Comparer le degré de liberté dont jouissent les journalistes et les médias dans 180 pays ou territoires : tel est l’objectif du Classement mondial de la liberté de la presse. Cette analyse est basée sur une définition de la liberté de la presse élaborée par Reporters sans frontières (RSF) et son panel d’experts, dans le cadre de la révision méthodologique de 2022 :
“La liberté de la presse est la possibilité effective pour les journalistes, en tant qu’individus et en tant que collectifs, de sélectionner, produire et diffuser des informations dans l’intérêt général, indépendamment des interférences politiques, économiques, légales et sociales, et sans menace pour leur sécurité physique et mentale.”
Le score de chaque pays dépend désormais de cinq indicateurs contextuels, qui permettent de comprendre la liberté de la presse sur un territoire dans sa complexité : contexte politique, cadre légal, contexte économique, contexte socioculturel et sécurité. Un sous-score est calculé pour chaque indicateur, entre 0 et 100. Ils ont tous un poids égal au sein du score global. Et au sein de chaque indicateur, toutes les questions et sous-questions ont le même poids.
Ce changement rend les comparaisons avec les années plus délicates. Mais sur l'outil de cartographie en ligne, RSF permet de faire des comparaisons avec la même échelle de couleurs. RSF alerte depuis plusieurs années sur une hausse globale de la désinformation et du "contrôle des médias".
On observe de très graves atteintes à la liberté de la presse dans 28 pays en 2022. L’invasion de l’Ukraine (106e rang) par la Russie (155e) contribue à une guerre de propagande. Hong Kong connaît un recul impressionnant en passant du 80e au 148e rang. La France, qui avait connu un recul relatif, remonte du 34e au 26e rang. La Norvège, le Danemark et la Suède restent dans le peloton de tête en raison de leur liberté d’expression. Grâce à un changement de gouvernement en Moldavie (40e) et en Bulgarie (91e), ces deux pays se distinguent par l’espoir d’une amélioration de la situation des journalistes, même si les médias y sont encore essentiellement détenus ou contrôlés par des oligarques.
« Dans les sociétés démocratiques, le développement de médias d’opinion sur le modèle de Fox News et la banalisation des circuits de désinformation, amplifiée par le fonctionnement des réseaux sociaux, provoquent un accroissement des clivages. Sur le plan international, l’asymétrie entre, d’une part, les sociétés ouvertes et, d’autre part, les régimes despotiques qui contrôlent leurs médias et leurs plateformes tout en menant des guerres de propagande, affaiblit les démocraties. Aux deux niveaux, cette double polarisation est un facteur d’intensification des tensions. »
Lien ajouté le 3 mai 2023
Rapport RSF 2023. La situation se détériore concernant la liberté de la presse. L’édition 2023 met en lumière les effets de l’industrie du simulacre. "La différence s’estompe entre le vrai et le faux, le réel et l’artificiel, les faits et les artefacts"https://t.co/nIfEZ3edpg pic.twitter.com/xXek51tfOx
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 3, 2023
La carte de Reporters sans frontières 2024 montre que les conditions d'exercice du journalisme restent globalement mauvaises dans les trois quarts des payshttps://t.co/4V5ehdEVGC
— Sylvain Genevois (@mirbole01) May 4, 2024
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Carte de l'indice de perception de la corruption (Transparency International)