Greenpeace dresse une carte mondiale de la pollution au SO₂ à partir d'images de la NASA


La pollution atmosphérique cause 1 décès sur 8 dans le monde. Greenpeace a dressé une cartographie mondiale de la pollution atmosphérique à partir des données de la NASA. Il s'agit de la pollution au souffre (SO₂) qui est particulièrement nocive pour la santé humaine.

Le rapport, publié le 18 août 2019, est téléchargeable sur le site de Greenpeace Inde. Les données cartographiques sont disponibles en fichier kml/kmz sur Google Maps

Ce classement des plus importantes zones de pollution de la planète fait apparaître l'implantation des centrales à énergies fossiles, des raffineries et des industries. Ces données ont été croisées avec les niveaux élevés d’émissions de dioxyde de soufre (SO2) observées à partir d'images satellitaires de la NASA.

L'Inde, la Russie et la Chine arrivent en tête des pays les plus pollueurs. Cette pollution au dioxyde de souffre  concerne les grandes métropoles industrielles (comme Delhi) mais aussi les gros complexes industriels (comme Norilsk ou Zagros). L'Europe de l'Est n'est donc pas en reste. Voir le rapport établi par Greenpeace Inde (p 14 et suiv.) qui classe 423 sources majeures d'émission dans le monde avec leurs caractéristiques détaillées (types de sites, taux d'émission...).


Greenpeace a par ailleurs utilisé des images satellite du 1er juin et du 31 août 2018 pour déterminer les niveaux de NO2 dans le monde. Les pires niveaux de NO2 se trouvent presque exclusivement autour des centrales thermiques au charbon et des lieux à fort trafic automobile. Un groupe de centrales électriques au charbon à Mpumalanga en Afrique du Sud est responsable du pire point chaud au monde. Le pic de pollution atmosphérique le plus élevé en Europe se situe autour de la centrale à charbon de Niederaussem en Allemagne. Ce dernier est suivi de près par le point chaud de Londres causée par les émissions des voitures.

Carte des "points chauds" les plus pollués au monde selon Greenpeace :
https://energydesk.carto.com/builder/4c2ece4f-3367-4432-a418-8ce61ca01801/embed
 
Ces données peuvent être recroisées avec la carte de pollution mondiale en temps réel proposée par Plume Labs :
http://air.plumelabs.com/air-quality-map

Berkeley Earth a calculé que 1,6 million de personnes en Chine meurent à elle seule de la pollution de l'air chaque année. Berkeley Earth est une organisation à but non lucratif qui étudie les preuves du changement climatique. Dans ce cadre, elle publie une carte en temps réel de la pollution atmosphérique dans le monde.
http://berkeleyearth.org/air-quality-real-time-map/
 
Une carte historique des émissions mondiales de CO2 dans le monde de 1750 à 2010 (pondérée par la population au fil du temps) :
http://aureliensaussay.github.io/historicalemissions/interactive.html
 
La naissance de la révolution industrielle au Royaume-Uni a conduit à une augmentation considérable de la combustion de combustibles fossiles. Le développement de la production  industrielle a entraîné la pollution et le début du processus qui allait déclencher le réchauffement climatique. En 1806, le Royaume-Uni était responsable de 94% des émissions mondiales de dioxyde de carbone dans le monde. D'autres pays du monde n'étaient pas très loin derrière. En utilisant la chronologie de la carte, on peut voir que 41 ans plus tard, en 1850, la part du Royaume-Uni dans les émissions de CO2 est tombée à 62%, alors que les États-Unis, la France et l'Allemagne ont entamé leur propre révolutions industrielle. Il faudra plus de 50 ans aux États-Unis pour dépasser le Royaume-Uni en quantité de CO2 émise par personne. En 1906, les États-Unis émettaient 12 tonnes de CO2 par habitant contre 11 au Royaume-Uni. À cette époque, les États-Unis étaient responsables de 41% des émissions mondiales de CO2 et la part du Royaume-Uni était tombée à 18%. Si regarde un siècle plus tard, la part totale des États-Unis dans les émissions mondiales de CO2 a diminué de 50% à 20% et la Chine (22%) est devenue le plus grand émetteur de CO2 au monde. Bien qu'en termes d'émissions par habitant, les États-Unis restent en tête, avec 19 tonnes de CO2 émises par personne, soit plus du double des émissions par habitant de presque tous les autres pays du monde.