Estimation du PIB agricole à l'échelle mondiale sur une trame de 10x10km²


Source
: Ru, Y., Blankespoor, B., Wood-Sichra, U., Thomas, T. S., You, L., and Kalvelagen, E., Estimating local agricultural gross domestic product (AgGDP) across the world, Earth Syst. Sci. Data, 15, 1357–1387, https://doi.org/10.5194/essd-15-1357-2023, 2023.

Le PIB agricole sur une trame de 10x10km² exprimé en dollar US 2010 (source : RU & al. 2020)


Les statistiques économiques sont fréquemment produites à un niveau infranational. Cependant, ces mesures peuvent manquer de précision pour permettre une analyse efficace des modèles de développement économique local et de l'exposition aux risques naturels. Le produit intérieur brut (PIB) agricole est un indicateur essentiel pour mesurer le secteur primaire, dont dépendent plus de 2,5 milliards de personnes pour leurs moyens de subsistance. Il constitue une source clé de revenus pour l'ensemble des ménages (FAO, 2021). Cet article désagrège les statistiques administratives nationales et infranationales du PIB agricole en un ensemble de données mondiales sur une maille d'environ 10 × 10 km pour l'année 2010 en y ajoutant des données satellites concernant la production végétale, la production animale, la pêche, la chasse et la foresterie. Pour illustrer l'utilisation de ce nouvel ensemble de données, l'article évalue l'exposition des zones ayant connu au moins une sécheresse extrême entre 2000 et 2009 à partir du PIB agricole, qui s'élève à environ 432 milliards USD vers 2010, avec près de 1,2 milliard de personnes vivant dans ces zones. 

Cet ensemble de données est susceptible de fournir des informations importantes sur les variations locales de la production agricole et d'aider à identifier des lieux d'intérêt. Avec la fréquence et la gravité croissantes des risques naturels tels que les inondations, les sécheresses et les cyclones, les estimations socioéconomiques au niveau local jouent un rôle de plus en plus important dans la préparation des interventions en cas de catastrophe.

Les données sont disponibles sur le Development Data Hub de la Banque mondiale (https://doi.org/10.57966/0j71-8d56 ; l'IFPRI et la Banque mondiale, 2022)

Site pour télécharger les données maillées :
https://datacatalog.worldbank.org/search/dataset/00615072

Liens directs pour télécharger chaque fichier (au format TIFF) selon la grille à 5mn d'arc :


Jeu de cartes disponible sur ResearchGate (en licence Creative Commons Attribution 4.0 International) pour comparer avec le PIB agricole local avec le détail des données ayant servi à le produire, à savoir :  la production végétale, la production animale, la production de poissons en eau douce et la production de bois.











Pour compléter

Dans les zones urbaines, les chercheurs utilisent les sources d'émission lumineuse pour en inférer l'activité économique (avec des biais possibles dans la façon de mesurer) :
Global 1 km × 1 km gridded revised real gross domestic product and electricity consumption during 1992-2019 based on calibrated nighttime light data [Produit intérieur brut réel révisé et consommation d'électricité mondiale sur une grille de 1 km × 1 km entre 1992 et 2019, sur la base de données d'éclairage nocturne calibrées]

Kummu, M., Taka, M., Guillaume, J. Ha (2020). Gridded global datasets for Gross Domestic Product and Human Development Index over 1990-2015 [Ensembles de données mondiaux quadrillés pour le produit intérieur brut et l'indice de développement humain sur 1990-2015]. Dryade.

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Doit-on se méfier des cartes ethno-linguistiques ?


Les cartes ethno-linguistiques ont connu un grand succès aux XIXe et XXe siècles pour délimiter des aires linguistiques et pour identifier des minorités à l'intérieur d'un Etat. Il s'agit souvent de cartes à contenus très politiques. Les cartes ethnographiques d'Emmanuel de Martonne, montrant la répartition des nationalités, ont joué par exemple un rôle important dans le remaniement des frontières nationales de l'Europe centrale au lendemain de la Première Guerre mondiale. L'ouvrage de Catherine Gibson Geographies of Nationhood examine l'essor fulgurant de la cartographie ethnographique au XIXe et au début du XXe siècle en tant que forme de culture visuelle et matérielle qui exprime des visions territorialisées de la nation. Établies le plus souvent à partir de la langue maternelle considérée comme principal critère d'appartenance éthnique lors des recensements, les cartes « ethnographiques » ont tendance à être chargées d’idéologie et de propagande nationaliste.

Pour autant, il peut être intéressant de dresser des cartes ethno-linguistiques pour mesurer des évolutions sur un temps long. Cela suppose de disposer de statistiques ethniques, ce qui fait débat en France. Pour des empires comme l'empire austro-hongrois où les minorités ethniques étaient très nombreuses, les historiens et les géographes disposent de séries statistiques à partir desquelles ils essaient de dresser des cartes. Deux géographes d'origine hongroise Károly Kocsis et Patrik Tátrai ont ainsi pu reconstituer l'évolution ethnique de la région Carpates-Pannonie de 1495 à 2011 :

Károly Kocsis - Patrik Tátrai, Changing Ethnic Patterns of The Carpatho-Panonnian Area, Third, revised and enlarged edition, 2015. https://mtafki.hu/konyvtar/karpat-pannon2015/en/main_map.html

Carte ethnique au 1:500 000 de la région Carpates-Pannonie en 2011 (source : Kocsis et Tátrai, 2015)


Cette carte satistique, téléchargeable en haute résolution, est d'une très grande précision. Elle est accompagnée de 8 cartes qui documentent l'évolution de la répartition ethnique de 1495 à 2011. Ces cartes ne sont pas sans poser des questions sur le plan des sources et des choix sémiologiques. Ces problèmes sont abordés dans le fil Twitter-X ci-dessous.




Pour compléter

La cartographie ethnique en Hongrie a une longue histoire si on la compare au reste de l'Europe. Cette abondance est due au fait que le bassin des Carpates, c'est-à-dire la Hongrie historique, est depuis les XVIe et XVIIe siècles l'une des régions les plus hétérogènes du continent du point de vue ethnique, linguistique et confessionnel. C’est la raison pour laquelle cette région est en proie à des tensions ethniques depuis la période des Lumières avec l’émergence d'une conscience nationale. Au cours des deux derniers siècles, la coexistence pacifique des peuples, typique du royaume médiéval hongrois, s'est progressivement transformée en une attitude hostile – principalement en raison des mouvements irrédentistes des minorités nationales. L'étude et la cartographie de ce mélange ethnique et de son hétérogénéité est devenue un facteur influençant le sort de millions de personnes. L'ouvrage vise à retracer l'histoire de ces activités de cartographie ethnique en Hongrie qui se sont déroulées avec une intensité variable au cours des siècles en fonction du contexte politique. Dans les « périodes de paix », ce type d'activités cartographiques servaient généralement à l'administration de l'État et à l'information du public, tandis que pendant les guerres mondiales et les négociations de traités de paix, elles visaient à sauvegarder l'intégrité territoriale du royaume hongrois historique ou au moins d'une partie de la zone ethnique hongroise (voir la fameuse "carte rouge" de Pál Teliki représentant les groupes ethniques par différentes couleurs et proportionnellement à leur nombre). En conséquence, un grand nombre de cartes ethniques ont été publiées au cours des périodes 1918-1920 et 1939-1945. Par la suite, dans les pays communistes – pour éviter l’émergence de tout conflit dans le bloc de l’Est – la cartographie ethnique a été interrompue pendant plusieurs décennies. Cependant, depuis 1989, avec la montée des rivalités ethniques, elle a pris un nouvel élan dans cette partie de l'Europe pour servir la recherche fondamentale et fournir des informations fiables à l'opinion publique nationale et internationale.

Daniel ZOLTÁN SEGYEVY, Carte Rouge 100. Teleki Pál vörös térképének hatástörténeti elemzése [Carte Rouge 100. Analyse historique de la carte rouge de Pál Teleki]
L'article propose une étude critique de la "carte rouge" de Pál Teleki (1918). Outre une revue de littérature générale sur la cartographie ethnique, il traite de travaux antérieurs et postérieurs à cette carte Il aborde son processus de création, puis son impact politique et culturel dans une perspective internationale. L'article donne aussi des exemples nationaux et internationaux inspirés de cette carte qui a eu d'emblée une portée internationale.

Un ouvrage sur l'empire austro-hongrois agrémenté de cartes à télécharger en open access :
RUMPLER Helmut, SEGER Martin, Soziale Strukturen. Band IX, 2. Teilband: Die Gesellschaft der Habsburgermonarchie im Kartenbild. Verwaltungs-, Sozial-und Infrastrukturen. Nach dem Zensus von 1910. Die Habsburgermonarchie 1848‒1918. [Structures sociales. Tome IX, 2ème partie : La société de la monarchie des Habsbourg en cartes. Administration, société et infrastructures d'après le recensement de 1910. La monarchie des Habsbourg 1848‒1918]

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La suppression de la Racial Dot Map et la question sensible de la cartographie des données ethniques aux Etats-Unis

Frontières et groupes ethniques à travers le monde


L'IGN lance en 2024 un grand concours de cartographie à partir de la BD Topo


L'IGN lance en 2024 un grand concours de cartographie. Emparez-vous de la BD TOPO® pour construire un récit cartographique autour des Continuités et disparités territoriales.

À l’initiative de son nouvel atelier de cartographie thématique, l’IGN lance un concours pour inviter professionnels, étudiants et amateurs à se saisir de la BD TOPO® et à imaginer un récit cartographique, infographique ou artistique autour des Continuités et disparités territoriales.

Les candidats pourront concourir dans la ou les catégories suivantes de leur choix, seuls ou en équipe, à hauteur d’une contribution par catégorie :

  • Cartographie statique
  • Cartographie interactive
  • Datavisualisation
  • Artistique

Ouverture des inscriptions : 15 avril au 31 juillet 2024 - Pour en savoir plus

Pour compléter

La BD TOPO® est une description vectorielle 3D (structurée en objets) des éléments du territoire et de ses infrastructures, de précision métrique, exploitable à des échelles allant du 1 : 2 000 au 1 : 50 000. Elle couvre de manière cohérente l’ensemble des entités géographiques et administratives du territoire national. Elle permet la visualisation, le positionnement, la simulation au service de l’analyse et de la gestion opérationnelle du territoire. La description des objets géographiques en 3D permet de représenter de façon réaliste les analyses spatiales utiles aux processus de décision dans le cadre d’études diverses.

Les objets de la BD TOPO® sont regroupés par thèmes guidés par la modélisation INSPIRE :
  • Administratif (limites et unités administratives) ;
  • Bâti (constructions) ;
  • Hydrographie (éléments ayant trait à l’eau) ;
  • Lieux nommés (lieu ou lieu-dit possédant un toponyme et décrivant un espace naturel ou un lieu habité) ;
  • Occupation du sol (végétation, estran, haie) ;
  • Services et activités (services publics, stockage et transport des sources d'énergie, lieux et sites industriels) ;
  • Transport (infrastructures du réseau routier, ferré et aérien, itinéraires) ;
  • Zones réglementées (la plupart des zonages faisant l'objet de réglementations spécifiques).
Le données de la BD TOPO® sont disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN.

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Les anciens millésimes de la BD Topo disponibles en téléchargement sur le site de l'IGN



Expositions sur l'histoire de la cartographie à Lyon (ICHC 2024)


A l'occasion de la 30e Conférence Internationale sur l’histoire de la cartographie (ICHC 2024) qui se tiendra à Lyon en juillet 2024, plusieurs expositions sont proposées. 

1) Représenter le lointain : une vision européenne (1450-1950) 

Représenter le lointain : une vision européenne (Bibliothèque de la Part-Dieu, 2 avril 2024 - 13 juillet 2024). L'exposition est à découvrir sur place ou en ligne. Elle se déroule en plusieurs étapes : Repousser le lointain - S'approprier le lointain - Une autre dimension du lointain - Prolongements. A travers de nombreuses cartes et réprésentations paysagères, il s'agit de déconstruire le regard européen sur les autres continents et sur un temps long (1450-1950), comprendre comment se positionner par rapport à l'Autre entre domination et confrontation.


L'occasion d'aller découvrir le fonds numérique de la Bibliothèque municipale de Lyon (numelyon) qui contient de magnifiques cartes anciennes :

Le site de la Bibliothèque municipale de Lyon propose également une rubrique Décrypter des cartes anciennes
  • Décrypter un portulan du 14e siècle : la Méditerranée orientale
  • Décrypter un portulan du 16e siècle : l’Asie du Sud-Est
  • Décrypter une mappemonde de la Renaissance
  • L’exploration du Pacifique du 16e au 18e siècle
Avec en prime, un superbe globe terrestre de la BML à découvrir. Achevé en 1701, ce globe terrestre est l’œuvre de deux religieux du couvent du tiers-ordre de Saint-François – ou couvent des franciscains Picpus – établi au faubourg de la Guillotière : le père Grégoire de Lyon (Henri Marchand) et le père Bonaventure de Lyon (Vien ou Vin de son nom patronymique). L'emplacement du couvent des franciscains Picpus de la Guillotière (ou couvent du tiers-ordre de saint François) est à découvrir à travers un Plan géométral de la ville de Lyon levé et gravé par Claude Séraucourt en 1735, augmenté et rectifié en 1740.

2) Le détail et le tout. Cartes et images du Rhône et de Lyon

Le détail et le tout. Cartes et images du Rhône et de Lyon (Archives du département du Rhône et de la métropole de Lyon, 4 avril 2024 - 12 juillet 2024)

À l’occasion du Congrès international de la Cartographie qui se tient à Lyon en juillet 2024, les Archives départementales du Rhône et de la métropole de Lyon proposent de suivre au fil du temps, la façon dont la représentation de l’espace du département du Rhône a évolué. On mesure ainsi l’influence des transformations de la société sur la cartographie : les cartes doivent répondre à des fonctions différentes, de plus en plus variées et complexes.  Certaines demandes s’observent cependant à toutes les périodes, comme lorsqu’il s’agit de valoriser des terres ou de fortifier des places.   Dans ce territoire rhodanien, Lyon occupe naturellement une place à part : les villes ont très tôt fait l’objet de l’attention du politique et du militaire, et les enjeux de cartographie y sont particulièrement importants. Sur ce point, la comparaison se fait plutôt avec d’autres villes importantes comme Genève ou Marseille. 
La beauté des cartes proposées, le soin apporté à leur établissement, la variété des procédés permet à cette réflexion historique d’offrir également un véritable plaisir esthétique, et de considérer ainsi des territoires familiers avec un autre regard.

3) Vulnérabilité... que disent les cartes ?

Vulnérabilité... que disent les cartes ? (Archives Municipales de Lyon, 3 mai 2024 - 28 septembre 2024)

La ville de Lyon est vulnérable à des événements variés, soudains ou au cheminement long et indécelable, jusqu’au moment où ils s’imposent et menacent. La plupart d’entre eux n’ont laissé que des mots, bien insuffisants à nous permettre de comprendre ce qui s’est passé, ni comment les hommes composaient avec. Cette histoire est parfois représentée sur des cartes ou par des images qui nous permettent d’en saisir l’ampleur et les particularités. La carte, de ce point de vue, est venue tardivement, accompagnant une vision de plus en plus nourrie scientifiquement. Cette exposition interroge la ville sous l’angle de ses vulnérabilités, au travers de documents rarement vus et encore moins montrés, alors que la ville d’aujourd’hui regorge de dispositifs instaurant la plus grande sécurité.

4) Sentiers papier - Cartes et images de voyages en France et ailleurs, 19e-21e siècle

Sentiers papier - Cartes et images de voyages en France et ailleurs, 19e-21e siècle (Bibliothèque Interuniversitaire Diderot, 15 mai 2024 - 29 septembre 2024)

Les mobilités, phénomènes complexes, mêlent - entre autres - des dimensions technique, politique et culturelle. Pour les périodes récentes, elles s’accompagnent de la diffusion d’une grande variété de documents imprimés aux fonctions diverses, qu’il s’agisse d’aider le voyageur (guide ou carte touristique), de le faire rêver (fiction, iconographie), ou encore de reproduire le voyage (récit et itinéraire d’exploration). Entre le XIXe et le XXIe siècle, les mobilités individuelles se complexifient et s’intensifient en Europe. En lien avec celles-ci, les cartes et les guides, instruments indissociables du voyage et de sa représentation, connaissent de nombreuses transformations.

5) Cartes pédagogiques : sur les traces de la cartographie à l'Université de Lyon

Cartes pédagogiques : sur les traces de la cartographie à l'Université de Lyon (Bibliothèque de la Manufacture de l'Université Jean Moulin, 1er juin 2024 - 30 septembre 2024)

L’approche cartographique a accompagné les mutations de l’enseignement de la géographie depuis le XIXe siècle. Toujours présente, sa place s’est peu à peu affirmée au sein de l’université de Lyon. C’est par le biais des productions et collections cartographiques des différents géographes et cartographes qui se sont succédé au sein des différentes universités de Lyon que nous vous proposons de suivre 150 ans d’analyses géographiques, parfois locales, parfois lointaines élaborées sur place.

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Exposition virtuelle. Figures d’un géographe, Paul Vidal de la Blache (1845-1918)

Le monde en sphères. Une exposition virtuelle de la BnF



Un artefact de visualisation sur la plateforme Ventusky


Ventusky est une plateforme de visualisation de données météorologiques qui rencontre un grand succès auprès des internautes. Comme Windy, son principal concurrent, l'application permet d'afficher des cartes de vents, de précipitations et de températures pour n'importe quel lieu à la surface de la Terre. Ses cartes de prévision météo sont très utiles notamment pour la navigation maritime. 

Suite à une erreur de modèle, Ventusky a affiché des vagues géantes de plus de 20 m de hauteur au large de l'Afrique du Sud le 11 avril 2024. Il n'en a pas fallu plus pour déchaîner l'imagination de certains internautes sur les réseaux sociaux, voyant là la preuve de chute de métorites ou d'impact d'OVNI ! En réalité, l'erreur provient, semble-t-il, de l'énorme quantité de données fournies par les navires et les bouées à travers l'océan, comme en témoigne le site allemand qui sert de fournisseur de données météo pour Ventusky. Des problèmes peuvent survenir dans une base de données aussi volumineuse. 

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La paternité de deux cartes allégoriques du XVIIIe siècle enfin résolue


Source : « An intriguing late 18th century mystery of map authorship finally solved. The french pimpernel is at last unveiled » (source : Barron Maps)

Le Royaume de France représenté comme un chêne (source : © Barron Maps)

L'histoire est d'autant plus singulière que l'on pourrait croire la paternité des cartes anciennes connue depuis longtemps. Elle est racontée par Debbie Hall dans l'ouvrage Treasures Map Room paru en 2016 et reprise récemment sur le site Barron Maps. Après des recherches approfondies dans les archives et les documents, l'auteur de l'une des cartes les plus remarquables de la Bibliothèque Bodléienne a été identifié, mettant fin à 228 ans d'anonymat. Il s'agit d'une carte de 1796 représentant la France révolutionnaire sous la forme d'un chêne malade, avec en dessous de la carte la liste des départements français. Titrée et légendée en anglais, la carte est à rapprocher d'une autre carte toute aussi allégorique représentant la France sous la forme d'un navire échoué.

Le Royaume de France représenté sous la forme d'un navire (source : Bibliothèque du Congrès)

Ces deux cartes allégoriques brossent le tableau d'une France menacée par « les anarchistes actuels qui ont essayé de fixer leurs infâmes principes ». Publiées à la même date mais diffusées séparément, les deux cartes présentent des similitudes dans leur facture et dans la manière de dérouler le détail des événements révolutionnaires. En réalité en 1796, le royaume de France balayé par la Révolution n'existait plus. Leur auteur ne pouvait être qu'un monarchiste nostalgique de l'Ancien Régime. Il restait à en découvrir l'identité. Les textes qui accompagnent ces cartes fournissent des indices quant à l’identité de l’auteur. Il s'agit d'un aristocrate français, vivant en exil à Londres, d'un homme qui était clairement un confident très proche de la famille royale française. Le texte suggère qu'il a vécu et travaillé dans les cercles les plus intimes de la Cour royale à Versailles pendant de nombreuses années. Après différents recoupements, il s'agit du baron Charles Antoine de Thierry (1755-1824), réfugié à Londres depuis 1794. Il présenta en 1796 à Edimbourg des exemplaires de ces deux cartes au prince Bourbon, comte d'Artois, frère cadet de Louis XVI guillotiné trois ans auparavant. Pour en savoir plus sur le détail de cette découverte, lire l'enquête détaillée décrite sur le site Barron Maps.

Pour compléter

Le site commercial Barron Maps propose une impressionnante série de cartes satiriques et de cartes de propagande. Roderick Barron (@barronmaps) est spécialisé dans le domaine des cartes de propagande et des cartes imaginaires. Il alimente un blog associé au site qui contient des articles de fond. Il y explore notamment le phénomène des cartes « sério-comiques » de la fin du XIXe et du début du XXe siècle (voir cette présentation vidéo en anglais). On y trouve les oeuvres de Fred W. Rose qui s'est rendu célèbre par ses cartes caricaturales de l’époque victorienne (avec des pieuvres).

La Bibliothèque Bodleian de l'Université d'Oxford détient près de deux millions de cartes et environ 20 000 atlas, des documents datant du XIVe au XXIe siècle. A la manière d'un salon de cartes virtuel, le Bodleian Map Room Blog se propose de mettre en avant une partie de ces éléments qui échappent souvent au regard des profanes et qui font l'objet de discussion entre spécialistes. La collection comprend des cartes du monde entier, bien qu'elle soit plus riche en cartes d'origine britannique et de pays ayant un lien historique avec le Royaume-Uni. Près de 2500 cartes sont disponibles directement en ligne.

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Un outil immersif pour explorer les globes de la collection David Rumsey


L'application Globes est conçue en collaboration entre l'Université Monash et le David Rumsey Map Center de Stanford. Cet outil immersif permet aux utilisateurs d'explorer des reproductions détaillées de cartes historiques, avec la possibilité de les mettre à l'échelle, de les faire pivoter et de les positionner librement. L'application vise à offrir aux utilisateurs une nouvelle manière d'interagir avec la collection de cartes de David Rumsey .
Le but de ce projet est de créer un outil immersif à la fois pour les passionnés et pour les chercheurs. Il s'appuie sur les travaux antérieurs du groupe de visualisation immersive de l'université Monash, qui étudie l'application de la réalité augmentée et des technologies interactives à la visualisation de cartes. Leurs travaux sur le développement de globes tangibles et la facilitation des interactions gestuelles pour les cartes démontrent le potentiel de ces technologies pour améliorer l'accessibilité aux données géographiques. L'Apple Vision Pro introduit de nouvelles possibilités dans cet espace grâce à son paradigme d'interaction naturel, permettant une navigation plus facile dans les interfaces spatiales, ce qui marque une avancée au-delà des appareils existants.

Pour compléter

Vous avez dit "toucher des yeux ?" Avec la nouvelle génération de globes tangibles permettant une visualisation en réalité augmentée, c'est en train de devenir possible :

« Tangible Globes for Data Visualisation in Augmented Reality ». Kadek Ananta Satriadi, Jim Smiley, Barrett Ens, Maxime Cordeil, Tobias Czauderna, Benjamin Lee, Ying Yang, Tim Dwyer, Bernhard Jenny, CHI Conference on Human Factors in Computing Systems 2022. New Orleans, USA.


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L'histoire par les cartes : 18 globes interactifs ajoutés à la collection David Rumsey

Rechercher du texte sur les cartes de la collection David Rumsey

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Pollution lumineuse et trame noire à partir des données de radiance nocturne


Le Cerema fournit une cartographie départementale de la radiance nocturne à partir des données du satellite LuoJia. Une visualisation cartographique des données en ligne est proposée sur le portail Cartagene du Cerema.

La livraison est sous forme d'un dossier compressé (.zip) par département (région pour l'Ile-de-France), contenant la cartographie raster (.tif), un fichier de style pour l'affichage sur le logiciel QGIS (.qml), un fichier vecteur indiquant les dates et heures d'acquisition (.shp), et les métadonnées (.xml).

Que représentent ces cartes ? 

Ces cartes représentent la radiance nocturne vue par le satellite LuoJia 1-01 en 2018, exprimée en nW.cm-2.sr-1, au pas de 130 m. Elles sont livrées par département. 

De quand ces cartes sont-elles représentatives ? 

Ces cartes sont représentatives de l’année 2018. Elles ont été construites par concaténation de toutes les images disponibles et exploitables du satellite LuoJia, acquises entre juin et octobre 2018. L’ancienneté de ces cartes implique des différences avec la situation actuelle, mais elles restent un excellent outil de pré-diagnostic de la trame noire. L’heure de passage locale du satellite se situe entre 22h30 et minuit. Les heures et jours précis d’acquisition sont disponibles dans les fichiers vecteur (.shp) qui accompagnent la donnée. 

Pourquoi certains départements ne sont pas disponibles ? 

80 départements sont disponibles. Les départements de la frange Ouest de la France ainsi que les DROMn’ont pas été capturés par le satellite nocturne utilisé (LuoJia 1-01). Il n’existe donc pas d’image disponible sur ces zones. D’autres départements du Nord de la France présentaient de nombreux nuages lors du passage du satellite : la plupart des sources lumineuses sont donc invisibles et les images ne sont pas exploitables. Cependant, certains départements ont été capturés partiellement (ou partiellement sans nuages) ; il est donc possible de produire à la demande les cartographies sur les EPCI ou villes disponibles. Sur certains départements (27, 32, et 61), la surface non disponible étant mineure, la cartographie a été réalisée et livrée, mais certaines zones du territoire ne contiennent pas de données. 

Quelles sont les caractéristiques techniques de ces cartes ? 

Ces cartes sont livrées au format raster GeoTiff (.tif), par département, avec un volume d’environ 3-5 Mo par fichier. Le système de coordonnées géographique est l’EPSG 2154 (système de coordonnées pour la France, projection Lambert 93). La résolution spatiale vaut 130 m x 130 m. La valeur attribuée aux no-data est 100000. Le reste des caractéristiques techniques des cartes est décrit dans le fichier de métadonnées (.xml) qui les accompagne. Les cartes peuvent être affichées et exploitées avec un logiciel SIG (QGIS ou ArcGIS par exemple).

Quelle est l’unité de ces cartes et que représente-t-elle ? 

nW.cm-2.sr-1 : nanowatts par centimètres carrés par stéradians. Elle représente la radiance (également appelée luminance énergétique) qui est la puissance d'un rayonnement émis par un élément de surface, dans une direction donnée, par unité de surface (centimètres carrés) et par unité d'angle solide (stéradians). Ce rayonnement peut être direct (ex : source émettant vers le ciel) ou indirect (ex : lumière réfléchie par la route). 

Quel est le style associé à ces cartes ? 

Lefichier de style proposé (.qml) se charge automatiquement dans QGIS à l’ouverture de la carte raster. Sinon, il peut être chargé via l’onglet « Propriétés de la couche » > « Symbologie » > « Style » > « Charger le style ». L’échelle proposée est logarithmique afin de visualiser correctement l’éclairage nocturne en zonesombre(rurale) commeéclairée(urbaine). Les plages decouleurssont les suivantes : les valeurs 0 et 100000 (no-data) sont affichées en transparence pour une meilleure visualisation. Un style secondaire avec une échelle logarithmique aux couleurs viridis (du jaune au bleu) est aussi disponible dans la section « Fichiers secondaires » de la page data.gouv.fr. L’utilisateur peut modifier le style de visualisation à sa guise, selon son besoin. 

Pourquoi n’y a t’il pas de valeurs proches de 0 ? A qui s’adresse cette donnée ? 

Les valeurs situées entre 0 et 2 nW.cm-2.sr-1 ont été seuillées à la valeur 0 afin d’éviter du bruit parfois trompeur et hétérogène dans les zones sombres. Cette cartographie de radiance est à destination des techniciens (SIG) des services publics en charge des sujets de l’éclairage, de la biodiversité et de l’énergie. Les entités publiques les plus à même d’exploiter ces données sont les syndicats d’énergie, les SCOT, les métropoles ou les régions. Les bureaux d’étude ou agences d’urbanismes sont aussi invités à se saisir de ces informations pour la construction d’un état initial d’un SCOT par exemple. 

Comment interpréter et exploiter ces cartes ? 

La résolution spatiale des cartes (130 m) permet de réaliser des études à l’échelle des quartiers, des communes, et des villes, mais elle n’est pas adaptée à des études plus fines, par exemple à l’échelle des rues ou des bâtiments. On ne peut pas discerner les points lumineux. Une observation depuis le ciel (par satellite ou avion) diffère d’une observation depuis le sol pour différentes raisons : orientation des sources lumineuses, réflexion sur le sol ou sur différents matériaux, recouvrement de la lumière par de la végétation ou des bâtiments, etc. Les radiances observées peuvent varier selon l’angle et l’heure de prise de vue, la météo, l’angle et la phase de la Lune, les résidus d’éclairement solaire en été, etc. Les valeurs absolues de radiance ne doivent donc pas être utilisées pour des comparaisons quantitatives. Par contre, ces cartes fournissent d’excellentes indications qualitatives sur les secteurs les plus émetteurs de lumière, publics et privés. 

A quoi peut-elle servir et comment ?

Des exemples d’exploitation réalisés par le Cerema sur la région Provence Alpes Côte d’Azur, la métropole Aix Marseille Provence, et la métropole de Nice Côte d’Azur sont présentés dans le rapport d’étude associé

Quelle(s) autre(s) source(s) de données peut-on utiliser sur les départements non disponibles ? 

Les utilisateurs peuvent se diriger vers les données du satellite VIIRS, qui acquiert une donnée chaque jour mais àplusfaible résolution (500 m) et qui couvre le monde entier. EOSDIS Worldview (nasa.gov) Si les applications souhaitées nécessitent une meilleure résolution, d’autres satellites comme Jilin ou SDGSAT-1 (https://www.sdgsat.ac.cn/sciencePlan/aboutPro) permettent d’obtenir des cartographies plus fines. Les utilisateurs sont invités à contacter le Cerema ou des acteurs privés comme La TeleScop, qui détiennent une expertise de haut niveau sur le sujet. 

Y aura-t-il une mise à jour de ces cartes ? 

Ces cartes ne seront pas mises à jour car le satellite utilisé (LuoJia 1-01) était un satellite de démonstration qui n’a produit des images qu’en 2018. Cependant, le Cerema étudie la possibilité d’utiliser d’autres données plus récentes pour approfondir le sujet.

Lien ajouté le 15 avril 2024

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DeltaDTM : un modèle numérique de terrain côtier à l'échelle mondiale


Les données d'élévation des côtes sont essentielles pour une grande variété d'applications, telles que la gestion côtière, la modélisation des inondations ou encore la planification de l'adaptation au changement. Les zones côtières de basse altitude inférieures ou égales à 10 m par rapport au niveau moyen de la mer (MSL) risquent de connaître des changements rapides en raison de l'élévation du niveau de la mer (SLR) et de l'évolution des conditions météorologiques extrêmes. Les ensembles de données d’altitude actuellement disponibles gratuitement n'étaient pas suffisamment précises pour modéliser ces risques. 

DeltaDTM fournit un modèle numérique de terrain (MNT) côtier disponible dans le domaine public, avec une résolution spatiale horizontale de 30 m et une erreur absolue moyenne verticale (MAE) de 0,45 m à l'échelle mondiale. DeltaDTM corrige le modèle CopernicusDEM grâce aux données lidar issues des missions ICESat-2 et GEDI. Plus précisément, il corrige le biais d'élévation de CopernicusDEM, applique des filtres pour supprimer les cellules hors terrain et comble les lacunes par interpolation. L'approche par classification produit des résultats plus précis que les méthodes de régression (y compris l'apprentissage automatique) récemment utilisées par d'autres pour corriger les DEM, qui atteignent au mieux un MAE global de 0,72 m. DeltaDTM est susceptible de fournir une ressource précieuse pour la modélisation de l'impact des inondations côtières et pour d'autres applications.

Erreur moyenne globale de DeltaDTM par tuile lors d'une validation croisée par rapport à ICESat-2
sous forme de points (source : Pronk et al., 2024)


Les données sont disponibles en licence Creative Communs 4.0. Elles sont à télécharger par continents sur le site 4TU.ResearchData.

Pour en savoir plus : Pronk, M., Hooijer, A., Eilander, D. et al. DeltaDTM : A global coastal digital terrain model. Sci Data 11, 273 (2024). https://www.nature.com/articles/s41597-024-03091-9

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Simulateur de vote et résultats aux élections présidentielles aux États-Unis


Source : What would it take to turn blue states red ? (G. Elliott Morris, Amina Brown, Aaron Bycoffe)

Que faudrait-il pour faire basculer électoralement les États bleus en rouge ou inversement ? Comment les changements dans l'orientation du vote et dans la participation des principaux groupes démographiques pourraient affecter l’élection présidentielle de 2024 aux Etats-Unis ?




Le simulateur Swing-O-Matic montre ce qui pourrait arriver lors des élections de 2024 si le président Joe Biden ou l'ancien président Donald Trump gagnait du terrain auprès de certains groupes démographiques et si le taux de participation changeait. Pour construire ce simulateur, les auteurs ont utilisé les données de l'US Census Bureau et plusieurs sondages pour estimer le taux de participation et les choix de vote aux élections de 2020, répartis à partir de 5 variables clés sur le plan démographique : l'âge, l'éducation, le sexe, le revenu et la race. La carte de départ reflète les préférences électorales et les niveaux de participation de 2020, ajustés aux changements démographiques depuis lors.

L'intérêt de ce simulateur est de pouvoir tester différents scénarios :
  • Scénario à faible taux de participation et vote élevé du Third-Party parmi les jeunes électeurs
  • Scénario où les électeurs non universitaires et non blancs se tournent vers la droite 
  • Scénario à faible taux de participation des électeurs non universitaires et des électeurs blancs
  • Scénario où les électeurs plus âgés et les électeurs blancs se tournent vers la gauche
Si vous n'êtes pas satisfait par ces propositions, il est possible de créer son propre scénario. Lorsque l'on ajuste les variables de vote et de participation, l'application recalcule les résultats de l'élection dans chaque État et attribue les voix du collège électoral au vainqueur. Une aide est fournie pour explorer la composition de l’électorat et les marges de vote pour chaque État, en tenant compte du poids respectif des minorités en fonction de leur structure par âge, leur sexe, leur éducation et leur revenu. Une attention particulière peut être portée aux "swing states" qui font souvent basculer le vote du côté républicain ou du côté démocrate.

Pour compléter

Dans le même type de représentation schématique, voici une "carte" spatio-temporelle des élections présidentielles américaines par Etat entre 1788 et 2020 (DataIsBeautiful). Créé par XenBuild à partir des données de la page Wikipedia des élections présidentielles aux Etats-Unis, ce tableau donne une vue synoptique de tous les Etats qui sont proches par le comportement électoral.



The Economist propose de construire un profil type de l'électeur américain en jouant sur différentes variables (âge, sexe, race, religion, niveau d'études, rural/urbain...). Les données sont basées sur les données d'enquête YouGov 2023 réalisées chaque semaine à partir d'un échantillon de 1500 Américains.




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Le #30DayChartChallenge, un défi communautaire pour réaliser la meilleure datavisualisation


Le #30DayChartChallenge est un défi communautaire qui se déroule chaque année en avril sur le réseau X-Twitter. Chaque jour, une invite apparaît parmi cinq catégories : comparaisons, distributions, relations, séries chronologiques et incertitudes. Tout le monde est invité à contribuer, quelle que soit la source de données ou l'outil utilisé pour créer les visualisations (voir les règles de participation).

La première édition a eu lieu en 2021 avec 1 960 contributions du monde entier. Le défi est inspiré du #30DayMapChallenge lancé par Topi Tjukanov en 2019. Des réalisations les plus classiques aux plus originales, des sujets les plus légers aux plus sérieux, la diversité des productions est remarquable.

Sélection de quelques exemples de l'édition 2024 :



Pour compléter

  • Portfolio de dataviz diverses et variées pour s'entraîner (Boris Mericskay)
  • Animation d'un diagramme circulaire : l'évolution des navigateurs web depuis 1994 (Visual Capitalist)
  • Tableau de bord croisant tableau, graphique et carte : les vaccinations contre le Covid19 dans le monde (Cartovista)
  • Décomposition d'un graphique à secteurs : les 100 premières entreprises mondiales en 2021 (Visual Capitalist)
  • Dataviz-inspiration.com présente 181 dataviz qui permettent de découvrir leur grande diversité et de trouver son inspiration (Dataviz-inspiration)

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Cinquième édition du défi cartographique #30DayMapChallenge (novembre 2023)

Les pays bénéficiaires de l'aide des Etats-Unis depuis 1945


ForeignAssistance.gov est le site portail de l'Administration américaine qui met à disposition du public les données sur l'aide étrangère américaine. Il sert de plateforme centrale pour les données budgétaires et financières produites par les agences gouvernementales américaines qui gèrent les portefeuilles d'aide auprès d'autres pays. A travers l'orientation de ces aides financières, le site permet d'étudier l’évolution des ambitions géopolitiques des États-Unis depuis la fin de la Seconde guerre mondiale.




La carte des tendances fournit un aperçu très intéressant de l’évolution des priorités géopolitiques des États-Unis au fil du temps (choisir une année et cliquer sur le bouton d'animation pour visualiser l'évolution jusqu'à nos jours). 

Au début des années 1950, la majorité de l'aide américaine était destinée aux pays européens, afin de les aider à se reconstruire après la Seconde Guerre mondiale. Par exemple, en 1953, les États-Unis ont fourni 4,2 milliards de dollars d’aide étrangère au Royaume-Uni, 4,6 milliards de dollars à l’Italie, 5,3 milliards de dollars à la France et 2,3 milliards de dollars à l’Allemagne. 

Au cours des années 1960, l'aide étrangère américaine s'est détournée de l'Europe pour se diriger vers l'Asie du Sud-Est. En 1967, 8,3 milliards de dollars d’aide étrangère ont été fournis au Vietnam, 3,1 milliards de dollars à la Corée et 780 millions de dollars à Taiwan

Depuis la fin des années 1970, Israël est devenu de loin le plus grand bénéficiaire de l'aide américaine. A la faveur de la guerre en Afghanistan (2001-2021), ce pays est devenu temporairement le principal bénéficiaire de l’aide américaine entre 2008 et 2020. Depuis l’invasion de l’Ukraine par la Russie en 2022, l’Ukraine est devenue à son tour le plus grand bénéficiaire de l’aide étrangère américaine.

Les données sont disponibles en téléchargement au format csv ou xlxs. L'ensemble des données représente plus de 3 Go, mais il est possible de télécharger en fonction des types d'aide ainsi que par pays bénéficiaires.

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Les ventes d'armes des Etats-Unis et de la de la Russie (1950-2017)

La carte, objet éminemment politique : les interventions des Etats-Unis et de la Russie dans les élections à l'étranger (1946-2000)