A peine élu et avant même de prendre officiellement ses fonctions pour un second mandat, le président américain Donald Trump a esquissé sa carte du monde lors d'une conférence de presse qui s'est tenue le 7 janvier 2025 depuis Mar-a-Lago. Le Canada devrait, selon lui, devenir le 51e état des Etats-Unis. Le Groenland sur lequel il avait déjà manifesté des vues expansionnistes, devrait être annexé au territoire américain pour des questions de sécurité nationale. Trump souhaiterait aussi récupérer le canal de Panama pour contrecarrer l'influence de la Chine. Le Golfe du Mexique devrait être renommé Golfe des États-Unis. A l'appui de ces revendications territoriales, le président américain a publié sur son réseau Truth Social une carte fusionnant les Etats-Unis et le Canada avec un drapeau américain couvrant tout le territoire.
Pour un président qui ne manque jamais de dénoncer les fausses rumeurs (fakes), cette fakemap ne manque pas de saveur. Il faut dire que Donald Trump n'en est pas à son premier coup d'essai et qu'il s'était déjà arrangé avec la réalité lors du passage du cyclone Dorian en montrant une carte de trajectoire du cyclone dessiné à sa façon.
Le pouvoir performatif de la carte dont use et abuse Donald Trump a largement été relayé par les médias et les réseaux sociaux qui ont pris souvent ses déclarations au pied de la lettre, tout en se moquant parfois pour une partie d'entre eux (voir par exemple la Donroe Doctrine dénoncée par le New York Post). Il est probable que ses déclarations provovatrices soient destinées à obtenir des accords commerciaux plus favorables pour les Etats-Unis. Le président Trump, qui se plaint régulièrement des relations avec le Canada et le Mexique qui côutent chères selon lui, s'est dit prêt à user de la force économique si nécesseaire pour parvenir à ses fins. 2
Dans le cas du Groenland, ce sont les richesses naturelles promises par la fonte de la banquise qui l'intéressent. L'objectif est également géopolitique de manière à contrebalancer la présence russe dans la région arctique. Le Groenland constitue un enjeu depuis l'époque de la Guerre froide avec la base américaine de Thulé.
[1/5] Donald Trump évoque l'annexion militaire du #Groenland, territoire stratégique de 2,16 M km² riche en minerais et crucial pour le passage du N-Ouest. L’île attire les convoitises, avec 25% de ses exportations dépendant de transferts danois couvrant 25% de son PIB. #HGGSP #geography #Greenland
— Patrick Marques (@pmarques35.bsky.social) 9 janvier 2025 à 10:27
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Cuba, Sicile, Philippines, Islande, port de Brême...
— Le Grand Continent (@Grand_Continent) January 7, 2025
Derrière les plans de Trump pour le Canada et le Groenland se trouve un projet impérialiste de «Grande Amérique»
Cartes exclusives et analyses à lire absolumenthttps://t.co/0RRjDzeAPo pic.twitter.com/4zsNW3Ypxh
Face aux vélléités trumpiennes d'expansion territoriale, les réactions n'ont pas tardé à se manifester dans différents pays. La présidente du Mexique Claudia Sheinbaum a riposté à la proposition de Donald Trump de renommer le golfe du Mexique, en suggérant que le territoire américain qui faisait auparavant partie du Mexique puisse s'appeler « Amérique mexicaine ». La présidente mexicaine a affiché, en conférence de presse, une carte du Mexique datant de 1607 qui montre une partie des USA actuels sous contrôle du Mexique.
Claudia Sheinbaum was responding to the US president-elect's call for the Gulf of Mexico to be renamed the 'Gulf of America'. https://t.co/V9ZUiJg4IK pic.twitter.com/PfSxHS80od
— Financial Times (@FT) January 9, 2025
À la différence des dirigeants du Canada ou de Panama, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, n’a pas répondu aux menaces de Donald Trump proférées à Mar-a-Lago où le président élu exprimait sa volonté de s’en prendre au Danemark s’il refusait de vendre le Groenland aux États-Unis, avec des tarifs et potentiellement aussi par l’usage de la force militaire.
Sources
« Donald Trump : Etats-Unis + Canada + Groenland + canal de Panama… Le monde vu par le président américain en une carte » (20 minutes)
« La présidente du Mexique demande à ce que certaines régions des États-Unis soient rebaptisées Amérique mexicaine » (The Financial Times)
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