L'un des principaux
obstacles aux négociations commerciales sur le Brexit concerne le droit pour les pays européens, notamment la France, de
pêcher dans les eaux britanniques. Les navires de pêche européens et britanniques étaient jusque-là
autorisés à pêcher dans les mêmes eaux, en vertu de règlements fixés au niveau de l'Union
européenne. Avec
le Brexit, de nouveaux droits de pêche doivent être négociés. Pour le
moment, le Royaume-Uni et l'UE ne parviennent pas à s'entendre sur les
quotas à fixer pour les flottes
de pêche et les mesures à prendre pour accompagner la période de transition après le Brexit.
Brexit, les pêcheurs entrent en guerre de territoire (source :
France 3, 12 décembre 2020)
Négociations sur le Brexit : les pêcheurs belges ressortent un traité du XVIIe siècle (EuroNews)
2) Délimitation des ZEE et problème de souveraineté sur les eaux britanniques
Comparaison de l'effort de pêche de la France et du Royaume Uni sur les derniers mois (source :
Global Fishing Watch)
Plus de 97% de la surface des Aires marines protégées (AMP) britanniques
seraient draguées et chalutées selon @GlobalFishWatch. Cela
concernerait 71 AMP sur 73 au Royaume-Uni (The Guardian, 9 octobre 2020)
On
observe aussi une augmentation de l'effort de pêche de 2012 à 2020
dans les AMP au large de l'Écosse, à l'intérieur même de la ZEE
britannique.
Améliorer la gestion multisectorielle des océans pour atteindre les Objectifs de développement durable (IRD).
Des chercheurs de l’IRD, du CNRS et de l'Université Memorial de Terre-Neuve (Canada) montrent que certains dispositifs multisectoriels, comme les aires marines protégées,
sont plus efficaces pour concilier les dimensions écologiques,
économiques et sociales de cet ODD.
Lien ajouté le 11 décembre 2025« À qui appartiennent les poissons ? L’épineuse question de la répartition des quotas de pêche européens » (
The Conversation).
Sigrid Lehuta et Verena Trenkel (Ifremer) étudient la répartition des quotas de pêche européens. Elles montrent comment un système né dans les années 1970 peine à s’adapter à la redistribution spatiale des poissons induite par le réchauffement. Les poissons de la Manche n’ont pas pu voter au moment du Brexit, ceux de l’Atlantique n’ont pas de visa Schengen et pourtant, leur sort a été fixé au sein de l’UE dans les années 1970. L’UE repose encore sur la « stabilité relative ». La clé de partage découle des captures 1973-1978. Ce cadre ancien garantit prévisibilité, mais il limite l’ajustement des quotas alors que les stocks se déplacent vers le nord sous l’effet du réchauffement. La France bénéficie historiquement de cette répartition. Les organisations de producteurs gèrent sous-quotas, échanges et planifications annuelles, évitant les fermetures précoces. Mais la rigidité du système freine installations, transmissions et innovations. le cas du maquereau illustre le décalage. Depuis 2010, l’espèce migre vers l’Islande, quasi sans quota initial. Faute d’accord régional, les captures dépassent les recommandations scientifiques, produisant un risque durable de surpêche. Le Brexit a réduit la part européenne dans les stocks partagés avec le Royaume-Uni. Conséquence territoriale nette. 90 navires français détruits et baisse d’activité dans les criées, révélant la forte dépendance des territoires littoraux aux quotas. Certains engins capturent simultanément plusieurs espèces. Le cabillaud celtique, en effondrement, possède un quota faible. Sa co-capture force les pêcheurs à cesser l’activité malgré des quotas disponibles pour merlu ou baudroie. Tension écologique majeure. Les négociations annuelles avec Norvège ou Royaume-Uni compliquent encore l’équation. Ces États n’appliquent pas les critères européens, créant des asymétries de gestion dans les bassins où les stocks circulent entre juridictions. Les scientifiques proposent d’intégrer critères écologiques, sélectivité, proximité des zones, équité sociale et participation aux données. La réserve nationale française favorise depuis 2024 jeunes pêcheurs et décarbonation, signe d’une transition engagée. L’article conclut qu’une mise à jour régulière des clés, combinant flexibilité et transparence, est indispensable pour adapter les pêcheries à un océan en changement rapide. Une gouvernance renouvelée devient un levier essentiel.
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