Cartes et données sur l'évolution des terres cultivées dans le monde (2000-2019)


Source : Potapov, P., Turubanova, S., Hansen, M.C. et al. (2022). Global maps of cropland extent and change show accelerated cropland expansion in the twenty-first century [Cartes mondiales de l’étendue et de l’évolution des terres cultivées montrent une expansion accélérée des terres cultivées au XXIe siècle), Nature Food 3, 19–28. https://doi.org/10.1038/s43016-021-00429-z

Étendue et évolution des terres cultivées à l’échelle mondiale, 2000–2019 (source : Potapov & al, 2022)

Résumé

Des données spatiotemporelles cohérentes concernant les terres cultivées à l'échelle mondiale sont essentielles pour suivre les progrès vers une production alimentaire durable. Dans cette étude, les chercheurs présentent une analyse de l'évolution de la superficie mondiale des terres cultivées au cours des deux premières décennies du XXIe siècle, dérivée de séries chronologiques de données satellitaires (images Landsat). Ils estiment qu'en 2019, la superficie des terres cultivées était de 1 244 Mha avec une production primaire nette annuelle totale correspondante (PPN) de 5,5 Pg C an −1. De 2003 à 2019, la superficie des terres cultivées a augmenté de 9 % et la PPN des terres cultivées de 25 %, principalement en raison de l'expansion agricole en Afrique et en Amérique du Sud. L'expansion mondiale des terres cultivées s'est accélérée au cours des deux dernières décennies, avec un quasi doublement du taux d'évolution par an, plus particulièrement en Afrique. La moitié des nouvelles superficies cultivées (49 %) ont remplacé la végétation naturelle et le couvert arboré, ce qui est en contradiction avec l'objectif de protection durable des écosystèmes terrestres. Entre 2003 et 2019, la superficie mondiale des terres cultivées par habitant a diminué de 10 % en raison de la croissance démographique. Cependant, la production nationale de terres cultivées par habitant a augmenté de 3,5 % en raison de l'intensification de l'utilisation de certaines terres agricoles. 

Données disponibles

Les cartes mondiales des terres cultivées sont disponibles pour les années 2003, 2007, 2011, 2015 et 2019, ainsi que les cartes dynamiques des terres cultivées (gain et perte nets de terres cultivées) avec des exemples de données. 

Les données MODIS NPP sont également accessibles au public.

Des données statistiques sur l'étendue des terres arables et la population au niveau national sont disponibles sur le site de la FAO et de l'ONU. Les frontières SIG des pays sont disponibles sur le site GADM. Les données sources sont fournies dans l'article.

Lien ajouté le 9 octobre 2025

Xu Wang ,Ye Xu ,Wei Li & Fan de Yurui (2025). Unequal impacts of future droughts on global croplands: contributions of climate and land-use changes across different income groups [Impacts inégaux des futures sécheresses sur les terres cultivées mondiales : contributions des changements climatiques et d'utilisation des terres selon les différents groupes de revenus], npj Natural Hazards.

Des chercheurs de la Chinese Academy of Sciences publient une analyse mondiale des risques de sécheresse pour les terres agricoles. Leur modèle relie changement climatique, usage des sols et inégalités de revenus pour anticiper les crises alimentaires à venir. Les chercheurs montrent que la superficie cultivée mondiale a augmenté de 9% entre 2003 et 2019 sous la pression d’une demande alimentaire en hausse de 35 à 56% d’ici 2050. Cette expansion rend les terres plus vulnérables aux sécheresses déjà responsables de pertes évaluées à 166 milliards de dollars. En combinant les indices SPI et SPEI, l’étude révèle que les sécheresses extrêmes augmenteront fortement sous le scénario SSP585. L’effet de l’évapotranspiration liée à la hausse des températures multiplie jusqu’à 60% la probabilité d’épisodes extrêmes, notamment en Afrique et en Europe. Les terres agricoles des pays à revenu faible ou intermédiaire sont les plus exposées. Sous SSP585, la surface affectée par les sécheresses extrêmes pourrait augmenter de plus de 5000% dans ces pays, contre environ 250% dans les économies développées, accentuant les inégalités climatiques. La dynamique des sécheresses évolue aussi : les épisodes courts de 3 mois tendent à se prolonger en sécheresses de 6 mois. Ce basculement accroît les pertes agricoles et la pression sur l’eau, en particulier dans les régions tropicales et méditerranéennes déjà soumises à un stress hydrique. Les scénarios à fortes émissions confirment la domination du facteur climatique : sous SSP585, plus de 98% de l’exposition des terres cultivées aux sécheresses est imputable au climat. Les changements d’usage des sols n’atténuent plus les effets, et peuvent même amplifier les risques. Les auteurs soulignent que les modèles de sécheresse tenant compte de la température (SPEI) prévoient des impacts bien plus sévères que ceux basés sur les seules précipitations (SPI). L’évapotranspiration devient le moteur majeur de l’aridification dans un monde à +3°C. Cette recherche démontre que la vulnérabilité agricole mondiale est avant tout climatique et sociale. Les pays pauvres peu équipés pour s’adapter supporteront l’essentiel des pertes. Prévoir, diversifier les cultures et réduire les émissions devient vital pour la sécurité alimentaire. 

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