L’histoire de l’Humanité racontée en 515 cartes
Depuis sa création en 1978, la revue L’Histoire publie des articles d’historiens faisant état des dernières avancées de leurs recherches. Ces textes sont souvent enrichis d’une ou plusieurs cartes. En partant de ce fonds cartographique exceptionnel, Christian Grataloup a sélectionné, recréé et commenté 515 cartes racontant la marche du monde, des origines de l’Humanité à aujourd’hui.
Comme le souligne Patrick Boucheron qui a rédigé l'introduction de l'ouvrage, « la géographie est une école de la précision historique, et la carte qui résulte de cet effort donne à voir un moment dans l'aventure de la connaissance du passé ». Christian Grataloup, déjà auteur avec Gilles Fumey de L'Atlas global, explique que dans l'Atlas historique mondial il s'agit de « s'émanciper d'un Grand Récit eurocentré ».
La mondialisation opère sans conteste, depuis son irruption dans les années 1970, une remise en cause de nos modes de pensée. Longtemps l’histoire comme la géographie ont été envisagées dans le cadre d’un modèle européo-centré. En témoignaient par exemple les programmes du secondaire qui, jusque dans les années 1970, commençaient par l’étude de l’Europe, puis du Monde et enfin comme point d’aboutissement, la France. C’est à partir des années 1980 que ce découpage du monde commence à être remis en question avec le développement des subaltern studies, qui critiquent la vision d'une "histoire tunnel" comme le souligne Vincent Capdepuy, Histoires de mondialisations de Néandertal à Wikipédia (voir son interview ainsi que son billet sur le blog Histoire globale). Symptôme de cette évolution, le changement de vocabulaire : à partir des années 1980 on utilise des termes spatiaux au lieu de termes temporels : par exemple l’expression "Nord / Sud" qui remplace "développement / sous-développement". La mondialisation remet en cause notre européano-centrisme et nous oblige à repenser les relations entre « nous et les autres ».
Christian Grataloup et la géohistoire
Christian Grataloup est présenté sur le site de l'éditeur comme « le plus historien des géographes ». Professeur émérite à l’université Paris Diderot, il est l'auteur de nombreux ouvrages qui remettent en cause les frontières entre histoire et géographie : « L’invention des continents. Comment l’Europe a découpé le monde » (2009), Géohistoire de la mondialisation (Armand Colin, 2015), Faut-il penser autrement l’histoire du monde ? (Armand Colin, 2011), L’Atlas global (Les Arènes, 2014 et 2016).
Pour rappel, il a fondé en 1975 avec Jacques Lévy Espace-Temps, une revue novatrice largement ouverte aux autres sciences humaines sociales et consultable aujourd’hui en ligne. Le sous-titre de la revue est révélateur d’une recherche constante de la pluridisciplinarité pour un auteur qui s’intéresse également à l’anthropologie et à la didactique : revue « indisciplinaire ». De l’« indisciplinaire » à l’indiscipliné il n’y a qu’un pas : clin d’œil aussi peut être à une démarche, qui en pleine crise épistémologique de la géographie, celle des années 1970, est venue bouleverser la géographie dite « classique » qui prévalait jusque-là.
La cartothèque de la revue L'HistoireDepuis sa création en 1978, la revue L’Histoire publie des articles d’historiens faisant état des dernières avancées de leurs recherches. Ces textes sont souvent enrichis d’une ou plusieurs cartes. En partant de ce fonds cartographique exceptionnel, Christian Grataloup a sélectionné, recréé et commenté 515 cartes racontant la marche du monde, des origines de l’Humanité à aujourd’hui.
Atlas historique mondial de Christian Grataloup (édition Les Arènes, 2019)
Comme le souligne Patrick Boucheron qui a rédigé l'introduction de l'ouvrage, « la géographie est une école de la précision historique, et la carte qui résulte de cet effort donne à voir un moment dans l'aventure de la connaissance du passé ». Christian Grataloup, déjà auteur avec Gilles Fumey de L'Atlas global, explique que dans l'Atlas historique mondial il s'agit de « s'émanciper d'un Grand Récit eurocentré ».
La mondialisation opère sans conteste, depuis son irruption dans les années 1970, une remise en cause de nos modes de pensée. Longtemps l’histoire comme la géographie ont été envisagées dans le cadre d’un modèle européo-centré. En témoignaient par exemple les programmes du secondaire qui, jusque dans les années 1970, commençaient par l’étude de l’Europe, puis du Monde et enfin comme point d’aboutissement, la France. C’est à partir des années 1980 que ce découpage du monde commence à être remis en question avec le développement des subaltern studies, qui critiquent la vision d'une "histoire tunnel" comme le souligne Vincent Capdepuy, Histoires de mondialisations de Néandertal à Wikipédia (voir son interview ainsi que son billet sur le blog Histoire globale). Symptôme de cette évolution, le changement de vocabulaire : à partir des années 1980 on utilise des termes spatiaux au lieu de termes temporels : par exemple l’expression "Nord / Sud" qui remplace "développement / sous-développement". La mondialisation remet en cause notre européano-centrisme et nous oblige à repenser les relations entre « nous et les autres ».
« Pourquoi l’histoire globale est-elle une géographie ? » (extrait d'une conférence de Ch. Grataloup)
Christian Grataloup et la géohistoire
Christian Grataloup est présenté sur le site de l'éditeur comme « le plus historien des géographes ». Professeur émérite à l’université Paris Diderot, il est l'auteur de nombreux ouvrages qui remettent en cause les frontières entre histoire et géographie : « L’invention des continents. Comment l’Europe a découpé le monde » (2009), Géohistoire de la mondialisation (Armand Colin, 2015), Faut-il penser autrement l’histoire du monde ? (Armand Colin, 2011), L’Atlas global (Les Arènes, 2014 et 2016).
La différence entre le mondial et l'international (extrait de L'Atlas global de Ch. Grataloup)
Pour rappel, il a fondé en 1975 avec Jacques Lévy Espace-Temps, une revue novatrice largement ouverte aux autres sciences humaines sociales et consultable aujourd’hui en ligne. Le sous-titre de la revue est révélateur d’une recherche constante de la pluridisciplinarité pour un auteur qui s’intéresse également à l’anthropologie et à la didactique : revue « indisciplinaire ». De l’« indisciplinaire » à l’indiscipliné il n’y a qu’un pas : clin d’œil aussi peut être à une démarche, qui en pleine crise épistémologique de la géographie, celle des années 1970, est venue bouleverser la géographie dite « classique » qui prévalait jusque-là.
L’objectif de ce courant que l’on nomme aujourd'hui géohistoire consiste
à dégager une analyse des sociétés sur le temps long et à différentes
échelles. Il s’agit de dépasser les vieilles querelles entre historiens
et géographes, « deux disciplines qui ne devraient pas être séparées »,
souligne Christian Grataloup. L’avantage du géographe dans l’étude du temps long
réside dans la possibilité de s’affranchir de la chronologie. On pourrait dire avec humour que si la
vision des géographes est moins profonde que celle des historiens, elle
est plus large. Pour
Christian Grataloup, « l’histoire globale est avant tout une géographie »
il s'agit de faire de l’histoire-géographie globale, de penser un monde de plus en plus connecté et interdépendant afin d’éviter le « chacun chez soi » de la carte de
Samuel Huntington.
La revue L'Histoire donne accès aux très nombreuses cartes publiées dans les articles de la revue. Ces cartes couvrent l'histoire des civilisations selon une approche en partie nouvelle qui est celle de l'histoire globale. Le moteur de recherche permet de chercher une carte spécifique, par aire géographique d'abord et par période ensuite (et non l'inverse comme le font souvent les atlas historiques) :
Pour accéder directement aux cartes de l'Atlas historique mondial :
http://www.lhistoire.fr/atlas
Cinq cartes pour comprendre un monde qui change (France Culture)
Le géohistorien Christian Grataloup, professeur émérite à l’université Paris-Diderot, vient de faire paraître un "Atlas historique mondial" qui vise à raconter la marche du monde par les cartes. Retrouvez cinq d'entre elles sélectionnées parmi les 515 que compte l'ouvrage.
Les frontières dans les nouveaux programmes – Table ronde sur l’ « Atlas historique mondial – L’Histoire – Les Arènes » au FIG 2019 (Les Clionautes). Un compte-rendu à l’intention des collègues enseignants avec les cartes numériques de l’Atlas reproduites au format pdf.
Cartes publiées par Légendes carto
En complément
Christian Grataloup et François-Xavier Fauvelle : « Les atlas historiques sont des laboratoires scientifiques même quand ils sont destinés à un public assez large » - Interview pour le Monde des livres (vendredi 4 octobre 2019)
"L'un des objectifs que je m'étais fixé était de présenter l'ensemble des sociétés, y compris celles qui n'ont pas connu de formes étatiques, y compris les peuples dits premiers - les peuples réputés naguère sans histoire, comme les Inuits. De même avec les Polynésiens, les Bantous... Nous avons multiplié les types de cartes pour avoir l'ouverture la plus grande possible."
François-Xavier Fauvelle a publié, avec Isabelle Surun, un Atlas historique de l'Afrique aux éditions Autrement. Cet atlas montre combien ce continent, loin d'être replié sur lui-même, a toujours été à la fois dynamique et connecté à l'histoire globale (voir la table des matières). Ecouter sa leçon inaugurale au Collège de France : "Une histoire non pas maison, mais jardin où s'entremêlent les souches". Voir également 24 images pour désencombrer l'histoire de l'Afrique (Rendez-vous de l'Histoire, Blois 2018).
François-Xavier Fauvelle a publié, avec Isabelle Surun, un Atlas historique de l'Afrique aux éditions Autrement. Cet atlas montre combien ce continent, loin d'être replié sur lui-même, a toujours été à la fois dynamique et connecté à l'histoire globale (voir la table des matières). Ecouter sa leçon inaugurale au Collège de France : "Une histoire non pas maison, mais jardin où s'entremêlent les souches". Voir également 24 images pour désencombrer l'histoire de l'Afrique (Rendez-vous de l'Histoire, Blois 2018).
Entretien avec François-Xavier Fauvelle paru dans Le Point pic.twitter.com/GSYOSNXcyJ— Florian Louis (@flr_louis) October 30, 2019
Carte : La diffusion de l'Homo sapiens— Le Cartographe (@lecartographe) June 19, 2020
Carte réalisée pour l'Atlas global, sous la direction de Christian Grataloup et Gilles Fumey aux Éditions @les_arenes #LeCartographe #HomoSapiens #Atlas #AtlasGlobal pic.twitter.com/YHyfiElmBH
Interview de Christian Grataloup à propos de son dernier livre https://t.co/090aTynCRE
— Vincent Capdepuy (@VCapdepuy) November 30, 2020
#Thread des vidéos réalisées par @APHG_National en collaboration avec les Atlas historiques de Christian Grataloup, @les_arenes et @maglhistoire pic.twitter.com/PPWjdYZ5Ey
— Evarine Lulie (@treadstone78651) November 20, 2021
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