Signalé par le blog Maps Mania (article du 28 février 2019).
Asia Pacific Energy Portal a publié une carte interactive qui présente plus de 7 000 centrales électriques dans la région Asie-Pacifique.
US Power Plants est une carte interactive montrant les emplacements, la taille et le type de centrales électriques aux Etats-Unis.
Carbon Brief a répertorié toutes les centrales au charbon dans le monde (actuelles ou prévues).
Carbon Brief a également cartographié les centrales nucléaires dans le monde, en indiquant le lieu (en fonctionnement ou à l'arrêt) et la capacité de production.
Vous pouvez également utiliser la carte interactive du site Resource Watch pour afficher toutes les centrales électriques dans le monde (environ 28 500 centrales dans 164 pays). Malheureusement, il n'est pas possible de filtrer les centrales par type ou par capacité. Cependant, la base de données est en open source.
En complément, voici une vue aérienne des stations de production d'énergie solaire en Chine, un pays qui investit massivement dans ce secteur et qui sait aussi communiquer pour compenser son image de pays très pollueur sur le plan énergétique à cause notamment de ses centrales au charbon (cf implantation des panneaux photovoltaïques donnant l'image de pandas vus du ciel).
The Solar Pandas in #Datong in #China are probably the best advertisement the solar power industry could've wished for. #USA needs to counter that move by building a giant American Solar Eagle. I want to see a solar arms race between USA and China. Source: https://t.co/jno4zwFUoSpic.twitter.com/PzVsyx8dJo
— Simon Kuestenmacher (@simongerman600) 19 avril 2018
Transition énergétique : comment les Etats-Unis commencent à passer aux énergies renouvelables. Les États-Unis sont en train de changer radicalement leur façon de produire de l'électricité. Electricity Transition publie une story map
illustrant ce passage de l’électricité d'origine thermique (à base de charbon et de gaz) à d’autres
sources d'énergie (solaire et éolienne). La carte permet
d'étudier les centrales électriques aux Etats-Unis, leur emplacement, leur taille et
leur type.
En avril 2019, il existe 58 449 éoliennes aux
États-Unis. La base de données américaine sur les éoliennes (USWTB)
présente chacune d’elles avec des détails sur leur emplacement et leur
capacité. Cet ensemble de données est la combinaison de données gouvernementales ouvertes et de données précédemment privées, validées et mises à jour par les partenaires de la USWTDB. L'USGS utilise des images satellites haute résolution pour valider, vérifier, déplacer et ajouter des turbines. Depuis son lancement en avril 2018, la base de données, l'interface cartographique et l'API ont enregistré près de 1,5 million de visites. Ces données sont utilisées par des planificateurs au niveau des états et des comtés, des gestionnaires de ressources naturelles, des citoyens, des étudiants et même des techniciens et ingénieurs d’entreprises d’énergie éolienne. La base de données permet de traiter des thématiques allant de la stabilité du réseau énergétique aux impacts des éoliennes sur le climat et la température de surface, à leurs interférences radar, à leur impact sur la faune, à leur acceptation par la population et aux modifications de la valeur des propriétés.
La carte des centrales de production énergétique aux Etats-Unis en fonction de leur puissance et du type d'énergie (charbon, pétrole, gaz naturel, nucléaire, hydroélectricité, éolienne, solaire) : http://i.redd.it/fypujhysjru21.jpg
Lien ajouté le 7 avril 2019
La mauvaise qualité de l'air en Europe de l'Est par rapport à l'Europe
de l'Ouest est directement liée au grand nombre de centrales au charbon
(et lignite) que l'on peut encore y trouver (lire notre article pour plus d'informations). Voici la carte des centrales thermiques au charbon en Europe, à comparer avec la carte de la qualité de l'air :
"L'énergie nucléaire est en déclin dans le monde et n'apportera jamais une contribution sérieuse à la lutte contre le changement climatique", selon un groupe d'experts en énergie. Rapport 2019 à télécharger sur le site World Nuclear Industry https://t.co/MAeEydEjmKpic.twitter.com/2bWgWevf99
Nuclear power still accounts for 10% of total energy produced in the world, and despite declining in Europe and North America many new reactors are being built in Asia #power#rafagashttps://t.co/fgy3vl9bQJ
Viewer, with filter by country and type of fuel, of the 36 thousand power plants around the world based on data from the World Resources Institute by @mberg#powerhttps://t.co/vGpmsDvnKZ
Cartographie du parc éolien en France (issue de la fusion des fichiers des 13 DREAL) par @cartoeolfw Possibilité de visualiser les éoliennes construites / autorisées / en instruction / refusées / démontéeshttps://t.co/eQZHoBq20Npic.twitter.com/XbMR6YaGh6
Les story maps sont à la mode et peuvent, dans certains cas, offrir un potentiel narratif intéressant qui apporte une plus-value par rapport à des cartes plus traditionnelles (voir l'article de réflexion collective élaboré à ce sujet).
Il existe déjà de nombreux outils pour élaborer des story maps (voir ce choix d'outils). L'intérêt du site Mapstory.org est d'être gratuit, facile à prendre en main et surtout d'offrir une banque de storymaps à explorer ou à partager.
Le site a été créé par la MapStory Foundation ainsi que par des bénévoles et des sponsors. Il est accessible dès l'âge de 13 ans. Il faut créer un compte pour pouvoir déposer des couches cartographiques.
Pour l'instant, l'outil a surtout été utilisé pour produire des atlas historiques, notamment pour donner à voir des constructions territoriales ou des découpages administratifs ou électoraux (cf problème du gerrymandering aux Etats-Unis). Mais on trouve aussi des story maps sur des sujets d'actualité.
Le site contient d'ores et déjà plus de 700 jeux de données disponibles au 1er mars 2019. Parmi les story maps (disons plutôt les cartes historiques) mis en partage, citons par exemple :
Certains jeux de données ont été élaborés par des administrations ou par des chercheurs, d'autres sont le fruit de cartes plus "artisanales" (vérifier les données).
On peut utiliser le moteur de recherche interne qui permet de filtrer les résultats par thème.Les données sont téléchargeables dans différents formats raster (PNG, PDF, JPEG...) ou vecteurs (KML, SHP, GEOJSON...).
Une fois qu'on a sélectionné une story map, on peut l'éditer, accéder à la table et ajouter des données. La ligne chronologique joue un rôle important, cela suppose de disposer de données avec des dates précises.
L'animation reconstitue l'évolution des densités aux Etats-Unis année par année sur la période 1790-2010. Les densités sont cartographiées à l'échelle des comtés, ce qui permet d'étudier les dynamiques de peuplement et la densification progressive du territoire sur deux siècles.
Utiliser le bouton lecture-pause pour faire des arrêts sur image ou des retours en arrière
Les données sont issues de l'US Census Bureau qui est l'administration publique chargée du recensement aux Etats-Unis. Ce site est une mine d'informations pour trouver des statistiques, des graphiques et des cartes sur les Etats-Unis. Le Census Bureau a mis en ligne l'ensemble des recensements effectués depuis 1790, ce qui permet d'intégrer des données anciennes sur un temps long.
Base de tous les recensements du Census Bureau de 1790 à 2010 :
- L'animation permet de mettre en évidence la lente conquête de l'Ouest au cours du XIXe siècle, à partir du foyer d'origine des 13 colonies anglaises au nord-est des Etats-Unis (voir la carte des densités en 1775 ou encore la carte de 1765 localisant les nations indiennes). Cette carte animée vient illustrer le mythe d’une nation conquise par de valeureux pionniers, d’une terre promise arrachée aux sauvages ("Go west, young man" même si on sait aujourd'hui que l'expression est un mythe). Il faut tout de même attendre 1850 (début de la "ruée vers l'or") pour que le mouvement s'accélère véritablement. La "ruée vers l'Oklahoma", avant d'être le titre d'un album de Lucky Luke, est une course aux lopins de terres attribués aux colons avides de nouvelles contrées (cf le Land run de l'Oklahoma bien observable sur la carte à partir de 1889).
- Au début du XXe, la Californie et la Floride ont encore de faibles densités (contrairement à la Louisiane peuplée depuis plus longtemps), mais elles deviennent plus attractives par la suite. Le Vieux Sud suit un schéma différent avec un peuplement plus précoce (plantations de canne à sucre), mais tout de même décalé par rapport aux comtés plus urbanisés des états du nord. A partir des années 1970-80, la densification s'opère surtout autour des grands centres urbains. Malgré tout, l'intérieur des Etats-Unis reste relativement moins peuplé. Certains comtés ruraux perdent même de la population dans la période récente, ainsi que certains comtés urbains de la Rust Belt.
- Les données sont issues des recensements officiels qui, jusqu'en 1900, ne prenaient en compte que les citoyens, à l'exclusion des populations autochtones (amerindiens) et des esclaves noirs (inclus dans la clause des trois cinquièmes demandée par les états du Sud). Cela ne veut donc pas dire que le centre et l'ouest des Etats-Unis étaient vides de populations. Leur densité étant probablement assez faible (on estime qu'il y avait environ 600 000 Amerindiens sur le territoire actuel des États-Unis en 1800), elle peut éventuellement être comprise dans la catégorie 0-2 hab / km2 indiquée en légende.
- La carte traduirait-elle un certain ethnocentrisme ? D'aucuns y voient une "animation politiquement correcte qui rassure les Américains mais qui occulte complètement les Amérindiens". Le titre n'est pas tout-à-fait juste. Plus que les densités de population, la carte représente l'implantation et l'essor de la population d'origine européenne au sein d'un continent déjà peuplé d'autochtones. Ce que met en lumière Roxanne Dunbar-Ortiz dans son histoire des États-Unis racontée du point de vue des peuples autochtones (An Indigenous Peoples' History of the United, University of Minnesota Press, 2014), également auteure en 2019 d'une Contre-histoire des Etats-Unis.
- Le seuillage de la légende mérite d'être discuté (mode de discrétisation par égal effectif ?). Le seuil maximum de 90 habitants par km2 est assez bas (à rapporter à des densités moins fortes dans le Nouveau Monde qu'en Europe). Il ne rend pas compte de l'urbanisation, mais plutôt de la colonisation progressive du territoire américain. Malgré tout, une analyse détaillée de la carte permet de voir le développement chaotique avec des "hauts" et des "bas" dans certains comtés liés aux cycles de conjoncture économique (arrivée du chemin de fer, fin de la ruée vers l'or, effets de la crise de 1929...)
- Les recensements ayant lieu tous les dix ans, les données non décennales correspondent donc à des estimations (il n'est pas précisé si des données complémentaires ont été utilisées en plus des recensements officiels).
- Les frontières des Etats-Unis ont changé (voir cet atlas historique des comtés américains qui fournit les données en téléchargement). Il faut donc recouper la carte d'évolution des densités avec la carte animée ci-dessous qui montre la construction progressive du territoire américain sur 170 ans (1789-1959) :
Ce gif animé est issu du site Smithsonian.com. Cette animation est également disponible sur Youtube sous forme de vidéo (avec possibilité de faire des arrêts sur image) et sur le site Visual Capitalist (en comparaison d'une carte ancienne). Cette
carte animée résume 170 ans d'évolution du territoire des Etats-Unis,
de l'application de la Constitution américaine en 1789 jusqu'au
rattachement de Hawaï en 1959. Une autre vidéo permet également de montrer l'évolution des frontières sur le site Business Insider.
Les
changements sont considérables, en
particulier pour la Géorgie ou le Texas qui constituent d'abord de
gigantesques territoires indépendants avant de se réduire
progressivement. On peut voir
également les divisions de la Nouvelle Espagne et les rétractions
successives de l'état du Mexique, de son origine en 1821 à sa
disparition en 1854. Par le traité de Guadeloupe Hidalgo signé le 2
février 1848, le Mexique cède aux États-Unis le Texas, la Californie,
l'Utah, le Nevada, le Colorado, le Wyoming, le Nouveau-Mexique et
l'Arizona, soit la moitié de son territoire (voir cette carte d'Ephraim Gilman montrant les surfaces impressionnantes de territoires récupérés par les Etats-Unis). D'autres gif animés sont
disponibles sur le site Vividmaps.com en ce qui concerne par exemple l'évolution de l'appartenance religieuse.
La carte ci-dessous issue du forum Map Porn résume les acquisitions territoriales des Etats-Unis sur la période 1783-1853 (voir le détail par année sur Wikipedia).
Une autre carte animée peut être utilisée pour compléter l'analyse. Il s'agit d'une cartographie en mode point donnant à voir une représentation différente de la densité. Le pas de temps de 10 ans est moins précis, mais correspond davantage à la réalité des données disponibles à partir des recensements décennaux. Chaque point équivaut à 5 000 habitants, ce qui est relativement précis. Cette représentation des densités humaines par une densité de points permet de s'affranchir de la maille administrative et de prendre en compte les populations autochtones déjà implantées au moment de l'arrivée des populations d'origine européenne. Les foyers isolés apparaissent mieux sur cette carte que sur une carte choroplèthe. Il est plus difficile cependant de localiser les territoires concernés.
A titre de comparaison, Robert Williams a cherché à reconstituer la carte des densités du territoire américain en 1492 avant l'arrivée des Européens. Voir ce fil Twitter et sa carte commentée sur le site Map Porn. Cette carte pose évidemment des questions de sources et de pertinence à représenter la population par comtés à une époque où ceux-ci n'existaient pas. Les sources reposent principalement sur les fouilles archéologiques et les premières chroniques des explorateurs espagnols.
Même en utilisant les comtés comme unités de base,
on peut encore aujourd'hui distinguer les contours de cinq nations iroquoises :
On peut également avoir une autre vision de la frontière américano-mexicaine : historiquement
les Mexicains n’ont pas franchi la frontière américaine, "c'est la
frontière qui les a traversés" (slogan des minorités hispaniques installées au sud des Etats-Unis). La carte représente non pas la nationalité d'origine, mais les citoyens américains qui s’identifient ou sont identifiés comme étant d’origine ethnique mexicaine. Ce ne sont pas des personnes qui ont immigré aux États-Unis, ce sont des personnes qui vivent dans les mêmes régions depuis des générations. Le débat porte sur le fait de considérer ou non ces populations d'origine mexicaine comme faisant partie des "autochtones" installés préalablement à la colonisation d'origine européenne.
A compléter par cette carte des origines ethniques des ancêtres par état (enquête du Census Bureau en 2000). Source : Wikipedia
La construction du territoire des Etats-Unis en 141 cartes interactives (1789-1959) avec une typologie intéressante qui permet de distinguer entre territoire américain, état constitué ou en sécession, territoires en litige, autres territoires... : http://michaelporath.com/projects/manifest-destiny/#overview
En comparaison de la carte de la colonisation, on peut utiliser la carte montrant la rétraction des territoires amerindiens. Le contraste est saisissant : les terres des Indiens se réduisent comme une peau de chagrin entre 1776 et 1930 :
La première carte de l'atlas Willard localise les lieux de vie et de déplacement des tribus indiennes au nord-est des Etats-Unis. Pour Susan Schulten, Emma Willard était une patriote très fière de l'histoire de son pays. Pour lui, la présence d’indiens autochtones sur cette « carte d’introduction » non datée a pour effet de les soustraire du cours de l’histoire (il s'agit de « traduire le chaos en ordre »). Les neuf cartes datées fournissent en revanche un récit linéaire et cohérent sur l'exploration, la colonisation, le peuplement, le développement politique et l'expansion d'un territoire qui est devenu celui des États-Unis (Schulten, Mapping the Nation: History and Cartography in Nineteenth-Century America).
Une carte statistique de l'Amérique du Nord en 1835 indiquant la date de fondation de chaque état, sa population et la répartition entre Blancs et Noirs : http://www.reddit.com/comments/b0yzzf
Le cartographe James Ives a eu l'idée de créer une carte mécanique pour aider les gens, en particulier ses étudiants, à visualiser les changements aux Etats-Unis : Ives, James T.B. Historical
Map Showing the Successive Acquisitions of Territory by the United
States of America. New York, 1896.
La coupure entre états esclavagistes et états libres aux Etats-Unis est très nette sur cette carte de 1856 établie juste après le Kansas-Nebraska Act de 1854 avec la question de savoir si les états devaient être esclavagistes ou non.
— Simon Kuestenmacher (@simongerman600) July 28, 2019
Une carte publiée à Baltimore en 1904 montrant la formation territoriale des Etats-Unis :
Cette carte témoigne des extensions territoriales à partir des 13 colonies d'origine : l'achat de la Louisiane (1803), les terres cédées par l'Espagne en Floride (1819), l'annexion du Texas (1845), la Californie cédée par le Mexique (1848), l'Alaska cédée par la Russie (1867) et les divers moyens pour revendiquer le territoire de l’Oregon (par la découverte en 1792 ou par l'installation à Astoria en 1811) ainsi que la cession de la Floride par l'Espagne (1819). Les limites de cession, les réserves militaires, les réserves indiennes, les réserves forestières et les parcs nationaux sont indiquées en couleur.
Les comtés des États-Unis (ou territoires équivalents) qui portent le nom de propriétaires d'esclaves :
L’évolution du peuplement des « Native Americans » ou « Indiens d’Amérique » de 1776 à nos jours, par Claudio Saunt de l’université de Géorgie. En rouge, les réserves : pic.twitter.com/p60x5LYOAm
Une vidéo à voir sur l'apport des SIG pour appréhender les dynamiques de peuplement et la construction du territoire américain, en particulier l'expansion urbaine sur deux siècles. https://t.co/f2hIPftUd7https://t.co/qgBP8LX7Zz
The first map is the propaganda printed in every American history textbook. It pushes a lie that the U.S. acquired all its land fairly from European nations. No mention of Native Americans. The second map shows how it was really acquired and all the nations they cheated to do it. pic.twitter.com/p5HmwHdt1K
New: Three decades after legislation pushed for the return of Native American remains to Indigenous communities, many of the nation’s top museums and universities still have thousands of human remains in their collections. Check on institutions near you. https://t.co/QL4PJLwkzz
— Simon Kuestenmacher (@simongerman600) May 14, 2023
Wow, so much history in a single map. Even the "no data" part tells a story of westward expansion. A cool #dataviz worth studying for a bit. pic.twitter.com/1gibD5I2mi
La théorie de la similarité entre les pays, vous connaissez ?
C'est l'idée que les pays ayant des caractéristiques similaires sont plus à même de commercer les uns avec les autres (cela semble une approche plutôt libérale). Mais l'objectif est également de pouvoir conduire des approches comparées en s'assurant qu'il existe un minimum de comparabilité entre les pays ou inversement de permettre de faire des analyses contrastives à partir de groupes de pays ayant des caractéristiques dissemblables. Ces caractéristiques peuvent correspondre au niveau de développement ou d'éducation, au mode de gestion des ressources naturelles ou au respect de l'environnement, au régime politique ou au mode de gouvernance, et à bien d'autres critères...
C'est sur principe que la société Interacta, dont l'objectif est de fournir des solutions de visualisation interactive fondées sur les données, a mis au point l'application Country T-SNE. Les auteurs Nikita Rokotyan, Olya Stukova, Dasha Kolmakova ont eu recours à l'algorithme T-SNE, une méthode non-linéaire qui permet de représenter un
grand nombre de variables sous forme de nuage de points.
Au début, l'interface peut surprendre et on a du mal à comprendre ce que représentent les données affichées à l'écran. En effet, l'application est fondée sur T-SNE, un algorithme d'apprentissage automatique issu de l'intelligence artificielle qui permet de regrouper visuellement des points de données similaires sans rien connaître a priori des données réelles.
Chaque point à l'écran représente un pays, mais il ne s'agit pas d'une carte (donc pas de localisation géographique). S'il fallait comparer avec un type de graphique, le rendu visuel se rapproche du nuage de points, mais sans indication des variables ni des unités utilisées en abscisses et en ordonnées. Il s'agit en fait de graphes.
Les indicateurs, tels que la
population, la superficie, le PIB, l'IDH, l'indice de GINI, l'indice Happy Planet..., sont accessibles à droite de l'écran. En choisissant un nouvel indicateur, les regroupements entre pays s'affichent automatiquement. Il faut considérer chaque pays comme un point de
données possédant un certain nombre de propriétés. T-SNE recherche les
similitudes locales et globales entre les pays et effectue les rapprochements directement sur la carte. Les couleurs représentent les différents continents, la taille du point est proportionnelle à la population du pays. Ces paramètres sont modifiables. Le moteur de recherche permet heureusement d'identifier un pays si on ne le trouve pas à l'écran. Un conseil : décocher d'abord toutes les cases, puis afficher indicateur par indicateur avant de passer éventuellement à plusieurs indicateurs à la fois.
Si vous êtes amateurs de #dataviz et d'indicateurs composites, cette application devrait vous ravir. Parmi les nombreuses options de paramétrage figure notamment la "perplexité". Celle-ci permet d'équilibrer les relations locales et globales dans les données qui sont liées au nombre de voisins les plus proches. Les valeurs sont comprises entre 5 et 50. L'algorithme T-SNE(t-distributed stochastic neighbor embedding) se base en effet sur une interprétation probabiliste des proximités.
Présentée dans le cadre d'un concours le World Data Visualization Prize, cette application entend être une solution de cartographie alternative fondée sur l'analyse des données. Elle a d'ailleurs remporté le grand prix devant les autres projets qui étaient en lisse dans ce concours.
Les données ont été fournies par le site Information is beautiful et par le World Government Summit.
Fondée en 1951, l'Organisation internationale des migrations (IOM) est la principale organisation intergouvernementale dans le domaine de la gestion des migrations. Elle publie des chiffres et des rapports annuels qui font référence au niveau international.
L'Organisation internationale des migrations s'est associée au projet DTM (Displacement Tracking Matrix) qui permet de suivre les déplacements et la mobilité des populations de manière à "mieux comprendre les mouvements et les besoins en évolution des populations déplacées, sur site ou en cours de déplacement".
Le terme de data story est à rapprocher du terme de story map : il s'agit de développer un récit qui permet de comprendre le sens des données (comme pour les cartes) dans l'idée d'en fournir une visualisation efficace, mais aussi de sensibiliser voire de convaincre. Le data storytelling, actuellement en plein essor, fait l'objet d'un marché économique assez lucratif, celui de la Business Intelligence. Il peut être mis au service d'autres finalités qu'économiques, par exemple pour informer le grand public ou mettre en place des opérations humanitaires.
D'après les statistiques de l'UNDESA, on sait que plus de 7,5 millions de migrants vivent en Afrique occidentale et centrale et que la plupart d'entre eux viennent de la même région géographique. La Côte d'Ivoire occupe la première place avec 2,2 millions de migrants installés dans le pays, suivie du Nigéria (1,2 million) et du Burkina Faso (709 000). Afin de comprendre les dynamiques de migration dans la région, DTM a commencé à mis en place un dispositif d'observation des flux à partir 2016. En 2018, il y avait environ 35 points de surveillance des flux dans la région.
D'après les données collectées par les enquêteurs du DTM, plus de 95% des flux enregistrés depuis début 2017 sont intra-régionaux, voire en provenance du même pays. Environ 50% des migrants enregistrés au Sénégal ont déclaré avoir effectué leurs déplacements à l'intérieur du pays. Le Niger, le Mali, le Sénégal et le Nigéria sont les principales destinations des migrants interrogés aux points de surveillance des flux.
Une carte par interpolation (heatmap) indique les destinations
déclarées par les migrants aux points de surveillance entre janvier 2017
et septembre 2018 (on peut faire varier la période pour mesurer les évolutions) :
Le diagramme alluvial ci-dessous a été construit à partir d'un échantillon de données origine-destination collectées aux points de surveillance des flux entre janvier 2017 et septembre 2018. Il témoigne de mouvements significatifs dans la région, mais également à l'intérieur des pays eux-mêmes. Selon un échantillon de plus de 24 000 personnes interrogées entre janvier et septembre 2018, les migrants à la recherche d'un emploi représentent la plus grande partie de la mobilité intra-régionale, les jeunes migrant d'un pays à l'autre à la recherche de meilleures opportunités d'emploi.
Article du Monde, L’immigration de l’Afrique de l’Ouest a surtout lieu… vers l’Afrique de l’Ouest. Par Audrey Delaporte,
Véronique Malécot,
Delphine Papin et
Floriane Picard (En ligne.
François Héran, L’Europe et le spectre des migrations subsahariennes, Population & Société, n° 558, septembre 2018, En ligne.
Philippe Rekacewicz, Mourir aux portes de l’Europe - décembre 2016, Visionscarto. En ligne.
Les cartes du Monde. Migrant : les routes de la mort. En ligne.
Le Dessous des cartes (Arte). Migrations intra-africaines. Disponible du 26/01/2019 au 26/03/2019 En ligne.
Hervé Le Bras - La migration africaine vers l'Europe - Interview par les experts du Dessous des cartes En ligne.
Où sont les camps de réfugiés en Afrique ? Info migrants. En ligne (fichier kmz à télécharger)
La famine de 1631 en Inde a été racontée par le voyageur Peter Mundy. Ce commerçant voyageur et écrivain d'origine anglaise est parti en 1630 de Surate au Gujarat pour se rendre à Agra (dans l'Uttar Pradesh actuel). Au cours de ce voyage, Mundy a été témoin d'une terrible famine et a raconté ses effets sur les populations qu'il a rencontrées. Son récit manuscrit a été conservé et publié sous le titre Itinerarium Mundi.
Le parcours est repéré par des balises qui renvoient aux textes de Mundy dans son ouvrage Itinerarium Mundi. La couleur de chaque balise indique la gravité de la situation, de la famine à l'autosuffisance. Plusieurs cartes anciennes peuvent être utilisées en fonds de carte. En jouant sur le degré de transparence, on peut découvrir les noms correspondants sur la carte actuelle.
Cette famine a débuté au Gujarat après une longue sécheresse en 1630. L'année suivante, en 1631, les cultures ont été attaquées par des rats et des criquets. De très fortes pluies ont également provoqué l'apparition de nombreuses maladies liées à la mauvaise qualité de l'eau. Suite à ces événements calamiteux, les gens étaient si désespérés qu'ils durent manger des os humains broyés avec de la farine. Le cannibalisme était fréquent et les gens se nourrissaient de cadavres.
La base de données Famine and Dearth contient des transcriptions issues de plus de 700 sources primaires relatives aux situations de famine et de pénurie en Inde et en Grande-Bretagne sur la période 1550-1800. Les archives contiennent des textes en dix langues différentes, en persan, bengali et hindi, ainsi qu'en anglais, et proposent des traductions en anglais pour la majorité des textes. Ces textes couvrent un large éventail de genres, notamment des récits, chroniques, correspondances officielles, textes de lois, brochures, périodiques, pièces de théâtre, poésies, enquêtes et textes romanesques ou non romanesques.
La base de données a été publiée dans le cadre du projet Famine and Dearth in India and Britain, 1550-1800.
Les ségrégations raciales aux Etats-Unis étaient appréhendées jusque-là principalement à partir des lieux de résidence, qui constituent également les territoires principaux de nos échanges affinitaires sur les réseaux sociaux (lire ce billet). Trois chercheurs Matthew Hall, John Iceland et Youngmin Yi ont eu l'idée d'étudier la ségrégation raciale en distinguant entre les quartiers fréquentés de jour et ceux habités de nuit (voir leur publication). Le modèle de quartiers relativement diversifiés sur le plan ethnique le jour mais de plus en plus ségrégés la nuit s'applique en effet à la plupart des villes américaines. L'étude s'appuie sur des données de déplacements issues du Census Transportation Planning Package (CCTP).
Voici la vidéo où les chercheurs expliquent la méthodologie qu'ils ont appliquée sur différentes villes des Etats-Unis (à partir de 2 minute 30).
Les auteurs ont d'abord mesuré la composition raciale dans les « lieux de travail » et ont ensuite comparé la ségrégation entre les lieux de travail et les lieux de résidence. Les résultats indiquent que la ségrégation au travail est nettement inférieure à la ségrégation résidentielle. La ségrégation noir-blanc au travail correspond, par exemple, à la moitié du niveau de ségrégation noir-blanc au domicile. Les analyses multivariées révèlent également que la ségrégation professionnelle, pour tous les groupes, est plus élevée dans les zones métropolitaines où la ségrégation résidentielle est plus grande. Pour les travailleurs hispaniques, la ségrégation liée au travail est plus forte dans les régions où l’immigration est plus importante, tandis que pour les Noirs, la ségrégation est plus faible dans les zones métropolitaines comptant une population militaire importante. Les résultats montrent également de manière constante que la ségrégation des travailleurs noirs et hispaniques est inférieure dans les zones où les groupes minoritaires sont plus défavorisés sur le plan professionnel.
On aurait pu s'attendre à ce que les lieux de travail aident à surmonter les schémas de ségrégation résidentielle dans lesquels sont coincées les populations. Mais l'étude met en garde contre une lecture trop optimiste des données. Les chercheurs ont découvert que la ségrégation dans les quartiers de travail était en train d'augmenter. Cela concorde avec les recherches récentes de John-Paul Ferguson et de Rembrand Koning, qui ont montré que la ségrégation sur les lieux de travail était plus grande qu’il y a une génération.
L'originalité de ce travail tient également au mode de représentation des données proposées en visualisation 3D. A découvrir sur le site du journal Vox (il faut faire défiler les explications avant de pouvoir explorer les données) : http://www.vox.com/
Les comparaisons peuvent être conduites dans un premier temps entre groupes ethniques, puis en jouant sur les différences entre le jour et la nuit. Voici à titre d'exemple le cas de Los Angeles.
Répartition des blancs au domicile :
Répartition des noirs au domicile :
Répartition des asiatiques au domicile :
Répartition des hispaniques au domicile :
De jour, la répartition change en partie, surtout pour les hispaniques et les asiatiques qui se déplacent davantage sur un autre lieu de travail.
Répartition des hispaniques au travail :
Répartition des asiatiques au travail :
L'intérêt est de pouvoir explorer un très grand nombre de villes
américaines de Chicago à San Francisco, de Boston à
Atlanta ou Miami... mais aussi des villes de beaucoup moins grande
importance (plusieurs 100e de villes sont disponibles).
Ce type de cartographie s'inscrit dans l'essor actuel des data visualisations et autres infographies en 3D. Si l’exploration de ces cartes révèle une chose pour les auteurs, c’est que "les ombres de la ségrégation résidentielle suivent les Américains partout où ils vont la journée".
L'exemple pris pour illustrer ce phénomène de forteresse blanche ("white fortressing") est celui de la zone de Saint-Georges dans la partie sud-est de la paroisse d'East Baton Rougehttps://t.co/nwezazhHjV 2/ pic.twitter.com/UpcsJy9buS