La piraterie maritime moderne prend indifféremment pour cibles des navires de commerce et de pêche ou des bateaux de plaisance, dont des voiliers, particulièrement lents et vulnérables, sans attention particulière pour le pavillon (la nationalité) du navire attaqué. Ces actions sont la plupart du temps violentes, les pirates n’hésitent pas à se servir de fusils d’assaut ou de lance-roquettes, et se produisent aussi bien dans les ports et points de mouillage qu’en pleine mer. Le but des pirates est de prendre le contrôle du navire attaqué pour ensuite s’approprier tout ou partie des cargaisons et surtout négocier une rançon pour le navire et son équipage.
Depuis 1978, plus de 8 000 incidents liés à la piraterie maritime ont été enregistrés par la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA). Cette base de données a été constituée à partir des messages envoyés par les navires menacés (Anti-Shipping Activity Messages) : http://msi.nga.mil/NGAPortal/MSI.portal?_nfpb=true&_pageLabel=msi_portal_page_65
Ces données ont été cartographiées selon une méthode qui regroupe les zones concernées sur une trame hexagonale (carte "en nids d'abeille") : http://adventuresinmapping.com/2019/01/29/40-years-of-nautical-piracy/
Les hexagones sont les polygones dont la forme est la plus circulaire pour pouvoir être tessellisés et constituer une grille régulière. Ils se prêtent également à suivre la courbure de la Terre et les déformations qui sont liées. Cette méthode d'agrégation permet de faire ressortir les zones importantes de piraterie maritime selon une trame homogène sur l'ensemble de la planète.
Cette
piraterie concerne principalement l'Afrique (au large de la Somalie et
dans le golfe de Guinée) ainsi que l'Asie du sud-est (Indonésie et
Thaïlande). Mais elle n'épargne pas non plus le Moyen-Orient (Arabie -
Yémen) ainsi que l'Amérique du Sud (Caraïbes). Elle correspond pour
l'essentiel aux grandes routes du commerce mondial et surtout aux canaux et détroits
qui constituent des lieux de passage stratégiques.
En zoomant davantage, chaque incident devient visible à l'écran et il suffit de cliquer sur un point pour faire apparaître la date, les circonstances et la nature de l'incident (ici par exemple un pétrolier attaqué par un skiff de 4 pirates en 2010 aux larges du Yémen proche du détroit de Bab-el-Mandel).
Les données peuvent être filtrées par année ou par jour de la semaine, par type d'agresseurs, par type de navires attaqués.
Une vidéo permet d'en savoir plus sur le mode de construction de la carte à partir des données :
https://adventuresinmapping.com/2019/01/29/40-years-of-nautical-piracy/
Malgré une baisse relative, la piraterie maritime continue d'être un sujet de préoccupation majeur comme l'attestent les conseils donnés sur le site France diplomatie :
http://www.diplomatie.gouv.fr/fr/conseils-aux-voyageurs/infos-pratiques/risques/piraterie-maritime/
Pour compléter
Carte interactive de la piraterie dans le monde mise à jour régulièrement par le Bureau maritime international :
http://www.icc-ccs.org/piracy-reporting-centre/live-piracy-map
La carte des risques maritimes éditée chaque année par le site Control Risk :
http://www.controlrisks.com/riskmap/maps
Enseigner la mer. Piraterie et pirates hier et aujourd'hui. Dossier CANOPE, 2016
http://cdn.reseau-canope.fr/archivage/valid/N-9135-14356.pdf
La piraterie maritime moderne (vidéo France -TV éducation, 4mn11)
http://education.francetv.fr/matiere/epoque-contemporaine/terminale/video/la-piraterie-maritime-moderne
Lutte contre la piraterie maritime : une loi utile, une mission sans fin. Rapport pour le Sénat, 2012
http://www.senat.fr/rap/r11-499/r11-499_mono.html
La piraterie en 2008 : Aden et Malacca. Cartographie de l'ISEMAR
http://www.isemar.fr/wp-content/uploads/2016/11/carte-isemar-47.pdf
Piraterie maritime : la maîtrise du risque ? ISEMAR, Note de Synthèse n°199 - Avril 2018. Aucune des grandes zones affectées par la piraterie maritime au cours de la dernière décennie (océan Indien, golfe d’Aden, golfe de Guinée, Mer des Caraïbes, Asie du Sud-est) n’a vu la piraterie disparaître totalement.
Lien ajouté le 28 novembre 2021
Piracy in the 21st Century 🏴☠️🏴☠️ https://t.co/jjX9pQseTJ https://t.co/Yp98TV7ZdE pic.twitter.com/dgELHamOSK
— The Big Data Stats (@TheBigDataStats) November 27, 2021
La carte et le graphique par points (#dotmap + #dotchart) viennent à l'appui d'un narratif qui leur donne sens et sans lequel on ne peut vraiment décrypter le sens des données. Voir les explications de @Delphinepapin dans l'émission "Cartes en mouvement"https://t.co/ZHn8lmM3qW
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 17, 2023
Il s'agit au départ d'une carte par points regroupés ensuite sur une trame hexagonale. Thanks to @spatialthoughts #dotmap #hexamap https://t.co/mjX7v87u7x pic.twitter.com/rydiEjVnj3
— Sylvain Genevois (@mirbole01) April 19, 2023
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