L'impact de la pandémie sur les droits des enfants (KidsRights Index 2021)


La KidsRights Foundation publie son indice annuel des droits des enfants. La version 2021 témoigne de l'impact très négatif de la pandémie de Covid-19.

Pour Marc Dullaert, le fondateur et président de la Fondation KidsRights, « les gouvernements doivent se concentrer sur la santé mentale et l'éducation autant que sur l'économie, de manière à protéger les générations futures. Le rétablissement de l'éducation est la clé si l'on veut éviter une catastrophe générationnelle. »

En 2021, l'Islande est encore au premier rang comme l'an dernier, suivie par la Suisse et la Finlande. Le Tchad, l'Afghanistan et la Sierra Leone sont en bas du tableau.  Les scores sont calculés selon cinq domaines concernant les droits de l'enfant : « la vie », « l'éducation », « la protection », « la santé » et « un environnement propice aux droits de l'enfant ». Cette dernière catégorie est basée sur les observations du Comité des Nations Unies sur les droits de l'enfant. L'Index 2021 contient  une note spéciale sur l'impact de la pandémie actuelle de Covid-19 sur les enfants et les implications futures de celle-ci sur les droits des enfants.

Les droits des enfants dans le monde selon le KidsRights Index 2021



IMPACT SUR L'ÉDUCATION

168 millions d'enfants se sont retrouvés sans école pendant près d'un an. Moins de la moitié de la population de 71 pays a accès à Internet, et ce chiffre tombe en dessous de 25 % dans les pays d'Afrique et d'Asie du Sud. Au moins un écolier sur trois n'a pas pu accéder à l'apprentissage à distance pendant la fermeture des écoles. L'UNESCO a reconnu que : « plus de 100 millions d'enfants supplémentaires risquent de tomber en dessous du niveau minimum de compétence en lecture en raison de la crise sanitaire ».

AUGMENTATION DE LA VIOLENCE DOMESTIQUE

Le rapport reflète une augmentation étonnante de la violence domestique et des abus pendant ces fermetures, avec des enfants comme principales victimes. Les fermetures d'écoles se traduisent par une augmentation des mariages précoces et des violences sexuelles dans certains pays. L'ONG Plan International suggère que 13 millions de mariages d'enfants supplémentaires devraient se produire entre 2020 et 2030.

MENACES SUR LA SANTÉ PHISQUE ET MENTALE AINSI QUE SUR LE BIEN-ÊTRE

142 millions d'enfants supplémentaires sont tombés dans la pauvreté matérielle et n'ont pas accès à la protection sociale. Un rapport de l'UNICEF et de l'Organisation internationale du travail indique que chaque point de pourcentage d'augmentation de la pauvreté entraîne une augmentation d'au moins 0,7 point de pourcentage du travail des enfants.
La perte de l'accès aux repas scolaires (souvent le repas principal ou le plus nutritif de la journée) a de graves conséquences sur le développement physique et le bien-être mental des enfants. En mars 2021, rien qu'en Amérique latine et dans les Caraïbes, 80 millions d'enfants ont été privés de repas scolaires quotidiens. Au Royaume-Uni, le Royal College of Psychiatrists a identifié en avril 2021 que si la crise affecte des personnes de tous âges, ce sont les moins de 18 ans qui souffrent le plus de problèmes de santé mentale. Il soulignent "les effets dévastateurs que les fermetures d'écoles, les amitiés perturbées et les incertitudes causées par la pandémie peuvent avoir sur la santé mentale des enfants et des jeunes". 

QUELQUES ÉLÉMENTS POSITIFS

Il reste quelques lueurs d'espoir. Le Bangladesh, malgré sa pauvreté, a mise en place un dispositif d'école à domicile en reprenant l'une des chaînes de télévision nationales, Bangladesh Television. La Belgique comme la Suède ont fait tout leur possible pour maintenir les écoles ouvertes dans leurs pays. L'Écosse va être la première nation à intégrer dans sa législation nationale la Convention des Nations Unies relative aux droits de l'enfant.




Pour compléter

Le travail des enfants en recrudescence pour la première fois en vingt ans (Le Monde, 10 juin 2021)
Entre 2016 et 2020, 8,4 millions d’enfants supplémentaires ont été forcés de travailler. Une tendance inquiétante alors que la pandémie pourrait accélérer ce retour en arrière.


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