Étudier la structure et l'évolution des logements dans 50 métropoles des États-Unis


Le géant du marketing immobilier Zillow est bien connu dans le domaine de l'achat, de la vente et de la location de biens immobiliers aux Etats-Unis. Créée en 2006, la société a été l'une des premières à proposer à ses clients d'estimer leurs biens immobiliers directement en ligne en fonction des prix du marché. Un modèle de marketing qui a largement inspiré d'autres sites comme par exemple MeilleursAgents.com

Zillow a publié en décembre 2019 une étude portant sur 50 métropoles américaines, avec des données très intéressantes qui permettent d'étudier les types de logements en fonction des espaces urbains et des périodes. Il y a actuellement près de 140 millions de logements aux États-Unis. Analyser où, quand et comment ceux-ci ont été construits permet de retracer l'histoire de la croissance métropolitaine américaine. 

Les données présentées dans les cartes sont issues de l'American Community Survey (2013-2017) conduite par le Census.gov et permettent de suivre la croissance et l'étalement urbains depuis les années 1940. Le site Zillow fournit également ses propres données sur le marché immobilier américain à travers la rubrique Data de son site. 

En légende, sont indiquées les grandes périodes d'urbanisation (avant 1940, 1940-60, 1960-80, 1980-2000, 2000-2017) que l'on peut cocher ou décocher. En couleurs figurent les 3 types de logements retenus : maisons uni-familiales en bleu, petits et moyens immeubles d'appartements (de 2 à 49 logements) en jaune, grands immeubles d'appartements (50 unités ou plus) en violet. Ce qui permet de bien distinguer les banlieues pavillonnaires des habitations plus en hauteur en centre-ville (bien que la tendance soit aujourd'hui à densifier aussi les couronnes périurbaines). Le degré de transparence correspond à la densité des logements - plus transparent signifie moins dense, plus opaque signifie plus dense. Ce qui permet de mettre en évidence la densité du bâti.

Le site propose de prendre trois régions métropolitaines (Los Angeles, Houston et Détroit) pour illustrer trois types de développement urbain très différents. Il est possible de faire d'autres choix parmi les 50 métropoles proposées (on peut aussi voir comment les autres métropoles peuvent ou non se rattacher à ces trois grands types).


Structure et évolution des logements à Los Angeles (source : Zillow)




Structure et évolution des logements à Houston (source : Zillow)



Structure et évolution des logements à Détroit (source : Zillow)



En complément, voici d'autres sources pour étudier l'évolution du bâti dans d'autres grandes métropoles :

Pour comparer : les villes américaines avec leur bâti telles que représentées dans le Times Atlas de Bartholomew (1922).


Lien ajouté le11 avril 2021


Liens ajoutés le 28 avril 2021


Lien ajouté le 13 août 2021
Lien ajouté le 11 novembre 2021
Lien ajouté le 28 novembre 2021
Lien ajouté le 20 janvier 2022
Lien ajouté le 4 avril 2022
Lien ajouté le 2 octobre 2022
Lien ajouté le 21 septembre 2024
Lien ajouté le 17 novembre 2024

Part du télétravail aux Etats-Unis d'après les données de recensement de 2023. Dans les grandes métropoles, le travail à domicile est souvent plus répandu dans les banlieues aisées. Cela étant dit, les centre-villes de nombreuses PUMA ont une part de télétravail supérieure à 25 %, ce qui soulève des questions sur les tendances à long terme en matière de retour au bureau (walker-data.com)
Lien ajouté le 12 décembre 2024

« Comment les personnes chauffent leur logement aux Etats-Unis ? »

La géographie du chauffage domestique divise le pays en régions distinctes, chacune dominée par différents types de combustibles. Comprendre pourquoi certaines maisons et certaines zones utilisent différentes sources de combustible est une question de géographie. Cette analyse est basée sur les données de l'American Community Survey  réalisée en 2021.
https://www.maps.com/home-heating-fuels/

Lien ajouté le 29 octobre 2025

« La politique de logement anti-immigrés de l'administration Trump reflète une longue histoire de xénophobie dans le logement social » (The Conversation).

Rahim Kurwa, sociologue à l’Université de l’Illinois Chicago, montre que la politique anti-immigrés du gouvernement Trump dans le logement prolonge une longue histoire de xénophobie urbaine aux États-Unis, nourrie par la peur et l’exclusion. Aux États-Unis, les prix immobiliers ont augmenté de 60% depuis 2019 et 22 millions de locataires dépensent plus de 30% de leurs revenus pour se loger. Pourtant, le vice-président JD Vance accuse les immigrés d’être responsables de la crise. Les recherches contredisent ces accusations. Les déportations aggravent la crise en réduisant la main-d’œuvre du bâtiment, ce qui limite la construction de logements et fait monter les prix. L’immigration n’est donc pas un facteur central. Rahim Kurwa inscrit ce discours dans une continuité historique. Dès les années 1950, des figures d’extrême droite comme Gerald L.K. Smith liaient nationalisme chrétien, anticommunisme et rejet des immigrés dans la politique du logement. Des lois adoptées entre 1980 et 1996 ont progressivement exclu les sans-papiers de l’aide publique au logement, créant une hiérarchie d’accès à l’habitat selon le statut légal. Les plus précaires restent les plus exposés aux logements insalubres. L’administration Trump veut aller plus loin : expulser les familles entières si un seul membre est jugé inéligible à l’aide. Environ 25.000 ménages seraient concernés, alors que 700.000 logements publics ont déjà été perdus depuis 1990. En parallèle, les tarifs douaniers sur le bois, l’acier et l’aluminium ont renchéri la construction de 10.900 $ par maison. Ces choix économiques renforcent la pénurie et la vulnérabilité des ménages américains les plus modestes. Pour Rahim Kurwa, cette politique illustre un détournement du débat. La crise du logement résulte d’un sous-investissement public, non de la migration. Une approche inclusive du logement renforcerait la cohésion urbaine et sociale.

Lien ajouté le 31 octobre 2025

« Les loyers à New York : une hausse continue malgré les mesures de la mairie » (revue Conflits)

John Mackenzie analyse la crise du logement à New York, métropole où le loyer moyen dépasse 3 900 dollars mensuels contre 1 576 dollars aux États-Unis. Malgré l’interdiction d’Airbnb, la ville reste piégée entre attractivité mondiale et pénurie structurelle. À New York, le logement est devenu un luxe. Malgré les mesures de la mairie, dont l’interdiction quasi totale des locations Airbnb, les loyers continuent de grimper. L’interdiction des locations de courte durée type Airbnb, via la loi locale 18, a supprimé 80% des annonces. Mais elle n’a eu aucun effet sur les loyers, car ces logements ne représentent qu’une part marginale du parc locatif. Certains propriétaires, privés de revenus touristiques, ont compensé en augmentant leurs loyers de longue durée. L’échec de la régulation illustre les limites d’une politique centrée sur la contrainte plutôt que sur la construction. La métropole mondiale révèle ici une géographie urbaine des inégalités. Face à la rareté foncière et à la pression démographique, seule une politique de production massive de logements pourrait stabiliser durablement le marché

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