Du 4 au 6 octobre 2019 à Saint-Dié-des-Vosges, les géographes vont plancher sur un thème d'actualité « Migrations » et sur la région invitée, Les Caraïbes.
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Cartographie et enseignement de la géographie
Plusieurs contributeurs du blog Cartographie(s) numérique(s) seront présents au FIG 2019 et y présenteront des ateliers pédagogiques :
- Mathieu Merlet et Cédric Ridel (AEFE), Étudier les enjeux et les acteurs des migrations internationales avec la cartographie numérique (2nde GT)
- Cyrille Chopin (académie de Rouen). Évaluer et proposer des pistes pour réduire les émissions de dioxyde de carbone générées par les migrations pendulaires dans l’aire urbaine havraise dans le cadre de l’enseignement de SNT (2nde GT)
D'autres ateliers sont organisés à partir d'outils numériques (Edugéo, narration multimédia, web radio...). Télécharger le programme des ateliers pédagogiques numériques
En outre des conférences et tables rondes sont consacrées à la question de la représentation cartographique des migrations et à la place des ressources numériques dans la géographie scolaire :
- Cartographier les migrations Conférence avec Catherine Wihtol de Wenden, CNRS (CERI), Olivier Clochard, géographe à Migrinter, CNRS, Université de Poitiers animée par un inspecteur d’académie de Nancy-Metz. La mode est aux Atlas, cartes et graphiques pour enseigner et représenter les migrations, mais que veut-on montrer quand on a recours à ce mode de communication ? Quels sont les biais et est-ce plus difficile d’analyser de façon graphique ?
- Les ressources numériques dans les concours d’enseignement : EDUGEO, GEOIMAGES
Table ronde avec Jean- Louis Leydet (DAN de l’académie d’Aix Marseille), Laurent Carroué (IGEN), Catherine Biaggi (IGEN présidente du CAPES Externe d’histoire-géographie) - Les frontières dans les nouveaux programmes avec Christian Grataloup, professeur émérite, université Paris-Diderot, Frédéric Miotto, Charlotte, Rousset, géographe et Delphine Papin, cartographe au journal Le Monde
- Changement global et migrations environnementales. Table ronde – Rendez-vous du développement durable avec François Gemenne, géographe, université de Liège et Sciences PO Paris et Bernadette Merenne-Schoumaker, géographe, université de Liège animée par Michel Hagnerelle, Inspecteur Général honoraire
- Ateliers cartographiques interactifs "Viens faire ta carte". Approches du croquis en classe et dans l’évaluation avec Guillaume Fourmont, rédacteur en chef de la revue Carto, Olivier Godard, professeur d’histoire-géographie, créateur et responsable du concours Carto Christophe Marchand, IA-IPR d’histoire-géographie, académie de Strasbourg.
- La cartographie des phénomènes migratoires par le journal Le Monde avec Francesca Fattori et Mathilde Costil, journalistes-cartographes, Le Monde. Le journal Le Monde a publié de nombreuses cartes sur la « crise de migrants », pour en raconter les différentes facettes. Quels sont les choix opérés par le service infographie pour traduire en cartes cette question ? Voir par exemple Comprendre la crise des migrants en Europe, en cartes, graphiques et vidéos.
Présentation du thème
Par Olivier Clochard, membre du laboratoire Migrinter et directeur du festival, auteur d'un Atlas des migrants en Europe : géographie critique des politiques migratoires (deuxième édition), Paris, Armand Colin (lire des extraits)
Depuis les années 2000, les États répondent aux « crises migratoires » par une augmentation des dispositifs sécuritaires. Ces processus engendrent des mouvements protectionnistes et la montée des populismes, et font que la liberté d’aller et venir des personnes est remise en cause. C’est le cas de l’Union européenne, à la fois sur le plan opérationnel et dans les discours, conduisant aussi à fragiliser ses principes fondateurs. La circulation des femmes et des hommes apparaît alors différenciée et inégalitaire, productrice d’exclusion autant que d’inclusion. Pourquoi une personne serait-elle plus légitime à se déplacer qu’une autre ? Question à laquelle les rencontres de la 30e édition du FIG – à l’appui de travaux scientifiques et artistiques, œuvres littéraires – apporteront des éléments de réponses ou de réflexions afin de réaffirmer les idées et valeurs humanistes. Le progrès humain est un combat.
Les 6 thèmes scientifiques du FIG 2019
1. Routes de la migration d’hier et d’aujourd’hui
Chaque route a une profondeur historique. Elle rend compte des interactions socio-spatiales, et plus largement des échanges ou des rapports de domination entre les acteurs de la migration. Sur la route, la multiplicité des moyens par lesquels les migrants contournent les obstacles, se saisissent des opportunités et se connectent à différents collectifs, questionne l’évolution des normes sociales et juridiques qui s’entremêlent ou s’opposent, à l’échelle d’une ville, d’un camp ou d’une frontière.
Table-ronde « Migrations vers l’Europe et politiques européennes », samedi 5 octobre à 15 h 30, Espace Georges-Sadoul. Avec Gildas Simon, Olivier Clochard, François Héran et Claire Rodier, animée par Emmanuel Laurentin.
2. Expériences et lieux de la migration
L’expérience migratoire traduit une diversité de situations vécues au cours de la migration. L’évolution des contextes politiques, mais aussi la démocratisation de l’usage des nouvelles technologies renforcent la pluralité des vécus. Par leurs mobilités, leurs installations, leurs pratiques et leurs initiatives, les migrants participent à l’évolution des territoires. Cette expérience migratoire est aussi celle de la personne qui accueille et vit la rencontre avec l’Autre. Les enjeux autour de la présence des migrants sont multiples, ils convoquent de nombreux acteurs qui interviennent dans la production concrète de lieux migratoires (camps, centres de rétention administrative, cite de transit, lieux d’accueil citoyen...).
Table ronde « Santé et migration », samedi 5 octobre à 9 h, Espace Georges-Sadoul. Avec Anne-Cécile Hoyez, chargée de recherche CNRS, et Simeng Wang, sociologue
3. Migrations et mobilisations
Entre solidarité et méfiance, hostilité et accueil, repli et ouverture, les mobilisations coexistent ou se confrontent dans des espaces différemment concernés par les migrations. Dans ces contextes, l’action associative, institutionnelle, citoyenne se déploie autour de ces mobilités pour répondre a des objectifs différents. L’importance des réseaux familiaux, communautaires et amicaux vient élargir le spectre des acteurs impliqués et révèle les formes multiples de la mobilisation autour des migrations.
Table ronde « L’accueil dans l’exil », vendredi 4 octobre à 13 h 30 à l’Espace Georges-Sadoul, avec Camille Guenebeaud, Chowra Makaremi, Stéphanie Besson, animée par Mathilde Mathieu.
4. Arts en migration et sur les migrations
Qu’elles soient mobilisées par les individus au cours de leur migration, utilisées comme des medias de retranscription des expériences migratoires, ou mises au profit de la construction d’un patrimoine culturel et mémoriel, les productions artistiques donnent à comprendre les déplacements de population. Aujourd’hui, les nombreuses œuvres artistiques existantes sur ce sujet éclairent tant
les réalités que les imaginaires migratoires qui sont parfois au fondement des mouvements humains.
Table ronde « Migrations en images », samedi 5 octobre à 13 h 30, à l’Espace Georges-Sadoul. Avec William Berthomière, Constance de Gourcy, David Lessault, animée par Taina Tevonen
5. Enseigner les migrations internationales
Les migrations représentent un objet d’étude important dans la géographie scolaire et universitaire. Parce qu’elles convoquent d’autres disciplines – histoire, sociologie, droit, etc. – et parce qu’elles sont aussi soumises à de fortes fluctuations sociales, leur enseignement implique d’élaborer des grilles de lecture et des méthodes pédagogiques variées (images, cartographies innovantes, retour d’expériences, témoignages, etc.). L’expérimentation d’une approche pluridisciplinaire décloisonne une pratique pédagogique ancrée dans le nationalisme méthodologique et dans les courants de pensée disciplinaires. Table ronde « Étudier les migrations à l’université : pourquoi faire ? », dimanche 6 octobre à 11 h 30 à l’IUT. Avec Sarah Mekdjian, Adelina Miranda, Gaëtan Cognard. Animée par Thibaud Sardier.
6. Les Caraïbes, région invitée
Qu’entend-on précisément par la Caraïbe ? Concerne-t-elle seulement les iles ? Faut-il y adjoindre la Colombie, le Venezuela, le Mexique, la Louisiane ou encore la Floride ? De même, qu’en est-il des territoires situés hors de la Mer des Caraïbes mais historiquement et culturellement rattachés à la région (le Suriname par exemple) ? Et comment parler de bloc régional, quand les lignes de fractures
sont si nombreuses : langues différentes au sein d’un même territoire et entre les territoires, origines diverses des populations, statuts politiques différents ? Déjà dévastées par la culture coloniale de la plantation, puis par un tourisme nord-sud, les Caraïbes sont particulièrement menacées par le changement climatique. Comment réinventer l’usage de ces îles ? Comment sortir de l’émiettement territorial et de la dépendance subie d’un grand nombre d’îles et de petits Etats, pour engager cette Méditerranée américaine sur la voie du développement durable ?
sont si nombreuses : langues différentes au sein d’un même territoire et entre les territoires, origines diverses des populations, statuts politiques différents ? Déjà dévastées par la culture coloniale de la plantation, puis par un tourisme nord-sud, les Caraïbes sont particulièrement menacées par le changement climatique. Comment réinventer l’usage de ces îles ? Comment sortir de l’émiettement territorial et de la dépendance subie d’un grand nombre d’îles et de petits Etats, pour engager cette Méditerranée américaine sur la voie du développement durable ?
Articles connexes
Cartographier les migrations internationales
La Grande Migration des Noirs aux Etats-Unis à travers les romans de Toni Morrison
L'Atlas historique mondial de Christian Grataloup en partenariat avec la revue L'Histoire