Carte historique et escape game. Mission secrète à Caen en 1450


Les cartes historiques sont souvent utilisées dans les escape games. On peut utiliser des cartes anciennes pour aider les joueurs à naviguer dans un environnement historique spécifique ou pour dissimuler des indices et des énigmes à découvrir. C'est le cas par exemple du jeu Mission secrète à Caen en 1450. Développé par l'équipe éducative des Archives départementales du Calvados, cet escape game propose une activité pluridisciplinaire, adaptable à tout niveau, consacrée à Caen à la fin du Moyen Age.

Le plan de Belleforest (1575), document pivot de cette activité, est une des rares sources à offrir une assez grande facilité de lecture en même temps que des possibilités d'exploitation nombreuses. Bien que postérieur d’un siècle à la période médiévale, cette première représentation de Caen sous la forme d’un plan imprimé conserve de nombreuses caractéristiques de la ville au 15e siècle.

"Le vray pourtraict de la ville de Caen". Hors-texte de la Cosmographie universelle de tout le monde
par François de Belleforest 1575 (source : Archives du Calvados)



L'action du jeu se situe à la fin de la guerre de Cent Ans, au printemps 1450. Caen, occupée par les Anglais depuis 1417, est assiégée par les Français. Les élèves ont pour mission d'écourter le siège afin que la ville et ses habitants sortent sans grands dommages de cette épreuve de force. Pour ce faire, ils doivent rassembler des éléments leur permettant de sortir de Caen afin de communiquer au roi de France des informations sur l'organisation de la défense anglaise. La résolution des énigmes du jeu leur permettra de localiser la tour à partir de laquelle il pourront s'échapper; de se procurer une corde pour en descendre la paroi ainsi qu'un mot de passe afin de pouvoir, au préalable, circuler dans Caen la nuit sans prendre le risque de se faire arrêter.

Cette activité est facilement modifiable à partir du cahier d'activités disponible dans l'espace enseignant du jeu, afin que vous puissiez la faire correspondre au mieux à vos objectifs et au temps que vous souhaitez y consacrer.

La résolution de la plupart de ces énigmes nécessite une impression papier préalable de leurs supports. Vous pourrez télécharger dans l'espace enseignant du jeu un cahier d'activités conçu comme le complément des pages numériques composant ce jeu.

Pour en savoir plus

« Millénaire de Caen 2025 : à la découverte de la ville de Guillaume le Conquérant au Moyen Âge » (France-Info)

« Tout savoir sur l'escape game » (escapegame.fr)

« Escape games et apprentissages » (DRANE Occitanie)

« 1991, un escape game pédagogique » (Num@lille)

« De nombreux escape games, testés et analysés » (scape.enepe.fr/)

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Prague Squared ou comment un cartogramme quadrillé peut apporter de la lisibilité à l'information géographique


Source
: Münzberger, J. (2025). Prague Squared. Journal of Maps, 21 (1). URL : https://doi.org/10.1080/17445647.2025.2473593. Article en libre accès et distribué selon les termes de la licence Creative Commons Attribution 4.0.

Le projet Prague Squared (« Prague au carré ») a pour objectif de visualiser efficacement les données statistiques de la ville de Prague en utilisant des méthodes de cartographie thématique, des principes de la perception visuelle et de l'infographie. L'objectif est d'offrir une méthode alternative et non conventionnelle pour communiquer visuellement et facilement les informations statistiques produites par les autorités municipales. Les divisions municipales irrégulières peuvent créer des conflits entre le contenu thématique, la structure géométrique et les annotations. Ce projet surmonte ces limitations grâce à une anamorphose cartographique (cartogramme de surface) où les découpages municipaux sont représentés sous forme de carrés géométriques tout en préservant la contiguïté spatiale. Une caractéristique géographique clé, la généralisation du cours de la Vltava, permet de garder un repère géographique pour s'orienter. Les noms des circonscriptions municipales sont également abrégés pour plus de clarté. Le projet utilise une combinaison de techniques choroplèthes et de symboles proportionnels, garantissant la lisibilité des différentes couches de données. Cette approche offre un moyen structuré, lisible et intuitif de comprendre les relations entre les données et peut révéler des connexions, des tendances ou des corrélations.

Prague Squarred (source : Münzberger, 2025) - Cartogramme disponible en haute résolution sur le site


L'article remonte aux origines de l'invention du cartogramme au XIXe siècle. Les origines du cartogramme quadrillé sont identifiables dans l'Atlas statistique de la population de Paris (1873) du statisticien français Toussaint Loua. Dans son Statistical atlas of the United States (1874), A. Walker a été l'un des premiers à utiliser des visualisations composées de carrés subdivisés indiquant les proportions relatives des variables pour chaque État. Une première version contiguë du cartogramme mosaïque est reconnaissable dans la visualisation des statistiques sur les cultures produites par l'Office impérial de statistique de l'Empire allemand (Statistisches Jahrbuch für das Deutsche Reich). La première apparition remonte à 1904, à partir de données de 1903, et ce type de visualisation a continué à être utilisé dans cet annuaire depuis lors. Les cartogrammes quadrillés sont souvent utilisés comme cadre pratique pour intégrer d'autres données sous forme de variations choroplèthes, de graphiques, de diagrammes ou de tracés. L'utilisation de la combinaison avec des variations de couleurs est évidente dès le début de la méthode. La réponse à la facilité de compréhension de ce concept se trouve dans le domaine de la perception visuelle et de la psychologie. 

Dès les années 1920, un groupe de psychologues allemands et autrichiens formule le Gestaltisme, une étude du fonctionnement de l'esprit humain. Ils introduisent un ensemble de règles et de principes fondamentaux de perception et d'organisation des éléments visuels, permettant de comprendre comment les individus perçoivent et interprètent l'information visuelle. Le Gestaltisme affirme que lorsqu'une personne regarde une image ou une scène particulière, les éléments ne sont pas perçus individuellement (puis assemblés pour former une image complète), mais la scène est perçue dans son ensemble (automatiquement et sans effort conscient). Ces découvertes, issues de la psychologie de la perception, ont également été appliquées aux domaines de la visualisation de données, du graphisme et de l'art.

La schématisation est un élément important de la cartographie thématique, qui permet de simplifier et de s'abstraire de la réalité spatiale au profit d'un message plus clair et plus compréhensible. Cependant, cette approche comporte des avantages et des inconvénients qu'il convient de prendre en compte attentivement lors de la création de cartes thématiques. Les avantages incluent une interprétation simplifiée des données. Dans le cas de Prague Squared, cette approche permet de minimiser les problèmes liés à la géométrie irrégulière des quartiers urbains. Parmi les autres avantages de la schématisation, on peut noter la mise en valeur des éléments thématiques. Un autre avantage réside dans la polyvalence et la portabilité. La nature schématique des cartes facilite le transfert d'informations vers différentes plateformes et supports. En revanche, une utilisation excessive des schémas risque de faire passer à côté de détails importants ou de relations entre les données. Un effort excessif de schématisation peut conduire à une abstraction, susceptible d'entraîner des conséquences indésirables : plus une image (carte) est abstraite, plus le goût personnel joue un rôle. De plus, des malentendus peuvent survenir, notamment chez les lecteurs de cartes peu expérimentés qui pourraient ne pas saisir l'intention du schéma et avoir des difficultés à relier les éléments schématiques à la réalité.

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Les relations seigneuriales en Languedoc à travers les outils de l'analyse de réseau et un SIG historique


Alexandre Vergos a conduit un remarquable travail d'analyse sur les relations seigneuriales en Languedoc, à l'aide des outils de l'analyse de réseau et un SIG. Au cours des XIe et XIIe siècles, les deux principales puissances se disputant l’hégémonie dans le comté en attirant de nombreux châtelains à leur cour sont les comtes de Melgueil et les seigneurs de Montpellier. Ces deux familles sont dans une rivalité sourde, entretenant un ensemble de relations de vassalité et de fidélité avec les seigneurs des environs pour asseoir leur pouvoir. 

Pour visualiser les réseaux développés par les deux suzerains, Alexandre Vergos a tiré de la base de données toutes les familles ayant participé aux actes des deux suzerains, pour ensuite les représenter géographiquement à l’aide du logiciel QGIS. Chaque famille participante est représentée par un cercle (ou demi-cercle si elle se retrouve dans les deux entourages) dont la taille est proportionnelle au nombre de participations. La combinaison de l’analyse de réseaux au moyen de graphe et d’une représentation géographique par l’intermédiaire d'un SIG permet de croiser différents facteurs pour analyser, de la manière la plus pertinente possible, le développement et l’évolution des réseaux de familles aristocratiques ancrées géographiquement autour d’un centre de pouvoir. Dans le cadre d’un comté multipolaire comme l’est le comté de Melgueil, le contrôle des pôles de pouvoir est primordial pour la haute aristocratie afin de maintenir la fidélité de leurs vassaux face à leurs rivaux. L’analyse structurale du réseau global des familles châtelaines permet ainsi de mettre en évidence la quasi-absence de liens entre les familles les plus fidèles aux deux camps.

Liens entre familles de la moyenne aristocratie en Languedoc 1110-1143 (source : Vergos, 2021)




Cette démarche méthodologique s'inscrit dans le cadre d'une thèse de doctorat qui a été soutenue en mars 2024 :

Alexandre Vergos (2024). Pôles de pouvoir et réseaux d'alliances dans le comté de Melgueil à la période féodale (XIe-XIIe siècles). Thèse sous la direction d’Hélène Débax et Vincent Challet (Université de Toulouse) https://theses.fr/2024TLSEJ021

Comme la thèse n'a pas encore été publiée, il est possible de se référer à cet article qui donne une idée de la méthodologie : 

Alexandre Vergos (2021).  Étudier et représenter les réseaux des familles aristocratiques aux XIe-XIIe siècles : le comté de Melgueil, Passerelles SHShttps://revedel-ouest.univ-nantes.fr/passerelleshs/index.php?id=98&lang=fr#tocto1n2

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Cartographie des institutions culturelles en accès libre sur Internet (Open GLAM)


Open Glam est un réseau informel de personnes et d’organisations cherchant à favoriser l’ouverture des contenus conservés ou produits par les institutions culturelles (GLAM : Galleries, Libraries, Archives, Museums – Galleries, bibliothèques, archives et musées)

Ouvrir les institutions culturelles passe par deux types d’action :

  • l’ « open content » (ouverture des contenus) : ouverture des reproductions numériques d’œuvres qui sont elles-mêmes dans le domaine public
  • l’ « open data » : ouverture des données concernant ces œuvres (catalogues, bases de données descriptives, etc...)

L'enquête Open GLAM fournit un aperçu des politiques et des pratiques d'accès libre concernant les galeries, les bibliothèques, les archives et les musées (GLAM) à l'échelle mondiale. L'enquête révèle des disparités importantes entre pays en matière d'accès ouvert aux institutions culturelles.

Cartographie des institutions culturelles en accès libre (source : enquête Open GLAM)



Plus de 1600 institutions ou organisations ont été répertoriées entre 2018 et 2024. L'enquête, réalisée sur une base contributive, n'a pas vocation à être exhaustive. Il convient également de distinguer le degré d'ouverture des données qui peut concerner l'intégralité ou seulement une partie des données. Pour télécharger les données par pays et organisations (sous licence CC BY 4.0 attribution internationale) :

Pays

Institutions culturelles en accès ouvert

États-Unis d'Amérique

291

Allemagne

158

Royaume-Uni

112

Suède

82

Pologne

78

France

70

Pays-Bas

58

Espagne

55

Finlande

53

Brésil

50

Estonie

44

Norvège

44

Portugal

43

Suisse

33

Belgique

31

Lituanie

31

Italie

29

Hongrie

25

Roumanie

24

Australie

22

Tchéquie

22

Autriche

21

Slovénie

21

Canada

20

Danemark

20

Nouvelle-Zélande

20

Uruguay

14

Grèce

13

Lettonie

12

Japon

11

Irlande

10

Bulgarie

9

Russie

9

Argentine

8

Serbie

7

Slovaquie

7

Indonésie

6

Mexique

6

Croatie

5

International

5

Ukraine

4

Chili

3

Inde

3

Malte

3

Chypre

2

Islande

2

Luxembourg

2

Turquie

2

Aruba

1

Cameroun

1

Europe

1

Israël

1

Monténégro

1

Qatar

1

Taïwan

1

Venezuela

1

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Une carte de 330 millions de points pour représenter la répartition ethnique aux Etats-Unis


La carte raciale des États-Unis a été supprimée en 2022 car elle n'était plus considérée comme fournissant une représentation fidèle de la répartition de la population du pays et de l'évolution de sa composition raciale. Créée par Dustin Cable, ancien chercheur en démographie au Weldon Cooper Center for Public Service de l'Université de Virginie, cette carte utilisait les données du recensement de 2010 pour placer un point de couleur pour chaque Américain, soit 308 745 538 points au total. La couleur de chaque point était déterminée par la "race", avec toutes les ambiguïtés liées à ce type de catégorisation.

Malgré ces limites, Luke Loreti a souhaité créer une nouvelle version en utilisant les données du recensement de 2020. Il a suivi exactement la même méthodologie que l'original, en utilisant des points colorés pour visualiser la composition raciale des États-Unis. Le résultat est assez inpressionnant. 

Carte par points représentant la répartition ethnique aux Etats-Unis (source : censusdots.com)


Voici quelques faits intéressants sur la répartition raciale et ethnique aux États-Unis, tels que mis en évidence par la carte :
  • Concentration urbaine : les grandes villes comme New York, Los Angeles ou Chicago présentent une forte densité de population et une composition raciale diversifiée. Ces zones urbaines se caractérisent par un mélange important de groupes raciaux et ethniques vivant à proximité.
  • Homogénéité rurale : à l'opposé, de nombreuses zones rurales présentent une diversité raciale moindre, souvent avec une population majoritairement blanche. La carte met en évidence les différences marquées dans la composition raciale entre les régions urbaines et rurales.
  • Variations régionales : le Sud et le Sud-Ouest des États-Unis présentent respectivement une plus forte concentration de populations afro-américaines et hispaniques. Par exemple, des États comme le Texas et la Californie comptent une importante population hispanique, tandis que le Sud-Est est réputé pour ses communautés afro-américaines.
  • Modèles de ségrégation : certaines villes présentent des modèles clairs de ségrégation raciale, où différents groupes raciaux et ethniques sont regroupés dans des quartiers distincts. Cette visualisation souligne les défis permanents de l'intégration raciale dans les zones urbaines.
  • Évolution démographique : la carte mise à jour à partir des données de recensement 2020 reflète les changements survenus au cours de la dernière décennie, montrant des tendances telles que l’augmentation de la population hispanique et la diversité raciale croissante dans de nombreuses zones suburbaines.
Cette carte a été réalisée en combinant deux sources de données de recensement : les chiffres de population publiés dans les données de redécoupage des circonscriptions et les fichiers shapefiles définissant les zones géographiques du recensement.  Les points d'un bloc de recensement donné sont placés de manière aléatoire, c'est pourquoi l'on peut trouver des points dans des endroits improbables comme des parkings ou des plans d'eau. En plus de la carte mise à jour de Luke Loreti, une carte à points similaire créée par CNN offre une autre perspective sur la répartition raciale et ethnique aux États-Unis. En comparant ces cartes, on peut acquérir une compréhension globale des changements et des tendances démographiques à travers le pays.

Avec ses points colorés, la carte illustre assez nettement les divisions raciales souvent marquées dans de nombreuses communautés urbaines. Par exemple, à Saint-Louis, dans le Missouri, une nette division nord-sud apparaît, avec une population blanche dense au sud et une forte présence noire au nord. La fameuse Delmar Divide - du nom du boulevard Delmar - est particulièrement évidente sur la carte par points de recensement.

Le contraste ethnique de part et d'autre de la Delmar Divide à Saint-Louis (source : censusdots.com)



Une autre fonctionnalité intéressante de la carte est son URL dynamique, qui permet aux utilisateurs de se connecter directement à des endroits spécifiques. Cela facilite le partage de liens directs vers des lieux que l'on trouve intéressants.

Le croisement de cette carte avec la carte du « redlining » dans les années 1930 permet de voir la permanence de la ségrégation raciale aux Etats-Unis (voir des exemples sur Maps Mania).

La diversité ethnique à Los Angelès (source : censusdots.com)



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Les inégalités femmes-hommes en matière d'emploi en France


Le Système d'observation sur les femmes et d'information sur l'emploi (SOFIE), développé par l’ANCT, permet d’identifier les faiblesses et les pistes d’action de chaque territoire en matière d’insertion professionnelle des femmes. Ce site fournit toutes les données et les cartes utiles pour porter des politiques en faveur de l’égalité professionnelle. Il met à disposition des outils pour :

  • réaliser un diagnostic de l’insertion professionnelle et des conditions d’emploi des femmes dans leur territoire ;
  • identifier des leviers d’action afin d'améliorer l’accès à l’emploi des femmes.

Typologie des inégalités femmes-hommes en matière d’insertion professionnelle et de conditions d’emploi (source : Sofie ANCT)


Cette typologie est construite à partir de 5 indicateurs statistiques relatifs à l’insertion professionnelle et aux conditions d’emploi des femmes et des hommes :
  • La part des inactifs / inactives (hors étudiant.e.s et retraité.e.s)
  • Le taux de chômage
  • La part des salarié.e.s en contrat précaire (hors apprenti.e.s et stagiaires)
  • La part des femmes / hommes travaillant à temps partiel
  • La part des jeunes non inséré.e.s (ni en emploi, ni en études, ni en formation).

Les inégalités en matière d'emploi proviennent principalement du fait que les femmes occupent des emplois souvent plus précaires et moins rémunérés. Le temps partiel est considéré comme la principale raison de la moindre rémunération des femmes.

Part des actives / actifs en emploi à temps partiel (source : Sofie ANCT)


La rubrique Cartes et données du site Sofie de l'ANCT donne accès à de nombreuses cartes classées par thèmes. Le mode de calcul est expliqué pour chaque carte, de sorte que l'on peut les refaire avec ses propres outils cartographiques ou avec l'interface cartographique fournie par l'Observatoire des territoires de l'ANCT.

Typologies

  • Insertion professionnelle et conditions d'emploi
  • Inégalités femmes-hommes
  • Freins potentiels

Insertion professionnelle et conditions d'emploi

  • Inactivité
  • Chômage
  • Temps partiel
  • Précarité
  • Jeunes non insérés

Freins potentiels à l'accès à l'emploi des femmes

  • Familles monoparentales
  • Familles nombreuses
  • Non-mixité de l'offre d'emploi
  • Femmes peu diplômées
  • Accueil des jeunes enfants
  • Éloignement de l'école
  • Trajet domicile-travail

Pour aller plus loin

« Droits des femmes : où en est l'égalité professionnelle ?  » (Vie publique)

« Les inégalités entre les femmes et les hommes, de l'école au travail » (Cour des comptes)

« La dimension territoriale de l'accès à l'emploi des femmes » (Observatoire National de la Politique de la Ville)


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Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800)


La thèse d'Émilie Dreyfus sur les animaux des cartes géographiques anciennes est disponible en téléchargement sur HAL :

Émilie Dreyfus. Les animaux sur les cartes géographiques anciennes (1500-1800) : espaces, savoirs et représentations. Thèse de géographie sous la direction de Gilles Palsky. Université Panthéon-Sorbonne - Paris I, 2023. https://theses.hal.science/tel-04634875

Nova Africa par Hugo Allardt, XVIIe siècle  (source : Gallica)


Résumé

Cette thèse s’intéresse aux motifs zoologiques figurés sur les cartes géographiques produites en Europe à l’époque moderne. Le point de départ repose sur l’hypothèse que l’animal n’est pas seulement là pour combler un blanc, ni que son rôle est exclusivement décoratif, mais qu’en fonction de son positionnement sur la carte et de son association avec un espace géographique déterminé, il est utilisé pour véhiculer un savoir zoologique, caractériser un territoire, ou pour construire une certaine vision du monde. Dans cet objectif, l’animal est envisagé à la fois comme un signe et une image. En croisant des perspectives spatiales (l’Europe et les autres parties du monde) et temporelles (de 1500 à 1800), et en étudiant les sources géographiques au prisme d’autres supports du savoir naturaliste (livres d’histoire naturelle, livres de voyage, catalogues de cabinets de curiosité), l’objectif est également de positionner la carte géographique au sein des différentes formes de « récits » ou « d’images » qui écrivent et décrivent le monde. Enfin, étant entendu que la carte géographique est une représentation politique du monde, la dernière partie explore des enjeux de domination : de l’homme sur l’animal, en utilisant la carte géographique comme source originale pour une étude géohistorique des relations homme-animal ; de l’Europe sur les territoires extra-européens, à travers la mise en lumière de l’animal comme élément de la construction d’espaces idéologiques, exotiques ou imaginaires. 

L’objectif de cette thèse est ainsi de produire une réflexion géohistorique renouvelée sur le statut de l’iconographie animale en démontrant qu’elle fait partie intégrante du discours géographique produit par les cartographes de la première modernité. Elle s’inscrit à la croisée de plusieurs champs disciplinaires : histoire de la cartographie et de la géographie, histoire de l’édition, histoire de l’art et histoire des sciences, liées à la question des relations homme-animal (« géographie humanimale »). L'analyse s’appuie sur la création puis l’exploitation d’une base de données recensant 7 765 animaux sur 1 332 cartes et globes de toutes les parties du monde et 61 autres sources du savoir naturaliste.

Isle de Madagascar par Etienne de Flacourt, 1656 (source : Gallica)


Le blanc des cartes ou la dialectique du plein et du vide

La thèse comporte des pages très intéressantes sur le blanc des cartes en lien avec la dialectique du plein et du vide. Les historiens de la cartographie datent « l’invention » des blancs de la carte du début du XVIIIe siècle (Surun, 2004, pp. 117-144). Dans un article sur les enjeux épistémologiques de la cartographie au XVIIIe siècle, Lucile Haguet montre cependant que dans la cartographie de l’Égypte, le vide semble la règle bien avant le siècle des Lumières et que s’il y a une mutation de l’objet cartographique au XVIIIe siècle, il s’agit plutôt d’une évolution du sens du « blanc » (Haguet, 2011). À la lumière de l’analyse de la présence de l’animal sur les cartes, ces deux postulats épistémologiques peuvent être complétés par un troisième : la représentation picturale de l’animal, avant de quitter l’intérieur de la carte, est remplacée par sa représentation textuelle. Loin d’avoir pour seule fonction de combler les blancs, l’iconographie animale, construit un espace géographique complexe, véhiculant, au-delà de la représentation topographique du territoire, de multiples discours sur le monde : naturalistes mais également politiques et symboliques.

La production cartographique de Nicolas de Fer constitue un exemple représentatif de la dialectique du vide et du plein et du remplacement de l’image par le texte. La mappemonde en deux hémisphères de 1694 laisse ainsi l’hémisphère sud totalement vide, tandis que les espaces inconnus sont occupés soit par la toponymie, le relief, les fleuves et rivières, le tracé des frontières, soit par des informations textuelles. Au nord des Montagnes de la lune, lieu supposé des sources du Nil depuis la cartographie de la Renaissance, la mention inscrite peut être considérée comme programmatique du projet cartographique en devenir de Nicolas de Fer. On y lit : « On a mieux aimé laisser cette Place Vide que de la remplir de particularités inconnues, ou imaginaires ». Ce qui frappe dans cette information c’est justement le fait qu’elle ne laisse pas vide l’espace géographique mais le remplit. Dans la production de Nicolas de Fer, les animaux se situent, à une exception près, exclusivement dans les marges des cartes, sous forme de vignettes le plus souvent ou associés aux cartouches, notamment dans les cartes de l’Europe. L’animal se replie donc dans les marges, et les espaces géographiques sont réservés aux figurés, aux représentations conventionnelles ou au texte. Cependant, certains cartographes assument de laisser des espaces vides sur les territoires inconnus ou non explorés, ces espaces sont très souvent occupés par des textes relatant les singularités relatives aux moeurs des peuples, à l’histoire naturelle, ou encore à l’histoire des explorations.

Références

SURUN, I. (2004). Le blanc de la carte, matrice de nouvelles représentations des espaces africains. Dans I. LABOULAIS (éd.), Combler les blancs de la carte : Modalités et enjeux de la construction des savoirs géographiques (XVIIe-XXe siècle). Presses universitaires de Strasbourg. https://doi.org/10.4000/books.pus.12552

HAGUET, L. (2011a). La carte a-t-elle horreur du vide ? Réexaminer les enjeux du tournant épistémologique du XVIIIe siècle à la lumière de la cartographie occidentale de l’Égypte. Cartes et géomatique, 210, 95-106. https://www.lecfc.fr/new/articles/210-article-7.pdf

DREYFUS, É. (2022). Spectacle zoologique, inventaire de la nature ou encyclopédie naturaliste ? Approche épistémologique de la représentation des animaux sur quelques cartes murales des Amériques (XVIe-XVIIIe siècles). Bulletin du Comité Français de Cartographie, Cartes & Géomatique, 249, 13-29. https://www.lecfc.fr/new/articles/249-article-3.pdf


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