Carte de l'influence mondiale de la Chine et des États-Unis


La concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine est un élément déterminant du paysage géopolitique dont les décideurs, aussi bien du secteur public que du secteur privé, doivent tenir compte pour conduire leurs actions. La carte de l'indice d'influence mondiale (GII) montre l'influence réciproque des États-Unis et de la Chine dans 191 pays. Le GII utilise 28 critères différents répartis selon 3 principaux domaines (économique, politique et sécuritaire).‌‍‌​‌‍‌‌​‌‌​​‌​‍‌‍‌‌‌​‌‍ ‌‌‌‍‍‌‌​‌‍​‌‌‌​‌‍‍‌‌‍‌‍‍​‍‌‍‍‌‌‍‌​​‌‌‍‌​‌‍​‌‍​​‍​​‌​‌‍‌‍‌‍‌​‌ ‍​‌​‍‌​​‌‌‍‌‌​‍​​‌‍​‍‌​‌​​‍​‌‍‌‍​​‍​‍‌‌‍​‍​‍​​‌‌​‌‍​‍‌​​‌​​‌‍‌‍​​​‍​​‍​​‍​‌‍​‌‍​‌‌‍‌​‌‍​​‍​​‍‌‌​‌‍ ‌‌​​‌‍‌‌​‌‌‍‍​‌‍‌‍‌‌‍‌‌​‍‌​​‌‍​‌‌‌​‌‍‍​​‌‌‍‌​‌‍​‌‌​‌‍‍​‌‍​ ‍‌‍‌‍​‌‌​‍‌‍‌​‌​‌‌‍‌‌‌​‌​‌‍​‌‌‍‌‌‍‌‌​‌‍​‍‌‌ ​‍‌‍​​‌‌‍‍​‌‌​‌‌​‌​​‌​​‍‌‌​​‌​​‌​‍‌‌​​‍‌​‌‍​‍‌‌​​‍‌​‌‍‌‍​‌‍‌‌‌​‌‍ ‍‌​‍‌‌‌‌‌​‌‍​‌‍‍​‍‌‌‍‍‌‌‍‍‌‍‌​‌‍‌‌‌‍​​‍‍‌​‌‍​‌‌‍‍‌‍‍‌‌‌​‌‍‌​‍‍‌​‌‌​‌‌‌‌‍‌​‌‍‍‌‌ ‍

Les pays sont colorés du vert au rouge, de manière à indiquer s'ils sont plus en phase avec la Chine ou avec les États-Unis. Le vert correspond à l'alignement avec les États-Unis et le rouge à l'alignement avec la Chine.  Le GII révèle des zones où lesp Etats-Unis dominent (alliances historiques) et celles où la Chine s'affirme (stratégie économique). Par ex dans l'Indo-Pacifique, la Chine  progresse via la Belt and Road Initiative. Le GII s’ajuste aux évolutions géopolitiques. Ce modèle basé sur des données open-source offre une vue unique sur la rivalité sino-américaine. Il aide les décideurs publics et privés à comprendre où investir efforts et ressources dans ce contexte compétitif mondial.

Si on clique sur « Stories », on accède à des visites guidées à l'échelle de grandes zones régionales (Afrique, Moyen-Orient, Europe, Amérique latine et Indo-Pacifique).

Global Influence Index (source : CESI)


Selon le GII, les États-Unis exercent actuellement une influence prépondérante en Europe. Cette influence est en partie due aux liens historiques entre l'Europe et les États-Unis, mais aussi aux inquiétudes croissantes de l'Europe face à la menace stratégique que représente la Chine. Dans de nombreuses autres régions du monde, par exemple en Afrique, les États-Unis sont en train de perdre la bataille de l'influence face à la Chine. Selon le GII, la Chine a poursuivi « un engagement soutenu et délibéré avec les nations de toute l'Afrique », ce qui se reflète dans son influence croissante dans la région.

Selon le GII, « l'Indo-Pacifique est l'épicentre de la concurrence stratégique entre les États-Unis et la Chine ». L'Australie, l'Inde, la Corée du Sud et le Japon entretiennent des liens économiques et stratégiques très forts avec les États-Unis. Cependant, de nombreux autres pays de la région développent des liens très forts avec la Chine.

Une ventilation complète des variables et de la méthodologie utilisée pour déterminer les scores d'influence de chaque pays est disponible sur le site. Les données avec les scores d'influence sont téléchargeables au format csv. Il est possible de conduire une analyse globale ou sur chaque critère séparément.

L'indice d'influence mondiale est un produit de la China Economic & Strategy Initiative (CESI). La CESI est une organisation de recherche à but non lucratif qui s'engage à promouvoir les valeurs américaines et à développer une stratégie économique pour concurrencer et gagner contre la Chine. Le GII fait partie de la mission principale de la CESI, qui consiste à fournir aux décideurs politiques une base pour visualiser et analyser le paysage géopolitique, afin que des décisions puissent être prises sur la manière dont les États-Unis et leurs alliés doivent se positionner pour une concurrence stratégique avec la Chine.‍‌‍‍‌‌‌​‌‍‌​‍‍‌‍‍‌‌‍​‍​‍​‍​​‍​‍‌‍‍​‌‍‌‌‌‍‌‍​‍​‍​‍‍​‍​ ‍‌‍‍​‌‌​‌‌​‌​​‌​​‍‍​‍​‍‌‍​‌‍‌‌‌​‌‍ ‍‌​‍‌‌‌‌‌​‌‍​‌‍‍​‍‌‌‍‍‌‌‍‍‌‍‌​‌‍‌‌‌‍​​‍‍‌‌‍​‌‌‍ ‍‌‍‍‌‌‌​‌‍‌​‍‍‌​‌‌​‌‌‌‌‍‌​‌‍‍‌‌‍‍‌‍‍‌‌‍‍‌‌​‌‍‌‌‌‍‍‌‌​​‍‌‍‌‌‌‍‌​

Lien ajouté le 28 mars 2025

« Smartphones, un enjeu de pouvoir » (Dessous des cartes, Arte)
https://www.arte.tv/fr/videos/119961-015-A/le-dessous-des-cartes/

Le smartphone est un enjeu de souveraineté, de sécurité et de contrôle technologique entre les géants américains et chinois. Au centre de cette bataille : les semi-conducteurs, composants essentiels de tous les objets électroniques. Or ce marché est dominé par Taïwan, allié de Washington et cible de Pékin. Le smartphone est au coeur des grandes lignes de partage du XXIe siècle.

Lien ajouté le 29 mai 2025

En 2013, la Chine a lancé son initiative « la Ceinture et la Route » (BRI) pour stimuler ses échanges commerciaux avec le reste du monde. Aujourd'hui, la Chine est la première nation commerçante du monde. Un élément clé de la BRI a été les investissements majeurs dans les ports et aéroports stratégiques à l'étranger. Le Council on Foreign Relations a suivi ces développements grâce à deux cartes interactives :

Ces cartes illustrent la portée mondiale des investissements chinois en infrastructures, en indiquant l'emplacement des ports et aéroports investis ou partiellement détenus par des Chinois. Au total, 129 ports dans le monde sont désormais détenus à un degré ou un autre par des Chinois, et 46 aéroports ont bénéficié d'investissements chinois. Les investissements portuaires et aéroportuaires de la Chine à l'étranger reflètent l'ambition plus large de la BRI : remodeler les infrastructures mondiales de manière à promouvoir ses objectifs économiques et stratégiques. Si ces projets peuvent offrir des opportunités de développement, ils soulèvent également d'importantes préoccupations en matière de propriété, de souveraineté et d'influence. Les cartes du Council on Foreign Relations reflètent ces complexités, notamment en évaluant l'aptitude de chaque port à être utilisé par l'armée chinoise.

Lien ajouté le 9 octobre 2025

« Face à la Chine, les États-Unis sont-ils en train de perdre l’espace ? » (Futura Sciences)

Jonathan Roll (Université d’Arizona) montre que la Chine, jadis simple imitatrice, est devenue un acteur spatial global. Depuis 2014, Pékin a ouvert son secteur à des entreprises privées, stimulant une véritable géographie du New Space chinois articulée autour d’une dizaine de hubs. Cette stratégie s’appuie sur une organisation territoriale compétitive : métropoles, universités et provinces rivalisent pour attirer les investissements. Elle favorise l’émergence d’entreprises capables de concurrencer SpaceX, telles que Landspace ou Space Pioneer. L’avantage chinois réside dans la synergie entre spatial civil, militaire et industriel. Tandis que les États-Unis dépendent du secteur privé, la Chine intègre ses filières pour renforcer puissance technologique et souveraineté, avec la Long March 5 comme symbole de maîtrise. Pour Jonathan Roll, l’espace devient le nouveau champ de rivalité stratégique. Alors que Washington freine sa coopération, la Chine avance vite, unifiant civil, militaire et diplomatique. Si la tendance se poursuit, elle pourrait dominer l’espace dans la décennie à venir. 

Lien ajouté le 9 octobre 2025

« Chinese companies are changing the way they operate in Africa : here’s how » (The Conversation)

Elisa Gambino (Université de Manchester) et Costanza Franceschini (Université de Leyde) montrent comment les entreprises chinoises adaptent leurs stratégies en Afrique. Malgré la chute des financements publics depuis 2019, elles restent dominantes dans les infrastructures. Entre 2000 et 2019 la Chine a investi 50 milliards de dollars dans les transports africains, mais seulement 6 milliards depuis 2019. Pourtant, des groupes comme China Road and Bridge Corporation (Kenya) ou China Harbour Engineering Company (Ghana) conservent une forte présence. Leur force réside dans une stratégie flexible. Ces entreprises s’appuient sur leurs liens avec l’État chinois pour s’implanter, puis tissent des réseaux locaux de confiance avec gouvernements, entreprises africaines et partenaires internationaux pour maintenir et élargir leurs marchés. Au Kenya, la société CRBC, implantée depuis 1984, a d’abord été sous-traitante avant de diriger des projets majeurs comme le chemin de fer Nairobi-Mombasa. Au Ghana, CHEC s’est ancrée durablement grâce à des contrats financés par la Chine, puis par d’autres bailleurs. Ces firmes savent aussi diversifier leurs alliances. Quand les fonds chinois se tarissent, elles collaborent avec des acteurs occidentaux. En Afrique de l’O CHEC a gagné des contrats portuaires en s’associant à un consortium international mêlant entreprises chinoises et européennes. L’efficacité des entreprises chinoises repose sur leur ancrage local. Elles anticipent les besoins, réalisent parfois des études avant les appels d’offres et emploient des intermédiaires ou consultants africains, renforçant leur légitimité auprès des décideurs publics. Pour les États africains, cette évolution change la donne. Les entreprises chinoises agissent désormais comme des acteurs privés globaux, autonomes vis-à-vis de Pékin. Leur intégration passe par des partenariats publics-privés et des règles de marché plus compétitives. L’avenir des relations Afrique-Chine sera moins géopolitique et plus économique. Le défi est d'encadrer ces acteurs par des politiques industrielles et environnementales fortes pour que les infrastructures soutiennent réellement un développement durable. 

Liens ajoutés le 12 octobre 2025

« Guerre commerciale : la Chine va taxer les bateaux américains qui accostent dans ses ports » (RFI)

Nouvelle escalade dans la guerre commerciale entre la Chine et les États-Unis. Pékin a annoncé, vendredi 10 octobre, qu'il allait imposer dans ses ports des « droits spéciaux » aux bateaux américains, en représailles à des mesures similaires annoncées en avril 2025 par les États-Unis. Ces redevances portuaires atteindront 48 €/tonne dès octobre, puis 78 € en avril 2026. Elles concernent tous les navires appartenant, affrétés ou construits par des entreprises américaines, signe d’un durcissement symétrique et stratégique entre les 2 puissances. Les États-Unis justifient leurs mesures par la nécessité de relancer leur industrie navale, désormais réduite à moins de 1% de la production mondiale, face à la domination de la Chine, de la Corée du Sud et du Japon dans la construction de navires de commerce.

« Donald Trump relance son offensive commerciale contre la Chine » (Le Temps)

En réaction à la restriction chinoise sur les exportations de terres rares, Trump annonce des droits de douane supplémentaires de 100% sur les produits chinois, pouvant porter certains taux à 200%. Cette stratégie renforce les tensions commerciales mondiales. Cette spirale protectionniste fragilise la stabilité économique mondiale : chute des Bourses, tensions diplomatiques et menace sur les chaînes d’approvisionnement. Elle illustre la compétition stratégique durable entre Chine et États-Unis pour le contrôle du commerce mondial.

Lien ajouté le 17 octobre 2025

« La Chine est en train d’exploser : chiffres d’une nouvelle hégémonie » (Le Grand Continent)

En Europe, peu de personnes ont vraiment pris la mesure de ce qui est en train de se passer en Chine. Le livre essentiel de Dan Wang, Breakneck : China's Quest to Engineer the Future (2025), permet de s'en rendre compte. Le Grand Continent partage les chiffres clés.

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