Calculer l'indice de richesse relative à une échelle infra-nationale pour les pays pauvres ou intermédiaires


Source : Guanghua Chi, Han Fang, Sourav Chatterjee, Joshua E. Blumenstock (2022). Microestimates of wealth for all low- and middle-income countries, PNAS.

De nombreuses décisions politiques cruciales, depuis les investissements stratégiques jusqu’à la distribution de l'aide humanitaire, reposent sur des données concernant la répartition géographique de la richesse et de la pauvreté. Pourtant, beaucoup de cartes de la pauvreté sont obsolètes ou n’existent qu’à des niveaux de granularité très grossiers. Les chercheurs ont développé ici des micro-estimations de la richesse et de la pauvreté relatives pour 135 pays à revenu faible et intermédiaire à une résolution de 2,4 km. Les estimations sont construites en appliquant des algorithmes d'apprentissage automatique à des données vastes et hétérogènes provenant de satellites, de réseaux de téléphonie mobile et de cartes topographiques, ainsi qu'à des données de connexion Facebook qui ont été agrégées et anonymisées. Les estimations ont été formées et calibrées à partir de données d'enquête effectuées auprès des ménages dans 56 pays, confrontées ensuite à quatre sources indépendantes de données d'enquête auprès des ménages de 18 pays. Ces estimations ont été mises gratuitement à la disposition du public dans l’espoir qu’elles permettent une réponse politique ciblée à la pandémie de Covid-19. Elles fournissent également une base pour mieux comprendre les causes et les conséquences du développement économique et favoriser l'élaboration de politiques responsables en matière de développement durable.

Micro-estimations de la richesse pour 135 pays à revenu faible ou intermédiaire (source : Chi et al., 2022).


Le laboratoire d'intelligence artificielle de Stanford a été pionnier dans la façon de mesurer l'activité économique à l'aide d'images satellites diurnes (voir cet article). Celle-ci s’appuie sur des méthodes antérieures d’utilisation des images satellites nocturnes pour évaluer la croissance économique. Cette nouvelle méthode a eu une influence majeure sur la manière de calculer l’indice de richesse relative de Facebook (Meta). L'utilisation d'images satellites diurnes dans les études économiques en est pourtant encore à ses balbutiements. 

Concernant le RWI, il s'agit d'un indice relatif pour chaque pays au moment de l'enquête (2021). Il présente une valeur moyenne de 0 et un écart type de 1. Les scores ne peuvent être comparés ni entre pays ni dans le temps. Les erreurs sont plus importantes dans les régions éloignées des zones d'enquête. La précision du modèle est plus élevée lorsque les données sont agrégées au niveau du gouvernement local. 

Une étude réalisée en 2023 a porté sur le RWI de l'Indonésie. Il a été constaté que l'utilisation du RWI permettait d'identifier 14 % des populations les plus pauvres. Les résultats sont restés cependant mitigés. Le taux d'erreur était élevé : 50,65 %. C'est-à-dire que la moitié des régions les plus pauvres d'Indonésie ont été mal identifiées. Et chose surprenante, certaines régions qualifiées de plus pauvres du point de vue du RWI correspondaient en fait aux plus riches.

Ce que l'on peut retenir de l'indice de richesse relative (RWI) de Meta, c'est qu'il s'agit d'une nouvelle façon d’estimer la richesse au niveau des ménages. Mais la méthode présente encore des limites. Le message clé lorsque l'on recherche des informations granulaires sur la richesse et le PIB, c'est que rien n'est parfait : il importe de connaître les limites de chaque jeu de données.

Les données concernant l'Indice de richesse relative (RWI) sont disponibles en téléchargement sur le site Humanitarian Data Exchange, qui utilise ces données à des fins humanitaires.

Facebook (Meta) consacre tout un dossier à cet indice ainsi qu'à d'autres algoritmes d'IA sur le site DataforGood. A travers la mise à disposition de ces gros jeux de données en open data, les GAFAM se donnent l'image d'entreprises au service de l'humanitaire. 


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Une cartographie très précise des densités à l'échelle mondiale pour améliorer l'aide humanitaire

La carte, objet éminemment politique. Le Népal va imprimer sa nouvelle carte officielle sur un billet de banque

 

Le Népal a annoncé l'impression d'un billet de 100 roupies avec une carte montrant les territoires controversés de Lipulekh, Limpiyadhura et Kalapani. L'Inde prétend que ces territoires frontaliers lui appartiennent.

Nepal To Issue New Rs 100 Currency Note Featuring Updated Map, Including Disputed Areas With India (source : India Times)

Le 18 juin 2020, le Népal a modifié sa Constitution pour incorporer trois régions d'importance stratégique : Lipulekh, Kalapani et Limpiyadhura. L'Inde a vivement réagi, dénonçant « l'acte unilatéral » et qualifiant « d'intenable » l'« élargissement artificiel » des revendications territoriales du Népal.

Nepal To Print New Currency Notes Featuring Disputed Areas With India (source : Le Matinal)

La polémique sur la frontière indo-népalaise s'est ravivée en 2019 lorsque l'Inde a publié une carte révisée incorporant le Jammu-et-Cachemire et le Ladakh. À cette époque, l'Inde présentait Kalapani comme faisant partie du district de Pithoragarh. Cela a incité le Népal à manifester de vives protestations contre New Delhi. Plus de six mois plus tard, la chambre haute du Parlement népalais a adopté à l'unanimité le projet de loi d'amendement de la Constitution prévoyant l'inclusion de la nouvelle carte politique du pays dans son emblème national.

Le problème en lui-même remonte au début du XIXe siècle, lorsque les Britanniques dirigeaient l’Inde et que le Népal formait un ensemble de petits royaumes sous le règne du roi Prithvi Narayan Shah : Mapping the history of Kalapani dispute between India and Nepal (source : India Times).

Voici la carte du Népal telle qu'elle apparaissait jusque-là sur le billet de 100 roupies comparée à la nouvelle carte officielle du Népal depuis 2020 :



Pour accéder à la nouvelle carte officielle du Népal depuis 2020, consulter le site Nepal In Data.

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Souveraineté territoriale ou nationalisme cartographique ? A propos de l'Inde et de l'Etat de Jammu-et-Cachemire

Mapping Narrations, un ouvrage sur la cartographie au Moyen Âge et à l’époque moderne


Ingrid Baumgärtner (2022). Mapping Narrations – Narrating Maps. Concepts of the World in the Middle Ages and the Early Modern Period, De Gruyter.

Cartographier les récits – Les cartes narratives. Concepts du monde au Moyen Âge et à l’époque moderne. Ouvrage disponible en accès libre sur le site de l'éditeur.



L’autrice a commencé à publier sur le genre et l'histoire régionale, en se concentrant particulièrement sur le nord de la Hesse, où elle a été nommée professeure d'histoire médiévale à l'Université de Kassel en 1994. Depuis la parution de son premier ouvrage sur l'histoire de la cartographie en 1995, Ingrid Baumgärtner a apporté d'innombrables contributions dans ce domaine. Le présent volume rassemble dix de ses essais les plus significatifs, s'étendant du Moyen Âge au début de la période moderne. Tous les articles (sauf un) ont été publiés initialement en allemand. Il s'agit de leur première publication en version angalise. 

La Partie I, intitulée « Visualiser le connu et l’inconnu : représentations et idées du monde », traite de différentes approches méthodologiques en matière d'analyse d'œuvres cartographiques. Les quatre essais correspondants examinent diverses stratégies utilisées pour représenter des régions, des peuples connus et inconnus et leurs caractéristiques. Ce faisant, ils mettent en lumière différentes manières de transmettre et d’illustrer les connaissances.

La deuxième partie, « Fonctions symboliques, narratives et spirituelles de la cartographie : l'Europe et la Terre Sainte », contient trois articles qui analysent les fonctions multiples et dynamiques des ouvrages cartographiques. Alors que les textes et les images permettaient au spectateur de décoder les significations symboliques et de reproduire mentalement des voyages basés sur des récits, cette section explore la façon dont les contemporains médiévaux concevaient l'Europe et la Terre Sainte, et comment ces idées ont changé au cours des processus de réception.

Les articles de la troisième partie, « Entre l’Ancien et le Nouveau Monde : les cartes comme moyens de pouvoir », concernent les pratiques d’exploration, de navigation et de géodésie. S'étendant de l'Europe aux Amériques, ils s'intéressent au pouvoir représenté dans les cartes et aux implications politiques de la cartographie.

Plan de l'ouvrage

PART I: VISUALIZING THE KNOWN AND THE UNKNOWN: REPRESENTATIONS AND IDEAS OF THE WORLD

Chapter 1 The World in Maps: Change and Continuity in the Middle Ages

Chapter 2 Winds and Continents: Concepts for Structuring the World and Its Parts

Chapter 3 Amazons in Medieval World Maps

Chapter 4 From the Journey to the Map and Back: Creative Processes and Cultural Practices

PART II: SYMBOLIC, NARRATIVE, AND SPIRITUAL FUNCTIONS OF CARTOGRAPHY: EUROPE AND THE HOLY LAND

Chapter 5 Graphic Form and Significance: Europe in the World Maps of Beatus of Liébana and Ranulf Higden

Chapter 6 Mapping Narratives: Jerusalem in Medieval Mapped Spaces

Chapter 7 Travel Accounts, Maps, and Diagrams: Burchard of Mount Sion and the Holy Land

PART III: BETWEEN THE OLD AND THE NEW WORLD: MAPS AS MEANS OF POWER

Chapter 8 New Maps for New Worlds? Cartographic Practices of Exploration

Chapter 9 Battista Agnese’s Portolan Atlases

Chapter 10 Cartography as Politics: The Topographic Land Survey in Hesse around 1600


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La carte médiévale d'Ebstorf en version interactive et en téléchargement

L'histoire par les cartes : les routes commerciales au Moyen Age (déjà une route de la soie)

Cartographie ecclésiastique et base de données sur les établissements religieux au Moyen-Age (projet Col&Mon)

L'histoire par les cartes : les collections numérisées de la Bibliothèque Vaticane

L'histoire par les cartes : une série de 14 films documentaires sur les cartes portulans (BNF)

L'histoire par les cartes : La France aux Amériques ou la naissance des mondes atlantiques (BnF)

L'histoire par les cartes : la septentrionalisation de l'Europe à l'époque de la Renaissance par Pierre-Ange Salvadori

L'histoire par les cartes : le Rijksmuseum met à disposition plus de 700 000 œuvres sur le web, notamment des cartes

Cartes et atlas historiques

La carte, objet éminemment politique. Les manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis et dans le monde


Depuis le 17 avril 2024, les universités américaines font face à un mouvement de protestation contre les offensives militaires d'Israël à Gaza. Le mouvement a débuté à l'université de Columbia à New York et s'est étendu à d'autres universités prestigieuses des États-Unis (Harvard, Yale, Princeton...). Au Canada, des camps de protestation étudiants ont surgi à l'Université d'Ottawa, à l'Université McGill à Montréal et à l'Université de la Colombie-Britannique à Vancouver. En France, l'institut Sciences-Po Paris est également concerné. 

Les scènes se ressemblent : des étudiants occupent les locaux ou installent des tentes sur leurs campus pour dénoncer le soutien militaire des États-Unis à Israël et la catastrophe humanitaire dans la bande de Gaza. Puis, ils sont délogés, souvent de façon musclée, par des policiers en tenue anti-émeute, à la demande de la direction des universités. Le blocus pro-palestinien de Sciences Po reproduit le mode opératoire du campus américain de Columbia, ce qui souligne l'ouverture à la mondialisation de cette école. Le reste du monde étudiant suivra-t-il, alors que la liberté d'expression est menacée ? La polémique se développe dans les médias et sur les réseaux sociaux à propos de la nature de ces mouvements de contestation : entre mouvement anti-sionniste et solidarité avec la cause palestinienne, entre appel au cessez-le-feu et mouvement en faveur de la paix. 

« Guerre à Gaza : dans les universités américaines, un mouvement de protestation qui ne cesse de grossir » (RFI)

Les manifestations contre la guerre à Gaza dans les universités américaines, selon les informations de l'AFP et du quotidien New York Times (© studio graphique de France Médias Monde)


Pour la cartographie des manifestations pro-palestiniennes aux États-Unis depuis le 17 avril 2024, la source semble être celle du New York Times

Manifestations et arrestations d'étudiants dans les campus au 17 avril (source : New York Times)



« How pro-Palestinian college protests have grown, visualized » (Washington Post)
Le Washington Post tient également une cartographie des manifestations dans les universités américaines depuis le 17 avril.  Mise à jour régulièrement, la carte précise pour chaque université si ces mouvements font l'objet d'interventions de la police (à noter que la carte indique "présence ou non de la police" sans plus d'éléments sur la nature de ces actions policières). 

« Campus américains : face aux mobilisations étudiantes, les dilemmes des présidents d’université » (The Conversation).

« Guerre à Gaza : les mobilisations étudiantes se multiplient en France, le gouvernement réclame le maintien de l’ordre » (Libération). 

« De Columbia à Sciences Po : les étudiants en première ligne des mobilisations pro-palestiniennes » (France Culture).

Certaines universités ont suspendu – ou menacé de suspendre – des étudiants arrêtés pour avoir manifesté, tandis que d’autres ont déclaré qu’elles ne le feraient pas. Selon Associated Press, le sort des étudiants qui sont arrêtés devient un élément central des manifestations, un nombre croissant d'étudiants et d'enseignants exigeant l'amnistie pour les manifestants qui se mobilisent pacifiquement.

Pour faciliter la recherche d’informations sur les actions de protestation conduites aux États-Unis depuis le 7 octobre 2023, le Crowd Counting Consortium (NonViolent Action Lab) a créé un double tableau de bord de données pour les manifestations pro-palestiniennes et pour les manifestations pro-israéliennes (avec possibilité de filtrer par types d'action et d'obtenir les sources de comptage).

Manifestations pro-palestiniennes depuis le 7 octobre avec types d'action (source : Crowd Counting Consortium


« 
Are US campus protests against Israel’s war on Gaza going global ? » (Al Ajazeera).
Afin de montrer que les manifestations ne se limitent pas aux États-Unis, Al Jazeera a produit le 27 avril 2024 une carte des mouvements en solidarité à Gaza dans le monde. Du fait des campements et de l'occupation des lieux, un lien est fait avec la répression policière des ZAD en France. Dans un autre article, il est question de réaction de solidarité face à ce qui s'apparente à un "scolasticide" (destruction de 80% des infrastructures éducatives à Gaza selon l'ONU).

« Mapping the conflict in Israel and Gaza : Protests sweep around the globe as Israel’s war in Gaza grinds on » (Reuters).
Reuters avait produit une carte des manifestations pro-palestiniennes et pro-israéliennes aux lendemains des attentats du 7 Octobre. Cette carte, élaborée à partir des données de l'ACLED, reflétait la situation  en novembre 2023 qui a pu évoluer depuis. A la différence des cartes précédentes, elle montrait aussi les manifestations en soutien à Israël (moins nombreuses cependant que les manifestations pro-palestiniennes). 

Mouvements de manifestations pro-Palestine et pro-Israël entre le 7 et le 27 octobre 2023
à partir des données de l'ACLED

« Infographic : Global Demonstrations in Response to the Israel-Palestine Conflict » (ACLED)
L'ACLED avait aussi proposé une carte en novembre 2023 pour montrer l'importance des manifestations pro-palestiniennes dans le monde estimées à 90% des émeutes en lien avec les événements à Gaza (mais le calcul semble erroné car le total dépasse 100% sur l'infographie). La carte faisait apparaître en arrière plan les positions des pays à l'Assemblée générale de l'ONU.



« Pro-Palestinian marches are far more frequent than pro-Israeli ones. How U.S. reaction to the Israel-Hamas war has changed » (Los Angeles Times).
Pour mieux comprendre la nature des manifestations, le Los Angeles Times s'est tourné vers les données du Crowd Counting Consortium, un groupe dirigé par des chercheurs de Harvard et de l'Université du Connecticut. Les analyses montrent que le discours pro-palestinien a tendance à changer depuis les attaques du Hamas du 7 octobre. Ces dernières semaines, les appels à un cessez-le-feu se sont multipliés.

« Quels pays reconnaissent déjà l'Etat palestinien et quel est son statut au sein des Nations unies ? » (France Info). 
La Palestine siège dans plusieurs instances et organisations internationales. Pourtant, de nombreux pays, notamment au sein de l'UE, ne reconnaissent toujours pas son existence. C'est le cas notamment de la France et de la plupart des pays d'Europe de l'ouest ainsi que des Etats-Unis, du Canada ou encore de l'Australie.

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La carte, objet éminemment politique : la cartographie du Moyen-Orient entre représentation et manipulation

CAPAMOB, un guide du Cerema pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain


Le Cerema met à disposition un guide pour réaliser des diagnostics de mobilités en territoire rural ou péri-urbain : Comprendre et analyser pour agir sur les mobilités (CAPAMOB). La méthode est destinée aux territoires peu denses. 


1- Pourquoi agir sur les mobilités dans les territoires peu denses ?

  • Pour améliorer l’accessibilité et l’attractivité du territoire

Les services de transport participent à la création de valeur et d’emplois, et à la compétitivité des territoires. « L’économie présentielle », générée par la production et la consommation locales, et portée notamment par de petits foyers industriels et le tourisme, a un poids croissant dans le développement économique des territoires ruraux. Ce développement est tributaire de la qualité des mobilités au sein des bassins d’emploi. L’amélioration des systèmes de déplacement, par la diversification des modes de transport et le renforcement de leur efficacité, est un objectif majeur de la politique de mobilité.

  • Pour alléger le budget « déplacement » des habitants

Des déplacements trop nombreux, trop longs, trop coûteux, trop pénibles, pèsent sur la qualité de vie quotidienne et sur le budget des ménages. En développant les possibilités d’usage des transports collectifs (rabattement vers les gares, transport à la demande…), des modes actifs (location de vélos à assistance électrique…), des modes partagés (covoiturage, auto-stop organisé…), il est possible de permettre aux habitants d’alléger la part de leur budget consacrée aux déplacements. En développant par exemple les tiers-lieux (coworking), les « hubs » de mobilité, le regroupement des services, le commerce ambulant, la communication auprès des habitants sur les offres des transports existantes, on peut également permettre d’éviter des déplacements ou de réduire leur longueur.

  • Pour favoriser la mobilité pour tous

Les contraintes de déplacement (absence de voiture, de permis de conduire, handicap…) peuvent amener des habitants à renoncer à accéder ou conserver un emploi, une formation, à consulter un médecin ou à un spécialiste, à pratiquer une activité sportive ou culturelle, à voir sa famille ou ses amis… Le risque est grand pour ces personnes de basculer dans l’exclusion et /ou l’isolement. Toutes les alternatives à la voiture individuelle, qui contribuent à une mobilité inclusive au sein du territoire, sont autant de nouvelles possibilités de déplacement pour ces habitants. Toutes les actions de mobilité solidaire offrent également des opportunités : transport d’utilité social (reposant sur des conducteurs bénévoles), garage et auto-école solidaire, accompagnement individualisé, mise à disposition de scooters et vélos…

  • Pour limiter l’impact sur l’environnement et la santé

Les transports engendrent des pollutions et des nuisances, comme le bruit, la pollution de l’air, l’émission de gaz à effet de serre, la consommation des espaces et des ressources non renouvelables. Ces impacts environnementaux concernent tous les types de territoire, dont les territoires ruraux, car contrairement à certaines idées reçues, les émissions de CO2 par habitant en zone rurale ne sont pas plus faibles que dans les espaces urbains. En termes de santé, les déplacements génèrent des accidents, en plus des effets de la pollution. Les solutions ne peuvent pas être que technologiques, via un usage massifié de véhicules électriques : de nombreuses actions pouvant contribuer à la sobriété énergétique des déplacements et à leur sécurisation sont également à lancer.

2- Méthodes pour établir un diagnostic de mobilités

Le guide du Cerema propose d'établir un diagnostoc en suivant 3 étapes :

  1. Déterminer le potentiel du territoire
  2. Évaluer la pertinence des services de mobilité
  3. Anticiper l’évolution des besoins



Les enjeux d'acessibilité sont au coeur du diagnostic territorial. Plusieurs outils sont proposés pour travailler sur l'intermodolatié et pour calculer des isochrones : Géoportail, Openrouteservice, outil du Cerema



A découvrir : l'outil de calcul d'isochrones autour des gares proposé par le Cerema permet de déterminer des aires d'accessibilit à 15mn à pied, à vélo ou en voiture (avec possibilité d'ajouter des couches et de faire des sauvegardes au format geojson).




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Cartographie en temps réel des transports publics


Vers une loi universelle des mobilités urbaines ? (Senseable City Lab - MIT)

ADS-B, un visualiseur de données massives sur le trafic aérien


Le visualiseur ADS-B fournit des vues époustouflantes sur le trafic aérien avec la possiblité d'interroger des données massives à partir de différents sites. Les données sont hébergées dans une base de données ClickHouse et interrogées à la volée. 

On peut affiner les visualisations avec des requêtes SQL personnalisées et explorer 50 milliards d'enregistrements de données individuels. Le site de démonstration propose une liste de requêtes prédéfinies, par exemple pour visualiser les trajectoires d'hélicoptères autour de Manhattan. Mais on peut faire beaucoup d'autres explorations sur le site.

Si vous souhaitez créer vos propres requêtes, vous devrez vous référer à la page GitHub du visualiseur, en particulier à la section intitulée Base de données et requêtes. Voici par exemple les schémas de décollage/atterrissage des avions à Denver.

Ce site est très pratique pour visualiser des schémas de vol aussi bien pour des avions civils que militaires. On peut aussi y observer les effets de la guerre sur les trajectoires aériennes des grandes compagnies, obligées parfois de détourner leurs avions en raison de conflits ou de zones de brouillage.

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Visualiser les flux aériens et les aéroports avec Openflights

L'insécurité alimentaire dans le monde (rapport du FSIN)


L'insécurité alimentaire s'est aggravée dans le monde en 2023. Près de 282 millions de personnes ont nécessité une aide d'urgence sous l'effet des conflits, en particulier à Gaza et au Soudan, des événements météorologiques extrêmes et des chocs économiques. C'est 24 millions de plus qu'en 2022, selon le Rapport mondial sur les crises alimentaires du Réseau d'information sur la sécurité alimentaire (FSIN), publié en avril 2024.

Part de la population faisant face à un haut niveau d'insécurité alimentaire
dans 59 pays en 2023 (source : Rapport FSIN, 2024)

Quelque 700 000 personnes étaient au bord de la famine en 2023, dont 600 000 à Gaza. Un chiffre qui a depuis encore grimpé dans le territoire palestinien miné par la faim et la guerre, à 1,1 million de personnes. La crise alimentaire se prolonge pour l'Afghanistan, la République démocratique du Congo, l'Ethiopie, le Nigeria, la Syrie et le Yémen.

L'aide interntionale est insuffisante. Les financements ne suivent pas les besoins. Les gouvernements doivent renforcer les ressources disponibles pour le développement durable, d'autant que les coûts de distribution de l'aide ont augmenté.

Les causes de l'insécurité alimentaire d'après le rapport du FSIN (source : © AFP)

Pour télécharger le rapport complet avec les données par pays (en anglais)

Le Réseau d’information sur la sécurité alimentaire (FSIN, Food Security Information Network) est une initiative conjointe de la FAO (Organisation des Nations Unies pour l'alimentation et l'agriculture), de l’IFPRI (Institut international de recherche sur les politiques alimentaires) et du PAM (Programme alimentaire mondial). Cette communauté de pratique mondiale vise à mettre en relation des institutions nationales, régionales et mondiales ainsi que des spécialistes de la sécurité alimentaire dans le but de répondre aux besoins d’information des pays et des régions en développement sur la sécurité alimentaire en renforçant les institutions et les réseaux nationaux.

Le FSIN a trois objectifs principaux :

  • Mettre sur pied une communauté de pratique mondiale pour favoriser l’échange de connaissances, de pratiques optimales et d’enseignements autour de la sécurité alimentaire ;
  • Donner accès à des ensembles de normes, de méthodes, d’outils et d’indicateurs fondés sur la demande et harmonisés pour collecter des informations sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle, les analyser et prendre des décisions ;
  • Renforcer les capacités nationales et régionales de collecte et d’analyse d’informations sur la sécurité alimentaire et nutritionnelle et de prise de décisions en la matière.


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Atlas des Objectifs de développement durable (Banque mondiale)

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Utiliser la grille mondiale de population de la plateforme Humanitarian Data Exchange


Blanchissement des coraux et suivi satellitaire par la NOAA

 
SourceNOAA confirms 4th global coral bleaching event (NOAA’s Coral Reef Watch)

Le monde connaît actuellement un événement mondial de blanchissement des coraux, selon les scientifiques de la NOAA. Il s'agit du quatrième événement mondial jamais enregistré et du deuxième au cours des dix dernières années.  

Le stress thermique lié au blanchissement, tel que surveillé et prédit par le Coral Reef Watch (CRW) de la NOAA, continue de s'étendre à travers les bassins de l'Atlantique, du Pacifique et de l'océan Indien. La surveillance du stress thermique est basée sur des données de température de surface de la mer de 1985 à nos jours. Les données proviennent des satellites de la NOAA et de ses partenaires.

Carte montrant l'extension de la zone d'alerte au blanchissement des coraux du 1er janvier 2023
au 10 avril 2024 (crédit image : © NOAA)

Carte montrant l'extension maximale de la zone d'alerte au blanchissement des coraux par satellite d'une résolution de 5 km du Coral Reef Watch de la NOAA, du 1er janvier 2023 au 10 avril 2024. Cette figure montre les régions du monde qui ont connu des niveaux élevés de stress thermique marin (alerte au blanchiment niveaux 2 à 5) qui peuvent provoquer un blanchissement et une mortalité des coraux à l'échelle du récif.

« De février 2023 à avril 2024, un blanchissement important des coraux a été documenté dans les hémisphères nord et sud de chaque grand bassin océanique », a déclaré Derek Manzello, Ph.D., coordinateur NOAA CRW.

Depuis début 2023, un blanchissement massif des récifs coralliens a été confirmé sous les tropiques, notamment en Floride aux États-Unis, dans les Caraïbes, au Brésil dans le Pacifique tropical oriental (y compris Mexique, Salvador, Costa Rica, Panama et Colombie), dans la Grande barrière de corail d'Australie, de vastes zones du Pacifique Sud (notamment Fidji, Vanuatu, Tuvalu, Kiribati, Samoas et Polynésie française), dans la mer Rouge (y compris le golfe d'Aqaba), dans le golfe Persique et le golfe d'Aden. La NOAA a également reçu la confirmation d'un blanchissement généralisé dans d'autres parties du bassin de l'océan Indien, notamment en Tanzanie, au Kenya, à Maurice, aux Seychelles, à Tromelin, à Mayotte et au large de la côte ouest de l'Indonésie.

« À mesure que les océans du monde continuent de se réchauffer, le blanchissement des coraux devient de plus en plus fréquent et grave », a déclaré Manzello. « Lorsque ces événements sont suffisamment graves ou prolongés, ils peuvent provoquer la mortalité des coraux, ce qui nuit aux personnes qui dépendent des récifs coralliens pour leur subsistance.» Le blanchissement des coraux, en particulier à grande échelle, a un impact sur les économies, les moyens de subsistance, la sécurité alimentaire et bien plus encore, mais cela ne signifie pas nécessairement que les coraux vont mourir. Si le stress à l’origine du blanchissement diminue, les coraux pourront se rétablir et les récifs pourront continuer à fournir les services écosystémiques dont nous comptons tous.

« Les prévisions des modèles climatiques pour les récifs coralliens suggèrent depuis des années que les impacts du blanchissement augmentent en fréquence et en ampleur à mesure que l'océan se réchauffe », a déclaré Jennifer Koss, directrice du programme de conservation des récifs coralliens (CRCP) de la NOAA. Pour cette raison, le NOAA CRCP a intégré des pratiques de gestion basées sur la résilience, a mis l'accent sur la restauration des coraux dans son plan stratégique de 2018, et a financé une étude des National Academies of Sciences, qui a conduit à la publication des Interventions de 2019 pour augmenter la résilience des Récifs coralliens.

Koss a déclaré : « Nous sommes en première ligne dans la recherche, la gestion et la restauration des récifs coralliens, et mettons en œuvre de manière active et agressive les recommandations du rapport d'interventions 2019. »  

La canicule de 2023 en Floride a été sans précédent. Elle a commencé plus tôt, a duré plus longtemps et a été plus grave que n’importe quel événement précédent dans cette région. Au cours de l’événement de blanchissement, la NOAA a beaucoup appris en s’engageant dans des interventions visant à atténuer les dommages causés aux coraux. À travers le programme Iconic Reefs, la NOAA a fait des progrès significatifs pour compenser certains des impacts négatifs du changement climatique mondial et des facteurs de stress locaux sur les coraux de Floride, notamment en déplaçant les pépinières de coraux vers des eaux plus profondes et plus fraîches et en déployant des parasols pour protéger les coraux dans d'autres zones.   

Cet événement mondial nécessite une action mondiale. L'Initiative internationale sur les récifs coralliens (ICRI), que la NOAA copréside, et ses membres internationaux partagent et appliquent déjà des actions de gestion basées sur la résilience et les enseignements tirés des vagues de chaleur marines de 2023 en Floride et dans les Caraïbes. L'ICRI et ses membres contribuent à faire progresser les interventions et la restauration des coraux face au changement climatique en finançant la recherche scientifique sur les meilleures pratiques de gestion et en mettant en œuvre son plan d'action.

Le programme de conservation des récifs coralliens de la NOAA est un partenariat entre plusieurs bureaux et programmes de la NOAA qui rassemble l'expertise pour une approche multidisciplinaire de la compréhension et de la conservation des écosystèmes des récifs coralliens.

Depuis le 15 décembre 2023, le Coral Reef Watch de la NOAA propose un système révisé de catégories de stress thermique pour le blanchiment des coraux pour son produit Bleaching Alert Area. Les accumulations extrêmes de stress thermique lié au blanchissement des coraux en 2023, dans plusieurs régions du monde, en particulier dans l’océan Pacifique tropical oriental et dans la Grande Caraïbe, qui ont été confirmées par des observations sur site, ont nécessité l’introduction de niveaux d’alerte supplémentaires au blanchissement. Ce développement est une amélioration du système original qui utilisait uniquement les niveaux d'alerte de blanchiment 1 et 2. Les nouveaux niveaux d'alerte 3 à 5 fournissent des détails supplémentaires importants lorsque l'ampleur du stress thermique extrême dépasse le seuil des conditions de niveau d'alerte 2. 

Accès aux données du Coral Reef Watch (CRW) de la NOAA. Les données de surveillance du stress thermique par satellite sont fournies à l'échelle mondiale sur une grille de 5 km et de manière actualisée (tous les 7 jours). Les cartes renseignent sur les zones d'alerte,  les hospots, les anomalies, les tendances et perspectives.

Pour compléter 

« Blanchissement des coraux : description du phénomène et causes identtifiées » (Wikipedia)

« Environnement : le blanchissement des coraux va-t-il tuer les océans ? » (TV5 Monde)

« Coraux : en Australie, le blanchissement a atteint 98 % de la Grande Barrière » (Le Monde)

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Les dépenses militaires dans le monde à partir des données du SIPRI


L'Institut international de recherche sur la paix de Stockholm (SIPRI) est un institut indépendant dédié à la recherche sur les conflits, les armements, le contrôle des armements et le désarmement. Créé en 1966, le SIPRI fournit des données, des analyses et des recommandations, basées sur des sources ouvertes, aux décideurs politiques, aux chercheurs, aux médias et au public intéressé. Chaque année, il fournit un rapport sur les tendances concernant les dépenses militaires mondiales.

1) Une augmentation continue des dépenses militaires mondiales depuis 2009

Le rapport publié en avril 2024 fait apparaître une hausse des dépenses militaires mondiales pour la neuvième année consécutive. Celles-ci ont atteint un niveau record de 2 443 milliards de dollars en 2023. Pour la première fois depuis 2009, les dépenses militaires ont augmenté dans les cinq régions géographiques définies par le SIPRI, avec des augmentations particulièrement importantes enregistrées en Europe, en Asie, en Océanie et au Moyen-Orient. Les dépenses militaires mondiales augmentent dans un contexte de guerre, de tensions croissantes et d’insécurité.

« L'augmentation sans précédent des dépenses militaires est une réponse directe à la détérioration mondiale de la paix et de la sécurité », a déclaré Nan Tian, ​​chercheur principal au programme de dépenses militaires et de production d'armes du SIPRI. « Les États donnent la priorité à la force militaire, mais ils risquent de se retrouver dans une spirale action-réaction dans un paysage géopolitique et sécuritaire de plus en plus instable. »

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Télécharger le rapport du SIPRI en anglais

2) Des écarts notables selon les pays

Les cinq plus gros dépensiers en 2023 sont les États-Unis, la Chine, la Russie, l’Inde et l’Arabie Saoudite, qui représentent à eux seuls 61 % des dépenses militaires mondiales. Les dépenses militaires de la Russie ont augmenté de 24 % pour atteindre un montant estimé à 109 milliards de dollars en 2023, soit une augmentation de 57 % depuis 2014, année de l’annexion de la Crimée par la Russie. En 2023, les dépenses militaires de la Russie représentent 16 % des dépenses totales du gouvernement et son fardeau militaire (dépenses militaires en pourcentage du Produit Intérieur Brut) s’élève à 5,9 % du PIB. L’Ukraine est le 8ème plus grand dépensier en 2023, avec une hausse de 51 % de ses dépenses militaires, s’élevant à 64,8 milliards de dollars. Les États-Unis restent le plus grand dépensier de l’OTAN, mais les membres européens augmentent leur part En 2023, les dépenses militaires des 31 membres de l’OTAN s’élèvent à 1 341 milliards de dollars, soit 55% des dépenses militaires mondiales. Les dépenses militaires des États-Unis ont augmenté de 2,3 % pour atteindre 916 milliards de dollars en 2023, ce qui représente 68 % du total des dépenses militaires de l'OTAN. L’augmentation des dépenses militaires de la Chine entraîne celle de ses voisins. Les dépenses militaires de Taïwan ont également augmenté de 11 % en 2023 pour atteindre 16,6 milliards de dollars. Guerre et tensions au Moyen-Orient alimentent la plus forte hausse des dépenses de la dernière décennie. Les dépenses militaires d’Israël – les deuxièmes plus importantes de la région après celles de l’Arabie saoudite – ont augmenté de 24 % pour atteindre 27,5 milliards de dollars en 2023. Cette augmentation des dépenses est principalement due à l’offensive militaire d’ampleur menée à Gaza en réponse à l'attaque du Hamas dans le sud d’Israël en octobre 2023. 

Dépenses militaires par pays en 2023 exprimées en part du PIB (source : SIPRI)


3) Base de données sur les dépenses militaires

La base de données du SIPRI fournit les dépenses militaires depuis 1949, permettant une comparaison des dépenses militaires entre pays et selon différents modes de calcul (en monnaie locale en prix courants, en dollars américains à taux de change constants, en part du PIB, en part par habitant, en part des dépenses publiques...) 

Rang

Country

Evolution

Dépenses                         en %
militaires ($),           
   

2023                            2022–23

Dépenses en part du PIB (%)

  2014–23      2023

2014

Part des dépenses mondiales (%),  2023

2023            2022

1                 1

United States

916                                  2.3

       9.9           3.4

3.7

37

2                 2

China

[296]                               6.0

     60             [1.7]

[1.7]

[12]

3                 3

Russia

[109]                             24

     57             [5.9]

[4.1]

[4.5]

4                 4

India

     83.6                             4.2

     44              2.4

2.5

3.4

5                 5

Saudi Arabia

[75.8]                               4.3

18               [7.1]

[11]

[3.1]

Sous-total Top 5

 

1 481                               . .

       . .              . .

. .

61

6                 6

United Kingdom

     74.9                             7.9

     14              2.3

2.2

3.1

7                 7

Germany

     66.8                             9.0

     48              1.5

1.1

2.7

8                 11

Ukraine

     64.8                           51

1 272            37

3.0

2.7

9                 8

France

     61.3                             6.5

     21              2.1

1.9

2.5

10                9

Japan

     50.2                           11

     31              1.2

1.0

2.1

Sous-total Top 10

 

1 799                               . .

       . .              . .

. .

74

11               10

South Korea

     47.9                             1.1

     34              2.8

2.5

2.0

12               12

Italy

     35.5                          –5.9

     31              1.6

1.3

1.5

13               13

Australia

     32.3                          –1.5

     34              1.9

1.8

1.3

14               19

Poland

     31.6                           75

181                 3.8

1.9

1.3

15               15

Israel

     27.5                           24

     44              5.3

5.6

1.1

Sous-total Top 15

 

1 974                               . .

       . .              . .

. .

81

16               14

Canada

     27.2                             6.6

     49              1.3

1.0

1.1

17               17

Spain

     23.7                             9.8

     42              1.5

1.3

1.0

18               16

Brazil

     22.9                             3.1

–12                 1.1

1.3

0.9

19                28

Algeria

     18.3                           76

     59              8.2

5.5

0.7

20               21

Netherlands

     16.6                           14

     56              1.5

1.2

0.7

21                20

Taiwan

     16.6                           11

     56              2.2

1.8

0.7

22                23

Türkiye

     15.8                           37

     59              1.5

1.9

0.6

23                22

Singapore

     13.2                             1.4

     27              2.7

3.0

0.5

24                26

Mexico

     11.8                          –1.5

     55              0.7

0.5

0.5

25                27

Colombia

     10.7                             1.4

     20              2.9

3.1

0.4

26               33

Iran

     10.3                             0.6

     34              2.1

2.1

0.4

27                25

Indonesia

      9.5                          –7.4

     29              0.7

0.8

0.4

28                32

Sweden

      8.8                           12

     63              1.5

1.1

0.4

29                30

Norway

      8.7                             3.5

     49              1.6

1.5

0.4

30                24

Pakistan

      8.5                         –13

     13              2.8

3.1

0.3

31                38

Denmark

      8.1                           39

108                 2.0 c

1.1

0.3

32               31

Kuwait

      7.8                          –8.8

     14              4.9

3.6

0.3

33                29

Greece

      7.7                         –17

     51              3.2

2.4

0.3

34                34

Belgium

      7.6                             5.2

     44              1.2

1.0

0.3

35                46

Finland

      7.3                           54

     92              2.4

1.5

0.3

36               37

Switzerland

      6.3                             2.9

     28              0.7

0.6

0.3

37                36

Oman

      5.9                             0.1

–34                 5.4

8.9

0.2

38               35

Thailand

      5.8                          –6.5

       0.6           1.2

1.4

0.2

39                40

Romania

      5.6                          –4.7

     95              1.6

1.3

0.2

40                43

Chile

      5.5                             4.9

       4.8           1.6

2.0

0.2

Sous-total Top 40

 

2 264

       . .              . .

. .

93

Monde

 

2 443                               6.8

     27              2.3

2.4

100


Pour compléter

ACLED
Le projet Armed Conflict Location & Event Data (ACLED) collecte, géolocalise, cartographie et analyse les données concernant les conflits dans le monde. L’ACLED a pour objectif de saisir les formes, les acteurs, les dates et les lieux de la violence politique et des manifestations. Les données, très régulièrement mises à jour, sont fournies par pays et par continent. Voir ce billet de présentation.
http://www.acleddata.com/

Uppsala Conflict Data Program (UCDP)
Le Département de recherche sur la paix et les conflits (UCDP) de l'Université d'Uppsala recense toutes les formes de violence organisée (guerres, violences de gangs, attentats-suicides, fusillades de masse) depuis 1975.
https://ucdp.uu.se/

Base de données sur la piraterie maritime
Depuis 1978, la National Geospatial-Intelligence Agency (NGA) recense les incidents liés à la piraterie maritime à l'échelle mondiale. Cette base de données est constituée à partir des messages envoyés par les navires menacés (Anti-Shipping Activity Messages).
https://msi.nga.mil/Piracy

Base de données mondiale sur le terrorisme
La Global Terrorism Database (GTD) est une base de données open source contenant des informations sur les événements terroristes dans le monde de 1970 à 2020. La GTD comprend des données systématiques sur les incidents terroristes nationaux et internationaux qui se sont produits au cours de cette période, avec maintenant plus de 200 000 cas répertoriés.

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