Atlas 32 cartes pour découvrir les montagnes du Jura


L’Agence d'urbanisme Besançon centre franche-comté (AUDAB) a mis en ligne en octobre 2025 un nouvel atlas cartographique intitulé 32 cartes pour découvrir les montagnes du Jura.

Forte du succès rencontré par son premier atlas publié en 2021 et consacré à l’aire d’attraction de Besançon, l’AUDAB enrichit aujourd’hui cette jeune collection avec un deuxième volume, dédié cette fois au territoire transfrontalier des montagnes du Jura.

Ce territoire ne correspond à aucune entité administrative existante : il s’appuie sur une lecture transversale et transfrontalière du massif jurassien, fondée sur ses caractéristiques géologiques. Grâce aux données territoriales collectées de part et d’autre de la frontière franco-suisse, cet atlas a eu pour ambition de mettre en lumière, et ce, de manière originale, des territoires à enjeux inscrits dans un même espace physique, géologique et humainement tissé par des liens pluriséculaires : les montagnes du Jura.

Le pari de "montrer les montagnes du Jura" est réussi. De très belle facture, les cartes sont aussi esthétiques que démonstratives, preuve qu'il y a encore de l'avenir pour les atlas territoriaux. On y trouve aussi bien des cartes "classiques" sur la géologie ou les milieux que des cartes plus originales (heatmaps, cartes en 3D, anamorphoses...) sur les risques naturels, les densités de population ou l'accessibilité aux équipements.

Pour découvrir ce territoire, vous trouverez, dans cet ouvrage, 32 cartes organisées selon 7 chapitres thématiques (à télécharger en pdf) :

  1. l'origine, la formation et l'occupation des sols,
  2. la biodiversité,
  3. le climat et les risques naturels,
  4. les habitants,
  5. l'habitat,
  6. le contexte socioéconomique,
  7. le cadre et le niveau de vie.
L'Atlas peut aussi être consulté directement en ligne (sans téléchargement) en deux parties :

La cartothèque de l’Agence d'urbanisme Besançon centre franche-comté fournit également un grand nombre de cartes et de données sur la région.


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Global Forest Watch, une plateforme en ligne pour la surveillance des forêts à l'échelle mondiale


Global Forest Watch (GFW) est une plateforme en ligne qui fournit des données et des outils pour la surveillance des forêts. Grâce à des technologies de pointe, GFW permet d'accéder à des informations quasi en temps réel sur l'évolution des forêts à travers le monde. Il s'agit d'une "surveillance forestière conçue pour l'action" afin de "donner les moyens aux gens du monde entier de mieux protéger les forêts".

Carte interactive du site Global Forest Watch


1) Origine et évolutions de la plateforme GFW

Global Forest Watch a été créé en 1997 par le World Ressources Institute (WRI) dans le cadre de l'initiative Forest Frontiers. À ses débuts, il s'agissait d'un réseau d'ONG produisant des rapports actualisés sur l'état des forêts. À partir des années 2000, GWF a poursuivi la production de cartes et d'analyses forestières à l'échelle mondiale et régionale, tout en développant des projets de cartographie nationaux en collaboration avec les gouvernements. En 2006, GWF et GreenPeace ont créé la toute première carte mondiale des paysages forestiers restés intacts. Pour relever les défis liés à la déforestation, Global Forest Watch a commencé à développer de nouvelles applications web. Au milieu des années 2010, grâce aux progrès de la télédétection, GWF a étendu ses données annuelles et a commencé à diffuser des alertes mensuelles et hebdomadaires sur la déforestation. GWF a mis également en ligne des tableaux de bord afin de comprendre les causes et les conséquences des changements forestiers.

Au niveau mondial entre 2001 et 2024, 34% de perte de couvert végétal s'est produit dans des zones où les principaux facteurs de perte ont été la déforestation. De 2001 à 2024, il y a eu un total de 150 millions d'ha de couverture arborée perdue à cause des incendies au niveau mondial et 370 millions d'ha à cause d'autres facteurs de perte (construction de routes, exploitation minière, inondations...). L'année où la perte de couverture végétale due aux incendies a été la plus importante au cours de cette période est 2024 avec 13 millions d'ha de pertes dues aux incendies (45% de toutes les pertes de couverture végétale pour cette année). 

2) Facteurs à l'origine de la déforestation

Les alertes à la déforestation intégrées au GFW concernent les alertes RADD (Radar pour la détection de la déforestation) du Centre de recherche de Wageningen (WUR) et les alertes GLAD (Analyse et découverte globales des terres) de l'Université du Maryland, qui exploite l'imagerie post-perturbation des satellites Sentinel-1 et Sentinel-2. Cette approche permet d'identifier les causes directes de la déforestation : agriculture à petite et à grande échelle, développement routier, exploitation forestière sélective, exploitation minière, incendies de forêt, inondations ou autres perturbations naturelles. L'identification des facteurs à l'origine des alertes permet une application plus ciblée des lois et réglementations, une meilleure estimation des impacts écologiques et une compréhension plus fine des émissions de carbone liées aux perturbations forestières.

  • Facteurs non naturels (causés par l'homme)

Agriculture à petite échelle : clairières de moins de 2 ha, généralement liées à l’agriculture itinérante sur brûlis (défrichement temporaire suivi de repousse) ou à l’agriculture familiale. Dans les paysages agricoles de petite taille présentant des perturbations mixtes, cela peut inclure l’exploitation forestière artisanale et la collecte de bois de chauffage (généralement utilisé pour la cuisson). 

Agriculture à petite échelle avec brûlage : défrichements pour l’agriculture à petite échelle où le feu a probablement été utilisé, observés par une alerte incendie VIIRS concomitante et un faible ratio de brûlage normalisé Sentinel-2 après perturbation.

Agriculture à grande échelle : défrichements de plus de 2 ha destinés à l'établissement de cultures ou de pâturages, généralement liés à l'agriculture industrielle (par exemple la production de soja, d'huile de palme, de bœuf, etc.), coupes à blanc et défrichements à grande échelle à des fins de spéculation foncière.

Agriculture à grande échelle avec feu : défrichements pour l'agriculture à grande échelle où le feu a probablement été utilisé pour le défrichement, observés par une alerte incendie VIIRS concomitante et un faible ratio de brûlage normalisé Sentinel-2 après perturbation.

Aménagement routier : déboisements pour la création de routes, généralement pour faciliter des récoltes industrielles de bois, mais pouvant inclure des routes destinées à d'autres usages. 

Exploitation forestière sélective : perturbations à petite échelle causées par l'abattage sélectif d'arbres et le débardage (chemins où les grumes abattues sont traînées ou transportées), généralement liées aux récoltes industrielles de bois. 

Exploitation minière : déboisement pour faciliter l'extraction artisanale et industrielle de minéraux.

  • Facteurs naturels

Inondations : perturbations ou dégagements causés par les crues et les cours d'eau sinueux. Cela inclut les inondations naturelles et celles provoquées par l'homme.

Autres perturbations naturelles : perturbations ou clairières sans cause humaine visible. Cela inclut les chablis, les sécheresses, les glissements de terrain et la mort naturelle des arbres.

  • Autres facteurs

Incendie de forêt : Perturbations de grande ampleur dues au feu, sans défrichement immédiat pour l’agriculture. Cela inclut les incendies d’origine humaine et naturelle. Cette catégorie exclut les brûlages dirigés utilisés pour le défrichement agricole, mais inclut les feux de forêt qui se propagent de manière incontrôlée suite à des brûlages dirigés.

Non étiqueté : pixels pour lesquels le seuil de confiance d’une prédiction n’est pas atteint.

3) Cartes et données

Les données du Global Forest Watch sur la perte de couvert forestier due aux incendies montrent les pertes sur la période 2001-2024 à l'échelle mondiale. La carte permet de zoomer sur les zones concernées. Un tableau de bord fournit les données par pays et par année.

De nouvelles cartes mondiales dérivées de données de télédétection fournissent des données spatialisées sur les émissions, les absorptions et les flux nets de carbone des forêts. Alors que les modèles précédents n'estimaient les flux de carbone forestier que pour des pays ou des régions entières, la résolution de 30 mètres de ces données permet aux utilisateurs d'analyser la dynamique du carbone dans les forêts jusqu'à l'échelle locale. Une étude a été publiée en 2021 dans Nature Climate Change. En 2025, de nouvelles recherches (étude disponible sur le site Copernicus) ont permis d'harmoniser les données satellitaires nationales et mondiales pour améliorer le reporting sur le carbone forestier. 

Suivi géospatial révisé et mis à jour des flux de carbone forestier au XXIe siècle (source : Gibbs & al., 2025)


Le modèle du GFW montre que les forêts constituent un puits de carbone net bien plus important que ne le suggèrent les indicateurs nationaux de gaz à effet de serre (NGHGI). Cependant, utiliser le modèle de GFW comme point de comparaison indépendant avec les NGHGI exige une traduction entre les approches de surveillance en raison des différences conceptuelles : le modèle de GFW inclut tous les flux liés aux forêts, tandis que les NGHGI ne rendent compte que des flux anthropiques.

Les rapports et analyses peuvent être consultés sur le site du World Ressources Institute

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Un indice de vulnérabilité infranational (SGVI) pour les pays à revenu faible et intermédiaire


Source : Jeroen Smits, Janine Huisman (2025). From National Averages to Local Realities : A Subnational Vulnerability Index to Guide Sustainable Development in Low- and Middle-Income Countries [Des moyennes nationales aux réalités locales : un indice de vulnérabilité infranational pour guider le développement durable dans les pays à revenu faible et intermédiaire], Sustainability 2025, 17(20), 9313, https://doi.org/10.3390/su17209313 (article disponible en licence Creative Commons Attribution - CC BY).

Résumé

Pour bâtir une société durable et résiliente face aux changements climatiques et aux catastrophes naturelles, il est essentiel de pouvoir s'attaquer aux vulnérabilités socio-économiques. Or, dans les pays pauvres, il est difficile d'identifier les zones critiques de vulnérabilité, car les indicateurs existants ne sont disponibles qu'à l'échelle nationale. Les auteurs proposent ici une solution à ce problème : une version infranationale de l'Indice de vulnérabilité du Global Data Lab (GVI), un indice composite conçu pour suivre et analyser les dimensions humaines de la vulnérabilité aux changements climatiques, aux catastrophes naturelles et à d'autres types de chocs. Le GVI infranational (ou SGVI) est disponible pour 1 260 régions réparties sur 118 pays à revenu faible et intermédiaire, offrant ainsi une vision de la vulnérabilité socio-économique plus de dix fois plus précise qu'auparavant. Les analyses révèlent que cette résolution accrue augmente de plus de 70 % la variation observée de la vulnérabilité dans les régions les plus pauvres. 

Depuis 2000, la vulnérabilité totale dans les pays à revenu faible et intermédiaire a diminué d'environ 24 %, mais parallèlement, les disparités en matière de vulnérabilité se sont accrues, soulignant ainsi l'importance des données infranationales. En rendant compte des disparités locales en matière de capacité d'adaptation et de vulnérabilité, l'Indice de vulnérabilité des pays à revenu faible et intermédiaire (SGVI) fournit des données et des informations essentielles pour l'adaptation au changement climatique et la planification du développement durable.

Indice de vulnérabilité infranational en 2000, 2011 et 2023 (source : Smits & Huisman, 2025). 

Données

Les chercheurs ont compilé des données pour 1 260 régions réparties sur 118 pays à revenu faible et intermédiaire. Ils ont effectué un suivi sur la période de 2000 à 2023, afin d’observer l’évolution de la vulnérabilité humaine au fil du temps. Pour élaborer l'indice SGVI, les chercheurs se sont concentrés sur 7 dimensions humaines fondamentales (économie, éducation, santé, égalité des sexes, démographie, gouvernance, infrastructures). Ces dimensions sont mesurées à l'aide de 11 indicateurs spécifiques, notamment le nombre de personnes vivant sous le seuil de pauvreté, la durée moyenne de scolarisation, l'espérance de vie, l'accès à l'électricité, le nombre d'abonnements de téléphonie mobile. Géographiquement, l'Afrique subsaharienne demeure la région la plus vulnérable. Si l'Amérique latine et certaines parties de l'Asie ont enregistré des progrès significatifs, les régions infranationales d'Afrique restent à la traîne. Ces données sont essentielles pour l'adaptation au changement climatique. Si on se base uniquement sur des données nationales, on risque de passer à côté des communautés qui, faute d'infrastructures ou de ressources économiques suffisantes, ne peuvent résister aux chocs climatiques.




Le Global Data Lab (GDL) est un centre de données et de recherche indépendant rattaché à la Nijmegen School of Management de l'Université Radboud de Nimègue aux Pays-Bas. S'appuyant sur plus de 500 ensembles de données d'enquêtes auprès des ménages provenant des principaux fournisseurs de données, le GDL a constitué l'une des plus importantes bases de données existantes pour les pays à revenu faible et intermédiaire. Grâce à cette infrastructure, le GDL mène des recherches et développe des bases de données spécialisées, ainsi que des indices et des outils de suivi et d'analyse de la situation et du progrès des sociétés. Les données disponibles à l'échelle infranationale concernent le développement humain, l'éducation, la santé, le climat, la richesse, le genre, la démographie, la gouvernance.

Interface cartographique du Global Data Lab avec de nombreux jeux de données infranationaux


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Perspectives 2025 sur l'urbanisation mondiale (ONU)


Source
:  United Nations (2025). World Urbanization Prospects : Summary of Results, prepared by the Population Division of the United Nations Department of Economic and Social Affairs, november 2025, https://www.un.org/development/desa/pd/world-urbanization-prospects-2025-0

L’urbanisation est l’un des bouleversements démographiques les plus importants de l’histoire de l’humanité, modifiant fondamentalement la manière dont les populations vivent et là où elles construisent leurs communautés. Pour la première fois, l’édition 2025 des « Perspectives sur l’urbanisation mondiale » présente des estimations et des projections de population selon la méthodologie du « degré d’urbanisation ». Ce nouveau cadre fournit des estimations et des projections harmonisées et comparables pour trois catégories distinctes sur un continuum : villes, agglomérations et zones rurales. Il révèle ainsi que l’urbanisation est plus répandue que ne le suggèrent souvent les statistiques nationales. Cette approche offre une nouvelle perspective pour comprendre les modèles d’établissement humain et élaborer des politiques intégrées favorisant le développement durable dans un monde de plus en plus urbanisé. 

Population mondiale vivant dans des grandes métropoles, des villes ou des zones rurales 1950-2050 (source : Perspectives 2025 sur l'urbanisation mondiale)

Dix messages clés : 

1. Le monde est devenu de plus en plus urbanisé. Aujourd'hui, la population mondiale vit davantage en ville qu'à la campagne. En 2025, les villes abritent 45 % des 8,2 milliards d'habitants de la planète, soit plus du double des 20 % enregistrés en 1950. 

2. Le nombre de mégapoles (10 millions d'habitants ou plus) continue de croître. Plus de la moitié se situent en Asie. Le nombre de mégapoles a quadruplé, passant de huit en 1975 à 33 en 2025, dont 19 en Asie. On prévoit qu'il y en aura 37 d'ici 2050. Jakarta (Indonésie) est actuellement la ville la plus peuplée du monde avec près de 42 millions d'habitants, suivie de Dhaka (Bangladesh) avec 37 millions et de Tokyo (Japon) avec 33 millions. Dhaka, en pleine expansion, devrait devenir la plus grande ville du monde d'ici le milieu du siècle, tandis que la population de Tokyo devrait diminuer, la faisant chuter au septième rang d'ici 2050. 

3. Les petites et moyennes villes abritent plus de personnes que les mégapoles. Nombre de ces agglomérations de plus petite taille figurent parmi celles qui connaissent la croissance la plus rapide, notamment en Afrique et en Asie. La majorité de la population mondiale vivant en ville réside dans des villes de petite et moyenne taille, et non dans des mégapoles. Sur les 12 000 villes que compte le monde en 2025, 96 % ont moins d’un million d’habitants et 81 % moins de 250 000. Nombre de ces petites villes, notamment en Afrique subsaharienne et en Asie centrale et méridionale, connaissent la croissance la plus rapide. Souvent dépourvues de capacités de planification et de ressources suffisantes pour gérer durablement leur développement, elles ont besoin d’un soutien pour les services de base et la gestion de l’aménagement du territoire. 

4. La croissance de la population urbaine mondiale d’ici à 2050 se concentrera dans sept pays. Plus de la moitié des 986 millions d’habitants supplémentaires que comptera la population urbaine mondiale d’ici à 2050 se concentreront dans seulement sept pays : l’Inde, le Nigéria, le Pakistan, la République démocratique du Congo, l’Égypte, le Bangladesh et l’Éthiopie. À eux seuls, ces pays devraient accueillir plus de 500 millions d’habitants supplémentaires. Leur capacité à gérer durablement cette croissance influencera profondément les résultats du développement mondial et les progrès accomplis vers les Objectifs de développement durable. 

5. La croissance démographique urbaine est inégale. La plupart des villes sont en expansion, mais des milliers d’autres connaissent un déclin démographique. À l'échelle mondiale, plus de 3 000 villes ont connu un déclin démographique entre 2015 et 2025. La plupart de ces villes en déclin comptent moins de 250 000 habitants, dont plus d'un tiers en Chine et 17 % en Inde. Ces trajectoires diverses soulignent la nécessité de politiques prenant en compte à la fois l'expansion et la contraction démographiques. Les villes en croissance doivent se préparer à fournir des services à une population croissante, tandis que les villes en déclin démographique sont confrontées à des difficultés pour maintenir leurs services et adapter leur économie. 

6. Les villes abritent plus d'un tiers de l'humanité et sont essentielles au développement durable. En 2025, elles demeurent le type d'habitat le plus répandu dans 71 pays, dont des nations aussi diverses que l'Allemagne, l'Inde, l'Ouganda et les États-Unis. L'Inde et la Chine, à elles seules, comptent plus de 1,2 milliard d'habitants urbains, soit plus de 40 % de la population urbaine mondiale. Les villes jouent souvent un rôle crucial de liaison entre les zones rurales et les villes, en fournissant des services essentiels et en soutenant les économies locales. Dans des régions comme l'Afrique subsaharienne et l'Asie centrale et méridionale, la population urbaine devrait croître considérablement d'ici 2050. Une planification proactive des villes peut favoriser un développement territorial équilibré et réduire la pression sur les grandes villes. 

7. Alors qu'elle approche de son apogée, la population rurale mondiale est confrontée à des défis sans précédent. Son pic devrait se situer dans les années 2040, avant de décliner. En 2025, les zones rurales demeurent le type d'habitat le plus répandu dans 62 pays, notamment en Afrique subsaharienne et en Europe, comme la France, la Pologne et la Roumanie. L'Afrique subsaharienne est la seule région à avoir connu une croissance démographique rurale substantielle ces dernières décennies et concentrera la quasi-totalité de cette croissance à venir. De nombreuses communautés rurales subissent des pressions croissantes dues au vieillissement de la population et à l'exode rural, les jeunes s'installant de plus en plus en ville. Ces tendances soulignent la nécessité de renforcer les liens entre les zones urbaines et rurales – transports, connectivité numérique et accès aux services essentiels – afin de réduire les disparités territoriales et de soutenir la résilience rurale, condition indispensable à la sécurité alimentaire et au développement durable. 

8. L'expansion des zones bâties dépasse la croissance démographique mondiale. Entre 1975 et 2025, la superficie des zones bâties occupées par l'homme a progressé presque deux fois plus vite que la population mondiale. En conséquence, la surface bâtie par personne est passée de 43 à 63 mètres carrés. Cette expansion est inégale selon les régions : l’Europe, l’Amérique du Nord, l’Australie et la Nouvelle-Zélande affichent les surfaces bâties par habitant les plus importantes, tandis que l’Asie centrale et méridionale en compte le moins. Il est à noter qu’environ 60 % des terres converties à l’urbanisation depuis 1970 étaient auparavant des terres agricoles productives, ce qui souligne l’urgence de promouvoir une croissance urbaine compacte et efficace afin de préserver les terres agricoles et les écosystèmes naturels, et d’atténuer le changement climatique. 

9. La méthodologie du degré d’urbanisation révèle que le monde est plus urbanisé que ne le suggèrent les statistiques nationales. Les définitions nationales du terme « urbain » varient considérablement, utilisant souvent des critères administratifs ou des seuils de population différents. L’agrégation de ces définitions nationales disparates suggère que 58 % de la population mondiale sera urbaine en 2025. Ce chiffre est nettement inférieur aux 81 % de la population vivant dans des villes (45 %) et des agglomérations (36 %) selon la méthodologie du degré d’urbanisation. Cette divergence s'explique par le fait que de nombreuses agglomérations classées comme « villes » (voire, dans certains cas, comme « cités ») selon le degré d'urbanisation sont considérées comme rurales à l'échelle nationale, notamment en Asie centrale et méridionale et en Afrique subsaharienne. 

10. Le développement durable exige une planification intégrée qui considère les villes, les agglomérations et les zones rurales comme interconnectées et interdépendantes. Ces trois types d'établissements humains sont fondamentalement liés ; environ 60 % des terres converties en espace urbain depuis 1970 étaient autrefois des terres agricoles productives. Combler le fossé entre les zones urbaines et rurales nécessite des investissements coordonnés dans les transports, la connectivité numérique, les infrastructures et les services essentiels, ainsi que des politiques urbaines nationales intégrant le logement, l'aménagement du territoire, la mobilité et la fourniture de services. Des politiques reconnaissant le rôle spécifique de chaque type d'établissement et promouvant l'activité économique dans les villes peuvent conduire à une croissance urbaine plus compacte, tout en protégeant les terres agricoles et les écosystèmes naturels et en garantissant l'accès aux services essentiels dans tous les types d'établissements. Pour planifier et suivre efficacement ces dynamiques, des recensements réguliers et des systèmes géospatiaux et statistiques intégrés sont indispensables, permettant des décisions fondées sur les données et tenant compte du rôle spécifique de chaque type d'établissement.

Consulter le rapport complet 2025

Découvrir les nouveautés du WUP 2025

La Division de la population du Département des affaires économiques et sociales des Nations Unies publie depuis plusieurs décennies des estimations et des projections révisées des populations urbaines et rurales de tous les pays du monde et de leurs principales agglomérations urbaines. Ce site web présente les principales conclusions de la révision 2025 des Perspectives de l’urbanisation mondiale, qui concordent avec la taille de la population totale de chaque pays telle qu’estimée ou projetée dans la révision de 2024 des Perspectives de la population mondiale. Les Perspectives sur l’urbanisation mondiale sont largement utilisées au sein des Nations Unies et par de nombreuses organisations internationales, centres de recherche, chercheurs universitaires et médias.

Nombre de mégapoles en 2000 et en 2050 (source : Perspectives 2025 sur l'urbanisation mondiale)



Pour la première fois, cette édition intègre une méthodologie géospatiale harmonisée – le degré d’urbanisation (DEGURBA) – afin de mesurer l’urbanisation en complément des définitions nationales traditionnelles. Le DEGURBA a été réalisé en étroite collaboration par la Commission européenne, l’Organisation des Nations Unies pour l’alimentation et l’agriculture (FAO), le Programme des Nations Unies pour les établissements humains (ONU-Habitat), l’Organisation internationale du travail (OIT), l’Organisation de coopération et de développement économiques (OCDE) et la Banque mondiale (voir la note méthodologique). 

Le degré d'urbanisation est une méthodologie harmonisée à l'échelle mondiale, approuvée par la Commission de statistique des Nations Unies, permettant de classer les zones le long d'un continuum urbain-rural selon un processus en deux étapes : premièrement, les cellules d'une grille de 1 km² sont classées en fonction de la densité de population, de la contiguïté et de seuils de taille de population. Deuxièmement, cette classification est utilisée pour répartir les petites unités spatiales (municipalités ou autres subdivisions territoriales) en classes mutuellement exclusives, selon le type de cellule où réside la majeure partie de leur population. Ainsi, les données démographiques par municipalité peuvent être ventilées par degré d'urbanisation. Ce rapport utilise un système de grille standardisé pour classer les établissements humains, car cette méthode garantit une comparaison internationale cohérente. Les zones urbaines sont celles qui sont contiguës avec des densités ≥ 1 500 personnes/km².

Représentation schématique du degré d'urbanisation (source : Perspectives 2025 sur l'urbanisation mondiale)


Le rapport présente également de nouvelles analyses portant sur la surface bâtie par habitant et la densité de population urbaine. Cette révision tire parti d’informations supplémentaires sur les niveaux et les tendances récentes, issues des résultats des recensements de 2020. Les estimations nationales sous-jacentes s’appuient sur des données de recensement ou des estimations se référant à 2019 ou à une année ultérieure pour 155 pays et territoires , offrant ainsi une base empirique beaucoup plus riche que les révisions précédentes.

Surface bâtie par habitant en 2000 et en 2050 (source : Perspectives 2025 sur l'urbanisation mondiale)




Toutes les données sont téléchargeables par pays et par villes, avec de nombreux indicateurs disponibles concernant le degré d'urbanisation, la variation de la population urbaine/rurale, la superficie bâtie par habitant, avec la possibilité également de comparer par rapport aux définitions nationales. 

Données sur l'urbanisation mondiale (1975-2050)

Outil de cartographie en ligne

Portail de données de la Division de la population des Nations Unies

Utilisation du modèle de degré d'urbanisation par le GHSL

La carte interactive des populations des villes du monde a été mise à jour avec la version 2025 des "Perspectives sur l'urbanisation mondiale" de l'ONU, la base de données de référence pour comprendre la dynamique urbaine mondiale. En cliquant sur une ville au choix, on peut faire apparaître la courbe d'évolution de sa population ainsi que son rang mondial à différentes dates. Le même type de carte interactive est disponible également en ce qui concerne les densités de population à partir des données GHSL issues des Perspectives 2022 sur la population mondiale.

Évolution de la population des villes dans le monde 1975-2025 (source : Perspectives 2025 sur l'urbanisation mondiale)


Agglomération urbainePopulation 2025 (millions)Classement mondial 2025Population 2050 (millions)Classement mondial 2050
Jakarta41,9151.22
Dacca36.6252.11
Tokyo33,4330.77
New Delhi30.2433,94
Shanghai29.6534,93
Guangzhou27.6629.28
Le Caire25.6732.46
Manille24.7827.19
Calcutta22,5923.810
Séoul22,51021.212
Karachi21.41132.65
Mumbai20.21223.111

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Jeu de données SIG sur le classement des métropoles mondiales



Atlas mondial sur la pauvreté et les inégalités à l'échelle infranationale (Banque mondiale)


La Banque mondiale a mis à jour son Atlas mondial de la pauvreté à l'échelle infranationale (GSAP). Il comprend des seuils de pauvreté révisés, de nouvelles enquêtes auprès des ménages ainsi que de nouveaux indicateurs pour mesurer les progrès vers la prospérité. Il en résulte une cartographie du développement plus précise (les données restent malgré tout des estimations). Certaines régions ont connu des progrès rapides, tandis que d'autres restent touchées par une pauvreté persistante, y compris au sein d'un même pays. Le portail géospatial de la pauvreté de la Banque mondiale permet de comparer en fonction du seuil de pauvreté choisi (ratio de 3 $, 4,2 $ ou 8,3 $ par habitant).

Part de la population avec un seuil de pauvreté inférieur à 3 dollars (source : GSAP)

Cette version est basée sur les données d'octobre 2025 avec les seuils de pauvreté les plus récents en PPA 2021. L'application en ligne permet de comparer avec des données antérieures.

En 2013, la Banque mondiale a annoncé son objectif de lutter contre la pauvreté sous toutes ses formes d'ici à 2030 et de promouvoir une prospérité partagée. Malgré les progrès remarquables accomplis ces dernières années en matière de réduction de la pauvreté, atteindre ces objectifs demeure un défi. Le recul de la pauvreté est inégal. Ces dernières années, la réduction de la pauvreté a été principalement observée en Asie de l'Est et dans le Pacifique (notamment en Chine et en Indonésie) et en Asie du Sud (notamment en Inde). Malgré ces progrès, le nombre de personnes vivant dans l'extrême pauvreté reste élevé, en particulier en Afrique subsaharienne. Dans de nombreux pays, de fortes disparités persistent en matière de pauvreté au niveau infranational. Par ailleurs, des problèmes mondiaux tels que le changement climatique, la fragilité des systèmes de gouvernement local, les crises économiques et l'insécurité alimentaire constituent des risques importants pour la réduction de la pauvreté et sont souvent des enjeux transfrontaliers qui génèrent d'importantes externalités, positives ou négatives, entre pays voisins.

Le Portail géospatial de la pauvreté est le référentiel de données sur le développement de la Banque mondiale à l'échelle infranationale. La collecte de données précises sur les principaux indicateurs de bien-être est un enjeu de plus en plus crucial concernant l'étude du développement à l'échelle mondiale. Conformément aux Objectifs de développement durable (ODD) à l'horizon 2030, qui appellent à une « révolution des données » pour combler les lacunes en matière de données dans les pays à revenu faible et intermédiaire, ce portail vise à répondre à la demande croissante de données décisionnelles plus pertinentes et mieux ciblées. La possibilité de désagréger les indicateurs de pauvreté et d'inégalité par région et au fil du temps est un atout considérable, décuplant le volume d'informations disponibles. Les données infranationales peuvent servir à mieux cibler les interventions de développement, à produire des estimations de la pauvreté plus précises et à être combinées à d'autres sources pour générer de nouvelles formes d'analyse.

Dans 53 pays, les inégalités ont augmenté, certaines régions ayant réduit leur pauvreté tandis que d'autres l'ont vue augmenter. Les régions qui demeurent pauvres sont souvent confrontées aux risques climatiques, à la fragilité de leur économie ou à un accès très limité aux marchés.

L'ensemble de données ne se limite pas aux statistiques sur la pauvreté. Il introduit également un autre indicateur utile : l'écart de prospérité, qui mesure l'écart de niveau de vie par rapport à la classe moyenne, estimé à environ 28 dollars par jour. Une région peut avoir un faible taux de pauvreté tout en restant bien en deçà du niveau de vie de la classe moyenne. De nombreux ménages ne sont plus considérés comme pauvres, mais demeurent vulnérables aux chocs économiques. C’est pourquoi il convient d’analyser conjointement les taux de pauvreté et les inégalités de prospérité : les taux de pauvreté révèlent les difficultés immédiates, tandis que les inégalités de prospérité montrent à quel point les populations sont éloignées de la résilience et de la sécurité.

Déficit moyen par rapport à un écart de prospérité de 28 dollars par jour (source : GSAP)



Les données sont à télécharger à partir de la Base de données infranationales sur la pauvreté et les inégalités. Il est possible d'étudier les évolutions depuis 2010.

Le Portail géospatial de la pauvreté fait partie de la Plateforme sur la pauvreté et les inégalités de la Banque mondiale. Il contribue à combler le manque de connaissances en fournissant des indicateurs de pauvreté, d'inégalité et de pauvreté multidimensionnelle à l'échelle infranationale. La pauvreté multidimensionnelle peut être beaucoup plus élevée que l'extrême pauvreté. Dans la plupart des régions, les enfants sont plus susceptibles de vivre dans des ménages pauvres. Pour en savoir plus, consulter l'article Cartographie de la pauvreté au niveau infranational : enseignements tirés de la base de données mise à jour de la Banque mondiale publié sur le blog de la Banque mondiale.

Les données fournies par la Banque mondiale peuvent être complétées et compararées à d'autres estimations sur la pauvreté, telles que celles proposées par le Laboratoire d'intelligence artificielle de Stanford qui cartographie la richesse à partir d'images satellites (estimations).

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Cartes et données. D'où viennent les milliardaires et où vivent-ils dans le monde ?


Wesley Stubenbord (Université Cornell à New York) propose une carte interactive Migration des milliardaires. Elle représente les flux migratoires de 3106 milliardaires, avec leur lieu de naissance et leur lieu de résidence. Les points rouges sur la carte indiquent les lieux de naissance ; les points bleus les lieux de résidence actuelle (sachant que les lieux de résidence secondaire ne sont pas pris en compte). Les arcs en bleu clair représentent les flux migratoires entre les lieux.

D'où viennent les milliardaires et où vivent-ils ? (source : Migration des milliardaires)



Cette datavisualisation représente les migrations de plus de 3 100 milliardaires à partir de la Base de données internationale sur les élites économiques et leur patrimoine (IDEE Wealth), un nouvel ensemble de données qui suit le patrimoine et les caractéristiques sociales de l'élite économique mondiale à partir de sources publiques. En reliant les données de résidence de Forbes sur la période 2010 à 2025 aux données démographiques issues des médias, des administrations et d'autres sources, la visualisation illustre les flux migratoires des individus les plus riches du monde. Le résultat décrit les origines variées et la concentration spatiale d'une élite possédant environ 2,5 % de la richesse mondiale en 2024. Cette application s'avère utile pour l'étude des élites, des inégalités de richesse et pour les débats contemporains sur la politique fiscale. La carte met bien en évidence les flux migratoires de l'élite économique à l'échelle mondiale.

Chemins de migration des milliardaires sur la période 2010-2025 (source : Migration des milliardaires)



L'application permet de filtrer les résultats par pays en distinguant par lieu de naissance et/ou par lieu de résidence. En cliquant sur une ville au choix, on peut afficher plus spécifiquement les flux migratoires à partir d'elle. On peut aussi faire apparaître le nombre de milliardaires et la part qui en est originaire. 

Sans surprise, les milliardaires sont plus nombreux à être originaires et à vivre dans les pays du Nord en particulier aux États-Unis et en Europe, mais aussi au Japon et en Chine. Beaucoup de milliardaires sont attirés par les Etats-Unis, alors que ceux originaires de Chine ont tendance à y rester. Au delà de l'appartenance nationale, la carte permet de mettre en évidence le degré d'attractivité des grandes métropoles à travers les flux migratoires de l'élite économique. Paris compte 42 milliardaires dont 14% en sont originaires. A Moscou, on dénombre pas moins de 129 milliardaires dont 25% originaires de la ville. On peut comparer New York (118 milliardaires dont 44% originaires) avec San Francisco (70 milliardaires dont 14% originaires) ou Los Angelès (51 milliardaires dont 16% originaires), la Californie attirant plus de grandes fortunes qu'elle n'en produit. 

Lieux d'origine des milliardaires résidant à Paris (source : Migration des milliardaires)


Lieux d'origine des milliardaires résidant à New York (source : Migration des milliardaires)


Lieux d'origine des milliardaires résidant en Chine (source : Migration des milliardaires)


Lieux d'origine des milliardaires résidant à Singapour (source : Migration des milliardaires)


En raison du biais de sélection introduit par l'exclusion des cas où le lieu de naissance ou de résidence est indisponible, les tendances et les statistiques présentées ne doivent pas être considérées comme représentatives de l'ensemble des milliardaires ou d'une élite économique plus large. Elles décrivent plutôt une élite restreinte, significative en soi compte tenu de l'immense richesse qu'elle contrôle. Les 64,2 % de milliardaires représentés ici détiennent 2,5 % de la richesse nette privée mondiale et 84,1 % de la richesse totale des milliardaires. 

La carte interactive reproduit les caractéristiques de la carte statique, avec des fonctionnalités supplémentaires telles que des statistiques au niveau de la ville sur le nombre de milliardaires nés et résidant dans la même ville, la possibilité d'isoler les flux migratoires vers une ville, un pays ou un État et un affichage textuel au survol de la souris indiquant l'origine, la destination et le nombre de milliardaires pour un flux migratoire donné. La version interactive a été développée avec d3.js (une bibliothèque JavaScript) et utilise les mêmes données géocodées projetées sur une projection Natural Earth. 

Le code de réplication des cartes statique et interactive est disponible sur Github sous licence CC BY-NC-ND 4.0 avec le jeu de données au format csv (les données sont géolocalisées par lieu de naissance et de résidence avec l'indication du pays d'origine et de résidence actuelle).

Wesley Stubenbord est doctorant au département de sociologie de l’université Cornell, spécialisé dans les domaines de la stratification sociale et de la sociologie économique. Ses travaux actuels portent sur la description et l’explication des tendances liées à la concentration des richesses et à la composition de l’élite économique aux États-Unis et à l’échelle internationale. 

Références

Wesley Stubenbord (2025). Mapping the Migration Patterns of the Global Economic Elit [Cartographie des migrations de l'élite économique mondiale], Département de sociologie, Université Cornell, https://osf.io/preprints/socarxiv/6a93z_v1

Felix Bühlmann, Caroline Ahler Christesen, Bruno Cousin & al. (2025). Varieties of Economic Elites? Preliminary Results From the World Elite Database (WED) [Diversité des élites économiques ? Résultats préliminaires de la base de données mondiale sur les élites (WED)], The British Journal of Sociology, https://onlinelibrary.wiley.com/doi/10.1111/1468-4446.13203

Bases de données 

World Elite Database (WED)
https://worldelitedatabase.org/
La base de données mondiale sur les élites (WED) est un projet coopératif de données et d'analyse mené par un consortium international de chercheurs, qui collaborent à l'élaboration d'un système de données standardisé pour étudier et partager des données sur les élites. L'objectif est de résoudre le problème de la comparabilité et de l'hétérogénéité dans l'étude des structures de pouvoir nationales. La WED combine trois critères de sélection interdépendants pour définir les positions de pouvoir économique. Le critère 1 concerne les présidents et directeurs généraux des sociétés cotées en bourse ainsi que les présidents et directeurs généraux des plus grandes sociétés non cotées, notamment les entreprises privées ou publiques. Le critère 2 identifie les individus qui figurent sur les listes nationales des personnes les plus riches. Le critère 3 concerne les dirigeants des organisations qui exercent un pouvoir réglementaire. Il sélectionne les élus, les hauts fonctionnaires, les dirigeants de groupes d'intérêt (organisations patronales, groupes de pression, syndicats), les principaux intermédiaires (par exemple, les consultants en gestion, les banquiers d'affaires et les avocats) et les investisseurs institutionnels.

World Inequality Database (WID)
https://wid.world/fr/accueil/
La Base de données sur les inégalités mondiales a pour objectif de proposer un accès ouvert et pratique à la plus vaste base de données actuellement disponible sur l’évolution historique de la répartition mondiale des richesses, à la fois au sein d’un pays donné et entre les pays. Les 1 % les plus riches détiennent aujourd’hui 24 % du patrimoine national, contre 16 % en 1984. Et l’héritage joue un rôle croissant dans la constitution des fortunes puisqu’il représente aujourd’hui environ 60 % du patrimoine total, contre 35 % dans les années 1970.

Pour compléter

« Inégalités : la sidérante envolée des revenus des ultrariches » (Le Monde).
Les 0,1 % de Français les plus aisés gagnent en moyenne 167 fois plus que le quart des foyers les plus modestes, selon l’Insee. L’écart s’est beaucoup creusé en vingt ans. Les réformes d’Emmanuel Macron ont fait baisser le taux d’imposition des plus riches.

« Entre 2003 et 2022, le revenu des plus aisés augmente plus vite que celui des autres foyers mais avec une forte volatilité » (Insee).
Les foyers fiscaux à très hauts revenus, soit les 0,1 % des foyers les plus aisés, sont plus urbains, pour moitié franciliens, et plus âgés que la moyenne. En 2022, leur revenu annuel moyen s’établit à 1 million d’euros, contre 31 000 euros pour les autres foyers. Les revenus des foyers à très hauts revenus sont plus diversifiés que ceux du reste de la population. Ainsi, les revenus des autres foyers fiscaux sont composés à 90 % de traitements, salaires, pensions et retraites, contre seulement 38 % pour les foyers à très hauts revenus. En 2022, les revenus de capitaux mobiliers représentent 47 % des revenus de ces derniers, les bénéfices professionnels 11 %, et les revenus fonciers 3 %. Entre 2003 et 2022, le revenu moyen des foyers à très hauts revenus a davantage augmenté que celui des autres foyers fiscaux, bénéficiant de l’augmentation des revenus financiers et fonciers. Il a aussi été plus volatil, du fait de chocs conjoncturels et de changements législatifs, comme par exemple la crise des dettes souveraines ou la mise en place du prélèvement forfaitaire unique. Parmi les foyers à très hauts revenus de 2022, la majorité sont des foyers fiscaux qui se sont formés au cours de la période 2003‑2022. En revanche, 9 % de ces foyers étaient déjà des foyers à très hauts revenus en 2003. Enfin, la forte croissance des revenus des plus aisés et la progressivité du barème font que la part de l’impôt sur le revenu payé par les foyers fiscaux à très hauts revenus s’est accrue en vingt ans, malgré une diminution de leur taux d’imposition moyen.

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