats-Unis.

Panneau d'information affiché sur la page d'accueil de l'ancien site de la Racial Dot Map

Lors du dernier recensement de la population des Etats-Unis en 2020, 10% de la population s'est identifiée comme multiraciale contre 3% lors du recensement de 2010. La catégorie "Some Other Race" est devenue la deuxième catégorie de population la plus importante dépassant la population s'identifiant aux Noirs ou Afro-Américains. Comme mentionné sur le panneau d'affichage apposé sur la page d'accueil de l'ancienne Racial Dot Map, "la croissance dynamique de ces populations et la complexité à représenter cette diversité par des points de couleur ont rendu le modèle utilisé inadéquat". La question est bel et bien de savoir si l'on peut réduire l'appartenance ethnique à une couleur : quid des populations métissées par exemple ou des personnes ne souhaitant pas être rattachée à une identité ethnique en particulier ?

Malgré ces problèmes, on trouve encore des versions récentes de Racial Dot Map s'appuyant sur les résultats du dernier recensement : Race and Ethnicity in the US by Dot Density (Census 2020). Sur cette carte, les données ont été agrégées de manière à préserver une certaine confidentialité (1 point = 12 personnes). 


En 2021, la chaîne américaine CNN en a donné une autre version moins précise (1 point = 150 personnes), néanmoins pratique (cf accès direct par grandes villes).

Race and ethnicity across the nation (CNN, 2021)



Le Washington Post a cherché plutôt à représenter les évolutions sous la forme d'une carte par "pics" de population. La croissance rapide de certains groupes raciaux et ethniques signifie que la nation se diversifie plus rapidement que prévu.

America’s demographics are changing. How has your county shifted ? (The Washington Post, 2021)



Ben Schmidt (@benmschmidt) qui s'intéresse à "la visualisation de données pour aider les gens à réfléchir au passé des Etats-Unis", propose All of US, une application qui permet de superposer la Racial Dot Map de 2010 et celle de 2020 ainsi que les zones de redlining des années 1930.




La Racial Dot Map a été à l'origine de l'un des premiers billets publiés sur le blog Cartographie(s) numérique(s) en 2017. Au delà des aspects méthodologiques et éthiques qui peuvent être discutés, cette géovisualisation constituait dans les années 2010 une prouesse sur le plan technique et un modèle assez réussi de carte par densité de points (dotmap) s'appuyant sur les big data. Le site n'est plus accessible sur Internet alors qu'elle constitue aujourd'hui quasiment un document historique. C'est cette lacune que Ben Schmidt a voulu combler en permettant à nouveau d'y accéder, en donnant en outre la possibilité de la comparer avec celle de 2020.

D'autres Racial Dot Map ont depuis lors vu le jour en dehors des Etats-Unis. Celles-ci concernent des pays où la question ethnique peut également constituer un sujet sensible. Il s'agit notamment de :
  • la Mapa Racial do Brasil : elle repose sur le même principe mais prend en compte d'autres catégories (notamment les indigènes et les métis) dans un pays à fort métissage ethnique et culturel. 

  • la Dot Map of South Africa elle montre la répartition par groupes raciaux en Afrique du Sud. On peut confronter ces données à la langue parlée par chaque citoyen et aux revenus des ménages (d'après les données de recensement de 2011).

Articles connexes

The Racial Dot Map et la diversité ethnique des Etats-Unis








Le Printemps des cartes (19-22 mai 2022) : rendez-vous à Montmorillon pour sa 3e édition


Le programme du 3e Festival Printemps des cartes (19-22 mai 2022) est en ligne :
https://t.co/DPqvFjCedD



Après deux ans d’hibernation pour raisons sanitaires, les cartes font à nouveau le printemps à Montmorillon ! Durant cette parenthèse mondiale inattendue, des cartes, graphiques et tableaux quotidiens abondants ont fleuri, nous proposant de suivre quotidiennement l’évolution pandémique. Révélateur d’une époque, ce déluge d’informations et de données ou « data » localisées est devenu difficilement assimilable et a parfois pris le pas sur les représentations plus artisanales et personnelles des espaces vécus, mais aussi rêvés !  Mais par ailleurs, qu’est-ce qui fait la matière première des cartes ? Les capteurs, les objets connectés, les satellites, etc., qui fournissent une profusion de données, ne suffisent cependant pas à saisir la complexité et les nuances des phénomènes anthropiques. Il faut encore disposer des capteurs humains que sont l’écoute, le dialogue ou l’observation… Support de représentation de tous les enjeux qu’ils soient sociaux, économiques, géopolitiques, culturels, environnementaux, les cartes sont-elles devenues plus lisses, mainstream et descendantes, ou au contraire de nouveaux outils de participation, de co-construction et de débats sur les territoires ? Dans notre époque où prime l’émotion, l’image et l’instantané sur la réflexion, la rationalité, le long terme, on peut se demander dans quelle mesure la société contribue au foisonnement des cartes et de son langage visuel universel et intemporel…

Un Festival de cartographie et de toutes les représentations géographiques ouvert à toutes et à tous ! Le festival rassemble pendant 4 jours habitants, curieux de tous âges, citoyens, publics scolaires (du primaire à l’Université), associations, simples usagers, créateurs et passionnés de cartes ! Toutes et tous, nous utilisons des cartes dans notre quotidien : citoyens, habitants, collectivités, élus, dessinateurs, enseignants, chercheurs, cartographes, géographes, astrophysiciens, démographes, historiens, écrivains, urbanistes, géologues, sculpteurs, aménageurs, collectionneurs, romanciers, philosophes, archéologues, plasticiens, biologistes, randonneurs, aventuriers... 

Cette édition 2022 du Printemps des Cartes sera l’occasion d’explorer et de comprendre le monde au travers des représentations cartographiques. 

Invité d'honneur du Festival : Christian Grataloup

Informations pratiques et contact : Festival Printemps des cartes, 16 rue des Récollets, 86500 Montmorillon, France. Tél (+33) 05 49 91 04 88 — courriel

Entrée gratuite, places limitées (Vienne, 46°42'48"N, 0°86'94"E).

 

Le Printemps des Cartes 2022 sur Radio Agora

Retrouvez les interviews et émissions réalisées dans le cadre du Festival Printemps des Cartes 2022 à l’antenne de Radio Agora. Merci à l’équipe de Radio Agora pour l’accueil très chaleureux et la diffusion des émissions.

Analyser les cartes et les données des élections présidentielles d'avril 2022 en France


Les résultats des élections présidentielles en France donnent régulièrement lieu à une profusion de cartes et d'analyses sur Internet et sur les réseaux sociaux. Comme le souligne Aurélien Delpirou, « les élections sont des périodes propices à la médiatisation de la géographie. Cependant, ces portraits de la France qui vote, brossés parfois sommairement, peuvent aussi donner lieu à des raccourcis » (L'élection, la carte et le territoire : le succès en trompe-l’œil de la géographie, Géoconfluences, 2017). Pour Jean Rivière, « nous pouvons collectivement nous réjouir, en tant que géographes, de l'accélération de la diffusion des données en open data par le ministère de l'Intérieur ou des organismes de la statistique publique, de l'accessibilité croissante des logiciels de cartographie ou de statistique, de la place de la cartographie à des échelles toujours plus fines dans la presse, du développement du data journalisme, de la profusion des cartes sur les réseaux sociaux... De l'autre côté, c'est aussi une sorte de piège ou de victoire en trompe l’œil pour notre discipline, avec soit des approches très descriptives, soit des glissements et raccourcis interprétatifs » (extrait d'une discussion sur la liste Geotamtam, 15 avril 2022).

Que l'on considère la géographie sous l'angle de l'enseignement, de la recherche ou encore de la diffusion auprès du grand public, la ou plutôt les géographies électorales sont aussi à analyser au prisme des rapports des géographes au politique. Pour notre part, nous considérons que les savoirs géographiques ont vocation à circuler et à être partagés, que les données et les cartes sont elles-mêmes à interroger. Que l'on soit expert ou non du domaine, la géographie électorale concerne tous les citoyens. Elle constitue un bel objet d'analyse en termes de pouvoir et de contre-pouvoir des cartes et des données à l'ère d'Internet et des réseaux sociaux.

Le but de ce billet est de fournir une approche critique à partir des cartes proposées dans les médias et d'initier à la géographie électorale en donnant éventuellement la possibilité de construire ses propres cartes à partir de jeux de données.



1) Accéder aux données

  • Les résultats électoraux font l'objet d'une publication officielle sur le site du Ministère de l'Intérieur.

  • On peut accéder également à des données électorales en open data sur le site Data.gouv.fr. Les données du 2nd tour par commune, département, région sont disponibles ici

  • Une autre solution consiste à télécharger directement les données déjà mise en forme par l'Observatoire des Votes en France (choisir l'onglet Tableau).

  • Les fonds de cartes des communes sont disponibles sur le site de l'Insee (base Admin Express). Les jointures des tables s'effectuent à partir du Code officiel géographique (COG) des communes françaises et du code EPCI s'il s'agit de conduire l'étude au niveau des intercommunalités.

  • L'INSEE publie et met à jour la liste officielle des bureaux de vote avec leurs adresses et leur type (mairie, école, gymnase, salle polyvalente...), mais le libellé des champs n'est pas toujours homogène. Malgré la mise en place d'un Répertoire électoral unique depuis 2016, il n'existe pas de référentiel géographique de l'ensemble des bureaux de vote à l'échelle nationale. Certaines métropoles commencent à publier en open data les contours géographiques des bureaux de vote (par exemple Paris, LyonToulouse, Strasbourg, MulhouseRennesMontpellier, Poitiers, ToursClermont-Ferrand...). Le site Cartelec a fourni en 2010 une cartographie des bureaux de vote dans les grandes villes françaises, mais celle-ci serait à mettre à jour.

  • Élections législatives : données les plus récentes sur le territoire de chacune des 566 circonscriptions de France métropolitaine et des départements et collectivités d’outre-mer (Insee)

2) Analyser et discuter les choix cartographiques

1er tour

  • La plupart des grands quotidiens affichent les résultats par communes sous la forme de cartes choroplèthes avec le candidat arrivé en tête dans chaque commune (voir par exemple les cartes proposées par Le Monde, LibérationLe Figaro, Huffington Post). Dans un premier temps, il s'agit de repérer les zones géographiques où les candidats ont réalisé leurs meilleurs scores. Des contrastes géographiques apparaissent nettement en fonction des candidats et des sensibilités politiques. Ces cartes interactives permettent d'afficher les résultats par communes souvent de manière très efficace pour l'utilisateur (Cartosport). Inconvénient : ce sont des cartes choroplèthes qui mettent sur le même plan les communes urbaines et rurales, quelle que soit leur taille démographique respective. Or, une moitié des inscrits vit dans 4% des communes tandis que la moitié de toutes les communes regroupe seulement 6% des inscrits  (« Pourquoi il faut vous méfier des cartes des soirées électorales », Le Cartographe, TMC).

  • « Trois cartes pour visualiser les communes où Macron, Le Pen et Mélenchon sont arrivés en tête au premier tour » (France-Info). Ces cartes donnent une idée générale de la répartition géographique des votes, mais elles ne tiennent pas compte du poids démographique des communes. Une des solutions consiste à utiliser des cartes par anamorphoses pour ramener les résultats électoraux à l'importance de la population : voir par exemple les cartes par anamorphose proposées par Cybergéo (Olivier Finance) ou Le Grand Continent (Chaire d'Intelligence spatiale, Jacques Lévy). 

  • On peut nuancer l'analyse en cherchant quels sont les candidats qui arrivent en 2e, 3e ou 4e position. Ce que permet de faire l'Observatoire des Votes en France. L'application Geoclip proposée sur le site invite à varier les seuils et la symbologie. Si l'on ne souhaite pas jouer sur la discrétisation, il est possible de se reporter à des cartes déjà réalisées par différents journaux, par exemple Le Monde ou Le Parisien qui proposent des cartes de résultats détaillés par candidats. BFM-TV a cherché plus précisément à mettre en évidence le comportement des communes qui avaient voté (ou non) Macron en 2017 pour mesurer les éventuels changements.

  • Comparer les résultats des Présidentielles de 2022 avec ceux de 2017. On peut analyser les recompositions politiques en comparant les scores des candidats par rapport aux élections précédentes : Le Monde, Ouest-FranceLe Télégramme.  Les partis dits "de gouvernement" sont en voie de relégation, au profit des courants contestataires menés par Marine Le Pen et Jean-Luc Mélenchon. Il s'agit d'une "nouvelle décomposition du paysage politique" selon Le Monde. L'évolution par circonscriptions législatives du score de Macron entre 2017 et 2022 montre qu'il progresse dans les circonscriptions les plus à droite, notamment l'Ouest parisien et la Vendée (@mathieugallard). A l'inverse, le vote Mélenchon semble se renforcer dans le Midi de la France sur un arc Carcassonne-Millau-Montélimar-Gap (@arthur_jve) ainsi que dans les départements d'outre-mer.

  • Il est parfois difficile de faire des comparaisons en raison des changements de candidats ou de partis par rapport à 2017. France-Info propose de visualiser en une image animée la progression de l'extrême droite en France depuis 2017. Les scores cumulés de Marine Le Pen, Eric Zemmour et Nicolas Dupont-Aignan représentent un peu plus de 32% des suffrages. @Coulmont et @comitee ont produit une cartographie du 1er tour à partir d'un graphique ternaire (gauche, droite, extrême droite) à l'échelle des EPCI (à découvrir sur Comitee.fr) . Cette carte peut être comparée avec celle de l'AdFC. L'Observatoire des Votes en France propose également des regroupements par familles politiques (centre, droite ou gauche gouvernementales, extrême gauche, extrême droite). Ces regroupements par familles politiques sont eux-mêmes à interroger. 

  • Pierre-Henri Bono (@PHBono) propose des cartes bivariées permettant de comparer les résultats deux à deux, y compris pour les Français établis hors de France.

  • Florent Guerlain (@ff_ff) étudie les teintes employées pour chacun des 12 candidats à partir d’une sélection aléatoire et non exhaustive de 25 médias et instituts de sondages.

    2e tour

  • Le présidant-sortant E. Macron remporte l'élection présidentielle de 2022 avec 58,55% des voix, tandis que Marine Le Pen échoue à nouveau avec 41,45% des suffrages. La candidate d'extrême droite est malgré tout majoritaire dans 30 départements en France (pour seulement deux en 2017). Elle progresse notamment dans le centre et le sud-ouest, des régions qui restent cependant moins marquées par l'extrême droite que le nord du pays ou le Sud-Est.

  • « Face à Marine Le Pen, Macron recule sur tout le territoire par rapport à 2017 ». Le Monde propose une carte des communes selon la couleur du candidat arrivé en tête lors du second tour avec une comparaison par rapport à 2017 à l'échelle des EPCI ainsi qu'une carte des résultats par départements rapportés à la population. France-Info propose trois cartes pour visualiser la progression inédite de Marine Le Pen. Le Parisien met en avant « six cartes pour tout comprendre au second tour ».

  • « Les résultats du second tour de la présidentielle si abstention et votes blancs et nuls étaient pris en compte » (Le Monde). Les 2,2 millions de bulletins blancs ou nuls ainsi que les 13,6 millions d’abstentionnistes de ce second tour dessinent des résultats très différents lorsqu’on les comptabilise. 

  • Dans les départements ultramarins où la participation est des plus faibles, le score du Rassemblement national est à relativiser en le rapportant aux inscrits (Maître Pandaï).

  • « Macron est-il le plus mal élu des président de la Ve République comme le dit Mélenchon ?  En pourcentage et en nombre des voix, non ; mais en pourcentage du nombre d'inscrits, presque » (BFM-TV). Macron est réélu avec environ 38% des suffrages des électeurs inscrits, contre 43,6% il y a 5 ans. C'est le plus bas niveau depuis Pompidou en 1969 (graphiques à consulter sur le compte de @mathieugallard ou sur le site France-politique). BFM-TV propose une carte des communes où MAcron a perdu des voix entre 2017 et 2022 (mais la carte est illisible faute de légende).

  • Sondage : 42 % des électeurs d’Emmanuel Macron ont d’abord voté pour faire barrage à Marine Le Pen (Public Sénat). Sébastien Tixier propose une série de graphiques sur l'abstention et la part du vote barrage (@sebtixlovesyou). 

  • La participation électorale française a été l'une des plus faibles aux élections présidentielles en un demi-siècle, mais toujours plus élevée qu'en Espagne, aux États-Unis, au Royaume-Uni et au Canada (The Economist).


3) Varier les échelles

1er tour

  • Le changement d'échelle est fondamental pour conduire l'analyse. Libération propose des cartogrammes où les scores sont rapportés au poids de la population des régions et départements représentés par des cercles proportionnels (« Pourquoi la simple carte n'est pas toujours la meilleure forme pour raconter une élection »). Le Monde fournit le même type d'interface où l'on peut comparer la cartographie en aplats et en figurés proportionnels. Ces données départementales ou régionales doivent aussi être analysées en tenant compte des effets de territoire à l'échelle locale. Pour la Bretagne par exemple, la cartographie établie par Delphine Papin évoque une victoire en trompe-l'oeil pour Macron.

  • A l'échelle des grandes agglomérations, on observe de forts contrastes. C'est le cas de Paris très nettement divisé en deux secteurs ouest-est par le vote Macron / Mélenchon (Le Monde). L'agglomération de Marseille est, quant à elle, divisée en trois secteurs par le vote Macron / Le Pen / Mélenchon (Marsactu). A Toulouse, Macron siphonne les voix LR (@r_mejean). Pour Nantes, @Jean_Riviere décrypte ce que l'on peut dire des résultats électoraux, sachant que les logiques d’organisation du paysage électoral sont semblables dans beaucoup de grandes villes (forte différenciation en fonction des caractéristiques socio-économiques des quartiers).

  • Les villes que Macron, Le Pen et Mélenchon ont gagnées ou perdues depuis 2017 (Huffington Post). Le graphique interactif permet de comparer selon la taille des communes (entre 2000 et 150 000 habitants).

    2e tour 

  • A l'échelle nationale, l'abstention est de 28,2% lors du 2e tour le 24 avril 2022. Les principaux motifs avancés par les abstentionnistes : "aucun candidat" satisfaisant, "assez de devoir aller voter uniquement pour faire barrage", "les jeux sont faits", "refus de choisir entre deux candidats que je rejette totalement" (Le Parisien). 

  • La série de cartes interactives proposées par The Economist permet de comparer les scores à l'échelle des communes et des départements (avec seulement les données de ces derniers affichés en infobulles).

  • « Comment Macron a-t-il gagné ? Cartographier l’élection présidentielle à l’échelle communale » (Le Grand Continent). À partir des résultats du premier et du second tour combinés, ainsi que de l'abstention et du nombre de votes blancs et nuls, François Hublet (chercheur et doctorant à l’ETH Zurich) propose une analyse de données automatisée qui permet de dégager six groupes de communes aux caractéristiques bien différentes : six archipels français qui ont structuré le vote à la présidentielle. Ils révèlent des clivages infrarégionaux importants : à l'exception du nord-ouest, des outre-mer, de la Corse et, dans une certaine mesure, de l'Île-de-France, le passage à l'échelle locale est indispensable pour comprendre les dynamiques de cette élection. Voir notamment "D'où vient le vote Le Pen en Corse ?" (Le Grand Continent).

  • The Guardian a choisi une manière de cartographier les résultats des élections dans les départements d'outre-mer pour le moins géométrique. Par contre, le diagramme alluvial du journal The Guardian est intéressant pour visualiser les reports de voix au 2nd tour (d'après les données du sondage IFOP réalisé le 24 avril 2022).

  • Le vote par procuration à Paris, au premier et au second tour de l'élection présidentielle de 2022 (@Coulmont). Les données des résultats du 2nd tour par bureaux de vote à Paris sont téléchargeables sur Data.gouv.fr. Les données sont disponibles également pour Nantes et Toulouse, Marseille et d'autres villes devraient suivre.

  • À Nevers, la fin d’un ancrage à gauche ? (Métropolitiques)

  • « L'article auquel vous avez échappé, avec la carte des résultats du second tour dans les bureaux de vote parisiens. Macron arrive en tête dans chacun d'entre eux » (Le Monde - Les Décodeurs).

  • « Pour qui votent ces villages français qui bordent la Suisse ? » (Tribune de Genève).

  • « Présidentielle 2022 : comment ont voté les Français de l’étranger » (Le Monde).

4) Croiser les résultats avec d'autres données

1er tour

  • Le taux d'abstention au 1er tour des Présidentielles a été globalement plus fort en 2022 qu'en 2017 (26,3% contre 22,2%), bien qu'il n'ait pas dépassé le record de 2002 où 28,4% des électeurs ne s'étaient pas rendus aux urnes. L'Observatoire des votes en France permet de conduire des comparaisons sur différents scrutins à l'échelle des communes. Il convient de nuancer cette abstention qui diffère selon les territoires (très forte par exemple dans les territoires ultramarins), selon les classes d'âges et les catégories sociales (Le Monde, France-Info).

  • Emmanuel Macron obtient 28 % des voix devant Marine Le Pen (23,2 %). Mais le score le plus élevé du scrutin est celui de l’abstention (Ouest-France). « Les résultats de la présidentielle 2022 si on comptait l'abstention et le vote blanc (Huffington Post». « Abstention : où sont les réserves de voix pour le second tour de la présidentielle ? » (Ouest-France).

  • Les dimensions sociologiques du vote sont importantes à prendre en compte comme le montre l'analyse Ipsos de l'abstentionnisme et de la sociologie des électorats. Près de la moitié des 18-24 ans (42%) et des 25-34 ans (46%) ne sont pas allés voter, pour 22% des 35-49 ans, 20% des 50-59 ans, 12% des 60-69 ans et 23% des plus de 70 ans. Certains journaux rendent compte de ces différences par classes d'âges et par revenus (Les Echos, Sud-Ouest). Cette sociologie du vote selon l'âge doit malgré tout être rapportée au nombre réel d'électeurs par tranche d'âge, sans quoi elle peut induire de fausses représentations (@Gally).

  • En croisant les résultats électoraux avec la typologie des territoires ruraux-urbains ou avec celle plus récente des aires d'attraction urbaine (INSEE, 2021), il est possible d'observer des disparités territoriales dans la répartition du vote entre communes centres, communes de couronnes, communes hors d'attraction ou pôles secondaires (@mirbole01). 

  • « Macron dans les métropoles, Mélenchon dans les quartiers populaires, Le Pen dans les campagnes » (France-Info). Trois blocs dont les implantations géographiques sont très différentes, comme le montre l'analyse des résultats du scrutin du 10 avril en fonction du type de territoire (répartition des communes de France métropolitaine en six catégories et appui sur trois bases de données de l'Insee : les aires d'attraction des villes, le niveau de densité par commune et la part de HLM). Pour Olivier Bouba-Olga, la distinction entre vote rural et vote urbain est peu opérante. A caractéristiques identiques, les écarts de vote entre monde rural et monde urbain sont souvent limités.

  • « Jean-Luc Mélenchon, le candidat des grandes villes et de l'outre-mer » (France-Info). « Macron, président des riches ? » (Le Parisien). A l'échelle de la France, Sylvain Catherine (@sc_cath) souligne, non sans humour, la parfaite corrélation entre les communes où Macron arrive en tête et la part de l'enseignement privé dans le second degré. Victor Alexandre a trié les 35 000 communes par revenu médian, en a fait des groupes de 350 et a agrégé les voix et exprimés pour chaque candidat (@humeursdevictor).

  • Vraies ou fausses corrélations ? Pour Paris, @MrPropagande s'est amusé à superposer la carte des résultats du premier tour à celle des lieux de pouvoir dans la capitale. @LarrereMathilde rapproche la carte électorale de Paris de celle des barricades de juin 1848. @Nain_Portekoi la superpose avec la carte des prix de l'immobilier. @PascalRiche corrèle le vote au niveau de vie en Ile-de-France@Jean_Riviere évoque le pouvoir des images que sont les cartes dans le débat public contemporain et renvoie au dossier de Metropolitiques qui analyse la socio-géographie électorale à l'échelle des bureaux de vote parisiens (Agrikoliansky, 2017). A Rennes, l'analyse à l'échelle des bureaux de vote montre des résultats assez différents par rapport aux élections de 2017 (Le Télégramme). Denis Vannier propose une carte dasymétrique des résultats électoraux par bureaux de vote sur la tâche urbaine de Bordeaux (données à télécharger ici)

  • « On dit les chiffres disent, mais c’est plutôt ce qu’on fait dire aux chiffres » : l'analyse de Jean-Luc Mélenchon sur les résultats de l'Union populaire au 1er tour de la Présidentielle 2022. Une approche de la (néo)ruralité à discuter (extrait vidéo vers 1h16'). A recroiser avec l'analyse de Jérôme Fourquet concernant "l'archipel électoral mélenchoniste" qui correspondrait à des  composantes plus disparates (Fondation Jean Jaurès).

    2e tour

  • France-Info propose une série de cartes par anamorphoses pour "visualiser le vote des villes et le vote des campagnes". Comme lors du 1er tour, la méthodologie s'appuie sur trois bases de données de l'Insee : les aires d'attraction des villes, le niveau de densité par commune et la part de HLM. « 11 infographies qui éclairent les résultats du second tour » (France-Inter).

  • « Au second tour, l’électorat Mélenchon partagé entre le vote Macron et l’abstention » (Le Monde). Le Monde a croisé les résultats de Jean-Luc Mélenchon au 1er tour avec l'abstention au 2e tour et le niveau de vie médian dans les banlieues populaires de Lyon.


5) Interroger les nouvelles formes de représentation (carto)graphique

1er tour

  • Pour éviter de se perdre au milieu de cartes dressées pour chaque candidat, Olivier Finance (@FinanceOlivier), enseignant-chercheur en géographie à l'université de Strasbourg, fournit une typologie des intercommunalités en 7 classes, basée sur les votes par famille politique en 2022 et leur évolution entre 2017 et 2022. Sans chercher à expliquer les structures de vote diverses selon les lieux, le principal enseignement est la très forte autocorrélation spatiale des classes de la typologie. Autrement dit, le vote (sa structure et son évolution) dans une intercommunalité donnée a tendance a être similaire au vote dans un ensemble régional plus vaste (« De l'autocorrélation spatiale du vote à la Présidentielle », Cybergéo).

  • « 50 cartes pour lire le premier tour de la Présidentielle de 2022 » (Le Grand Continent). Jacques Lévy et son équipe de la Chaire d'Intelligence spatiale de l'UPHF proposent de s’intéresser à la dimension géographique du vote. Comment les voix des candidats se sont distribuées dans l’espace français ou plutôt quels choix ont fait les habitants des différents lieux qui constituent le territoire français  ? A certains égards, ce premier tour ressemble à un second par son caractère sélectif  : on y a «  éliminé  » au moins autant que «  choisi  ». Il s'agit de "confronter les candidats par la différenciation de leurs géographies, rendues comparables par la standardisation des classes et des figurés. Les suffrages obtenus sont rapportés aux superficies sur le terrain (carte euclidienne), aux habitants (cartogramme), tandis que la troisième image présente un fond de carte dont la configuration correspond à ses résultats. On retrouve dans ce dossier les cartes par anamorphose et les gradients d'urbanité utilisés depuis plusieurs années par Jacques Lévy. On peut aussi aller voir la contribution de Pierre-Henri Bono concernant le lien entre vote et gradient d'urbanité. 

  • Pour Olivier Bouba-Olga, l'effet gradient d'urbanité serait assez secondaire par rapport aux catégories sociales (lire ce billet : « Votes et gradient d’urbanité : une relation invalidée »). Jean Rivière remet en cause également ce qu'il appelle "la lecture binaire et réductrice des gradients d'urbanité" (Les clivages géographiques du vote – Géographies en mouvement)

  • Alain Ottenheimer (@datasensTls), spécialiste dans le domaine de la visualisation de données, propose une représentation par figurés proportionnels sur fond d'anamorphose afin de pouvoir comparer les scores des principaux candidats en 2017 et en 2022. Pour en savoir plus, on peut se reporter aux cartes proposées sur le site du PolitOscope qui utilisent la même méthodologie. 

  • Afin de mieux faire ressortir la répartition territoriale des votes, Boris Mericksay (@BorisMericskay) enseignant-chercheur en géographie à l'université Rennes 2, propose une data visualisation en 3D montrant la répartition spatiale des électeurs de Marine Le Pen (agrégation spatiale sur une maille de 10km, puis extrusion du nombre de voix et pourcentages représentés en aplats de couleur).

  • Dominic Royé (@dr_xeo) propose une carte dasymétrique des résultats du 1er tour en fonction du candidat arrivé en première position. Les résultats par communes sont filtrés par carroyage de densité de population.

  • Nicolas Mondon (@n_mondon), data journaliste au Figaro, propose une carte avec grille géométrique et cercles proportionnels pour représenter les écarts de voix entre Macron et Le Pen (LinkedIn).

  • Le site Contexte rapporte les résultats des 1er et 2e tour de la présidentielle à chacune des 577 circonscriptions de manière à préparer "la bataille des législatives" (cartographie en aplats et en isotypes). Il convient cependant de garder une certaine réserve par rapport à ce type d'anticipation car il n'y a pas d'évidence à projeter les résultats du 1er tour des élections présidentielles sur la carte des circonscriptions pour en déduire les résultats aux législatives (voir la simulation proposée par BFM-TV).

  • En contrepoint, voici la première carte électorale de la France réalisée en 1834 par Armand-Joseph Frère de Montizon. Elle représentait en bleu les "ministériels", en rouge "l'opposition" et en blanc les "légitimistes". Une carte très bleu-blanc-rouge à découvrir sur Gallica.

    2e tour

  • Julien Gaffari a construit un cartogramme de dorling pour représenter les résultats du 2e tour par commune. Ce type de représentation s'abstrait du fond de carte. Il s'agit de représenter les territoires avec une forme identique (en l'occurrence des ronds) dont la taille varie selon la donnée du nombre de suffrages, tout en positionnant autant que possible ces territoires à l'endroit où ils se trouvent géographiquement. D'où une lecture un peu difficile au premier abord, mais plus juste par rapport à la population respective des communes (voir ce fil de discussion). Les cercles proportionnels sont striés en fonction des différents candidats (voir le cartogramme proposé pour le premier tour ou celui concernant Paris). L'application en ligne permet de varier la taille des cercles (voir le détail par communes et régions). Ce type de cartographie s'inspire du cartogramme proposé par Karim Douieb pour les élections de 2016 aux Etats-Unis.

  • Eric Mauvière montre que les résultats par commune gagnent à être lissés. Le lissage par disque mobile consiste à moyenner la valeur d'une commune en prenant en compte les communes environnantes. Les différences entre communes proches s'atténuent, et les communes plus peuplées pèsent davantage : on élimine ainsi nombre de reproches habituellement adressés à la représentation choroplèthe brute.

  • « En cartes : les leçons de la présidentielle pour les prochaines législatives » (Les Echos). Il est tentant d'essayer de prédire les prochaines législatives à l'aune des résultats de la présidentielle. Ce n'est pourtant pas possible, le scrutin législatif a ses spécificités. Si l'on projette malgré tout le vote du premier tour de la présidentielle sur le système de scrutin des législatives, on s'aperçoit que l'essentiel des seconds tours serait des duels entre les trois partis principaux que sont LREM, le RN et LFI. 

  • Comment les votes vont-ils se reporter d'un candidat sur l'autre entre les deux tours ? Le journal Les Echos propose pendant l'entre deux tours un simulateur de report de voix qui permet de tester différents scénarios pour le 2e tour.

  • « Législatives : quelles sont les circonscriptions obtenues par le PS, EE-LV et le PCF après leur accord avec LFI ?  » (Libération).

  • L'Ifop publie un sondage sur les électorats d'E. Macron et M. Le Pen. L'étude superpose la carte du rapport de force Macron/le Pen à celle de la perception du retard économique par région par ses habitants (pas le même maillage et corrélation à discuter).

  • Satisfaction de la vie menée et vote au 2ème tour (@TristanGuerra) à partir des données du Cevipof. Analyse conduite à partir de l'enquête électorale 2022 de Sciences Po (ENEF 2022).

  • 3,3 millions d’électeurs ont établi au moins une procuration pour les élections de 2022 (INSEE).

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