Etudier les inégalités urbaines au Royaume-Uni


Signalé par Maps Mania - Inequality in UK (24 juin 2019)

La Commission UK 2070  est une commission d'enquête indépendante chargée d'étudier les inégalités régionales au Royaume-Uni. Afin de formuler des recommandations sur la manière dont l'économie britannique peut être rééquilibrée, la commission s'est penchée sur la santé économique des villes et des régions du Royaume-Uni. Certaines de ces découvertes peuvent être visualisées sur deux cartes interactives.


La première carte classe les zones urbaines en huit types de quartiers. Cette classification a été élaborée à partir des données de recensement remontant à 1971. Sur la carte, on peut visualiser les classifications par décennie sur la période 1971-2011. On peut donc utiliser la carte pour explorer l'évolution des inégalités au cours des cinq dernières décennies. Un changement frappant est la diminution spectaculaire du nombre de familles bénéficiant de loyers d'habitation entre 1971 et 2011. Cela s'explique par l'incapacité d'investir l'argent récolté lors de la vente de logements sociaux dans les années 1980 et 1990 dans le nouveau parc de logements sociaux. Il en résulte un manque criant de logements abordables dans de nombreuses villes et villages du Royaume-Uni.

En cartographiant les données du recensement sur plus de 50 ans, la Commission UK2070 est en mesure de déterminer la manière dont les quartiers ont changé sur le plan économique au cours des cinquante dernières années. La deuxième carte concerne les trajectoires des quartiers en fonction de l’une des huit catégories. Sur cette carte, il est frappant de voir combien de centres urbains, en particulier dans le nord, sont classés dans la catégorie des « propriétaires de logements en difficulté croissante ». Ces quartiers sont définis comme "des zones en transition de familles à loyers collectifs à un type en difficulté".

Il semble évident que le manque de logements sociaux abordables dans les villes contribue énormément à l'augmentation des inégalités au Royaume-Uni. 




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Etudier la métropolisation et les dynamiques urbaines en France avec les données INSEE





Quand la lutte contre les émissions de CO2 passe par la dénonciation des entreprises les plus concernées : une carte militante élaborée par le site Decolonial Atlas


Le site Decolonial Atlas est le fruit d'un travail collectif réalisé par des bénévoles. Conçu comme un outil de cartographie militante, il publie régulièrement des cartes qui interrogent nos relations avec la Terre, les hommes et les états. En avril 2019, l'Atlas décolonial a mis en ligne une carte qui dénonce l'impact des grandes entreprises sur l'environnement.

Nom et localisation des 100 personnes qui détruisent le plus la planète (source : Atlas décolonial)
http://decolonialatlas.wordpress.com/2019/04/27/names-and-locations-of-the-top-100-people-killing-the-planet/


"La Terre ne meurt pas, elle est tuée et ceux qui la tuent ont un nom et une adresse." (Utah Phillips)

La carte se présente sous la forme d'une anamorphose qui représente la taille des pays en fonction de leurs émissions cumulées de dioxyde de carbone depuis l'essor de l'industrialisation en 1850 jusqu'en 2011.

Ce cartogramme est "une réponse au mythe répandu selon lequel nous pouvons enrayer le changement climatique en modifiant simplement nos comportements personnels et en consommant plus écologique. Que nous trions ou non les déchets, ces sociétés vont continuer à saccager la planète à moins que nous ne les arrêtions. Les principaux leaders de ces entreprises ont le privilège de conserver un anonymat relatif. Avec cette carte, nous essayons de retirer ce voile et de leur donner un nom. Ces personnes-là devraient avoir la même responsabilité personnelle de sauver la planète que nous tous."

Selon les auteurs, 100 entreprises sont responsables à elles seules de plus de 70% des émissions de gaz à effet de serre dans le monde depuis 1988. Ensemble, elles contrôlent la majorité des droits miniers dans le monde - le "droit" d'exploiter le pétrole, le gaz et le charbon. Si les noms des patrons qui figurent sur la carte ne sont pas forcément connus, les noms des grandes compagnies pétrolières, industrielles ou minières le sont en revanche beaucoup plus. Les villes où siègent ces entreprises sont également indiquées. Houston figure en tête de liste des villes les plus "écocides" au monde, suivie de Jakarta, Calgary, Moscou et Beijing. La personne la plus riche sur la liste est le magnat du pétrole russe Vagit Alekperov, qui vaut actuellement 20,7 milliards de dollars.

Cette carte véhicule un message assez radical qui permet de sortir de la culpabilisation. En même temps, elle a tendance à remettre en cause les écogestes accomplis quotidiennement qui ont malgré tout leur importance dans la protection de l'environnement. Elle interroge en tous les cas sur le degré de responsabilité à accorder aux acteurs individuels ou collectifs. En tant que telle, elle peut constituer un support pour mettre en débat ces questions dans le cadre d'une éducation à l'environnement et au développement durable.


Lien ajouté le 14 octobre 2019

Le site InfluenceMap tente de représenter graphiquement le continent du lobbying sur le climat.  influencemap.org/climate-lobbyi


Liens ajoutés le 3 décembre 2019

Lien ajouté le 19 août 2021
Lien ajouté le 23 janvier 2022
Liens ajoutés le 4 mars 2024

« Climat : est-ce que les riches polluent vraiment plus que les pauvres ? »  (Le Monde)
VIDÉO. De nombreux rapports montrent que les populations les plus riches émettent davantage de gaz à effet de serre que les plus pauvres. Ce constat doit pourtant être nuancé pour organiser au mieux la lutte contre le changement climatique.

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Qualité de l'air et centrales thermiques au charbon en Europe : quelle transition énergétique vraiment possible ?




Cartes et données sur les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV)


La Politique de la ville s'est mise en place progressivement à partir des années 1980 pour essayer de répondre aux difficultés rencontrées par les quartiers urbains les plus défavorisés. Différentes politiques se sont succédé, avec des succès inégaux, certainement insuffisantes pour résoudre l'ensemble des problèmes socio-économiques rencontrés (voir les étapes et les principales caractéristiques de la Politique de la Ville sur le site Géoconfluences). Depuis 2015, les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont remplacé les anciennes Zones urbaines sensibles (ZUS) et les Zones de redynamisation urbaine (ZRU).

1) Les ressources du site SIG Politique de la Ville

Le Système d'Information Géographique sur la Politique de la Ville propose depuis plusieurs années une cartographie assez complète des Quartiers prioritaires de la politique de la ville. Chaque QPV fait l'objet d'un identifiant unique avec une fiche descriptive. Il s'agit principalement d'une cartographie d'inventaire (pas de possibilités d'analyse spatiale ni thématique).

Pour accéder au site SIG Politique de la Ville :
http://sig.ville.gouv.fr



En France, il y a environ 1 500 quartiers prioritaires de la politique de la ville (1 300 en métropole et 200 en outre-mer). Au total, l’ensemble des quartiers prioritaires de la politique de la ville réunissent plus de 5 millions d’habitants sur 702 communes (dont 147 pour l’Île-de-France). Contrairement à une idée reçue, les QPV ne se réduisent pas aux quartiers de banlieue, ils se situent dans différents types de quartiers (banlieues, villes moyennes, centres anciens dégradés, communes périurbaines, anciennes cités minières, etc.). Ils correspondent avant tout à un périmètre d'intervention de l'Etat (et dans une moindre mesure) des collectivités dans le cadre de la mise en oeuvre de la Politique de la ville.

Basée sur un critère unique, celui du revenu, la méthode retenue pour l’identification des nouveaux quartiers prioritaires en France métropolitaine, à La Réunion et en Martinique, repère les zones de concentration urbaine de population à bas revenus à partir d’un quadrillage fin du territoire. Le principal critère pour le découpage des quartiers est la concentration en pauvreté définie par l’INSEE en comparant, depuis des données issues d’études effectuées sur un carroyage de 200 mètres ou par IRIS, le revenu des habitants au revenu médian de référence. Pour les territoires ultra-marins, la méthode utilisée a fait l’objet d’adaptations.

Les périmètres des QPV sont téléchargeables sur le site au format kml et shp (pour le format geojson, voir Data.gouv.fr). Un atlas est également disponible au format PDF (ainsi qu'un atlas des Zones franches urbaines ou ZFU) :
http://sig.ville.gouv.fr/atlas/QP

Un module de cartographie dynamique permet de consulter les cartes et les données directement en ligne et d'y ajouter ses propres couches (au format KML, GPX, GEOJSON, WMS et WMTS) :
http://sig.ville.gouv.fr/Cartographie/QP001001

Les périmètres des QPV sont également visualisables sur le site du Géoportail :
http://www.geoportail.gouv.fr/donnees/quartiers-prioritaires

2) Les ressources de l'Observatoire national de la Politique de la Ville (ONPV) 

Créé en janvier 2016, l'ONPV a notamment pour mission d'évaluer les actions en matière de politique de la ville au niveau national. Il fournit des publications ainsi qu'une série de cartes en haute résolution :
http://www.onpv.fr/quartiers

La géographie prioritaire de la politique de la ville (en 2015) - Source : ONPV



Le réseau d'éducation prioritaire en 2013-2014 - Source : ONPV



Un rapport d'étude est publié chaque année par l'ONPV. Voir par exemple le rapport 2020.
http://www.onpv.fr/publications

En 2017, la population des QPV reste bien plus jeune que la moyenne de la France métropolitaine. Quatre habitants sur dix ont moins de 25 ans dans les QPV contre trois sur dix en France (QPV inclus). Mais depuis les années 1990 la part de personnes âgées y croît significativement : dans une centaine de quartiers, plus d’un quart des habitants a plus de 60 ans.

La Politique de la ville ayant beaucoup évolué et comportant de nombreux sigles et abréviations, il n'est pas inutile de se référer au lexique de l'ONPV : http://www.onpv.fr/lexique

3) Les ressources de l'INSEE

Des données statistiques sont mises à disposition régulièrement sur le site de l'INSEE :
http://insee.fr/fr/statistiques/3146665?sommaire=2500477#documentation

Ces données concernent la démographie, les revenus, le tissu économique, l'éducation, l'insertion professionnelle.

Les principales caractéristiques socio-démographiques des QPV sont les suivantes (cf exemple à partir des Hauts de France) :
  • Surreprésentation des familles monoparentales
  • Chômage plus prégnant (près de 30 % de la population active), s'inscrivant dans la durée
  • Proportion plus élevée d’actifs en emploi sans diplôme
  • Davantage de locataires vivant dans un logement social
  • Proportion élevée d’allocataires de la CAF, fortement dépendants des prestations sociales
  • Des situations très diverses selon les quartiers
Afin de mieux connaître les QPV et leurs habitants, l’État a confié à l’Insee une série de travaux. Différents enjeux sont traités : pauvreté, emploi, logement, éducation. Il s’agit aussi de replacer les QPV au sein de leur unité urbaine.
Quartiers prioritaires de la politique de la ville en Occitanie : les multiples visages de la pauvreté,
Insee Dossier Occitanie, n°7, 11 juillet 2018. 

Diagnostic social infra-urbain et des quartiers prioritaires de la Communauté de l'agglomération havraise, Insee Dossier Normandie, n°1, 30 mai 2018. 
Les quartiers prioritaires de la politique de la ville en Martinique : une pauvreté marquée, mais des profils atypique, Insee Analyses Martinique, n° 2, 2 octobre 2018 

Les quartiers prioritaires de la politique de la ville dans les Pays de Loire (2017) : http://www.pays-de-la-loire.developpement-durable.gouv.fr/les-publications-de-l-insee-sur-les-qpv-r1723.htm

Quartiers prioritaires de la politique de la ville : des mobilités résidentielles aussi fréquentes que dans l'ensemble de Rennes Métropole, Insee Analyses Bretagne, n°83, 16 avril 2019.

Voici un exemple de la cartographie thématique que l'on peut élaborer à partir des données de l'INSEE et du site SIG Politique de la Ville.

Quartiers prioritaires de la politique de la ville au sein de la métropole de Lyon (2019)
source : Atlas de Lyon, Géoconfluences

L'Observatoire des zones prioritaires (OZP) a consacré une journée d'étude à cette question :
Journée OZP 2019. "Enjeux d’une évaluation de la carte de l’éducation prioritaire. Trois outils : IPS, SIG et IRIS" par Marc Bablet. Voir le diaporama : : "Revoir la carte de l’éducation prioritaire : un exercice difficile".

L'INSEE a publié en janvier 2020 la base de données 2019 sur les quartiers de la politique de la ville. Cette base de données reprend des indicateurs statistiques sélectionnés dans le cadre du suivi des contrats de ville 2015-2020. Les indicateurs sont donnés au niveau des quartiers de la politique de la ville et, à des fins de comparaison, aux niveaux communes ou EPCI. 

Un nouveauté importante : on dispose désormais des indicateurs relatifs à la thématique Éducation issus des données de l’INSEE et de la Direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance (DEPP) du Ministère de l'Éducation Nationale. On a ainsi accès par exemple au taux d'élèves reçus au Brevet des collèges, le nombre d'élèves en retard dans leur cursus scolaire, ceux venant de SEGPA ou d'ULIS, le pourcentage d'élèves dans l'enseignement  privé, en 3ème prépa pro, les PCS des parents, etc. Ces données devraient être actualisées chaque année.

4) Les ressources de l'Education Nationale

La politique de l’éducation prioritaire a été initiée en 1982 avec la création des zones d’éducation prioritaire (ZEP). Elle a pour objet de « renforcer l’action éducative dans les zones où les conditions sociales sont telles qu’elles constituent un facteur de risque, voire un obstacle, pour la réussite scolaire des enfants et adolescents qui y vivent et donc, à terme, pour leur insertion sociale ». L’objectif premier de cette politique est « d’obtenir une amélioration significative des résultats scolaires des élèves, notamment des plus défavorisés ». 

D’abord envisagé comme un dispositif non pérenne, la politique de l’éducation prioritaire a connu ensuite plusieurs relances qui ont contribué à étendre son champ initial. À la rentrée 1990, une première relance de l’éducation prioritaire comprend une révision de la carte qui augmente le nombre de ZEP de 363 à la rentrée 1982 à 558.  À la rentrée 1999, la carte de l’éducation prioritaire a été redéfinie et une nouvelle structure ajoutée : le réseau d’éducation prioritaire (REP). Il n'y a donc plus de ZEP au sens de « zone », mais des établissements relevant de ZEP travaillant en réseau REP. Les établissements qui y participent « mutualisent leurs ressources pédagogiques et éducatives ainsi que leurs innovations au service de la réussite scolaire des élèves ». Plus de 700 établissements sortent de la carte des ZEP, notamment les établissements ruraux, mais 1 559 écoles, collèges ou lycées y entrent. Depuis la rentrée 1999, un cinquième des collégiens du secteur public sont scolarisés en éducation prioritaire. 

Le périmètre de l’éducation prioritaire a évolué en se fondant sur « un indice social unique permettant de mesurer les difficultés rencontrées par les élèves et leurs parents, et leurs conséquences sur les apprentissages ». L’ensemble des collèges a été analysé à partir de quatre paramètres de difficulté sociale dont on sait qu’ils impactent la réussite scolaire : les taux d’élèves appartenant aux catégories sociales défavorisées, de boursiers, d’élèves résidant en zone urbaine sensible, et d’élèves en retard à l’entrée en sixième. Les collèges et écoles privés sous contrat ne font plus partie de l’éducation prioritaire. En effet, le recrutement social de l’enseignement privé sous contrat d’association est, en général, plus favorisé que celui de l’enseignement public. Depuis la rentrée 2015, un cinquième des écoliers du secteur public sont scolarisés en éducation prioritaire.

Une page du site Education.gouv.fr rassemble les indicateurs et les principaux enseignements des études menées par la DEPP sur l’éducation prioritaire. 


Liens ajoutés le 28 mai 2021


Lien ajouté le 13 octobre 2021

Lien ajouté le 31 août 2022
Lien ajouté le 26 avril 2024
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Etudier les établissements scolaires en lien avec la politique de la ville : intérêt et limites

Etudier la vulnérabilité environnementale et sociale en Amazonie colombienne à travers un outil de cartographie en ligne


En Amazonie colombienne, les terres autochtones pillées par l’extractivisme.

Ambiente y Sociedad, une organisation environnementale, fournit en accès libre un outil de cartographie en ligne sur lequel sont répertoriées plus de 2 400 alertes concernant les impacts déjà existants ou potentiels de grands projets miniers, énergétiques et routiers dans des aires prioritaires de conservation de la biodiversité. Ce type de travaux est d’une importance cruciale car le gouvernement au service des multinationales étrangères lance aujourd’hui une offensive d’une ampleur considérable sur tous les territoires colombiens susceptibles de renfermer ces richesses. Il ambitionne, pour ce faire, le recours à toutes les techniques possibles, y compris la fracturation hydraulique, plus couramment appelée fracking.

Lire la suite de l'article sur le site Reporterre :
http://reporterre.net/En-Amazonie-colombienne-les-terres-autochtones-pillees-par-l-extractivisme

Les méga projets ont été cartographiés à l'échelle de la Colombie au sein d'un SIG en ligne qui permet d'afficher les zones de déforestation, les mines, les infrastructures routières, les aires protégées :
http://www.arcgis.com/apps/webappviewer/index.html?id=bb2c12fc0782453e924b1e0042184794

 


Le projet MAAP (Monitoring of the Andean Amazone Project) assure le suivi de la déforestation dans ce secteur andin de l'Amazonie (Colombie et Pérou) :
http://maaproject.org/2019/chiribiquete_2019/

En 2018, ce sont près de  200 000 hectares qui ont été déforestés, ce qui en fait la plus importante zone de déforestation de toute l’Amazonie occidentale. Les alertes indiquent la perte de 56 300 hectares au cours des cinq premiers mois de 2019 (janvier à mai) en Amazonie colombienne.

La carte montre que les points chauds de la déforestation sont concentrés dans le nord-ouest de l’Amazonie colombienne, en particulier le parc national de Chiribiquete, qui est de plus en plus menacé (plus de  2 200 hectares perdus à l'intérieur du parc depuis juillet 2018). L'un des principaux moteurs de la déforestation dans la région est l'accaparement de terres et la conversion en pâturage pour l'élevage de bétail.

La déforestation continue en Amazonie colombienne (source : MAAP, 2019)



Une story map sur la déforestation et ses conséquences en Amazonie colombienne (en espagnol) :
http://www.amazonteam.org/maps/comida-por-arboles/index.html


Lien ajouté le 31 juillet 2019

Le RAISG cartographie les incidences de l'orpaillage illégal sur les aires protégées et les territoires amérindiens à l'échelle de toute l'Amazonie, du Brésil au Venezuela en passant par les Guyanes, la Colombie, l'Equateur, le Pérou et la Bolivie :
http://mineria.amazoniasocioambiental.org/


Lien ajouté le 2 septembre 2019

L'Amazon Conservation Team qui a conçu l'application Terrastories propose une série de story maps sur l'Amazonie, la déforestation, les peuples indigènes :
http://www.amazonteam.org/storytelling-maps/


Lien ajouté le 30 novembre 2019

Lien ajouté le 27 janvier 2020

Lien ajouté le 25 juillet 2022

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Incendies en Amazonie : les cartes et les images auraient-elles le pouvoir d'attiser la polémique ?

Cartographier les migrations internationales


Le Thème 3 - Des mobilités généralisées - du nouveau programme de géographie de seconde, publié au Bulletin officiel spécial n°1 du 22 janvier 2019, permet d'étudier la question "Les migrations internationales" avec comme étude de cas possible "La mer Méditerranée : un bassin migratoire".


A noter que ce thème des migrations apparaît aussi :
  • en classe de Quatrième : Thème II - Les mobilités humaines transnationales.
  • en classe de Terminale STMG : Thème II - La mondialisation : acteurs, flux et réseau. Sujet d’étude au choix : les migrations internationales.
Pour aider à la mise en oeuvre du thème, ce billet propose de procéder en trois temps :
- une mise au point sur les notions de migrants, réfugiés et déplacés ;
- une présentation des principales sources de données disponibles ;
- des pistes d'activités cartographiques sur les flux migratoires à différentes échelles.

Introduction : "Penser les migrations"


C'est par ce titre que les auteurs de la 3e édition de l'Atlas des migrants en Europe débutent la première partie de leur ouvrage afin de rappeler que ce thème des migrations est un "objet d'analyse de longue date pour les sciences sociales, dans de multiples disciplines et selon des méthodes et des points de vue variés."

Le débat sur l'immigration est cependant à l'origine de nombreuses approximations et suscite des discours de plus en plus anxiogènes. C'est le mythe de la ruée vers l'Europe, analysé dans un article du Monde diplomatique de novembre 2018, où Benoît Bréville explique que "le nombre de franchissements illégaux des frontières du continent a été divisé par neuf, passant de 1,8 million en 2015 à 204 219 en 2017, selon l’agence Frontex. Pourtant, on parle toujours autant d’immigration. Le thème risque même de dominer les élections européennes du printemps 2019."

La cartographie des migrations nécessite par ailleurs une approche critique engagée par Françoise Bahoken et Nicolas Lambert qui montrent, par exemple, que certaines cartes de l’agence Frontex développent un discours rhétorique d'invasion. "En représentant des migrations sud-nord par de grosses flèches rouges pointant de façon menaçante vers les pays de l’Union européenne, leurs cartes font plus que mettre, simplement, des chiffres en images. Elles racontent un phénomène inscrit dans un espace géographique, de son point de vue : celui d’une autorité qui considère qu’il faut « protéger » les frontières européennes de l’arrivée de migrants jugés trop nombreux". Henk van Houtum et Rodrigo Bueno Lacy (2019) dresse un inventaire critique des cartes qui utilisent des flèches d'invasion pour représenter les migrations. Philippe Rekacewicz voit dans les cartes de migrations des outils de manipulation, mais aussi de déconstruction des préjugés.

Aussi, pour essayer de comprendre les enjeux de ce que certains médias appellent la "crise des migrants", nous revenons tout d'abord sur les définitions des termes de migrants et de réfugiés. Nous proposons ensuite une présentation des sources de données disponibles sur cette question des migrations internationales. Puis, nous mettons en ligne des bases de données librement exploitables pour les applications de cartographie Magrit et Khartis ainsi que pour QGIS (logiciel SIG). Enfin nous présentons des pistes de scénarios pédagogiques qui seront progressivement enrichis.

I - Migrants, réfugiés, déplacés, demandeurs d'asile...


Selon l’Atlas de Sciences Po 2018, le nombre de migrants en 2017 serait de "258 millions dans le monde, soit 3.4 % de la population mondiale, ce qui représente une augmentation de 50 % depuis 2000". Mais "contrairement aux idées reçues, les migrations Sud/Sud sont légèrement supérieures aux migrations Sud/Nord". A une plus grande échelle, les flux migratoires sont encore plus complexes si l'on prend l'exemple des migrations intra-africaines où plus de 85 % de ces migrations sont intracontinentales (voir ce billet et cette data visualisation).

A cela s'ajoutent des difficultés de vocabulaire. Quelles différences peut-on établir entre migrants, réfugiés, demandeurs d'asile et personnes déplacées ?

Une animation de Guy Abel qui permet de voir que les flux migratoires (1960-2010) s'organisent d'abord à l'intérieur des aires continentales :




Migrants et réfugiés : des termes aux contours bien définis

Dans sa veille publiée le 4 février 2015, le site Géoconfluences précise que "face aux vagues de migrations actuelles en Europe, l'usage de tel ou tel terme, qui recouvre des réalités juridiques et symboliques différentes, n'est pas anodin." En effet, ces catégories véhiculent des représentations et légitiment bien souvent une approche sécuritaire de la question migratoire.

Pour Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche au Centre de recherches internationales (CNRS/Sciences Po) et auteure d'un Atlas des migrations, "le migrant, selon la définition de l’ONU, est une personne née dans un pays et qui vit dans un autre pays pour une durée supérieure à un an, quelles qu’en soient les raisons."

D'après le HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies), les réfugiés "sont des personnes qui fuient des conflits armés ou la persécution. Ils étaient au nombre de 21,3 millions à travers le monde à la fin 2015. [...] Le terme réfugié est défini par la législation internationale et les réfugiés sont protégés par cette dernière. La Convention de 1951 relative aux réfugiés et son protocole de 1967 ainsi que d'autres textes juridiques, comme la convention de l’OUA de 1969 sur les réfugiés, demeurent actuellement les pierres angulaires de la protection des réfugiés."

La distinction entre migrants et réfugiés est donc très importante car elle conditionne l'aide apportée à ces personnes comme le souligne le HCR :
"Les pays gèrent les migrants en vertu de leurs propres lois et procédures en matière d’immigration. Les pays gèrent les réfugiés en vertu des normes sur la protection des réfugiés et de l’asile aux réfugiés qui sont définies dans les lois nationales et les lois internationales."

Pour résumer, on peut dire que "le migrant effectue une migration volontaire pour des raisons économiques, politiques ou culturelles, et relève du droit national. Le réfugié relève en revanche du droit international, sa migration étant considérée comme contrainte par la situation de son pays d’origine." (d'après le site du journal Libération du 28 août 2015).

Qu’est-ce qu’un demandeur d’asile ?

D'après le site d'Amnesty international, les demandeurs d’asile "sont des personnes qui ont quitté leur pays et demandent à être protégées de persécutions et de graves atteintes aux droits humains commises dans un autre pays mais qui n’ont pas encore été reconnues légalement comme des réfugiés et attendent qu’il soit statué sur leur demande d’asile."

Que signifie le terme de déplacés ? 

On emploie aussi le mot de déplacés pour, selon le HCR, désigner les personnes qui n’ont pas traversé de frontière pour chercher asile dans un autre pays :
"Même s’ils ont fui pour des raisons similaires à celles des réfugiés (conflit armé, violence généralisée, violations des droits humains), les déplacés internes demeurent légalement sous la protection de leur propre gouvernement, ce gouvernement constituant parfois lui-même la cause de leur fuite." (voir la carte en anamorphose 2018 des déplacés sur Worldmapper). Le rapport de l'IDMC évalue chaque année le nombre de déplacés de l'intérieur dans le monde.

Pourquoi parle-t-on de migrants environnementaux ?

Enfin, le terme de migrants environnementaux est utilisé pour qualifier les personnes qui sont forcées de quitter leur lieu de vie pour des raisons environnementales.

L'Organisation internationale des migrations (OIM) définit les migrants environnementaux comme étant « les personnes ou groupes de personnes qui, essentiellement pour des raisons liées à un changement environnemental soudain ou progressif influant négativement sur leur vie ou leurs conditions de vie, sont contraintes de quitter leur foyer ou le quittent de leur propre initiative, temporairement ou définitivement, et qui, de ce fait, se déplacent à l’intérieur de leur pays ou en sortent. » (d'après la veille du site Géoconfluences, "Migrants environnementaux, migration environnementale").

Sur ces nouvelles formes de migrations, voir la présentation de Camille Schmoll au Collège de France :
Des nouvelles formes migratoires aux nouvelles formes de frontières. Le tournant critique des études migratoires (1990-2018).

II - Les principales sources de données pour cartographier les migrations internationales


Le thème des migrations a fait l'objet d'une forte médiatisation et d'une abondante production cartographique ces dernières années. Il n'est pas forcément aisé de s'y retrouver tant les données sont nombreuses et parfois complexes à déchiffrer. Les sources scientifiques elles-mêmes peuvent reposer sur des enquêtes partielles ou des données qui ne sont pas mises à jour. D'où l'importance d'aller aux sources des données pour en comprendre la portée et les limites.

Les données proviennent le plus souvent d'organismes supranationaux (ONU, OIM, HCR, Eurostat...) et de Frontex (l'Agence européenne de contrôle des frontières) qui fournit les chiffres sur les arrivées des migrants aux frontières de l'UE. A ces données officielles s'ajoutent celles des ONG (SOS Méditerranée, Sea-Watch, la Croix-Rouge, Médecins du Monde...) notamment pour comptabiliser les morts et les disparus ou localiser les camps de réfugiés.

Autres précisions utiles concernant les méthodes de calcul que l'on trouve sur le site de l'INED :

Stock et flux, deux regards sur les migrations :
"Pour étudier les migrations, les démographes observent les stocks (le nombre total d’immigrés qui vivent dans un pays ou une région) et les flux (les entrées et sorties de migrants sur une période donnée). Le solde migratoire est la différence entre le nombre de personnes qui immigrent et celles qui émigrent.  Des pays peuvent présenter un stock important de migrants mais de faibles flux et inversement."

Pour aller plus loin dans la compréhension de ces données, on se référera à l'Atlas des migrants en Europe qui consacre de nombreuses pages à cette problématique (p. 28-29, 30-31, 110-111, 112-113). Voir l'exemple des parcours de Diallo et Amadou de l'Afrique vers l'Europe.


Ci-dessous une sélection (non exhaustive) des sources de données disponibles pour cartographier les flux migratoires internationaux :


- Les données sur les migrants fournies par les Nations Unies (stock total de migrants internationaux, par âge et sexe, par destination et origine...) :
http://www.un.org/en/development/desa/population/migration/data/estimates2/estimates15.shtml

- Le portail de données sur les migrations de l'OIM (l'Organisation internationale pour les migrations) qui recense les données de différents organismes. Il peut s'avérer très pratique pour visualiser différents indicateurs par pays, région et sous-région :

- Le "Missing Migrants Project" de l'OIM qui recueille des données sur les migrants décédés ou disparus sur les routes migratoires du monde entier : http://missingmigrants.iom.int/downloads
La méthodologie pour la collecte et l'utilisation de ces données se trouve sur cette page : http://missingmigrants.iom.int/methodology

Where We're From (« D’où nous venons ») est une application interactive de l'OIM qui suit les déplacements des migrants du monde entier. En cliquant sur un pays, on peut observer le schéma migratoire vers ou depuis ce pays à partir d'une carte par points (dotmap).
http://www.iom.int/fr/la-migration-dans-le-monde

- Les données de la Banque mondiale sur les remises des migrants vers leur pays d'origine montrent l'importance des transferts d'argent pour les pays en développement  :
- La base de données du HCR (Haut Commissariat aux Réfugiés des Nations Unies) qui  propose des données sur les réfugiés selon le pays de résidence et d'origine sur plusieurs années consécutives :
- Le portail du HCR sur les situations d'urgence des réfugiés (par exemple le Venezuela) :

- Les données de l'IDMC (Centre de surveillance des déplacements internes) sur les personnes déplacées pour des conflits, violences et catastrophes naturelles constituent une source intéressante, notamment pour étudier les migrations environnementales.

- Les données de l'agence Frontex sur les principales routes migratoires vers l’UE (les données à télécharger "se réfèrent à des détections de franchissement illégal de la frontière...") :
https://frontex.europa.eu/along-eu-borders/migratory-map/
Sur l'augmentation des migrants expulsés par Frontex depuis 2006 : http://vimeo.com/351673775

- Les refoulements au frontières de l'Europe et du monde (Push-back map) :
http://pushbackmap.org/fr/carte-des-refoulements/
Cette carte documente et dénonce les refoulements systématiques (push-backs) aux frontières internes, externes et externalisées de l’Union européenne. L'objectif est d'accroître la visibilité des pratiques d’expulsion et d'exposer les violations des droits de l’homme et de la dignité qui en résultent. La cartographie de ces pratiques à commencé avec la fermeture du corridor des Balkans en mars 2016. Les marqueurs GPS ne sont qu’une approximation.

A cette liste de données, on peut ajouter d'autres sources pour mettre en lumière les facteurs à l'origine de ces flux migratoires internationaux :

 - Les données du PNUD (Programme des Nations unies pour le développement) sur l'IDH mettent ainsi en corrélation le niveau de développement d'un territoire et le nombre de migrants (pays d'origine ou de destination)  :
- Les données sur les conflits et violences dans le monde de l'ACLED (Armed Conflict Location & Event Data) soulignent le lien de causalité entre flux migratoires et conflits à différentes échelles (cf billet de présentation du site) : https://www.acleddata.com/

Un autre lien très utile pour exercer un regard critique sur les données et les cartes liées aux migrations internationales : Méfiez-vous des cartes, pas des migrants : les réfugiés syriens par Nicolas Lambert et Françoise Bahoken. Publié le 22/06/2018 et mis à jour le 22/06/2018.
 
Comment cartographier les circulations migratoires ? Quelques pistes de réflexions à partir du cas des exilés syriens (David Lagarde, Géoconfluences).

On se référera enfin à ces trois billets, de Françoise Bahoken et de Nicolas Lambert, consacrés aux représentations cartographiques des migrations 
#1 : Un monde de cartes : https://neocarto.hypotheses.org/5807
#2 : Enjeux théoriques et méthodologiques : https://neocarto.hypotheses.org/5809
#3 : enjeux de rhétorique :] https://neocarto.hypotheses.org/5811   
Publié le 19/06/2019 et mis à jour le 22/06/2019.

III - Des jeux de données et des pistes d'activités avec Magrit, Khartis et QGIS


Toutes ces données sont disponibles en différents formats. Il faut veiller à ce que le ou les outils cartographiques choisis soient compatibles avec ces formats. Nous avons préparé les fichiers pour qu'ils soient directement utilisables dans :

- Magrit (formats GeoJSON, Shapefile ou CSV en jointure)


- Khartis (CSV, GeoJSON, Shapefile

- QGIS (Shapefile, GeoJSON...).

  • Les migrants par pays en 2017
Les données en libre accès fournies par l'ONU présentent des estimations du nombre de migrants par pays et par nationalité (stock de migrants internationaux par destination et origine) pour l'année 2017.

Source des données :

Lien de téléchargement :


                            Figure 1 : Le nombre de migrants par pays en 2017 (Magrit)


  • Jeu de données sur le nombre total de migrants internationaux 1990-2017
Les données en libre accès fournies par l'ONU présentent des estimations du stock de migrants internationaux pour 1990, 1995, 2000, 2005, 2010, 2015 et 2017.

Source des données : 

Lien de téléchargement :
https://github.com/CartographieNumerique/MigrationsInternationales

Le National Geographic a utilisé ces données pour restituer 50 ans de vagues migratoires (1967-2017) sous forme de graphiques comparatifs et classer les pays en fonction des types de migration (marché du travail, politique de migration, pauvreté, guerre et conflit) :
http://www.nationalgeographic.com/magazine/2019/08/graphic-shows-past-50-years-of-global-human-migration/

  • Jeu de données sur les déplacements internes par pays de l'IDMC 2008-2017
Les données en libre accès fournies par l'IDMC (Centre de surveillance des déplacements internes) présentent le nombre de déplacements internes par pays et par année de 2008 à 2017.

Lien de téléchargement :

    • Jeu de données sur les migrants disparus de l'OIM 2014-2017
      Les données en libre accès fournies par l'OIM présentent les "décès de migrants, y compris de réfugiés et de demandeurs d'asile, morts ou disparus au cours du processus de migration vers une destination internationale" pour 2014, 2015, 2016, 2017, 2018 et 2019. Ces données sont collectées dans le cadre du Missing Migrants Project.

      Source des données : 

      Lien de téléchargement :


       Figure 2 : Le nombre total de morts et disparus en 2018 d'après le Missing Migrants Project  (QGIS)



      Figure 3 : Le nombre total de morts et disparus selon la région de l'incident (2014-2019), d'après le Missing Migrants Project (Khartis)

       

      IV- Pistes de scénarios pédagogiques sur les migrations internationales


      Les scénarios présentés ci-dessous sont destinés à donner des pistes d'activités. Ils seront progressivement complétés par d'autres propositions, avec la possibilité de proposer plusieurs scénarios pour un même jeu de données.

      Il ne s'agit pas seulement de donner des exemples pour alimenter des études de cas à différentes échelles. L'objectif est d'interroger la notion de mobilité qui est le concept clé de ce thème 3 ("Des mobilités généralisées") du nouveau programme de seconde. La mobilité n'est pas un simple synonyme de déplacement ou de migration. Il s'agit de s'interroger en termes de mobilité choisie et de mobilité subie. La mobilité étant souvent empêchée, elle prend la forme de parcours complexes qui transforment le migrant en figure moderne de l'errant qui habite différents territoires sur des périodes plus ou moins longues, avec souvent des retours en arrière.


      Scénario 1 : Une approche globale du phénomène migratoire à l'échelle mondiale, son importance, ses dynamiques, ses facteurs d'explication avec des liens complémentaires vers des cartes, des applications en ligne (par exemple sur la géographie des conflits ou la géographie des ressources).

      Cette carte des migrations mondiales 2010-2015 peut servir de point de départ pour amorcer la réflexion : 
      http://metrocosm.com/global-immigration-map


      Il s'agit d'une data visualisation qui reconstitue les migrations sur la période 2010-2015. L'objectif de son auteur, Max Galca, est de déconstruire les discours souvent excessifs qui entourent les questions d'immigration. La carte montre les migrations nettes estimées par pays d’origine et de destination entre 2010 et 2015. Les cercles bleus représentent les pays qui ont une immigration nette positive (flux entrants > sortants), tandis que les cercles rouges représentent les pays avec une immigration nette négative (plus de flux sortants > entrants). Chaque point jaune représente 1000 personnes (voir le détail des conditions d'élaboration de cette carte sur le site Master Geonum).

       Figure 4 : Estimations des migrations dans le monde 2010-2015 (source : Metrocosm)


      Cette première carte peut être confrontée à d'autres représentations des migrations à l'échelle internationale.


      Nombre estimés  d'émigrants et d'immigrants par pays d'origine et de destination en 2017 avec possibilité de choisir le pays étudié (source : Migration Policy Institute) :
      http://www.migrationpolicy.org/programs/data-hub/charts/immigrant-and-emigrant-populations-country-origin-and-destination

      Figure 5 : Émigrants et immigrants par pays d'origine et de destination en 2017 
      (source : Migration Policy Institute)


      Une série de cartes en webmapping sur le site du HCR permet d'étudier les migrations à plusieurs échelles :
      http://maps.unhcr.org/en/webmap

      Le site de l'OIM permet en outre de travailler sur les facteurs de migrations : http://displacement.iom.int/

      Voir la présentation de Nicolas Lambert pour comparer différentes représentations des migrations.

      Des parcours de migrants reconstitués par des élèves du collège La Noé Lambert de Nantes, à partir de l'application Umap (OpenStreetMap).  

      Cartographier le récit d'un migrant : un travail réalisé par les élèves du lycée Maurice Genevoix de Montrouge

      Les origines géographiques des immigrés installés en France (VisualizeMap, d'après les données INSEE)

      Des infographies pour intégrer les expatriés dans l'enseignement de la géographie des migrations (Blog Enseigner la géographie)


      Scénario 2 : Les morts et disparus en Méditerranée, l'origine de la polémique, le décompte du nombre exact de victimes (bien que macabre, il a son importance pour pendre l'ampleur du phénomène et organiser les secours), l'attitude différenciée des Etats par rapport à l'accueil et aux demandes d'asile.

      Le "Missing Migrants Project" de l'OIM : http://missingmigrants.iom.int/downloads

      On peut aussi partir de la carte des morts en Méditerranée pour la déconstruire. Voici celle proposée par l’Atlas de Sciences Po 2018 en version numérique :  https://espace-mondial-atlas.sciencespo.fr/fr/rubrique-mobilites/article-2A06-fuir-au-dela-des-frontieres.html

      C'est l'occasion également d'aborder l'approche cartographique militante. Philippe Rekacewicz fournit une vision humanitaire et un point de vue engagé sur la question migratoire : https://visionscarto.net/tag/migrations

      Ces migrants peuvent être des mineurs non accompagnés. Combien sont-ils ces enfants partis seul·es sur les routes de l’exil ? D’où viennent-ils ? Comment les accueille-t-on et les protège-t-on ? Eurostat développe et publie des statistiques sur les mineurs non accompagnés. Des données qui permettent de spatialiser notre regard sur cet aspect de la migration internationale. Un dossier cartographique a été réalisé par Philippe Rekacewicz pour la revue Vivre Ensemble et est publié conjointement sur asile.ch et visioncarto.net :
      http://asile.ch/2019/01/03/cartographie-la-migration-des-mineurs-non-accompagnes-2/

      Avec The Unwelcomed, Mohamad Waked propose une autre data visualisation sur la période 2014-2019 qui permet de catégoriser le nombre de victimes par régions et par origines à l'échelle du monde.
      http://alhadaqa.com/2019/08/the_unwelcomed/


      Scénario 3 : Les réfugiés, le problème des murs en Europe et de la politique de l'Agence Frontex.

      On peut se référer sur ce thème à l'impressionnant travail de cartographie réalisé par l'équipe de l'Atlas des migrants en Europe : https://neocarto.hypotheses.org/3020
      http://www.migreurop.org/rubrique266.html

      Les cartes ci-dessous peuvent également servir à illustrer cette question des frontières :
      https://www.franceculture.fr/emissions/journal-de-12h30/journal-de-12h30-du-jeudi-28-juin-2018
      https://www.franceculture.fr/geopolitique/le-monde-se-referme-la-carte-des-murs-aux-frontieres

      Toujours plus de murs dans un “monde sans frontières” (Néocarto)
      http://neocarto.hypotheses.org/278

      Une autre carte intéressante : la zone des 100 miles aux Etats-Unis tout autour des frontières et des côtes où ont lieu des contrôles pour savoir si on est citoyen américain (une zone déclarée "sans constitution" selon l'ACLU) : http://www.wired.com/2008/10/aclu-assails-10/



      Scénario 4 : Les migrants qui restent en Afrique.

      Un constat s'impose : l'Afrique reste le continent le plus touché par la crise des réfugiés : https://www.unhcr.org/fr-fr/afrique.html

      Les cartes du HCR permettent de travailler à des échelles plus fines : http://maps.unhcr.org/en/search?from=1&to=20&region[]=Africa

      Les données de l'OIM pour visualiser les flux de migration : https://migration.iom.int/europe?type=arrivals

      Où sont localisés les grands camps de réfugiés en Afrique ? Voir à ce sujet le site Info migrants ou cette carte du HCR : http://maps.unhcr.org/en/apps/campmapping/index.html

      L’antiAtlas des frontières aborde de manière inédite les mutations des frontières et des espaces de nos sociétés contemporaines. David Lagarde cherche par exemple à donner à voir le monde des camps.

      Sur l'aspect humanitaire : http://data.humdata.org/
      Avec la possibilité de récupérer des données à télécharger.


      Une réflexion sur les outils de cartographie numérique et leur plus-value peut accompagner le traitement de ces différents scénarios : quels sont les apports et les limites de la cartographie statistique et des SIG pour aborder ces migrations contraintes ? 

      Parmi les pistes à creuser :
      - l'origine et le croisement de données pour réfléchir aux différents statuts des migrants  ;

      - l'étude de la diversité et de la complexité de leurs parcours à travers des cartes ; 
      - l'orientation des flux migratoires et la question de leur représentation ;
      - les problèmes liés au choix du mode de seuillage (discrétisation)...

      Le Festival International de Géographie 2019 s'est intéressé au thème des migrations. Dans le cadre des ateliers pédagogiques numériques, des séances d'activité sont proposées. Télécharger la brochure Enseigner avec le numérique des ateliers du FIG 2019.

      Virginie Esteve : Des migrants entre carte et récit au collège (interview pour le Café pédagogique)

      Migration : ils ont mis des noms sur des chiffres. Un projet sur les migrations au lycée Navarre-Leclerc d'Alençon (Ouest-France). "A la croisée des chemins : Alençon" (Genialy).

      SIG et cartographie des migrants décédés à la frontière Etats-Unis - Mexique (GIS Lounge). Utiliser le site de l'Arizona OpenGIS Initiativefor Dicisead Migrants.

      De la créativité à la fabrique de cartes pour comprendre autrement les migrations (visioconférence d'Olivier Clochard, Migreurop).


      Pistes bibliographiques

      Lucie Bacon, Olivier Clochard, Thomas Honoré, Nicolas Lambert, Sarah Mekdjian & Philippe Rekacewicz (2016). « Cartographier les mouvements migratoires », Revue européenne des migrations internationales, vol. 32 - n°3 et 4 | 2016.

      Catherine Wihtol de Wenden (2018). Atlas des migrations. Un équilibre mondial à inventer. Nouvelle édition 2018. http://www.autrement.com/Catalogue/atlas/atlas-monde/atlas-des-migration
      Voir un extrait (la carte des flux migratoires dans le monde)

      Catherine Wihtol de Wenden (2019). Les migrations au XXIe siècle : une ruée du Sud vers le Nord ? Interview pour le Dessous des cartes. http://www.arte.tv/fr/videos/087276-027-A/catherine-wihtol-de-wenden-les-migrations-au-xxie-siecle/

      Françoise Bahoken, Nicolas Lambert (2019). Les enjeux de la cartographie. #3 : Enjeux de rhétorique, Séminaire Les représentations des migrations, UMR 7301 Migrinter, Poitiers, 4 avril 2019. https://neocarto.hypotheses.org/5811

      Françoise Bahoken, Laurent Jégou, David Lagarde et Nicolas Lambert, « La séduction des cartes du
      geoweb. Le cas des flux de migrants internationaux », Cybergeo, mis en ligne le 17 janvier 2020,  http://journals.openedition.org/cybergeo/33792

      Henk van Houtum, Rodrigo Bueno Lacy (2019). The migrationmap trap. On the invasion arrows in the cartography of migration, Mobilities, http://doi.org/10.1080/17450101.2019.1676031

      Romain Leconte, Étienne Toureille et Claude Grasland (2019). La production médiatique d’une « crise migratoire » », Socio-anthropologie, 40 | 2019, http://journals.openedition.org/socio-anthropologie/6235

      Migreurop (2012) Atlas des migrants en Europe. Géographie critique des politiques migratoires, Paris, Armand Colin.

      Migreurop (2013). Cartographie des camps d'étrangers
      http://closethecamps.org/

      Comment parler d'immigration en scientifique ? Tribune de l'Institut des Migrations (Le Huffington post, 9 octobre 2019). 


      Lien ajouté le 8 juillet 2023

      Migrations internationales et déplacements internes dans le monde par  Jean-Christophe Fichet (source : Cartolycée - Géographie Seconde).


      Lien ajouté le 11 août 2023

      Lien ajouté le 19 septembre 2023

      Lien ajouté le 21 septembre 2023

      Lien ajouté le 29 octobre 2024

      Articles connexes