Cartographie du réseau social Mastodon

 

Mastodon est un réseau social de micro blogging créé en octobre 2016 par l'Allemand Eugen Rochko. Suite au rachat de Twitter par Elon Musk, le réseau social open source a connu une énorme croissance de ses utilisateurs (500 000 nouveaux arrivants dans la deuxième semaine de novembre 2022). L'une des différences entre Mastodon et Twitter réside dans le fait qu'il fonctionne comme un réseau fédéré, avec un grand nombre d'instances gérées de manière indépendante. Ces instances sont connectées par le Fediverse (un ensemble de serveurs utilisés pour les réseaux sociaux et le micro-blogging) qui permet aux instances gérées indépendamment de communiquer entre elles.

De nombreuses instances de Mastodon ont été créées sur différents sujets ou domaines (voir la liste sur joinmastodon.org). On trouve par exemple Mapstodon.space, qui est une instance créée pour les « professionnels et passionnés de SIG, de cartographie et de géospatial ». Certaines instances de Mastodon ont également été créées afin de desservir des communautés locales ou nationales. Mastodon.social, basé en Allemagne, est l'une des instances les plus importantes. Le réseau Mastodon est surtout implanté pour l'instant en Europe, en Amérique du Nord et au Japon comme le montre la cartographie dressée par Nicolas Lambert au 14 novembre 2022 (données téléchargeables sur Observablehq) :

Cartographie des instances Mastodon en fonction de leur nombre d'utilisateurs (source : @neocartocnrs)


Pour Nicolas Lambert, « Mastodon est un logiciel libre, à code source ouvert, sous licence AGPLv3. Cela signifie que non seulement l'application est gratuite, mais aussi que son code source est lisible, utilisable et modifiable par n'importe qui. Rien ne s'y cache. Tout est transparent. En somme, Mastodon est un bien commun... Même si le nombre d'utilisateurs reste encore à ce jour modeste, Mastodon est une véritable alternative à Twitter ».

Pour Olivier Ertzscheid, « ce qui est aujourd’hui (en partie) perdu sur Twitter et que l’on retrouve sur Mastodon, ce sont ces dynamiques sociales "attentionnelles", c’est-à-dire qui ne témoignent pas simplement d’une capacité de capter l’attention, mais d’un souci de "faire attention" ». 

Pour Olivier Tesquet, Mastodon est « moins une alternative à Twitter qu'un espace disjoint de la conversation, un lieu d'adhésion et de convivialité (au sens d'Illich) dans un univers numérique de confrontation ».

Pour Etienne Côme, « le Fedivers est beaucoup plus "géographique" que les autres réseaux sociaux. Les instances ressemblent, pour le nouveau venu, à de petites localités, des villages ou de grandes villes surpeuplées ». Il en donne un aperçu à travers le mashup qu'il propose sur son site Comitee.fr :

Cartographie des différentes instances de Mastodon par Etienne Côme (source : Comeetie.fr)


Dans le cadre du défi cartographique #30DayMapChallenge (Jour 6 - Réseaux), @Anoze4maps a réalisé une data visualisation montrant l'indépendance et la décentralisation des instances du serveur du réseau social Mastodon. La liste des emplacements régionaux provient du site web de @matt, les lignes de la carte des flux suivent le tutoriel du site web @underdarkGIS.

Si vous souhaitez trouver une instance Mastodon qui dessert votre ville, votre région ou votre pays, vous pouvez explorer la carte interactive Mastodon Near Me (carte cliquable réalisée sur Umap). 

On peut aussi explorer le Fediverse sur fediverse.space. Ce dernier est moins une carte qu'un réseau d'instances de Mastodon. Il examine les connexions entre les instances pour créer un diagramme de réseau qui visualise les interconnexions entre les différentes communautés Mastodon. Par exemple, si on recherche Mapstodon.space sur la carte de Fediverse.space, on voit que ses voisins les plus proches sont en.osm.town (une instance pour les éditeurs et les utilisateurs d'OpenStreetMap), vis.social (une instance Mastodon pour les membres de la communauté dataviz) et sciences.social (le réseau social Mastodon pour les spécialistes des sciences sociales). 

Liste de géographes présents sur Mastodon (liste non exhaustive)

Cartographie, Géovisualisation & SIG sur Mastodon

Pour nous suivre sur Mastodon.social : mstdn.social/@sygenevois et Mastodon.space : mapstodon.space/@sygenevois 

Références

  • Le Mastodon(te) et l’oiseau bleu (Olivier Ertzscheid, Affordance.info)
  • Sans nous, les réseaux sociaux sont des machines inutiles (Numerama)
  • Fuir Twitter pour aller sur Mastodon a-t-il du sens ? (Olivier Tesquet, Télérama)
  • Mastodon, fin de (première) partie ? (Hugh Rundle, Framablog)
  • Partir ou rester sur Twitter ? Le dilemme des journalistes (La revue des médias - INA)
  • Qu'est-ce qui est visible dans les fils de Mastodon ? (@lm@mstdn.fr)


Lien ajouté le 19 novembre 2022

Lien ajouté le 2 septembre 2024

Liens ajoutés le 19 novembre 2024

Bluesky : enfin une vraie alternative à Twitter ? (BonPote).
Depuis le rachat d’Elon Musk et l’élection de Donald Trump à la présidence des Etats-Unis, les utilisateurs de Twitter cherchent à fuir la plateforme et trouver un nouvel eldorado. Bonne nouvelle : des millions de personnes s’inscrivent sur ce qui semble l’alternative toute choisie : Bluesky.

Le web progressiste aurait intérêt à migrer sur Mastodon, pas sur Bluesky (Louis Derrac).
« Le réseau social X (anciennement Twitter) vit un nouvel épisode de « départ » massif. Ou plus précisément, les réseaux sociaux concurrents voient un nouvel épisode d’arrivée massive. Ce qui n’est pas tout à fait pareil. Et pas vraiment nouveau, puisque de tels épisodes se déroulent régulièrement depuis l’achat de X par Elon Musk. Bluesky a été créé par Jack Dorsey, le même qui a créé Twitter. Vous voyez un peu le début du problème ? »

Bluesky : sous le ciel bleu, de l’argent pas bien rose (AuPoste).
Chaque jour, le réseau Bluesky engrange un million d’utilisateurs nouveaux. C’est l’eXode tant attendu. Et pourtant, derrière Bluesky, c’est blockchain, cryptomonnaie, dérégulateurs et compagnie. De faux amis. Au Poste vous raconte.

Pour les réseaux sociaux, la fin d’un règne ? (Le Monde)
« Après vingt ans de domination des grands réseaux sociaux, nos usages du Web ont changé. Les internautes se réfugient dans des cocons privés, reléguant les grandes plateformes à des lieux de divertissement plus que de conversation, où peine à subsister une culture commune. »

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