Affichage des articles dont le libellé est Réseaux sociaux. Afficher tous les articles
Affichage des articles dont le libellé est Réseaux sociaux. Afficher tous les articles

La carte, objet éminemment politique. Mobilisation contre la vente de terres publiques dans l'Ouest des États-Unis


Source250+ million acres of public lands eligible for sale in SENR bill [Plus de 250 millions d'acres de terres publiques éligibles à la vente dans le projet de loi de réconciliation budgétaire SENR], The Wilderness Society, 13 juin 2025.

Depuis 1935, la Wilderness Society mène des efforts pour protéger les étendues sauvages de l'Ouest américain. Cette société a été à l’avant-garde de presque tous les combats en matière de défense des terres publiques. Aujourd'hui elle tire la sonnette d'alarme face au projet de loi de réconciliation budgétaire du Comité sénatorial de l'énergie et des ressources naturelles, publié le 14 juin 2025. Ce texte comprend une série de mesures extraordinaires visant à privatiser les terres fédérales et à promouvoir la domination énergétique au détriment des terres et des ressources publiques.

Le projet de loi impose la vente arbitraire d'au moins 2 millions d'acres de terres du Service des forêts et du Bureau de gestion des terres dans 11 États de l'Ouest au cours des cinq prochaines années, et il donne aux secrétaires de l'Intérieur et de l'Agriculture une large latitude pour choisir les endroits qui doivent être vendus.

Terres publiques susceptibles d'être cédées dans l'Ouest des États-Unis (source : The Wilderness Society)


Plus de 250 millions d'acres de terres publiques sont éligibles à la vente dans le cadre de ce projet de loi, y compris des zones de loisirs, des zones d'étude de la nature sauvage et des zones sans routes inventoriées, des habitats fauniques essentiels et des couloirs de migration de gros gibier. Ce projet de loi prévoit ce qui est probablement la plus grande vente de terres publiques nationales de l'histoire moderne afin de réduire les impôts des plus riches du pays. Il troque l'accès des Américains ordinaires aux loisirs de plein air contre un avantage à court terme qui profite de manière disproportionnée aux privilégiés et aux personnes bien connectées. La version mise à jour du projet de loi du 14 juin autorise la vente des terres bénéficiant de permis de pâturage. Bien que les terres, dont les « droits existants valides » ne sont pas définis, soient toujours exclues, cette expression englobe désormais les droits fonciers tels que les baux pétroliers et gaziers, les droits de passage ou les concessions minières perfectionnées.

Ce projet de loi expose les États et les collectivités locales, relativement démunis, à des conflits d'enchères ouverts face à des intérêts commerciaux fortunés. Il ne confère pas non plus aux nations tribales souveraines le droit de préemption pour les appels d'offres sur des terres, même pour des zones faisant partie de leurs territoires traditionnels ou contenant des sites sacrés. Les terres des monuments nationaux pourraient également être menacées par cette proposition. Dans un avis du ministère de la Justice publié la semaine dernière, l'administration Trump s'est arrogé le pouvoir juridique sans précédent de révoquer la protection des monuments nationaux. Si elle tentait d'appliquer cette décision, 5,5 millions d'hectares supplémentaires de terres publiques les plus précieuses pourraient être menacés de vente.
 
La disposition relative à la vente de terrains publics se présente comme un moyen de créer davantage de logements, mais elle manque de garanties pour garantir l'utilisation des terrains à cette fin, sans mécanisme de contrôle de l'application des clauses restrictives et avec un large pouvoir discrétionnaire du Secrétaire pour déterminer ce qui constitue un logement ou une « infrastructure destinée à répondre aux besoins locaux en matière de logement ». Les recherches suggèrent que très peu de terrains gérés par le BLM et l'USFS sont réellement adaptés à l'habitat.

Les agences foncières disposent déjà de moyens pour identifier les terres publiques destinées à des usages tels que le logement, si cela répond aux besoins de la communauté. L'élaboration d'une nouvelle méthode pour forcer une telle « cession » dans le cadre du processus de réconciliation budgétaire crée un précédent susceptible de liquider rapidement d'importantes portions de terres américaines précieuses à l'avenir, dès que les politiciens auront un projet à financer. Le site invite à contacter des sénateurs afin de s’opposer au projet de loi de réconciliation. La mobilisation est relayée par d'autres organisations de conservation à but non lucratif telles que le Western Watersheds Project (WWP), qui œuvre pour la protection et la restauration de la faune et des bassins versants dans tout l'Ouest américain.

Articles connexes




Résultats d'enquête dans 125 pays concernant le soutien réel et perçu à l’action climatique


Source : Andre, P., Boneva, T., Chopra, F. et al. (2024). Globally representative evidence on the actual and perceived support for climate action. Nature Climate Change, 14, p. 253–259 (article disponible en open access), https://doi.org/10.1038/s41558-024-01925-3

Des chercheurs ont interrogé environ 130 000 personnes dans 125 pays à travers le monde sur le changement et le réchauffement climatique. Ils ont constaté que 89 % des personnes souhaitaient davantage d’action politique pour lutter contre le changement climatique. Comme il s'agit de données déclaratives, l'enquête reflète plus des perceptions que des pratiques. Cette enquête mondiale sur le changement climatique permet malgré tout de remettre en cause la représentation commune selon laquelle l'opinion serait frileuse par rapport à l'action climatique. 

Résumé

L'atténuation du changement climatique nécessite une coopération mondiale, mais les données mondiales sur la volonté d'agir des individus restent rares. Dans cette étude, les chercheurs ont conduit une enquête représentative dans 125 pays, auprès d'environ 130 000 personnes. Les résultats révèlent un large soutien à l'action climatique : 69 % de la population mondiale se déclare prête à contribuer à hauteur de 1 % de son revenu personnel, 86 % adhère aux normes sociales pro-climat et 89 % exige une action politique renforcée. Les pays confrontés à une vulnérabilité accrue au changement climatique affichent une volonté de contribuer particulièrement élevée. Malgré ces statistiques encourageantes, on constate que le monde est plongé dans une forme d'ignorance généralisée, où les individus sous-estiment systématiquement la volonté d'agir de leurs concitoyens. Ce décalage de perception, combiné à un comportement individuel coopératif conditionnel, pose des défis pour la poursuite de l'action climatique. Par conséquent, sensibiliser au large soutien mondial à l'action climatique devient crucial pour promouvoir une réponse unifiée au changement climatique.

Un soutien mondial généralisé à l'action climatique (source : Andre et al., 2024).


a, c, e Proportions moyennes mondiales de répondants disposés à contribuer à hauteur de 1 % de leur revenu (a), approuvant les normes sociales pro-climatiques (c) et exigeant une action politique (e). Des pondérations ajustées en fonction de la population sont utilisées pour garantir la représentativité au niveau mondial. 

b, d, f Cartes du monde dans lesquelles chaque pays est coloré en fonction de sa proportion de répondants disposés à contribuer à hauteur de 1 % de leur revenu (b), approuvant les normes sociales pro-climatiques (d) et exigeant une action politique (f). Des pondérations ont été effectuées pour tenir compte de la procédure d'échantillonnage stratifié.

Les chercheurs ont conçu cette enquête mondiale sur le changement climatique afin d'obtenir des données représentatives à l'échelle mondiale sur la volonté d'agir contre le changement climatique. L'enquête a été menée dans le cadre du sondage mondial Gallup 2021/2022 auprès d'un ensemble vaste et diversifié de pays (N =125) en utilisant une méthodologie d'échantillonnage et d'enquête commune (voir la méthodologie). Les pays inclus dans cette étude représentent 96 % des émissions mondiales de gaz à effet de serre (GES), 96 % du produit intérieur brut (PIB) mondial et 92 % de la population mondiale. Afin de garantir la représentativité nationale, chaque échantillon de pays a été sélectionné aléatoirement parmi la population résidente âgée de 15 ans et plus. Les entretiens ont été menés par téléphone (courant dans les pays à revenu élevé) ou en face à face (courant dans les pays à faible revenu), avec des numéros de téléphone ou des adresses tirés au sort. La plupart des échantillons nationaux comprennent environ 1 000 répondants, et l'échantillon mondial comprend un total de 129 902 personnes.

Les données de l'Enquête mondiale sur le changement climatique sont disponibles à l'adresse https://doi.org/10.15185/gccs.1. Les références et la documentation des données externes et propriétaires, telles que celles du sondage mondial Gallup, sont disponibles dans les Informations supplémentaires.

Articles connexes

Aborder la question de l'inégalité des pays face au changement climatique

Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?

Carte mondiale d'exposition aux risques climatiques, de conflit et à la vulnérabilité

Le choc climatique frappe déjà les villes les plus peuplées du monde (rapport WaterAid)

Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique

Densité du trafic maritime mondial et effets sur le réchauffement climatique

Climate Trace, une plateforme pour visualiser et télécharger des données sur les émissions de gaz à effet de serre (GES)

Climate Change Explorer, un outil cartographique pour visualiser les projections climatiques

Atlas climatique interactif Copernicus

Les stations de montagne face au changement climatique (rapport de la Cour des comptes)

Impact du changement climatique sur le niveau des nappes d'eau souterraines en 2100

Rapport annuel 2023 du Haut conseil pour le climat « Acter l’urgence, engager les moyens »


Détournement de Google Maps pour rendre visible les invisibles (Utopia 56)

 

Source : « Quand l'association Utopia 56 pirate Google Maps pour rendre visible les "invisibles" » (Radio France)

L'association "Utopia 56" révèle son opération de communication autour du piratage de Google Maps. Pendant l'été 2024, en marge de l’organisation des Jeux olympiques, des milliers de personnes ont été déplacées vers d’autres villes pour faire place nette. Ces images de sans-papiers, de réfugiés, de travailleurs immigrés sommés de rentrer dans des cars des forces de l’ordre ont été assez violentes à regarder et de nombreuses associations comme Médecins du monde ou Emmaüs ont dénoncé un "nettoyage social". Mais la fête était trop belle, et l’opinion a focalisé son attention sur l’appel du podium, loin du revers de la médaille.

La firme américaine a fini par repérer ce gentil piratage de ses fonctionnalités et a supprimé tous les pin's. Ce grand nettoyage de printemps n’a pas découragé Utopia 56, qui poursuit aujourd’hui cette stratégie de sensibilisation en jouant sur le délai de réactivité, très variable, de la plateforme. Récemment, ce sont de nombreux pin's qui se sont ajoutés du côté de la Gaîté Lyrique pour décrire la violence des expulsions de mineurs isolés.

Ce qui est assez déroutant dans cette action de visibilisation de la précarité, c'est notre regard : accorderait-on plus plus d’importance à un pixel sur une carte numérique qu’à un humain sur le bitume ? Utopia 56 a réussi sa démarche de sensibilisation en utilisant la virtualité désincarnée du numérique pour mieux pointer la déshumanisation de nos sociétés connectées.

Pour en savoir plus 

« Trêve hivernale : Utopia 56 détourne Google Maps pour recenser les sans-abris expulsés » (Libération). Sur Google Maps, les «pin's» servent habituellement à identifier des restaurants, des hôtels ou des lieux d'exposition. L’association qui combat le sans-abrisme a utilisé l’application de géolocalisation pour indiquer les lieux où des personnes en situation de grande précarité ont été déplacées de force. Après une première salve de censure par Google, le collectif poursuit son détournement de l’outil. 

« Utopia56 - Cartographie des campements parisiens » (Dataforgood.fr).
CartoCampement est un outil de cartographie collaborative des campements de personnes exilées à Paris, développé par Utopia 56 en partenariat avec Action Contre la Faim et la Croix-Rouge, pour optimiser l'aide humanitaire et améliorer la coordination entre associations.


Articles connexes





Les aires d'accueil des gens du voyage en France : des territoires marginalisés

« Personne n'habite ici » ou comment cartographier le vide ?





Carte interactive du débat sur l'avenir industriel de Fos-Étang de Berre


« Projets industriels, impacts pour les territoires et alternatives. Débattons-en ! ». Pour le tout premier débat public en France consacré à l'avenir industriel du territoire de Fos-Étang de Berre, la Commission nationale du débat public (CNDP) a choisi de mettre à disposition des outils de diagnostic inédits. Et notamment cette carte interactive que Denis Vanier a réalisée avec Eclectic Experience à la demande de l'équipe du débat.

Fos - Étang de Berre, un avenir industriel en débat - Carte interactive proposée par Débat public

L'outil permet de localiser la trentaine de projets industriels en débat et d'ajouter des couches thématiques, en particulier en ce qui concerne les risques industriels, d'incendie et d'inondation-submersion. La carte ainsi que les fiches descriptives qui sont fournies permettent d'évaluer les enjeux pour la population, l'environnement, l'emploi, les transports. Son contenu va évoluer au cours des prochains mois en fonction des besoins (voir le dossier du débat). En l'état actuel, le fond de carte intègre les secteurs artificialisés et les zones d'habitat, dont l'empreinte a été calculée spécialement à partir de la BD Topo de l'IGN (voir la méthodologie).

L’Etat propose que la zone Fos-Berre devienne « un pôle industriel de référence en Europe du Sud pour les activités portuaires, l’industrie décarbonée et la logistique ». Le débat public porte aussi bien sur la vocation du territoire que sur les projets qui y contribuent et sur les enjeux liés (énergie, environnement, économie, santé, risques, mobilités, emploi, logements, etc.). Près de cinquante projets industriels ont été identifiés dans les secteurs de l’hydrogène, de l’acier, de la chimie ou de la pétrochimie, du secteur aérien, des énergies, des transports, de la logistique, etc. Ce débat public vise à informer et débattre de l’avenir du territoire (voir la carte des territoires concernés). Les thèmes du débat concernent les domaines suivants : 

  • Transition industrielle et décarbonation
  • Emplois et formation
  • Énergie et électricité
  • Environnement
  • Santé et qualité de vie
  • Risques naturels et technologiques
  • Mobilités et transports
  • Aménagement du territoire
  • Financement et gouvernance

Bien qu'il ne constitue pas en soi un outil de cartographie participative, l'objectif de ce type d'initiative citoyenne est de pouvoir alimenter le débat public en portant à connaissance les informations et les débats sur ce territoire, cartes à l'appui. Le site parviendra-t-il à aller au delà de la seule information du public ? Les éléments de débat, qui ont vocation à venir alimenter le site dans les mois qui viennent, permettront de le dire...
 

Articles connexes

Les cartes et données sur le Grand Débat National suite au mouvement des Gilets Jaunes

L'accès aux services publics dans les territoires ruraux : éléments de débat à partir d'un rapport de la Cour des Comptes


Quels pays censurent le plus Internet ?


Source : « Internet Censorship : A Map of Internet Censorship and Restrictions » (Comparitech)

La carte montre quels pays censurent le plus Internet et lesquels exercent le moins de contrôle sur les sites en ligne. Elle est basée sur des données collectées par le site technologique Comparitech. Dans cette étude exploratoire, les chercheurs ont mené une comparaison pays par pays afin d'identifier les pays qui imposent des restrictions strictes sur Internet et ceux où les citoyens bénéficient au contraire d'une liberté maximale. Entre les deux extrêmes, on peut trouver des situations très variées. En 2025, près de 60 pays ont renforcé leur censure sur Internet, contre 50 lors de l'étude de 2024. La plupart des nouvelles restrictions concernent les réseaux sociaux et les applications de messagerie, les médias politiques et la pornographie. Avec l'introduction croissante de systèmes de vérification de l'âge dans des pays comme l'Australie, la France, le Royaume-Uni, les États-Unis et l'Allemagne, et un nombre croissant de pays renforçant leur censure des médias sociaux malgré le fait qu'ils soient des pays relativement « libres », notre vie privée numérique est de plus en plus menacée. L'article s'interroge : « la censure en ligne est-elle en train de devenir la norme ? »

Carte de la censure et des restrictions sur Internet (source : Comparitech)

La carte a été produite avec l'application Datawrapper. Les données ayant servi à élaborer la carte sont mises à disposition sur le site au format csv. Ce qui permet de refaire la carte en choisissant ses seuils de discrétisation, la légende en dégradé continu étant peu lisible.

Méthodologie mise en oeuvre

Six critères ont été pris en compte : 1) les restrictions ou interdictions concernant le téléchargement de fichiers (torrenting), 2) la pornographie, 3) les réseaux sociaux, 4) l'usage de VPN, 5) les médias d'information et 6) les applications de messagerie/VoIP. Plus le score est élevé, plus la censure est importante. Cette méthodologie permet de disposer d'une grille commune, elle peut être discutée du fait que la censure peut s'exercer par des moyens plus ou moins visibles ou détournés. 

  1. Torrenting ou partage de données en "peer to peer" (2 points)
    Restreint, mais accessible (1 point)
    Sites web interdits et/ou activement supprimés (1 point)

  2. Pornographie (2 points)
    Restreint, mais accessible (1 point)
    Banni (1 point)

  3. Médias politiques (2 points)
    Restreint dans une certaine mesure, par exemple en exerçant une certaine censure (1 point)
    Fortement censuré. Par exemple, les chaînes réservées au gouvernement et/ou journalistes risquent de lourdes peines de prison ou d'être tués (1 point).

  4. Médias sociaux (3 points)
    Une certaine censure a lieu, par exemple des personnes condamnées à des peines de prison pour du contenu publié sur les réseaux sociaux (1 point)
    Restreint, par exemple preuve de démantèlement de plateformes lors de manifestations, d'examens scolaires, etc. et/ou surveillance étroite des plateformes (1 point)
    Banni (1 point)

  5. Usage de VPN (2 points)
    Restreint (1 point)
    Banni (1 point)

  6. Applications de messagerie/VoIP (1 point)
    Restreint. Certaines plateformes sont par exemple interdites (les fournisseurs de télécommunications gouvernementaux ou publics offrent souvent des alternatives) (1 point)

Pistes d'interprétation de la carte

Les pires pays en matière de censure sur Internet sont la Corée du Nord, la Chine et l'Iran (note de 12/12), suivis de l'Irak, la Birmanie, le Pakistan, la Russie et le Turkménistan (11/12), l'Égypte, Oman, l'Arabie saoudite et les Émirats arabes unis (10/12). Même si les VPN sont techniquement bloqués dans certains pays, certains fonctionnent encore. De même, de nombreux sites web censurés créent des sites miroirs pour permettre l'accès à des personnes résidant dans des pays restreints, mais ceux-ci sont souvent bloqués dès que les autorités en prennent connaissance.

Aucun pays européen ne bloque ou n'interdit les réseaux sociaux, mais trois d'entre eux les restreignent (la Biélorussie, la Turquie et l'Ukraine). Au cours de la période couverte par le rapport, des centaines de citoyens biélorusses ont été emprisonnés et des milliers d'autres ont fait l'objet de sanctions pénales ou administratives pour leurs activités sur Internet. La Turquie et l'Ukraine surveillent également  le contenu des réseaux sociaux de leurs citoyens. Ces trois pays, ainsi que l'Allemagne, le Royaume-Uni, la Hongrie, la Lettonie et la France, ont également mis en place un certain niveau de surveillance/censure sur les réseaux sociaux. 

Cuba est le seul pays d’Amérique du Nord à restreindre l’utilisation du VPN. Les restrictions imposées aux médias se sont intensifiées en Amérique du Sud, notamment en Équateur, en Colombie et au Paraguay. Dans ces deux pays, les journalistes et les médias sont fréquemment victimes de menaces, d'agressions et d'attaques, parfois même d'assassinats. Le Venezuela continue d'appliquer des restrictions et une censure sur les réseaux sociaux. Des cas de surveillance des réseaux sociaux ont été signalés en Argentine, au Brésil, en Colombie et en Équateur.

Vingt-deux pays asiatiques ont bloqué ou interdit des sites de torrent. Le Qatar et Oman ont multiplié leurs tentatives de blocage de sites web l'année dernière. La majorité des pays asiatiques ont des restrictions sur la pornographie en ligne (42 sur les 49 couverts), 31 d'entre eux connaissant des interdictions/blocages complets. En Asie, les médias d'information sont soumis à de fortes restrictions et à une censure sévère. Seuls deux pays – Taïwan et le Timor-Leste – n'imposent pas de restrictions importantes. La majorité des autres pays (38 au total) sont soumis à une censure sévère.

Parmi les pays africains étudiés, 38 appliquent des restrictions sur les réseaux sociaux, mais seule l'Érythrée est allée jusqu'à bloquer systématiquement l'accès à ces sites. Cependant, 44 pays appliquent une certaine surveillance/censure de ces plateformes.

Articles connexes

La carte des pays qui interdisent TikTok : une carte en constante évolution

Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux (Statista)

Mesurer la liberté de la presse dans le monde en 2022. Reporters Sans Frontières modifie sa méthodologie

La liberté de la presse dans le monde selon Reporters sans frontières

Cartographie des journalistes tués ou emprisonnés dans le monde

Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité


Source : Milan Bonté (17 janvier 2025). « Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile ». Du béton et des plumes. Carnet de recherche sur le genre, les territoires et les minoritéshttps://doi.org/10.58079/133tc

A l’université de Lille, les étudiant-es de M2 Urbanisme et Aménagement disposent, début janvier, d’une semaine de formation en outils (SIG, croquis, dessin d’architecture, etc.) dans la perspective de leur très prochaine entrée dans le monde professionnel. Milan Bonté était chargé du module intitulé “Outils numériques au service des approches participatives“, dans lequel il avait pour mission d’initier un petit groupe d’étudiant-es aux outils cartographiques numériques qui peuvent être mobilisés lors de démarches de participation citoyenne. Il a saisi l’occasion d’inscrire ce module dans un vaste projet de recherche portant sur la “fabrique urbaine de l’indésirabilité” dans les espaces publics, financé par la défenseure des droits et coordonné par Muriel Froment-Meurice et Claire Hancock.

Durant l’ensemble de la semaine, le petit groupe s’est affairé à la création d’une application qui permette au grand public de cartographier, dans la France entière, les dispositifs qui contraignent les usages de l’espace public et produisent de facto des usages et usagers indésirables. On connait, à ce propos, le mobilier anti-SDF, qui vise à empêcher les siestes par des bancs à accoudoirs centraux ou des ornements rendant impossible toute tentative de se réfugier sous un porche pour une nuit.

Une cartographie collaborative du mobilier urbain hostile (source : Du béton et des plumes)


Vous pouvez consulter la carte et contribuer directement ici :
https://dispositifs-indesirabilite.gogocarto.fr/map#/carte/@47.44,1.14,5z?cat=all

L’application finale comprend une page d’accueil, sur laquelle le projet est expliqué, une carte qui recense l’ensemble des contributions et un formulaire, qui permet à n’importe qui de proposer l’ajout d’un dispositif. Ainsi, si vous avez connaissance d’un élément de mobilier urbain hostile, vous pouvez le prendre en photo et l’ajouter à la carte en cliquant sur “Ajouter un élément”.

Cartographie collaborative des dispositifs d'indésirabilité
https://dispositifs-indesirabilite.gogocarto.fr/

L’espace public, lieu de sociabilité et de diversité, reflète également les tensions sociales et les inégalités structurelles. Sa gestion et son aménagement peuvent générer des effets différenciés sur les individus, certains rencontrant des obstacles à s’y sentir légitimes ou à l'aise, modelant ainsi les usages de l’espace public. Ces ressentis sont façonnés par une combinaison de facteurs, qu’ils soient liés aux caractéristiques physiques des lieux, aux dispositifs de sécurité, ou aux dynamiques sociales et normatives qui s’y déploient.

En mars 2023, la Défenseure des droits a lancé un appel à recherche sur la gestion de l’espace public et les stratégies d’éviction des populations dites "indésirables". Cet appel vise à étudier les mécanismes formels et informels – qu’ils relèvent des infrastructures, des politiques urbaines ou des interactions sociales – qui participent à l’exclusion de certains usagers des espaces publics.

Dans le cadre du projet de recherche "La fabrique urbaine de l’indésirabilité", le site propose une démarche participative pour recueillir les dynamiques d’exclusion dans l’espace public. Le grand public est invité à contribuer à une cartographie participative recensant les dispositifs que chacun perçoit comme excluants, manquants ou ayant disparus et pouvant évincer certains individus.

Pour en savoir plus

Milan Bonté, Associé – jeune docteur auprès de l’UMR Géographie-cités, explique dans cet article comment, dans le cadre d’un cours de géomatique de niveau avancé,  il a développé avec ses élèves une base de données collective portant sur le thème du mal logement dans la Métropole Européenne de Lille (MEL). https://geographie-cites.cnrs.fr/explorer-le-mal-logement-dans-la-metropole-europeenne-de-lille/

Articles connexes

Atlas du mobilier urbain de Paris (APUR)

Visualiser l'orientation des rues dans n'importe quelle ville du monde

Dans ma rue : une application qui donne à voir les problèmes et incivilités en milieu urbain ?

Signaler les enfants bruyants dans sa rue : Dorozoku, un site cartographique controversé au Japon

Big data. Cartographie des liens hommes-femmes à travers 1,38 milliard de connexions sur Facebook


Source : Bailey M., Johnston D., Kuchler T., Kumar A. & Stroebel J. (2025). "Cross-Gender Social Ties around the World,AEA Papers and Proceedings, vol 115, pages 132-138.

Résumé

Les économistes, sociologues et autres spécialistes des sciences sociales s’intéressent depuis longtemps aux déterminants et aux effets des liens sociaux entre les sexes (par exemple, McPherson, Smith-Lovin et Cook, 2001 ; Currarini, Jackson et Pin, 2009). Cependant, en raison d’un manque de données représentatives et à grande échelle, les travaux empiriques ont généralement étudié les liens sociaux dans un seul contexte ou une seule zone géographique, empêchant une analyse systématique des variations spatiales ou autres, entre les sexes. Ici, est présenté et analysé un nouvel ensemble de données mondiales sur les "liens d’amitié" (followers) entre les sexes au niveau infranational pour près de 200 pays et territoires. Les mesures sont basées sur plus de 1,38 milliard de liens sociaux observés entre plus de 1,8 milliard d’utilisateurs sur Facebook, un service mondial de réseautage social en ligne. Les données agrégées sont disponibles en téléchargement sur le site HDX. Le but est de faciliter de nouvelles recherches visant à comprendre la dynamique qui façonne la formation des liens sociaux entre les sexes, ainsi que les effets de ces liens.

Cartes du ratio d'amitié entre les sexes parmi les 200 "meilleurs amis" (source : Bailey, Johnston & al, 2025)

Méthode et accès aux données

Pour comprendre la variation entre les pays en matière d'amitiés entre les sexes, Bailey et ses collègues se sont concentrés sur les utilisateurs de Facebook âgés de 18 à 65 ans qui étaient actifs pendant 30 jours avant le 9 janvier 2025. Pour s'assurer qu'ils capturaient des liens sociaux significatifs plutôt que des connaissances occasionnelles, ils ont filtré les 25 % utilisateurs inférieurs dans la répartition du nombre d'amis de chaque pays. Au cœur de leur analyse se trouve le Cross-Gender Friending Ratio (CGFR), qui calcule d'abord le nombre de femmes parmi les n premiers amis de chaque utilisateur du même pays (FSⁿᵢ), puis calcule la part de femmes dans les réseaux masculins divisée par la part de femmes dans les réseaux féminins. Cela permet de contrôler efficacement les variations spatiales des réseaux typiques des hommes et des femmes, ainsi que les ratios de genre. De manière ingénieuse, ils ont calculé également les variations en force de ces amitiés, classant les amitiés de chaque personne du plus faible au plus fort. Les liens sociaux étroits (comme ceux entre membres de la famille) tendent à être les moins sexistes, tandis que les liens moyennement forts présentent une division marquée entre les sexes. 

Les hommes ont presque toujours une proportion plus faible d’amies féminines que les femmes, mais avec des degrés variés selon les pays. Dans tous les pays, le CGFR est un indicateur très prédictif des différences entre les sexes en termes de participation au marché du travail. Au sein des pays, on observe également une forte corrélation avec les attitudes liées au genre dans l'enquête World Values Survey, notamment les croyances sur l'aptitude des femmes à faire de la politique. Au delà des biais d'interprétation inhérents à ce type d'information, l'intérêt est de pouvoir les confronter avec d'autres jeux de données.

Pour Alice Evans ("Les hommes et les femmes peuvent-ils être amis ? Preuves tirées de 1,3 milliard de connexions Facebook"), ces cartes témoignent de très fortes variations culturelles en fonction des pays et régions. Dans les pays où les hommes et les femmes ont beaucoup d'amis du sexe opposé, les femmes travaillent en général à des taux élevés. Là où les amitiés entre les sexes sont rares, l'emploi des femmes est faible et le patriarcat largement soutenu. Il convient cependant de noter que 49 % des variations interrégionales mondiales se situent à l'intérieur d'un même pays. Comparés aux Allemands de l'Est, les hommes ouest-allemands ont moins d'amies. De même, dans les régions à majorité musulmane du nord du golfe de Guinée et du Mozambique, les gens ont généralement moins d'amis du sexe opposé.

Accès aux données sur Humanitarian Data Exchange.

Accès à l'article en PDF sur le site de Drew Johnston.

Articles connexes

Quand Facebook révèle nos liens de proximité

Ces pays qui bloquent les réseaux sociaux (Statista)

Territoires virtuels. Carte interactive des 400 000 projets déposés sur GitHub

Les modèles de langage (LLMs) utilisés en intelligence artificielle reproduisent l'espace et le temps

La carte mondiale de l'Internet selon Telegeography

L'essor parallèle de la Silicon Valley et d'Internet : du territoire au réseau et inversement

Géographies de l'exclusion numérique par Mark Graham et Martin Dittus

Cartographie du réseau social Mastodon

La carte des pays qui interdisent TikTok : une carte en constante évolution

 

TikTok est une application mobile de partage de courtes vidéos et d'images, ainsi qu'un réseau social, lancée en 2016. Développée par l'entreprise chinoise ByteDance pour le marché non chinois, l'application accessible en Chine est dénommée Douyin (soumise à la vision du Parti communiste chinois sur les contenus et sources appropriés). TikTok est rapidement devenue très populaire chez les jeunes internautes atteignant, selon la plate-forme, plus d'un milliard d'utilisateurs dont 22 millions d'utilisateurs actifs mensuels en France (source : Wikipédia).

Dans le monde, plusieurs pays restreignent ou interdisent TikTok pour différentes motifs moraux ou politiques. L'Inde, le Pakistan, l'Afghanistan, la Jordanie, le Kirghizstan, le Népal, la Somalie ont totalement prohibé l'application chinoise pour des raisons religieuses, pour ne pas « promouvoir l'obscénité » ou préserver « l'harmonie sociale ». Pour ce qui est des pays occidentaux, le réseau social chinois fait aussi l'objet de critiques. S'il n'y a pas d'interdiction au sens propre du terme, des restrictions sont mises en place principalement pour « protéger les enfants » ou pour « préserver la souveraineté nationale », TikTok étant soupçonné de collecter des données pour la Chine. 

Le Parlement européen, la Commission européenne et le Conseil de l'UE, les trois principaux organes de l'UE, ont tous interdit TikTok sur les appareils de leur personnel, invoquant des problèmes de cybersécurité. En France, l'application a été suspendue temporairement par le gouvernement français en mai 2024 en Nouvelle-Calédonie lors d'émeutes meurtrières contre un projet de réforme électorale. Elle est interdite également pour les administrations publiques. D'autres pays comme la Belgique, le Canada, le Danemark, la Norvège, la Nouvelle-Zélande ou encore le Royaume-Uni interdisent l'utilisation de TikTok sur les appareils professionnels ou à leurs collaborateurs. 

Pays qui ont interdit ou retreint TikTok (source : Wikipédia)

  • En rouge : pays où l'interdiction est complète
  • En orange : pays n'autorisant qu'une version locale
  • En rose : pays où TikTok n'est plus disponible en téléchargement
  • En jaune : pays où des interdictions sont prévues 
  • En bleu : pays avec interdiction partielle pour les administrations 
  • En violet : pays où il existe des interdictions de jure, mais qui ne sont pas appliquées de facto

Cette carte, datée de février 2023, pourrait bien évoluer dans les semaines et mois qui viennent (la catégorie en violet a été ajoutée le 20 janvier 2025 pour tenir compte des déclarations de Trump). La décision de la Cour suprême d’interdire complètement TikTok aux États-Unis à partir de janvier 2025 pour des raisons de sécurité nationale vient relancer le débat et lui donner une tournure nettement politique. Les États-Unis deviendraient le premier grand pays occidental à interdire purement et simplement la plateforme à tous ses concitoyens. D'habitude, ces restrictions sont principalement le fait de gouvernements non démocratiques (voir la carte Statista des pays qui bloquent les réseaux sociaux). Dans le monde, ce sont plus de 3 milliards de personnes qui sont peu ou prou interdites d'utilisation de TikTok (voir la liste détaillée des pays avec les motifs invoqués sur Wikipédia).

TikTok conteste les accusations selon lesquelles il recueille plus de données sur les utilisateurs que les autres entreprises de médias sociaux et a qualifié les interdictions de « désinformation fondamentale », affirmant qu'elles avaient été décidées « sans délibération ni preuve ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire. Il faut dire que TikTok a grandement contribué au succès de Donald Trump dans sa campagne électorale auprès des jeunes. Le président américain a même invité Shou Chew, le patron de TikTok, à assister à son investiture, aux côtés des proches du républicain et d’officiels de haut rang. Il sera assis à côté d’autres dirigeants du secteur technologique dont Elon Musk, Mark Zuckerberg et Jeff Bezos. 

Les États-Unis sont loin de constituer l’unique marché du réseau social – il cumule aussi un grand nombre d’utilisateurs dans des pays comme l’Indonésie, le Brésil ou le Mexique, ainsi que dans de nombreux États européens. Entre 2023 et 2024, TikTok revendiquait par exemple 134 millions d’utilisateurs mensuels au sein de l’Union européenne et 325 millions en Asie du Sud-Est, contre 170 millions aux États-Unis. L’entreprise n’est pas cotée en Bourse et ne divulgue pas ses informations économiques essentielles mais, selon le Financial Times, les États-Unis représenteraient moins de 15 % de ses revenus mondiaux. En outre, Pékin gagnerait beaucoup à pouvoir dénoncer la censure de TikTok sur le territoire de son principal adversaire.

L’interdiction de TikTok sous couvert de « sécurité nationale » soulève de sérieuses questions sur les excès de pouvoir du gouvernement et leur impact sur la liberté d’expression. Elle est à replacer dans le débat sur l'influence des technologies et des réseaux de communication sur la vie quotidienne des citoyens. Elle interroge aussi la nature des liens entre États souverains et géants mondiaux de l'Internet. Twitter et Facebook véhiculent beaucoup de fake news et ne sont pas pour autant interdits par la justice américaine. Pour Florian Zandt, data journaliste qui a mis à jour sur Statista la carte des pays interdisant TikTok, « les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide ». 

Sources

« TikTok, réseau social chinois de partage de vidéo » (Wikipédia). Une bonne synthèse sur l'histoire, le fonctionnement, les principaux motifs d'interdiction de TikTok (addictions, harcèlement et agressions, censure et propagande, désinformation, protection des données, sécurité des États...).

« Quels pays ont interdit TikTok et pourquoi ? ». Si les États-Unis seront probablement le premier pays à interdire purement et simplement TikTok, de nombreux autres pays s'inquiètent des liens entre la plateforme et la Chine (Euronews).

« TikTok banni aux États-Unis : comment Trump espère sauver l’application malgré la décision de la Cour suprême ». Alors qu’il voulait interdire TikTok aux États-Unis en 2020, Donald Trump se bat désormais pour que l’application ne disparaisse pas du territoire (Huffington Post).

« Dans le monde, quels sont les pays qui restreignent TikTok ? ». Dans le monde, plusieurs pays restreignent et interdisent TikTok. Pour la première fois en Europe, l'Albanie a décidé de bloquer le réseau social chinois dans son pays. (TV5 Monde).

« TikTok dans le viseur de la Commission européenne pour ses publicités visant les enfants ». La Commission souhaite que l’application phare des adolescents se conforme aux règles européennes en matière de publicités déguisées vis-à-vis des mineurs (Le Monde).

« Pour Thierry Breton, les géants d’Internet manipulent le concept de liberté de parole ». L’artisan de la législation européenne sur le numérique estime que les géants du web manipulent le concept de censure. Fake news, leur répond-il, l’Europe respecte de manière absolue la liberté de parole. (Ouest-France).

« L’étrange sauvetage de TikTok par Donald Trump ». A la lumière de l’affaire TikTok, il est difficile d’accuser l’Union européenne de vouloir limiter la liberté d’expression et brider l’innovation en régulant les plateformes américaines. Les Etats-Unis, eux, ne régulent pas, ils mettent au pas (Le Monde).

« Le concept de liberté d’expression est devenu une arme de guerre aujourd’hui, il a été complètement arsenalisé... La modération passe pour de la censure ». Asma Mhalla (Linkedin).

« Comment l'application TikTok échoue à protéger ses jeunes utilisateurs de la désinformation ». La viralité des contenus sur l'application de partage de vidéos facilite la diffusion de fausses informations auprès d'un public très jeune qui n'a, souvent, pas les armes pour démêler le vrai du faux (France Info).

« Fake news, mise en danger des jeunes : faut-il interdire TikTok ? » (The Conversation). En 2024, la Commission européenne a ouvert une procédure contre TikTok. En France, l’Assemblée nationale doit examiner la création d’une commission d’enquête concernant les effets psychologiques de TikTok sur les mineurs, notamment les risques de pensées et de comportements suicidaires.

« Dans les smartphones des écoliers : TikTok, ça nous rend fous… ». Plusieurs journalistes de l’AFP, membres de l’association Entre les lignes, ont animé des ateliers d’éducation aux médias dans des écoles primaires. Retour sur leur expérience. (Le Monde).

« Les ados ne vont pas sur TikTok uniquement par narcissisme ». Contrairement à d'autres réseaux sociaux, TikTok a un fort potentiel créatif  (Slate).

« Blocage de TikTok en Nouvelle-Calédonie : retour sur un fiasco démocratique ». La théorie des « circonstances exceptionnelles » ne permet pas pour autant de sacrifier la liberté d’expression en ligne sur l’autel d’une sacro-sainte sécurité (La Quadrature du Net).

« L’ère TikTok : une histoire industrielle et politique ». Dans une enquête au long cours au cœur de la guerre des capitalismes politiques, Alessandro Aresu raconte l’histoire d’une plateforme qui a changé nos vies — et le basculement d’un monde dont la tiktokisation totale semble inévitable (Le Grand Continent).

« La TikTokisation du monde ». Cette plate-forme donne des sueurs froides aux autorités américaines et européennes. Mais ce n’est pas la seule raison qu’on peut avoir de s’inquiéter de TikTok. Le monde est en train de se « TikTokiniser », entendez par là que les modes et les manières d’exister sur la plateforme s’imposent dans tous les domaines de la vie sociale et culturelle (Serge Tisseron).

« X, Facebook et Instagram menacent nos écosystèmes d’information : quelles alternatives ? ». La tiktokisation (désinformation) du monde est en marche, mais elle concerne aussi les autres plateformes (The Conversation).

« Interdiction de TikTok : problèmes de sécurité ou sinophobie ? ». Alors que les autorités affirment qu'il n'est pas certain que le gouvernement chinois puisse extraire et utiliser les données des utilisateurs occidentaux de TikTok, ce qui pose un risque de sécurité très important, les critiques de la campagne en faveur d'une interdiction générale de TikTok affirment que les motivations sont soit une sinophobie latente, soit une limitation du soft power de la Chine dans une nouvelle guerre froide (Statista).

« Deepseek : un code caché envoie les données à une entreprise proche de l'armée chinoise, selon des chercheurs » (BFM-TV). La nouvelle IA chinoise DeepSeek est également dans le collimateur. Certains chercheurs en cybersécurité auraient découvert dans la version web de l’application que les informations collectées seraient renvoyées vers China Mobile qui appartient au pouvoir.

« Intelligence artificielle : pourquoi certains pays interdisent-ils l’IA chinoise DeepSeek ? » (Ouest-France). La Chine a dénoncé les restrictions récemment imposées par plusieurs pays, y voyant une « politisation des questions économiques, commerciales et technologiques ».


Articles connexes



La carte, objet éminemment politique : les cartes de manifestations à l'heure d'Internet et des réseaux sociaux

La carte, objet éminemment politique : quand Trump dessine sa carte du monde


A peine élu et avant même de prendre officiellement ses fonctions pour un second mandat, le président américain Donald Trump a esquissé sa carte du monde lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 7 janvier 2025 depuis Mar-a-Lago. Le Canada devrait, selon lui, devenir le 51e état des États-Unis pour des raisons économiques. Le Groenland sur lequel il avait déjà manifesté des vues expansionnistes, devrait être annexé au territoire américain pour des questions de sécurité nationale. Trump souhaiterait aussi récupérer le canal de Panama pour contrecarrer l'influence de la Chine. Le Golfe du Mexique devrait être renommé Golfe de l'Amérique. A l'appui de ces revendications territoriales, le président américain a publié sur son réseau Truth Social une carte fusionnant les États-Unis et le Canada avec un drapeau américain couvrant tout le territoire. 

Pour un président qui ne se prive pas de dénoncer les fausses rumeurs (fakes), cette fakemap ne manque pas de saveur. Il faut dire que Donald Trump n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il s'était déjà arrangé avec la réalité lors du passage du cyclone Dorian en montrant une carte de trajectoire du cyclone dessinée à sa façon (#SharpieGate).

Le pouvoir performatif de la carte dont use et abuse Donald Trump a largement été relayé par les médias et les réseaux sociaux qui ont pris souvent ses déclarations au pied de la lettre, tout en s'en moquant pour une partie d'entre eux (voir par exemple cette carte-caricature de la Donroe Doctrine par le New York Post en référence à la doctrine Monroe revisitée par Donald Trump). 

Le président Trump, qui se plaint régulièrement des relations avec le Canada et le Mexique qui côutent trop chères aux États-Unis selon lui, s'est dit prêt à user de la force économique si nécessaire pour parvenir à ses fins. Il est probable que ces déclarations provovatrices soient destinées à obtenir des accords commerciaux plus favorables pour les États-Unis. Les menaces d’annexion visent surtout à mettre une pression maximale sur le Panama pour réduire les droits de douane pour les navires américains. Pour rappel, le contrôle du canal de Panama achevé par les Etats-Unis en 1914, a été entièrement rendu à l'Etat du Panama en 1999, en vertu d'un accord signé par le président américain démocrate Jimmy Carter en 1977.

Dans le cas du Groenland, ce sont les richesses naturelles promises par la fonte de la banquise qui l'intéressent. L’intérêt de Trump pour le Groenland est lié à ses gisements de terres rares, essentiels pour des technologies comme les semi-conducteurs, les F-35 et l’IA. Avec 90 % des terres rares contrôlées par la Chine et la Russie, le Groenland est à même d'offrir une indépendance stratégique. L'objectif est également géopolitique de manière à contrebalancer la présence russe dans la région arctique. Le Groenland constitue un enjeu depuis l'époque de la Guerre froide avec la base américaine de Thulé.

[1/5] Donald Trump évoque l'annexion militaire du #Groenland, territoire stratégique de 2,16 M km² riche en minerais et crucial pour le passage du N-Ouest. L’île attire les convoitises, avec 25% de ses exportations dépendant de transferts danois couvrant 25% de son PIB. #HGGSP #geography #Greenland

[image or embed]

— Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 9 janvier 2025 à 10:27


Face aux vélléités trumpiennes d'expansion territoriale, les réactions n'ont pas tardé à se manifester dans différents pays. La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a riposté à la proposition de Donald Trump de renommer le golfe du Mexique, en suggérant que le territoire américain qui faisait auparavant partie du Mexique puisse s'appeler « Amérique mexicaine ». A l'appui de cette proposition, la présidente du Mexique a utilisé une carte du Mexique datant de 1607 montrant une partie des États-Unis actuels sous contrôle du Mexique (ce que l'on nomme aujourd'hui la Mexamerica).


À la différence des dirigeants du Canada ou de Panama, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’a pas répondu aux menaces de Donald Trump proférées à Mar-a-Lago où le président élu exprimait sa volonté de s’en prendre au Danemark par la force ou par le rachat, s’il refusait de vendre le Groenland aux États-Unis. D. Trump entend peser de tout son poids pour arriver à arracher des concessions. Paris et Berlin ont condamné les menaces d’annexion. La Russie a également semblé être inquiète par les propos de D. Trump. Le Danemark a déclaré que son territoire n’était pas à vendre. 

[1/5] Le réchauffement climatique redessine la géopolitique mondiale. Alice Hill, experte au Council on Foreign Relations, explique que la fonte rapide des glaces en Arctique rend le Groenland stratégique pour ses ressources minières, tandis que la sécheresse perturbe le canal de Panama. #geography

[image or embed]

— Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 14 janvier 2025 à 11:55


Bien qu'elles soient à prendre au sérieux pour les conséquences géopolitiques et géoéconomiques qu'elles risquent d'entraîner dans les années qui viennent, les vélléités impérialistes de Donald Trump peuvent prêter à sourire tant elles paraissent irréalistes...


Vilains rêves carto ☠️ Par Michael de Adder

[image or embed]

— Le Cartographe 🗺️🍷 (@lecartographe.bsky.social) 13 janvier 2025 à 00:27

Liens ajoutés le 20 janvier 2025

Paru en février 2019, l'ouvrage de Daniel Immerwahr How to Hide an empire. A history of the Greater United States met en lumière le côté expansionniste de l’Amérique. Nous connaissons les cartes qui délimitent les cinquante États. Nous savons aussi que les États-Unis sont un « empire » qui exerce son pouvoir dans le monde entier. Mais qu'en est-il des territoires réels – les îles, les atolls et les archipels – que ce pays a gouvernés et habités ? Le mot « empire » occupe une place particulière dans le lexique américain : il s’applique facilement à d’autres pays, mais rarement voire jamais aux États-Unis eux-mêmes (voir la conférence donnée par l'auteur en 2019 pour le Chicago Institute for the Humanities).



Le Danemark n'est pas une petite nation ! (Reddit.com/r/imaginarymaps/)

Inspirée d'une ancienne carte coloniale portugaise, cette carte de propagande publiée sur Reddit est destinée à montrer l'étendue du Danemark avec ses possessions d'outre-mer. L'empire colonial danois était de fait plus étendu que celui du Portugal. Au lieu de simplement établir de petites stations commerciales le long de la Côte d'or et ailleurs, le Danemark règnait sur de vastes colonies en Inde (Tamil Nadu) et en Afrique de l'Ouest (Ghana). De plus, le Danemark possèdait la Tasmanie et les « îles Mikkelsen » de l'archipel arctique. Le Groenland, l'Islande, le Svalbard et les îles Féroé ont tous été découverts et colonisés par les Norvégiens. Ils faisaient alors partie de la Norvège (ou en font encore partie) jusqu'à ce qu'ils soient unis au Danemark. Puis, après les guerres napoléoniennes, la Suède a pris la Norvège, mais le Danemark a pu garder les territoires d'outre-mer (à l'exception du Svalbard).


Liens ajoutés le 22 janvier 2025

Sur le site officiel de la Maison Blanche, l'ordonnance prise par D. Trump est présentée comme une volonté de "Restaurer les noms qui honorent la grandeur de l'Amérique" (sic). 

Le changement de nom du point culminant de l'Alaska en Mont McKinley se veut tout un symbole :

"Le président William McKinley, 25e président des États-Unis, a mené héroïquement notre nation à la victoire dans la guerre hispano-américaine. Sous sa direction, les États-Unis ont connu une croissance économique et une prospérité rapides, y compris une expansion des gains territoriaux pour la nation. Le président McKinley a défendu les tarifs douaniers pour protéger l'industrie manufacturière américaine, stimuler la production nationale et porter l'industrialisation américaine et la portée mondiale vers de nouveaux sommets. Il a été tragiquement assassiné lors d'une attaque contre les valeurs de notre nation et notre succès, et il devrait être honoré pour son engagement indéfectible envers la grandeur américaine."

Concernant le golfe du Mexique rebaptisé "Golfe d'Amérique", tout un paragraphe est consacré à l'intérêt économique et stratégique de la région :

"La région autrefois connue sous le nom de Golfe du Mexique a longtemps été un atout essentiel pour notre nation autrefois en plein essor et est restée une partie indélébile de l'Amérique. Le Golfe était une artère cruciale pour les premiers échanges commerciaux de l'Amérique et du monde. C'est le plus grand golfe du monde, et le littoral des États-Unis le long de cette remarquable étendue d'eau s'étend sur plus de 1 700 milles et contient près de 160 millions d'acres. Ses ressources naturelles et sa faune restent aujourd'hui au cœur de l'économie américaine. La géologie abondante de ce bassin en a fait l'une des régions pétrolières et gazières les plus prodigieuses du monde, fournissant environ 14 % de la production de pétrole brut de notre nation et une abondance de gaz naturel, et favorisant constamment de nouvelles technologies innovantes qui nous ont permis d'exploiter certains des réservoirs de pétrole les plus profonds et les plus riches du monde. Le Golfe abrite également des pêcheries américaines dynamiques regorgeant de vivaneaux, de crevettes, de mérous, de crabes de pierre et d'autres espèces, et il est reconnu comme l'une des pêcheries les plus productives au monde, avec le deuxième plus grand volume de débarquements de pêche commerciale par région du pays, contribuant à hauteur de plusieurs millions de dollars aux économies locales américaines. Le Golfe est également une destination préférée pour le tourisme et les activités de loisirs des Américains. En outre, le Golfe est une région vitale pour l'industrie maritime américaine de plusieurs milliards de dollars, offrant certains des ports les plus grands et les plus impressionnants du monde. Le Golfe continuera de jouer un rôle central dans le façonnement de l'avenir de l'Amérique et de l'économie mondiale, et en reconnaissance de cette ressource économique florissante et de son importance cruciale pour l'économie de notre pays et sa population, je demande qu'il soit officiellement rebaptisé Golfe d'Amérique."

Il semble que ce paragraphe ainsi que certains autres passages des 46 décrets pris par l'Administration Trump aient été rédigés à l'aide de l'IA : un "travail bâclé et profondément discutable" selon certains analystes. La page de discussion de l’article de Wikipédia sur le Golfe du Mexique a explosé du fait que des utilisateurs sont venus exiger le changement de nom. "Quelle que soit votre opinion sur la rhétorique de Trump selon laquelle le golfe du Mexique fait partie intégrante des États-Unis, le nom du golfe du Mexique est antérieur à ce statut... vous ne pouvez  forcer  personne à utiliser le nouveau nom" (source : MapRoomBlog qui consacre un article à l'historique des cartes et de la manière de nommer le golfe du Mexique). Fait assez exceptionnel : le décret demande la modification du GNIS (Système d'information sur les noms géographiques), la base de données des noms officiels aux États-Unis. 

Lien ajouté le 24 janvier 2025

L'expression "lac américain" était plutôt utilisée pour désigner la domination des Etats-Unis dans le Pacifique. Avec le regain d'intérêt US pour le golfe du Mexique, une nouvelle "Méditerranée américaine" en perspective ?

[image or embed]

— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 24 janvier 2025 à 15:26

Lien ajouté le 27 janvier 2025

« Le technat de l'Amérique : un plan pour remplacer les politiciens et les hommes d'affaires partisans par des scientifiques et des ingénieurs » (Brilliant Maps).

Carte du "Technat d'Amérique" (1940) donnant la vision du mouvement fascisant Technocracy auquel appartenait Joshua Haldeman, le grand père d'Elon Musk. "La technocratie a cherché de vastes territoires dotés de ressources abondantes pour lui permettre de s'autosuffire. Un technat est en fait une vaste étendue de terre gouvernée par une technocratie qui n'a besoin que d'un commerce minimal... Les technocrates croyaient fermement au continentalisme". On ne peut qu'être frappé par la ressemblance avec l'Amérique isolationniste défendue par Trump aujourd'hui. Bien qu'imaginaire, cette carte de l'influence des Etats-Unis va du Groenland au canal de Panama et inclut même une partie de l'Amérique du Sud.

Technate of America, 1940 (source : Wikipedia)

Lien ajouté le 31 janvier 2025

Le golfe a eu de nombreux noms, du golfe de Floride au golfe de Cortès, mais il existe des preuves que le nom  "Golfe du Mexique" remonte aux années 1550 (source : Historical Sketch of the Explorations in the Gulf of Mexico). On en trouve la trace sur cette carte de Mercator de 1559.

Extrait de la carte du monde de Mercator (source : Wikipédia)


Lien ajouté le 2 février 2025

En 2016, lors de la première élection du président Trump, Libération avait publié une carte du monde selon Trump (Trumpland). "Je ne suis pas le président du monde ; j'ai été élu président des Etats-Unis." 

Carte de Trumpland par Big © (source : Libération)

Dans la même veine, le journal The New Yorker a publié en janvier 2025 une carte parodique du dessinateur-illustrateur Bary Blitt. Intitulée "La dernière carte autorisée et presque légale des Etats-Unis", elle représente les Etats-Unis triomphants au sein d'une Amérique du Nord quasiment entièrement annexée. 

Pour compléter, on peut se référer à la carte de l'Amérique du Nord sans les Etats-Unis de l'artiste Greg Curnoe (1972) inspirée de la carte du monde vue par les Surréalistes (1929)


Liens ajoutés le 10 février 2025

La carte, objet éminemment politique Le président Trump déclare le 9 février 2025 "Le tout premier Jour du Golfe d'Amérique" L'image relève d'une véritable mise en scène avec la carte en grand format et le décret présidentiel brandis côte à côte www.whitehouse.gov/presidential... 1/

[image or embed]

— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 10 février 2025 à 15:51

La mise en scène se déroule dans l'avion Air Force One qui conduit le président américain au Super Bowl 2025 à la Nouvelle Orléans : l'occasion de survoler pour la première fois officiellement le golfe du Mexique rebaptisé "golfe d'Amérique" 2/

[image or embed]

— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 10 février 2025 à 15:51

L'image est prise en grand angle pour mieux donner de l'importance à la carte. Mais en réalité la scène se déroule dans un espace très restreint juste pour que les journalistes puissent faire leur shooting 3/

[image or embed]

— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 10 février 2025 à 15:51

Google Maps vient d'effectuer le changement, mais en indiquant les deux noms : "Golfe du Mexique (Golfe d'Amérique)" Le fait de l'indiquer entre parenthèses = une manière de ménager les susceptibilités, au mépris malgré tout du droit international maps.app.goo.gl/xX3CHBoFsM21... 4/

[image or embed]

— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 11 février 2025 à 09:02

« Les utilisateurs de Maps aux États-Unis verront Golfe d'Amérique et ceux au Mexique verront Golfe du Mexique. Tous les autres verront les deux noms », a indiqué Google dans un communiqué publié le 10 février 2025 blog.google/products/map... 5/

[image or embed]

— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 11 février 2025 à 15:25

L'Agence de protection de l'environnement (EPA) a déjà adapté son discours en mettant en avant le PIB de l’économie bleue du Golfe (104 milliards de $ + 600000 emplois) "L’importance du Golfe et son abondance éco doivent trouver un écho auprès des citoyens" (sic) www.epa.gov/gulfofamerica 6/

[image or embed]

— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 11 février 2025 à 17:45

De manière parodique, Mapquest propose une appli en ligne pour choisir le nom que l'on souhaite donner au golfe du Mexique gulfof.mapquest.com 7/

[image or embed]

— Sylvain Genevois (@mirbole01.bsky.social) 15 février 2025 à 22:50


Lien ajouté le 17 mars 2025

Les représailles de la guerre commerciale risquent de toucher plus durement les électeurs de Trump Le New York Times a cartographié les comtés où les tarifs douaniers pourraient nuire à l'emploi selon le vainqueur du vote présidentiel www.nytimes.com/interactive/...

Sources

« Donald Trump : Etats-Unis + Canada + Groenland + canal de Panama… Le monde vu par le président américain en une carte » (20 minutes)

« Groenland, Panama : Donald Trump renoue avec l’impérialisme de Theodore Roosevelt » (Le Monde)

« Nouvelle nomination du golfe du Mexique : la toponymie est à l’avant-garde d’un projet impérialiste aux conséquences incommensurables » (Le Monde)

« Donald Trump Jr. au Groenland : le projet impérial trumpiste d’une Grande Amérique en deux cartes exclusives » (Le Grand Continent)

« Donald Trump dessine les contours d’un nouvel impérialisme états-unien » (Mediapart)

« La présidente du Mexique demande à ce que certaines régions des États-Unis soient rebaptisées Amérique mexicaine » (The Financial Times)

« Trump peut-il faire main basse sur le Groenland ? » (Les Echos)

« Groenland : la Première ministre danoise dit à Trump que c’est au territoire de décider de son indépendance ou non » (Libération)

« En cartes. Pourquoi Trump s’intéresse au Groenland » (Cartes en mouvement). « Groenland : les enjeux de l’Arctique » (France Culture)

« Canal de Panama : en réponse à Donald Trump, le pays affirme que sa souveraineté sur l'axe maritime n'est "pas négociable"  » (France-Info)

« La carte du canal de Panama, un raccourci commercial incontournable dans l'ombre des États-Unis  » (El Orden Mundial)

« C'est ironique : comment la crise climatique alimente la campagne de Trump contre le Groenland et le Panama  » (The Guardian)

« Golfe du Mexique, mont McKinley… Pourquoi Trump veut-il renommer des sites naturels à sa façon ? Le peut-il vraiment ?  » (RTBF)

« Jeux de noms : la stratégie de Trump pour le « Golfe d'Amérique » bafoue l'histoire et la coopération internationale » (Texas Observer)

« Trump peut-il simplement ordonner de nouveaux noms pour le Denali et le golfe du Mexique ? » (The Conversation). La géographe Innisfree McKinnon analyse les processus officiels de renaming aux USA gérés par le U.S. Board on Geographic Names. Elle s’intéresse aux débats sur des lieux emblématiques comme Denali ou le Golfe du Mexique, et aux implications géopolitiques.

« Google Maps va renommer le « Golfe du Mexique » en « Golfe d'Amérique » uniquement pour les utilisateurs américains et lorsque le changement de nom aura été reconnu dans les cartes officielles » (Reuters). 

« Sur Google Maps, le golfe du Mexique devient "golfe d’Amérique", d’après le souhait de Donald Trump » (Le Monde).

« Trump renomme le golfe du Mexique : les cartes sont un dispositif d’écriture du monde » (Reporterre). « Les cartes sont un dispositif d’écriture du monde, elles ont même un aspect performatif. Nommer les choses conduit à les rendre réelles » (Nephtys Zwer). Pour Brian Harley, « ce sont des médiateurs silencieux du pouvoir » (France Inter).

« Donald Trump, la carte et le territoire » (Les Echos). Depuis le mois de février 2025, une carte trône dans le Bureau ovale. Toute simple, presque vide. Et pourtant, elle nous raconte comment Donald Trump s'est approprié cet objet de pouvoir par excellence. Par Jules Grandin.

« Il n'y a pas que le golfe du Mexique. Pourquoi tant de territoires américains portent-ils le nom de pays étrangers ?  » (The Washington Post).

« Donald Trump fait entrer James K. Polk, champion de l’impérialisme américain, dans le Bureau ovale » (France24). En seulement quatre ans au pouvoir, ce 11e président américain (1845-49) "a presque doublé la taille des ÉtatsUnis et en a fait une puissance continentale". 

Articles connexes

Carte des tarifs douaniers imposés par les États-Unis : vers une guerre commerciale ?

La carte, objet éminemment politique : quand Trump arrange à sa façon la trajectoire prévue du cyclone Dorian


Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945