L'Internet des objets : et la géomatique dans tout ça ? #IOTGEOMATICS
Pour sa 4e journée d’études, le Master Géomatique appliquée aux études urbaines et aux risques s’intéresse à l’Internet des objets, et plus largement aux objets connectés, en se demandant de quelle manière ils mettent en question la géomatique et ses pratiques. Organisée le mardi 6 mars 2018 à l’Université de Cergy-Pontoise, cette journée d’étude vise à ouvrir un débat entre professionnels, étudiants, enseignants-chercheurs et société civile autour du phénomène grandissant – et fortement transformateur de nos quotidiens, comme de nos pratiques professionnelles – qu’est l’Internet of Things (IoT) en le prenant au prisme spécifique de ses applications et de ses implications géographiques et territoriales.
Internet of EveryThings or of NoThings : quels enjeux géomatiques ?
Smartphones, montres, frigos, compteurs d’électricité ou de gaz,
voitures, dispositifs médicaux et de secours… connecté.e.s ;
balises, capteurs, applications utilisés dans l’agriculture,
l’industrie, l’énergie ou la finance, jusqu’à la gestion des
milieux urbanisés : les objets qui mesurent, calculent,
communiquent, produisent et stockent de la donnée sont déployés à
vive allure. Ils investissent nos quotidiens du plus près de notre
peau (même sous elle, si l’on considère les déploiements du
bio-hacking et les tentations transhumanistes) aux plus grands
territoires et à la planète. Les applications individuelles,
industrielles et urbaines liées à ce déploiement ont tant investi
de manière diffuse le paysage de nos pratiques personnelles et
professionnelles que ces outils et leurs applications sont
régulièrement présentées tout à la fois comme inéluctables,
indispensables et potentiellement invisibles.
Certains prophétisent un avenir radieux à ces technologies. On
prévoit par exemple à l'horizon 2040 une baisse continue du coût
des capteurs combinée à un renforcement de leur miniaturisation et
de leur puissance de calcul et à l’extension des réseaux de
communication numérique, qui aurait pour effet une multiplication
hexamétrique du volume de données produites, échangées et stockées
(Wyman 2015). Bien que la précision et la méthodologie
d'élaboaration de ces prévisions soient particulièrement
discutable, ces affirmations pointent néanmoins deux tendances de
fond :
- d’une part, le volume de données augmente, mais comment
évoluent la nature, les technologies et les usages de telles
données ?
- d’autre part, quels imaginaires
et quels projets contribuent à renouveler et à renforcer cette
production et exploitation de données et quelles prospectives
sociales et territoriales esquisser ?
Ainsi, il est fondamental de saisir non seulement la progression
en volume de ces données mais aussi les évolutions des
informations que l’on peut en extraire et la gestion de tels
dispositifs. À ce titre, les données géospatiales produites ou
mobilisées par les objets connectés, leurs usages possibles et
leur capacité à transformer l’information géographique, comme les
pratiques et savoirs associés restent largement à questionner. En
quoi les types de données produits par les objets connectés
interpellent-ils les géomaticien.ne.s ? Sont-ils susceptibles de
transformer l’information géographique et les systèmes associés ?
L’internet des objets n'a encore été que peu analysé dans son
potentiel géographique, alors même que son croisement avec la
géomatique permet de rendre compte d’une variété considérable de
pratiques à l'oeuvre, en lien avec des dispositifs d'information
géographique raisonnés relativement classiques ou procédant au
contraire de détournements, bricolages, hacks et autres formes
innovantes. Il s’agira d’envisager les perspectives
socio-techniques à l'horizon de cette rencontre entre internet des
objets et géomatique.
Pour répondre à ces questions, et en susciter d’autres, la
journée d’étude se déroulera en trois temps, de communications, de
débats et de mise en pratique. Tous trois ont pour vocation de
questionner d’abord les pratiques ordinaires mobiles et
connectées, puis la prise en compte du potentiel des objets
connectés pour la fabrique des espaces de demain.
Programme de la journée du 6 mars 2018
Matinée – Salle des Conférences, Université de Cergy-Pontoise, Site des chênes – bâtiment chênes 1 - plan d'accès disponible ici
Entrée libre, conférence ouverte à tou.te.s.
9h - Accueil – Petit déjeuner
9h30 - Introduction à la journée, Jean-Baptiste Frétigny, Damien Masson (Université de Cergy-Pontoise, MRTE, Master Géomatique)
9h45 - La mobilité des touristes à travers les objets connectés, Sairi T. Piñeros (Université Paris I - EIREST, École Supérieure d'Ingénieurs Léonard de Vinci-ESILV)
10h15 – Dispositifs numériques mobiles pour le design urbain et des ambiances : perspectives issues du workshop, Myriam Servières, (École Centrale de Nantes, AAU, équipe Crenau)
10h45 – Pause café
11h - Téléphone et pratiques mobiles, Julie Fen Chong (Université de Bourgogne, THEMA),
11h30 - Localisation autonome du piéton en ville à l’aide d’objets 3D connus, Nicolas Antigny (IFFSTAR)
12h – L’internet des objets et la géomatique en débats, réactions sur la matinée par Jean-François Perrat (ENS Lyon, EVS) et Victor Santoni (Université de Cergy-Pontoise, MRTE) puis discussion ouverte avec le public.
12h40 - 14h00 Déjeuner (sur réservation)
Après-midi – Workshop en salles informatiques 120 et 133, Université de Cergy-Pontoise, Site des chênes – bâtiment chênes 2
Entrée libre, workshop ouvert à tou.te.s.
14h Cartographie indoor du bâtiment chênes 2 à l’aide d’outils mobiles, workshop conçu et animé par les étudiant.e.s du Master 2 Géomatique
17h30 Bilan de la journée