En 2018, Parcoursup a rassemblé les voeux de 810 000 jeunes et regroupé environ 80% des formations post-bac proposées en France, qu'elles soient sélectives (prépas, BTS, DUT, double-licences etc.) ou non-sélectives (licences générales). Cette nouvelle plateforme, qui a remplacé en 2018 le logiciel Application Post-Bac (APB), semble encore plus décriée par les étudiants que la précédente application informatique, si l'on en juge par les nombreuses récriminations ou incompréhensions sur les réseaux sociaux (voir par exemple sur Twitter le hashtag #Parcoursupercherie). Au 28 mai 2018, ce sont quelque 400 000 lycéens (environ 50%) qui sont en attente de réponses définitives concernant leurs voeux d'orientation pour des études supérieures. Ces étudiants n'ont pas reçu de proposition et vivent ce premier refus comme un échec, une humiliation ou pour le moins un découragement au moment même de passer les épreuves du baccalauréat.
Et si la véritable évolution de Parcoursup était l’entrée des universités dans le marché de l’enseignement supérieur ? Comme le souligne non sans ironie le Nouvel Obs, « quand les étudiants classent les facs, the winner is... La Sorbonne.» La polémique semble actuellement se déplacer vers les algorithmes locaux utilisés par les universités ou les grandes écoles pour sélectionner leurs étudiants. Il n'y aurait aucun critère de transparence sur ces algorithmes locaux. D'aucuns demandent la communication de ces algorithmes au nom du Code des relations entre le public et l'administration (article 312-1-3). Les candidats peuvent aussi s’appuyer sur le règlement général sur la protection des données personnelles (RGPD), qui est entrée en vigueur le 25 mai 2018.
Ajouté le 29/05/2018
- l'attractivité des universités, des classes prépas, des BTS, des IUT... à différentes échelles (régionale, nationale et internationale) et les facteurs pouvant contribuer à cette attractivité ;
- la comparaison entre ces établissements d'accueil (l'opposition Paris/province mais aussi entre universités parisiennes, sans oublier l'opposition métropole/outre-mer);
- la carte de l'offre de formation par filières avec le détail de réponses positives, qui reflète en partie l'attractivité de certaines filières sélectives ;
- le nombre et l'origine des candidatures pour certains établissements qui peinent à acquérir une certaine masse critique ;
- le fort déséquilibre entre les demandes des étudiants et la capacité d'offres des établissements (données complémentaires à rechercher)...
Quelques exemples, cartes à l'appui, pour vérifier cette affirmation du Nouvel Obs du 21 mai 2018 :
Ajouté le 28/08/2018
Dans un article du 27 août 2018 "Parcoursup, y a un bug", le journal Alternatives économiques fait le point sur l'évolution des candidatures pendant l'été et montre que seuls 6 candidats sur 10 ont obtenu et accepté une proposition d'orientation à la veille de la rentrée :
Le système d'orientation mis en place par Parcoursup ne résout pas fondamentalement les problèmes structurels des universités qui ont bien du mal à faire face conjointement à la hausse de leurs effectifs et à la baisse de leurs moyens :
Lien ajouté le 16 mai 2019
Accès à la carte Parcoursup 2019 :
- La colonne de gauche permet de sélectionner une filière.
- La colonne centrale donne la liste détaillée des formations en fonction de votre recherche et pour chaque formation : le pourcentage de candidats ayant accepté la formation en fonction de la série de baccalauréat, le taux d’accès 2018, le nombre de places disponibles dans la formation en 2019 et des suggestions de « formations similaires » à la formation recherchée
- Enfin, la carte de droite permet de visualiser ces formations et d’affiner la recherche sur une zone géographique plus précise. En cliquant sur une formation vous pouvez accéder au détail de celle-ci. Lorsqu’il y a trop de formations à afficher : elles sont regroupées et c’est en zoomant sur la carte que vous pouvez les distinguer.
Très critiqué l’an dernier pour sa lenteur, Parcoursup a subi plusieurs modifications en 2019. Des changements ayant pour objectif de rendre plus rapide le processus d’admission afin de diminuer le stress des candidats. Alors que l’an dernier, la procédure principale avait duré jusqu’à début septembre, elle est prévue pour se terminer cette année le 19 juillet.
Autre changement par rapport à la version précédente : les délais de réponse aux propositions ont été raccourcis pour que les places refusées soient plus rapidement proposées à d’autres candidats. Du 15 au 19 mai 2019, les candidats ont eu cinq jours pour accepter, refuser ou placer « en attente » les propositions reçues. Ce délai est ramené à trois jours à partir du 20 mai et jusqu’à la fin de la procédure normale. Seule exception, durant les épreuves écrites du bac, du 17 au 24 juin, où la procédure sera « en pause » pour permettre aux candidats de se concentrer sur les examens.
Pour rappel, les quatre types de réponse sont :
Lien ajouté le 17 mai 2019
Il est indiqué sur la page d'accueil du site que la procédure Parcoursup concerne cette année 898 054 candidats, dont 639 905 sont des lycéens, 133 057 des étudiants en réorientation et 125 092 des candidats non scolarisés, pour la plupart en reprise d'études (environ 110 000). Au total, ces candidats ont formulé 6,9 millions de vœux sur Parcoursup dans plus de 14 500 formations (soit 1 500 de plus qu'en 2018).
Il est mis en avant que cette procédure repose sur un "principe de solidarité". Mais rien ne dit que les candidats accepteront de libérer les places au fur et à mesure en acceptant les propositions, dans l'idée de libérer de nouvelles propositions à d'autres... sauf s'ils y sont conduits par les délais plus brefs qui leur sont accordés pour se décider.
Lire l'article de Louise Tourret publié sur Médiapart le 23 mai 2018 :
Parcoursup, une certaine vision de la société
Un exemple de l'évolution des voeux satisfaits ou refusés dans Parcoursup depuis le 16 mai 2019 (option MPSI) :
Point Parcoursup dans nos MPSI. Plus de désistements ou presque depuis plusieurs jours, on continue d'avancer progressivement sur la liste d'attente. Pour info, on remplit à 13,3%. 16% des Oui donnés ont été rendus un ou plusieurs jours plus tard (contre des vœux en attente). pic.twitter.com/6oRurQjeS2— Marc de Falco (@MarcdeFalco) May 24, 2019
Lien ajouté le 30 mai 2019
La #géographie et l'#aménagement classées au 25eme rang des licences les plus demandées sur #PARCOURSUP ! #NonMaisAlloQuoi! pic.twitter.com/JxeAsoOySz— philippe vidal (@philippevidal) May 29, 2019
Lien ajouté le 2 octobre 2019
Frouilloux, Leïla (2016). Admission post-bac : un « libre choix » sous contrainte algorithmique, Justice spatiale, n° 10 , juillet 2016.
http://www.jssj.org/article/admission-post-bac-un-libre-choix-sous-contrainte-algorithmique/
Parcoursup ou la sélection par les algorithmes par Vincent Tiberj (La Vie des idées 12 janvier 2021) :
Les données #Parcoursup sont désormais accessibles en #opendata à l'échelle de chaque établissement. En faisant des jointures sur plusieurs bases de données, on commence à avoir des cartes intéressantes (ici les capacités d'accueil). https://t.co/YMmsGFrm4V pic.twitter.com/UbegykJjSL
— Sylvain Genevois (@mirbole01) January 31, 2021
@Parcoursup Effectif de candidats en phase principale dont effectif de candidats boursiers néo bacheliers généraux. Des chiffres bruts qu'il faudrait rapporter à la capacité d'accueil de chaque établissement...https://t.co/wK6jMrhjEp pic.twitter.com/zr4avnwlqt
— Sylvain Genevois (@mirbole01) January 31, 2021
Analyser les voeux de #Parcoursup donne une idée du degré d'attractivité des licences-masters et en même temps de la polarisation. Si on pouvait avoir d'autres exemples, ce serait intéressant car la plateforme ne donne plus d'accès #opendata (même partiel) https://t.co/q5RUJfdefL https://t.co/HgMpPoiNNn
— Sylvain Genevois (@mirbole01) March 19, 2021
[#VeilleESR #Parcoursup] Presque un tiers des néo-bacheliers « pas satisfaits » par leur affectation (+9 point par rapport à 2020). 😳 https://t.co/kYzYO0lLfF pic.twitter.com/35kWi1pOQW
— Julien Gossa (@JulienGossa) September 30, 2021
Atlas régional des effectifs d'étudiants dans l’enseignement supérieur
Un atlas des fractures scolaires par Patrice Caro et Rémi Rouault