Atlas cartographique du grand âge


Le vieillissement de la population est un phénomène mondial. En France, le nombre de personnes âgées de 65 ans et plus a considérablement augmenté, avec une accélération significative depuis 2011 et l’entrée des baby-boomers dans cette tranche d’âge : en 2050, il est estimé que la part des 65 ans et plus sera de 28% en France (contre 36% dans les pays du Sud de l’Europe, et 38% au Japon et en Corée du Sud). Pour faire face au vieillissement, les pays de l’OCDE, dont la France, ont mis en oeuvre diverses politiques ciblées, l’une d’elles étant l’augmentation de l’offre d’emploi pour les 50-65 ans.

Ces tendances démographiques impactent considérablement les dépenses publiques et privées en matière de retraites, de santé et d’éducation, ainsi que la croissance économique et le bien-être en général. Le taux de dépendance des personnes âgées (plus de 65 ans) est passé de 27% en 2000 à 39% en 2024 (contre 42% en Allemagne, 42% en Italie ou 32% aux Etats-Unis) et devrait atteindre 50% en 2050 selon l’OCDE. Véritable lame de fond, le vieillissement se déploie avec une intensité variable et soulève des problématiques complexes, multidimensionnelles et spécifiques d’un territoire à l’autre, appelant la mise en oeuvre de politiques d’accompagnement – de transition démographique – territorialisées, à l’échelle locale. Toutefois, s’il est souvent perçu comme un coût, il peut également être un moteur de développement économique et territorial, notamment à travers la « silver economy ».

Cet atlas est le fruit d’un partenariat entre le Groupe La Poste, Intercommunalités de France et l’Association des directeurs généraux des communautés de France (ADGCF). Constituant le premier volet d’une analyse approfondie sur le grand âge, ce document propose des éléments de cadrage essentiels pour comprendre pleinement les enjeux de la transition démographique à l’échelle nationale, tout en permettant de cibler les spécificités propres à chaque intercommunalité.

Deux approches ont systématiquement été déclinées pour produire les analyses :

  • Une approche synthétique produite à l’échelle des intercommunalités regroupées par strates démographiques qui permet à la fois de disposer de grandes tendances de fond et de comparer la dynamique et situation des seniors et/ou des retraités au regard de l’ensemble de la population française ; 

  • Une approche cartographique réalisée à l’échelle des intercommunalités françaises pour disposer d’une géographie fine du vieillissement et de ses effets, notamment en termes de disparités socioéconomiques dans les territoires.


Télécharger l'Atlas en version pdf.

Un second volet (dont la parution est prévue début 2025) abordera le grand âge à travers des thématiques tels que la santé, l’accessibilité, la vie sociale et les aidants. Cette analyse dressera un état des lieux des pratiques locales et des modalités de mise en œuvre des politiques du « grand âge » à l’échelle des bassins de vie, en s’appuyant sur des retours d’expérience.

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Le vieillissement de la population européenne et ses conséquences

Data visualisation sur la responsabilité et la vulnérabilité par rapport au changement climatique


Sacha Schlumpf, Mapping Climate Change [Cartographier le changement climatique]. 

Notre société est confrontée à une crise climatique immense. Tous les pays ne sont pas également responsables et, surtout, tous ne subiront pas les mêmes conséquences. En utilisant le procédé de l'« imitation cartographique », Sacha Schlumpf a créé une data visualisation représentant les pays du monde. Leurs positions sont déterminées non par leur localisation, mais par leur responsabilité et leur vulnérabilité par rapport au changement climatique. Comme le montre le code couleur, les pays riches (en foncé) ont tendance à polluer davantage et sont moins vulnérables que les pays pauvres (en clair).

Responsabilité et vunérabilité par rapport au changement climatique (crédit : Sacha Schlumpf)


Contrairement à une carte classique, les pays ne sont pas placés en fonction de leur localisation réelle, mais en fonction de deux variables : les émissions de gaz à effet de serre par habitant (axe horizontal) et la vulnérabilité au changement climatique (axe vertical). Les couleurs représentent le revenu par habitant. Les pays plus riches ont tendance à contribuer beaucoup plus au changement climatique que les pays les plus pauvres, tout en étant moins vulnérables à ses conséquences. Cette « carte » a été réalisée dans le cadre d'une thèse à l'Université de technologie de Vienne, en collaboration avec HarperCollins Publishers, qui publie une version modifiée de cette visualisation dans la 16e édition du Comprehensive Times Atlas of the World.

Le procédé de l'« imitation de carte » (map imitation) a été étudié par Sacha Schlumpf et ses collègues. Voir cet article : 

Schlumpf, S., Gartner, G., Engelhardt, Y., and Lennox, J. (2024). Space as a Metaphor – Design Guidelines and Evaluation of Map Imitation [L'espace comme métaphore – Lignes directrices pour la conception et l'évaluation de l'imitation de cartes], Abstr. Int. Cartogr. Assoc., 7, 146.

L'imitation de carte est un type de visualisation de données où les données sont affichées sur une visualisation ressemblant à une carte. Bien que des imitations de cartes existent depuis le XVIIe siècle, les exemples d'imitations de cartes complètes sont rares. L'inspiration de cette recherche est l'atlas d'Hermann et Leuthold (2003). Aucune imitation de carte complète n'a jamais été testée dans une étude utilisateur, bien qu'il existe des recherches sur des couches individuelles d'imitations de cartes (Hogräfer et al., 2020). Par imitation complète, on entend une visualisation avec plusieurs couches et éléments visuels d'une carte conventionnelle. Par conséquent, cette recherche contribue au domaine en fournissant une procédure pour la production d'une imitation de carte complète, ainsi qu'en testant la perception et la compréhension de l'utilisateur. En raison de l'absence d'un terme commun, une nouvelle définition de l'imitation de carte est donnée. Dans cette recherche, l'imitation de carte est définie comme une visualisation de type carte utilisant des données non géospatiales, créée à partir de données individuelles sur des coordonnées non géospatiales, mais conçue pour ressembler à une carte à l'aide d'éléments cartographiques.

Hermann, M., & Leuthold, H. (2003). Atlas der politischen Landschaften. Ein weltanschauliches Porträt der Schweiz. Vdf Hochschulverlag Ag. 

L'Atlas des paysages politiques examine les mentalités politiques régionales en Suisse. Il montre le pays dans une perspective nouvelle et inhabituelle. Les villes, régions et villages sont présentés comme des paysages politiques dans un système de coordonnées idéologiques. Entre les pôles "gauche", "droite", "libéral" et "conservateur", ils se situent comme des "îles", des "montagnes" et des "fossés" et montrent quelles sont les valeurs entre la ville et la campagne, les régions industrielles et touristiques ou Zones germanophones et francophones. C'est ainsi que vous pouvez créer une carte politique de la Suisse. Une partie introductive explique comment les facteurs économiques et culturels influencent la formation des valeurs et comment, au cours de la mondialisation, de nouvelles différences de mentalité émergent tandis que d'autres disparaissent. Dans des portraits approfondis, toutes les caractéristiques des cantons sont décrites et comparées les unes aux autres. "Pourquoi les Franches-Montagnes agricoles sont-elles positionnées à gauche, alors que l'arrière-pays industrialisé de Glaris est positionné à droite ?" ou "Pourquoi l'écart entre l'Argovie et Zurich se creuse-t-il alors que le Mittelland se rapproche ?" sont des questions qui seront explorées. Voir un aperçu de l'atlas sur Google Books.

Atlas politique de la Suisse (Office fédéral de la statistique)
L'Atlas politique de la Suisse contient tous les résultats des élections au Conseil national depuis 1919 et des référendums fédéraux depuis 1866.

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Atlas des migrations dans le monde (Migreurop)


Migreurop publie sur son site un certain nombre de cartes issues de son « Atlas des migrations dans le monde. Libertés de circulation, frontières, inégalités », publié en 2022.


Ce 4ème atlas de Migreurop « propose un traitement original et éclairant des enjeux migratoires contemporains à partir de la notion polysémique de « liberté de circulation ». Slogan utilisé pour marquer un rejet radical des politiques migratoires actuelles, cette notion est également l’un des piliers de la construction européenne, comme d’autres espaces régionaux. Pour mieux la cerner, ce 4ème Atlas propose une analyse critique des politiques qui ont été mises en œuvre par les États pour faciliter les mobilités de manière générale. Il donne également à voir la manière dont les migrant-e-s affrontent et détournent quotidiennement les politiques d’immigration restrictives pour mettre en œuvre leur propre liberté de circulation. »  

Migreurop est un réseau euro-africain d’associations de défense des droits, de militant·e·s et de chercheuses et chercheurs. Son objectif est d’identifier, faire connaître et dénoncer les conséquences des politiques migratoires européennes sur les conditions de vie et le respect des droits des personnes en migration, tout au long du parcours d’exil (les entraves à la mobilité, la fermeture des frontières, l’enfermement formel et informel, les formes diverses d’expulsion, ainsi que l’externalisation des contrôles migratoires et de l’asile pratiquée par l’Union européenne et ses États membres). Le réseau Migreurop contribue ainsi à la défense des droits fondamentaux des exilé·e·s (dont celui de "quitter tout pays y compris le sien") et à promouvoir la liberté de circulation et d’installation pour toutes et tous.

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Cartographier les migrations internationales

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Consulter ou élaborer des cartes de flux dynamiques sur Internet (flow maps)

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Cartes et données sur la population mondiale (Population & Sociétés, 2024)


Gilles Pison et Svitlana Poniakina, « Tous les pays du monde (2024) », Population & Sociétés, n° 626, INED, octobre 2024 (disponible au format pdf).

Tous les deux ans, la revue Population & Sociétés publie un numéro intitulé « Tous les pays du monde » qui présente un tableau de la population mondiale s’appuyant sur les estimations et projections des Nations unies. La population mondiale compte 8,2 milliards d’habitants en 2024. Elle a été multipliée par plus de huit depuis deux siècles, et devrait continuer à croître jusqu’à atteindre peut-être 10 milliards à la fin du XXIe siècle. Comment est-elle répartie dans le monde ? Quels sont les pays dont la fécondité est la plus forte ? Ceux où l’espérance de vie est la plus élevée ? 

Les indicateurs démographiques sont identiques aux éditions précédentes : 

  • superficie, 
  • population (estimée à la mi-2024), 
  • taux de natalité et de mortalité, 
  • taux de mortalité infantile, 
  • indice synthétique de fécondité, 
  • part des moins de 15 ans et des 65 ans et plus dans la population totale, 
  • espérances de vie masculine et féminine à la naissance, 
  • revenu national brut par habitant en parité du pouvoir d’achat. 

Il faut noter que la plupart des indicateurs sont des estimations, car les données de recensement ou d’enquête et les statistiques d’état civil ne sont pas encore disponibles pour l’année 2024 elle-même.

Dans chacun des dix-huit petits tableaux, les pays ou entités sont classés selon un indicateur par ordre croissant ou décroissant. Dans les sept premiers tableaux, le total mondial est indiqué et une ligne sépare les pays dont le cumul dépasse la moitié du total mondial. Par exemple dans le tableau 2, les sept pays les plus peuplés (Inde, Chine, États-Unis, Indonésie, Pakistan, Nigeria, Brésil) totalisent 4,2 milliards d’habitants, soit plus de la moitié de la population mondiale estimée à 8,2 milliards. Les pays figurant dans les tableaux 8 à 18 ont été sélectionnés en combinant différents critères comme les pays en tête et en queue de classement, les pays les plus peuplés, les plus vastes, les pays francophones. Dans le tableau 10, les pays sont classés selon le taux de mortalité. Il peut paraître étonnant qu’avec 8 décès pour 1 000 habitants en 2024, le Burkina Faso soit mieux classé que le Japon qui en compte 12 ‰. Le nombre de décès relativement faible au Burkina Faso vient du fait que sa population est jeune et que la proportion de personnes âgées y est très faible, alors qu’à l’inverse elle est élevée au Japon. Le calcul de l’espérance de vie, qui tient compte de la répartition par âge de la population, donne une idée plus juste des contrastes de mortalité (tableau 12). Le Japon se retrouve alors en tête du classement avec l’espérance de vie la plus élevée du monde (85 ans), alors que le Burkina Faso se situe presque en fin du classement (61 ans). Dans le dix-septième et avant-dernier petit tableau, les pays sont classés selon la proportion des 15-64 ans dans la population totale. Elle donne une idée de l’importance de la population d’âge actif. Elle est particulièrement élevée dans les petits États du golfe Persique qui accueillent une importante population de travailleurs immigrés venus sans leur famille, et dans les pays où la fécondité a fortement baissé pour atteindre des niveaux bas (Espagne, Russie, Corée du Sud, Chine, Iran). La pyramide des âges de ces pays s’est rétrécie à la base, alors que leur sommet est encore très étroit. Cette situation ne devrait pas durer, et la proportion de 15-64 ans pourrait se réduire au fur et à mesure du vieillissement de la population.

Pour en savoir plus sur la population mondiale consultez le site de l’Ined : www.ined.fr

Nations unies, Division de la population, 2024, World Population Prospects : The 2024 Revision, New York : http://esa.un.org/unpd/wpp/

Banque mondiale : https://databank.worldbank.org/

Pour compléter

Le site Géoconfluences reprend ces données et propose une série de cartes thématiques à partir d'elles. Le fichier est à télécharger directement au format csv ou xls. Les cartes peuvent être réalisées dans le logiciel Khartis (fichier projet mis à disposition).

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Atlas ptolémaïques de la Bibliothèque du Congrès : un guide de ressources


La Bibliothèque du Congrès propose un guide sur les atlas ptolémaïques qui rassemble un grand nombre de ressources et de liens sur le sujet. 

A travers ses ouvrages, Claude Ptolémée a connu une très grande notoriété. Sa Geographia (également appelée Cosmographia) a exercé une grande influence dans le monde islamique. Elle a été traduite du grec et rééditée à de nombreuses reprises en Europe à la fin du Moyen Âge et à la Renaissance. Entre le XVe et le XVIIe siècle, plus de 40 éditions de la Géographie de Ptolémée ont été publiées dans des villes d'Europe. La plupart des éditions sont en latin, en grec ou dans les deux langues, certaines éditions ultérieures paraissant en italien et en français.

La Bibliothèque du Congrès possède des exemplaires des éditions de la Geographia dans sa Division de géographie et cartes ainsi que dans sa Division de livres rares et collections spéciales. Quelques éditions plus récentes, ainsi que de nombreux ouvrages universitaires sur Ptolémée et son monde, sont conservés dans les collections générales de la bibliothèque. Le guide contient une liste de toutes les éditions de l'ouvrage conservées à la Bibliothèque du Congrès, avec des notes sur les contributeurs, la date, le lieu et la langue de publication, les salles de lecture qui en détiennent des exemplaires. 

La galerie des collections numériques présente des copies numérisées des atlas ptolémaïques qui peuvent être consultées sur le site web de la bibliothèque. Des sources de référence sélectionnées, imprimées et en ligne, sont également décrites dans les deux sections suivantes. Enfin, le guide suggère des stratégies de recherche pour rechercher des documents de l'époque pré-moderne et moderne. 


Pour compléter

Traduction du traité de géographie de Ptolémée (1036) par Mohammad ibn Mousa al-Khwarizmi, avec des cartes. A découvrir sur Numistral.

Scenographia systematis mundani Ptolemaici (1708) par le cartographe Andreas Cellarius. A découvrir sur Numistral.

Livre VIII de la Cosmographie de Ptolémée (1889) par Iacobo Angelo, avec des cartes. A découvrir sur la Bibliothèque Vaticane.

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L'histoire par les cartes : comment le continent européen s'est pensé et construit du 16e au 20e siècle (BnF - Gallica)

L'histoire par les cartes : les collections numérisées de la Bibliothèque Vaticane

Le monde en sphères. Une exposition virtuelle de la BnF

Rubrique Cartes et atlas historiques


Palestine Open Maps, un site pour obtenir des cartes et des données spatiales sur la Palestine


Le site Palopenmaps (Palestine Open Maps) permet d'explorer, rechercher et télécharger des cartes historiques et des données spatiales sur la Palestine.

L’idée de cette plateforme a été inspirée par une vaste collection de cartes topographiques des années 1940 à l'époque où la Palestine était sous mandat britannique. Ces cartes, toutes désormais dans le domaine public, couvrent le territoire à des échelles allant jusqu’au 1:20 000, offrant un aperçu saisissant de la géographie humaine et naturelle de la Palestine juste avant la Nakba. Elles permettent de conduire des analyses à un niveau de détail inégalé en ce qui concerne les centres de population, les routes, les caractéristiques topographiques et les limites de propriété.

La Palestine en 1946 et Israël en 1951 (source : palopenmaps.org)

À gauche : carte de la Palestine de 1946 à l’échelle 1:250 000, produite par le Survey of Palestine, un organisme mandataire britannique. À droite : carte d’Israël de 1951, produite par le Survey of Israel, à partir de la carte précédente.

L'utilité de ces cartes était jusque-là limitée car il n'existait pas de moyen simple de recherche pour consulter les nombreuses feuilles ou pour les combiner avec d'autres sources de données (statistiques de population, photographies aériennes, cartes et données numériques actuelles). L'objectif de cette plateforme est d'offrir une ressource pour cartographier les transformations de la Palestine depuis 1945. Ce projet a été lancé lors de l'Impact Data Lab, un atelier organisé par Visualizing Palestine et Columbia University Studio-X Amman en mars 2018. L'application a été développée par Visualizing Palestine avec le soutien d'un certain nombre d'autres personnes. Le site Visualizing Palestine diffuse des infographies et dataviz afin de mettre en évidence les inégalités qui existent entre Juifs et Palestiniens.

Les cartes ont été produites par le Survey of Palestine, une institution du mandat britannique, et par le Palestine Exploration Fund, et ont été tirées de sources telles que la  collection de cartes David Rumsey, la bibliothèque nationale australienne et la bibliothèque nationale israélienne. Toutes les cartes de ce site web sont considérées comme appartenant au domaine public en vertu de la loi britannique sur le droit d'auteur, les dessins et modèles et les brevets de 1998, et ont été marquées comme telles sur les sites web sources.

Outre la visualisation de cartes anciennes, l'application en ligne proposée sur le site Palestine Open Maps permet d'effectuer des analyses par date et par groupe de population. Déplacez le curseur temporel pour voir comment le territoire a été radicalement transformé au cours des 140 dernières années.

Pour compléter

Le Survey of Palestine était le département gouvernemental chargé de l'arpentage et de la cartographie de la Palestine pendant la période du mandat britannique. Les cartes produites ont été largement utilisées dans la « cartographie des réfugiés palestiniens » par les chercheurs documentant l' expulsion et la fuite des Palestiniens en 1948, notamment dans l'Atlas de la Palestine de Salman Abu Sitta et dans All That Remains de Walid Khalidi. En 2019, les cartes ont servi de base au site Palestine Open Maps, soutenues par la Bassel Khartabil Free Culture Fellowship.

Les cartes produites par le département Survey of Palestine sont disponibles sur Wikipédia :

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Beyond the map. Descriptions du monde non-européen dans l'Atlas Maior de Joan Blaeu


Des étudiants en histoire ont analysé des textes sur 20 régions non-européennes dans l'Atlas Maior de John Blaeu. Leurs essais sont présentés dans le livre Beyond the map ainsi que dans une exposition virtuelle de l'Université de Groningue.

Beyond the map. Descriptions of the non-European World in Joan Blaeu’s Atlas Maior
(Jeroen Bos Ed., Creative Commons Attribution)


Ce livre a été créé à la suite du séminaire Voorbij de Kaart: Beschrijvingen van de buiten-Europese wereld in Joan Blaeu's Grooten Atlas [Au-delà de la carte : descriptions du monde non-européen dans l'Atlas Maior de Joan Blaeu], qui a été enseigné à l'Université de Groningue pendant l'année universitaire 2023-24. Au cours du séminaire, les étudiants ont analysé de manière critique des textes sur les régions non européennes dans le célèbre Atlas de Blaeu. Sur la base de leurs conclusions, ils ont rédigé de courtes contributions destinées à un public plus large. Ces contributions étudiantes ont été présentées dans une exposition numérique, organisée par le département des collections spéciales de la bibliothèque de l'Université de Groningue, et ont été réutilisées ici sous ce format comme manuel ouvert. Éditeur : Jeroen Bos

L'Atlas Maior, dit Atlas Blaeu ou Theatrum Orbis Terrarum, est un recueil de cartes géographiques, de gravures et de dessins publié en 1662 et en 1665 par l'éditeur amstellodamois Joan Blaeu (1599-1673). L'édition en langue néerlandaise de l'Atlas Maior, le Grooten Atlas, contient près de 4 000 pages de texte. En 2004, l’Atlas Blaeu, conservé à la Bibliothèque nationale autrichienne, est officiellement inscrit au Registre Mémoire du monde de l’UNESCO. « Mémoire du monde » est un programme créé en 1992, sous l'égide de l'Organisation des Nations unies pour l'éducation, la science et la culture (UNESCO), visant à sensibiliser la communauté internationale à la richesse du patrimoine documentaire, à la nécessité d’assurer sa conservation pour les générations futures et à le rendre accessible à un large public.

Les textes de 20 régions extra-européennes sélectionnées ont été soumis à une analyse minutieuse par des étudiants en histoire de l'Université de Groningue et présentés dans une belle exposition numérique.
Sur le site Internet des Collections spéciales de la Bibliothèque universitaire, vous pouvez découvrir le détail de ces contributions. Blaeu a souvent utilisé des informations obsolètes. Dans la contribution de chaque étudiant, des suggestions de lectures complémentaires sont faites, par exemple sur la région en question ou sur un thème plus large, comme la manière dont les peuples autochtones non européens ont été systématiquement marginalisés dans la littérature du début de l'époque moderne. Chaque contribution commence par un numéro, le titre de la carte et le titre du texte tel qu'il figure dans l'Atlas Maior.

Pour compléter

Atlas Blaeu-Van der Hem : Atlas secret de la VOC, vers 1666 (Bibliothèque nationale d'Autriche)
L'atlas secret de la Compagnie néerlandaise des Indes orientales (VOC) contient 174 cartes manuscrites superbement conçues et magnifiquement colorées. Elles font partie de l'Atlas Blaeu-Van der Hem et représentent des zones des océans Indien et Pacifique. Outre le monopole commercial, la VOC, fondée en 1602, disposait également d'une autorité administrative exclusive. Elle a gardé tous les documents et matériels cartographiques strictement secrets pour des raisons de concurrence. En 1665, des copies devaient être réalisées à partir des archives. Lorsque le projet de publication échoua, Joannes Vingboons avait copié 180 cartes que Joan Blaeu, cartographe en chef du VOC, offrit à son ami Laurens van der Hem.

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L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes

Cartapaname, une émission consacrée à l'art et la manière de faire des cartes


Cartapaname est une émission de radio « consacrée aux cartes, à toutes les cartes, surtout aux cartographes qui les fabriquent ». Une fois par mois, elle explore le travail d'un ou d'une cartographe. À travers ses productions, l'invité nous promène sur les territoires qu'il explore. Manipulation de données, techniques de création, choix graphique, ... autant de thèmes abordés pour mieux comprendre ce métier, pour mieux appréhender les savoir-faire de celles et ceux qui nous donnent à voir le monde. L'émission  est animée par Maximes Salles, soutenu par Les Artisans Cartographes

  • Cartapaname 01 - Lucas Destrem
    Lucas Destrem, fondateur de GéoGraphismes et cartographe passionné, se distingue par son approche originale, traitant toujours des données singulières. Grâce à cela, ses cartes sont toujours une découverte, offrant un regard inédit sur les territoires qu'il explore. Son exposition sur la compagnie des ZooDépartements, où il révèle comment les formes animales peuvent être trouvées dans la géographie des départements français. Son plan culturel et artistique du métro de Paris, où chaque station est renommée en fonction du lieu culturel le plus proche. Son travail de recherche sur les panneaux routiers, explorant les histoires et les significations derrière ces symboles du quotidien.

  • Cartapaname 02 - Gaëlle Sutton
    Gaëlle Sutton, cartographe indépendante, explore et représente avec autant de facilité et de poésie son quartier quotidien que le Grand nord canadien. Elle nous emmène dans une déambulation cartographique au départ de chez elle jusqu'au confin de l'Arctique. Vous pouvez retrouver son travail sur ses réseaux sociaux : twitter et linkedin.

  • Cartapaname 03- Perrin Remonté 
    Perrin Remonté, cartographe indépendant, est passionné par son environnement. Ses cartes, toujours originales et poétiques, reflètent sa sensibilité au monde qui l'entoure. Des cartes fictives aux cartes exploratoires en passant par sa passion pour la photo et les côtes bretonnes, Perrin nous  emmène dans un petit tour d'horizon de ses productions. Vous pouvez retrouver l'ensemble de son travail sur ses différents réseaux sociaux twitter et linkedin. Toutes les cartes abordées pendant l'émission sont visibles sur son site internet perrinremonte.com (notamment ses rivières arborescentes)

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Du métier de cartographe et de ses évolutions

Comment les ordinateurs et les cartographes ont redessiné notre monde (Leventhal Map & Education Center)

La carte avant les cartographes. L’avènement du régime cartographique en France au XVIIIe siècle

Cartes et illustrations de villes historiques rassemblées sur Papertowns


Le site /r/papertowns propose une collection de plus de 360 ​​cartes et illustrations de villes historiques, représentant de nombreuses villes du monde, de l'Antiquité jusqu'à nos jours.

Papertowns est dédié aux cartes illustrées, aux paysages urbains, aux larges vues aériennes ou panoramiques, aux vues à vol d'oiseau, voire aux reconstructions 3D de villes, villages et citadelles.

Ce subreddit privilégie les documents en haute résolution. Le moteur de recherche interne permet de chercher par nom de lieu, par genre, par date ou par pays.

Tokyo, Japon 1680 (source : /r/papertowns)



Pour information, les paper towns ou villes de papier, sont des villes qui apparaissent sur les cartes mais qui n'existent pas réellement. Il s'agit d'erreurs involontaires ou au contraire de détails ajoutés volontairement pour attester d'une sorte de droit d'auteur. Parmi les exemples notables, on peut citer Argleton dans le Lancashire au Royaume-Uni, Beatosu et Goblu aux États-Unis. Agloe, dans l'état de New York, a été inventé sur une carte des années 1930 comme un leurre. En 1950, un magasin général y a été construit et nommé Agloe General Store, car c'était le nom vu sur la carte. Ainsi, le lieu fictif est devenu un lieu réel.

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Les plans historiques de Paris de 1728 à nos jours (APUR - Cassini Grand Paris)



Cartes et données sur les parcs nationaux aux Etats-Unis


Le premier parc naturel créé aux Etats-Unis est le parc de Yellostowne en 1876. Le National Park Service (NPS) a été fondé en 1916 pour gérer les espaces protégés, qui comptaient alors 35 parcs. Au cours du XXe siècle, le NPS a vu son champ d'action s'étendre à 63 parcs nationaux et à plus de 400 autres sites historiques à travers les 50 États des Etats-Unis. Parmi les sites protégés, on compte notamment des rives de lacs, des rivières et des sentiers, des champs de bataille, des monuments et des mémoriaux. 

Le service SIG et cartographie permet d'accéder à toutes les cartes du National Park Service. Ces cartes produites par le Harpers Ferry Center sont gratuites et disponibles au format JPEG, PDF et AI (fichiers de production Adobe). Le catalogue, qui comporte plus de 1 000 cartes, est interrogeable à partir d'un téléphone pour organiser une randonnée ou un ordinateur pour télécharger les cartes, les intégrer dans une application ou les imprimer.

Trouver une carte du National Park Service (source : National Park Service)


Les cartes du National Park Service sont produites par le gouvernement et sont dans le domaine public. Toute personne peut, sans restriction en vertu des lois américaines sur le droit d'auteur : reproduire l'œuvre sous forme imprimée ou numérique ; créer des œuvres dérivées ; exécuter l'œuvre en public ; afficher l'œuvre ; distribuer des copies ou transférer numériquement l'œuvre au public par vente ou autre transfert de propriété, ou par location, bail ou prêt. A noter : un utilisateur qui modifie et/ou réédite les cartes du National Park Service est responsable de tout problème rencontré avec les cartes, en raison de leur changement ou de leur modification.

Le portail des applications de gestion intégrée des ressources (IRMA) fournit des données sur :

En complément

Comment le National Park Service parvient à créer des cartes réalistes

Shade Relief, le site de Thomas Patterson consacré aux cartes en relief

Le parc national le plus proche en fonction des régions des Etats-Unis

Cartes narratives (storymaps) sur les parcs nationaux


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Cartographie des incendies en Californie



Israël-Hamas. Cartographie des massacres du 7 octobre 2023

 

Le site oct7map.com documente avec précision les massacres commis par le Hamas le 7 octobre 2023, lors d’attaques contre des communautés civiles et des postes militaires israéliens. L’attaque a commencé dès l’aube lorsque le Hamas a lancé plus de 5 000 roquettes depuis Gaza vers Israël, puis a utilisé ces barrages stratégiques comme couverture pour franchir la frontière. Dans cette attaque surprise contre le sud d’Israël, les terroristes du Hamas ont commis des atrocités, qui ont eu un fort impact sur l'opinion publique. 

Au delà du retentissement mondial de l'événement, il importe de pouvoir documenter, carte à l'appui, le déroulement des faits. Cette carte interactive se veut  « un  outil de réflexion et d'éducation, favorisant la prise de conscience de la gravité des horreurs ». Le site à pour but de fournir « une représentation accessible des événements tragiques du 7 octobre, en honorant la mémoire et les expériences des victimes ». 

Mapping The October 7th Massacres (source : oct7map.com)

Le festival de musique Supernova, organisé en plein air près du kibboutz Re'im, situé à 5 km de la frontière de Gaza, a constitué l'une des premières cibles des terroristes du Hamas. Mais d'autres massacres ont eu lieu dans les kibboutz voisins à Be'eri, à Nahal Oz ou Kfar Aza. Chaque victime est recensée avec son identité. En rouge apparaissent les victimes décédées, en bleu les personnes kidnappées. Les données, qui peuvent être incomplètes, sont mises à jour au fur et à mesure. Il est possible d'y apporter des contributions (appel à témoignages).

Les attaques ont coûté la vie à plus de 1 188 personnes, dont 800 corps ont été confirmés comme étant des civils. Elles ont fait plus de 4 834 blessés et plus de 251 prises en otage. En outre, certains corps sont restés non identifiés en raison de mutilations importantes. Depuis le 7 octobre, au moins 21 otages ont été assassinés par le Hamas ou le Jihad islamique palestinien, tandis que quelques corps d’otages assassinés en captivité ont pu être sauvés. Au total, 8 otages ont été libérés par l'armée israélienne et 111 autres ont été libérés dans le cadre de négociations. Parmi les survivants, 30 femmes ont été victimes d'abus sexuels de la part de leurs ravisseurs. 101 personnes sont toujours retenues en otage ; environ 40 d'entre elles sont mortes et leurs corps sont toujours en captivité. 

En réaction aux massacres perpétrés par le Hamas, Tsahal a envahi et détruit une bonne partie du territoire de Gaza, avant de commencer à accentuer ses frappes sur le Liban. Les événements du 7 Octobre ont connu un grand retentissement dans le monde avec des manifestations pro-palestiniennes ou pro-israéliennes. Depuis octobre 2023, on observe une escalade de la violence au Proche-Orient.

Pour compléter 

Israël-Hamas : un an après l’attaque du 7 octobre, que retenir de la médiatisation du conflit ? (La revue des médias).

Parce que l’Histoire ne commence pas le 7 octobre. Palestine-Israël, une histoire visuelle (Visionscarto).

Carte animée des alertes de roquettes en Israël depuis le 23 octobre 2023 par @LittleMoiz (MapPorn). Une manière (indirecte) de recenser les frappes aériennes à travers les sirènes.

Carte des frappes israéliennes à partir d'images satellites enregistrant les incendies liés aux explosions (FIRMS).

Carte des frappes sur la période 7 octobre 2023-20 septembre 2024 par Al Jazzeera, à partir des données de l'ACLED.

L'OCHA (ONU) fournit des données sur l'intensité du conflit au Liban du point de vue humanitaire.

Articles connexes

Décrypter le conflit Israël-Hamas à partir de cartes

Une cartographie du génocide à Gaza (Forensic Architecture)

Palestine Open Maps, un site pour obtenir des cartes et des données spatiales sur la Palestine

Rapport 2024 sur la paix dans le monde (Institut pour l’économie et la paix)


Source : Rapport 2024 sur la paix dans le monde (Institut pour l’économie et la paix)

L’Indice mondial de la paix 2024 révèle que le monde se trouve à la croisée des chemins. Sans effort concerté, le risque d’une recrudescence des conflits majeurs est réel. On compte actuellement 56 conflits, soit le nombre le plus élevé depuis la Seconde Guerre mondiale. Ils sont devenus plus internationaux, 92 pays étant impliqués dans des conflits hors de leurs frontières, soit le nombre le plus élevé depuis la création de l’Indice mondial de la paix en 2008. Le nombre croissant de conflits mineurs accroît la probabilité d’autres conflits majeurs à l’avenir. Par exemple, en 2019, l’Éthiopie, l’Ukraine et Gaza étaient identifiés comme des conflits mineurs, alors qu'ils sont devenus aujourd'hui des foyers de conflits majeurs. Comme en témoigne un autre rapport publié également en 2024, la tendance actuelle est plutôt à la militarisation.

  • 97 pays ont vu leur niveau de paix se détériorer, soit plus que n’importe quelle année depuis la création de l’Indice mondial de la paix en 2008.
  • Les conflits à Gaza et en Ukraine ont été les principaux facteurs de la baisse mondiale du niveau de paix, le nombre de morts au combat ayant atteint 162 000 en 2023.
  • 92 pays sont actuellement impliqués dans des conflits au-delà de leurs frontières, soit plus qu’à n’importe quel moment depuis la création de l’IPG.
  • Le premier système de notation militaire en son genre suggère que les capacités militaires des États-Unis sont jusqu’à trois fois supérieures à celles de la Chine.
  • L’impact économique mondial de la violence a augmenté pour atteindre 19 100 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 13,5 % du PIB mondial. L’exposition aux conflits représente un risque important pour la chaîne d’approvisionnement des gouvernements et des entreprises.
  • La militarisation a enregistré sa plus forte détérioration annuelle depuis la création de l’IPG, 108 pays devenant plus militarisés.
  • 110 millions de personnes sont soit des réfugiés, soit des déplacés internes en raison de conflits violents, 16 pays accueillant désormais plus d’un demi-million de réfugiés.
  • L’Amérique du Nord a connu la plus forte détérioration régionale, provoquée par une augmentation des crimes violents et de la peur de la violence.

Indice de la paix globale en 2024 (source : Global Peace Index 2024)


Créé en 2007, l’Institut pour l’économie et la paix (IEP) vise à influencer les discours mondiaux sur les questions de sécurité, de défense, de terrorisme et de développement. Son objectif est d'utiliser la recherche pour montrer que la paix est une mesure positive et réalisable en faveur du bien-être et du développement. Les recherches de l'IEP sont utilisées par des gouvernements, des institutions universitaires, des groupes de réflexion, des organisations non gouvernementales et des institutions intergouvernementales telles que l'OCDE, le Secrétariat du Commonwealth, la Banque mondiale et les Nations Unies.

Ses rapports, notamment sur l’Indice mondial de la paix, l’Indice mondial du terrorisme ou sur les menaces écologiques, sont essentiels pour les parties prenantes du monde entier. Au cœur de cette approche se trouve l'idée que la paix va au-delà de la simple absence de conflit. Le cadre des Piliers de la paix identifie huit facteurs essentiels pour établir une paix durable, sur la base d’une analyse approfondie des données.

Les 8 Piliers de la paix positive (source : Institut pour l’économie et la paix)

L'IEP publié également chaque année un Rapport sur la paix positive. La paix positive repose sur des attitudes, des institutions et des structures qui créent et maintiennent les sociétés pacifiques. En raison de sa nature systémique, les améliorations de la paix positive non seulement renforcent la paix, mais sont également associées à de nombreux autres résultats souhaitables pour la société, tels qu'une croissance plus élevée du PIB, de meilleures mesures du bien-être, des niveaux plus élevés de résilience et des sociétés plus harmonieuses. Il s’agit d’une théorie du changement social qui explique comment les sociétés se transforment et évoluent. La paix positive décrit un environnement optimal dans lequel le potentiel humain peut s’épanouir. L’Institut a élaboré un cadre conceptuel, connu sous le nom de Piliers de la paix, qui décrit un système de huit facteurs qui fonctionnent ensemble pour construire une paix positive. Dérivés d’une analyse statistique de plus de 40 000 ensembles de données, les Piliers de la paix fournissent une feuille de route pour surmonter l’adversité et les conflits et pour construire une paix durable.

L'état de la paix positive en 2024 (source : Positive Peace Report)

Les cartes concernant ces différents indicateurs sont à visualiser sur le site Vision of humanity avec possibilité de faire des comparaisons par pays et par année. 

Lien ajouté le 9 octobre 2024

Lien ajouté le 12 octobre 2024

« Les vraies leçons du Prix Nobel de la paix » (Le Temps). Le combat pour un monde débarrassé de la menace nucléaire mérite un immense respect. Mais est-ce vraiment cela qu’il fallait souligner en 2024 ?

Lien ajouté le 29 novembre 2024
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L’autosuffisance alimentaire est-elle possible pour l'île de La Réunion ?


Billen, G., Garnier, J., Pomet, A. et al. Is food self-sufficiency possible for Reunion Island ? Regional Environnemental Change, 24, 58 (2024). https://doi.org/10.1007/s10113-024-02226-3

Résumé

Dans un contexte d’instabilité politique et économique, l’autosuffisance alimentaire des pays et territoires devient un enjeu brûlant. La Réunion est un petit territoire français densément peuplé et isolé au milieu de l’océan Indien. Le modèle GRAFS, qui permet d’établir des bilans cohérents en utilisant l’azote (N) comme métrique commune pour toutes les cultures et denrées alimentaires, a été appliqué à La Réunion en considérant 11 sous-régions pour tenir compte de la variété des paysages. La Réunion consacre 87 % de sa production végétale en termes de protéines récoltées à l’exportation de sucre et de fruits tropicaux, tandis qu’elle importe 67 % de son approvisionnement alimentaire, 54 % de l’alimentation du bétail et 57 % de tous les apports d’azote fertilisant pour les sols agricoles. Au total, l’approvisionnement d’une tonne d’azote en alimentation nécessite l’importation de 2,7 tonnes d’azote en alimentation humaine, animale et fertilisante. Le modèle a également démontré que l'action simultanée sur trois leviers de changement permettrait d’atteindre l’autosuffisance en termes d’alimentation humaine, animale et fertilisante :

  1. la généralisation des rotations agroécologiques alternant légumineuses à grains et fourragères, céréales et autres cultures vivrières ; 
  2. la reconnexion de l’élevage à l’agriculture et un meilleur recyclage des fumiers ainsi que des excréments humains ; 
  3. une réduction drastique de l’alimentation animale dans le régime alimentaire réunionnais, jusqu’à 20 % des produits animaux dans l’apport protéique total par habitant, au lieu de la part actuelle de 60 %. La surface dédiée à la culture de la canne à sucre devrait être réduite à 15-25 % de sa valeur actuelle.

Le principal intérêt de l'article est de présenter différents scénarios afin que La Réunion puisse atteindre la souveraineté alimentaire. Cet objectif est incompatible avec la spécialisation actuelle de l’Île dans la production sucrière. L’autonomie du système agro-alimentaire de la Réunion, est biophysiquement possible, moyennant des bouleversements structurels considérables.

Pour accéder à un article plus simple et en français présentant les principales conclusions de l'article, voir : « L’île de La Réunion pourrait-elle atteindre la souveraineté alimentaire ? » (The Conversation).


Lien ajouté le 10 octobre 2024

Conférence sur le développement durable et les risques à La Réunion (INSEE/DEAL). Jeudi 26 septembre 2024 (Université de La Réunion - INSPE).

Intervenantes : Caroline COUDRIN (DEAL Réunion) et Aurore FLEURET (INSEE Réunion)

La conférence présente l'évolution des indicateurs du développement durable à La Réunion sur ces 20 dernières années. Cette étude permet d'avoir un panorama social, économique et environnemental de La Réunion au travers d'une trentaine d'indicateurs. Leur évolution est analysée et comparée aux cibles réglementaires nationales ou locales quand elles existent. 

L'exposition de la population réunionnaise à certains risques et nuisances permet d'identifier les populations vivant dans des zones soumises à des risques (inondations et mouvements de terrain) et des nuisances (bruits routiers et mauvaise qualité de l'eau).

Pour accéder aux différentes parties de la conférence : 

0:00 - 0:18 : Introduction. Les enjeux éducatifs du développement durable et de l'éducation aux risques (S. Genevois) 
0:19 - 0:51 : Une économie en croissance, une pauvreté et des inégalités en baisse, mais toujours peu d’emplois (A. Fleuret)
0:52 - 1:16 : Une population davantage diplômée, une vie associative en essor, des violences plus fréquentes qu'ailleurs mais en baisse (A. Fleuret)
1:17 - 1:33 : Santé et conditions de logement s’améliorent, mais les enjeux d’environnement et d’accompagnement du vieillissement restent forts (A. Fleuret et C. Coudrin)
1:34 -2:08 : La Réunion face au défi du changement climatique (C. Coudrin) 
2:09 - 2:18 : Malgré les efforts de protection, la biodiversité est de plus en plus menacée (C. Coudrin) 
2:19 - 2:26 : À La Réunion, une même exposition aux risques et nuisances, quel que soit le niveau de vie (A. Fleuret)