Étudier les mobilités en France à partir de données récentes (Statistiques locales de l'INSEE)


Le site Statistiques locales de l'INSEE permet de réaliser ses propres cartes de mobilité à partir de données récentes, à travers différents indicateurs (flux domicile-lieu de travail, flux domicile-lieu d'étude), mais aussi en fonction des modes de déplacement (voiture, vélo, transports en commun), sans oublier également les mobilités résidentielles qui peuvent être appréhendées à différentes échelles (par communes, départements ou régions). 

Voici pour commencer la carte des flux domicile-lieu de travail qui polarisent en grande partie le territoire. Elle dessine le contour des grandes aires d'attraction en France. Sur le site de l'INSEE, il est possible de zoomer sur un territoire pour appréhender la polarisation urbaine à différentes échelles.

Flux domicile-lieu de travail en 2022 (source : Statistiques locales de l'INSEE)


Par comparaison, voici les flux domicile-lieu d'étude. La polarisation est également forte, bien que les élèves ou les étudiants aient tendance à rejoindre l'établissement scolaire ou l'université la plus proche.

Flux domicile-lieu d'étude en 2022 (source : Statistiques locales de l'INSEE)


Les données INSEE permettent aussi de comparer par modes de transport. Ici par exemple la voiture qui domine encore largement les déplacements domicile-travail (moyenne de 69,5% à l'échelle de la France avec des communes rurales ou péri-urbaines pouvant dépasser 82%). La voiture reste majoritaire pour les déplacements domicile-travail, même pour de courtes distances. Le trajet médian domicile‑travail augmente de moitié en vingt ans pour les habitants du rural. Sur le site, il est possible de croiser ces données avec la part des ménages ayant au moins une voiture (81,2% en moyenne). 

Part des actifs qui utilisent principalement une voiture pour aller travailler en 2022
(source : Statistiques locales de l'INSEE)


Par comparaison, la part du vélo pour les déplacements domicile-lieu de travail reste encore faible (3,3% à l'échelle nationale). Elle concerne surtout les villes-centres où la part peut dépasser 30%. Même si beaucoup de villes font des efforts aujourd'hui pour rendre leur réseau cyclable, on note des écart importants. Certaines villes moyennes enregistrent des hausses spectaculaires.

Part des actifs qui utilisent principalement un vélo (y compris assistance électrique) pour aller travailler en 2022
(source : Statistiques locales de l'INSEE)


Les transports en commun irriguent davantage le territoire, laissant en creux les zones moins urbanisées. La part moyenne de 15,2% à l'échelle nationale ne signifie pas grand chose. Au sein des grandes métropoles, la part peut aller de 27 à 65%. Ce sont les grandes métropoles qui ont la capacité de développer des réseaux importants de transports en commun, les villes de rang inférieur ayant souvent un réseau moins étendu.

Part des actifs qui utilisent principalement les transports en commun pour aller travailler en 2022
(source : Statistiques locales de l'INSEE)


L'application cartographique du site Statistiques locales de l'INSEE permet de réaliser d'autres cartes de flux, notamment sur les mobilités résidentielles. On peut croiser avec d'autres types de données.

Flux de migration résidentielle en 2022 à l'échelle des départements (source : Statistiques locales de l'INSEE)



Accès aux données pour effectuer des traitements ou les utiliser dans une autre application cartographique (type Magrit ou QGis) : 

Il est possible d'exporter les tableaux de données directement à partir du site Statistiques locales de l'INSEE en cliquant sur l'onglet Tableau, puis sur le menu Actions --> Exporter.

Pour des données plus précises sur les déplacements communes de résidence / communes de travail, voir directement sur le site de l'INSEE. La base de données concernant les mobilités professionnelles contient 32 variables. Il est possible d'étudier les mobilités en fonction du sexe, de l'âge, du niveau d'études, du statut professsionnel, du mode de déplacement y compris la marche... (voir la liste des variables).

Pour compléter

Le tableau de bord des mobilités durables fournit un accès simple et rapide à des indicateurs territorialisés de mobilité en cohérence avec les objectifs locaux de transition écologique afin de permettre aux acteurs de la mobilité de suivre les politiques de décarbonation des transports mises en œuvre et d'identifier les leviers d’actions pouvant être mobilisés : report modal, mobilité partagée, verdissement du parc automobile, modération de la demande, etc. La liste des indicateurs intégrés dans l’application est téléchargeable depuis le tableur Grist du site.

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Galligeo, un outil en ligne pour géoréférencer les plans et cartes de Gallica


Le consortium Huma-Num Projets Time Machine (PTM) propose Galligeo, une application web qui permet de géoréférencer les cartes anciennes du site Gallica (BnF). 

Fruit d’un partenariat entre le BNF Datalab, Gallica, Huma-Num (CNRS) et le consortium PTM,  Galligeo, c’est :

  • la possibilité de contribuer sans compte ou, pour les chercheurs, via une connexion ORCID,
  • un outil ouvert à toutes et tous : chercheurs, enseignants, étudiants mais aussi grand public,
  • la constitution d’un fonds collaboratif de cartes et plans géoréférencés, librement consultables et réutilisables,
  • un dépôt simplifié sur Nakala pour assurer la pérennité et la citabilité des données,
  • la possibilité de créer et partager des atlas à partir des cartes géoréférencées.

    Interface de l'application en ligne Galligéo



Tutoriel vidéo sur Youtube 


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Géolocaliser les documents numérisés avec Gallicarte (BNF)

Données sur les bâtiments à l'échelle mondiale (Global Building Atlas)


GlobalBuildingAtlas est un jeu de données complet offrant une couverture mondiale des polygones de bâtiments (GBA.Polygon), des hauteurs (GBA.Height) et des modèles 3D de bâtiments de niveau de détail 1 (GBA.LoD1). Il s'agit du premier jeu de données ouvert à offrir des données de haute qualité, cohérentes et complètes sur les bâtiments, en 2D et 3D, à l'échelle mondiale. Ce jeu de données a été développé à l'aide de pipelines basés sur l'apprentissage automatique appliqués à l'imagerie satellite mondiale PlanetScope, offrant une résolution spatiale et une couverture sans précédent pour l'analyse des bâtiments.

Extrait de GlobalBuildingAtlas (GBA) sur Google Earth Engine

Le GlobalBuildingAtlas comble des lacunes critiques dans les bases de données mondiales existantes sur le bâtiment en fournissant des informations 3D complètes à l'échelle de chaque bâtiment, ce qui permet des applications en urbanisme, modélisation énergétique, évaluation des risques de catastrophe et recherche sur le changement climatique. Avec plus de 2,75 milliards de polygones de bâtiments dans le monde, ce jeu de données dépasse de plus d'un milliard le nombre de structures des bases de données mondiales existantes sur le bâtiment.

Avec plus de 2,75 milliards de polygones de bâtiments dans le monde, ce jeu de données dépasse de plus d'un milliard le nombre de structures des bases de données mondiales existantes sur le bâtiment. 

Visualisation des données sur Goggle Earth Engine :
https://sat-io.earthengine.app/view/gba

Référence :

Zhu, X.X., Chen, S., Zhang, F., Shi, Y., Wang, Y. (2025). GlobalBuildingAtlas : An Open Global and Complete Dataset of Building Polygons, Heights and LoD1 3D Models. Technical University of Munich (TUM). https://doi.org/10.14459/2025mp1782307

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1) La taxonomie urbaine, qu'est-ce que c'est ?

La taxonomie urbaine est une classification du tissu bâti. Elle divise les villes en zones présentant des schémas urbains cohérents (architecture, agencement des bâtiments et des rues, compositions et configurations) et les relie par un arbre taxonomique. Ce dernier, à son tour, code les similarités entre les différentes zones. Cela permet de définir des morphotopes (les plus petites localités présentant un caractère distinctif par rapport à leurs voisines). Les trois premiers niveaux de la taxonomie sont nommés. La flexibilité de la hiérarchie permet de subdiviser une ville en plusieurs types selon vos préférences, de 2 (cohérent et incohérent) à des milliers, si vous le souhaitez. Vous pouvez consulter les noms et une brève description ci-dessous. Pour les visualiser, consultez la carte de Prague comme exemple.

Comparaison de Prague et Vienne à la même échelle (source : Urban Taxonomy)

Légende des morphotopes :

  • Tissu interconnecté cohérent (en jaune)
    Un tissu interconnecté cohérent est typique des centres-villes historiques, où les bâtiments forment un ensemble dense. Dans ce secteur, la densité bâtie et la connectivité des rues locales sont élevées, tandis que les distances entre les bâtiments restent relativement faibles. Les bâtiments partagent souvent des murs, formant ainsi des structures plus vastes avec des cours le long de rues relativement courtes et étroites.

  • Tissu adjacent dense et cohérent (en vert foncé)
    Dans un tissu adjacent dense et cohérent, la densité bâtie et la connectivité des rues locales sont élevées, tandis que les distances entre les bâtiments restent relativement faibles. Les bâtiments partagent souvent des murs, formant ainsi des structures plus vastes le long de rues relativement courtes et étroites.

  • Tissu disjoint dense cohérent (en vert clair)
    Le tissu urbain dense et disjoint, cohérent, présente une densité de construction modérée à élevée et une connectivité locale des rues, avec des rues plus longues et plus larges que celles des autres quartiers denses. Les murs mitoyens entre les bâtiments sont moins fréquents et les distances intra-bâtiment sont modérées, reflétant un schéma de structures autonomes au sein d'un réseau viaire robuste.

  • Tissu homogène incohérent à grande échelle (en bleu foncé)
    Le tissu urbain homogène et incohérent à grande échelle se compose de grands bâtiments présentant des variations modérées de taille et de forme, ainsi que d'une connectivité routière faible à modérée et de rues larges. L'environnement qui en résulte est spacieux, avec d'importants espaces ouverts entre les structures, typiques de l'habitat moderniste, et certaines zones présentent un degré d'homogénéité relativement élevé, dû aux principes d'urbanisme sous-jacents.

  • Tissu hétérogène incohérent à grande échelle (en bleu clair)
    Ce tissu hétérogène à grande échelle et incohérent se compose de bâtiments imposants présentant des variations notables de taille et de forme, ainsi que d'une connectivité routière faible à modérée et de rues larges. La conception ne privilégie pas l'ensoleillement, créant des configurations larges mais moins raffinées, typiques des zones industrielles et autres zones de services.

  • Tissu compact incohérent à petite échelle (en rouge)
    Ce tissu urbain compact et incohérent présente une densité de construction et une connectivité des rues faibles à modérées. Les bâtiments présentent un alignement cohérent entre eux et le long des rues de longueur, de largeur et de linéarité variables. On observe également un nombre important de murs mitoyens entre les structures, typiques des villages plus traditionnels.

2) Accès aux données

La classification couvre actuellement six pays (Autriche, Tchéquie, Allemagne, Lituanie, Pologne et Slovaquie), et d'autres seront bientôt disponibles. L'ensemble du parc immobilier est réparti géographiquement sur la base des régions NUTS1 (2024) .

Tous les éléments du travail s'appuient sur des logiciels et des données libres, le code et les données résultants étant librement accessibles. Le code, accompagné de la spécification d'un environnement reproductible, est disponible sur github.com/uscuni/urban_taxonomy et archivé sur doi.org/10.5281/zenodo.17105270

Pour les données, voir la rubrique Données sur le site. Celles-ci sont disponibles au format parquet et json.

3) Article scientifique

Pour en savoir plus, lire l'article :

Martin Fleischmann, Krasen Samardzhiev, Anna Brázdová, Daniela Dančejová, Lisa Winkler (2025). The Hierarchical Morphotope Classification A Theory-Driven Framework for Large-Scale Analysis of Built Form [Classification hiérarchique des morphotypes : un cadre théorique pour l'analyse à grande échelle des formes bâties], arXiv:2509.10083, https://doi.org/10.48550/arXiv.2509.10083

L'environnement bâti, composé d'une multitude de modèles de bâtiments, de rues et de parcelles, influence profondément la perception et le fonctionnement des villes. Bien qu'il existe différentes méthodes de classification des modèles urbains, elles manquent souvent de fondement théorique solide, ne sont pas extensibles au-delà de l'échelle locale ou sacrifient le détail à une application plus large. Cet article présente la Classification Hiérarchique des Morphotopes (HiMoC), une méthode novatrice, théorique et évolutive de classification du bâti. HiMoC opérationnalise le concept de morphotope – la plus petite localité dotée d'un caractère distinctif – grâce à une méthode de régionalisation sur mesure SA3 (Spatial Agglomerative Adaptive Aggregation), afin de délimiter des localités contiguës et morphologiquement distinctes. Celles-ci sont ensuite organisées selon un arbre taxonomique hiérarchique reflétant leurs dissimilarités, basé sur le profil morphométrique des bâtiments et des rues extraits de données ouvertes. Cette classification permet une classification flexible et interprétable du tissu bâti, applicable au-delà de l'échelle d'un seul pays. La méthode est testée sur un sous-ensemble de pays d'Europe centrale, regroupant plus de 90 millions d'empreintes de bâtiments en plus de 500 000 morphotypes. Elle étend les capacités des analyses morphométriques disponibles, tout en offrant une perspective complémentaire aux produits de données à grande échelle existants, principalement axés sur l'occupation du sol ou la définition conceptuelle des types de tissus urbains. Cette méthode, fondée sur la théorie, reproductible, non supervisée et évolutive, facilite une compréhension fine de la structure urbaine et trouve de nombreuses applications en urbanisme, analyse environnementale et études socio-spatiales.

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Ségrégation socio-spatiale et mobilité humaine : une revue de données empiriques


Yuan Liao, Jorge Gil, Sonia Yeh, Rafael HM Pereira, Laura Alessandretti (2025). Socio-spatial segregation and human mobility : A review of empirical evidence [Ségrégation socio-spatiale et mobilité humaine : une revue des données empiriques], Computers environments and urban systems, 117, https://www.urbandemographics.org/publication/2025_ceus_segregation_and_human-mobility/

La ségrégation socio-spatiale désigne la séparation physique de différents groupes sociaux, économiques ou démographiques au sein d'un même espace géographique, entraînant souvent des inégalités d'accès aux ressources, aux services et aux opportunités. La littérature s'est traditionnellement concentrée sur la ségrégation résidentielle, examinant la répartition des lieux de résidence des individus selon différents attributs sociaux, tels que l'origine ethnique et le revenu. Cependant, cette approche néglige la complexité de la ségrégation spatiale dans les activités quotidiennes des individus, qui s'étend souvent bien au-delà des zones résidentielles. Depuis les années 2010, l'émergence de nouvelles sources de données sur la mobilité a permis une nouvelle compréhension de la ségrégation socio-spatiale en prenant en compte des activités quotidiennes telles que le travail, l'école, les courses et les loisirs. Des enquêtes traditionnelles aux trajectoires GPS, diverses sources de données révèlent que la mobilité quotidienne peut entraîner des niveaux de ségrégation spatiale différents de ceux observés pour la ségrégation résidentielle. Cette revue de la littérature se concentre sur trois questions cruciales : (a) Quels sont les points forts et les limites des recherches sur la ségrégation intégrant des données de mobilité exhaustives ? ​​(b) Quel est le lien entre les schémas de mobilité humaine et les niveaux de ségrégation résidentielle et ceux vécus par les individus ? et (c) Quels facteurs clés expliquent la relation entre les schémas de mobilité et la ségrégation vécue ? Notre revue de la littérature améliore la compréhension de la ségrégation socio-spatiale à l'échelle individuelle et clarifie les concepts fondamentaux et les défis méthodologiques du domaine. Elle explore les études portant sur des thèmes clés : la ségrégation, l'espace d'activité, la coprésence et l'environnement bâti. En synthétisant leurs résultats, les auteurs souhaitent proposer des pistes de réflexion concrètes pour réduire la ségrégation.

La ségrégation socio-spatiale de chaque individu est souvent mesurée de deux manières : en tant que résident (ségrégation résidentielle) et en tant que visiteur ou voyageur (ségrégation vécue). Une question importante est de savoir si la ségrégation vécue est inférieure ou supérieure à la ségrégation résidentielle. La littérature révèle des résultats contradictoires, indiquant que le déplacement hors des zones résidentielles peut entraîner des niveaux de ségrégation mesurés inférieurs ou supérieurs à la ségrégation résidentielle, variant considérablement selon les individus et les groupes. Des études basées sur des données GPS ont révélé que la ségrégation ressentie est influencée par le mode de vie des individus, tel que reflété par le type de lieux fréquentés au quotidien. Les modes de vie plus axés sur la socialisation, les week-ends de shopping et les sorties au café sont associés à une meilleure intégration sociale. En revanche, les personnes fréquentant les lieux de divertissement et les restaurants peuvent présenter des niveaux de ségrégation ressentie plus élevés, car ces lieux s'adressent à des groupes de revenus spécifiques, et leur coût ou leur contexte culturel peuvent exclure les personnes à faibles revenus. 

Les données montrent que les personnes résidant dans la même zone avec un logement et une accessibilité aux transports similaires peuvent avoir des niveaux de ségrégation ressentis différents en raison de la diversité de leurs exigences en matière d'activités et de leurs modes de vie. Les changements de mode de vie, tels que le télétravail, le commerce électronique, la livraison de repas, etc., peuvent influencer les niveaux de ségrégation ressentis par les individus. L'analyse de plus de 170 travaux de recherche révèle qu’une mobilité accrue permet aux individus d’être présents auprès de populations plus diverses, notamment en dehors de leurs quartiers résidentiels, offrant ainsi la possibilité de réduire le niveau de ségrégation ressentie. Les auteurs ont identifié plus de 70 études de référence utilisant des informations de géolocalisation issues de sources de données émergentes, telles que les dispositifs de localisation GPS, les GPS des téléphones portables, les enregistrements d'appels et les tweets géolocalisés, pour étudier la ségrégation socio-spatiale. 

L'abondance et la complexité des mégadonnées ont stimulé le développement de méthodes et d'outils analytiques innovants dans la recherche sur la ségrégation socio-spatiale. Par exemple, la théorie de l'homophilie de mobilité, confirmée dans de multiples régions, étend sa pertinence au-delà de la ségrégation résidentielle pour inclure les schémas de ségrégation des espaces d'activité. L'exploitation de sources de données émergentes permet d'intégrer de vastes données de géolocalisation de mobilité avec des données de réseaux sociaux, dévoilant des modèles auparavant inobservables à des échelles aussi fines. Les études utilisant des sources de données émergentes, telles que les applications mobiles et les services GPS, sont confrontées à quatre défis majeurs : les biais démographiques, l’échantillonnage inégal des lieux, l’association avec les données de recensement et la méthodologie de quantification de la ségrégation socio-spatiale.

Plusieurs études soulignent la corrélation entre les niveaux de ségrégation résidentielle et vécue, attirant l'attention sur le phénomène d'homophilie de mobilité. Généralement, le niveau de ségrégation d'un individu dans son espace d'activité est inférieur à celui mesuré dans son quartier résidentiel. Cependant, ces deux aspects ne sont pas nécessairement contradictoires. Les différences de richesse induisent des schémas de mobilité distincts. Dans les pays développés, les personnes ayant un statut socio-économique élevé pratiquent souvent des activités plus diversifiées et accèdent à divers lieux, ce qui dilue leurs niveaux de ségrégation vécue. À l'inverse, les personnes à faibles revenus ont généralement une mobilité plus localisée, intensifiant leurs niveaux de ségrégation vécue. Dans les pays en développement, l'effet inverse a été observé. Les différents groupes ethniques affichent des schémas de mobilité spécifiques, gravitant souvent vers des zones majoritairement occupées par leurs communautés ou y restant. 

Pour l'avenir, les auteurs préconisent trois axes de recherche essentiels, soulignant la nécessité d'une approche interdisciplinaire. Il s'agit notamment d'explorer la ségrégation vécue et de concevoir des explications spécifiques à chaque région. Premièrement, ils suggèrent que les approches spatiales d'activité alimentées par les mégadonnées géographiques soient intégrées à des sources de données supplémentaires quantifiant les systèmes de transport et les espaces urbains. Cette intégration permettrait une analyse plus complète des relations entre logement, accès aux transports, aménagement urbain et ségrégation individuelle vécue, maximisant ainsi le potentiel de l'effet d'échelle des mégadonnées. Deuxièmement, les études utilisant l'analyse de l'espace urbain pour favoriser l'intégration spatiale devraient intégrer des connaissances empiriques sur les comportements de mobilité des individus. Comme le montrent les données empiriques sur la mobilité, le défi de l'aménagement urbain pour promouvoir l'inclusion sociale pourrait résider dans la réduction de l'écart entre la coprésence intentionnelle et observée entre différents groupes de population. Troisièmement, il s'agira d'explorer les relations causales entre l'occupation du sol, les infrastructures de transport et la ségrégation vécue. L'étude de l'influence des variations des modes d'occupation du sol et des niveaux d'accessibilité sur la mobilité humaine pourrait apporter des éclairages précieux sur l'efficacité des interventions politiques visant à réduire la ségrégation socio-spatiale. Cette approche pourrait aider à identifier des stratégies pour renforcer la cohésion communautaire grâce à la planification urbaine et à la conception de politiques.

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Portail des mobilités dans le Grand Paris (APUR)

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Vers une loi universelle des mobilités urbaines ? (Senseable City Lab - MIT)

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Mesurer la ségrégation scolaire aux États-Unis sur les 30 dernières années (1991-2022)


Le 9e rapport sur l’état de l’océan (OSR9) alerte sur les impacts du réchauffement sur les écosystèmes marins


Le 9e rapport sur l’état de l’océan (OSR9) publié le 25 septembre 2025 par l’Institut européen Copernicus et l’organisation scientifique Mercator Ocean International alerte sur les impacts du réchauffement sur les écosystèmes marins. Publié chaque année par le Service Copernicus Marine, le rapport documente les changements généralisés de l'océan qui affectent les écosystèmes, la production alimentaire, les économies, les vies humaines et les moyens de subsistance, ainsi que la régulation climatique régionale et mondiale.

Le rapport révèle un océan qui connaît une acidification rapide, une élévation du niveau de la mer et un réchauffement des océans (au-dessus et au-dessous de la surface) dans tous les bassins océaniques, qui sont également pollués par les déchets plastiques provenant de tous les continents. 

  • L'océan mondial a atteint un record de 21°C au printemps 2024, avec une accélération continue et constante de la teneur en chaleur de l'océan de 0,14 W/m² par décennie.
  • L'Atlantique Nord-Est et les mers adjacentes se réchauffent deux fois plus vite que la moyenne mondiale, soit +0,27°C par décennie depuis 1982.
  • Les vagues de chaleur marines ont atteint des températures record en 2023 et 2024, dépassant de 0,25 °C les records de 2015 et 2016

L'OSR 9 détaille les changements dans l'océan mondial et les mers régionales européennes, en se concentrant sur 2023 et 2024. Il indique qu'aucune partie de l'océan n'est épargnée par ce que l'ONU appelle la « triple crise planétaire » : changement climatique, perte de biodiversité et pollution. Le message clé qui ressort de l'OSR 9 est que tout est lié. Lorsque l'océan change, tout ce qui lui est lié évolue également : les écosystèmes marins, la société et l'économie.

Aperçu des thèmes clés de l'OSR9. Adapté de von Schuckmann et al., 2025
(source : Copernicus Ocean State Report 9 Résumé)

Le résumé est divisé en cinq sections principales :
  • Changement océanique
  • Changements dans l'écosystème marin
  • Changement sociétal
  • Changement économique
  • Comprendre les connexions

Le rapport établit un lien clair entre réchauffement des océans et prolifération d’espèces invasives. En Méditerranée par exemple, la hausse des températures bouleverse la biodiversité et fragilise la pêche artisanale. De mai 2022 à janvier 2023, la Méditerranée a connu sa plus longue vague de chaleur marine en 40 ans, avec +4,3°C au-dessus des normales. Ces eaux anormalement chaudes ont accéléré la reproduction d’espèces invasives, modifiant les écosystèmes côtiers. Dans le delta du Pô, au nord-est de l'Italie, des crabes bleus de l'Atlantique, envahissants et voraces, ont entraîné un effondrement de la production de palourdes de 75 à 100 %. Le ver de feu barbu, long de 70 cm et doté de soies venimeuses, perturbe la pêche artisanale en Sicile, détruisant appâts et poissons capturés. Sa prolifération illustre comment le réchauffement des eaux amplifie l’impact d’espèces déjà présentes.

Illustration de ce que l'ONU appelle la « triple crise planétaire » : changement climatique, perte de biodiversité et pollution plastique des océans. Adapté de von Schuckmann et al., 2025
(source : Copernicus Ocean State Report 9)

Pour compléter

« Marine heatwaves modulate food webs and carbon transport processes » (Nature Communications)

Mariana Bif (Université de Miami) et une équipe internationale du MBARI révèlent dans Nature Communications que les vagues de chaleur marines bouleversent les réseaux trophiques océaniques et ralentissent le transfert du carbone vers les grands fonds, fragilisant ce puits planétaire. Les chercheurs ont étudié la mer du Golfe d’Alaska, touchée par deux vagues de chaleur, “The Blob” (2013-2015) et celle de 2019-2020. Grâce aux flotteurs robotiques du programme GO-BGC, ils ont observé que ces événements modifient la composition du plancton et le cycle du carbone. Ces transformations montrent que chaque vague de chaleur marine agit différemment selon les espèces dominantes. Le ralentissement du flux de carbone vers le fond accroît le risque de réémission dans l’atmosphère, réduisant la capacité des océans à atténuer le changement climatique.

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CLIWOC. Une base de données climatologiques des océans à partir des journaux de bord des navires (1750-1850)


Attribution systématique des vagues de chaleur aux émissions des grandes compagnies de carbone

 

Source : Quilcaille, Y., Gudmundsson, L., Schumacher, D.L. et al. (2025). Systematic attribution of heatwaves to the emissions of carbon majors. Nature, 645, 392–398. https://doi.org/10.1038/s41586-025-09450-9

L'attribution des événements extrêmes évalue l'impact du changement climatique sur les extrêmes climatiques, mais se concentre généralement sur des événements uniques. De plus, ces attributions quantifient rarement dans quelle mesure les acteurs anthropiques ont contribué à ces événements. Les chercheurs montrent ici que le changement climatique a rendu plus probables et plus intenses 213 vagues de chaleur historiques signalées entre 2000 et 2023, auxquelles chacun des 180 grands producteurs de carbone (producteurs de combustibles fossiles et de ciment) a contribué de manière substantielle. Ce travail s'appuie sur un cadre bien établi basé sur les événements. En raison du réchauffement climatique depuis 1850-1900, la médiane des vagues de chaleur au cours de la période 2000-2009 est devenue environ 20 fois plus probable, et environ 200 fois plus probable au cours de la période 2010-2019. Globalement, un quart de ces événements auraient été pratiquement impossibles sans le changement climatique. Les émissions des principaux polluants carbonés contribuent à la moitié de l'augmentation de l'intensité des vagues de chaleur depuis 1850-1900. Selon le principal polluant carboné, leur contribution individuelle est suffisamment élevée pour permettre la survenue de 16 à 53 vagues de chaleur, ce qui aurait été pratiquement impossible sous un climat préindustriel. Les auteurs étabblissent que l'influence du changement climatique sur les vagues de chaleur a augmenté et que tous les principaux polluants carbonés, même les plus petits, ont contribué substantiellement à leur apparition. Ces résultats contribuent à combler le manque de preuves permettant d'établir la responsabilité des extrêmes climatiques historiques. 

Fig.1  Pour chaque vague de chaleur signalée, la contribution du changement climatique à l’événement est évaluée à l’aide de modèles statistiques et de multiples sources de données  (source : Quilcaille et al., 2025). La carte indique le nombre de vagues de chaleur signalées par pays dans EM-DAT (www.emdat.be) sur la période 2000-2023.



Pour chaque vague de chaleur signalée, la contribution du changement climatique à l’événement est évaluée à l’aide de modèles statistiques et de multiples sources de données. Les émissions des principaux producteurs de carbone sont estimées à partir des registres de production des entreprises et des facteurs d'émission associés, ce qui conduit à un ensemble de données qui fournit les émissions de CO2 et de CH4 pour 180 principaux producteurs de carbone sur la période 1854-2023. Au total, les émissions de ces principaux producteurs de carbone représentent 57 % du total des émissions anthropiques cumulées de CO2, y compris l'utilisation des terres sur la période 1850-2023. Si l'on considère uniquement les émissions des combustibles fossiles et du ciment, les émissions de ces principaux producteurs de carbone représentent 75 % des émissions cumulées de CO2 sur la période 1850-2023. Les principaux producteurs de carbone ont des contributions hétérogènes aux émissions de CO2. Les 14 principaux géants du carbone (l'ex-Union soviétique, la République populaire de Chine pour le charbon, Saudi Aramco, Gazprom, ExxonMobil, Chevron, la National Iranian Oil Company, BP, Shell, l'Inde pour le charbon, Pemex, CHN Energy, la République populaire de Chine pour le ciment) représentent 30 % du total cumulé des émissions anthropiques de CO2, y compris l'utilisation des terres, soit à peu près autant que les 166 autres géants du carbone réunis (27 %). Au niveau national, 33 géants du carbone ont leur siège social aux États-Unis, représentant 10 % des émissions totales de CO2, et 33 géants du carbone ont leur siège social en Chine (12 % des émissions totales de CO2).

Fig. 2. Par leurs émissions, chaque grande puissance carbonée contribue au changement climatique et donc aux vagues de chaleur, même les plus petites (source : Quilcaille et al., 2025).


Comme le souligne CarbonBrief, « les études d’attribution jouent déjà un rôle important devant les tribunaux en fournissant des preuves qui aident les juges à déterminer la responsabilité. Alors que de plus en plus de poursuites judiciaires visent à tenir les entreprises à fortes émissions responsables de leur contribution aux impacts du changement climatique ou à contraindre les États et les entreprises à réduire leurs émissions et à prévenir l'aggravation des dommages climatiques, des travaux comme celui-ci constituent la base d'une prise de décision judiciaire éclairée. [...] L'article de Quilcaille & al. 2025 utilise l’une des méthodes d’attribution les plus anciennes et les plus couramment utilisées, appelée attribution probabiliste. Plus précisément, il utilise la méthode définie par l’initiative World Weather Attribution pour ses analyses « d’attribution rapide ». Les auteurs ont d’abord choisi un « seuil » de température pour définir leur vague de chaleur. Ils ont ensuite utilisé un modèle climatique global pour simuler deux mondes : l’un reproduisant la situation lors de la canicule, l’autre le climat de 1850 à 1900. Ce second scénario permet de représenter le climat d’un monde sans changement climatique d’origine humaine. Les auteurs ont exécuté leurs modèles des milliers de fois dans chaque scénario. Le climat mondial étant intrinsèquement chaotique, chaque simulation de l'évolution du climat sur plusieurs années produit une progression des températures légèrement différente. Cela signifie que certaines simulations simulent la canicule, tandis que d'autres ne le font pas. Les auteurs comptent le nombre de fois où la température seuil a été atteinte à chaque exécution du modèle. Ils ont ensuite comparé la probabilité de franchir ce seuil dans un monde soumis au changement climatique et dans un monde sans changement climatique. »

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Cartographia. Comment les géographes (re)dessinent le Monde


Françoise Bahoken, Nicolas Lambert. Cartographia. Armand Colin, 2025, 240 p. (à découvrir sur le site de l'éditeur)

La Terre est-elle vraiment ronde ? Pourquoi le Nord est-il en haut sur nos cartes ? Quelle est réellement la plus haute montagne ? Les continents existent-ils vraiment ? Peut-on truquer une élection avec des cartes ? Autant de questions sérieuses ou insolites qui révèlent les dessous souvent méconnus de la fabrique cartographique. Dans cet essai accessible et richement illustré, Françoise Bahoken et Nicolas Lambert racontent comment les humains ont progressivement cartographié l’espace qui les entoure.

De la préhistoire à nos jours, de Claude Ptolémée à Albert Einstein, du précurseur Pei Xiu à l’ingénieuse Marie Tharp et l’horloger John Harrison, ce livre foisonnant d’anecdotes retrace une véritable épopée scientifique et technique, faite d’intuitions brillantes, d’erreurs fécondes et d’aventures humaines hors du commun. Dans une approche critique, il montre aussi que les cartes sont à la fois des instruments de connaissance au service du pouvoir et des outils de lutte pour le contester, voire le renverser.

Sommaire de l'ouvrage

Introduction : Il était une fois la cartographie.

Chapitre 1 : Mandarine ou citron ?
Forme. Quelle est la forme de la Terre ? Depuis quand le savons-nous ? Et comment a-t-il été possible d’en déterminer la taille ?

Chapitre 2 : Quelle heure est-il au pôle Nord ?
Coordonnées. Comment déterminer l’emplacement précis d’un lieu sur une carte ?

Chapitre 3 : « Un truc de fille »
Altitude. Comment mesurer la hauteur des montagnes ? Pourquoi choisir le niveau de la mer comme altitude 0 ? L'occasion de parler de Marie Tharp et du rôle des femmes en général en cartographie

Chapitre 4 : Le paradoxe de l’aviateur
Projection. Comment représenter la surface de la Terre sur une feuille de papier ?

Chapitre 5 : Breaking News
Orientation. Pourquoi le Nord est-il en haut ? Tous les cartographes procèdent-ils ainsi ?

Chapitre 6 : La trahison des images
Mensonge. Comment faire mentir les cartes ? Les longueurs n’existent pas, les cartographic traps, les vérités relatives de Google Maps, etc.

Chapitre 7 : Un sport de combat !
Pouvoir. « Qui contrôle la carte contrôle le monde » (Pierre Singaravélou, 2008).

Conclusion : Penser le monde en cartographe.

Auteurs

Françoise Bahoken est chercheuse du Développement durable à l’Université Gustave Eiffel (département Aménagement, mobilités, environnement – AME), chargée d’enseignements à l’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne. Associée au laboratoire Géographie-cités (CNRS) et à la Fondation Paul Ango Ela pour la géopolitique en Afrique centrale.

Nicolas Lambert est ingénieur de recherche CNRS au Centre pour l’analyse spatiale et la géovisualisation (RIATE). Il enseigne la cartographie à l’université Paris Cité et anime la rubrique « le regard du cartographe » dans le journal l’Humanité.

Lien ajouté le 8 octobre 2025

« Faut-il corriger la carte du monde et rendre à l'Afrique sa juste place ? » (TV5 Monde).

On peut se demander pourquoi notre vision du monde est restée toujours collée à la représentation de Mercator. Françoise Bahoken l'explique par la démocratisation de la géographie sur le web. "Les grands dispositifs sur le web utilisent tous cette projection par défaut". Google par exemple vient de changer récemment de projection, mais c'est une des explications. Dans d'autres milieux, celui de géographes, d'universitaires ou d'activistes, nous dit la chercheuse, ce n'est pas cette projection qui est privilégiée. Ils préfèrent adapter la projection à la région du monde étudiée et au théme représenté. La campagne "Correct the Map" pour faire adopter la projection de Gall-Peters, qui représente plus fidèlement la taille des continents et des pays. Soutenue à la mi-août par l'Union africaine, cette initiative veut développer l'usage de cartes donnant une image plus juste de la taille des pays. Des cartes que ces organisations veulent distribuer largement dans les salles de classe et les institutions internationales. Cela changerait considérablement les perceptions fausses sur les pays que des millions de gens ont pu se forger au cours des siècles.

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Cartes et données sur l'évolution des terres cultivées dans le monde (2000-2019)


Source : Potapov, P., Turubanova, S., Hansen, M.C. et al. (2022). Global maps of cropland extent and change show accelerated cropland expansion in the twenty-first century [Cartes mondiales de l’étendue et de l’évolution des terres cultivées montrent une expansion accélérée des terres cultivées au XXIe siècle), Nature Food 3, 19–28. https://doi.org/10.1038/s43016-021-00429-z

Étendue et évolution des terres cultivées à l’échelle mondiale, 2000–2019 (source : Potapov & al, 2022)

Résumé

Des données spatiotemporelles cohérentes concernant les terres cultivées à l'échelle mondiale sont essentielles pour suivre les progrès vers une production alimentaire durable. Dans cette étude, les chercheurs présentent une analyse de l'évolution de la superficie mondiale des terres cultivées au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, dérivée de séries chronologiques de données satellitaires (images Landsat). Ils estiment qu'en 2019, la superficie des terres cultivées était de 1 244 Mha avec une production primaire nette annuelle totale correspondante (PPN) de 5,5 Pg C an −1. De 2003 à 2019, la superficie des terres cultivées a augmenté de 9 % et la PPN des terres cultivées de 25 %, principalement en raison de l'expansion agricole en Afrique et en Amérique du Sud. L'expansion mondiale des terres cultivées s'est accélérée au cours des deux dernières décennies, avec un quasi doublement du taux d'évolution par an, plus particulièrement en Afrique. La moitié des nouvelles superficies cultivées (49 %) ont remplacé la végétation naturelle et le couvert arboré, ce qui est en contradiction avec l'objectif de protection durable des écosystèmes terrestres. Entre 2003 et 2019, la superficie mondiale des terres cultivées par habitant a diminué de 10 % en raison de la croissance démographique. Cependant, la production nationale de terres cultivées par habitant a augmenté de 3,5 % en raison de l'intensification de l'utilisation de certaines terres agricoles. 

Données disponibles

Les cartes mondiales des terres cultivées sont disponibles pour les années 2003, 2007, 2011, 2015 et 2019, ainsi que les cartes dynamiques des terres cultivées (gain et perte nets de terres cultivées) avec des exemples de données. 

Les données MODIS NPP sont également accessibles au public.

Des données statistiques sur l'étendue des terres arables et la population au niveau national sont disponibles sur le site de la FAO et de l'ONU. Les frontières SIG des pays sont disponibles sur le site GADM. Les données sources sont fournies dans l'article.

Lien ajouté le 9 octobre 2025

Xu Wang ,Ye Xu ,Wei Li & Fan de Yurui (2025). Unequal impacts of future droughts on global croplands: contributions of climate and land-use changes across different income groups [Impacts inégaux des futures sécheresses sur les terres cultivées mondiales : contributions des changements climatiques et d'utilisation des terres selon les différents groupes de revenus], npj Natural Hazards.

Des chercheurs de la Chinese Academy of Sciences publient une analyse mondiale des risques de sécheresse pour les terres agricoles. Leur modèle relie changement climatique, usage des sols et inégalités de revenus pour anticiper les crises alimentaires à venir. Les chercheurs montrent que la superficie cultivée mondiale a augmenté de 9% entre 2003 et 2019 sous la pression d’une demande alimentaire en hausse de 35 à 56% d’ici 2050. Cette expansion rend les terres plus vulnérables aux sécheresses déjà responsables de pertes évaluées à 166 milliards de dollars. En combinant les indices SPI et SPEI, l’étude révèle que les sécheresses extrêmes augmenteront fortement sous le scénario SSP585. L’effet de l’évapotranspiration liée à la hausse des températures multiplie jusqu’à 60% la probabilité d’épisodes extrêmes, notamment en Afrique et en Europe. Les terres agricoles des pays à revenu faible ou intermédiaire sont les plus exposées. Sous SSP585, la surface affectée par les sécheresses extrêmes pourrait augmenter de plus de 5000% dans ces pays, contre environ 250% dans les économies développées, accentuant les inégalités climatiques. La dynamique des sécheresses évolue aussi : les épisodes courts de 3 mois tendent à se prolonger en sécheresses de 6 mois. Ce basculement accroît les pertes agricoles et la pression sur l’eau, en particulier dans les régions tropicales et méditerranéennes déjà soumises à un stress hydrique. Les scénarios à fortes émissions confirment la domination du facteur climatique : sous SSP585, plus de 98% de l’exposition des terres cultivées aux sécheresses est imputable au climat. Les changements d’usage des sols n’atténuent plus les effets, et peuvent même amplifier les risques. Les auteurs soulignent que les modèles de sécheresse tenant compte de la température (SPEI) prévoient des impacts bien plus sévères que ceux basés sur les seules précipitations (SPI). L’évapotranspiration devient le moteur majeur de l’aridification dans un monde à +3°C. Cette recherche démontre que la vulnérabilité agricole mondiale est avant tout climatique et sociale. Les pays pauvres peu équipés pour s’adapter supporteront l’essentiel des pertes. Prévoir, diversifier les cultures et réduire les émissions devient vital pour la sécurité alimentaire. 

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Données CORINE Land Cover 2018 sur l'Europe

Copernicus : accès libre et ouvert aux cartes concernant la couverture des sols (2015-2019)

WorldCover (ESA), une couverture terrestre de l'occupation du sol à 10m de résolution

Mise à jour de la base de données sur la couverture du sol aux Etats-Unis (NLCD)

La République des Cartes, une initiative collective pour révéler le pouvoir des cartes


La carte n'est pas qu'un outil : c'est une invitation à voir le monde autrement, à agir collectivement et à imaginer des futurs communs. Telle est la vision portée par la République des Cartes, un projet collectif inédit qui invite chacun à s'emparer du pouvoir des cartes pour regarder le monde autrement, faire débat et contribuer à décider du devenir de nos territoires. La République des cartes est une initiative collective pour révéler le pouvoir des cartes comme levier démocratique

Un collectif diversifié et engagé

La République des cartes fédère des chercheurs, des artistes, des élus, mais aussi des entreprises et associations, des institutions culturelles et des citoyens. Elle est portée par l’IGN, la Banque des territoires, Leonard (Groupe Vinci), la Fabrique de la cité, OVHcloud, CY école de design (CY Cergy Paris Université) et le Conseil national de l’information géolocalisée (CNIG), rejoints récemment par l’agence Nodesign, le média AOC et Ubisoft. Son comité d'orientation, présidé par Maxime Blondeau, réunit des personnalités de référence dans les domaines de la cartographie, écologie, géopolitique, culture, sciences sociales et philosophie. 

Cinq leviers d’actions pour donner leur place aux cartes

À travers des publications régulières, un podcast et une grande journée annuelle, la République des cartes entend rendre visible le rôle essentiel de la cartographie pour comprendre, décider et agir ensemble. 

  • une journée nationale de la carte
  • une bannière commune pour rassembler
  • un atelier et une expo clés en main pour faire vivre l’initiative partout
  • une série du podcast Sismique pour faire entendre les voix de la cartographie
  • des publications pour nourrir le débat.
Rendez-vous le 4 février 2026 pour le premier Jour de la carte
Le 4 février 2026 se tiendra partout en France et à l'international la première édition du Jour de la carte qui aura lieu chaque année le premier mercredi du mois de février. 

Des podcasts réalisés en partenariat avec Sismique

Sismique est une chaîne de podcasts qui explore les grandes transitions de notre époque. Nous vous invitons à découvrir leur univers et leurs contenus passionnants sur leur chaîne. Une carte raconte des histoires, révèle des enjeux, ouvre des débats. Avec cette série, nous explorons comment les cartes peuvent être des outils de pouvoir ou d'émancipation, des médias qui transforment nos consciences, des leviers de souveraineté… et peut-être aussi des boussoles pour imaginer nos futurs communs.

La République des Cartes, une série en 5 épisodes en partenariat avec l'IGN (l'Institut national de l'information géographique et forestière) :

Saison 1 - Les 5 épisodes
 
Christian Grataloup, géographe
Histoire de la carte, de son rôle au service du pouvoir à ses usages citoyens.

Géopolitique : cartes et territoires au XXIe siècle
Virginie Raisson-Victor, Présidente du Giec Pays de la Loire
Géopolitique et enjeux du siècle. Nouveaux enjeux liés aux territoires et aux représentations.
Prochainement

Cartes : un enjeu de souveraineté
Sébastien Soriano, Directeur général de l'IGN
Carte – numérique – souveraineté. Une dimension stratégique pour l'Europe et la France.
Prochainement

Cartes et médias
Clara Dealberto, responsable infographiste au Point
Les cartes pour montrer des phénomènes, contextualiser l'actualité et influencer l'opinion.
Prochainement

Culture, imaginaire et art
Maxime Blondeau (cosmographe et auteur du livre Géoconscience) & Marine Le Breton (cartographe)
Les cartes comme support de récits, d'imaginaires et de création artistique.
Prochainement

Articles connexes


Les cartes produites par l'atelier de cartographie thématique de l'IGN

Cartographier l'Anthropocène. Changer d'échelle pour pouvoir agir (Atlas IGN, 2022)

Forme du savoir, forme du pouvoir. Les atlas géographiques à l'époque moderne et contemporaine




La carte, objet éminemment politique. Le plan de retrait de Gaza proposé par Trump


La Maison Blanche a publié le 29 septembre 2025 un plan de retrait de Gaza. Le plan de paix global présenté par Donald Trump prévoit un retrait progressif de l’armée israélienne de Gaza et la reconstruction de la région au bénéfice de sa population, durement touchée par des années de conflit. Ce "plan de paix", qui s'apparente plus à une tentative de cessez-le-feu, a été salué par la France et la communauté internationale. Mais il ne fait pas l'unanimité parmi les belligérants. L’accord propose un retrait progressif de l’armée israélienne de la bande de Gaza, mais reste flou sur la question palestinienne.


Légende du plan :
  • en bleu : contrôle actuel par les Forces de défense israéliennes (FDI)
  • en jaune : 1er retrait juste après la libération des otages 
  • en rouge : 2ème retrait lorsqu’une Force internationale de stabilisation (FSI) sera mobilisée
  • en hachure : 3ème retrait, zone tampon de sécurité.
La légende du plan prévoit un retrait progressif de Tsahal sans pour autant de fixer de dates précises. Le 1er retrait est conditionné à la libération des otages, le 2nd retrait est conditionné à la mobilisation d'une force internationale de stabilisation, le 3e retrait viserait à terme former un tampon de sécurité.

Le plan en 20 points présenté par Donald Trump après son entretien avec Benyamin Nétanyahou est en retrait par rapport au projet franco-saoudien adopté par l’Assemblée générale des Nations Unies. Même s’il connait un début d’exécution, il n’ouvre pas la voie à une solution politique. Le rêve de riviera ("Côte d'Azur du Moyen Orient") ébauché par Donald Trump en février 2025 n'est pas mort. Et un revenant, le premier ministre britannique Tony Blair, participe à sa résurrection.

« Le Plan Trump pour Gaza : des espoirs et des doutes » (L'Essentiel du Dessous des cartes - Arte)
L'émission résume, cartes à l'appui, les principaux enjeux de ce "plan de paix" qui suscite des débats. Si le plan de paix américain suscite de nombreux espoirs, des questions demeurent sur la bonne foi des belligérants à qui il est demandé de s’effacer derrière une "Autorité de transition pour Gaza" et une "Force internationale de stabilisation temporaire", constituée notamment de partenaires arabes. D’autres questions abyssales restent également en suspens.


« Plan Trump pour Gaza : un plan pour la paix ou un plan en trompe-l’œil ? » (28 minutes - Arte)
Sans reconnaître explicitement l'Etat palestinien, le plan semble ouvrir la porte à un cessez-le-feu. Mais tous les acteurs n'y voient pas la même chose...


« Le plan Trump pour Gaza : les acteurs de la région » (L'Essentiel du Dessous des Cartes, Arte)
Le président américain a posté sur Truth Social une carte indiquant une première ligne de retrait de l'armée israélienne, mais aussi une zone tampon entrant plus profondément dans le territoire gazaoui que ce qui semblait avoir été convenu. Parallèlement, les négociations autour du "plan Trump" pour Gaza s'ouvrent en Égypte avec les principaux acteurs de la région.


Sur la nouvelle carte sans légende partagée par Trump le 4 octobre 2025, une ligne jaune coupe le territoire en deux. Celle-ci correspondrait au premier retrait de l'armée israélienne dans la zone après la libération des otages. "Après des négociations, Israël a accepté la ligne de retrait initiale, que nous avons montrée et partagée avec le Hamas", écrit Donald Trump dans la publication. Contrairement à la carte dévoilée par Washington le 29 septembre, on ne retrouve par l'idée de retrait progressif de Tsahal. Il y a donc du flou pour cette nouvelle carte, avec un contrôle de l'armée israélienne qui serait plus important que ce qui a été proposé auparavant au Hamas. En effet, la ligne de contrôle israélienne se situerait au minimum à deux kilomètres à l'intérieur de la bande de Gaza. En outre, Israël continue de contrôler tous les points de passage entrant et sortant de Gaza, y compris le point de passage de Rafah avec l’Égypte. Si Benyamin Netanyahou a affirmé qu'Israël ne se retirerait pas entièrement de la bande Gaza, à l'inverse, le Hamas demande un retrait total et s'oppose à l'idée d'une zone tampon contrôlée par Israël.

La ligne de retrait initial de l'armée israélienne dans la bande de Gaza, selon le plan de paix de Trump proposé fin septembre. - Truth Social @Donald Trump


Dans la première phase du plan de cessez-le-feu, Israël conserverait le contrôle de près de 60 % de la bande de Gaza, comme le montre une carte plus détaillée publiée par le quotidien Aljazeera.

Sources 

« Ce que le plan de Donald Trump pour Gaza passe sous silence en dit beaucoup plus que ce qu’il propose » (Le Monde).
Si on ne peut que saluer la tentative de trouver une issue à la guerre entre Israël et le Hamas, le plan présenté par D.Trump omet de nombreux éléments déterminants pour l’avenir de la région et de ses peuples.

« Réponse du Hamas, retrait militaire israélien, gouvernance… Pourquoi le plan de paix de Donald Trump à Gaza reste fragile » (France-Info).
Le plan en 20 points, approuvé par le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou et salué par la communauté internationale, est suspendu à la réponse du Hamas.

« Pourquoi le plan de Trump pour Gaza est très difficile à accepter pour le Hamas » (HuffPost).
Le mouvement palestinien souhaite amender certains points du plan américain pour l’enclave.

« L’attaque d’Israël au Qatar, le tournant qui a conduit Trump à imposer son plan de paix » (Courrier international).

« Le plan Trump ou le jeu du mikado au Proche-Orient » (Le Temps). Au-delà des caractéristiques propres de Donald Trump, son plan semble vouloir renouer avec la logique des petits pas, qui laisse les questions de fond pour plus tard. Un jeu de mikado auquel il est difficile de croire après deux ans de massacres à Gaza.

« Guerre dans la bande de Gaza : le Hamas se dit prêt à libérer les otages dans le cadre du plan de paix de Donald Trump, sous réserve "que les conditions soient réunies sur le terrain" » (France-Info).

Il peut être intéressant de comparer le plan proposé par Trump avec le précédent Plan de paix américain de janvier 2020 qui avait déjà suscité des réactions (Wikipédia). Le contexte a cependant évolué depuis 2020 : ce nouveau plan de paix trouvera-t-il plus d'écho ?

The Economist a publié un graphique sur les résultats des cessez-le-feu au Moyen Orient pour la période 1989 à 2020. L'analyse suggère un optimisme très relatif.

« À quelle fréquence les cessez-le-feu au Moyen-Orient fonctionnent-ils ? » (The Economist)


« Même si le fragile cessez-le-feu est maintenu, de nombreux Gazaouis n'ont plus de foyer où retourner » (Bloomberg Graphics). 

La majorité des 2,2 millions d'habitants ont été déplacés à l'intérieur et beaucoup n'ont plus de foyer où retourner, même si le cessez-le-feu est maintenu. Les Palestiniens sont entassés dans des tentes au sud de la ville de Gaza. Même si Trump a obtenu des promesses de cessez-le-feu, sa transformation en paix à long terme dépend de nombreux défis - le plus immédiat étant de reloger et nourrir la population de Gaza, puis de convenir d'une gouvernance et de la manière de financer une reconstruction coûteuse - tandis que les menaces d'une reconstruction du Hamas pour raviver les combat ou d'un retour d'Israël au conflit persistent. Une analyse satellite montrant des bâtiments endommagés et des tentes révèle des centaines de Palestiniens déplacés qui ont érigé des abris le long de la côte de la bande de Gaza, après avoir été contraints de quitter des zones urbaines qui ont été détruites. La reconstruction qui, selon la Banque mondiale en février 2025 pourrait coûter 53 milliards de dollars, et un avenir meilleur pour Gaza sont encore loin.

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Décrypter le conflit Israël-Hamas à partir de cartes

Israël-Hamas. Cartographie des massacres du 7 octobre 2023


Les cartes produites par l'atelier de cartographie thématique de l'IGN


Lancé en 2024, l'atelier de cartographie thématique de l'IGN a pour vocation de venir en appui aux services publics dans la mise en valeur cartographique de leurs données et d'être un espace de réflexion autour de la sémiologie graphique et des façons les plus efficaces de représenter les évolutions des territoires. Les réalisations de l'atelier de cartographie de l'IGN sont consultables dans la rubrique Terrain de l'IGN Mag. Ces cartes sont disponibles en licence Creative Commons avec l'indication des sources utilisées. Les choix sémiologiques opérés sont intéressants et méritent d'être analysés et discutés.

Voici une recension des cartes d'ores et déjà publiées :


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Carte de répartition des risques naturels en France métropolitaine (IGN)

Cartographier l'anthropocène - Le risque inondation (Atlas IGN, 2025)

Cartographier l'anthropocène à l'ère de l'intelligence artificielle (IGN, 2024)

Cartographier l'anthropocène. Atlas 2023 de l'occupation du sol (IGN)

Cartographier l'anthropocène. Changer d'échelle pour pouvoir agir (Atlas IGN, 2022)

Cartes IGN, une application mobile pour comprendre le territoire et découvrir la France autrement