Disparités dans la répartition des étudiants boursiers par académie


Source : Les boursiers sur critères sociaux en 2024-2025 (Note flash du SIES, Ministère chargé de l'enseignement supérieur et de la recherche, septembre 2025)

Présentation de la note

L’année universitaire 2024-2025 est marquée par une baisse conséquente du nombre de boursiers. La part de boursiers, quant à elle, est à son taux le plus bas depuis 2012. Les années précédentes, la baisse des effectifs provenait en particulier de la hausse de l’apprentissage, statut qui n’ouvre pas droit aux bourses. Désormais, c’est avant tout l’absence de réévaluation du barème d’éligibilité combinée à l’inflation passée qui expliquent ces diminutions. Par ailleurs, pour la première fois en 6 ans, les montants de bourses n’ont pas été augmentés à la rentrée 2024. Enfin, les fortes différences de taux de boursiers entre formations, genres et académies demeurent.   

Carte de répartition par académie

Si un peu plus d’un quart des étudiants sont boursiers dans les académies de Paris et Versailles, les académies de Corse (48 %) et de Montpellier (45 %) sont celles où les proportions de boursiers sont les plus élevées dans l'Hexagone. Mais c'est en Outremer que les taux de boursiers sont les plus élevés. Ils varient de 52 % en Guyane à 63 % à La Réunion. En 2022, La Réunion comptait 1 334 logements étudiants pour 15 343 boursiers, soit un taux de couverture de 8,7 % contre 26 % dans l'hexagone (rapport de la Cour des comptes, novembre 2024). En 2022, avec 26 000 étudiants inscrits dans l’enseignement supérieur, La Réunion accueillait 47 % des étudiants ultra-marins. L’université de La Réunion forme 71 % des étudiants réunionnais et connaît une très forte croissance de sa population (Diagnostic territorial La Réunion de l’enseignement supérieur, de la recherche et de l’innovation)



Articles connexes

Atlas régional des effectifs d'étudiants dans l’enseignement supérieur

Cartes et données sur l'enseignement et la formation en Europe (source Eurostat)



Les cartes, maîtresses du monde (France Culture)


France Culture propose une série en 4 épisodes sur le thème « Les cartes, maîtresses du monde » dans le cadre de l'émission Culture Mondes (du 22 au 25 septembre 2025).

Si la carte constitue un outil scientifique permettant l'orientation dans l'espace, elle est aussi un outil politique. À l'occasion du Festival international de géographie 2025, réinterroger la cartographie permet de comprendre les évolutions du monde.


Épisode 1/4 : Méridiens, planisphères : la fabrique du centre du monde

Représenter une sphère sur une feuille plane, voilà le tour de force réalisé par Gerardus Mercator en 1569. Mais produire une carte, c'est représenter son monde, son centre, ses limites, ses périphéries, et finalement ses ambitions pour ensuite, les imposer aux autres. Quels biais scientifiques mais aussi politiques la projection de Mercator porte-t-elle ? Plus largement, comment la science cartographique impose-t-elle un cadrage du monde, et comment celle-ci a-t-elle servi l’expansionnisme européen des siècles durant ? D’autres puissances mondiales rêvent-elles d’imposer d’autres représentations de notre monde afin de se placer à leur tour en son centre ? Et enfin, comment la cartographie façonne-t-elle notre regard sur le monde, et quelles réflexions critiques ont commencé à émerger pour que la discipline ne serve pas un ordre dominant ?

Avec 

  • Fabrice Argounès, géographe et géohistorien rattaché à l’INSPE et à l’université de Rouen
  • Irène Hirt, professeure de géographie à l’université de Genève

Épisode 2/4 : Geoint, les yeux du renseignement

Au carrefour de la géographie, de l'intelligence artificielle et des sciences humaines, le Geoint (pour Geosptial Intelligence) constitue une nouvelle façon de cartographier pour le militaire et le civil. Le Geoint, ou Geospatial Intelligence (intelligence géospatiale), est une discipline du renseignement qui repose sur l’exploitation de données géolocalisées. Né dans les sphères militaires américaines dans les années 1960, il devient central à partir des années 1990, notamment lors des conflits du Golfe, d’Afghanistan et d’Irak. Aujourd’hui, il dépasse largement le cadre militaire pour s’étendre aux domaines civils, humanitaires et industriels.

Avec

  • Philippe Boulanger, professeur des universités en géographie à Sorbonne Université
  • Jeff Reux, consultant avant-vente chez Esri France, chargé d’enseignement à Sorbonne Université, ainsi qu’à l’Institut Catholique de Paris

Épisode 3/4 : Cartographier l’actualité : un enjeu politique

Échelles, cadrage, choix des pictogrammes, tous les cartographes le disent : les cartes sont politiques. Un élément crucial à prendre en compte lorsque l'on représente des phénomènes d'actualité au cœur du débat, comme par exemple les migrations internationales. Simplificatrices et réductrices par définition, comment les cartes risquent-elles de donner une vision tronquée du réel ? Quels sont les principaux biais des cartes ? Comment construit-on une carte destinée à illustrer ou analyser un phénomène d’actualité ? En quoi la question migratoire est emblématique du phénomène ? Comment a-t-elle évolué ces dernières années ? Pourquoi les cartes restent-elles utiles et nécessaires malgré tout ? Quels débats au sein des médias qui produisent des cartes sur ces sujets ? Comment les rédactions produisent-elles leurs cartes ?

Avec

  • Françoise Bahoken, géographe et cartographe, chargée de recherche à l'université Gustave-Eiffel
  • Francesca Fattori, journaliste-cartographe au journal Le Monde
  • Laurent Gédéon, chercheur à l'Institut d'Asie Orientale de l'ENS Lyon

Épisode 4/4 : Google Maps : la boussole du profit

De concurrent parmi d'autres à leader mondial des cartes numériques, Google Maps est devenu un géant numérique et politique, forgeant notre vision du monde pour ses propres intérêts. Comment Google Maps a-t-il constitué une telle base de données géographiques et comment s’est-il imposé comme le leader des cartes numériques ? Quelles sont les conséquences de cette hégémonie sur notre perception du monde et sur nos usages des cartes ? Comment les différents acteurs, dont le fonctionnement dépend de Maps (commerces, mais aussi villes et États), négocient-ils auprès de Google pour défendre au mieux leurs intérêts ?

Avec

  • Matthieu Noucher, géographe, directeur de recherche au CNRS, membre du laboratoire Passages
  • Antoine Courmont, sociologue, maître de conférences en urbanisme à l’université Gustave-Eiffel, chercheur au LATTS (Laboratoire Technique, Territoire et Société)
  • Laure Guimbail, doctorante en sociologie au Centre de Sociologie des Organisations de Sciences Po

Lien ajouté le 30 septembre 2025

« Les batailles de la carte : quand les projections dessinent le monde » (Revue Conflits avec AFP)
Représenter une sphère sur un plan implique des choix. Les projections cartographiques privilégient soit les formes, soit les surfaces, soit les distances, mais jamais tout à la fois. Chaque carte reflète une vision du monde qui peut être technique mais aussi politique.

Lien ajouté le 2 octobre 2025

« Le pouvoir des cartes » (La Terre au carré - France Inter)
Qui fait les cartes, comment et pourquoi ? Que nous permettent-elles de saisir d’une planète en constantes évolutions ? Et si la cartographie pouvait être utilisée pour faire évoluer nos points de vue sur le monde ?

Avec :
  • Delphine Papin, journaliste et géographe, responsable du service Infographie et Cartographie du journal Le Monde
  • Nephtys Zwer, historienne, chercheuse en histoire et culture des pays de langue allemande
Liens ajoutés le 3 octobre 2025

Pour contribuer au thème du FIG 2025, Philippe Rekacewicz signale sur le site Visionscarto quelques textes qui abordent le thème du pouvoir de manière plus ou moins directe. 

« Je me dis souvent en regardant attentivement les cartes que son plus puissant pouvoir, c’est cette formidable capacité à nous emporter ailleurs, à nous emmener dans un monde revisité : c'est une véritable « machine à rêves » en ce qu’elle est, comme le cinéma ou la littérature, une évocation du réel, réceptacle de nos envies de découverte, de nos désirs, mais aussi la projection de nos imaginaires, de ce que nous comprenons du réel. Ce pouvoir évocateur se met naturellement au service de tous les acteurs politiques, sociaux et économiques qui trouvent dans la cartographie un outil efficace pour faire comprendre et exposer le rapport à l’espace. Elle permet aux pouvoirs en place de conforter leurs positions et de renforcer leur contrôle sur les territoires et les populations qu’ils administrent (dans le meilleur des cas), ou qu’ils aliènent (dans le pire des cas). Pour les représentants de la société civile, les acteurs sociaux, une pratique dite « critique » de la cartographie permet de déconstruire les approches, les représentations convenues, les narratifs du pouvoir, et proposer de visualiser le monde en mettant en lumière les inégalités et les injustices sociales et spatiales. Cette cartographie se met alors au service des luttes et des mobilisations citoyennes qui, dans une démarche d’émancipation, œuvre pour redonner aux citoyen·es une forme de souveraineté sur leurs lieux de vie. » (Philippe Rekacewicz)

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Le succès des cartes (Géographie à la carte, France Culture)

Les Cartes en mouvement. Une chronique de Radio France en partenariat avec Le Monde

Dire et changer le monde avec les cartes (émission "Nos Géographies" sur France-Culture)

Rivières arborescentes par Perrin Remonté


« Et si on commençait à regarder les rivières et les fleuves de notre planète comme des arbres ? Songez-y  : le fleuve et son bassin versant — vaste réseau  d’affluents —  forment, à l’image de l’arbre, une ramification complexe  et  harmonieuse, une arborescence hiérarchisée, parcourue d’un flux  vital, de sève ou d’eau,  connaissant ses hauts et ses bas au fil des saisons. »

Le cartographe Perrin Remonté propose Rivières arborescentes, une série de 24 cartes aux airs de portraits botaniques, cartes de quelques grands fleuves de notre planète, toutes orientées de manière à évoquer la silhouette d’un organisme végétal. 

Cliquez sur une rivière pour découvrir son portrait botanique :

La France des pluies et des rivières
Le voyage d'une foutte d'eau ou les bassins versants


Pour compléter

Cartopaname a consacré une émission de radio à Perrin Remonté, dont les cartes toujours originales et poétiques reflètent sa sensibilité au monde qui l'entoure. Toutes les cartes abordées pendant l'émission sont visibles sur son site internet perrinremonte.com

Et si… ? Fictions géographiques

« J'essaye de faire des cartes qui touchent les gens, des cartes comme des portraits : à 28 ans, il cartographie la France par passion » (France-Info)

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La cartographie des déchets plastiques dans les fleuves et les océans

Un jeu de données SIG sur les fleuves qui servent de frontières dans le monde

L'histoire par les cartes : entre faits et légendes, la cartographie du fleuve Amazone du XVIe au XVIIIe siècle (Gallica)

Données de réanalyse hydrologique concernent les débits fluviaux et les inondations (GloFAS v4.0)

Une cartographie réglementaire incohérente menace silencieusement les rivières et les ruisseaux

Les barrages vieillissants constituent une menace croissante à travers le monde (rapport de l'ONU)

L'histoire par les cartes : plus de deux siècles d'aménagements fluviaux sur le Rhin

Cartes et données SIG sur les petits et moyens réservoirs d'eau artificiels dans le monde



Cartographier l'anthropocène - Le risque inondation (Atlas IGN, 2025)


L’IGN publie une nouvelle édition de son Atlas « Cartographier l’anthropocène » sur la thématique de la prévention des risques (Atlas IGN 2025).

Inondations : des data pour faire barrage. Quand les données nous aident à comprendre, à anticiper et à renforcer notre résilience collective face au risque inondation

Premier risque naturel en France par l'ampleur des dommages occasionnés et le nombre de communes concernées, les inondations gagnent en intensité tout en se révélant plus fréquentes. Pour comprendre ces phénomènes qu'exacerbe le changement climatique et s’y préparer, les cartes et data sont des alliées stratégiques. Au fil des pages, l'édition 2025 de l'Atlas publié par l'IGN illustre les enjeux d'une connaissance fine à tous les niveaux, que ce soit pour localiser l'aléa et le circonscrire, pour renforcer continuellement la fiabilité des systèmes de vigilance ou pour modéliser le risque et construire les scénarii les plus réalistes dans la perspective d'une France à +4 degrés à la fin de ce siècle. Les données sont résolument au cœur du système : des clés pour s'adapter à ce défi majeur de l'anthropocène.

Feuilleter l'Atlas

Télécharger l'Atlas en pdf

Radioscopie du risque inondation (infographie)

  • 1 français sur 4 exposé à l'aléa inondation
  • Près de 11 000 communes couvertes par un Plan de prévention des risques d'inondation (PPRI)
  • 15 à 30 % d'augmentation prévisionnelle des pluies quotidiennes maximales annuelles sur l'ensemble du pays en 2100 selon Météo-France

Articles connexes

Cartographier l'anthropocène à l'ère de l'intelligence artificielle (IGN, 2024)

Cartographier l'anthropocène. Atlas 2023 de l'occupation du sol (IGN)

Cartographier l'anthropocène. Changer d'échelle pour pouvoir agir (Atlas IGN, 2022)

Paul Crutzen et la cartographie de l'Anthropocène

Les territoires de l'anthropocène (cartes thématiques par le CGET)

Atlas de l'Anthropocène : un ensemble de données sur la crise écologique de notre temps





Cartes et données sur la pauvreté et les conditions de vie des jeunes dans le monde rural


Source :  Noor-Yasmin Djataou, Hélène Furnon-Petrescu, Carine Seiler (2024). « Pauvreté et conditions de vie des jeunes dans le monde rural : comment adapter les réponses institutionnelles ? », Inspection Générale des Affaires Sociales, novembre 2024.

Ce rapport produit par la mission de l'IGAS apporte un éclairage sur la pauvreté des jeunes ruraux de 16 à 29 ans, leurs conditions de vie et analyse leurs facteurs spécifiques de fragilité au regard de ceux de l’ensemble de la jeunesse. Longtemps qualifiés d’« invisibles », moins nombreux que les jeunes urbains, les jeunes ruraux focalisent moins l’attention alors que leur place – et les choix qu’ils réalisent (partir ou rester) – sont cruciaux pour l’avenir des territoires ruraux. Les annexes du rapport comportent de nombreuses cartes et données sur la pauvreté de la jeunesse qui réside dans les territoires ruraux (voir en particulier l'annexe 4 sur les distances et paniers de services).

Une jeunesse rurale qui se sent souvent délaissée

L’Igas en dresse un état des lieux inédit, à 360 degrés qui dessine le portrait d’une jeunesse rurale qui se sent souvent délaissée et met en lumière des freins spécifiques, dont l’éloignement et une mobilité empêchée. Il en recense les conséquences, domaine par domaine. Moindres opportunités d’insertion ou de formation, problèmes d’accès au logement, santé mentale, inégalités de genre présentent aussi des traits particuliers en ruralité. La mission estime que 338 000 jeunes ruraux vivraient sous le seuil de pauvreté. 

30 recommandations opérationnelles

L’action publique peine à répondre à ces vulnérabilités multiples et à certaines situations de « perte de chance », à agir en grande proximité dans des territoires très dispersés. Les politiques publiques transverses sont insuffisamment ciblées vers les jeunes ruraux précaires, cependant que les dispositifs sectoriels à destination des jeunes, trop souvent calqués sur le modèle urbain, prennent mal en compte les contraintes inhérentes à la ruralité. Le rapport livre une trentaine de recommandations opérationnelles, d’une part, pour apporter des réponses spécifiques aux besoins des jeunes ruraux à travers des mécanismes adaptés à la non-densité, notamment à travers un cadre de priorisation renouvelé, d’autre part, pour développer des réponses destinées à l’ensemble des jeunes précaires dont pourront bénéficier les jeunes ruraux. C’est aussi un enjeu démographique pour nos territoires.

Synthèse en FALC - Pauvreté et conditions de vie jeunes monde rural.pdf

Rapport Igas - Pauvreté et conditions de vie des jeunes dans le monde rural (rapport).pdf

Rapport Igas - Pauvreté et conditions de vie des jeunes dans le monde rural (annexes).pdf

Pour compléter 

« Rapport de l’IGAS sur la jeunesse rurale : de la mobilité sociale, scolaire, géographique empêchée » (Le Café pédagogique)

Quel rôle joue l’origine géographique sur le parcours scolaire et professionnel ? Les inégalités sociales sont un point d’orgue à la précarité, dans la France des bourgs comme dans celle des tours. L’origine sociale a des effets sur la réussite des élèves, cela est bien documenté. L’IGAS (inspection générale des affaires sociales) a publié un rapport de 112 pages en janvier 2025 « Pauvreté et conditions de vie des jeunes dans le monde rural : Comment adapter les réponses institutionnelles ? » Celui-ci s’appuie sur des travaux récents qui « permettent d’esquisser le portrait d’une jeunesse rurale, longtemps invisible, dont les risques d’isolement et d’éloignement forment des facteurs spécifiques ou aggravants de précarité ». Il souligne l’absence d’équité sociale et territoriale et des facteurs multiples liés au maillage territorial de l’offre de formation qui amoindrissent les choix d’orientation ou des phénomènes d’autocensure. Force est de constater la corrélation entre pauvreté, précarité, ruralité, et absence de mobilités.

« Double peine sociale et territoriale pour les élèves des zones rurales populaires » (Le Café pédagogique)

Pour sa 18e édition, l’AFEV braque les projecteurs sur les trajectoires, espoirs et difficultés des lycéens issus des classes populaires, en ville comme à la campagne. Une enquête qui confirme que le lieu de vie et surtout l’origine sociale pèsent sur les parcours et les projections d’avenir.

Articles connexes

L'Insee propose un nouveau gradient de la ruralité (La France et ses territoires, édition 2021)

Étude sur la diversité des ruralités (ANCT - Observatoire des territoires)

Cartographier les espaces ruraux en France