La
Politique de la ville s'est mise en place progressivement à partir des années 1980 pour essayer de répondre aux difficultés rencontrées par les quartiers urbains les plus défavorisés. Différentes politiques se sont succédé, avec des succès inégaux, certainement insuffisantes pour résoudre l'ensemble des problèmes socio-économiques rencontrés (voir les étapes et les principales caractéristiques de la Politique de la Ville sur le site
Géoconfluences). Depuis 2015, les Quartiers prioritaires de la politique de la ville (QPV) ont
remplacé les anciennes Zones urbaines sensibles (ZUS) et les Zones de redynamisation urbaine (ZRU).
1) Les ressources du site SIG Politique de la Ville
Le Système d'Information Géographique sur la Politique de la Ville
propose depuis plusieurs années une cartographie assez complète des
Quartiers prioritaires de la politique de la ville. Chaque QPV fait l'objet d'un identifiant unique avec une fiche descriptive. Il s'agit principalement d'une cartographie d'inventaire (pas de possibilités d'analyse spatiale ni thématique).
Pour accéder au site SIG Politique de la Ville :
http://sig.ville.gouv.fr
En France, il y a environ 1 500 quartiers prioritaires de la politique de
la ville (1 300 en métropole et 200 en outre-mer). Au total, l’ensemble
des quartiers prioritaires de la politique de la ville réunissent plus
de 5 millions d’habitants sur 702 communes (dont 147 pour
l’Île-de-France). Contrairement à une idée reçue, les QPV ne se réduisent pas aux quartiers de banlieue, ils se situent dans différents types de quartiers (banlieues, villes moyennes, centres anciens dégradés, communes périurbaines, anciennes cités minières, etc.). Ils correspondent avant tout à un périmètre d'intervention de l'Etat (et dans une moindre mesure) des collectivités dans le cadre de la mise en oeuvre de la Politique de la ville.
Basée sur un critère unique, celui du revenu, la méthode retenue pour
l’identification des nouveaux quartiers prioritaires en France
métropolitaine, à La Réunion et en Martinique, repère les zones de concentration urbaine de population à bas revenus à partir d’un quadrillage fin du territoire. Le principal critère pour le découpage des quartiers est la concentration en pauvreté définie par l’INSEE en comparant, depuis des données issues d’études effectuées sur un carroyage de 200 mètres ou par IRIS, le revenu des habitants au revenu médian de référence. Pour les territoires ultra-marins, la méthode utilisée a fait l’objet d’adaptations.
Les périmètres
des QPV sont téléchargeables sur le site au
format kml et shp (pour le format geojson, voir
Data.gouv.fr). Un atlas est également disponible au format PDF (ainsi qu'un atlas des Zones franches urbaines ou ZFU) :
http://sig.ville.gouv.fr/atlas/QP
Un module de cartographie dynamique permet de consulter les cartes et les données directement en ligne et d'y ajouter ses propres couches (au format KML, GPX, GEOJSON, WMS et WMTS) :
http://sig.ville.gouv.fr/Cartographie/QP001001
Les périmètres des QPV sont également visualisables sur le site du Géoportail :
http://www.geoportail.gouv.fr/donnees/quartiers-prioritaires
2) Les ressources de l'Observatoire national de la Politique de la Ville (ONPV)
Créé en janvier 2016, l'ONPV a notamment pour mission d'évaluer les
actions en matière de politique de la ville au niveau national. Il fournit des publications ainsi qu'une série de cartes en haute résolution :
http://www.onpv.fr/quartiers
La géographie prioritaire de la politique de la ville (en 2015) - Source :
ONPV
Le réseau d'éducation prioritaire en 2013-2014 - Source :
ONPV
Un rapport d'étude est publié chaque année par l'ONPV. Voir par exemple le
rapport 2020.
http://www.onpv.fr/publications
En 2017, la population des QPV reste bien plus jeune que la moyenne de la France métropolitaine. Quatre habitants sur dix ont moins de 25 ans dans les QPV contre trois sur dix en France (QPV inclus). Mais depuis les années 1990 la part de personnes âgées y croît significativement : dans une centaine de quartiers, plus d’un quart des habitants a plus de 60 ans.
La Politique de la ville ayant beaucoup évolué et comportant de nombreux sigles et abréviations, il n'est pas inutile de se référer au lexique de l'ONPV :
http://www.onpv.fr/lexique
3) Les ressources de l'INSEE
Des données statistiques sont mises à disposition régulièrement sur le site de
l'INSEE :
http://insee.fr/fr/statistiques/3146665?sommaire=2500477#documentation
Ces données concernent la démographie, les revenus, le tissu économique, l'éducation, l'insertion professionnelle.
Les principales caractéristiques socio-démographiques des QPV sont les suivantes (cf exemple à partir des
Hauts de France) :
- Surreprésentation des familles monoparentales
- Chômage plus prégnant (près de 30 % de la population active), s'inscrivant dans la durée
- Proportion plus élevée d’actifs en emploi sans diplôme
- Davantage de locataires vivant dans un logement social
- Proportion élevée d’allocataires de la CAF, fortement dépendants des prestations sociales
- Des situations très diverses selon les quartiers
Afin de mieux connaître les QPV et leurs habitants, l’État a confié à
l’Insee une série de travaux. Différents enjeux sont traités : pauvreté,
emploi, logement, éducation. Il s’agit aussi de replacer les QPV au
sein de leur unité urbaine.
Quartiers prioritaires de la politique de la ville en Occitanie : les multiples visages
de la pauvreté,
Voici un exemple de la cartographie thématique que l'on peut élaborer à partir des données de l'INSEE et du site SIG Politique de la Ville.
Quartiers prioritaires de la politique de la ville au sein de la métropole de Lyon (2019)
L'Observatoire des zones prioritaires (OZP) a consacré une journée d'étude à cette question :
Journée OZP 2019. "Enjeux d’une évaluation de la carte de l’éducation prioritaire. Trois outils : IPS, SIG et IRIS" par Marc Bablet. Voir le
diaporama : : "Revoir la carte de l’éducation prioritaire : un exercice difficile".
L'INSEE a publié en janvier 2020
la base de données 2019 sur les quartiers de la
politique de la ville. Cette base de données reprend des indicateurs
statistiques sélectionnés dans le cadre du suivi des contrats de ville
2015-2020. Les indicateurs sont donnés au niveau des quartiers de la
politique de la ville et, à des fins de comparaison, aux niveaux
communes ou EPCI.
Un nouveauté importante : on dispose désormais des indicateurs
relatifs à la thématique Éducation issus des données de l’INSEE et de la Direction de l'Évaluation, de la Prospective et de la Performance (
DEPP) du Ministère de l'Éducation Nationale. On a ainsi accès par exemple au taux d'élèves reçus au Brevet des collèges, le nombre d'élèves en retard dans leur cursus scolaire, ceux venant de SEGPA ou d'ULIS, le pourcentage
d'élèves dans l'enseignement privé, en 3ème prépa pro, les PCS des parents, etc. Ces données devraient être actualisées chaque année.
4) Les ressources de l'Education Nationale
La politique de l’éducation prioritaire a été initiée en 1982 avec la création des zones d’éducation prioritaire (ZEP). Elle a pour objet de « renforcer l’action éducative dans les zones où les conditions sociales sont telles qu’elles constituent un facteur de risque, voire un obstacle, pour la réussite scolaire des enfants et adolescents qui y vivent et donc, à terme, pour leur insertion sociale ». L’objectif premier de cette politique est « d’obtenir une amélioration significative des résultats scolaires des élèves, notamment des plus défavorisés ».
D’abord envisagé comme un dispositif non pérenne, la politique de l’éducation prioritaire a connu ensuite plusieurs relances qui ont contribué à étendre son champ initial. À la rentrée 1990, une première relance de l’éducation prioritaire comprend une révision de la carte qui augmente le nombre de ZEP de 363 à la rentrée 1982 à 558. À la rentrée 1999, la carte de l’éducation prioritaire a été redéfinie et une nouvelle structure ajoutée : le réseau d’éducation prioritaire (REP). Il n'y a donc plus de ZEP au sens de « zone », mais des établissements relevant de ZEP travaillant en réseau REP. Les établissements qui y participent « mutualisent leurs ressources pédagogiques et éducatives ainsi que leurs innovations au service de la réussite scolaire des élèves ». Plus de 700 établissements sortent de la carte des ZEP, notamment les établissements ruraux, mais 1 559 écoles, collèges ou lycées y entrent. Depuis la rentrée 1999, un cinquième des collégiens du secteur public sont scolarisés en éducation prioritaire.
Le périmètre de l’éducation prioritaire a évolué en se fondant sur « un indice social unique permettant de mesurer les difficultés rencontrées par les élèves et leurs parents, et leurs conséquences sur les apprentissages ». L’ensemble des collèges a été analysé à partir de quatre paramètres de difficulté sociale dont on sait qu’ils impactent la réussite scolaire : les taux d’élèves appartenant aux catégories sociales défavorisées, de boursiers, d’élèves résidant en zone urbaine sensible, et d’élèves en retard à l’entrée en sixième. Les collèges et écoles privés sous contrat ne font plus partie de l’éducation prioritaire. En effet, le recrutement social de l’enseignement privé sous contrat d’association est, en général, plus favorisé que celui de l’enseignement public. Depuis la rentrée 2015, un cinquième des écoliers du secteur public sont scolarisés en éducation prioritaire.
Une
page du site Education.gouv.fr rassemble les indicateurs et les principaux enseignements des études menées par la DEPP sur l’éducation prioritaire.
Liens ajoutés le 28 mai 2021
Lien ajouté le 13 octobre 2021