"Atlas des esclavages. Faits et chiffres sur le travail forcé" (2021).
A télécharger sur le site de la Fondation Rosa Luxembourg. Disponible en anglais et en français.
Lorsque l’on pense au mot esclavage, on imagine des personnes enchaînées et embarquées de force sur des navires en Afrique pour être déportées à travers le monde. Il vient rarement à l’esprit que l’esclavage se rapporte aussi au monde moderne et aux conditions de vie et de travail actuelles. En effet, l’esclavage a été officiellement aboli dans tous les pays. Et pourtant, même si l’article 4 de la Déclaration universelle des droits de l’Homme de 1948 stipule que « nul ne sera tenu en esclavage ni en servitude; l’esclavage et la traite des esclaves sont interdits sous toutes leurs formes », il serait faux de croire que l’esclavage a aujourd’hui disparu. De fait, jamais encore dans l’histoire le nombre de personnes réduites en esclavage n’a été aussi élevé – en chiffres absolus. L’Organisation internationale du travail des Nations unies parle d’« esclavage moderne » et estime qu’au moins 40 millions de personnes en sont actuellement victimes.
L’objectif de cet atlas est d’attirer l’attention sur ces phénomènes d’esclavage largement ignorés et d’apporter les preuves que la persistance de ces pratiques inhumaines constitue un problème public mondial. La conclusion du récent Rapport mondial sur la traite des personnes de l’Office des Nations unies contre la drogue et le crime (ONUDC, 2020) confirme que nul n’est à l’abri du crime d’esclavage... L’Atlas des esclavages entend montrer que l’esclavage moderne possède de nombreux visages : de l’asservissement d’enfants dans des groupes paramilitaires ou dans des plantations de cacao pour l’industrie chocolatière, aux personnes en situation de servitude pour dettes ou exploitées dans le secteur de la pêche, en passant par les victimes de la prostitution forcée en Europe et celles du travail forcé imposé par l’État de Corée du Nord. Les itinéraires de la traite coïncident souvent avec les routes migratoires des réfugié·es et des migrant·es. De fait, les conflits rendent plus vulnérables celles et ceux qui sont contraint·es de fuir – et les trafiquant·es exploitent cette vulnérabilité. La longue histoire de l’esclavage remonte à des milliers d’années, avant la période coloniale; les enseignements du passé doivent nous servir à combattre les formes modernes d’esclavage.
La Rosa-Luxemburg-Stiftung (RLS) est une organisation internationale, progressiste et à but non lucratif ; créée en 1990, elle a pour but de développer l’éducation politique. La RLS travaille en faveur de la pleine réalisation des droits démocratiques et sociaux pour toutes et tous, en coopérant avec des centaines d’organisations partenaires pour promouvoir des transformations socio-économiques justes et durables, l’égalité des sexes et le féminisme, la solidarité internationale et la paix. À l’instar de son inspiratrice, Rosa Luxemburg, la fondation éponyme œuvre dans un esprit résolument internationaliste pour renforcer les forces politiques d’émancipation et contribuer au développement d’alternatives fondées sur les principes du socialisme démocratique
L'atlas des esclavages comprend de nombreuses données assorties de cartes et de graphiques, très utiles pour enseigner et sensibiliser sur cette question.
Pour compléter
Une série de cartes sur l'esclavage réalisées par @LegendesCarto pour la revue L'Histoire :
- L'esclavage au coeur de la démocratie athénienne
- Le servage dans l'empire russe
- Les traites islamiques
- Les traites négrières
- Dans l'enfer de la plantation aux Amériques
L'esclavage est l'une des plus grandes tragédies de l'humanité. Comment expliquer l'asservissement de millions d'individus depuis l'Antiquité ? Retour sur une longue histoire à l'échelle mondiale.
L'Histoire Juniors n°15 - Esclavage (à télécharger).
— CLEMENT Matthieu (@histgeoclement) August 10, 2020
Ressource majeure pour étudier la construction de l'histoire par la recherche sur la traite de l'esclavage avec les données de 35 000 expéditions de traite entre 1514 et 1866. Une traduction en fr. pour les élèves soon ?! https://t.co/RXZiCWJSf5 @eduscol_HG @slavevoyages pic.twitter.com/4Wql45NfYT
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