Numérisation des archives de la Société de Géographie sur Gallica


Une partie des archives de la Société de Géographie (photographies, plaques de verres, cartes, portraits, manuscrits) est disponible en version numérique sur Gallica, le site de la Bibliothèque nationale de France (BnF).

Gallica : accès aux archives de la Société de Géographie.

Cliquer sur ces liens pour accéder directement aux cartes et aux images numérisées. Voir aussi ce lien sur les globes.

La Société de Géographie a été fondée à Paris en 1821 avec le but de concourir aux progrès de la géographie et d'encourager les voyages de découvertes dans les contrées encore inconnues. Sa création et ses ambitions s'inscrivent alors dans une vaste entreprise de connaissance et de découverte du monde. L'essor de la photographie, contemporain du grand mouvement d'exploration de la seconde moitié du XIXe siècle, permet de renouveler l'imaginaire occidental de l'ailleurs. Voyageurs solitaires, expéditions scientifiques, missions religieuses, civiles ou militaires, rapportent les premières images de régions et de peuples jusque-là ignorés des Occidentaux. La Société de Géographie va susciter et parrainer de nombreuses expéditions, suivre les progrès des voyageurs, leur décerner des prix. Toutes ces images vont confronter les sociétés occidentales à des réalités nouvelles, bousculer ou conforter leur vision du monde et leur regard sur l'autre et contribuer à un profond renouvellement de l'imaginaire géographique.

Une bibliothèque est prévue dès l’origine et s’enrichit au fil des années d'une documentation considérable reçue par don ou échange : récits de voyage, revues de géographie, cartes et atlas, notes et carnets d’explorateurs et, dans le dernier quart du siècle, photographies.


Le département des Cartes et Plans de la BnF est depuis 1942 dépositaire des collections de la Société de géographie. Le fonds iconographique compte environ 145 000 photographies, prises entre 1850 et 1950 dans le monde entier. L'intérêt de cette collection, où se croisent la géographie, l'histoire, l'ethnologie, l'archéologie ou l'architecture est à la fois documentaire et esthétique. La numérisation de ce fonds est en cours depuis 2007 et permet de mettre en ligne chaque année plusieurs milliers d'images sur Gallica et Gallica intra muros.


Le Bulletin de la Société de Géographie (1825-1899), ainsi que la revue La Géographie (1900-1938) sont également disponibles sur le site Gallica. Le Bulletin représente pas moins de 119 numéros en 74 ans (1825-1899). Voici par exemple un extrait du Bulletin de la Société de Géographie paru en 1885 au moment même où les géographes commencent à s'interroger sur l'oeuvre coloniale de l'Europe (cf Congrès de Berlin la même année conduisant au partage de l'Afrique) :



La BnF a consacré en 2007 une exposition sur la Société de Géographie. Celle-ci s'organise en trois temps : l’exploration du monde, un siècle de bouleversements, la passion de l’inventaire :
http://expositions.bnf.fr/socgeo/
 

La sélection Gallica consacrée aux « Amériques en cartes » signale tous les documents cartographiques numérisés par la BnF où figure l’ensemble ou une partie du continent américain, dont les cartes issues du Service hydrographique de la Marine et de la collection d’Anville. Au sein de ce corpus, deux modes d’accès aux cartes sont proposés, chronologique ou géographique. L'accès chronologique siècle par siècle, du XVIe au XXe siècle, concerne les cartes représentant le continent américain dans sa totalité ou l’une de ses grandes zones continentales. L'accès géographique donne à voir les cartes de chaque territoire, par grandes zones continentales ou par État souverain actuel.


L'état des connaissances géographiques en 1875
(source : Bulletin de la Société de Géographie, à consulter sur Gallica)


Commentaire (extrait de l'expo de la BnF) : "Victor-Adolphe Malte-Brun, secrétaire général de la Société de géographie de 1860 à 1866, réalise cette carte à l'occasion du Congrès international des sciences géographiques tenu à Paris en août 1875. À l'exception de l'Europe, l'opposition reste flagrante entre la connaissance que les Occidentaux ont des côtes et l'intérieur de certains continents, encore inexploré. Les hautes latitudes, les régions himalayennes, le désert australien et le bassin de l'Amazone sont largement inconnus. Les « blancs » de la carte d'Afrique, particulièrement visibles, sont autant d'invitations à l'exploration".

Pour compléter

L'université Bordeaux Montaigne propose également une sélection de plus de 2000 cartes anciennes (avant 1945) :
http://1886.u-bordeaux-montaigne.fr/items/browse?type=14

Laura Péaud, « Les premières sociétés de géographie (Paris, Berlin, Londres) », Terra Brasilis (Nova Série) [Online], 5 | 2015, http://journals.openedition.org.terrabrasilis/1394 

La fondation des sociétés de géographie de Paris, Berlin et Londres dans les années 1820 constitue un des symboles les plus forts de la création d'une nouvelle discipline indépendante et solide. En France, Prusse et Grande-Bretagne, les géographes espèrent que leur champ soit considéré comme une vraie discipline. Pour atteindre ce but, ils structurent progressivement les savoirs géographiques selon des principes de scientificité. Cet article vise à saisir les bases épistémologiques et institutionnelles qui structurent la jeune discipline, pour mettre en avant les façons de faire partagées par les trois pays, dans un esprit de coopération scientifique, et aussi les différences nationales, dans un contexte de concurrence et d'affirmation nationale.

Dominique Lejeune (1982). La « Société de géographie » de Paris, un aspect de l'histoire sociale française, Revue d’Histoire Moderne & Contemporaine, 29-1 pp. 141-163 

 






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