Cartographier les inégalités en France à partir des données carroyées de l'INSEE


L'Insee publie régulièrement de nouvelles données carroyées à 200m ou 1km. Ces données proviennent du dispositif sur les revenus localisés sociaux et fiscaux (FiLoSoFi). La base contient 31 variables sur la structure par âge des individus, sur les caractéristiques des ménages et des logements et sur les revenus. Le champ géographique est constitué de la France métropolitaine, de la Martinique et de La Réunion. La publication des nouvelles données 2019 donne l'occasion de cartographier les inégalités en France à l'échelle infra-communale.

1) Accès et mode d'utilisation des données carroyées de l'INSEE

L'Insee fournit des informations socio-économiques sur près de 30 millions de ménages. Il diffuse ces informations à différentes échelles dont la plus petite est celle d’un carreau de 200 mètres de côté. Ces statistiques locales permettent d’observer finement la situation socio-économique de la population de zones géographiques très ciblées. Elles représentent une source d’information précieuse pour aller au-devant des besoins des habitants et des acteurs économiques et accompagner la mise en œuvre de politiques publiques.

Exemple de carte carroyée à 200 m à partir des données de revenus localisés sociaux et fiscaux (Filosofi)

Les archives contiennent les données pour les trois zones géographiques du champ (France métropolitaine, Martinique et Réunion). Trois formats de fichier sont proposés : shapefile, geopackage ou csv. Les carreaux constituent un périmètre d’intérêt plus fin que les IRIS. L'objectif est d'aller vers une maille carroyée d'1 km² à l’échelle de l’Union européenne. C'est déjà le cas pour certaines données Eurostat.


2) Géovisualiser les données sur le site du Géoportail

Si l'on ne souhaite pas télécharger les données ni effectuer de traitement cartographique, il est possible de visualiser les données directement sur le site du Géoportail.

Niveau de vie en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)

Ménages propriétaires en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)

Part des ménages pauvres en France selon les données carroyées 2019 (Géoportail - Insee FiLoSoFi 2019)


3) Construire ses propres cartes à partir du module cartographique de l'INSEE

Pour les données carroyées à 1km, on peut utiliser le module cartographique Statistiques locales fourni par l'INSEE. Les données récentes sont déjà intégrées et il est possible de superperposer d'autres données en utilisant le menu "Données externes" (il est conseillé de télécharger le modèle csv pour intégrer ses données). L'application permet de jouer sur les seuils de discrétisation et de croiser avec d'autres données de la base Filosofi.

 Niveau de vie winsorisé des individus en euros en 2019  (Statistiques locales - INSEE)


Le terme "winsorisé" fait référence à une technique statistique de traitement des valeurs extrêmes d'une distribution consistant à ramener à un seuil donné toutes les valeurs situées au-delà, ou en deçà, de ce seuil.

 Part des personnes âgées de 65 ans et plus en 2019 (Statistiques locales - INSEE)



4) Prolonger l'analyse dans un outil de cartographie numérique ou dans un SIG

Utilisation de l'application Gridviz

Gridviz (licence EUPL 1.2) est une bibliothèque JavaScript basée sur WebGL développée par Julien Gaffuri et Joe Davies. Il permet de visualiser des données maillées (ou tout ensemble de données tabulaires avec position x/y) dans un navigateur avec une grande variété de styles cartographiques. Contrairement aux outils de cartographie Web raster traditionnels, Gridviz restitue tout à la volée côté client. Le dépôt Github est ici. La référence API est .

Gridviz : une bibliothèque pour la cartographie en ligne de données carroyées par Julien Gaffuri, Eurostat (Webinaire Carte Blanche #8, jeudi 5 octobre 2023). 



Nombreux exemples d'utilisation de Gridviz à partir des données carroyées de l'INSEE sur la population française.


Intégration des données dans un outil SIG

Il est possible d'utiliser les données carroyées de l'INSEE dans un SIG. Voici le documentation sur la méthodologie pour les données 2019.


Lien ajouté le 27 mars 2024

Articles connexes

Données carroyées de 2015 sur le site de l'INSEE

Données carroyées concernant l'accès à l'électricité en Afrique subsaharienne

Données carroyées de population à l'échelle mondiale sur le site WorldPop

Atlas du permafrost arctique


Le permafrost ou pergélisol, occupe le quart des terres émergées de l’hémisphère nord. Il est aujourd’hui sujet à de profonds changements en raison du réchauffement climatique. L'Atlas du permafrost arctique constitue une somme de connaissances sur le sujet, avec de nombreuses cartes, illustrations, images de drone et photographies. 

Arctic permafrost Atlas (à télécharger en anglais - version numérique)


Plus de 150 scientifiques ont contribué à l'Atlas avec des données, des commentaires, des analyses. Il s'agit d'une collaboration entre de nombreux partenaires dans le cadre du
 projet Nunataryuk, destiné à rassembler des connaissances de pointe sur les pergélisols et les impacts du dégel sur les communautés humaines de l'Arctique. L'Atlas est disponible en version papier et en version numérique.

Plan

  • Earth’s Freezer: Introduction to Permafrost
  • Awakening Giant: Permafrost and Climate Change
  • Moving Grounds: Permafrost Changes
  • Arctic Ripples: Impacts of Permafrost Thaw
  • Holding Tight: Adaptation to Permafrost Thaw
  • Going South: Permafrost in Other Areas
  • Over the Horizon
Bases de données utilisées
Liena ajouté le 22 août 2024
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Quels sont les États qui ont le plus contribué au réchauffement climatique dans l’histoire ?

Un globe 3D pour explorer le climat et ses évolutions vus de l'espace (site de l'ESA)

L'évaporation des lacs dans le monde : une tendance à la hausse

La moitié des zones humides d'Europe, des États-Unis et de la Chine ont disparu en trois siècles


Étudier les migrations à l'échelle infranationale pour l'ensemble des pays du monde


Niva, V., Horton, A., Virkki, V. et al. (2023). World’s human migration patterns in 2000–2019 unveiled by high-resolution data. 
Nature Human Behaviorhttps://www.nature.com/articles/s41562-023-01689-4

Bien qu’elle soit devenue une question d’actualité dans le débat public et qu'elle soit à l’agenda politique de nombreux pays, l'étude quantitative des migrations et de leurs principaux facteurs à l'échelle mondiale faisait jusque-là défaut. Les modèles de migration humaine dans le monde viennent de faire l'objet d'une étude scientifique à partir de données en haute résolution sur la période 2000-2019. Publiée en septembre 2023 dans la revue Nature, cette étude souligne l'importance de l'analyse des migrations à l'échelle infranationale.

Migration nette et tendances migratoires cumulées au sein des zones administratives communales, provinciales et nationales (source : Niva et al, 2023, Creative communs licence)


Les auteurs de cette étude ont créé une base de données à l'échelle mondiale sur la migration nette annuelle entre 2000 et 2019 à partir d'une grille d'environ 10*10 km, couvrant 216 pays ou États souverains et basée sur les taux de natalité et de mortalité déclarés. Ils montrent qu'à l'échelle mondiale, environ 50 % de la population vit dans des zones où la migration accélère la croissance de la population urbaine, tandis qu'un tiers de la population mondiale vit dans des zones rurales qui connaissent une migration nette positive. Ils montrent aussi que, globalement, les facteurs socio-économiques sont plus fortement associés aux schémas migratoires que les facteurs climatiques. Bien que la méthode dépende de la qualité des données de recensement (d'où des incertitudes notables dans les régions où la couverture ou la qualité des données de recensement sont faibles), les auteurs ont pu appréhender les schémas de migration à l'intérieur des pays, ainsi que par zonage socio-économique et géophysique. Les résultats soulignent l’importance de l’analyse infranationale de la migration – une nécessité pour la mise au point de politiques de coopération internationale et de responsabilité partagée dans la gestion des migrations.

Étude des migrations à l'échelle infranationale. Accès au module cartographique en ligne proposé par l'Université d'Aalto (Finlande)


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Cartographier les migrations internationales

Images satellites Spot 6-7 accessibles en open data


Le site DINAMIS (Dispositif Institutionnel National d'Accès Mutualisé en Imagerie Satellitaire) diffuse en open data l’ensemble des images satellites Spot 6-7 orthorectifiées depuis 2013. Les satellites SPOT-6 et SPOT-7 forment avec les deux satellites PLEIADES une constellation de satellites optiques d’Observation de la Terre, assurant la continuité et la disponibilité des données haute et très haute résolution

Sélectionnez l'année recherchée ainsi que le mode (multispectral, avec une résolution de 6 mètres - ou panchromatique, avec une résolution de 1,5 mètres). La couverture correspondante apparaît sur la carte interactive.

Accès à l'open data couvertures Spot 6-7 France (source : DINAMIS)

Sélectionnez sur la carte les produits à télécharger. Vous pouvez sélectionner plusieurs produits avec la touche SHIFT (sélection multiple) ou CTRL (sélection par rectangle)

Sur la page suivante, vous devrez remplir vos coordonnées pour accéder aux liens de téléchargement.

La couverture Spot 6/7 est également consultable sur le Géoportail pour les années 2015 à 2021.

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Images satellites Landsat 9 mises à disposition par l'USGS

Le programme Landsat, lancé en 1972, fête ses 50 ans d'observation de la Terre

La carte, objet éminemment politique. La Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 : qu’en reste-t-il 40 ans plus tard ?

 

Partie de Marseille le 15 octobre 1983, la Marche pour l'égalité et contre le racisme est l’un des événements les plus marquants en France concernant la défense des droits des immigrés et la lutte contre la discrimination.

1) Remettre la carte dans son contexte

« Vivre ensemble avec nos différences dans une société solidaire » est le slogan derrière lequel partent les trente-deux marcheurs de Marseille le 15 octobre 1983. Les marcheurs ont choisi comme point de départ le quartier de La Cayolle où des meurtres racistes, dont celui d’un enfant, avaient eu lieu peu de temps auparavant. Les marcheurs ont organisé leur mouvement avec l’aide de différents organismes comme la CIMADE de Lyon ou le MAN (Mouvement pour une alternative non violente). Un planning des villes étapes est instauré, des collectifs d’accueil se constituent, composés d’associations de solidarité avec les travailleurs immigrés, d’organisations politiques et syndicales mais aussi de mouvements spontanés.

Étapes de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (1983)

Partie dans l’indifférence quasi-générale, la Marche devient de plus en plus populaire. Les médias s’intéressent progressivement à ce mouvement non-violent et non politique et lui font une couverture médiatique favorable. Les personnalités politiques se bousculent pour accueillir les marcheurs dans leur commune. Les marcheurs se méfient pourtant de toute récupération et rejettent tous slogans ou messages trop politiques. A l’arrivée sur Paris, les familles et les jeunes ont défilé avec les portraits des victimes des crimes racistes et sécuritaires, en scandant « Égalité des droits, justice pour tous ». Plus de 100 000 personnes ont rejoint les marcheurs lors de leur défilé à Paris le dimanche 3 décembre 1983. 

Affiche officielle de la Marche pour l’égalité et contre le racisme (source : Musée national de l'histoire de l'immigration)



2) Approfondir l'analyse à partir de fiches pédagogiques

« La Marche pour l’égalité et contre le racisme 1983-2013 » (Musée national de l'histoire de l'immigration). Cette fiche pédagogique a été réalisée par le département Éducation du Musée national de l’histoire de l’immigration, à l'occasion des 30 ans de l'événement en 2013. À partir d’une manifestation particulière, la Marche pour l’égalité et contre le racisme, il s’agit de montrer l’émergence d’une génération issue de l’immigration dans le débat public. Mettre en évidence également une forme d’engagement particulière, basée sur un mode d’expression peu courant en France, la non-violence ; une expression qui peut aussi trouver ses racines dans les marches de la faim des chômeurs des années 1930, les luttes pour les droits civiques des Noirs américains derrière le pasteur Martin Luther King aux Etats-Unis dans les années 1960, ou le mouvement de Gandhi en Inde. Il conviendra de montrer comment cette Marche répond de manière originale à des questionnements et des tensions en cours dans la société française de l’époque. C’est pourquoi l’étude de cet événement peut à la fois être intégré à l’histoire de l’immigration mais aussi aux différents programmes d’Education civique ou d’ECJS sur les différentes formes d’engagement et d’expression politique des citoyens. 

« La Marche pour l’égalité et contre le racisme de 1983 : qu’en reste-t-il 40 ans plus tard ? » (Le Cafuron). Dossier documentaire et démarche pédagogique proposés par Louis Brun (lycée Jacob Holzer dans la Loire) dans le cadre de l'enseignement de l'histoire-géographie et de l'EMC en classe de Première.

« L’Histoire par les dates - La Marche pour l’égalité, 15 octobre 1983 » (Historicophiles). En un moment de tensions sociales croissantes, cette marche a offert une plateforme à ceux qui étaient souvent sans voix, réclamant la reconnaissance, le respect et l’égalité devant la loi. C’était une affirmation puissante de solidarité et de fraternité. Chapitre d'histoire Terminale : "Un tournant social, politique et culturel, la France de 1974 à 1988".

« Douce France, cher pays de mon enfance » par le groupe Carte de séjour, 1986  (L'histgéobox). Impliqué dans les marches de protestation, le groupe participe au concert qui clôt la "Marche des Beurs" à la Bastille en 1983. A l'occasion du concert géant de la Concorde du 15 juin 1985, Carte de séjour chante pour la première fois sa version de Douce France. La reprise du succès de Trenet permet au groupe d’accéder à une importante notoriété. L'interprétation introduit des sonorités orientales, tandis que le chant joue délibérément sur un accent maghrébin, transformant en véritable manifeste politique le morceau. 

Lien ajouté le 3 décembre 2023


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La Grande Migration des Noirs aux Etats-Unis à travers les romans de Toni Morrison


Décrypter le conflit Israël-Hamas à partir de cartes


L'attaque du Hamas sur le territoire israélien le 7 octobre 2023 ainsi que les représailles d'Israël dans la bande de Gaza ont donné lieu à une importante production cartographique dans les médias et sur Internet. Le conflit israélo-palestinien connaît une nouvelle flambée de violences. La région sombre dans une période de turbulences avec des risques de dérapages régionaux. 

Souvent moins violentes que les images ou les caricatures, les cartes peuvent servir à documenter l'évolution des événements et à prendre du recul en mettant en perspective dans le temps et dans l'espace. L'instrumentalisation politique de certaines cartes invite cependant à faire preuve de recul critique face à un conflit complexe et multidimensionnel, où l'émotion l'emporte souvent sur l'analyse. Le billet renvoie également à des pistes de réflexion pour enseigner le conflit israélo-palestinien en classe. 

1) Des similitudes et des différences dans la manière de cartographier l'attaque du Hamas

Les cartes n'ont pas vocation à être utilisées seules, elles gagnent à être croisées avec d'autres documents (textes, images, données statistiques...). En même temps qu'elles informent, elles sont susceptibles d'être mises au service d'un narratif. Le fil Twitter ci-après permet de comparer et analyser la manière dont les médias ont rendu compte de l'attaque du Hamas suivie de la riposte de l'armée israélienne.








2) Des ressources pour mettre en perspective dans le temps et dans l'espace

« Spécial Israël-Palestine : combien de guerres ? » (Le dessous des cartes, Arte). Après la terreur provoquée par l’attaque du Hamas qui a fait plus de mille deux cents morts sur le sol israélien, c’est le retour de la guerre, entre l’organisation terroriste palestinienne et l’armée israélienne. Promettant de « détruire le Hamas », Benyamin Netanyahou impose un siège total à Gaza. Les bombardements incessants sur ce territoire, l’un des plus densément peuplés au monde, font craindre le pire pour les civils palestiniens comme pour la centaine d’otage israéliens toujours entre les mains du Hamas. Ce 7 octobre 2023 s’inscrira dorénavant dans l’histoire tragique du conflit israélo-palestinien. Un conflit qui dure depuis plus de soixante-dix ans. Frédéric Encel, géopolitologue spécialiste du Moyen-Orient, répond aux questions d’Émilie Aubry : le rapprochement entre l’Arabie saoudite et Israël a-t-il été un facteur déclencheur de l’attaque du Hamas sur Israël ? De quel ordre est la ré-implication des États-Unis ? Comment cette situation va-t-elle bouleverser la société et la classe politique israélienne ?

« Israël-Palestine : les cartes du Hamas » (Le dessous des cartes, Arte). "Israël est en guerre" a déclaré Benyamin Netanyahu suite à l’attaque du Hamas du 7 octobre. Le Premier ministre n’a pas tardé à être mis en cause : il lui est reproché sa réforme de la justice qui a désorganisé le pays et le déploiement d’une partie de l’armée en Cisjordanie. 

« Israël-Palestine : le rôle du Liban » (Le dessous des cartes, Arte). Après la terrible attaque commise sur son sol, Israël répond par des frappes massives et le siège de Gaza. Mais il y a aussi la menace d’un deuxième front : en cas d’attaque terrestre de Gaza par les Israéliens, l’Iran pourrait actionner son bras armé au Liban, le Hezbollah. Le Liban qui joue un rôle clé dans l’histoire du conflit israélo-palestinien.

« Jordanie : aux portes du conflit » (Le dessous des cartes, Arte). Tandis que Netanyahou forme un "cabinet de guerre", les États-Unis réaffirment leur implication dans la région avec l’arrivée d’Antony Blinken : le secrétaire d’État américain a des rendez-vous en Israël… mais aussi en Jordanie. Ce pays aux portes du conflit israélo-palestinien a toujours veillé à s’en préserver tout en jouant un rôle essentiel. 

« Israël-Hamas : l'incontournable Qatar » (Le dessous des cartes, Arte). Le Qatar pourrait bien jouer un rôle majeur dans le conflit israélo-palestinien. Ce petit pays du Golfe parle aussi bien au Hamas (Doha héberge les dirigeants de l’organisation terroriste et paie les fonctionnaires de Gaza) qu’aux États-Unis, qui ont installé sur son territoire une importante base militaire. Comment le Qatar s’est-il rendu si incontournable ?

« Les pays arabes et musulmans dans la guerre de Soukkot : cartographier une rupture » (Le Grand Continent). L’attaque du Hamas contre Israël révèle des ruptures mondiales. Dans les fractures de la guerre étendue, la réaction à l’opération « Déluge Al-Aqsa » bouscule une région divisée entre soutien à la cause palestinienne et normalisation des relations avec Israël depuis les Accords d’Abraham. En Occident, on voit ce conflit comme une lutte contre l’islamisme radical. Mais dans nombre de pays, on soutient l’aspiration des Palestiniens à leur droit légitime. Possibilité de visualiser la carte et de télécharger les données sur Datawrapper.

Réactions internationales à la guerre de Soukkot (source : Le Grand Continent)

Comparaison des votes du Conseil de sécurité des Nations Unies (17 et 18 octobre 2023) sur les résolutions portant sur les violences à Gaza et en Israël (AB Pictoris). Le premier projet de résolution proposé par la Russie a été rejeté par la France, le Royaume-Uni et les Etats-Unis car, même s'il condamnait "tous les actes de terrorisme", il ne mentionnait pas directement le Hamas. Le deuxième projet de résolution proposé par le Brésil, qui condamnait toutes les formes de terrorisme et qui mentionnait spécifiquement le Hamas, a reçu 12 votes pour et 2 abstentions, celles du Royaume-Uni et de la Fédération de Russie. Le projet de résolution brésilien demandait des « pauses humanitaires visant à permettre un accès total, rapide, sûr et sans entrave aux organismes humanitaires des Nations Unies » dans la bande de Gaza. Mais les États-Unis ont à nouveau mis leur véto estimant  que le projet passait sous silence le droit à la légitime défense d’Israël.

Adoption d'une résolution non contraignante par l'Assemblée générale de l'ONU le 27 octobre 2023. Proposée par la Jordanie, la résolution non contraignante, qui « demande une trêve humanitaire immédiate, durable et soutenue menant à la cessation des hostilités », a recueilli 120 votes favorables, 14 défavorables (dont ceux d’Israël et des Etats-Unis) et 45 abstentions (Le Grand Continent).

Les vetos américains à l’ONU, levier en faveur d’Israël (France Culture). Le 25 mars 2024, le Conseil de sécurité a voté, après six mois de guerre dans la bande de Gaza, une résolution qui demande un cessez-le-feu immédiat. C’est la première fois depuis le 7 octobre, que les États-Unis n'émettent pas de veto à un texte qui demande à Israël d’arrêter son offensive.

« Le conflit israélo-palestinien. Expliquez-moi » (vidéo Youtube). Pascal Boniface revient en vidéo, agrémentée de cartes et de photos, sur le conflit israélo-palestinien, des origines à aujourd'hui. « Comprendre l'embrasement israélo-palestinien » (entretien pour Blast). « Hamas-Israël : le choc de la guerre » (vidéo Youtube). « L’Occident, les valeurs universelles et Gaza » (vidéo Youtube). La différence d'intensité des réactions de l’Occident à l'invasion de l'Ukraine et aux bombardements israéliens sur Gaza suscite une accusation de "deux poids, deux mesures" de la part des pays du Sud global. Ces protestations risquent de raviver la dichotomie « West vs. the Rest » et de saper la crédibilité des positions géopolitiques adoptées par les puissances occidentales. « La France a-t-elle changé de politique sur le conflit israélo palestinien ? » (vidéo Youtube). La guerre entre le Hamas et Israël a ravivé la théorie du "choc des civilisations" avancée par Samuel Huntington dans son livre éponyme. En appliquant cette théorie au conflit actuel, nous risquons de développer une prophétie autoréalisatrice qui, elle, conduirait à ce fameux choc des civilisations (vidéo Youtube).

« Retour cartographique sur le conflit israélo-arabe » (Les clés du Moyen-Orient). Les événements qui se déroulent en Israël et dans les Territoires palestiniens aujourd’hui ne se comprennent que lorsqu’ils sont mis en lumière par les événements historiques.

Des cartes et des articles de la revue L'Histoire pour comprendre les relations entre Israéliens et Palestiniens dans la longue durée. « Israël-Palestine : des accords d'Oslo au Déluge d’Al-Aqsa » par Alain Dieckhoff.  « La longue route vers l'État palestinien » par Jean-Pierre Filiu (L'Histoire).

« Histoire de la question de la Palestine » (site officiel de l'ONU).

« Histoire du conflit israélo-palestinien » (Le cours de l'histoire - France Culture). Qu’est-ce que le sionisme et quel peuplement en Palestine avant l'État d'Israël ? Que signifie le partage de la Palestine en 1947 et comment se crée l'État d'Israël ? Organisation de libération de la Palestine, Camp David, accords d’Oslo : des rappels historiques pour éclairer l'actualité.

« Israël - Palestine : Anatomie d'un conflit (France Inter). 75 ans après la première guerre entre Israël et ses voisins arabes, à nouveau, la région s'embrase. Deux peuples pour une même terre, la longue histoire d'une cohabitation impossible ? 6 grandes dates, 6 épisodes en podcasts, une conversation pour apprendre et com« prendre avec l'historien Vincent Lemire.

« Comment comprendre le conflit israélo-palestinien de ses origines au 7 octobre 2023 ?  » (Diploweb). Cet article présente les fondements de ce conflit, de ses origines à la tragédie du 7 octobre 2023. En réalité, le conflit israélo-palestinien est avant tout un conflit territorial entre deux peuples.

« Israël : la paix est-elle encore possible ? » (La Vie des Idées). Entre Israël et la Palestine, toutes sortes de solutions ont été envisagées depuis 1948 ; aucune n’a abouti. Henry Laurens en retrace l’histoire.

« Israël-Palestine : un siècle de conflit en cartes et dates-clés » (Le Monde - Les Décodeurs). La guerre déclenchée le 7 octobre par le Hamas contre Israël n’est que le dernier épisode sanglant d’un siècle d’affrontements dans la région.

« Quels pays reconnaissent déjà l'Etat palestinien à l'ONU et quel est son statut au sein des Nations unies ? » (France-Info). La carte montre que les Etats-Unis ainsi que nombre de pays de l'UE (dont la France) ne le reconnaissent pas officiellement. A comparer à la carte des 163 pays qui reconnaissent Israël en tant qu'Etat ou qui ont suspendu leurs relations diplomatiques en raison de la guerre entre Israël et le Hamas (Visual Capitalist).

« Le Moyen Orient entre guerre et paix » (Arte-TV). Ce documentaire permet de comprendre les dynamiques géopolitiques au Moyen-Orient suite à la signature en 2020 des accords d'Abraham entre Israël et quatre pays du monde arabe. Chaque jour, plus de 3 000 touristes israéliens s'émerveillent devant la somptueuse synagogue d'Abou Dhabi ou profitent d'une excursion en buggy dans le désert de Dubaï. Encore inimaginables récemment, ces séjours ont été rendus possibles par les accords d'Abraham, signés en 2020 entre Israël et quatre pays du monde arabe. Début 2023, l'Iran et l'Arabie saoudite ont à leur tour annoncé leur volonté de normaliser leurs relations. Pour autant, le Moyen-Orient reste sous haute tension : l'Iran travaille à la fabrication de sa bombe atomique et achemine des armes à travers ses alliés du "croissant chiite" – Liban, Irak et Syrie –, tous hostiles à Israël.

« Israël-Hamas : le sujet même de la paix a disparu » (The Conversation). L’assaut d’une ampleur sans précédent lancé par le Hamas et la riposte israélienne, sous la forme de bombardements massifs sur la Bande de Gaza, signent-ils la fin d’un processus de paix déjà bien fragile avant les événements du weekend dernier ? S’achemine-t-on vers une guerre totale ? Israël peut-il vaincre militairement le Hamas, et réciproquement ? Le gouvernement très droitier de Benyamin Nétanyahou va-t-il s’ouvrir à la gauche pour former un cabinet d’union nationale, et si oui, avec quelles conséquences ? Interview de Samy Cohen, chercheur émérite à Sciences Po, président de l’Association française d’études sur Israël (AFEIL).


Carte détaillée de l'organisation spatiale de la bande de Gaza  (VisualCapitalist) à partir d'une image satellite et de données de l'OCHA. Cartes des bâtiments détruits ou endommangés dans l’enclave après l’intensification des frappes par Israël (Le Monde). A comparer avec les destructions massives enregistrées par l'OCHA en janvier 2024 (UNOSAT).

Autour de la bande de Gaza, les images du satellite Sentinel-2 quelques heures après l’attaque terroriste du Hamas contre Israël (Un autre regard sur la Terre).

Évaluation des dommages causés aux structures dans la bande de Gaza à partir des images satellites (UNOSAT). 

La bande de Gaza, un territoire fermé sur lui-même par une frontière hermétique et militarisée (Géoimage-CNES)

« Évacuation de la bande de Gaza : les Palestiniens redoutent un nouvel exil forcé » (Courrier international). Un ultimatum a été lancé aux Gazaouis le 13 octobre pour évacuer le nord de la bande de Gaza en vue d’une intensification de l’offensive militaire israélienne. Les habitants de l’enclave craignent une nouvelle "Nakba", un exode sans espoir de retour, et adhèrent à l’appel du président égyptien à rester sur leur territoire.

« Guerre Israël-Hamas : la carte des destructions, d’une ampleur inédite, en onze jours de guerre à Gaza » (Le Monde). Les images satellites montrent les zones ciblées par l’armée israélienne. Les bombardements frappent partout, nuit et jour.

Un rapport de la Banque mondiale et de l'ONU (mars 2024) évalue les dommages causés aux infrastructures de Gaza. Le coût des dommages est estimé à environ 18,5 milliards de dollars, soit 97 % du PIB de la Cisjordanie et de Gaza en 2022 (Banque mondiale).

« L'armée israélienne a exhorté plus de la moitié de la population de Gaza à quitter une zone qui abrite les deux tiers des hôpitaux et des établissements de santé de l'enclave ». Carte d'accessibilité aux hôpitaux suite à la demande d'évacuation des Gazaouis dans la partie sud (Bloomberg). Une carte détaillée montre comment les frappes aériennes et les réfugiés ont transformé Rafah. Plus d'un million de déplacés palestiniens ont rempli de tentes la zone située au sud de Gaza (Bloomberg).

« Géopolitique de la bande de Gaza » (France culture - Les cartes en mouvement). Le territoire de la bande de Gaza illustre bien l’histoire de la géographie du conflit israélo-palestinien. Une carte du Monde qui parle de la naissance d'Israël et de celle du Hamas.

Une brève histoire de Gaza par Jean-Pierre Filiu. Une leçon de géopolitique du Dessous des cartes. Auteur de l’ouvrage Histoire de Gaza, Jean-Pierre Filiu s’est rendu plusieurs fois à Gaza depuis 1980. Blocus israélien, victoire du Hamas, il nous raconte comment il a vu le territoire évoluer au fil des ans. 

« L’accès à l’eau potable, problème de plus de 20 ans à Gaza » (Agence Science Presse). Bloquer l’approvisionnement en eau à Gaza ne fait qu’empirer une situation qui était grave… depuis des décennies.

Rapport de la CNUCED sur l'économie du Territoire palestinien occupé (octobre 2023)  « Avant la crise actuelle, un blocus de plusieurs décennies a vidé l'économie de Gaza de sa substance, laissant 80 % de la population dépendante de l'aide internationale » (ONU).

Cartographie du conflit en Israël et à Gaza (Reuter Graphics) : personnes déplacées internes à Gaza, manifestations dans le monde...

« L'Onu et les Palestiniens : l'aide en question » (Le Dessous des cartes - Arte). L'agence de l'ONU pour les réfugiés palestiniens est remise en cause. Selon le New York Times, 12 employés de l’UNWRA auraient été impliqués dans les massacres du 7 octobre. L’agence déclare avoir résilié leurs contrats et a ouvert une enquête. 

« Gaza : la guerre des tunnels » (Le Dessous des cartes - Arte). Les troupes israéliennes sont au coeur de Gaza City, Benyamin Netanyahou excluant tout cessez-le-feu tant que les otages ne sont pas libérés. Retiré de la bande de Gaza depuis dix-huit ans, Israël est désormais face au Hamas sur "son" territoire.

« Le coût humain du conflit israélo-palestinien » (Statista). Ce graphique circule beaucoup sur les réseaux dans le but de montrer qu'il s'agit d'un conflit asymétrique, entraînant plus de victimes du côté palestinien que du côté israélien. Le graphique a suscité une polémique dès sa publication en 2021 (Reddit). Voir sa traduction en français dans le dossier du Monde-Les Décodeurs.

Nombre de morts et blessés palestininens et israéliens depuis 2008 (source : Statista, données : OCHA)


Cartes et données concernant les démolitions de maisons palestiniennes sur le site de l'ICAHD qui réalise des rapports mensuels depuis 2011.

Cinquante ans d’occupation illégale en Cisjordanie : comment la colonisation n’a cessé de s’étendre (Le Monde-Les Décodeurs). Malgré les résolutions internationales, l’Etat hébreu continue d’encourager la colonisation des territoires occupés depuis la guerre des Six-Jours, en 1967.

Carte interactive du Washington Institute dédiée au suivi des activités du Hezbollah dans le monde. 

« Cartographier les massacres du 7 octobre afin de fournir une représentation complète des atrocités commises par le Hamas » (oct7map.com). Le projet de géovisualisation du 7 octobre s'efforce de fournir une représentation complète des atrocités commises par le Hamas ce jour-là. Cette carte interactive sert de réflexion et d’outil pédagogique, favorisant la prise de conscience de la gravité des horreurs.

La carte interactive Israël-Palestine Media Bias représente les sentiments des médias de langue anglaise et des sites de médias sociaux pour déterminer s’ils ont un parti pris à prédominance israélienne ou palestinienne (voir les commentaires de cette carte sur Reddit).

« Guerre Hamas-Israël : On a demandé à un géographe si ces cartes de la Palestine et d’Israël sont exactes » (20minutes.fr). Des pro-palestiniens partagent une carte montrant la diminution des terres palestiniennes. Les partisans d’Israël répliquent à l’aide d’une carte qui se voudrait plus objective car plus détaillée. On a les soumises à un spécialiste de la région.

« Hamas-Israël : quatre mois de guerre » (Le Dessous des cartes - Arte). Pour la cinquième fois depuis l’attaque du Hamas en Israël le 7 octobre, le secrétaire d’État américain Antony Blinken est en tournée dans la région. Au coeur de ce voyage : une nouvelle proposition de trêve portée par des médiateurs américain, qatari et égyptien. L’occasion d’un état des lieux d’un conflit qui ne concerne plus seulement le Hamas et Israël.

« BD et cartographie. La trajectoire de Yahya Sinouar, du camp de réfugiés de Khan Younès aux commandes de l’attaque du 7 octobre ». Par F. Fattori et A. Lagadec (Le Monde).

« Le corridor de Philadelphie : un objectif pour Netanyahu, une ligne rouge pour l’Égypte » (France24). L'Egypte qui n'a aucune intention de laisser l'armée israélienne occuper ce couloir de Philadelphie évoque, si cela advenait, une grave et sérieuse menace sur les relations égypto-israéliennes (Le Dessous des cartes - Arte).

3) Pistes de réflexion pour enseigner le conflit israélo-palestinien

« Comment enseigner le conflit israélo-palestinien ? » (Ln24.be) Interview de Simone Susskind, docteur honoris causa à l'ULB et fondatrice de l'association Actions in the Mediterranean, inlassable militante de la paix entre Israéliens et Palestiniens.

« L'histoire qui pèse sur les épaules de nos élèves » (APHG). "Les conflits israélo-arabes et le conflit israélo-palestinien sont au cœur de certains programmes scolaires", rappelle Thibaut Poirot. "Expliquer l’échec de la paix dans les années 1990-2000 revient aussi à faire comprendre que l’histoire n’a pas toujours à être malheureuse, qu’elle est construite d’espoirs et d’échecs, qu’elle n’est pas seulement marquée par la fatalité ou l’irrémédiable. On se rappellera enfin qu’il n’y a aucune évidence chez des élèves, y compris les plus âgés, en matière de contexte religieux, dont il ne s’agit pas ici de faire un moteur unique ou une explication causale". T Poirot donne des pistes concrètes, par exemple vidéo et bibliographiques, pour donner sa dimension historique au conflit. Il le fait avec savoir, lucidité et modestie. "Il y a inévitablement une part de sensible, nos histoires personnelles, notre histoire collective, qui se réveille avec la crise que les médias appellent parfois avec hésitation « la deuxième guerre de Kippour ». Il y a forcément cette acceptation de nos propres limites, tant en matière de connaissances que de capacités à tout comprendre, tout analyser, tout restituer".

Dossier spécial de l'association des Clionautes sur le conflit israélo-palestinien en 2023 (Les Clionautes). Textes sources, cartes, propositions pédagogiques...

« Comment gérer le retour en classe après l'attentat du vendredi 13 octobre » (Canopé). Comment accueillir la parole des élèves après l’assassinat du professeur Dominique Bernard, enseignant à la cité scolaire Gambetta-Carnot à Arras ? « Comment accueillir les émotions des élèves face aux sujets d’actualité ? (Extraclasse).

« Guerre Israël-Hamas : comment parler du conflit aux élèves ? » (RadioFrance). Faut-il parler de la guerre en Israël aux élèves ? Et comment le faire ? Les professeurs d'histoire-géo sont en première ligne pour expliquer et replacer la situation dans le contexte du conflit israélo-palestinien. Certains l'ont évoqué dès lundi avec leurs élèves.

« Israël-Palestine : pour ces profs d’Histoire, enseigner le conflit à leurs élèves est aussi un enjeu » (Huffington Post). Au programme en terminale, le conflit entre Israël et la Palestine s’est invité dans les salles de classe ces dernières semaines. Des professeurs d’Histoire-Géographie racontent comment ils répondent aux questions des élèves.

« Les élèves viennent chercher de l'information et ne sont pas là pour polémiquer : comment les profs abordent le sujet de la guerre entre Israël et le Hamas » (France Info). Comment, dans le contexte de la guerre entre Israël et le Hamas, parler de ce qu’il se passe aux enfants et aux adolescents en France ? Certains professeurs ont évoqué le sujet en classe, notamment en histoire-géographie. Un sujet parfois très sensible, toute à la fois complexe.

« Enseigner le conflit israélo-palestinien dans des classes gymnasiales. Comment éviter des polémiques partiales et partielles ? » (Mémoire de master). Master of Advanced Studies en enseignement pour le secondaire II, soutenu par Kérim Berclaz en juin 2021 sous la direction de Jean-Benoît Clerc. « Trois points paraissent essentiels à retenir : 1) il est important de multiplier les discours et de croiser les sources pour proposer une analyse fine ; 2) il faut chercher à travailler avec les déclarations officielles, qui reflètent une politique gouvernementale (ou pseudogouvernementale) ; 3) l’utilisation des cartes et de ce qu’elles disent – ou ne disent pas – remplace parfois efficacement de longs textes. Il faut dans ce cas comprendre qui les produit, dans quelle intention, à quel effet, pour quel public ». 

« Enseigner le conflit israélo-palestinien à l'école »  (Le club de Mediapart). Sujet sensible, médiatique, passionnel, le conflit israélo-palestinien peine à trouver sa place à l’école. L’attachement au sensationnel, à l’histoire immédiate ainsi qu’une vision dominée par les problématiques générales du Proche-Orient conduisent à brouiller le message pédagogique dans les manuels, voire à renforcer les préjugés. Quelques pistes pour un enseignement apaisé et constructif du conflit israélo-palestinien à l’école. Les contributions de Stéphanie Laithier et Vincent Vilmain, et de Valérie Pouzol.

« Actualité au Proche-Orient : quelques perspectives historiques et éducatives » (Université de La Réunion). Une conférence à 3 voix (Frédéric Garan, Pierre-Eric Fageol, Sylvain Genevois) pour faire le point sur des questions qui semblent essentielles dans le cadre de nos fonctions d’enseignant et de formateur.

« Israël, Territoires palestiniens : quels scénarios géopolitiques possibles ? Entre guerre et utopie » (Gérard-François Dumont, Population & Avenir, 2023/5, n°47).

« Travailler en éducation aux médias et à l’information après l’attaque terroriste du 13 octobre »   (CLEMI).

« Conflit israélo-palestinien : en France, un débat particulièrement piégé » (Télérama). Débordements, amalgames, autocensure et suspicion généralisée : les échos en France du conflit israélo-palestinien ont toujours eu une intensité spécifique, retracent les chercheurs Lætitia Bucaille et Marc Hecker.

« La première victime de la guerre, c'est la vérité » (France Inter). Entretien avec Bernard Rougier, spécialiste du Moyen Orient, professeur à la Sorbonne Nouvelle.

« Israël-Palestine : les espoirs déçus des accords de paix ». Depuis l’attaque terroriste du Hamas, il est difficile d’imaginer une paix entre Israël et la Palestine. Pourtant, à plusieurs reprises la communauté internationale y a cru et les médias se sont montrés enthousiastes. Retour en archives (INA).


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Loren Munk et ses œuvres d'art en forme de datavisualisations


Le peintre Loren Munk réalise des œuvres d'art en forme de datavisualisations. L'artiste a une véritable obsession pour le monde de l’art new-yorkais. Ses oeuvres représentent plus largement les lieux, les histoires, les mouvements et les ontologies du monde de l'art. Sa carte de Soho avec ses innombrables galeries d'art a fait l'objet d'une publication récente dans le New York Times. Sa carte des Avant-gardes européennes de l’Après-guerre se présente comme un véritable labyrinthe, à l'image des nombreux  groupes artistiques qui se sont réclamés du mouvement avant-gardiste avant que la publicité ne le vide quasiment de son sens.

Extraits des oeuvres d'art de Loren Munk déposées dans la collection David Rumsey (crédit : David Rumsey Map Collection)

« Les cartes criardes que M. Munk peint depuis plusieurs années sont expriment en susbtance sa fixation. Suggérant une admiration pour les dessins animés d'Ad Reinhardt et les formes lumineuses et tactiles de Stuart Davis, celles-ci retracent le flux et le reflux des musées, des expositions, des galeries et surtout de leurs artistes et de leurs studios avec une vivacité implacable et un peu d'esprit »  (Loren Munk : Location, Location, Location, Mapping the New York Art WorldNew York Times, 2011)

La collection David Rumsey contient 15 cartes de Loren Munk :


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Les principaux lieux de rencontres princières en France de 1494 à 1789


De Charles Quint à Kim Jong-un en passant par Louis XIV — pourquoi ceux qui gouvernent ont-ils besoin de se voir ? Sur la période qui s'étend de 1494 à 1788, Jean-Marie Le Gall a recensé plus de 3 340 rencontres au sommet. Dans un ouvrage co-écrit avec Claude Michaud, il déploie une vaste enquête quantitative et qualitative sur la structuration d'une République princière européenne. Battant en brèche les soubresauts juridico-diplomatiques d'un ordre plat entre souverains issu du mythe westphalien, il invite à entrer dans une réalité complexe au prisme de la confiance.

« Qu’est-ce qu’un sommet ? 3 344 rencontres princières analysées, une conversation avec Jean-Marie Le Gall » (Le Grand Continent, 5 octobre 2023).

Les cartes réalisées avec Datawraper sont à consulter sur Le Grand Continent (avec les données à télécharger) :


Les principaux lieux de rencontres princières, 1494-1789 (source : Le Grand Continent)

Au XVIe siècle, la situation était toute autre  : un prince perdait son statut une fois hors de ses frontières, il était considéré comme un simple citoyen à l’étranger. Il avait moins de droits que son ambassadeur. Cela a changé au cours de l’époque moderne. Deux éléments ont permis le passage d’une société de la défiance à une société de la confiance entre les princes  : l’hospitalité et le cérémonial. En étudiant l’évolution de la géographie des rencontres, on observe une concentration croissante dans certains lieux après une période de forte dispersion. Dès le XVIIe siècle, nombreux sont les princes européens qui entreprennent le « Grand Tour », un voyage éducatif. En dépit de l’existence d’une société cosmopolitique des princes, aucune gouvernance européenne ne se dégage — contrairement à une idée reçue véhiculée par l’imaginaire westphalien. C’est même une époque de montée des nationalismes…

L'ouvrage complet à découvrir :

Jean-Marie Le Gall et Claude Michaud, Comment la confiance vient aux princes. Les rencontres princières en Europe (1494-1788), Paris, Presses Universitaires de France, 2023, 400 pages (site de l'éditeur)

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