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Détournement de Google Maps pour rendre visible les invisibles (Utopia 56)

 

Source : « Quand l'association Utopia 56 pirate Google Maps pour rendre visible les "invisibles" » (Radio France)

L'association "Utopia 56" révèle son opération de communication autour du piratage de Google Maps. Pendant l'été 2024, en marge de l’organisation des Jeux olympiques, des milliers de personnes ont été déplacées vers d’autres villes pour faire place nette. Ces images de sans-papiers, de réfugiés, de travailleurs immigrés sommés de rentrer dans des cars des forces de l’ordre ont été assez violentes à regarder et de nombreuses associations comme Médecins du monde ou Emmaüs ont dénoncé un "nettoyage social". Mais la fête était trop belle, et l’opinion a focalisé son attention sur l’appel du podium, loin du revers de la médaille.

La firme américaine a fini par repérer ce gentil piratage de ses fonctionnalités et a supprimé tous les pin's. Ce grand nettoyage de printemps n’a pas découragé Utopia 56, qui poursuit aujourd’hui cette stratégie de sensibilisation en jouant sur le délai de réactivité, très variable, de la plateforme. Récemment, ce sont de nombreux pin's qui se sont ajoutés du côté de la Gaîté Lyrique pour décrire la violence des expulsions de mineurs isolés.

Ce qui est assez déroutant dans cette action de visibilisation de la précarité, c'est notre regard : accorderait-on plus plus d’importance à un pixel sur une carte numérique qu’à un humain sur le bitume ? Utopia 56 a réussi sa démarche de sensibilisation en utilisant la virtualité désincarnée du numérique pour mieux pointer la déshumanisation de nos sociétés connectées.

Pour en savoir plus 

« Trêve hivernale : Utopia 56 détourne Google Maps pour recenser les sans-abris expulsés » (Libération). Sur Google Maps, les «pin's» servent habituellement à identifier des restaurants, des hôtels ou des lieux d'exposition. L’association qui combat le sans-abrisme a utilisé l’application de géolocalisation pour indiquer les lieux où des personnes en situation de grande précarité ont été déplacées de force. Après une première salve de censure par Google, le collectif poursuit son détournement de l’outil. 

« Utopia56 - Cartographie des campements parisiens » (Dataforgood.fr).
CartoCampement est un outil de cartographie collaborative des campements de personnes exilées à Paris, développé par Utopia 56 en partenariat avec Action Contre la Faim et la Croix-Rouge, pour optimiser l'aide humanitaire et améliorer la coordination entre associations.


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Les aires d'accueil des gens du voyage en France : des territoires marginalisés

« Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?





Vagabondage, un jeu de rôle à partir de cartes et de photographies aériennes de l'IGN

 

Vagabondage est un jeu de rôle en solitaire qui se joue en ligne sur les cartes et photographies aériennes de l'IGN. Entre survie et rencontres, vous incarnez un personnage en fuite dans la campagne française. La seule chance de t'en sortir : savoir lire une carte !

L'histoire commence avec un capital de survie de 6 points. Au fur et à mesure de vos pérégrinations vous pourrez perdre ou gagner des points de survie pour terminer votre mission. On peut s'aider de la carte pour récupérer des points de survie (voir les règles du jeu).

Le jeu a été conçu par Jean-Marc Viglino (ingénieur IGN) sur une idée originale de Thomas Solonce. Il a fait l'objet d'une présentation lors du webinaire Carte Blanche #14 jeudi 4 avril 2024. L'auteur partage d'autres applications sur Github. Jean Marc Viglino et Thomas Solonce peuvent être suivis à partir de leur compte sur X-Twitter (@jmviglino et @TSolonce).

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Pouvez-vous localiser ces pays sur une carte ?

Jeux de devinettes géographiques

Un jeu géographique pour localiser des pays, reconnaître leurs drapeaux et les comparer

Optica, une application pratique pour visualiser des espaces terrestres en multi-échelle


Chacun a déjà fait l'expérience dans un globe virtuel : si l'on zoome à l'excès sur l'image on perd le contexte géographique, inversement si on dézoome trop on ne perçoit plus les détails. Voici une application qui devrait ravir tous ceux qui cherchent à visualiser des images terrestres simultanément à différentes échelles. Les enseignants peuvent s'en emparer pour travailler sur l'emboîtement d'échelles, mais aussi pour faire comprendre qu'à l'ère de l'imagerie numérique, on doit faire attention à ne pas confondre le zoom et l'échelle, même si les deux ont un lien.

Optica permet de visualiser une zone géographique à plusieurs échelles à la fois :
http://vannizhang.github.io/optica/dist/

Vue du delta du Nil et de la métropole du Caire (source : Optica)


Il s'agit d'une application expérimentale construite par John Nelson et par Jinnan Zhang à l'aide de l'API ArcGIS pour JavaScript (voir leur article sur le site d'ESRI).

Dans le menu, on peut choisir de diviser l'écran horizontalement ou verticalement en deux ou trois fenêtres. On peut également définir l'échelle de chaque vue indépendamment (dans ce cas déverrouiller chacune des vues). En les verrouillant à nouveau, on retrouve la synchronisation entre les vues. 


Vue de la région urbaine de Shanghaï (source : Optica)


Comme l'application est reliée à la plateforme Living Atlas, il est possible de récupérer des projets existants sur ArcGIS Online 2D (ESRI) pour les visualiser directement dans Optica. Il suffit pour cela de copier-coller le lien dans le menu (inscription sur la plateforme nécessaire au préalable).


Carte des zones de piraterie dans le monde en vue multi-échelle (source : Optica)


Outre le fait de pouvoir travailler de manière multi-échelle, ce visualiseur permet d'avoir une idée précise de la zone géographique représentée. On garde une vue générale de la situation géographique dans la première fenêtre, tandis que les fenêtres suivantes permettent des vues plus détaillées. Chaque fenêtre affiche un rectangle qui correspond à la taille de l'espace représenté dans la fenêtre suivante. Au début, c'est un peu perturbant mais on comprend assez vite la logique lorsqu'on rapporte les rectangles à la surface de l'espace visualisé. Un conseil : glisser-déplacer l'image dans la fenêtre du milieu de manière à bien centrer dans le rectangle la zone que l'on souhaite étudier. Pour un jeune public, il vaut peut-être mieux se limiter à deux fenêtres (double visualisation).

Si on observe attentivement l'échelle numérique qui s'affiche pour chaque fenêtre, on peut faire correspondre un niveau de zoom (degré de réduction de l'image) à un niveau d'échelle géographique (par rapport à l'espace terrestre représenté). Quoi de mieux pour travailler sur zoom et échelle qui sont si souvent confondus aujourd'hui à l'ère du tout image sur Internet ! Pour rappel, le zoom est un coefficient réducteur de l'image et n'a pas de référent géographique. L'échelle géographique, elle, est un rapport de distance entre les distances indiquées sur la carte et les distances réellement mesurées à la surface terrestre. Le référent reste toujours le même, celui de l'espace terrestre. 

Zooms / dézooms successifs et échelles géographiques correspondantes





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Tentative de "caviardage cartographique" à l'avantage de la Chine dans OpenStreetMap


Source : « Un mystérieux internaute trafique une carte open source en faveur de la Chine.  La cartographie numérique comme champ de bataille politique » (Korii.slate.fr, 2 mai 2021)

"En novembre 2020, Nick Doiron a été interpellé par un article du New York Times détaillant, photos satellite à l'appui, comment la Chine avait construit un village le long de la frontière contestée avec le Bhoutan voisin. Afin d'en savoir plus, Nick Doiron s'est rendu sur OpenStreetMap, une plateforme de cartographie open source reposant sur les contributions de bénévoles, à l'instar de Wikipédia. Il a alors constaté que quelqu'un d'autre avait déjà documenté le village bien avant l'article du New York Times et que des détails vus nulle part ailleurs avaient été ajoutés..."

Pour en savoir plus : lire la suite de l'article


Cette tentative de "caviardage cartographique" à l'avantage de la Chine dans OpenStreetMap fournit un bon exemple de la manière dont la cartographie devient un champ de bataille politique. Mais cela laisse des traces comme le montre la source de l'article repris par Korii.slate.fr. 

La source de l'article : The mysterious user editing a global open-source map in China’s favor (Rest of World). 

Pour remonter à l'article publié dans le New York Times : 
Beijing Takes Its South China Sea Strategy to the Himalayas (New York Times)

Lien ajouté le 13 septembre 2023


Lien ajouté le 30 janvier 2024

Lien ajouté le 17 juin 2024

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L'IGN lance une opération de recensement des bornes de propriété avec l'application ALEA


Source : « Ensemble, localisons les bornes de propriété » (IGN France)

Le cap de 85 000 bornes signalées (novembre 2024) a déjà été franchi dans le cadre de la campagne IGN de recensement des bornes de propriété. Propriétaires fonciers, élus, forestiers, agriculteurs ou encore promeneurs se sont déjà largement mobilisés pour retrouver ces repères dont certains datent de plusieurs siècles. De nombreuses bornes restent à découvrir ! Ensemble, localisons-les et sauvegardons la trace de ce précieux patrimoine.


Pourquoi recenser les bornes ?

Les bornes matérialisent la limite de propriété. Connaître leur position précise, c’est disposer de points de calage indispensables pour améliorer l’exactitude géographique du plan cadastral. C’est ce qui permet par exemple de les superposer parfaitement avec des images aériennes IGN, comme il est possible de le faire sur le Géoportail.
 
Recenser les bornes, c’est aussi contribuer à sauvegarder un patrimoine précieux ! La trace de nombreuses bornes a déjà été perdue. Votre collaboration est essentielle pour nous aider à conserver la mémoire de l’emplacement de ces repères parfois très anciens.

Quels sont les différents types de bornes ?

À l’origine, les bornes étaient constituées essentiellement de pierre. On en trouve aussi en béton, en métal ou en plastique. Certaines sont composées de plusieurs matériaux, avec par exemple une tête en résine de béton et un ancrage métallique.

Un inventaire en trois étapes

La localisation des bornes, notamment des plus anciennes souvent enfouies, cassées parfois mais ayant résisté à l’épreuve du temps. Votre participation est essentielle à ce stade ! Le positionnement GPS précis des bornes inventoriées : en suivant vos signalements, un géomètre pourra se rendre sur le terrain pour déterminer très précisément leur emplacement.

Comment participer ? 

Pour signaler la position des bornes, c’est très simple ! Téléchargez sur votre smartphone l’application ALÉA disponible gratuitement sur Google Play et l’App Store. Veillez à activer la fonction localisation de votre téléphone et à autoriser l'accès aux images, puis sélectionnez ensuite Bornes. Trois clics suffisent pour effectuer un signalement !
L’IGN à la recherche des bornes cadastrales

France 3 Rhône Alpes - le journal du 19/20 (08 juillet 2020)


Lien ajouté le 8 février 2022

Lien ajouté le 17 novembre 2024

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Depuis le 1er janvier 2021, l'IGN rend ses données libres et gratuites 

Etudier les villes moyennes en France en utilisant les cartes au 1/25 000 du Géoportail

L'histoire par les cartes : 18 globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey


18 globes interactifs ont été ajoutés à la célèbre collection cartographique David Rumsey : il s'agit de 9 globes terrestres, 3 globes célestes et 6 globes d'autres planètes.

Globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey :
http://www.davidrumsey.com/blog/2020/12/21/18-interactive-globes-added-to-the-collection


1) Dix-huit globes interactifs ajoutés à la collection

Ces globes sont interactifs On peut les faire tourner à la main, les agrandir ou les partager avec une simple URL.

2) David Rumsey : une collection exceptionnelle de cartes et de globes anciens

Depuis les années 1980, David Rumsey collectionne cartes, atlas, globes en tout genre et de toute époque. Le célèbre collectionneur américain est parvenu à rassembler plus de 150 000 documents. En 2016, il a fait don de sa collection à l’Université de Stanford qui l'a ensuite numérisée (voir la présentation du David Rumsey Map Center). Aujourd’hui, on compte plus de 90 000 cartes et images disponibles en ligne. La collection David Rumsey comprend des documents rares tels que des cartes du XVIe au XXIe siècle d’Amérique, d’Europe, d’Asie, d’Afrique, mais aussi du Pacifique et de l’Arctique. Les cartes ont été géoréférencées et peuvent être vues à l’aide de Google Earth, Google Maps ou d’autres moteurs comme Luna Browser ou encore Second Life. Plus d'une 100e de cartes anciennes sont accessibles directement à travers un globe interactif. Un moteur de recherche permet de rechercher une carte ancienne en navigant sur un planisphère.

La collection David Rumsey propose de très nombreux globes anciens en images haute résolution, avec possibilité de les visionner en 3D (après inscription sur le site). En outre, plus d'une 100e de cartes anciennes de la collection sont accessibles à travers un globe interactif. http://www.davidrumsey.com/
http://earth.app.goo.gl/

La British Library propose également des expositions en ligne sur les globes européens du XVIIe et XVIIIe siècles.

Lien ajouté le 26 janvier 2022
Lien ajouté le 4 avril 2022
Lien ajouté le 26 avril 2023
Lien ajouté le 9 mai 2024
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Le monde en sphères. Une exposition virtuelle de la BnF



Observer les nouvelles images satellites proposées dans Google Earth

Google Earth propose de nombreuses images collectées par des satellites en orbite autour de la Terre. Fournies par différents opérateurs de l'aérospatiale (notamment la NASA et l'Agence spatiale européenne), elles sont combinées pour former une mosaïque de clichés pris sur plusieurs jours, mois et années. Elles sont ensuite affichées sous la forme d'une image mixte.

Pour accéder aux toutes dernières images satellite ajoutées dans Google Earth :
https://earth.google.com/


Lien ajouté le 7 octobre 2021

Lien ajouté le 10 décembre 2021

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Tempête Alex et inondations dans les Alpes maritimes : accès aux cartes et aux images satellitaires
 
 


Zoom sur le service Edugéo (IGN) proposé à travers le portail de ressources Eduthèque


La lettre Édu_Num Histoire-Géographie N°44 consacre un numéro spécial au service Edugéo :
http://eduscol.education.fr/site.histoire-geographie/edunum/edunum-histgeo-44

Lorsque Google lance en 2005 son portail géographique Google Earth, c’est un coup de tonnerre dans le monde de la géomatique : des données réservées jusqu’alors à des spécialistes deviennent accessibles via une interface simple à prendre en main. L’IGN réplique avec son Géoportail en 2006 et un groupe de travail se met à l’œuvre (IGN et Ministère de l’Éducation nationale) pour en proposer une déclinaison pédagogique : Édugéo, lancé officiellement le 1er octobre 2008, est disponible gratuitement via Éduthèque depuis novembre 2013.

Le service en ligne Édugéo (également disponible sur tablette) est destiné à apporter aux enseignants et à leurs élèves des données géographiques sur la France métropolitaine et les départements et régions d’outre-mer.

L’intégration du service au portail Éduthèque donne la possibilité d’accéder gratuitement à :

- de nombreuses données cartographiques et photographiques : photographies aériennes récentes et anciennes, données topographiques ; cartes de Cassini ou, cartes littorales, etc. ;

- des outils de croquis en ligne permettant de réaliser des cartes légendées qui peuvent être stockées, modifiées ou complétées à tout moment et à partir de tout poste de travail ;

- un accompagnement pédagogique constitué de cahiers pédagogiques, de croquis à télécharger et de propositions d’usages en classe.


Avec l'esquisse d'une réflexion sur ce qui distingue la carte numérique de la carte papier :

"La carte numérique que l’on consulte sur son écran d’ordinateur, sa tablette ou son smartphone reprend pour partie les codes graphiques de la carte papier traditionnelle née au début du XXe siècle. Celle-ci permet de se situer, de trouver sa route, de repérer des points de passage et des lieux remarquables. Son échelle est fixe et la carte dépliée donne à voir un espace restreint. La carte et le plan papier permettent une lecture de l’espace claire et à échelle fixe. Ils apportent une dimension d’appréhension de l’espace et de compréhension de celui-ci dans sa globalité.

Aujourd’hui l’utilisateur d’une carte numérique est au centre du monde, immédiatement localisé par l’adresse IP de son ordinateur ou les coordonnées transmises par son smartphone : la carte nous guide, nous indique les bons plans du moment pour échapper à l’embarras du quotidien. La carte numérique est multiscalaire, multiforme et apporte quantité d’informations que ni la carte papier ni le terrain ne donnent à voir. Les cartes numériques peuvent entraîner une certaine confusion entre nature et échelle de la carte et niveau de zoom. On observe des effets de seuils qui font passer progressivement d’une carte nationale voire régionale à une carte topographique puis enfin à un plan lorsqu’on veut détailler une zone. On change alors subtilement de mode de représentation, la légende diffère sensiblement. Autre point de vigilance : l’orientation. Même équipé d’un GPS qui nous localise, il est parfois difficile de se repérer sur une carte numérique qui demande donc un apprentissage". 


Lien ajouté le 30 mars 2021

Lien ajouté le 28 février 2021

Lien ajouté le 6 juin 2021

Lien ajouté le 10 août 2021

Lien ajouté le 10 décembre 2021

Lien ajouté le 15 décembre 2021

Lien ajouté le 3 avril 2022


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Les nouveautés de Google Earth Timelapse


En avril 2019, Google a procédé à une mise à jour de l'outil Google Earth Timelapse de manière à permettre aux utilisateurs de visualiser les évolutions à la surface de la Terre sur plus de 30 ans, soit de 1984 à 2018. Introduite en 2013, l'application Google Earth Engine s'appuie sur la plateforme cloud de Google et exploite des séries d'images satellites acquises sur plusieurs années.
 
Qu'il s'agisse de l'impact de l'urbanisation, de l'usage des terres, des activités minières ou industrielles, l'imagerie satellitaire en haute résolution et accessible au grand public change vraiment la donne en termes de compréhension des transformations accélérées de la planète sur les trois dernières décennies.

Le principal intérêt de Google Earth Timelapse est qu'il couvre la totalité du globe. Le laboratoire CREATE de l'Université Carnegie Mellon a extrait quelques exemples emblématiques de ces transformations à travers l'application Time Machine. Chaque timelapse comprend 35 images sans nuage, qui ont été rendues interactives sur des lieux où les changements sont importants et bien visibles (cf déforestation, étalement urbain, exploitations minières, fermes solaires...). Ce sont plus de 15 millions d'images satellites qui ont été exploitées, en provenance de l'USGS, de la NASA (Landsat) et des satellites d'observation du programme européen Sentinel. Pour les années 2015 à 2018, Google a combiné les images de Landsat 8 et de Sentinel-2A.




Timelapse Maps : An Overview of Our Changing Planet (Visual Capitalist)
http://www.visualcapitalist.com/timelapse-maps-an-overview-of-our-changing-planet/

Pour explorer les études de cas de Google Earth Timelapse :
http://earthengine.google.com/timelapse/

Pour explorer les jeux de données de Google Earth Engine :
http://developers.google.com/earth-engine/datasets/

Installation de Google Earth Engine dans Q-GIS (version 3.8 au minimum) :
http://veillecarto2-0.fr/2020/01/15/google-earth-engine-debarque-sur-qgis/
 
How Google Earth Engine Has Changed Access to Remote Sensing Data :

Google Earth Timelapse est désormais consultable sur téléphone portable.
 



Une sélection Youtube de près de 200 animations satellitaires réalisées avec Google Timelapse :
http://www.youtube.com/watch?list=PLWw80tqUZ5J81Xq5k3LL2NjOF5YNXtgS9&v=INFof-zFDPM
 
Recension de timelapse sur l'impact de l'urbanisation, de l'agriculture, des mines avec commentaires sur les transformations (1984-2018) : https://twitter.com/i/events/1320606357414957056

 



 




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Animer des images satellites Landsat avec Google Earth Engine et l'application Geemap
 


 

La déforestation en Amazonie suivie par le système d'alerte d'Imazon

Imazon (Institut de l’homme et de l’environnement de l’Amazonie) est une organisation à but non lucratif basée à Belém dans le Pará au Brésil, qui se consacre à la conservation de la forêt amazonienne.  Elle publie régulièrement des données sur la déforestation en Amazonie à travers son Système d’alerte de déforestation (SAD) mis en place depuis 2006. Les analyses sont effectuées à partir d'images satellitaires MODIS et Landsat et à l'aide de l'application Google Earth Engine.




Le Brésil était parvenu à réduire la déforestation de 27 000 km2 en 2004 à 4 571 km2 en 2011. Entre 2012 et 2015, la déforestation a de nouveau augmenté, principalement dans les zones illégales.
http://imazon.org.br/en/most-deforested-conservation-units-in-the-legal-amazon-2012-2015/


 La déforestation annuelle entre 2008 et 2015 et la part concernant les zones protégées
(source : Imazon)



Les zones déboisées entre 2012 et 2015 (source : Imazon)

Alors que les terres réservées aux populations indigènes ne pouvaient normalement être déboisées, une nouvelle période semble s'ouvrir depuis l'élection en janvier 2019 de Jair Bolsonaro qui ne cache pas son soutien à l’agro-industrie. Le nouveau président du Brésil a clairement dit qu’il n’était pas favorable au programme socio-environnemental mis en place par ses prédécesseurs.

Le dernier rapport d'Imazon démontre que la déforestation en Amazonie a augmenté de 54 % en janvier 2019 par rapport à la même période de l’année précédente. Au total, 108 km² ont été déboisés. L’État du Pará est celui qui a le plus été déboisé (37 % du total), suivi par le Mato Grosso (32 %), le Roraima (16 %), le Rondônia (8 %), l’Amazonas (6 %) et l’Acre (1 %). La majeure partie de la déforestation (67 %) s’est produite dans des zones privées, préservées et occupées par les indigènes, ce qui signifie un relâchement du contrôle gouvernemental ainsi qu’un arrêt des démarcations et une course au déboisement (source : Reporterre).

Cette reprise de la déforestation intervient alors que le Brésil s'était engagé devant la communauté internationale à l'arrêter et à mettre en place une politique nationale de reforestation. L’inquiétude des chercheurs de voir la forêt amazonienne basculer vers la savane semble confirmée par les dernières études. Jusqu’à peu, il était admis que le "tipping point", le seuil de bascule à partir duquel la forêt ne sera plus capable de s’auto-régénérer, allait être atteint à partir de 40% de sa surface détruite. Mais aujourd’hui ce "point critique" a été réduit à 20% de forêt disparue. Or, ce taux de destruction est déjà atteint selon les dernières statistiques de l’Institut Brésilien de Recherche Spatiale (INPE). Comme le soulignent Daugeard et Le Tourneau (2018), de la déforestation à la reforestation, le chemin est encore long...

Imazon s'est associé à l'Institut des ressources mondiales (WRI) pour développer la plateforme Global Forest Watch qui permet de surveiller les forêts dans le monde entier en temps réel. 

Depuis 2009, Google utilise, à travers son application en ligne "Earth Engine", le système d'Imazon Sistema de Alerta de Déforestation (SAD) et le système CLASlite de la Carnegie Institution for Science qui permettent aux utilisateurs d'avoir un suivi de la forêt amazonienne.

Pour accéder aux cartes thématiques produites par Imazon :
http://imazon.org.br/en/maps/

Pour accéder aux jeux de données cartographiques sur Info Amazonia :
http://infoamazonia.org/en/maps/

Pour suivre la déforestation depuis 2000 sur le site TerraBrasilis de l'INPE (images satellites) :
http://terrabrasilis.dpi.inpe.br/app/map/deforestation?hl=pt-br

Pour suivre la déforestation au Pérou et en Colombie, consulter le site Maaproject :
http://maaproject.org/en/ (à compléter par cet article du site Reporterre sur les dangers de l'extractivisime)

Pour accéder aux données en téléchargement (fichiers CSV, KMZ et SHP) sur Global Forest Watch :
http://data.globalforestwatch.org/datasets/sad-alerts

Pour visualiser les zones déforestées sur une plateforme SIG en ligne : plateforme ArcGis

Les surfaces de forêts perdues chaque année depuis 2000 (source : Global Forest Change)


Pistes d'exploitation pédagogique :
Le département Education d'ESRI (Esri GIS Education) propose des séances pédagogiques avec des fiches d'activité favorisant des démarches d'apprentissage par exploration à partir de cartes et images numériques. L'une de ces séances concerne la déforestation en Amazonie : Tropical deforestation - Environmental Science GeoInquiries™. Pour accéder à la carte sur la plateforme Arcgis.

L'évolution de déforestation dans l'état du Rondonia au Brésil peut être suivie de 1984 à 2018 à travers l'application Google Earth Timelapse.

Un dossier pédagogique a été élaboré par le Mouvement pour la coopération internationale  dans le but de sensibiliser des élèves du secondaire sur les enjeux environnementaux, sociaux et économiques de l’exploitation des ressources naturelles dans le monde et plus spécifiquement en Amazonie.


Références

La déforestation de la forêt amazonienne a atteint un pic en 2018, National Geographic.

Le Brésil, de la déforestation à la reforestation ? par Marion Daugeard et François-Michel Le Tourneau, site Géoconfluences, 16 octobre 2018.

Brésil : la forêt amazonienne menacée par le "Trump tropical", France culture, 2 février 2019.

Dans le Brésil de Bolsonaro, indigènes et écologistes payent le prix du sang, Reporterre, 2 avril 2019.

Les aires protégées, un moyen efficace de lutte contre la déforestation tropicale ? The Conversation, 7 avril 2019.

Atlas de la déforestation en Indonésie :
http://atlas.cifor.org/

Cet atlas de la déforestation et des plantations industrielles en Indonésie se présente comme une géo-plateforme qui permet de voir et de mesurer l'évolution de la couverture forestière à Bornéo et en Papouasie Nouvelle-Guinée. Le projet vise à améliorer la gouvernance des forêts, des tourbières et des plantations en renforçant la transparence et la responsabilité des entreprises d'exploitation agricole, forestière ou minière.


Liens ajoutés le 24 août 2019



L'Amazonie a enregistré plus de 75 000 alertes de feux de forêt entre le 14 et le 21 août 2019, soit une augmentation de 83% par rapport au début de l'année. C'est ce que met en évidence le site fires.globalforestwatch.org chargé de surveiller les feux de forêts dans le monde.






Lien ajouté le 8 janvier 2020

Lien ajouté le 17 mars 2021

Lien ajouté le 22 mars 2021

Lien ajouté le 24 juin 2022

Lien ajouté le 1er octobre 2022

Lien ajouté le 14 mai 2023

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