Les inégalités sociales et géographiques face aux formes sévères de Covid-19


Source : « Caractéristiques socioéconomiques des individus sensibles aux formes sévères de Covid19 »  (Étude Drees - Insee)

La Direction de la recherche, des études, de l’évaluation et des statistiques (Drees), en collaboration avec l’Institut national de la statistique et des études économiques (Insee), publie une étude originale sur les caractéristiques socio-économiques des personnes qui ont développé une forme sévère de Covid-19, définie par une hospitalisation, parfois suivie de complications à l’hôpital (admission en soins critiques ou décès). Cette analyse a été rendue possible grâce à l’appariement inédit des données SI-VIC, relatives aux patients hospitalisés et atteints du Covid-19 et des données de Fidéli, le fichier démographique de l’Insee sur les logements et les individus. Cette analyse couvre la période de mars 2020 à novembre 2021, soit les quatre premières vagues de l’épidémie de Covid-19 et s’appuie sur les données de 67,32 millions d’individus résidant en France métropolitaine, dont 382 000 ont été hospitalisés avec Covid-19.


Si l’étude confirme que l'âge est le facteur de risque prépondérant d’hospitalisation, elle met en évidence d'autres facteurs de risque au niveau social et géographique. La population hospitalisée réside dans des logements plus densément occupés et appartenant plus fréquemment au parc social. Les individus hospitalisés vivent moins souvent dans des maisons individuelles et résident plus souvent dans des logements sociaux (21 % contre 15 % de l’ensemble de la population). Autre constat, les individus hospitalisés résident dans des logements plus densément occupés que la moyenne : 33 % des individus hospitalisés et âgés de 50 à 74 ans résident dans un logement dont la surface par personne est inférieure à 30 mètres carrés, contre 24 % de l’ensemble des individus de cette classe d’âge. Plus précisément, le risque d’hospitalisation augmente à mesure que diminue la surface disponible par habitant et il est plus élevé pour les occupants du parc social, indépendamment de la surface disponible. Les conditions de logement n’affectent cependant pas le risque de complication à l’hôpital, ce qui suggère qu’elles captent essentiellement un risque accru d’exposition au virus dans des espaces confinés où les contacts sont plus fréquents et les gestes barrières plus difficiles à mettre en place. L'étude met en évidence également des effets départementaux vague par vague.



Pour télécharger l'étude de la DRESS-INSEE au format pdf.

Pour télécharger les données de l'étude au format xlxs.

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