L'idée de proposer des cartes d'itinéraires verticales pour en faciliter la lecture est déjà ancienne. @Matamix leur donne une nouvelle approche originale en proposant de cartographier ce que l'on perçoit lorsqu'on se déplace sur la ligne TGV Paris-Lyon-Marseille. La démarche est transposable sur d'autres itinéraires.
Dans le premier exemple, il s'agit de cartographier le nombre de vaches sous forme d'isotypes à chaque kilomètre parcouru. Dans le second exemple, la carte devient un graphique de type diagramme en barres non dénué de spatialité (distance en km du départ à l’arrivée). Trois dimensions viennent à l’esprit si on veut essayer de retranscrire l’expérience du paysage quand on s’assied dans un train :
Ce qui vit : est-ce qu’on peut apercevoir du monde derrière sa fenêtre ? Des humains ou des animaux ? Difficile de connaître la localisation des chevreuils et des sangliers alors concentrons nous sur les vaches et les autres.
Ce qu’on voit : En regardant l’occupation du sol aux abords de la voie ferrée, on se rapproche de l’impression visuelle que l’on peut ressentir en regardant par la fenêtre.
Ce qui pousse : les cultures sur les parcelles à proximité nous montrent aussi qu’on traverse des mondes différents au fur et à mesure de l’approche de la Méditerranée.
Tentative de description du paysage sur la ligne à grande vitesse Paris-Lyon-Marseille. Ce qui vit / ce qu'on voit / ce qui pousse.
Depuis la version 3.14 de QGIS, les utilisateurs de ce système d'information géographique (SIG) ont la possibilité d'afficher des couches rasters ou vectorielles en fonction de paramètres temporels.
Nous faisons le postulat que, dans le cadre de l'enseignement de l'Histoire et de la Géographie, l'ajout d'une dimension chronologique aux représentations cartographiques peut contribuer à une meilleure compréhension et appropriation des processus mais aussi des concepts abordés dans nos disciplines.
Nous illustrerons ici ce propos à travers deux exemples tirés de la mise en œuvre des programmes d'Histoire et de Géographie de collège. Nous tenterons également de cerner les limites et les perspectives de cet outil.
Deux exemples de mise en œuvre du contrôleur temporel de QGIS
I- Programme de 3e - La Première Guerre mondiale, échelle et déroulement du conflit au prisme des plaques commémoratives de l'église Saint-Sauveur de Montivilliers (Seine-Maritime)
Cette base de données fait l'objet dans un premier temps d'un travail d'analyse de données par les élèves. La « carte temporelle » élaborée à partir de cette analyse est conçue comme un prolongement de ce travail. En ce sens, elle facilite la généralisation à partir de l'exemple étudié par les élèves. Ainsi la répartition des décès dessine la ligne de front qui caractérise la guerre de position. Il est possible de constater la reprise de la guerre de mouvement à la fin du conflit. La concentration successive en certaines parties de la ligne de front durant la guerre de position permet de formuler l'hypothèse de batailles de grande ampleur. Par ailleurs, les décès intervenus lors de la campagne des Dardanelles ou dans les colonies sont une occasion d'évoquer la dimension mondiale du conflit. Enfin, les décès intervenus loin du théâtre des opérations témoignent de l'articulation entre le front et l'arrière.
Répartition des lieux de décès des soldats de Montivilliers
Animation - Répartition des soldats de Montivilliers morts sur le champ de bataille
Parmi celles-ci figurent le lieu et la date de décès de ces soldats. Elles fournissent les paramètres nécessaires à la réalisation d'une "carte temporelle" avec QGIS. Pour prendre en main ce nouvel outil, le tutoriel de Nyall Dawson est particulièrement éclairant. Il présente le
fonctionnement basique de cet outil ainsi que des usages plus pointus
(compteur, barre de défilement temporel).
Tutoriel simple pour la réalisation d'une animation avec des effectifs cumulés
Nous présentons ici l'élaboration pas à pas de l'animation, de la mise en forme du tableau de données à son affichage dans QGIS. Pour ce faire, nous nous appuierons sur un extrait de la base.
Dans un premier temps, il faut préparer la base de données afin de permettre son affichage dans QGIS :
Étape 1 : Géolocaliser
En premier lieu, les lieux de décès des soldats sont géolocalisés. Pour ce faire, leurs coordonnées géographiques sont ajoutées à la base.
Étape 2 : Établir les effectifs cumulés par lieux de décès
Ensuite, les données sont triées par ordre alphabétique des lieux de décès puis par ordre chronologique des dates de décès.
Cette opération permet de réaliser ensuite le décompte des effectifs cumulés successifs des soldats décédés par lieu de décès.
Étape 3 : Paramétrer l'affichage des figurés
Enfin, l'affichage de ces effectifs cumulés est paramétré selon les règles suivantes. Le champ DATE DU DECES est retenu pour débuter l'affichage du figuré. Pour y mettre un terme, un nouveau champ est ajouté à la base. Il est intitulé FIN AFFICHAGE. Sa date est conditionnée selon les modalités suivantes :
Si un seul soldat décède en un lieu donné, il faut indiquer la date de décès du dernier soldat de l'ensemble de la base ;
Si le soldat est le dernier soldat décédé en un même lieu, il faut
indiquer la date de décès du dernier soldat de l'ensemble de la base ;
Dans les autres cas, il faut indiquer la date de décès du prochain soldat.
Étape 4 : Enregistrer le tableau de données
Le tableau est désormais prêt à être importé dans QGIS et est enregistré au format *.csv.
Étape 5 : Créer une couche vectorielle dans QGIS
Le tableau est importé en tant que couche vectorielle dans QGIS (Couche / Ajouter une couche / Ajouter une couche de texte délimité). Les champs LATITUDE ET LONGITUDE permettent de géolocaliser chaque figuré ponctuel. La prise en compte des différents types de données (chaîne de caractères, nombre décimal, nombre entier, date) est automatique.
La couche vectorielle ainsi créée est ensuite enregistrée dans l'un des formats qui gèrent les champs au format date (GéoPackage, Shapefile, SQLite, ...).
Étape 6 : Réaliser une carte avec des figurés proportionnels
Les figurés ponctuels sont ensuite représentés sous la forme de cercles proportionnels au nombre de décès cumulés en un même lieu, c'est-à-dire au champ NOMBRE.
Étape 7 : Paramétrer l'animation temporelle
L'affichage dynamique des cercles proportionnels est ensuite réglé en fonction des paramètres définis précédemment. Pour ce faire, il faut ouvrir le panneau Propriétés de la couche puis l'onglet Paramètres temporels. Après activation du contrôleur temporel dynamique, il faut définir la configuration, les bornes d'affichage et les champs qui leur sont associés.
Étape 8 : Lire l'animation
Après sélection de la couche dans le panneau latéral, l'activation du panneau de contrôle temporel permet de lire l'animation. Elle s'inscrit dans une plage dont les bornes sont définies par défaut en fonction des réglages précédents (DATE DE DECES la plus ancienne, FIN AFFICHAGE la plus récente).
Le réglage du pas permet ensuite de paramétrer la vitesse de défilement des figuré.
Ici, nous avons réglé le pas sur deux jours. L'animation peut être visualisée ci-dessous :
II- Programme de 4e - Transition urbaine, villes millionnaires et
mégapoles (1950-2020)
C'est pourquoi nous employons une "carte temporelle" pour mettre en perspective les deux études de cas préconisées par les instructions officielles, en l'occurrence New York et Kinshasa.
Il est à noter que la conception de cette carte n'est pas tout à fait similaire à la précédente. En effet, il ne s'agit plus d'effectifs cumulés, c'est-à-dire de données continues, mais de données discontinues. Les populations urbaines sont en effet disponibles selon un pas de cinq ans. La "carte temporelle" réalisée est donc davantage une succession animée des populations des villes millionnaires ou des mégapoles entre 1950 et 2020.
Il est possible de paramétrer l'affichage de la carte pour faire disparaître le caractère saccadé de l'affichage lié à la discontinuité temporelle des données. Nous n'avons pas fait ce choix afin de souligner la relation entre ressources statistiques disponibles et représentation cartographique.
Animation - Évolution de la population des agglomérations millionnaires entre 1950 et 2020
Perspectives
La dimension chronologique n'est évidemment pas étrangère à la pensée spatiale et par voie de conséquence aux représentations cartographiques, qu'elle serve à étudier l'évolution d'un phénomène ou une variable temporelle comme les cartes isochrones. La géomatique permet de renouveler pour partie ces représentations, notamment par une plus grande interactivité ou une actualisation, parfois en "temps réel", des données représentées. Des "cartes temporelles" sont par conséquent mobilisées par de nombreux domaines scientifiques. Citons par exemple la gestion et la prévention des risques sanitaires et environnementaux,
le suivi du changement global, la gestion de certaines ressources comme
l'eau ou la planification en matière de mobilités. Leur irruption dans le champ scientifique est relativement ancienne. Ainsi, Waldo Tobler mobilise dès les années 1970 une animation pour appréhender la croissance démographique à Détroit. Ces représentations cartographiques font également partie de notre quotidien. Que l'on songe par exemple aux animations des bulletins météorologiques. Or, elles apparaissent peu mobilisées dans l'enseignement de la Géographie dans le secondaire en France. Par ailleurs, les pratiques issues des usages des cartes" statiques" prédominent, en particulier la confrontation d'une même portion d'espace à des dates différentes à des fins comparatives. C'est ce que propose notamment le site de l'IGN intitulé Remonter le temps !. Plus généralement, les données sur lesquelles s'appuient ces pratiques sont avant tout des images aériennes ou satellitaires. Les animations qui reposent sur des données quantitatives précédemment présentées sont d'un usage encore peu fréquent.
L'analyse et l'interprétation de telles "cartes temporelles" avec des élèves du Secondaire sont, à notre connaissance, des pistes peu étudiées. Nous livrons ici quelques pistes d'interprétation. Ce n'est pas tant la durée représentée, très différente entre les deux animations évoquées, que le nombre d'entités successivement affichées qui permet, selon nous, de faire sens. Cependant, la nécessité de renouveler, parfois, le visionnage de ces animations peut peut-être représenter une limite à leur interprétation par les élèves. Si l'accumulation de figurés permet de révéler une information géographique, la multiplication des villes millionnaires en Chine par exemple, ou historique, comme le déroulement d'une bataille majeure de la Première Guerre mondiale, elle focalise le regard et l'attention. Il est possible qu'elle contribue à détourner les élèves d'autres aspects tout aussi pertinents mais moins spectaculaires.
Par ailleurs, si les deux "cartes temporelles" présentées peuvent apparaître comme identiques aux yeux des élèves, il nous semble nécessaire d'attirer leur attention sur les données qui ont permis leur réalisation. Elles ne sont pas comparables. Des données discrètes ont servi à l'élaboration de la représentation de l'évolution de la population des villes millionnaires. A l'inverse, l'animation qui illustre les lieux de décès des soldats de Montivilliers s'appuie sur des données continues.
L'élaboration de chaque animation relève par ailleurs de choix qui doivent être explicités afin d'éduquer aux données et à leur usage. L'affichage fugace du lieu de décès d'un soldat de Montivilliers est une option que nous n'avons pas retenue afin de mettre en évidence le déroulement des combats (front, batailles principales).
L'application en ligne Asteroid Launcher permet d'étudier les conséquences d'un astéroïde qui toucherait la Terre. On peut faire varier le diamètre, la vitesse et l'angle d'impact de l'astéroïde. Ce simulateur permet de visualiser les effets dévastateurs d'un impact d'astéroïde en sélectionnant l'emplacement, le type (fer, roche, carbone, comète, etc.), le diamètre, la vitesse et l'angle d'entrée de l'astéroïde. Les données issues de la base SEDAC permettent en outre de calculer l'impact sur la population et sur les habitations.
La simulation est basée sur des articles de Gareth Collins et Clemens Rumpf.
Gareth S. COllins, H. Jay Melosh, Robert A. Marcus (2005). Earth Impact Effects Program: A Web-based computer program for calculating the regional environmental consequences of a meteoroid impact on Earth. Meteoritics & Planetary Science 40, Nr 6, 817–840. https://impact.ese.ic.ac.uk/ImpactEarth/ImpactEffects/effects.pdf
La part des jeunes dans la population de l’Union européenne devrait continuer à baisser d’ici 2050 (moins de 15% contre 16,3% en moyenne en 2021) avec des écarts importants selon les régions (Nuts3).
Évolution de la part des jeunes dans la population de l'Union européenne - projection 2021-2050 (source : Eurostat)
Au 1er janvier 2021, les jeunes (âgés de 15 à 29 ans) représentaient environ 16,3 % de la population totale de l’ UE. Ils représentaient plus d’un quart de la population totale de la région de la capitale danoise Byen København (26,7 %), ainsi que dans les villes étudiantes d’Overig aux Pays-Bas (25,4 %) ou de Heidelberg en Allemagne (25,1 %). Il y a 46 régions de niveau NUTS 3 dans l’UE où les jeunes représentent au moins un cinquième de la population totale. Ces régions sont principalement des régions urbaines avec de nombreuses villes universitaires concentrées dans un petit nombre d’États membres de l’UE — Belgique, Danemark, Allemagne, Grèce, Espagne, France, Chypre, Pays-Bas et Suède.
Sur la base des projections démographiques d’Eurostat « EUROPOP2019 », les jeunes représenteront 14,9 % de la population de l’UE d’ici 2050, soit une part inférieure de 1,4 point à leur part au 1er janvier 2021, ce qui témoigne d’un vieillissement progressif de la population de l’UE. Selon ces projections, la proportion de jeunes devrait rester constante ou continuer à croître dans les 16 régions, qui avaient déjà une proportion relativement élevée de jeunes en 2021. Ces régions sont presque exclusivement situées en Allemagne (14 régions), à l’exception de Bezirk Verviers — Deutschsprachige Gemeinschaft en Belgique, et de l’un des départements français d’outre-mer, Mayotte. À l’autre bout de l’échelle, il y a trois régions où la proportion de jeunes devrait diminuer de plus de 30 %: Chełmsko-zamojski (-31,7 %), Paris (-32,1 %) et Noord- Drenthe aux Pays-Bas (-35,2 %).
Cet Atlas des territoires éducatifs à La Réunion est proposé dans le cadre du projet de recherche « Géographie de l’école réunionnaise » (GEORUN) porté par le laboratoire ICARE (EA 7389, Université de la Réunion). La cartographie permet de mettre en évidence le fonctionnement des territoires scolaires. Elle invite à contextualiser et à mettre en débat des questions concernant l'École.
OBJECTIFS
Il s'agit de dresser un panorama de l’école à la Réunion à partir de données statistiques issues de différentes bases de données à l'échelle nationale et académique :
Quelle est l’implantation des établissements scolaires ?
Y a-t-il des spécificités des territoires éducatifs à La Réunion ?
Comment traiter des inégalités scolaires en interrogeant les déterminants socio-économiques et socio-culturels ?
Pour en savoir plus : voir le descriptif du projet de recherche Georun.
ENJEUX ET PERSPECTIVES
Les enjeux économiques et sociaux sont importants pour le territoire de la Réunion qui accuse des inégalités socio-spatiales et souhaite pouvoir réduire les fractures scolaires. Le projet revêt une double dimension valorisation et prospective :
la production d’un Atlas des territoires éducatifs est de nature à intéresser la société civile, les institutionnels et les décideurs ainsi que tous les partenaires de l’éducation (enseignants, parents, élèves, étudiants...), de l’enseignement primaire et secondaire ainsi que de l’enseignement supérieur, où les étudiants viennent avec leurs parcours scolaires
outre la valorisation de résultats scientifiques, ce projet peut permettre de mettre en place, avec les différents partenaires, un outil de réflexion et d'aide à la décision.
DISPARITÉS ENTRE ETABLISSEMENTS SCOLAIRES A PARTIR DE l'IPS
Depuis octobre 2022, le Ministère de l'Éducation Nationale a publié en open data les données concernant l'Indice de position sociale (IPS) des écoles et des collèges. Cela traduit un progrès notable dans le mouvement d'ouverture des données publiques. Bien que l'on ne dispose pas des écarts-types ni des évolutions au sein de chaque établissement, ces données permettent de conduire des analyses socio-territoriales à l'échelle de la France métropolitaine et des Départements et Régions d'Outre-Mer. La carte ci-dessous permet d'étudier les données IPS concernant La Réunion, un territoire ultramarin particulièrement touché par les inégalités scolaires.
Cliquer sur les établissements scolaires pour faire apparaître leur nom, leur effectif et leur IPS
Mastodon est un réseau social de micro blogging créé en octobre 2016 par l'Allemand Eugen Rochko. Suite au rachat de Twitter par Elon Musk, le réseau social open source a connu une énorme croissance de ses utilisateurs (500 000 nouveaux arrivants dans la deuxième semaine de novembre 2022). L'une des différences entre Mastodon et Twitter réside dans le fait qu'il fonctionne comme un réseau fédéré, avec un grand nombre d'instances gérées de manière indépendante. Ces instances sont connectées par le Fediverse (un ensemble de serveurs utilisés pour les réseaux sociaux et le micro-blogging) qui permet aux instances gérées indépendamment de communiquer entre elles.
De nombreuses instances de Mastodon ont été créées sur différents sujets ou domaines (voir la liste sur joinmastodon.org). On trouve par exemple Mapstodon.space, qui est une instance créée pour les « professionnels et passionnés de SIG, de cartographie et de géospatial ». Certaines instances de Mastodon ont également été créées afin de desservir des communautés locales ou nationales. Mastodon.social, basé en Allemagne, est l'une des instances les plus importantes. Le réseau Mastodon est surtout implanté pour l'instant en Europe, en Amérique du Nord et au Japon comme le montre la cartographie dressée par Nicolas Lambert au 14 novembre 2022 (données téléchargeables sur Observablehq) :
Cartographie des instances Mastodon en fonction de leur nombre d'utilisateurs (source : @neocartocnrs)
Pour Nicolas Lambert, « Mastodon est un logiciel libre, à code source ouvert, sous licence AGPLv3. Cela signifie que non seulement l'application est gratuite, mais aussi que son code source est lisible, utilisable et modifiable par n'importe qui. Rien ne s'y cache. Tout est transparent. En somme, Mastodon est un bien commun... Même si le nombre d'utilisateurs reste encore à ce jour modeste, Mastodon est une véritable alternative à Twitter ».
Pour Olivier Ertzscheid, « ce qui est aujourd’hui (en partie) perdu sur Twitter et que l’on retrouve sur Mastodon, ce sont ces dynamiques sociales "attentionnelles", c’est-à-dire qui ne témoignent pas simplement d’une capacité de capter l’attention, mais d’un souci de "faire attention" ».
Pour Olivier Tesquet, Mastodon est « moins une alternative à Twitter qu'un espace disjoint de la conversation, un lieu d'adhésion et de convivialité (au sens d'Illich) dans un univers numérique de confrontation ».
Pour Etienne Côme, « le Fedivers est beaucoup plus "géographique" que les autres réseaux sociaux. Les instances ressemblent, pour le nouveau venu, à de petites localités, des villages ou de grandes villes surpeuplées ». Il en donne un aperçu à travers le mashup qu'il propose sur son site Comitee.fr :
Cartographie des différentes instances de Mastodon par Etienne Côme (source : Comeetie.fr)
Dans le cadre du défi cartographique #30DayMapChallenge (Jour 6 - Réseaux), @Anoze4maps a réalisé une data visualisation montrant l'indépendance et la décentralisation des instances du serveur du réseau social Mastodon. La liste des emplacements régionaux provient du site web de @matt, les lignes de la carte des flux suivent le tutoriel du site web @underdarkGIS.
Si vous souhaitez trouver une instance Mastodon qui dessert votre ville, votre région ou votre pays, vous pouvez explorer la carte interactive Mastodon Near Me (carte cliquable réalisée sur Umap).
On peut aussi explorer le Fediverse sur fediverse.space. Ce dernier est moins une carte qu'un réseau d'instances de Mastodon. Il examine les connexions entre les instances pour créer un diagramme de réseau qui visualise les interconnexions entre les différentes communautés Mastodon. Par exemple, si on recherche Mapstodon.space sur la carte de Fediverse.space, on voit que ses voisins les plus proches sont en.osm.town (une instance pour les éditeurs et les utilisateurs d'OpenStreetMap), vis.social (une instance Mastodon pour les membres de la communauté dataviz) et sciences.social (le réseau social Mastodon pour les spécialistes des sciences sociales).
Avec 950 millions d'utilisateurs dans le monde en 2024 (estimation), la messagerie instantanée Telegram a connu une progression assez spectaculaire depuis sa création par Pavel Durov en 2013 Thread 🧵 1/https://t.co/ih4r5Mwjd3pic.twitter.com/OMrzv1ssuT
Bluesky : enfin une vraie alternative à Twitter ? (BonPote). Depuis le rachat d’Elon Musk et l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les utilisateurs de Twitter cherchent à fuir la plateforme et trouver un nouvel eldorado. Bonne nouvelle : des millions de personnes s’inscrivent sur ce qui semble l’alternative toute choisie : Bluesky.
Le web progressiste aurait intérêt à migrer sur Mastodon, pas sur Bluesky (Louis Derrac). « Le réseau social X (anciennement Twitter) vit un nouvel épisode de « départ » massif. Ou plus précisément, les réseaux sociaux concurrents voient un nouvel épisode d’arrivée massive. Ce qui n’est pas tout à fait pareil. Et pas vraiment nouveau, puisque de tels épisodes se déroulent régulièrement depuis l’achat de X par Elon Musk. Bluesky a été créé par Jack Dorsey, le même qui a créé Twitter. Vous voyez un peu le début du problème ? »
Bluesky : sous le ciel bleu, de l’argent pas bien rose (AuPoste). Chaque jour, le réseau Bluesky engrange un million d’utilisateurs nouveaux. C’est l’eXode tant attendu. Et pourtant, derrière Bluesky, c’est blockchain, cryptomonnaie, dérégulateurs et compagnie. De faux amis. Au Poste vous raconte.
Pour les réseaux sociaux, la fin d’un règne ? (Le Monde) « Après vingt ans de domination des grands réseaux sociaux, nos usages du Web ont changé. Les internautes se réfugient dans des cocons privés, reléguant les grandes plateformes à des lieux de divertissement plus que de conversation, où peine à subsister une culture commune. »
Le service Copernicus de gestion des urgences (CEMS) publie les données de réanalyse hydrologique GloFAS v4.0. Les données, disponibles à une résolution d'environ de 0,05 degrés (environ 5 km), concernent les débits fluviaux et les inondations de 1980 à juillet 2022.
Un nouvel ensemble de données de réanalyse hydrologique considérablement amélioré du système mondial de sensibilisation aux inondations (GloFAS) de 1980 à juillet 2022 a été produit par le Centre commun de recherche (JRC) de la Commission européenne en collaboration avec l'ECMWF et publié dans le cadre du Copernicus Emergency Management Service (CEMS). Il met les débits fluviaux et les inondations à la portée des utilisateurs.
La réanalyse permet d'étudier les inondations et les sécheresses à l'échelle mondiale pendant une période beaucoup plus longue que la période pendant laquelle GloFAS a été opérationnel. Elle est lancée au moment où l'Union Européenne organise une journée thématique sur les conditions météorologiques extrêmes et les catastrophes naturelles lors de la 27e conférence des parties des Nations unies (COP27) sur le changement climatique.
Les données sont disponibles du le Climate Data Store du Copernicus Climate Change Service (C3S) géré par l'ECMWF.
Une équipe scientifique australienne a produit en 2022 de nouveaux modèles pour actualiser notre compréhension de l'architecture de la Terre. Ces nouveaux modèles de plaques permettent de mieux comprendre la répartition des séismes et des volcans ainsi que les zones de déformation à la surface du globe.
Nouveau modèle de plaques tectoniques avec leurs délimitations (source : Derrick Hasterok, Université d'Adélaïde)
Ce nouveau modèle pour les plaques tectoniques explique la répartition spatiale de 90 % des tremblements de terre et de 80 % des volcans des deux derniers millions d'années, alors que les modèles existants ne permettaient de rendre compte que de 65 % des tremblements de terre. L'étude a permis en outre de faire apparaître plusieurs nouvelles microplaques, dont la microplaque Macquarie qui se trouve au sud de la Tasmanie et la microplaque Capricorne qui sépare les plaques indiennes et australiennes.
Voir l'article scientifique paru en août 2022 : Derrick Hasterok & al. (2022). New Maps of Global Geological Provinces and Tectonic Plates, Earth-Science Review, Volume 231, August 2022.
Découpage des plaques et micro-plaques et répartition des provinces géologiques (source : Earth-Science Review)
Il est important de pouvoir disposer de modèles spatiaux précis des plaques tectoniques et des provinces géologiques afin de pouvoir analyser et interpréter les données géoscientifiques et développer des modèles de composition physique de la lithosphère. L'équipe a produit trois nouveaux modèles géologiques : un modèle de plaques, un modèle de provinces géologiques et un modèle d'orogenèse.
Les données SIG sont disponibles au format vectoriel sur Github. Les modèles sont également accessibles dans la bibliothèque tectonique mondiale sur Zenodo, qui comprend des ensembles de données géophysiques et géochronologiques supplémentaires utiles pour la recherche.
Cette ressource a été repérée grâce aux nombreux liens recensés par le magazine d’actualité scientifique Epsiloon. Voir leur rubrique de veille sur Internet qui englobe des données, des cartes et des atlas. Léa Desrayaud (@Lea_Des), journaliste infographiste pour @Epsiloon_mag publie des cartes et des infographies à partir de ces données scientifiques.
Vous connaissez peut-être déjà Pl@ntNet, l'application mobile qui permet d'identifier une plante ou un arbre à partir de son téléphone en envoyant une simple photographie sur le site Plantnet.org.
Il est désormais possible d'utiliser l'application en ligne GeoPl@ntNet pour localiser les espèces végétales sur un territoire choisi. Il suffit pour cela d'aller sur le site et de sélectionner une zone rectangulaire sur la carte (à la taille que l'on souhaite). Le service renvoie une liste des espèces végétales qui peuvent s'y trouver.
GeoPl@ntNet , une appli en ligne pour localiser les espèces végétales
Pour chaque espèce, le système fournit le nombre d'occurrences connues de l'espèce dans la zone sélectionnée en interrogeant l'API du portail GBIF (Global Biodiversity Information Facility). Les données sont classables par espèces ou familles. Elles sont également téléchargeables au format csv ou xlxs.
Exemple pour l'île de La Réunion à la très riche biodiversité
En sélectionnant une zone du monde, GeoPl@ntNet indique sa flore la plus probable selon les variables climatiques, les types de sols et les données du Global Biodiversity Information Service.
Accès aux données détaillées à partir du portail GBIF
La communauté d'utilisateurs de Pl@ntNet est composée de scientifiques et citoyens intéressés par l'identification et la connaissance des plantes, ainsi que de développeurs d'applications et de logiciels pour l'identification des plantes, le jardinage, la gestion de la biodiversité, l'agroécologie ou d'autres domaines connexes.
Le site Plantnet.org et l'application mobile s'inscrivent dans le cadre d'un projet de sciences participatives sur la biodiversité (Cirad, INRAE, INRIA, IRD). Les photos prises par les utilisateurs viennent alimenter une base de données participative.
L'application utilise le service AI-GeoSpecies développé par l'équipe Pl@ntNet dans le cadre de l'European Research Cloud basé sur des algorithmes d'intelligence artificielle
Le service est disponible sur le catalogue du portail EOSC et a été développé dans le cadre du projet Cos4Cloud .
Pour compléter : « PlantNet, eBird, Spipoll, iNaturalist… ces applis au service de l’i-écologie » (The Conversation)
Rattaché à l'Espagne et au Portugal, le territoire est assez récent : il a été créé le 30 octobre 2022 sur Twitter et relayé par des internautes français pour se moquer des Américains. A l'origine du phénomène, une blague de @Gaspardoo :
Je suis sûr que les américains ne connaissent même pas le nom de ce pays ptdrrr pic.twitter.com/aecSupQdyU
L'auteur a publié une carte fictive de l'Union européenne pour se moquer des Américains, souvent raillés pour leurs lacunes en géographie. Un pays imaginaire est ainsi né : le Listenbourg prolongeant l'Europe à l'extrémité de la péninsule ibérique dans l'océan Atlantique (la physionomie ressemble à une sorte de France retournée). La publication a rapidement fait le tour des réseaux sociaux devenant l'un des mots clés les plus recherchés et les plus cliqués sur Twitter. Depuis lors, elle a atteint plus de 9 000 retweets et 98 000 likes (voir le hashtag #listenbourg).
Un mystérieux pays européen a fait son apparition sur les cartes ces derniers jours… Marie Bonnisseau nous raconte aujourd'hui comment le « Listenbourg » s'impose sur la twittosphère 👉 https://t.co/AqwJK2DNUV
Un internaute a voulu exporter la tendance vers les télévisions américaines. On trouve sur Twitter un photomontage montrant un présentateur de Fox News évoquant le sujet. Il s’agit d’un faux puisque la blague de Gaspardo ne semble pas avoir franchi les frontières françaises (du moins pour le moment). La blague est aussi adressée aux Français qui se permettent de vanner les Américains mais ne savent pas toujours eux-mêmes situer d'autres territoires. Une blague géographique qui renvoie également à ce qu'Hervé Théry met en évidence concernant les stéréotypes nationaux qui sont souvent véhiculés (cf son article Géographie mondiale des blagues paru en octobre 2022 dans Mappemonde).
Où est Le Listenbourg ? Les Français s'amusent avec un pays fictif
FLASH INFO 🔴 Selon nos informations, les Américains seraient en train de diffuser des Fake News affirmant que le #listenbourg n'existe pas 🇺🇲 pic.twitter.com/MmpZJ7eFPK
En quelques heures, une flopée de comptes Twitter ont vu le
jour afin de créer un pays « réaliste ». L'auteur du message original a été nommé président de cet Etat fictif. Des « comptes officiels » de gouvernement et de différents ministères ont été créés. Le Listenbourg a ses ambassades, son Parlement et même son Ministère de l'Education. Assimilé par son climat chaud à un paradis pour retraités (comme le Portugal) ou encore à un paradis fiscal (comme le Luxembourg), le #Listenbourg, parfois aussi nommé #Listemburg, présente toutes les caractéristiques géographiques d'un vrai Etat. Certains afficionados ont même ouvert une page Wikipédia afin de partager l'existence de ce pays avec le monde entier. Depuis, les internautes et les modérateurs ont engagé une bataille acharnée pour garder cette page web accessible (mais celle-ci a été fermée).
Un exemple de la lutte pour la visibilité : la page Wikipédia (pastiche) ouverte pour partager l'existence de ce pays imaginaire. Rapidement fermée, cette page est encore visible sur Wiki fandom.
Le drapeau a été choisi par la "communauté listenbourgeoise". Il est composé de deux bandes, l'une rouge et l'autre blanche, sur lequel sont apposés "pour la blague" les emblèmes de Napoléon Bonaparte
La question qui se pose : peut-on créer un pays à partir de rien ? Au vu de l'effervescence autour de ce Etat imaginaire d'environ 60 millions d'habitants (comme la France ?), une chose est sûre : le Listenbourg est devenu un puissant outil de communication pour des firmes ou des organismes désirant se faire de la publicité. Pour beaucoup, il s'agit simplement de faire un peu d'humour en jouant avec le dérisoire et le contre-factuel. En filigrane, on peut y voir une lutte pour se rendre visible mais aussi une manière de tourner en dérision les comptes officiels qui se servent des réseaux sociaux comme une simple vitrine.
Tendance 📢
Comment passer à côté du Listenbourg ? Ce “nouveau” pays au (très) riche lore a littéralement pris d’assaut Twitter depuis dimanche.
Que savoir sur son histoire ? D’où vient-il ? Qu’implique-t-il ? On vous dit tout. 👇 pic.twitter.com/hpRbdsny3P
La commission “Histoire” du Comité français de cartographie organise sa journée d’étude 2022.
Depuis les années 1980, l’histoire de la cartographie a vu ses concepts, ses objets, ses méthodes d’investigation et ses manières d’écrire se transformer profondément sous l’influence des analyses de John Brian Harley et de ses émules (D. Woodward, C. Jacob, M. Edney, etc.). Une nouvelle manière d’écrire l’histoire de la cartographie s’est progressivement installée, y compris en France, en lien avec une réflexion plus générale sur les représentations de l’espace.
Quarante ans après, la journée d’étude organisée par la Commission « Histoire » du Comité Français de Cartographie se propose de revenir sur ces évolutions et le tournant « déconstructionniste », mais aussi d’interroger de façon élargie la cartographie et son histoire en la confrontant aux apports récents des sciences humaines (histoire, histoire de l’art, littérature, anthropologie, sociologie, etc.) et à la dématérialisation massive tant des modes de production et usages de la cartographie que des méthodes permettant de l’explorer et de l’analyser.
Le 25 novembre 2022. Campus Condorcet - Centre des colloques - Salle 100 - Aubervilliers (Métro Front Populaire). Entrée libre.
Programme
9 h : Accueil et introduction
9 h 30 -11 h : Table-ronde : Comment écrire aujourd’hui l’histoire de la cartographie ? Débats et perspectives, avec Christian Jacob, Josef Konvitz et Gilles Palsky
Animée par Jean-Marc Besse (CNRS-EHESS)
11 h -11 h15 : Pause-café
11 h15 -12 h 30 : Première session : l’histoire de la cartographie à la rencontre de la littérature et de l’histoire des savoirs
Sous la présidence d’Emmanuelle Vagnon (CNRS-LAMOP)
Zoé Pfister (Université de Bourgogne) : « Lieux, objets et gestes » du savoir cartographique. Approches spatiale, matérielle et pragmatique du projet de Lannoy de Bissy (1873-1889)
12 h 30 -14 h : Déjeuner
14 h -15 h 30 : Deuxième session : l’histoire de la cartographie et son écriture
Sous la présidence d’Émilie d’Orgeix (EPHE-PSL)
Monika Marczuk (BnF, Dép. des Cartes et plans) : Approche processuelle et approche pragmatique de l’histoire de la cartographie. Convergences et limites
Carolina Martinez (CONICET, Buenos Aires) : « Ibérisation », « atlantisation », américanisation : l’histoire de la cartographie des « mondes ibériques » au début du XXIe siècle
Anca Dan (CNRS, Paris) : De l’histoire de la cartographie à l’histoire des représentations spatiales : de l’utilité du postcolonialisme à l’ère numérique
15 h 30 -16 h : Pause-café
16 h -17 h 30 : Troisième session : les usages de l’histoire de la cartographie dans l’enseignement et dans la construction des savoirs
Sous la présidence d’Isabelle Warmoes (Musée des plans reliefs)
Jordana Dym (Skidmore College, NY, USA) : Leçons de la salle de classe : la pédagogie comme travail de terrain pour l’enseignement de l’histoire de la carte et de la cartographie
Félix de Montety (Université Grenoble Alpes) : Le langage, des cartographes. Comment écrire l’histoire des méthodes de représentation et approches visuelles en cartographie linguistique
Fanny Madeline et Alexis Lycas (Université Paris I et EPHE-PSL) : Cartographier l’Europe et la Chine médiévales : productions et usages de la carte chez les médiévistes
Les bases de données historiques mondiales du National Centers for Environmental Information (NCEI) sur les tsunamis, les tremblements de terre et les éruptions volcaniques fournissent des informations précieuses pour les agences chargées d'émettre des alertes lorsque des phénomènes naturels potentiellement mortels ou dommageables se produisent. Ces bases de données jouent un rôle essentiel dans l'information du public sur les risques naturels. En 2008, à la demande du Centre international d'information sur les tsunamis (ITIC), le NCEI a commencé à produire une affiche sur les sources mondiales des tsunamis. Depuis, trois affiches sur les risques naturels ont été élaborées et mises à jour, la dernière en avril 2022.
La première affiche, en 2008, présentait une carte de toutes
les sources historiques confirmées de tsunamis et mettait en évidence les
événements les plus importants. En 1984, le NCEI avait déjà produit une carte historique des sources de
tsunamis pour le Pacifique. Cette carte montrait l'emplacement des sources historiques de tsunamis pour le bassin du
Pacifique.
Le
défi en 2008 était de cartographier plus de 1 100 tsunamis mondiaux confirmés,
soit plus du double de ceux répertoriés sur la carte de 1984. Une fois terminé,
l'ITIC a distribué des copies physiques de l'affiche sur les sources mondiales
de tsunamis à travers les États-Unis et dans le monde.
En 2010, l'ITIC et le NCEI ont de nouveau collaboré pour
développer deux affiches mondiales montrant les tremblements de terre et les éruptions volcaniques significatives. Les trois affiches - tsunamis, tremblements de terre et
éruptions volcaniques - sont mises à jour environ tous les deux ans, offrant
aux experts et au grand public un aperçu des bases de données
historiques.
Les affiches sont régulièrement distribuées au personnel
d'alerte et d'intervention par l'ITIC et disponibles sous forme numérique via
le NCEI et l'ITIC. Des versions PDF de ces affiches peuvent être
téléchargées à partir du NCEI :